Les deux tables sur lesquelles les Dix Commandements furent inscrits sont, en termes de principes, Feu et Eau. Ceux appartenant à la table Feu traitent des obligations de l’homme envers son prochain.
Tu n’auras d’autre Dieu que Moi.
Le premier commandement est relié au premier signe, le Bélier. C’est le pouvoir zodiacal sous lequel le principe Feu des Elohim a effectué sa manifestation initiale. La substance primale était alors dans un état indifférencié. La vie divine était également présente dans toute la matière-esprit à travers l’espace universel. Le dessein de l’évolution est d’apporter la conscience individuelle de soi, et de cet état, la conscience universelle du soi.
Tu ne feras pas d’image gravée de tout ce qui est dans le ciel au-dessus, ou sur la terre en dessous, ou qui est dans l’eau sous la terre ;
Tu ne t’agenouilleras pas devant elles ; car Moi le Seigneur ton Dieu, suis un Dieu jaloux, et visitant l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et quatrième génération de ceux qui me haïssent ;
Et montrant gratitude envers les milliers d’entre eux qui m’aiment, et suivent mes commandements.
En se dirigeant vers le but de la réalisation de Dieu en tant que seule et unique vie animée dans tout l’univers, le second commandement requiert qu’aucune partie ne doit être adorée en tant que tout. Aucune image gravée, aucun objet humainement conçu, ne peut circonscrire la Déité.
Dieu est Lumière ; Il est Feu—et le Feu consumant tout. Il est un « Dieu jaloux », et interdit l’exposition de toute image ou autres éléments. Cela ne doit pas être fait en le ciel (Air, mental), ou sur Terre (possessions physiques, personnalités, choses matérielles), ou dans l’Eau (adorations émotionnelles ou idéalismes excessifs).
Dans sa signification plus spirituelle, le second Commandement est relié avec le modèle primal originel dans la ressemblance duquel toutes choses sont créées. Le Taureau, second signe, est féminin. C’est le foyer de la faculté de construction d’image en l’homme.
Ce fut cette faculté, liée au cœur ou principe d’amour, qui chuta dans l’homme. En conséquence, l’aptitude à projeter un modèle parfait a été perdue. Donc, en attendant l’époque où le pouvoir perdu devra être retrouvé, le commandement conseille de ne pas faire « d’images gravées », puisque toutes sont d’imparfaites représentations de Celui qui est Parfait.
Se prosterner devant des images imparfaites conçues par l’homme apporte discorde et dysharmonie ; vivre en accord avec le modèle parfait c’est recevoir Sa grâce et vivre en harmonie avec la Loi cosmique.
Tu ne prononceras pas le nom de Dieu en vain ; car le Seigneur ne tiendra pas pour innocent qui prononce son nom en vain.
Ce commandement s’applique au pouvoir de la parole, car la parole est créatrice et sacrée. Mais elle recouvre bien plus. La parole est une expression de la force créatrice en l’homme ; la génération physique en est une autre. Utiliser cette force dans un dessein futile ou illégitime est prendre le nom de Dieu en vain.
Ce nom est JE SUIS. C’est le pouvoir Dieu intérieur de la création et de la construction. Mésuser de cette force est briser ce Commandement, et pour cette infraction Dieu ne tient pas l’homme pour innocent. C’est le péché impardonnable qui doit être expié par un mental et un corps affaiblis jusqu’à ce que la loi de vie soit scrupuleusement respectée.
Le nom JE SUIS portait la même signification pour un Initié de l’Ancienne Dispensation que le nom de Jésus Christ pour un Initié de la Nouvelle. Quoique nous demandions en ce nom sera exaucé, selon la promesse du Maître. « En Son Nom » les disciples initiés du Christ guérissaient les malades et apportaient la vie nouvelle aux morts—ces morts à la réalisation de leur véritable nature spirituelle.
Le troisième signe, les Gémeaux, est relié à ce Commandement. Il gouverne la parole. Il est double. De son côté supérieur, il reconnaît la sainteté du JE SUIS ; de son côté inférieur il prend le nom sacré (force) en vain (mauvais usage).
Souviens-toi du jour du Sabbat, pour le célébrer.
Le Sabbat est le septième jour, le nombre représentant la complétion d’un cycle. C’est par conséquent, le jour où Dieu «se reposa ». L’activité créatrice fut immobilisée dans ses manifestations extérieures. Le dessein de l’évolution est de rendre capable l’homme, un dieu en formation, d’exprimer progressivement ses pouvoirs divins latents dans la production d’un ‘nouveau ciel et d’une nouvelle terre », un esprit spiritualisé et un corps régénéré. Pour que cette œuvre sublime puisse être accomplie, il est nécessaire pour l’humanité de vivre ainsi afin que chaque moment dans ce grand cycle septénaire de temps soit dévoué au plus élevé et plus saint dessein.
Le mot sabbath est composé des lettres Hébraïques Shin (Soleil), Beth (maison), Tau (Ego ou esprit). Avec la venue du Jour du Sabbat, la fin du cycle actuel, la lumière de l’esprit illuminera le corps (maison) de l’homme avec la radiance du Soleil. Le dieu intérieur sera alors venu à complète manifestation et « la terre sera pleine de la connaissance du Seigneur, comme les eaux couvrent la mer ».
Le Cancer est le signe du foyer (corps) en lequel habite l’Ego. C’est le signe des Chérubins, gardiens de la force de vie sacrée. Le chemin de la sainteté, comme esquissé dans la quatrième des paroles cosmiques, doit être trouvé à travers la conservation de ce feu créateur. « Tu maintiendras donc le Sabbat ; car il est saint en toi ; celui qui le souille sera sûrement mis à mort ».
Honore ton père et ta mère ; que tes jours puissent être longs sur la terre que le Seigneur ton Dieu t’a donnée ».
Ce commandement est adapté au signe d’amour, le Lion. L’Honneur aux parents, les reflets terrestres du Dieu Père-Mère, est basé sur l’amour. L’adoration des ancêtres parmi les races primitives—et sa survivance parmi leurs descendants, les Mongols—est basée sur une réalisation de cette correspondance et du caractère sacré de la relation entre le Créateur et la chose créée.
Sur un plan cosmique, le père se réfère au principe Feu masculin ; la mère au principe Eau féminin. L’un est l’esprit projeté par la volonté ; l’autre est la matière réceptive à l’amour. Le premier est Lion, le second Cancer. La cinquième parole unit les deux tables de la loi par le pouvoir unificateur et cohésif de l’amour.
Lorsque le Soleil passe à travers le Cancer et le Lion, il atteint sa déclinaison la plus au Nord. Le moment exact est celui du plein été, le solstice d’Eté. Le Feu et l’Eau se rencontrent à ce point, alchimiquement parlant. Les pouvoirs opérant sur la Terre et sa vague de vie sont les plus puissants à cette période. Cosmiquement, honorer père et mère c’est établir l’équilibre dans la nature entre ces deux forces ; mystiquement, c’est le mélange des deux principes à l’intérieur du corps de l’homme. Son accomplissement parfait signifie l’Initiation. Un tel être sera « longtemps sur la terre que la Loi » établit pour lui.
SIXIEME COMMANDEMENT
Tu ne tueras pas.
La Vierge est le signe de la vie chaste et inoffensive. Elle amène la bête porteuse de mort sous contrôle. Les Anciens sages déclaraient que ceux qui entrent en possession des pouvoirs intérieurs de la Vierge pouvaient prendre en main des serpents venimeux sans être blessés. Ceci fut la signification du symbole pictural pour ce signe utilisé dans les Ecoles des Mystères, représentant la Vierge fermant la gueule d’un lion.
Le Scorpion fut autrefois considéré comme le sixième signe. Il gouverne la génération, de laquelle l’humanité soit tombe dans la dégénération, soit s’élève à travers la régénération. Avant la Chute, le Scorpion englobait tout ce qui est à présent gouverné par la Vierge. Les deux signes étaient un. Après la Chute vint la séparation—le Scorpion gouvernant ce qui devint dorénavant connu comme la nature charnelle ; la Vierge, la nature spirituelle. Environ 600 ans avant J.C. les Grecs plaçaient un signe entre les deux. C’était la Balance, où l’homme était pesé pour déterminer s’il prenait soit la voie de la chair (Scorpion), soit la voie de l’esprit (Vierge). La Balance était appelée Portail de l’Epreuve par les anciens pour la même raison.
Une réalisation de l’idéal de la Vierge amène une compassion qui interdit la blessure inutile à la moindre des créatures de Dieu. Toutes les formes de vie sont reconnues en tant que manifestations de la Vie Une et, en conséquence, sacrées. A travers toutes les formes dans tous les règnes de la nature en manifestation, la vie combat toujours vers le haut pour développer ses pouvoirs potentiels et se reconnecter consciemment à sa source. Lorsque l’homme s’éveillera à cette vérité, il n’y aura plus d’homicides, ni peine capitale, ni guerre, ni destruction arbitraire de vie dans quelque firme qui soit. La voix de la Vierge commande « Tu ne tueras pas ».
SEPTIEME COMMANDEMENT
Tu ne commettras pas d’adultère.
Comme le sixième Commandement se relie, astrologiquement, aux forces des trois signes, Vierge, Balance et Scorpion, le septième se relie au neuvième signe dans le cercle zodiacal des douze.
Le Sagittaire n’est pas associé à l’adultère dans le sens utilisé ordinairement. Sa signification dans ce commandement est plus extensive, englobant non seulement l’adultère de nature charnelle mais aussi celui de l’esprit. L’esprit est le Sentier. Si le mental mène vers des directions interdites, les buts de l’esprit à travers lui sont frustrés.
Le Sagittaire gouverne le mental supérieur. Mésuser de ses forces—qui sont de même nature que celles utilisées pour la génération physique—est commettre l’adultère sur des niveaux mentaux avec des conséquences similaires à celles résultant de sa réalisation sur le niveau physique, élevées seulement à un pouvoir supérieur. « Vous avez entendu ce qui fut dit par ceux de l’ancien temps », déclarait Jésus Christ dans le sermon sur la Montagne. « Tu ne commettras pas d’adultère » : Mais je vous le dis, quiconque regarde une femme avec le désir de commettre l’adultère l’a déjà réalisé dans son cœur ». Le septième Commandement sera obéi dans toutes ses implications lorsque nous aurons accompli l’injonction Sagittarienne de Paul : « Soyez transformés par le renouvellement de votre esprit ».
HUITIEME COMMANDEMENT
Tu ne voleras pas.
Lorsque la conscience transcende le fonctionnement séparatif et personnel et entre dans l’universel et l’impersonnel, il n’y a plus perpétration de vol. La connaissance supérieure qui interdit ceci vient sous les rayons du Capricorne. Sous ce signe le Maître Jésus s’est incarné ; dans ce signe le Christ intérieur s’éveille. Lorsque la conscience supérieure est développée, toutes choses sont vues comme existant au bénéfice du tout. Ne cherchant rien pour lui-même seulement, un être partage dans la richesse universelle. Il ne tient rien comme étant seulement à lui, et par conséquent, possède tout. Ayant tout, il n’y a rien à voler.
Dans ce concept Christ, la pensée est centrée sur le donner, non l’avoir. Il y a une réalisation que tous les hommes tiennent ou tombent ensemble ; que le gain de l’un est le gain de tous, et la perte de l’un est la perte de tous. L’âme qui fonctionne sur ce niveau de réalisation spirituelle partage dans la force et dans la faiblesse, les victoires et les défaites de tous. Se sachant elle-même être une partie du tout, elle œuvre à la rédemption de tous. Ensemble avec le Christ, elle prend sur elle le fardeau du monde et est livrée par là même à la cause de la libération de l’humanité.
NEUVIEME COMMANDEMENT
Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
Le Verseau est le signe de la fraternité et de l’amitié. Il ne peut être de faux témoignage porté par ceux vivant véritablement pour ses idéaux. L’esprit de fraternité, le signe du Fils de l’Homme en manifestation, l’interdit. En outre, ce signe hautement dirigé, dont Uranus est le gouverneur, régit les forces dans la nature et les facultés psychiques en l’homme. Ainsi, il révèle la vérité et expose l’erreur, rendant le faux témoignage sans utilité. Puisque le Verseau gagne en force dans la conscience de l’homme, les pensées seront vues telles que les paroles sont à présent entendues, et une chose sera reconnue pour ce qu’elle est véritablement.
DIXIEME COMMANDEMENT
Tu ne convoiteras pas.
La désobéissance à la sixième parole résulte à la rupture de chaque Commandement qui est écrit sur la seconde Table de la loi. Il y a un sens en lequel il inclut les six lois précédentes.
La convoitise est souvent la raison pour déshonorer ses parents. S’adonner à ce péché provoque de nombreuses fois le fait de prendre la vie de quelqu’un, et est souvent un motif pour commettre l’adultère. Le péché subtil et insidieux de la convoitise motive fréquemment le vol et incite à porter de faux témoignages. Chaque phase de la relation humaine est projetée dans une réaction dysharmonique en brisant ce Commandement, qui a l’effet de plus longue portée des Dix paroles.
Le dernier Commandement vient sous le signe des Poissons. Ainsi en est il de la race humaine. Jupiter, gouverneur des Poissons, inspire la générosité ; Neptune, exalté en Poissons, imprime la conscience de race de l’unité spirituelle de tous les Egos dans le corps de Dieu. L’influence de Jupiter touche les masses ; celle de Neptune, ceux qui sont sensitifs. Ensemble ils créent le type de conscience dans laquelle la convoitise ne peut demeurer.
RAYS NOVEMBRE DECEMBRE 2002
CORINNE HELINE
Traduction Chantal Duros