ETUDES DANS L'APOCALYPSE

 

Poids, Mesure et Nombre

 

Dans l'Histoire Spirituelle de l'Humanité

 

Partie I

 

 

 

LA SOURCE DE LA REVELATION DE SAINT JEAN

 

 

L'enquête sur les sources de la Révélation de St Jean a longtemps et fréquemment occupé les esprits de ceux qui se sentent concernés par la recherche extérieure terrestre. Ces sources ont été cherchées dans les traditions orales, dans les écrits apocryphes de l'ancienne Chrétienté, dans les documents et traditions de la Gnose Judéo-Chrétienne, et même  dans les expériences exceptionnelles et fantastiques basées sur les phénomènes atmosphériques. Mais le contenu de l'Apocalypse lui-même se tient en opposition rigide à tous ces efforts, car dans son texte, l'explication recourt plus d'une fois à ce que l'auteur de l'Apocalypse "voyait et entendait"  que ce qu'il contient "en esprit".

 

L'auteur de l'Apocalypse n'est jamais las de faire remarquer de  manière sans équivoque que le contenu de l'Apocalypse n'a rien à faire avec l'horizontalité spatio-temporelle de la tradition,  de la rumeur, ou du plagiat, mais est venue à l'existence simplement et exclusivement sur le sentier vertical de révélation du monde spirituel.

Ainsi, par exemple, le texte de l'Apocalypse commence  par une déclaration précise concernant sa source, son origine, et la façon dont il a été créé : "La Révélation de Jésus Christ, que Dieu Lui a donnée,  pour montrer à Ses serviteurs…et Il l'envoya et le transmit par Son ange vers Son serviteur Jean" (Rév.1:1). Dans ces mots est caractérisé de manière distincte et solennelle le sentier par lequel l'Apocalypse vint à l'existence. Sur le sentier de la descente de Dieu à Jésus Christ, de Jésus Christ vers l'Ange de la Révélation, de l'Ange vers Jean, et de Jean  vers les lecteurs, les auditeurs, et chercheurs (hoi teruntes) des "paroles de cette prophétie".

 

Maintenant il n'est pas possible d'avoir une conception sérieuse de l'origine du document portant sur la vie spirituelle humaine sans avoir une vision sérieuse de ce document lui-même. Et ce ne serait pas vraiment  prendre au sérieux le contenu de l'Apocalypse si le plus grand effort n'avait pas au moins été fait pour comprendre ce que l'auteur lui-même dit concernant  l'origine de cette œuvre. Il est certainement exact que le véritable contenu de l'Apocalypse défie la recherche en manières et moyens qui en rendront une compréhension possible, mais ces manières et moyens ne doivent pas être en contradiction avec l'esprit et la lettre de l'Apocalypse. Pour approcher la question de l'origine de l'Apocalypse de ce point de vue, il sera nécessaire en premier lieu de maîtriser un obstacle qui est sûr de s'élever, consciemment ou non,  au commencement d'une telle entreprise.

L'essence de cette objection trouve expression comme suit : L'Apocalypse raconte le futur de l'homme; maintenant l'homme est libre. Comment est-il possible de donner une information concernant le futur de l'humanité, puisque la structure de ce futur dépend  manifestement de la liberté de l'homme? Cette objection disparaît lorsque nous considérons que l'Apocalypse dépeint deux sentiers futurs, car elle montre les étapes d'un sentier ascendant aussi bien que d'un sentier descendant.  Ces sentiers  sont déterminés de façon karmique. Qui doit choisir tel ou tel sentier dépend, cependant de la liberté de chaque individu. Et, en effet, les sentiers sont déjà déterminés dans la mesure où l'humanité a déjà vécu à travers une longue destinée. Aujourd'hui n'est pas le premier jour de la création; une grande étendue de sentier karmique repose derrière l'humanité dans le passé.

 

Le fait nouveau d'importance infinie qui forme une partie de la destinée de l'homme est que Christ est devenu le juge de cette destinée. Il est devenu le Seigneur du Karma. Et étant devenu cela, Il ne détermine pas seulement le futur de l'humanité mais aussi la source de révélation le concernant. D'un autre côté, le futur est déterminé par le passé, et le jugement sur le passé karmique—pour autant qu'il a encore des conséquences pour le futur—repose également dans les mains du Christ.  Pour cette raison, les "Sept Lettres' aux sept "Eglises" se réfèrent non seulement au futur, mais aussi au passé. Dans ces Lettres, un jugement a été donné, non seulement sur ce qui était alors le temps présent, et sur les trois futures époques ('Eglises'), mais également sur les trois époques du passé : l'Indienne ancienne, la Perse ancienne, et l'Egypto-Chaldéenne.

 

Cependant, avant que nous commencions à étudier le contenu  des Lettres aux Sept Eglises, nous devons acquérir une idée plus précise de la source de la Révélation de St Jean. Ceci, aussi,  est en accord avec  l'intention de l'auteur, car dans les phrases d'ouverture de l'Apocalypse il indique non seulement sa source mais dans le premier chapitre, il montre également le visage spirituel de Celui qui a appelé la Révélation (Rév. 1;12-16).

Ce visage était "un visage tel le Fils de l'Homme" portant les signes des forces planétaires cosmiques tout comme elles seraient réalisées dans l'homme du futur (le "Fils de l'Homme") durant la période de Jupiter.  Car l'archétype de l'homme Jupiter—le "Fils de l'Homme" du futur—doit être dépeint ainsi : L'arbitraire cessera d'être possible  dans sa vie de la pensée. Les courants de pensée couleront dans sa tête tout comme sa chevelure croît "d'elle-même". Et dans ces courants-pensée coulant du cosmos ne seront pas à sens unique, ils n'auront pas de "couleur" distincte, mais seront, dans le vrai sens du terme, "synthétiques". Tout comme la lumière blanche est une combinaison des sept couleurs, ainsi la pensée cosmique du futur sera "blanche"—"blanche comme la laine, aussi blanche que la neige" (Rév. 1:14).

 

La force de l'initiative-Je ne sera pas manifestée dans la sphère de la vie-pensée, qui sera une pure révélation du cosmos, plutôt, elle s'exprimera elle-même dans l'illumination et la pénétration des phénomènes cosmiques. L'initiative 'Je' deviendra un pouvoir spirituel de vision, remplissant les choses vues de son feu. La vision ne sera pas une acceptation passive des impressions de l'extérieur, mais une illumination et une pénétration  irradiant de l'intérieur  les phénomènes du monde extérieur : "Ses yeux étaient comme une flamme de feu" (Rév. 1:14).

La vie-volonté de la limite-terre sera aussi différente dans la mesure où elle aura renoncé au flux de sa force conductrice. A la place, elle liera l'ardeur brillante du feu à la rigidité métallique. L'homme ne sera plus poussé par les vagues des forces cosmiques formatives dans sa vie de volonté, il se tiendra sur une fondation stable de volonté consciente avec la force du feu et la rigidité du métal. Ses "pieds" seront "comme dans un cuivre fin, comme s'ils brûlaient dans une fournaise", et les vagues  de l'impulsion cosmique et des forces formatrices créatrices passeront de sa volonté terrestre limitée dans sa voix. Le pouvoir créateur de la Nature, fonctionnant aujourd'hui comme une force agissante dans la subconscience de l'homme, sera élevée en pouvoir de parole dans l'homme futur. Sa voix sera "comme le bruit de nombreuses eaux" (Hos phone hydaton pollon).

 

La vie de sentiment de l'homme du futur sera telle que, d'un côté, elle exprimera l'harmonie des étoiles dans les cieux, et de l'autre côté, elle sera "aiguisée" au plus fin degré de concentration sur le verbe créateur. L'homme du futur tiendra "dans sa main droite sept étoiles" et de sa bouche sortira "une épée aiguisée, à double tranchant". D'un côté, la charité coulera comme une approbation et une compréhension de l'harmonie des sept étoiles, qui sont les  êtres spirituels des sept "Eglises" de l'humanité; alors que,  de l'autre, la vérité trouvera un instrument rigide et aiguisé dans "l'épée du verbe". Mais, précisément, en tant qu'instrument de vérité,  cette "épée du verbe" sera une épée à double tranchant—elle fonctionnera de manière telle  que "frapper" celui parle aussi bien que celui qui entend. Le Verbe procédera  d'une conscience  d'unité de l'humanité, des "sept étoiles", et par conséquent son jugement s'appliquera aussi bien à celui qui parle qu'au reste de l'humanité.

 

La force Mars du Verbe fera véritablement une guerre d'annihilation contre les erreurs et les mensonges, mais ce conflit inhibiteur produira un effet intérieur aussi bien qu'extérieur. Donc il sera libre de tout esprit d'hostilité.  Ainsi le Verbe sera capable d'exprimer la vérité avec une décision inflexible et sans la possibilité que son existence soit utilisée en tant qu'arme offensive à sens unique.

Mais l'image complète de l'homme du futur n'est pas confinée aux changements que nous avons mentionnés en pensée, volonté et sentiment. Les changements incluent non seulement les conditions intérieures des forces d'âmes ci dessus, mais aussi leurs relations avec une autre. Les relations des forces d'âme de l'homme futur doivent nécessairement changer au compte de l'expansion de la force Soleil du cœur  qui doit être élevée dans la tête : "Sa contenance était comme le soleil brillant dans Sa force",  alors que le force formative et restreinte de la tête descendra dans la région Soleil du cœur  : l'homme sera "ceint à la poitrine d'une guirlande dorée". Et la vie de la volonté enveloppera l'homme en entier.  Dans le royaume du terrestre (ou plutôt, le naturel car dans la période de Jupiter le "terrestre" sera différent), elle  deviendra un métal brillant. Mais, en même temps, elle coulera de l'homme supérieur vers la périphérie de son être. Cette direction centrifuge de la volonté, par laquelle elle devient une sorte de fourreau, est exprimée dans l'Apocalypse par le symbole "un vêtement jusqu'au pied".

Ainsi au commencement de l'Apocalypse il nous est montré le schéma de l'homme du futur, qui envoie les "Lettres" aux Sept Eglises. Mais  Celui qui se révèle Lui-même dans ce schéma est le "Je suis", le "Premier et le Dernier" de l'évolution de la Terre. "Celui qui vit" dans la sphère de l'évolution Cosmique en laquelle la Mort tient bon (Rév. 1:17-18). Christ Lui-même, dont le nom ésotérique est pour l'humanité, "Je suis", parle à travers ce schéma. Il est la source de la Révélation de St Jean.

 

 

LES LETTRES AUX EGLISES DU PASSE

 

 

Comme le Christ est la source de la Révélation de St Jean, Il est également la source de ces courants d'âme positive qui coulent dans l'humanité du passé vers le futur.  Car l'influence de Christ était déjà en action durant l'époque Indienne ancienne; l'impulsion positive fondamentale de cette ancienne culture de l'humanité Post-Atlantéenne procédait de Lui. Cette impulsion a survécu, elle a survécu sous la surface dans les âmes des hommes, et ceux dans lesquels son influence est particulièrement forte et déterminante forment une "communauté" qui est appelée dans l'Apocalypse "L'Eglise d'Ephèse".

 

Le but de la "Lettre à l'Eglise d'Ephèse" n'est pas simplement de donner un jugement sur la civilisation passée; son dessein est spécialement d'en appeler à l'impulsion de l'Inde ancienne encore active dans les âmes des temps actuels. Car seulement ainsi il y a une signification morale pratique dans l'admonition : "Souviens-toi d'où tu as chu, et repens-toi, et fait ton premier devoir". Une telle exhortation serait assez vide de sens si elle était dirigée seulement vers une civilisation passée, un effort humain sombré il y a longtemps dans le silence. Elle est, pourtant, adressée à une époque présente et future—en effet, à une éternité, car la lettre commence avec ces mots : "Vers l'Ange de l'Eglise d'Ephèse écris". Ces paroles expriment le fait que nous ne traitions pas ici  avec un groupe d'hommes vivant dans le passé, ou de ce moment présent, mais avec ce qui était transcendant et compréhensible dans le caractère du message de la culture Indienne ancienne.  Le message l'ange de cette culture, est encore actif; car une telle culture n'est pas amenée à l'existence pour tomber dans l'oubli, mais pour que le germe de révélation,  le message des cieux qui en est à la base, se développe, et croisse à travers les âges à l'intérieur des âmes des hommes, passant par de nombreuses métamorphoses  apportées par coopération avec les influences nouvellement ajoutées, jusqu'à ce qu'elle s'étende en floraison et fruit mûr.

Pour cette raison la mission du message essentiel de la culture Indienne ancienne n'est pas encore terminée. Tout ce qui a alors été inauguré survit encore, et le messager de cette culture, "l'Ange de l'Eglise  d'Ephèse"  continue à être associé au courant continu des effets et des conséquences de son message originel. La culture  de l’Inde Ancienne   persiste encore en tant que processus karmique, et l’esprit de cette culture est  limité par ce processus, vivant sous forme de qualités, de désirs et de mémoires dans les âmes des hommes. Elle vit également  dans les limitations potentielles des hommes, et dans leurs inclinations à répéter leurs anciennes erreurs. Et avec elle est relié l’esprit de cette culture dans la conscience d’une responsabilité partagée.

Qu’en est il alors de la vie spirituelle de l’Inde Ancienne qui est encore présente dans les âmes des hommes aujourd’hui ? Qu’est ce qui fonctionne encore en tant que karma depuis cette époque ? Pour être capable de répondre à cette question nous devons nous rappeler quelques caractéristiques fondamentales de l’ancienne culture Rishi, spécialement le fait qu’elle était une culture de révélation  globalisante dont a surgi l’impulsion de base pour les sept époques  de l’évolution Post Atlantéenne tout entière. Car la révélation des Sept Rishis ne fut pas uniquement la re-vivification de la sagesse des sept oracles Atlantéens, elle fut également  l’implantation de la sagesse aux sept colorations pour les sept époques de l’Age Post Atlantéen. Elle fut les sept "voyelles" du Verbe Cosmique—le Logos—qui, par l’intermédiaire des Rishis, coula dans les âmes des hommes, tout comme à la Pentecôte les douze "consonnes " du Verbe Cosmique furent révélées. Et comme il ne peut y avoir de parole sans voyelles, aussi les âmes humaines avaient-elles été incapables de comprendre que  le Logos n'avait pas été  une révélation Rishi à l'époque de l'Inde Ancienne. Car l'influence de la révélation Rishi est ressentie même à l'époque actuelle, d'un côté  dans une attente déterminée à l'intérieur des âmes humaines, et de l'autre côté par les "mémoires", nées dans les corps éthériques des hommes,  par les moyens et les chemins qu'ils utilisent pour satifaire cette attente.

Le désir qui habite dans les profondeurs des âmes humaines en tant qu'écho de la culture Rishi consiste, par-dessus tout,  en un effort de sagesse compréhensive "synthétique" valide pour tous les hommes, une sagesse qui porterait en elle une harmonisation des tendances unilatérales, tout comme à l’époque de l’Inde Ancienne la sagesse révélée des Rishis représentait l’harmonisation des sept oracles Atlantéens.

Le désir qui habite les âmes des hommes correspond à la lumière des "sept étoiles" dans les cieux,  qui devint la lumière des "sept chandeliers" sur terre. Et ce désir  habite à l'intérieur d'eux pour la véritable raison que la lumière qui brille dans les sept étoiles,  la constellation de la Grande Ourse, a brillé une fois aussi dans sept hommes, les Rishis, et pour sept groupes humains qui étaient associés en communauté, tout comme les sept chandeliers  étaient joints ensemble en une lumière de sagesse. Et c'est à cette attente  que la première lettre est adressée, car elle parle de Celui "qui tient les sept étoiles dans Sa main droite, Qui marche au mileiu des sept chandeliers d'or". La lettre à l'Eglise d'Ephèse procède de Celui qui peut calmer l'attente, de Celui qui est le contenu véritable de la mémoire soujacente à cette attente, parce que la révélation Rishi était une révélation de nature compréhensive du Christ en tant que verbe Cosmique.

 

Mais le futur que la réalisation de ce désir doit apporter n'est pas seulement l'illumination des sept chandeliers avec la flamme des sept étoiles, mais quelque chose qui en procède. Car ce qui a une fois existé en tant que sagesse révélée sera la vie véritable de l'homme du futur.  "A celui qui triomphe je donnerai  à manger du fruit de l'arbre de vie, qui est au centre du paradis de Dieu". Ces paroles expriment le futur positif d'un effort qui va courageusement vers l'avant dans le futur, venant d'une attente réminiscente  de la sagesse compréhensive du passé.

 

Le "triomphe" en question est la maîtrise du désir pour le passé. En vérité, c'est de vivre par une attente qui procède du passé, mais  il doit chercher sa satisfaction, non dans le passé, mais dans le futur. La dérive  du désir de l'âme vers le passé doit être maîtrisée en permanence, mais le contenu de l'attente ne doit pas seulement être développé mais renforcé par l'impulsion d'un effort énergétique vers le futur. Alors il sera possible à la sagesse de devenir vie,  pour la sagesse originellement révélée des cieux  de vivre en l'homme lui-même.  Cette transformation  indique l'évolution future  de "l'éther moral" dans la nature humaine, et cet "éther moral" sera aussi plein de lumière que l'était la révélation originelle de la sagesse des Rishis. En outre, elle ne donnera pas seulement la lumière,  elle fonctionnera également comme fonctionne la force de vie. "Manger de l'arbre de vie" sera une absorption dans le système humain du pouvoir de donner la vie.

 

L'effort de maîtrise de cette force donneuse de vie a toujours existé, et s'est développée en deux directions particulières : d'un côté  cet ascétisme dont l'expression finale est une sorte de yoga Indien. Le but de ce type d'ascétisme est d'envoyer la force de vie contenue dans la faculté procréative de l'homme vers la tête afin de fournir à l'homme la vie spirituelle avec  la même force de vie créatrice que celle  possédée par la faculté procréatrice. D'un autre côté, cet effort a pris une seconde direction appelée par l'auteur de l'Apocalypse "les actes des Nicolaïtes".  Ici le but  était de descendre si consciemment dans le physique que les forces instinctives du corps physique étaient  faites pour servir, d'une matière non naturelle, certaines fins magiques. Comme avec la première direction, une distorsion  du message de l'Esprit eut lieu  parce que la force spirituelle n'était pas mise en action par son propre contenu moral mais par l'influx d'une force extraite d'une autre sphère d'existence, aussi avec la seconde direction une distortion de la mission du corps humain eut lieu parce qu'il lui fut donné une position primordiale  à travers la sensualisation de l'esprit.

Ceux qui viennent en avant en tant qu'hommes envoyés par l'esprit,  et qui ne représentent pas encore le pur esprit mais plutôt un esprit mêlé aux forces empruntées au corps, ne sont pas véritablement envoyés par l'esprit ("apôtres") mais croient seulement l'être eux-mêmes. Ceux qui, cependant, permettent à l'esprit  de devenir la proie de la sensualité (les Nicolaïtes) représentent l'autre erreur de la recherche de "l'arbre de vie". Car les fruits de l'arbre de vie ne consistent pas en une activité de l'esprit développée aux dépens des forces physiques,  ni  en une sensualisation de l'esprit, mais en une pure force spirituelle grandissant en force de manière telle qu'elle travaille avec la puissance de la force de la nature. L'éther moral  n'existe pas en tant que "force latente" du corps, etc., il est une nouvelle force qui naîtra graduellement en l'homme et provenant de l'impulsion Christ.

 

Mais les obstacles qui  offrent une opposition à la future naissance des véritables fruits de l'arbre de vie sont les efforts des "menteurs" (qui disent être des apôtres, c'est à dire, envoyés par l'esprit, mais ne le sont pas) et des "Nicolaïtes". Ces deux erreurs sont repoussées par "l'Ange de l'Eglise d'Ephèse". Néanmoins, il n'était pas demeuré entièrement fidèle à  sa mission, car il avait "quitté son premier amour", l'impulsion originelle pure de l'évolution humaine Post-Atlantéenne. A présent cette impulsion originelle était l'amour pour une mission de l'homme sur Terre. Cet amour était une bonne volonté  profondément enracinée des âmes à s'incarner véritablement et totalement pour remplir véritablement et complètement la tâche de l'existence terrestre. Cette volonté—c'est à dire, le désir pour une incarnation terrestre complète dans le but de remplir totalement la mission de la Terre—est la véritable quintessence du Poids. Chaque chose qui implique une descente consciente, sacrificielle, est une expression du 'poids'  spirituel. Ainsi, par exemple,  tous les mots qu'un homme peut exprimer ont plus de poids s'ils pénètrent  non seulement le corps astral, mais descendent également dans le corps physique. Et une action humaine a davantage de poids si son contenu moral pénètre  directement dans la réalité physique que si elle  touche uniquement  la strate supérieure de l'existence terrestre.

Mais à présent,  d'un point de vue physique, il y a deux différents phénomènes de poids. L'un est la "descente"sacrificielle déjà mentionnée, l'autre est le phénomène de la Chute, l'expulsion des hauteurs spirituelles. Cette dernière survient en tant que conséquences karmiques  ou attitude injustifiée envers l'esprit. Le véritable "poids" devient alors lourdeur, et la "descente", un effondrement. (à suivre)

 

RAYS JANVIER  FEVRIER  2003  VALENTIN TOMBERG

 

Traduction Chantal Duros