UNE BREVE ESQUISSE D’ASTRONOMIE DE BASE
Lorsque nous regardons dans le ciel, de jour ou de nuit, il y a mouvement et changement. Le Soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest chaque jour. Les étoiles également suivent cet arc quotidien et changent en condition de leur visibilité sur le cours de l’année. Bien plus lente est la migration annuelle de l’est vers l’ouest des “étoiles itinérantes”, les planètes. Pour nous aider à mieux comprendre ces mouvements, nous pouvons imaginer, comme l’ont fait nos ancêtres, que le globe de notre Terre est emboîté dans un globe céleste ou sphère sur lequel sont gravées les étoiles, et autour duquel voyagent les planètes. Cette sphère céleste a un Pôle Nord et un Pôle Sud aussi bien qu’un Equateur, prenant leurs positions des mêmes emplacements sur la terre, projetées dans l’espace.
La sphère céleste fait une rotation complète sur ses pôles chaque 24h, conduisant avec elle toutes les étoiles, le Soleil, la Lune et les planètes, nous donnant le jour et la nuit. Comme le Soleil se déplace en travers de cette sphère, il se lève 4 " plus tard que les étoiles qui l’accompagnaient le jour précédent. Le Soleil, la Lune, et les planètes ont leur propre mouvement indépendant pour se projeter de l’ouest. Le chemin du Soleil à travers la sphère céleste est appelé l’écliptique (à cause de lui, l’éclipse peut survenir). La Lune et toutes les planètes suivent étroitement ce chemin.
Lorsque nous observons la progression des saisons, nous pouvons remarquer que le point où le Soleil se lève bouge du nord est en été, et du sud ouest en hiver. Lorsque le Soleil atteint cette partie de l’écliptique qui croise l’équateur céleste, le lever de soleil est juste à l’est et le coucher juste à l’ouest, et jour et nuit sont d’égale longueur. Ceci prend place deux fois par an : autour de Pâques, vers le 21 Mars, et autour de la Saint Michel, vers le 21 Septembre. A cause de cette nuit égale de tous côtés du monde, cet événement est appelé équinoxe. Entre ces dates, le Soleil se meut au-dessus de l’équateur céleste, donnant l’été en Hémisphère Nord, puis à nouveau vers l’équinoxe d’automne et en dessous de l’équateur céleste, donnant l’hiver en Hémisphère Nord.
Aux extrêmes de son mouvement septentrional et méridional, le Soleil semble se tenir tranquille avant de retourner vers l’équateur céleste pour les équinoxes. Ces mouvements surviennent à l’époque de la St Jean, vers le 21 Juin, et à Noël, vers le 25 Décembre. Parce que le Soleil semble se tenir immobile en ces jours, chacun d’eux est appelé le solstice (sol=Soleil, stice=rester en position). Au solstice d’été, le jour est plus long que la nuit. En hiver le jour est plus court et la nuit plus longue.
Quand le Soleil croise le ciel, il voyage à travers les 12 constellations zodiacales traditionnelles. Une constellation est un groupement d’étoiles habituellement identifiées avec un être ou un attribut reconnu par nos ancêtres. Ils ne joignaient pas les points pour former une image comme nous le faisons souvent, mais expérimentaient la présence de l’être se tenant derrière l’étoile. Les étoiles étaient vues comme des bornes pour indiquer où demeurait la place d’Orion, d’Hercule, etc. Douze de ces demeures s’étendent le long de l’écliptique et forment le zodiaque—le cercle des choses vivantes (toutes sauf une, la Balance, représentent des choses vivantes).
Les constellations du zodiaque traditionnel visible varient en taille et marquent la place à travers laquelle le Soleil passe durant le cours de l’année. A l’époque actuelle, le Soleil entre en Poissons à la mi-Mars parce que c’est cette constellation dans laquelle se tient le Soleil le 21 mars. Pourtant cette position n’est pas fixée de façon permanente, car le Soleil rétrograde à travers le zodiaque 1° chaque 72 ans. Ce mouvement est appelé la précession des équinoxes. En l’an 2375, le Soleil entrera dans la constellation du Verseau à l’équinoxe.
Les signes astrologiques du zodiaque ont les mêmes noms que les constellations mais sont un arrangement idéal dans lequel chacun s’octroie 30° de l’écliptique. Les signes sont basés sur le passage du Soleil au long de l’année comme rapporté par les Premiers Grecs, commençant toujours au 0° du Bélier au point où le Soleil se tient à l’équinoxe de printemps, continuant avec le taureau vers le 21 Avril, et ainsi de suite. C’est ainsi que les signes ne coïncident pas avec les constellations visibles.
Les constellations du zodiaque apparaissent dans le ciel à des hauteurs différentes depuis l’horizon sud de la Terre. Chaque constellation paraît suivre un arc comme elle croise le ciel du sud. Les Gémeaux, par exemple, traversent l’arc le plus haut. Au milieu de leur croisement, le méridien, ils sont hauts pour ceux d’entre nous vivant dans l’hémisphère nord. Le Sagittaire fait l’arc le plus bas. Lorsque le Soleil brille devant la constellation des Gémeaux c’est le mois de Juin et le Soleil est haut dans le ciel du sud, brillant presque directement en descendant sur nous, nous donnant la chaleur d’été. Lorsque le Soleil passe devant le Sagittaire, c’est Décembre et le Soleil apparaît bas à l’horizon, brillant par des rayons inclinés, nous donnant le froid de l’hiver.
En conséquence, si nous voyons la Lune haut dans le ciel nous disons qu’elle court haut. Nous pouvons aussi déduire de cette observation qu’elle doit être en Gémeaux. Si la Lune apparaît flotter en travers de l’horizon , nous disons qu’elle court bas. Elle est alors en sagittaire, imitant l’activité d’hiver du Soleil.
Parmi les autres mouvements dans le ciel il y a ceux de la Lune et des planètes telles qu’elles sont reliées au Soleil, à la Terre et les unes aux autres. Tous ces mouvements et leurs variations se reproduisent à intervalles rythmés parcourant de jours en siècles. La répétition de ces événements au cours des années peut être observée comme des modèles établis qui peuvent être calculés à l’avance avec un grand degré d’exactitude. Le temps que mettent le Soleil, la Lune et les planètes pour faire un circuit complet autour de la sphère céleste tel qu’il est vu de la Terre, est connu. Cette période, différente pour chacun, est la période sidérale géocentrique vu qu’elle est mesurée à partir du temps que mettent le Soleil, la Lune, ou les planètes à revenir à la même étoile dans le zodiaque lorsqu’elle a commencé.
Le Soleil met 1 année pour faire son tour complet de la sphère céleste. Le même voyage prend à la Lune 27-1/3 jours. Mercure, 88 jours ; Vénus 225 jours ; Mars 1,9 année ; Jupiter 11,9 années ; Saturne 29,1 années ; Uranus 84 ;01 années ; Neptune 164,79 années ; et Pluton 247,69 années.
Une autre période est marquée quand la planète retourne vers la même relation qu’elle avait avec le Soleil ; par exemple la pleine lune vers la pleine lune. Ceci est appelé la période synodique (syn=avec). La Lune court en avant du Soleil autour du zodiaque passant 2,5 jours dans chaque constellation, alors que le Soleil passe environ 1 mois dans chacun d’eux. Comme la Lune bouge et que sa relation au Soleil change, notre perception de la Lune change aussi.
Lorsqu’elle est nouvelle, la Lune se tient devant le Soleil, dont la brillance dissimule la Lune à notre vue. Quelques jours plus tard, la Lune a bougé en avant du Soleil le long du zodiaque. Comme le Soleil est fixé, un mince filet de Lune apparaît à l’ouest, puis glisse hors de la vue lorsque la nuit approche. Une semaine après la nouvelle Lune, la Lune a bougé vers sa phase suivante. Elle grossit en largeur, se remplissant, et à présent une moitié de disque est illuminée. C’est le premier quartier [à moitié «pleine »] de la Lune se lève vers le milieu du jour et se tient jusqu’au milieu de la nuit. Une semaine plus tard, [second quartier], la Lune se tient à l’opposé du Soleil, ayant fait une moitié de chemin autour du zodiaque. Son disque est pleinement éclairé, la pleine Lune se lève—le royaume de la pleine Lune est le ciel de nuit.
Après une autre semaine la Lune perd un peu de sa lumière, décroissant comme elle approche du Soleil. Elle est dans son dernier quartier, et se lève vers minuit pour s’établir vers midi. Son côté illuminé fait toujours face au Soleil et est à nouveau perdu de vue à la nouvelle Lune après ses 29,5 jours de voyage synodique.
L’orbite de la Lune autour de la Terre est elliptique, lui permettant d’être plus proche de la Terre à certains moments et loin à l’opposé à d’autres moments. Ceci peut être comparé avec le passage apparent du Soleil autour de la Terre, s’approchant plu près en hiver et s’éloignant en hiver. Lorsque la Lune atteint son point le plus proche, elle est périgée (peri=près, geo=terre). Autrement, lorsque la Lune est plus distante, elle est apogée (apo=loin de).
Le chemin de la Lune et de chacune des planètes autour de la sphère céleste entrecroise le chemin du Soleil à différents points. Ces points sont appelés nœuds, et il y a deux nœuds pour chaque orbite. Le point où l’orbite de la planète croise l’écliptique et se meut vers le nord est le nœud ascendant, et le point croisant vers le sud est le nœud descendant. Lorsque le Soleil rencontre la Lune à un de ces nœuds, une éclipse peut survenir.
De façon similaire, d’autres planètes ou étoiles peuvent avoir tout ou une partie de leur lumière couverte par la Lune ou une autre planète. Ceci est appelé occultation (occult=caché). Quand deux planètes ou plus occupent le même degré [l’astrologie accorde une orbe entre 6°et8°] le long de l’écliptique (par exemple, le Soleil et la Nouvelle Lune), elles sont en conjonction (con=avec, jonction=joindre). Lorsque deux planètes sont séparées de 180° [-6°-8°] l’une de l’autre dans le zodiaque(par exemple, le Soleil et la pleine Lune), c’est une opposition.
RAYS MAI JUIN 2000
RICHARD MOESCHL ET SHERRY WILDFLOWER
Traduction Chantal Duros