LE HUITIEME COMMANDEMENT

 

Tu ne voleras pas

 

Comme en musique, le Huitième Commandement  est l'octave du premier. Il frappe la même note sur un plus haut niveau. Il est un nouveau commencement. Avec le huitième Commandement, les leçons ont un nouveau caractère.

 

Récapitulons : Les Commandements sont les bornes sur le sentier de l'aspirant. Le septième Commandement  surpasse tous les autres sans discussion. Il est le Commandement de la joie. En lui, chaque chose que nous avons apprise atteint un point  d'intensité superlative : pas seulement le plaisir, mais le tressaillement; pas seulement l'amour, mais l   joie de vivre;  pas seulement la douceur, mais la vivacité; pas seulement "je veux", mais un enthousiasme irrésistible. Lorsque les yeux sont humides de joie, lorsque les cœurs sont pleins à déborder, lorsque la ferveur et l'enthousiasme  forcent, c'est le Septième Commandement : la réalisation, la condition sur le sentier du disciple.

 

Que ces qualités soient la marque de l'aspirant : calme absolu; paix et repos, mais aussi enthousiasme spontané, feu, et intensité dans les travaux pratiques. La mesure de notre ferveur régule le combustible qui conduit le moteur de notre progrès sur le sentier. Ceci marque la culmination du Septième Commandement à l'intérieur de nous-mêmes ; l'union du passif et de l'actif, du magnétique et de l'électrique, du corps et de l'âme. Sans cet équilibre intérieur il y a agitation et trivialité, et sans cet équilibre nous ne pouvons pas atteindre le Huitième Commandement.

 

Le Huitième Commandement fut donné à Moïse pour son peuple au moment où il n'avait pas de possessions personnelles.  A cette époque  les Israélites étaient migrateurs; durant les années passées et les années à venir personne ne pouvait s'approprier une pièce de terre. La moindre richesse qu'ils avaient rapportée d'Egypte appartenait à tous tel un trésor commun qui était utilisé et surveillé par leurs leaders. Ils n'avaient seulement que leurs vêtements sur le dos, et il n'y avait rien à voler. Pourquoi, alors,  ce laconique Commandement?

 

Ce Commandement  défies les facultés en l'homme qui sont au dessus de la raison et de la pensée mondaine; elles appartiennent au monde de l'Esprit. Jésus Christ résuma l'interprétation de tous les Commandements en ces mots, "Mon royaume n'est pas de ce monde". Le Sabbat que nous considérons comme sacré n'est pas de ce monde. Le père et la mère que nous devons honorer ne sont pas de ce monde. Ce que nous ne devons pas tuer n'est pas de ce monde. Ce que nous ne devons pas voler n'est pas de ce monde.

Au cours du neuvième mois de la vie prénatale, toute la construction véritable du corps physique est achevée; les potentialités du super homme, les potentialités de l'adepte, sont ajoutées dans le corps. Il y a un surcroît de points dans les vertèbres sacrées qui sont reliés aux pouvoirs créateurs en l'homme. C'est le champ particulier de travail des Seigneurs de la Forme, oeuvrant à travers le Scorpion. Dans ce nouveau monde du Scorpion—un monde de défi pour les pouvoirs de créativité—nous nous trouvons nous-mêmes, agissant comme des petits enfants tentés par des objets brillants.  Nous nous précipitons sur la flamme brillante du pouvoir créateur,  seulement pour nous blesser et nous brûler nous-mêmes. La chute de l'homme consista en cette appropriation indue, ce vol de l'épée et du feu de créativité avant que nous sachions comment prendre en main ses pouvoirs en toute sécurité.

 

L'homme n'est jamais testé dans l'usage de ses pouvoirs sans être instruit  sur leur contrôle. Les outils qui nous sont donnés avec la manière de manier le pouvoir de créativité en toute sécurité  sont l'humilité et la moralité. De petits brins de pureté, de désintéressement, de générosité, l'aspirant sage tisse sûrement le brillant feu. Le nombre huit est appelé le petit nombre sacré et est associé au feu spinal spirituel.

Les fortes caractéristiques du Scorpion, le huitième signe, sont une grande détermination,  une aspiration élevée, un amour fort, et de l'héroïsme. Si nous individualisons ces qualités, nous pouvons chasser les fausses conceptions, les impuretés, la faiblesse, et les mauvaises habitudes loin de notre Temple. Ces ignobles qualités trahissent et volent les desseins élevés du super homme en nous. Le Scorpion est l'aigle de transmutation; il est le premier signe de la maîtrise de soi.

 

Combien de pouvoir le monde s'est il arrogé pour lui-même sans la clef de la sainteté. L'humanité est coupable de voler ce pouvoir; la souffrance consécutive est partout.

Usurper le pouvoir  a donné naissance à un attribut humain pathétiquement commun—l'orgueil. En conséquence,  le Scorpion devient guérisseur par la vertu de l'humilité. L'orgueil  exhibe de nombreuses conquêtes prématurées. L'humilité, d'un autre côté, est la reconnaissance  de pouvoirs largement supérieurs aux nôtres. L'humilité est la plus nécessaire des vertus.

 

Jésus Christ a dit ; "Rendez à César ce qui appartient à César". De la même façon,  nous pouvons dire, "Donnez à Dieu ce qui est à Dieu". Tu ne voleras pas signifie ; Tu ne t'approprieras pas, n'usurperas pas, ou prendras pour ton usage personnel ce qui ne t'a jamais appartenu, ni ne t'appartiendra jamais, car c'est cela qui de toute éternité appartient à Dieu—Son pouvoir, Sa sainteté, Son droit, Son ordre. Si, en tant qu'aspirants sur le sentier, nous sanctifions Dieu  en nos cœurs et Lui attribuons tout pouvoir, nous sommes alors bénis dans une mesure de pouvoir et de sainteté proportionnelles à notre humilité. Mais si nous nous considérons sanctifiés et nous arrogeons le pouvoir afin de briller parmi les hommes et de les gouverner avidement, alors nous sommes des voleurs et des pilleurs. Quiconque s'élève lui-même au-dessus de ses compagnons de manière dure et égoïste transgresse le Huitième Commandement.

Le pouvoir est sûr seulement dans les mains de l'humble. Le pouvoir de l'amour est sûr seulement dans le cœur de celui qui se contrôle lui-même et est moralement pur.

Ne volons pas, car toutes choses viennent à celui qui attend, qui regarde, qui prie.

 

RAYS  NOVEMBRE/DECEMBRE  1995  

 

Traduction Chantal Duros