SOLSTICE D’ETE
L’histoire du Christ est éventuellement aussi notre histoire, par conséquent, nous avons un intérêt particulier à la suivre encore et encore, comme les saisons changeantes l’apportent à notre esprit, la laissant s’enfoncer profondément dans nos cœurs, car seulement ce que nous pensons et connaissons dans nos cœurs, nous le deviendrons.
Il y a différentes façons de regarder les quatre points cardinaux de l’année :
*En premier, nous devons les voir simplement comme des changements saisonniers provoqués par des phases variées du pèlerinage annuel de la terre autour du soleil.
*En second, nous pouvons ajouter à notre astronomie un peu d’astrologie et penser à eux en termes de passage du soleil dans les signes cardinaux du zodiaque, instaurant certaines activités pour le quart d’année à venir.
*Troisièmement, nous pouvons être concernés par l’aspect religieux à travers les fêtes liturgiques qui arrivent à ces points cardinaux.
*Quatrièmement, nous pouvons monter un échelon plus haut et noter la correspondance entre l’histoire des grands maîtres et sauveurs du monde et le passage annuel du soleil à travers le zodiaque.
Le véritable étudiant Rosicrucien est conscient de tous ces différents aspects concernant les changements de saisons, et plus encore. Pour lui, les équinoxes de printemps et d’automne, les solstices d’été et d’hiver marquent les grands moments décisifs de l’Esprit planétaire habitant la Terre, le Grand Esprit Christ qui s’est manifesté parmi les hommes pour quelques années dans le corps de Jésus de Nazareth. Lorsque ce corps fut crucifié au Golgotha, l’Esprit du Christ gagna l’accès à la terre à travers le corps vital de Jésus et le sang qui coulait vers le sol. Il prit alors possession de la terre, infusant en elle Son aura et la revêtant de Sa Vie, autant que nous infusons la vie dans nos corps physiques. La terre est maintenant nourrie et guidée par la Vie et l’Amour du Christ.
Les grandes fêtes de l’église chrétienne sont célébrées aux points saisonniers de l’année. Noël au solstice d’hiver et Pâques à l’équinoxe vernal sont les deux fêtes liturgiques de loin les plus connues. En automne vient la fête de l’Immaculée Conception, et le 24 juin est dédié à St jean Baptiste. L’Ascension du Seigneur est célébrée avant le solstice d’été, ou juste 40 jours après Pâques. Les autres religions ont eu et ont encore leurs observances à ces mêmes moments. Nous pouvons donner comme exemples la Pâque (Pessah) des Israélites à l’équinoxe vernal, le Nouvel An juif en automne, et les Saturniennes romaines qui se tenaient au moment du solstice d’hiver.
Ceux qui espèrent discréditer le Christianisme avancent comme critique qu’il calque ses jours saints sur ceux des païens et des religions pré-chrétiennes. Les critiques devraient savoir que toutes les religions étaient dirigées vers la seule religion qui était à venir, l’unique religion du Christ. Par conséquent, il n’est pas étrange que ces religions primitives, aussi bien que le Christianisme, construisent leur année religieuse conformément à l’histoire solaire. Plutôt, c’est un signe de la sagesse cosmique manifesté dans toutes les véritables religions.
Le Christianisme Orthodoxe, ceci doit être dit, a matérialisé ce drame de la vie de Jésus donné dans les Evangiles, limitant une vérité universelle à un événement historique. Ils l’appliquent à Jésus de Nazareth seulement, en lequel ils voient un Sauveur personnel, qui jadis a souffert et qui prend de l’individu la culpabilité de ses péchés. La plus grande signification du sacrifice du Christ n’est pas enseignée par eux.
En conséquence les jours saints chrétiens sont pour les Chrétiens Orthodoxes uniquement des commémorations de certains événements passés.
Le Chrétien mystique a besoin d’une croyance vivante, et pour lui chaque année apporte de nouveaux actes dans le drame cosmique. Il voit une nouvelle vague de Lumière Christique approcher de la terre chaque automne, l’accueille comme pleinement née dans la terre à Noël, l’aperçoit s’élevant en splendeur à Pâques, et témoigne de son Ascension vers le Père au solstice d’été.
Cet enseignement concernant le Christ comme Esprit Planétaire semble être unique à l’école Occidentale des Mystères des rosicruciens. Les occultistes d’autres écoles reconnaissent l’origine solaire de l’histoire de Jésus Christ aussi bien que d’autres grands maîtres du monde, mais quelques uns d’entre eux dénient entièrement son historicité, alléguant que c’est juste une représentation de ce qu’ils se plaisent à appeler « le mythe solaire ». Dans leur effort pour neutraliser l’effet de l’enseignement de l’église relativement à la nature de la mission du Christ et la personnalité de Jésus de Nazareth, ils vont à l’extrême opposé. Dans l’Ecole Rosicrucienne nous trouvons une fusion des deux pôles de pensées.
Considérons maintenant en particulier le solstice d’été. Ceci marque l’accomplissement du retrait de l’Esprit Christique de l’aura de la terre vers le monde de la Vie de l’Esprit. Tout comme nous laissons nos corps physiques chaque nuit, ainsi le Christ se retire chaque année pour une saison de repos et de réconfort. Nous citerons un article sur « La fête du solstice d’été » par M.M. , publié dans cette revue. Il donne la description de l’ascension vers les royaumes spirituels par celui qui eut le privilège de la voir sur des plans intérieurs :
Comment ceci s’est accompli peut être enseigné par ceux qui avaient mérité ce saint privilège Mais l’expérience doit toujours être cachée derrière des mots, parce qu’il est impossible d’établir l’expérience des plans supra-physiques dans un discours. Nous essayons de décrire une autre dimension de l’existence que des mots ne peuvent décrire.
« A la fête du Solstice d’Ete, les hôtes du ciel se réjouissent, car le Grand Sacrifice a été accompli une fois de plus. De nombreuses légions d’êtres angéliques portent le Rédempteur de la Terre aux portes du Monde de la Vie de l’Esprit. Il a accompli le travail d’accélérer la vibration de la Terre, avec ses mondes intérieurs, juste un peu plus. Ces êtres angéliques se forment groupe après groupe en accord avec leur stade d’évolution. Leurs corps sont lumineux et éblouissants avec la lumière blanche du ciel. Certains d’entre eux forment un nuage doré de leurs corps radieux, comme dans les rayons du soleil. En cela le Christ est porté haut. A la fin, Il s’avance vers eux et les bénit. A ce moment la ‘Musique des Sphères’ éclate, et se répercute à travers les mondes. Christ s’est levé vers une vie plus abondante ».
Au solstice d’été, il y a une autre fête, celle des esprits de la nature, et nous citerons du même article une description de la joie qu’ils montrent la nuit du solstice lorsque la nature manifeste sa plénitude et sa beauté :
« Ces petites créatures connues comme ‘esprits de la nature’ réalisent un merveilleux miracle dans l’économie de la nature car ce sont eux qui fournissent le maillon entre l’énergie stimulante du soleil et la matière brute de la forme. Ils travaillent sous l’égide d’êtres plus élevés, les Anges, qui guident l’évolution du royaume des plantes. A la nuit de la Fête, ils se réjouissent aussi car ils ont fait leur travail afin que la vie soit plus abondante sur Terre. Ils reflètent sur le plan physique le grand festival dans les royaumes plus élevés de cette Nuit du Solstice d’Ete ».
Que deviennent la Terre et se habitants lorsque l’Esprit du Christ se retire au solstice d’été ? Ils sont restés avec Jean Le Baptiste, à qui le 24 juin est dédié. Vous vous rappelez que Jean La Baptiste fut le précurseur du Christ ; Il a été dit de lui :
« Parmi ceux qui sont nés des femmes, il n’y a pas de plus grand prophète que Jean Le Baptiste : mais celui qui est le plus petit au royaume de Dieu est plus grand que lui ».
Jean caractérise pour nous l’ère pré-chrétienne, la conscience qui prévalait avant que le Christ prenne sur Lui-même la tâche de purifier l’aura de la Terre. C’est la conscience qui prévaut durant les mois d’été, plus que la quantité de véritable esprit chrétien ayant été assimilée et absorbée par la race humaine.
Jean dit, en se comparant lui-même au Christ : « Il doit croître, et je dois diminuer ». Année par année, comme le Christ accomplit Sa magie dans la Terre, sa matérialité est atténuée, la lourde masse est allégée et l’étoile triste absorbe un peu plus de la lumière du ciel. Chaque année Il se retire au solstice d’été, Il laisse un peu plus de Lui-même dans les cœurs et les esprits des hommes. Graduellement ‘Jean Le Baptiste’ décroît, et ainsi le Christ croît.
Le solstice d’été et les mois suivant immédiatement, sont des moments où nous pouvons nous évaluer nous-mêmes et voir combien nous sommes plus proches de l’idéal du Christ que nous l’étions il y a un an. « Il est opportun pour vous que je m’en aille », a dit le Christ. Pour qu’il puisse y avoir une opportunité pour les ‘Christs en devenir’ d’apprendre juste où demeurer et ce qu’ils sont capables de faire quand l’aide du Maître s’est retirée.
Le temps de l’été appelle l’homme au jeu, au repos, à la nature gaie. Le travail spirituel est plus dur à cette saison que dans les mois d’hiver—plus dur mais plus méritoire. De quel profit est le sacrifice annuel du Christ à moins qu’il suscite en nous le désir d’agir ? la dimension que nous donnons à cette saison sera la mesure que nous offrirons pour recevoir l’impulsion spirituelle en automne.
L’homme ne vit pas toujours sous la loi d’alternance. Eté et hiver, jour et nuit, temps des semailles et des moissons, lumière et obscurité tels que nous les connaissons actuellement appartiennent à l'Age de l’Arc en Ciel, ou comme nous l’appelons l’Epoque Aryenne. Toujours, « le vieil ordre change, cédant la place au nouvel ordre », et cette présente Epoque doit être suivie par le royaume du Christ, la Nouvelle Galilée, La Sixième Epoque.
Quelque chose de ce qui sera nous est raconté dans la Révélation :
« Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre : car le premier ciel et la première terre étaient morts ; et il n’y avait plus de mer. Et Dieu essuiera toutes les larmes de leurs yeux ; et il n’y aura plus de mort, ni de chagrin, pas de pleurs, et il n’y aura plus aucune autre peine. Et la cité n’avait plus besoin du soleil ni de la lune pour l’éclairer : car la gloire de Dieu l’avait illuminée, et l’Agneau en est la lumière. Et ses portes ne seront plus fermées du tout le jour : car il n’y aura plus de nuit, et ils n’auront plus besoin de chandelle, ni de la lumière du soleil ; car le Seigneur Dieu leur donne la lumière : et ils régneront pour toujours. »
La nouvelle Ere est prête si nous le sommes ; mais en premier nous devons avoir construit la ‘maison non bâtie de mains d’homme’, appelée en terminologie rosicrucienne ‘la robe nuptiale d’or’ ou le corps de l’âme. ce vêtement d’amour et de lumière, tissé par de continuels actes de service, seul, nous permettra l’entrée au royaume du Christ.
Ainsi le SERVICE est la grande leçon de ce drame des quatre saisons. Une nouvelle signification est révélée dans les mots de Jésus Christ : « Je suis parmi vous comme celui qui sert ». Il nous appelle à marcher dans Ses pas, et pour que nous ne soyons pas découragés Il étend le nom d’amis à tous Ses suiveurs. « Vous êtes mes amis si vous faites ce que Je vous demande ». Ceci amène à notre esprit d’autres de Ses mots : « Je vous donne un commandement nouveau, aimez-vous les uns les autres, comme Je vous ai aimés ». Et bien que 19 siècles aient passé depuis lors, bien que les nations soient élevées et aient été rabaissées, bien que des empires soient venus à l’existence et aient sombré dans l’oubli, ce commandement est aussi nouveau que le jour où il fut donné.
Quelque chose de la profondeur et de la merveille de l’amour du Christ est né en nous si nous méditons année après année sur la révélation concernant ce drame mystique cosmique des quatre saisons.
RAYS MAI-JUIN 98
GLADYS RIVINGTON
Traduction Chantal Duros