LETTRE A L'ANGE DE L'EGLISE DE LAODICEE
Si la Sixième Epoque doit reconnaître le Christ en tant que le Plus Grand Gardien du Seuil, la Septième Epoque Post Atlantéenne doit devenir consciente d'un autre aspect de l'Etre Christ. Afin de comprendre ce côté de la connaissance du Christ nous devons à nouveau nous reporter en arrière dans le passé dont la Septième Epoque sera la 'résurrection'. Car puisque la Sixième Epoque sera la 'résurrection' de la Perse ancienne, ainsi la Septième Epoque sera la 'résurrection' de l'époque de l'Inde ancienne. Et à nouveau cela voudra dire que ce qui a coulé dans la vie intellectuelle de l'homme en tant que révélation et inspiration durant la période de l'Inde ancienne devra encore être appris et acquis par l'effort de cet intellect. Car la Septième Epoque sera reliée à la Première Epoque Post Atlantéenne comme l'esprit de vie l'est pour le corps éthérique. Dans ce sens également le contenu de la révélation de l'Inde ancienne réapparaîtra de manière telle que les "sept chandeliers" sur terre ne recevrons plus la lumière des "sept étoiles"; c'est-à-dire qu'à cette époque il n'y aura pas sept êtres humains inspirés par la révélation divine, mais que le contenu apparaîtra en tant que conscience se révélant elle-même en l'homme. Car tout ce qui dans l'ancienne époque Indienne était une révélation venue des cieux "s'élèvera" à nouveau à la Septième Epoque en tant que conscience à l'intérieur de l'homme. Et le mot conscience n'est pas ici utilisé simplement dans le sens qui est habituellement compris aujourd'hui (c'est-à-dire un jugement moral de l'homme sur ses propres actes), mais dans le sens de cette certitude qui peut s'élever dans l'âme d'une connaissance compréhensive jaillissant sans forme ni son, non pas d'une quelconque impression externe venant des sens, d'une pensée spéculative, ni de perception clairvoyante, mais de la couche la plus profonde de l'être humain. La conscience, dans ce sens, résulte de l'expérience s'étant intériorisée à travers les nombreuses incarnations passées. C'est la grande synthèse morale et spirituelle de toutes les expériences et les révélations que l'âme a reçues.
Une telle vision compréhensive de l'intérieur, durant l'époque où débutait le Christianisme, était symbolisé par le mot AMEN, qui est à présent interprété comme "C'est certainement vrai". Et cette interprétation est justifiable tant qu'elle pointe vers la direction dans laquelle le mot intraduisible—tel le AUM des Indiens, ou le TAO des Taoïstes Chinois—doit être compris. Car si une chose est connue comme étant certainement vraie et cependant ne se tient sur aucune autre fondation qu'un mot prononcé par l'homme lui-même et ne signifie rien qui puisse être trouvé dans quelque sphère d'expérience, alors ce qui est exprimé est que quelque chose de caché dans sa nature propre a été révélé et que la certitude naît de sa révélation.
[A noter que AMEN, également appelé AMON, signifie dans le langage de l'Egypte ancienne, "caché"; de façon analogue, "amenti" (le royaume des morts) signifie "ce qui se cache"].
La façon dont se produit cette sagesse intérieure englobant tout, le AMEN, peut-être vue par un exemple donné…en relation avec l'histoire karmique du grand Zarathustra…A l'époque de l'Inde ancienne, Zarathustra suivit une voie qui était une préparation à la mission qu'il devait poursuivre, au-delà de l'époque de l'ancienne Perse, en tant que grand maître des mystères Post Atlantéens. Durant ce temps il passa par sept incarnations, recevant dans chacune d'elle le contenu de la révélation d'un des sept Rishis. Il absorba ainsi la révélation entière des Rishis. Après ceci, il apparut lors d'une huitième incarnation dans un corps, aveugle et sourd. Il lui était donc impossible de recevoir quelque impression du monde extérieur. Dans cette huitième incarnation, le grand Zarathustra devait se relier totalement à ses propres ressources. Et là s'éleva en lui la "mémoire" compréhensive de la révélation des Rishis.
Ce n'était pas, cependant, une simple mémoire de la révélation des Rishis, mais plutôt une résurrection venant de son propre ego, de cette révélation en tant qu'unité compréhensive. Et cette unité compréhensive devint un organe capable de recevoir, dans l'incarnation suivante, une nouvelle révélation de l'extérieur; c'est-à-dire, la révélation du Christ sous la forme de l'Etre Solaire, Ahura Mazdao. Le sentier que prit Zarathustra était en fait l'archétype du sentier suivi par l'humanité Post Atlantéenne dans sa totalité, lorsque de nombreuses âmes avaient absorbé la révélation de l'Inde ancienne, et suivait le seul sentier qui menait, à travers la cécité et la surdité, vers le monde spirituel. Mais ce qu'il résulte de suivre ce sentier sera la résurrection, à partir de l'intérieur, de la révélation originale, et de toute l'expérience à qui elle a donné naissance. En effet, cette résurrection ne sera pas la simple naissance de la sagesse combinée et accrue du passé, mais sa résurrection en tant qu'organe, c'est-à-dire, pour l'acceptation de l'Etre Christ en tant que quintessence vivante de cette sagesse. Car le Christ est le cœur du contenu de cette sagesse. Il est le AMEN, ce qui est caché dans "le commencement de la création de Dieu" (Rév.3:14). Et c'est en tant que AMEN que l'Etre Christ sera reconnu durant la Septième Epoque—reconnu en tant que Celui qui porte la même relation envers la résurrection, la sagesse compréhensive comme le soleil le fait envers sa lumière.
Et puisque l'homme deviendra conscient du soleil au moyen de cette lumière—à moins en effet qu'il ne voit rien au-delà de la lumière et se suppose lui-même être le produit de celle-ci—ainsi dans cette sagesse ressuscitée il possèdera un organe par lequel il pourra recevoir en lui-même l'essence véritable de cette sagesse. Par conséquent, dans la Lettre à L'Ange de l'Eglise de Laodicée, l'Apocalypse parle du Christ "entrant pour souper avec" l'homme, pour partager un repas avec lui.
"Voici que je me tiens à la porte et frappe; si quelqu'un entend Ma voix et ouvre la porte j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec Moi" (Rév.3:20). Que le "entrerai chez" mène à la conversation la plus intime avec l'Etre Christ est exprimé dans l'expression "souperai avec lui". Car le "souper" suit "entend ma voix"—c'est-à-dire, la connaissance intuitive du Christ suit la connaissance inspirée. Le souper partagé signifie la conversation de connaissance inspirée. L'homme prend Christ en son être intime de la même manière que, dans la sphère physique, il prend sa nourriture, et de façon analogue le Christ prend l'homme en Lui-Même. Car l'essentiel est que le repas soit partagé. Dans la connaissance intuitive on ne connaît pas seulement, on est également connu. Le "pain" mangé dans cette communion est offert de l'un à l'autre.
Mais avant que ceci n'arrive, un homme doit passer le test impliqué par la résurrection de la sagesse à l'intérieur de lui-même venant du passé. Car la mémoire profondément imprimée s'élevant de l'intérieur peut affecter l'âme de manière telle qu'elle se sent elle-même être "riche", et peut ainsi être satisfaite et ne demande rien de plus. Dans ce cas une erreur désastreuse peut s'ensuivre; car, au lieu d'utiliser la mémoire naissante en tant qu'organe (comme une "porte") pour l'admission de l'Etre vivant dans l"ombre dont la lumière" compose toute sagesse, au lieu de tourner son regard interrogateur de la lumière vers le soleil qui la diffuse, un homme peut être complètement satisfait et se dire en lui-même :"je suis riche, et me suis enrichi de biens, et n'ai besoin de rien" (Rév.3:17) .
Ainsi, expérimentant la sagesse et se considérant lui-même comme "riche", il ne sait pas qu'il est "infortuné et misérable et pauvre et aveugle et nu" (Rév.3:17) au regard de ce dessein pour lequel toute sagesse existe. Le grand Zarathustra, bien qu'il devient une étoile lumineuse de "sagesse à l'intérieur de lui-même", ne s'arrêta pas à cette compréhension globale et à la conscience de porter "toute sagesse en lui", mais trouva la force de l'humilité véritable d'utiliser cette sagesse simplement comme un "œil" qui, s'oubliant lui-même, regarde vers l'extérieur, comme un œil physique, vers un être supérieur.
De façon similaire, les hommes de la Septième Epoque considéreront la richesse de la sagesse naissante en eux (et les initiés au stade correspondant en occultisme doivent faire la même chose aujourd'hui) non en tant que fin en soi, mais en tant que "porte", un organe aussi désintéressé que l'œil ou l'oreille, par lequel recevoir des hauteurs cachées la quintessence vivante du AMEN. Puisque l'œil physique, en lui-même une structure remplie d'une formidable sagesse, ne s'observe pas lui-même, mais oubliant sa propre identité dans le désintéressement, se soumet lui-même au monde extérieur, ainsi les hommes de la Septième Epoque doivent répéter l'acte du grand Zarathustra, effectué plusieurs milliers d'années auparavant. Ils doivent sacrifier leur richesse sagesse de mémoire intensifiée pour former quelque chose de supérieur, tout comme Zarathustra le fit lorsqu'il la modela en une faculté à travers laquelle absorber l'esprit Soleil, Ahura Mazdao.
L'épreuve de la Septième Epoque Post Atlantéenne consistera à maîtriser la tentation de demeurer content des richesses dérivées du passé. Car si ce sentiment de contentement n'est pas maîtrisé, une stagnation dans l'évolution en résultera, qui mènera à une âme étant "ni chaude ni froide" (Rév.3:15).
Cet état d'esprit, dans lequel n'est ressenti ni le froid de la solitude et des ténèbres, ni la chaleur de l'espoir et de l'effort pour le futur, mais où l'âme reste complètement satisfaite d'elle-même, est, pour l'amour divin de cette Providence qui observe le progrès de l'humanité, une condition n'offrant aucune alternative que de restaurer l'âme à travers des souffles catastrophiques du destin pour remplacer le chaud et le froid. Car seulement à travers de tels coups de vent il est possible de réveiller l'humilité spirituelle qui ressent aucun de ses contenus et circonstances comme étant des "fins en soi", ou "richesses", mais regarde chacun d'eux, aussi excellent et avantageux puissent ils être, comme un don confié, devant être utilisé seulement pour le travail qui doit être accompli dans le monde sous la guidance infaillible de l'Etre Christ. Loin de s'attarder dans la jouissance tranquille de ses trésors spirituels, le grand Zarathustra devint un prophète du Christ proche, sentant toute l'ardeur de l'attente et toute la douleur d'un monde qui était encore sans Lui. Cependant, quelque édifiante fut la manière par laquelle il subit l'épreuve, il est néanmoins important d'étudier ces figures dans l'histoire spirituelle de l'humanité qui devait expérimenter l'erreur de cette grande tentation. Ainsi, au premier siècle de notre chronologie, vivait et travaillait un homme très calomnié qui, malgré tout, jouissait parmi ses contemporains d'une immense notoriété. Cette réputation s'étendait à travers presque tout le monde connu à cette époque—de l'Inde à l'Espagne, pour y expérimenter un réveil du contenu de la guidance de l'Occident, le sentier de la sagesse Atlantéenne.
Cette coopération de destinée extérieure avec la vie intérieure de connaissance a résulté en une conscience où une magnifique synthèse de la sagesse des mystères pré Chrétiens s'étend dans une forme intensifiée. Ainsi, au premier siècle de notre ère, Apollonius de Tyane fut, pour ainsi dire, une synthèse vivante de tous les mystères du passé, doté de facultés que tout le monde admirait. Mais la chose étrange est que ce sage qui, d'un côté, ne se souciait pas du pouvoir ou de la richesse, et de l'autre, accomplissait sans compter des actes de compassion; qui connaissait toutes les écoles des Mystères et avait appris toutes les traditions; oui, et avait visité la plupart des temples—la chose étrange est que ce sage devait passer aveuglément par le plus grand événement, non seulement de son époque, mais de toute l'histoire du monde. Apollonius de Tyane n'accorda aucune attention au Mystère du Golgotha. Il ne s'intéressa lui-même aucunement au Christianisme ni aux mystères Juifs.
Maintenant, si nous nous demandons la raison de cette étrange circonstance, nous pouvons conclure que c'était la véritable richesse de sa sagesse qui masque, pour ainsi dire, le Mystère du Golgotha pour lui. Car Apollonius fut mis en face de l'épreuve consistant à observer la sagesse accumulée, non en tant que but, mais comme un moyen d'atteindre un plus haut niveau auquel l'accomplissement de toute sagesse des mystères doit être trouvé. Et le résultat de cette épreuve initiatique fut tragique. Rendons grâce à sa sagesse et à son destin remarquable, évident pour tout le monde, Apollonius aurait pu transmettre à l'humanité, pour laquelle lui-même avait tant de sympathie, la plus profonde connaissance, la plus haute gnose des Mystères du Golgotha. Au lieu de cela, il laissa derrière lui dans le monde de son époque, l'impression qu'il pouvait très bien faire sans le Mystère du Golgotha.
Si la mission d'Apollonius de Tyane n'avait pas pris ce tour tragique, La quasi indescriptible tragédie de Julien l'Apostat n'aurait pas eu lieu d'être. Car l'abîme qui s'ouvrit entre un Christianisme externe et un principe de mystère dépourvu d'espoir—un gouffre créé par un esprit partisan imposé par Julien—n'aurait jamais existé du tout si Apollonius n'avait découvert et fait remarquer le lien entre la sagesse des Mystères et l'Evénement en lequel il fut accompli. Car alors le Christianisme ne serait pas devenu externe, et le principe des Mystères se serait offert lui-même comme un "œil" à travers lequel l'humanité aurait contemplé avec connaissance le Mystère du Golgotha.
Mais Julien était bien aimé de cet Esprit, l'Esprit Solaire, qu'il aimait également et qui était présent sur terre à et époque.
Celui lui rendait impossible durant le cours tragique de sa destinée de compter sur le contentement de l'âme pour la richesse de sa sagesse. Dans sa destinée les mots de l'Apocalypse devinrent réalité :"Je reprends et je châtie ceux que j'aime" (Rév.3:19). Car on peut voir dans le destin de Julien combien la souffrance ne lui permettait pas d'être "ni chaud ni froid", et cependant en même temps, combien il vivait dans la plus intense et froide des solitudes aussi bien que dans le feu de son attente désespérée de réveiller l'esprit des mystères. Ainsi, par l'exemple de deux individus, Apollonius et Julien, nous pouvons voir où réside le danger d'éveiller la mémoire de la sagesse du passé, et par quel moyen la protection doit être donnée, à travers l'aide des Seigneurs du Karma.
Mais quiconque passe se test, c'est à dire, quiconque maîtrise la tentation de se reposer dans la lumière de la sagesse, parvient à un repos d'une autre sorte dans l'Etre véritable dont cette sagesse irradie. Car l'Etre dont la sagesse dépend est amour. Et celui qui triomphe de la tentation impliquée dans la sagesse entre dans la sphère cachée, le AMEN de la sagesse. Il est enraciné dans l'Etre du Christ Lui-Même. Etre enraciné dans l'Etre du Christ est le repos véritable, car il signifie ne pas rester satisfait du résultat du passé, mais une condition de sécurité, un flot d'intarissables sources de patience et de courage dans la tâche d'accomplissement de la mission du Christ à travers tous les âges. Cet état de partage des sources de force du Christ, où l'âme demeure de manière telle à être toujours plus forte pour de plus en plus grands efforts de sacrifice, est décrit dans l'Apocalypse comme "s'asseoir sur le trône avec le Christ". Aussi la lettre s'achève avec la promesse : "A celui qui a triomphé, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur le trône" (Rév.3:21).
Cette relation intime intuitive à l'Etre Christ sera l'événement positif de la Septième Epoque, mais l'événement négatif de cette époque sera l'antithèse de "souper ensemble". Le Christ "vomira de sa bouche" ces éléments de la Septième Epoque qui se sont rigidifiés dans un état d'auto suffisance. Ce "vomissement", cependant, est un processus qui signifie non seulement se tenir à distance du Christ, mais également, et par-dessus tout, être conscient de cette condition. Il sera expérimenté par les hommes de telle façon qu'ils se sentiront "plongés" dans le froid et les ténèbres. Ce plongeon occasionnera un choc qui pourra être salutaire dans le sens d'un réveil du "froid " et du "chaud" dans l'âme; c'est-à-dire, dans le sens d'une libération du repos dans l'auto suffisance. Ce choc fut expérimenté aussi dans le passé, sur le sentier su karma durant la vie sur terre.
Il fut également expérimenté dans la vie après la mort. Mais dans le futur, spécialement à la Septième Epoque, qui se terminera par la guerre du "tout contre tout", il sera pour la grande majorité le seul remède à la condition de faux repos. Et la guerre qui amènera la destruction et la fin de la culture entière Post Atlantéenne sera nécessaire du point de vue karmique afin que l'humanité en état de choc réalise qu'elle n'est pas "riche et enrichie de biens, et n'a besoin de rien", mais qu'elle est "infortunée et misérable et pauvre et aveugle et nue".
RAYS JANVIER FEVRIER 2004
Traduction Chantal Duros