MARIE DE MAGDALA

 

Avant d'avoir été frappé par la lumière,

Saül vit Etienne mourir

Une mort de laquelle je fus sauvée.

La pierre témoigne de la loi du Sinaï

La pierre est lancée pour punir le péché.

Tu ne tueras pas

Sauf pour briser la loi à nouveau.

Paul assassina pour son Dieu jaloux

Jusqu'à ce que la règle mosaïque de colère juste

Par l'amour le plus puissant, soit tuée en lui.

Mais qu'écrivit Il sur le sol

Puisque chacun attendait sa propre condamnation ?

Fatal est le but lorsque nous lançons le blâme.

Avec le soi dans notre vision

Nous manquons grandement la cible.

Rarement Il se penchait parmi les hommes.

Que cela signifiait il ?

Une leçon de gravité morale

L'envoyeur est l'objet de son envoi,

Ce qui s'en va revient,

Ce que la terre reçoit, elle retourne.

Aussi souffrante, comme Lui,

Aussi humble, est la terre,

Elle prend encore et encore.

Mais sans aide elle ne peut pardonner.

Ce qu'il lui est donné, elle donne.

De nouveaux corps sont formés des anciens.

L'ancien et le jeune à la fois meurent dans l'erreur­

Et la terre absorbe

Insulte et injure s'effondrent, se construisent.

Le doigt de la nature témoigne de manière indélébile.

Le rapport est terrible.

La dette de discorde de la terre est une somme

Qu'aucune chèvre maudite ne peut rembourser.,

Pressée vers le lieu de quelque dieu oublié ;

Ni le sang d'un agneau sans défaut, pardonner­

Sauf Lui, dont la vie est transfusion

Pour monde gravement blessé.

Qu'écrivit il Deux fois se courbant vers le sol ?

La loi engendre le péché. Le péché engendre la mort,

Puisque la terre est mon témoin.

 Je me posai en arrogant jugement Et aidai à tuer la planète.

Couronné dans la splendeur du soi,

J'ai gravé mon propre décalogue,

Cinq à ma droite, cinq à ma gauche,

Une loi en moi‑même ;

Le désir gouverne, ce que je veux est juste.

J'ai puni la terre avec mon corps,

Je l'ai donné pour le plaisir, Pour le profit, pour le pillage, en paiement

Pour ma honte grandissante.

Il S'est donné pour le pardon et la guérison,

Pour que les spoliateurs puissent s'amender,

Les tueurs meurent de leurs erreurs

Et s'éveillent à une nouvelle vie en Lui.

Son sang rachète le corps abusé de la terre

Et le nôtre que nous avons construit en Lui.

Son pardon m'est plus agréable

Que tout le parfum du monde.

Mourir au corps de mon égoïsme

Est vivre en Son corps de Résurrection.

Je ne crains plus ni ne dédaigne

Les grands prêtres de probité

Ou mes voisins justifiés,

Le moucheron nerveux, le chameau aveugle,

Les images morales qui festoient Sur le cadavre exquis de l'homme faillible.

J'aimais pauvrement avec mon corps,

Jusqu'à ce qu'Il me montre

Comment aimer totalement avec mon âme

Que Son pardon a éveillée en moi.

Une chose, pourtant

Je ne fus jamais tiède pour la vie.

Autant du désir que de la souffrance

J'ai risqué toute chose.

Il ne m'a pas vomi de Sa bouche,

Mais a prononcé le verbe

Et chassé les démons.

Dans la tempête du remords

Mon coeur fut plongé et dépossédé

De sa poussière égoïste Pour la sensation physique.

Et dans une hâte de pénitence

J'ai baigné Ses pieds saints

Avec mes larmes reconnaissantes.

Qu'écrivit Il sur la terre ?

Ce que chacun écrit avec sa vie,

Pour que nous puissions lire notre livre ouvert en Lui,

Et nous connaître nous‑mêmes comme les lapidateurs de Stéphane,

Les complices de Saül, mes accusateurs, et les Siens.

Ainsi sommes nous frappés par la dure vérité.

Ainsi de la misère, du désespoir, et finalement,

De l'orgueil abandonné, nous Le trouvons, Bénissant et guérissant de Son amour.

Merci Dieu pour ma passion et celle du Christ. Merci Dieu pour le nouveau Jardinier,

Le Maître du Dimanche matin,

La Pierre vivante rejetée Par les bâtisseurs de la loi punitive,

La Fondation et la Croix De mon monde pardonné.

 

RAYS JANVIER FEVRIER 2001 CAROLE SWANN

 

Traduction Chantal Duros