LES SIGNES COMMUNS

 

 

 

Gémeaux, Sagittaire, Vierge et Poissons sont appelés signes communs ; leur nature intrinsèque est mieux exprimée par le mot-clef, flexibilité.

Les forces travaillant à travers les signes cardinaux affectent le corps dense et le poussent à l'action. Les influences des signes fixes éveillent la nature désir, donnant vigueur et persistance dans l'action. Le pouvoir des signes communs est mental et spirituel ; il donne un but à l'action et un encouragement à la mobilité de la vie.

Par conséquent les gens influencés par des forces stellaires focalisées principalement à travers  les signes cardinaux sont les travailleurs du monde ; non les ouvriers, mais les exécutifs, qui accomplissent des choses industriellement, et qui amènent à l'existence concrète de grands (ou de petits) projets de valeur au monde du travail.

Les gens gouvernés par les forces des signes fixes ont la pénétration pour établir des améliorations, et aussi la patience et la persévérance pour les travailler dans le détail. Ils sont donc les inventeurs qui font naître les idées plus tard appliquées de façon pratique par les gens des signes cardinaux.

Les gens de la classe des signes fixes manquent d'aptitude pour commercialiser leurs inventions, une tâche pour laquelle la classe cardinale est éminemment disposée. Ainsi ces deux classes travaillent main dans la main, et à elles deux elles ont transformé le désert du monde en une condition de confort relatif. Leurs efforts sur l'amélioration  sont continus, et un jour le désert primitif devra fleurir comme une rose.

 

Puisque le succès matériel dépend de l'aptitude à affronter les conditions matérielles, la classe cardinale est particulièrement chanceuse, car elle est le facteur chef exécutif dans le monde du travail et récolte par-là une rapide récompense. La classe fixe n'est pas si évidemment devant le public. Elle œuvre en  laboratoires et  travaille expérimentalement à compléter les procédés et parfaire les modèles qui sont plus tard utilisés en usines. Par conséquent ses membres sont aussi de puissants facteurs dans la vie, et partagent le succès matériel et financier de la classe cardinale.

La classe commune est un contraste aigu. Les forces focalisées à travers les signes communs sont mentaux ; donc les gens gouvernés par elles sont ennemis de l'action physique énergique, qui est le point fort de la classe cardinale. Ils travaillent seulement lorsqu'ils sont frappés par le fouet de la nécessité. Ils sont aussi incapables de l'effort lent mais soutenu mis en avant par la classe fixe et sont  facilement découragés par les obstacles. Ainsi ils s'appuient mais ne soulèvent pas. Les ouvriers qui font l'enchère des classes inventives et exécutives  sont recrutés parmi les gens gouvernés par les signes communs.

 

Il y une sphère, quoiqu'il en soit, où les gens avec des signes communs brillent, selon leur aptitude de pensée. Etant hostiles à travailler, ils ont créé un terrain  où ils peuvent récolter les bénéfices du travail des autres, de leurs facultés inventives et de leur talent exécutif. Pour ceci ils deviennent des promoteurs qui  mettent en avant l'inventeur et le fabricant, des agents qui sont les intermédiaires entre le vendeur et l'acheteur, des colporteurs, des vendeurs, des représentants et tous autres agents d'affaires qui vont entre le producteur et le consommateur et vivent sur une commission ; les hommes de lettres aussi qui vouent leur talent au monde de l'écriture appartiennent à la classe animée par les phases plus profondes de la force dans les signes communs.

 

La classe cardinale est active, la classe commune est agitée ; la classe fixe est rigide, la classe commune est flexible. Instables comme roseaux dans le vent, ceux de la classe commune oscillent çà et là; rien ne les attire de façon permanente ; ils ne désirent rien autant que le changement. Même s'ils sont bien établis, ils peuvent rarement résister à l'attrait d'une percée dans une autre ville, le plus loin est le mieux. Par conséquent l'ancienne maxime, "Pierre qui roule n'amasse pas mousse", s'applique particulièrement à cette classe, car leurs habitudes vagabondes les maintiennent pauvres. Ils dépensent aussi vite qu'ils gagnent, ou plus vite. Ainsi ces gens dérivent sur l'océan de la vie, propulsés par les courants des circonstances. Les conditions extérieures les dominent, puisqu'ils manquent de résistance pour affirmer leur propre individualité.

 

Ce qui précède est vrai pour la grande majorité de ceux qui sont sous la gouverne des signes communs. Ils répondent à la plus basse phase simplement parce que la phase supérieure est trop élevée pour tous à notre stade actuel de développement.

Ceux qui font un succès dans le monde parce qu'ils sont poussés par les influences cardinales et fixes se moquent souvent de ces infortunés, les traitent d'indolents et de bons à rien. Mais s'ils étaient privés de l'énergie fixe ou cardinale qui les aiguillonne vers l'action et s'ils étaient placés sous le rayon commun, ils réaliseraient bientôt son manque de pouvoir et apprendraient la compassion envers ceux qui doivent vivre ainsi toute leur vie.

 

Quelle est, alors, la leçon que ces gens ont à apprendre ? Le Zodiaque signifie "un cercle d'animaux". Les symboles de trois des signes cardinaux  sont animaliers : Bélier, le bélier ; Cancer, le crabe ; Capricorne, la chèvre. La quatrième représente l'idéal vers lequel cette classe doit tendre—à savoir la Balance. Personne n'a plus besoin d'équilibre que ceux sous l'impulsive influence du rayon cardinal ; par conséquent la Balance fut établie dans le ciel pour diriger leurs aspirations.

 

Trois symboles des signes fixes sont aussi des animaux, violents et virulents :  le Taureau, le Lion et le Scorpion. La figure humaine du Verseau, le porteur d'eau nous montre l'idéal vers lequel la classe fixe doit se diriger. Au lieu de combattre, de s'attaquer ou d'empoisonner les autres dans la lutte pour l'existence, ils doivent apprendre à devenir humains, être frères plutôt qu'adversaires de tous.

En distinction avec les signes cardinaux ou fixes, les signes communs sont doubles. Deux d'entre eux sont humains : Gémeaux, les jumeaux, et la Vierge ; le troisième, Sagittaire le centaure, est en partie humain ; et seulement le quatrième symbole, les Poissons est pris dans le royaume inférieur. Aucun n'est violent, quoiqu'il en soit, mais ce sont des symboles intensément moraux, intellectuels, et spirituels.

 

Sagittaire, le centaure, montre un homme s'élevant au-dessus du stade animal, visant audacieusement les étoiles, et le symbole opposé des jumeaux célestes  nous raconte son histoire de fraternité universelle. La bande entre les Poissons nous montre l'unité de vie qui pénètre les formes séparées même dans les espèces inférieures ; et la Vierge céleste, serrant l'enfant conçu de façon immaculée contre sa poitrine est le modèle de pureté, d'amour, et de service nulle part ailleurs égalé.

Le défaut principal des signes communs est l'agitation. La double nature révélée dans leurs symboles les pousse çà et là ; donc les  troisième et neuvième signes, Gémeaux et Sagittaire, sont en corrélation avec cet élément de la constitution humaine  le plus instable, le mental, qui aussi demande à voyager. Le symbole du douzième signe, les Poissons, est, de même, un type apte au vagabondage sans but, et comme ceci est contraire à la loi de la vie,  il apporte la conséquence de peine et de souffrance attribuées à la maison XII.

L'idéal vers lequel doit tendre la classe gouvernée par le rayon commun est, par conséquent, exprimé par le sixième signe, la Divine Maternité, et la maison VI, le Service. Il n'y a de plus grand amour pour l'homme que de donner sa vie pour ses amis, a dit le Christ. Il sentait aussi ce désir ardent, l'amour parental  lorsqu'Il étendait Ses bras sur Jérusalem et disait :

"Oh, comme souvent je voudrais vous réunir près de mon cœur comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes !"

 L'amour grandit par le service volontaire, et plus nous visons à servir les autres, plus volontiers nous cultiverons les plus élevées des qualités humaines.

Sous cette remarque on pourra trouver qu'il y a deux sous classes distinctes gouvernées par le rayon commun. L'une, composée de jeunes âmes, n'a pas encore trouvé sa conduite dans le monde ; ils dérivent sur l'océan de la vie sans énergie ou ambition, et sont battus par les vagues de l'adversité dans le dessein de les éveiller au sens des responsabilités et les forcer à prendre part au travail du monde. Un jour ils monteront dans les classes cardinales et fixes, conduits par leur ambition intérieure plutôt que par la contrainte extérieure.

 

L'autre sous classe s'est élevée de l'école ouvrière de la vie matérielle, et se prépare elle-même pour un travail spirituel. Elle est ainsi  dans une transition de stade, en désaccord avec le fini, et pas encore en harmonie avec l'Infini. Nous pouvons réaliser leur condition dans une certaine mesure lorsque  nous observons un jeune dans les années entre l'état d'enfant et celui d'adulte : embarrassé, objet de moquerie pour les garçons et les hommes, chaque mot qu'il prononce provoque un ricanement ou un sourire condescendant à cause du changement de voix. Ses idées étant trop grandes pour l'acceptation de ses plus jeunes compagnons et trop visionnaires pour les têtes plus âgées. Il est une anomalie, et sa nature devient hypersensible par rapport à l'attitude de ceux qui l'entourent.

 

De même l'enfant-homme qui est sur le point de s'élever du monde matériel pour travailler dans les royaumes spirituels est "en dehors du coup" sous la politique de notre vie commune. Il tend l'archet du Sagittaire vers les étoiles, mais il est plié vers la terre par sa nature animale. La puissance du mental est grande si nous l'utilisons d'une manière pratique. Edison mérita une couronne de gloire spirituelle en illuminant nos rues et décourageant ainsi le crime. Morse, Marconi et Bell ont apaisé les âmes de millions de gens en apportant de bonnes nouvelles d'un être aimé souffrant à des milliers de kilomètres. Ils rêvaient une fois à ces choses, mais ne s'arrêtaient pas au rêve; ils travaillaient à réaliser leurs rêves.

La classe gouvernée par les signes communs est trop encline à parler de "chance" ; mais comme Lucifer dit à Faust :

 

"Combien étroitement liée est la chance au mérite,

 Elle n'arrive jamais au fou ;

 Le sage a la Pierre de l'homme, je le jure,

 La pierre n'a pas de philosophe !"

 

L'astrologie permet de bien  comprendre la sous classe plus ancienne par le fait que le mérite est la base du succès dans toute vie, matérielle ou spirituelle ; que l'étude et les rêves seuls ne nous élèverons jamais au-delà de la présente condition ; mais que lorsque par le service nous élevons les autres, nous élevons aussi notre statut dans la vie et l'évolution.

 

RAYS NOVEMBRE /DECEMBRE  97                                

 

MAX HEINDEL

 

Traduction Chantal Duros