LES MYSTERIEUX APOCRYPHES
Données historiques et l'Occulte
Les livres apocryphes des Ecritures Hébraïques et Chrétiennes ont toujours été l'objet d'un formidable enthousiasme de la part des étudiants occultes parce qu'il est supposé que ces livres furent rejetés par les églises orthodoxes pour leur contenu ésotérique. Et en effet, cela est vrai pour beaucoup d'entre eux, bien que pas pour tous. Les véritables documents ésotériques ont complètement disparu ; des fragments seuls demeurent, extraits largement de cette classe d'écrits que nous pouvons appeler Gnostiques, de Gnose, signifiant sagesse.
Les documents connus comme proprement Apocryphes sont limités en nombre, étant ceux qui furent à une époque acceptés et utilisés dans les Eglises Chrétiennes en tant qu'Ecritures authentiques, avec les nombreux Livres comprenant L'Ancien et le Nouveau Testaments tels que nous les avons aujourd'hui. La Version Latine de la Bible, encore, à ce jour, inclut les Apocryphes de 'Ancien Testament, mais ils ne peuvent être trouvés dans la Version du Roi Jacques.
Les quelques documents incomplets Gnostiques qui nous restent sont des fragments de textes officiels des ordres et sociétés Gnostiques. Ceux-ci comprenaient autant d'Enseignements des Mystères qui pouvaient être donnés publiquement, et ils étaient pleins d'allusions mystiques aux doctrines ésotériques connues dans leur plénitude seulement par l'élite. Les livres Gnostiques incluent beaucoup de ce que les Chrétiens orthodoxes appelleraient des doctrines "païennes" : philosophie Grecque, Christologie Perse, sagesse Chaldéenne et doctrine des émanations, magie Egyptienne, etc—toutes mélangées aux éléments Bibliques. Beaucoup, sinon la plupart, des documents Gnostiques Chrétiens viennent naturellement des communautés de Chrétiens Gentils ; mais bien plus sont aussi bien d'origine Chrétienne Juive.
Le Gnosticisme a été défini comme l'hellénisation active du Judaïsme. Philo Judéus fut certainement un Helléniste. Ainsi le fut aussi Jésus de Nazareth. Mais il doit être rappelé que la culture hellénique incluait des éléments Orientaux et Egyptiens datant des temps primitifs en Grèce, mais spécialement des conquêtes d'Alexandre le Grand. Philo Judéus déclarait que toute la sagesse des Grecs pouvait être trouvée dans les Ecritures Hébraïques, une déclaration contestée par les érudits modernes, mais que les ésotéristes connaissent en tant que simple vérité. Mais Philo se référait à certains secrets écrits auxquels, lui, en tant que Thérapeute, avait accès, et non au canon orthodoxe seul, bien qu'il fut libre de ne mentionner seulement le dernier. Il est bien connu que les Thérapeutes et les Esséniens étaient les gardiens de la Tradition Secrète d'Israël, et possédaient beaucoup de livres non connus de la multitude.
Dans l'ère Chrétienne, Saint Pierre et l'Eglise à Rome vinrent pour représenter la tradition écrite de ce que nous pouvons appeler aujourd'hui la Foi Fondamentale, Pistis ; donc elle devint de plus en plus matérialiste, et en trois courts siècles se sépara elle-même, en tant qu'Eglise hiérarchique, de la Fraternité ésotérique, bien que Jésus continuât à œuvrer sur elle de l'intérieur du Voile, régnant dans chaque siècle en influençant quelques natures spirituelles çà et là.
Ce fut le mouvement Gnostique, observant Saint Jean, qui véhicula la tradition ésotérique véritable, la Doctrine Secrète du Christianisme, épousant la Connaissance, Gnose ou Sophia, contre la Foi (Pistis) ou groupe fondamentaliste mené par Rome. L'Evêque de Rome n'était pas alors le Pape et la tête de L'Eglise officiellement, mais il occupait le poste le plus important dans l'empire écclésiastique et le reste de l'Eglise le voyait comme un meneur. Mais les disciples de Saint Jean n'ont jamais reconnu l'autorité de Saint Pierre, et Saint Jean est reconnu comme le Grand Apôtre du Gnosticisme. Cette aile gauche du Christianisme référait ouvertement son origine à la Sagesse-Serpent, et attirait dans son troupeau tous les intellectuels du monde Chrétien. Ce fut le Gnosticisme, et non le groupe réactionnaire centré à Rome, qui en réalité "conquit" le paganisme en l'assimilant à lui-même. Les Gnostiques acceptèrent l'Evangile canonique de Jean, mais ils avaient aussi un Evangile apocryphe de Jean en propre. Le seul fragment restant de cet Evangile Apocryphe est venu jusqu'à nous à travers les Manichéens, qui absorbaient non seulement le Mithraïsme mais aussi bien le Gnosticisme, lorsque la civilisation Greco-Romaine chuta. Dans notre propre Bible l'Evangile de Jean est symbolisé par le Scorpion, et Saint Jean est montré dans l'art sacré bénissant un petit serpent ailé qui s'élève d'une coupe de vin, manifestement un glyphe de la réalisation Gnostique.
Les Gnostiques par conséquent ne regardait pas vers Rome et une tradition statique, mais vers Eglise Invisible, et vers le Christ Ressuscité Lui-même. Ainsi chaque homme pouvait devenir son propre prêtre et son propre pape sans être dépendant de quelque intermédiaire, mais connaissant le Christ face à face. Les églises Gnostiques ont de nombreux sacrements ; et la discipline était stricte dans les fraternités "blanches". Mais, comme à l'époque actuelle, il y avait les cultes "noirs" qui s'appelaient aussi eux-mêmes Gnostiques. Saint Paul les condamne ainsi que leurs enseignements comme "connaissance (Gnose) faussement nommée", et ces nombreuses pratiques dépravées enseignées, telle que la prostitution religieuse. Telle fut la secte des Nicolaïtes, mentionnée dans la révélation comme haïe du Christ. Le sacrement central des Mystères Gnostiques était le Mariage Mystique du néophyte avec son Ange qui le représente devant le Trône de Dieu. Ceci est encore à notre époque le pivot de l'œuvre ésotérique : l'union sainte de l'inférieur avec le Soi Supérieur, appelée "recherche de l'Homme (ou Femme) intérieur(e)".
Nous devons à ce stade nous arrêter pour demander, Qu'est ce qui est advenu des enseignements que Christ avait donnés à Ses disciples entre la Résurrection et l'Ascension ? Beaucoup d'auteurs Gnostiques proclamèrent avoir à la fin une partie de ces enseignements les plus ésotériques d'entre tous, car ils disaient qu'ainsi que Saint Paul, ils avaient vu et parlé au Christ Ressuscité face à face; et de ces enseignements donnés par le Christ Ressuscité, le Gnosticisme Chrétienne tire son origine.
Ceci nous mène à la question d'une classe intéressante de documents appelés pseudépigraphes, qui signifie attribués faussement, car ils sont écrits au nom de quelque ancien sage ou prophète à qui l'origine en a été attribuée. De tels documents sont prédominants dans la littérature Gnostique, mais la Bible aussi contient beaucoup d'entre eux, aussi bien que les Apocryphes. Le Livre de Daniel, par exemple, n'a certainement pas été écrit par Daniel ni même en son siècle. Même les livres attribués à Moïse sont de façon évidente écrits par des hommes qui vécurent plusieurs siècles après Moïse. Il n'est aucun moyen de prouver, même, que Saint Paul écrivit toutes les épîtres qui apparaissent dans le Nouveau Testament sous son nom, et ce n'est pas, suspectent les érudits, le même Saint Jean qui écrivit à la fois la Révélation et le quatrième Evangile. Il est suggéré dans les fragments Gnostiques qu'il y avait un AntiChrist qui vivait et enseignait à la même époque que le Christ en Palestine. Les Manichéens parlent d'un AntiChrist comme "le Messie diabolique des Juifs", par lequel ils ne se référaient pas au Christ, car les Manichéens étaient Chrétiens. Mani, un Perse par naissance—qui, comme Jésus, fut crucifié par les machinations du clergé réactionnaire—enseignait une religion similaire au Christianisme, basée sur la doctrine ésotérique de Zoroastre. Son père semble avoir été un Chrétien Gnostique, et Mani lui-même parle hautement de certains enseignants Gnostiques tandis qu'il rejette l'Eglise de Rome dans sa totalité. Comme mentionné ci-dessus, un Evangile Apocryphe de Jean fut conservé par les Manichéens, et des fragments en ont été découverts dans les rapports de l'Inquisition en France.
La tradition d'un AntiChrist qui vivait à la même époque que le Christ est tirée des Mystères Hébraïques et correspond au concept Perse d'Ahriman, le Seigneur des Ténèbres, venant livrer bataille avec Mithra, le messager de Lumière. Ils ne pouvaient guère s'unir dans la bataille sans apparaître dans le monde en même temps.
Les deux livres apocryphes d'importance suprême pour le Christianisme sont les Livres d'Esdras, attribués à Ezra, et le Livre des Secrets d'Enoch. Ceux-ci sont aussi des documents pseudonymes, puisqu'ils ne furent forcément pas écrits de la main de l'auteur dont ils portent le nom. Nous considérerons Esdras plus tard. Enoch, nous mentionnons en passant, fut une œuvre Hellénistique (donc, Gnostique), écrite en Egypte et hautement estimée même dans les cercles étroits de l'Eglise primitive ; mais elle fut expédiée dans l'oubli du sixième au neuvième siècle, lorsqu'elle fut redécouverte en Russie et en Serbie. Elle date de la première moitié du premier siècle, étant peut-être contemporaine du Christ, et certainement de Ses premiers disciples.
Il n'est pas nécessaire de voir l'usage de pseudonymes comme une marque de malhonnêteté. Il signifie simplement que les auteurs des livres pseudonymes écrivaient "dans l'esprit d'Enoch" ou "dans l'esprit d'Esdras". De façon similaire, des livres attribués à Moïse se réfèrent à une école de pensée Mosaïque, ou, ésotériquement, à un Temple Mystère d'Initiation. Le nom d'Enoch, par exemple, est défini variablement par les érudits, mais une interprétation significative est "L'Initié". Ainsi les différents grands Constructeurs de Temple et les Prophètes représentent les Ecoles des Mystères sur les plans intérieurs de la nature, et depuis de longs siècles après la mort du corps, ils continuent à enseigner et guider leurs âmes en charge ésotériquement, leur apparaissant vêtus dans leur corps éthérique ou astral. Et lorsque les étudiants enseignés par ces Maîtres ésotériques remettaient leurs instructions et leurs doctrines sur parchemin ou papyrus, ils avaient tout droit moral dans le monde pour attribuer l'œuvre au maître dont ils étaient les copistes.
Cependant, il est contraire à l'usage moderne, contraire aux tendances évolutionnaires modernes, d'écrire des documents pseudonymes de cette manière. L'homme qui fait le travail physique et mental d'écrire un livre doit signer de son propre nom ou d'un nom de plume, et ce nom de plume ne doit pas être tiré de l'histoire, à moins que l'auteur se sache lui-même une incarnation de la personne dont il prend le nom. Il n'était pas malhonnête, pourtant, pour les anciens écrivains Hébreux, d'utiliser des pseudonymes parce que c'était une coutume bien comprise parmi les Hébreux, tout comme nous trouvons que parmi les Arabes médiévaux une école entière d'écrivains alchimiques fut connue sous le nom de Geber, celui-ci étant le fondateur de l'école. C'est comme si tous les diplômés de Harvard écrivaient des livres signant eux-mêmes Harvard ! Ils voudraient simplement noyer leurs propres identités dans la mission commune. Mais de nos jours nous regardons avec suspicion de telles pratiques comme encourageant la fraude. Nous préférons savoir qui écrit quoi, et pourquoi.
Comme nous l'avons dit, il y a des pseudépigraphes parmi les Livres canoniques et parmi les Livres apocryphes. A côté de ceux-ci, il y en a beaucoup qui ne sont pas actuellement et n'ont jamais été inclus dans aucun canon orthodoxe. Mais la totalité des Apocryphes proprement dits a été autrefois incluse dans le canon.
Parmi les livres apocryphes l'Apocalypse de II Esdras est de la première importance pour le Christianisme, ainsi que le Livre des Secrets d'Enoch. La Doctrine Secrète d'Israël, gardée par les Esséniens, revient dans sa forme littéraire à Esdras et l'Exil ; mais la tradition orale ou non écrite est encore plus ancienne, revenant à Moïse—oui, et avant Moïse, avant même Abraham, revenant à Enoch, l'Initié, qui fut le Fils aîné de Caïn et qui a été, a titre d'essai, identifié à un des plus anciens rois Babyloniens—une "antiquité sans date", en effet. Rappelons qu'Abraham venait d'Ur en Chaldée, selon les dires de la Bible elle-même.
Les Esséniens, dépositaires en chef de la Doctrine Secrète d'Israël, disparurent graduellement lorsque le Christianisme s'élevait parce qu'ils furent absorbés dans le nouvel Ordre. En attendant, ils avaient gardé leur doctrine au-delà de mille ans, mais pas sous le nom d'Esséniens—qui fut seulement le dernier nom connu de l'Ordre. Mais sous un nom ou un autre ils avaient été les gardiens des Mystères de Moïse jusqu'au Christ et héritiers de la tradition déjà plus ancienne d'Enoch. La littérature Apocalyptique est largement une expression de ces Mystères. En tant que forme littéraire l'Apocalypse couvre une période étendue de temps : de l'Exil du Moyen Age en Europe ; mais plus spécialement ces siècles qui inclurent la montée du Christianisme, de 200 ans av. J.C. jusqu'à environ 350 ap. J.C.
Durant les deux siècles précédant immédiatement la naissance de Jésus de Nazareth, des Initiés Hébreux préparèrent activement la venue du messie et des prophéties Messianiques inondèrent le monde Juif. L'évidence historique manque du côté Perse et Chaldéen, mais nous pouvons être sûrs que là aussi les trois Mages examinèrent toute la nuit les cieux pour le signe qui devait montrer que le Seigneur de Lumière était venu.
Nous répétons qu'aussi loin que le rapport écrit remonte, la Tradition Secrète d'Israël date d'Ezra, le fondateur de la Grande Synagogue, qui fut une assemblée spirituelle, pas simplement matérielle. Ceci ne veut pas dire qu'aucune assemblée matérielle ne fut nommée. Au contraire, le rapport de la Bible est parfaitement clair sur ce point. Mais l'assemblée des disciples dans la chair ne fut que la plus petite ombre de la véritable Assemblée ésotérique sur les plans intérieurs de la nature, qui était une Ecole d'Initiation.
Cent ans après sa mort, tel qu'il l'est écrit, Ezra s'éleva de la mort, (renaquit), à travers une mémoire illuminée de façon supra naturelle, dicta les Ecritures perdues ou détruites, qui devaient être tenues secrètes et sacrées, et montrées seulement aux sages (tels les Esséniens). Nous voyons de ceci qu'il y avait deux Ezras dans l'histoire de la Bible qui vivaient, selon le corps, séparé par un siècle, mais qui étaient en fait le même égo. 2 Esdras, souvent appelé l'Apocalypse d'Esdras (à ne pas confondre avec plus tard un document Grec du même nom), date de la dernière décade du premier siècle, étant ainsi contemporain avec l'Evangile de Jean. C'est une compilation des merveilleuses visions mystiques avec ensemble leurs interprétations, qui vinrent à d'Esdras dans le champ d'Ardath à Babylone.
L'Apocalypse d'Esdras en tant que tout ne pouvait pas être l'œuvre de l'Esdras historique, datant de l'ère Chrétienne ; mais il inclut les enseignements et les textes qui sont de loin plus anciens, et qui portent en fait le cachet de l'Esdras original.
Nous devons comprendre que toutes les visions d'Esdras furent des expériences dans le monde spirituel alors que le prophète était séparé du corps. Ici nous trouvons la source du titre du livre de Marie Corelli Ardath. Le maître d'Esdras et son Initiateur fut l'Archange Uriel. Il tient les rapports du temps et par conséquent peut révéler à la fois le passé et le présent dans la Mémoire de la Nature : "Depuis le commencement, regarde, ce que tu désires voir te sera montré".
Uriel l'Archange commande à Esdras : "Va dans le champ de fleurs où aucune maison n'est bâtie, et mange seulement les fleurs du champ [ne goûte pas la chair, ne bois pas de vin, mais mange seulement les fleurs] ; et prie vers le Supérieur continuellement ; alors je viendrai et parlerai avec toi". Esdras commente, "Donc j'allai mon chemin vers le champ qui était appelé Ardath, comme il me l'avait commandé ; et là je m'assis parmi les fleurs et mangeai les herbes du champ, et le contenu me satisfit".
Ici dans le champ d'Ardath furent écrits les Livres Secrets durant une symbolique "quarantaine de jours". "J'allumerai une chandelle de compréhension dans ton coeur", dit l'Archange, "qui ne sortira pas jusqu'à ce que les choses soient accomplies que tu commence à écrire. Et quand tu l'auras fait, tu publieras certaines choses, et tu montreras secrètement certaines autres aux sages ; demain à cette heure tu commenceras à écrire".
Alors Esdras, dans le champ d'Ardath, pendant quarante jours, dicta jour et nuit à cinq scribes, produisant en tout deux quarante livres ; de ceux-ci les soixante dix derniers furent tenus secrets et montrés seulement à l'Elite :"Car en eux est la source de la compréhension, la fontaine de sagesse, et le courant de la connaissance".
Ainsi dans le Champ d'Ardath à Babylone fut écrite la Tradition Secrète d'Israël, qui fleurit ouvertement dans le ministère du Christ.
Et Esdras fut traduit de mortalité en immortalité là parmi les fleurs, car il est écrit : "Une voix m'appela, disant, Esdras, ouvre ta bouche et bois ce que je te donne à boire. Alors j'ouvre ma bouche, et vois qu'il me tend une coupe pleine, qui était pleine comme si c'était de l'eau, mais la couleur en était comme du feu".
Ainsi Esdras but l'Elixir de Vie, la Panacée du monde, et "quand je l'eus bu, mon cœur exprima la compréhension, et la sagesse grandit dans ma poitrine, car mon esprit renforçait ma mémoire".
RAYS MAI JUIN 2001 ANN BARKHUST
Traduction Chantal Duros