LES AVENTURES DE REX ET ZENDAH DANS LE ZODIAQUE
Sa sortie est une chose plus paisible.
Puis vient Le Taureau avec son allure pesante,
Il secoue la terre avec sa tête.
Les Gémeaux célestes dansent dans les airs,
On peut contempler leurs joies et leurs peines.
Le Cancer se traîne hors du vaste océan,
Derrière son rocher il est souvent caché.
Il gouverne ses terres en justice et vérité.
La Vierge tient une gerbe de blé,
Regarde ton œuvre lorsqu’elle naît.
Car ensuite La Balance éprouvée et juste
Pèsera les choses que tu devais faire.
Ce qui suit est chose curieuse—
Le Scorpion avec son cruel dard.
Suit Le Sagittaire, si sage et si sauvage,
Il semble à la fois vieil homme et jeune enfant.
Le Capricorne grimpe la haute montagne,
Sa devise, "J’atteins ou je meurs".
Le Verseau avec sa cruche d’en haut
Verse sa sagesse du ciel.
Enfin Les deux Poissons nagent dans l’eau ;
Ils devraient apporter Paix et Unité.
Vous avez tous entendu parler des douze signes du Zodiaque, ces groupes d’étoiles qui forment une bande autour de la terre, à travers laquelle le Soleil semble passer durant l’année et la Lune, dans son voyage, tous les 28 jours.
Les contes et légendes à propos des signes du Zodiaque ont été racontés depuis des milliers d’années, car ils sont très, très vieux, peut être plus vieux que notre terre. Les enfants en Chine, Egypte, Babylone, Perse, et Arabie connaissaient bien plus à leur sujet, et scrutant le ciel, y trouvaient ces signes comme vous pouvez le faire maintenant.
Les noms que les anciens peuples leur ont donnés ne furent pas toujours les mêmes que les nôtres, mais les histoires qu’ils racontaient étaient similaires. A Babylone, le signe que nous appelons le Lion était le Grand Chien, et les Gémeaux avaient un berger pour les surveiller, pour voir s’ils ne se faisaient pas du tort, je suppose, comme les jumeaux le font souvent !
Les Chinois peignent le Zodiaque plus que nous le faisons, mais ils ont des Vierges aux mains croisées au lieu d’une, et un Dragon au lieu du Capricorne, et parfois tous les signes sont gentiment assis sur des petits supports comme ceux que l’on peut voir sur de vieux vases Chinois dans les boutiques. Vous pouvez reconnaître les mêmes signes dans les dessins Egyptiens, où le Capricorne est souvent dépeint comme un Crocodile, alors qu’en Arabie ancienne le Bélier, le Taureau et le Capricorne ont un dieu chevauchant leurs dos, et les Poissons ont un dieu assis entre eux.
La Nouvelle Année zodiacale ne commence pas quand la nôtre le fait et peut-être vous demandez-vous pourquoi le Bélier ne se "précipite" pas le 1er Janvier. La Nouvelle Année ne commence pas le premier Janvier pour chaque nation, et il y a des centaines d’années il était de coutume de célébrer ceci au Temps Solaire approprié—c’est à dire, le 21 Mars, car le Soleil dit toujours quand est le commencement de l’année, en dépit des lois que font les hommes. Les anciens Romains reconnaissaient ceci depuis longtemps jusqu’à ce qu’un des empereurs décida qu’il voulait un autre calendrier.
Le Soleil, la Lune et les étoiles forment une horloge géante et calculent leur temps exactement de la même façon, quoique nous disions, et il n’y a pas si longtemps que les hommes en Angleterre comptaient leurs sommes de jours, mois et années si mal que leur temps et le Soleil n’étaient pas d’accord. Lorsqu’ils essayèrent de faire correctement, ils durent passer 11 jours pour redresser les choses.
Qu’arriva t-il aux enfants dont les anniversaires tombaient ces jours là, je ne le sais pas. Il est assez moche, me direz vous, d’avoir son anniversaire le 29 Février d’une année bissextile. Pourtant, juste pour montrer que le Soleil sait mieux que les adultes, il vous donne un anniversaire le même chaque année, même si vous êtes né un 29, seulement il ne tombe pas toujours le même jour.
Les étoiles qui composent les groupes qui sont appelés les signes du Zodiaque peuvent être observées si vous sortez par nuit claire. Vous les verrez mieux avant que la Lune ne soit levée. Peut-être les plus faciles à trouver sont les Gémeaux, car les deux grosses étoiles qui sont supposées être sur leurs têtes sont aisément visibles, l’une au-dessus de l’autre.
Non loin vous trouverez un amas de sept petites étoiles appelées Les Pléiades, et celles ci sont dans le signe du Taureau. Elles sont parfois nommées les Sept Sœurs. L’une était supposée avoir fait quelque chose de mal et ainsi être timide et cachée derrière les autres. A moins que vos yeux ne soient aiguisés, vous ne pouvez la voir.
"Un de ces contes est-il vrai" ? me demanderez vous. Bien, quelques uns le sont, mais dont vous devrez extraire une partie de vous-mêmes.
Si vous avez un anniversaire le même jour que Rex ou Zendah, vous découvrirez que leurs aventures vous arriveront endormis ou éveillés, ou vous voudrez faire les choses qu’ils ont aimé faire. Maintenant nous pouvons commencer l’aventure.
Rex et Zendah vivaient à la campagne, sur le flanc d’une colline avec de grands pins au sommet, que Zendah disait toujours chanter le Soleil pour dormir la nuit. Rex pensait qu’ils étaient les poteaux qui transmettaient les messages des fées aux gens des étoiles.
Chaque matin de leur chambre, ils pouvaient voir le Soleil se lever sur la colline opposée, et à la nuit ils regardaient souvent les étoiles allumer graduellement leurs lampes—c’est à dire s’ils arrivaient à demeurer éveillés ! En hiver, ils rampaient quelquefois hors du lit pour jeter un coup d’œil à l’étincelante Etoile du Chien qui monte au-dessus du point de vue du ciel pour veiller sur la terre après qu’Orion a tiré son épée et allumé sa ceinture pour que chacun la voie.
L’anniversaire de Rex était le 27 Mars, juste quand le Soleil fut entré dans le signe du Bélier. Il était vif et joyeux avec de brillants yeux bruns et des cheveux bouclés, couleur de châtaigne mûre. Quelques uns de ses amis disaient que sa chevelure n’était pas aussi chaude que son tempérament, mais il n’était jamais longtemps en colère.
L’anniversaire de Zendah était 26 Novembre, lorsque le Soleil est dans le signe du Sagittaire ? Elle était blonde, avec de grands yeux bleus, et pensait que c’était une grande honte d’avoir les cheveux simplement ondulés et non bouclés comme ceux de Rex ! Son plus grand délice était de chevaucher le petit poney blanc donné par son père pour son 12ème anniversaire.
Tous deux détestaient rester enfermés et ils auraient volontiers passé tout leur temps à travers la campagne en recherche d’aventures de toute sorte. En hiver ils aimaient s’asseoir près du feu, lorsque le vent soufflait dans les sapins au sommet de la colline, et écouter les histoires d’oiseaux et d’animaux que leur mère leur racontait, ou regarder à travers le télescope de leur père et essayer d’apprendre le nom des étoiles.
C’est ainsi que la grande aventure arriva—mais là—vous devez la lire pour vous-mêmes.
En cette nuit spéciale, le 20 Mars, Rex et Zendah avaient parlé des étoiles pendant un long moment avant d’aller dormir, au point que Zendah ne fut pas surprise quand elle se réveilla par une secousse pour trouver une silhouette jaune brillant se tenant à côté de son lit. "Rex", cria t elle, "réveille toi, Hermès, le messager des dieux, est dans la chambre ! Réveille toi avant qu’il ne parte" !
Les deux enfants sautèrent de leur lit et contemplèrent la silhouette du messager. Ils remarquèrent les ailes sur ses pieds et son bâton avec les deux serpents enroulés dont leur père leur avait parlé. Hermès leur sourit et dit, "Voulez vous réellement tout connaître sur le Zodiaque ? Père Temps dit que vous pouvez venir avec moi et voyager vers les pays du Zodiaque ce soir, si vous le souhaitez".
"Mais cela ne prendra t il pas trop de temps ?" demanda Zendah, "et que dirait notre mère si elle nous trouvait enfuis " ?
"Ceux qui passent à travers les portails d’or des douze signes juste une seconde avant minuit sont capables de vivre toutes leurs aventures avant que l’horloge ne sonne les douze coups—chacun sait qu’à ce moment là, il n’y a plus d’heure du tout".
"Oh, quel amusement !" crièrent les deux enfants, sautant de leur lit et dansant gaiement autour ? "Commençons tout de suite".
"Attendez une minute", dit Hermès avec un sourire. "Vous devez utiliser vos ‘corps-étoiles’—ceux que vous avez actuellement sont trop lourds. Vous ne pouvez pas aller vers les étoiles comme ceci".
Alors il les amena vers la fenêtre et leur dit de fixer la brillante Etoile du Chien, Sirius, et de souhaiter avec toute leur puissance d’aller la visiter. Comme ils disaient ceci, ils ressentirent une impression curieuse de diminution, et devenant de plus en plus petits, et de plus en plus minces, jusqu’à soudainement—snap !—et là ils leur sembla être deux Rex et deux Zendah, l’un endormi sur le lit et l’autre très éveillé, avec un corps minuscule et un étrange nuage de multicolore tout autour.
"Maintenant vous utilisez vos corps étoiles", dit Hermès, "et vous serez capables de voler avec moi vers les Portes d’or".
Ils sortirent, volant à travers l’espace—passant sur le chemin de la Lune et de beaucoup d’étranges choses—jusqu’à ce qu’ils arrivent à l’entrée des pays du Zodiaque. Les portes se trouvaient juste entre les Poissons et le Bélier.
Quelles superbes portes ! Blanches, et cependant brillant de toutes les couleurs ! Parfois elles semblaient être faites de feu doré, parfois de feu d’argent ; puis quand vous regardiez à nouveau elles apparaissaient complètement différentes. Quelque chose de leur couleur ressemblerait à un feu de bois par une froide nuit ; parfois vous pourriez capter un reflet de leur splendeur quand le Soleil se couche pour son repos de la nuit.
Sur un mot d’Hermès, les portes s’enroulèrent et les enfants entrèrent en s’émerveillant. Des milliers de belles formes surgirent à leur rencontre. "Les Anges" ! chuchota Zendah. Hermès les guida vers un temple de marbre blanc, dont sept marches massives conduisaient à l’entrée du porche. A l’intérieur ils trouvèrent un grand hall circulaire avec douze alcôves, dans chacune d’elle se tenait un ange. Les anges étaient vêtus de belles robes de couleurs différentes et portaient une étoile brillante sur leurs fronts. Les voyageurs ne pouvaient pas voir grand chose de leur entourage car la lumière était trop forte ; elle semblait changer et clignoter, d’abord d’une couleur, puis d’une autre.
Soudain elle devint d’un blanc plus éblouissant et plus pur, et à ce moment là une voix se fit entendre, disant : "Que veulent ces enfants mortels" ?
"Oh, Grandeur, permettez nous de visiter les Pays des Douze Signes", répondit Hermès, "que ces enfants puissent retourner sur terre et raconter aux autres l’œuvre du Zodiaque, comme l’ont fait les Hommes Sages de l’ancien".
"Voilà qui est bien choisi", dit la voix. "Allez, enfants, et ne perdez pas les talismans magiques que les Gardiens de chaque signe vous donneront".
Gardant toujours leurs visages vers la lumière jusqu’à ce qu’ils atteignent l’entrée du hall, Hermès les guida hors du Temple et les amena au premier portail. Comme ils se dirigeaient vers lui, ils remarquèrent des portes à intervalle dans les murs nuageux entourant le pays tout entier. Ce fut vers l’une d’elles sur la gauche qu’Hermès les emmena. "Regardez attentivement l’entrée vers le Signe des Poissons", dit il.
"Mais pourquoi", demandèrent Rex et Zendah, "ne commençons nous pas au Signe du Bélier, car on nous a appris que le Bélier venait en premier sur la liste" ?
"Parce que dans le Pays des Etoiles toute chose est inversée. Si vous voulez avoir une belle vue d’une région lointaine sur terre, vous devez commencer au bas de la montagne et grimper vers le sommet, et ayant vu chaque chose, vous redescendez à nouveau dans la vallée et racontez à vos amis tout de votre voyage.
Votre terre est comme un miroir et il y est réfléchi l’image de tout ce qui arrive dans les étoiles, et vous savez que dans un miroir chaque chose est inversée.
"Lorsque vous retournerez à la maison et souhaiterez utiliser les talismans donnés par les Gardiens des Signes, vous vous commencerez par le Signe du Bélier. Prenez ce parchemin et ne le perdez pas, car sur lui ont été écrits les mots de passe pour tous les signes ; le Gardien de chaque porte vous les demandera avant de vous permettre l’entrée".
Hermès leur dit adieu et les laissa continuer leur voyage, mais leur dit avec un rire joyeux qu’ils le reverraient lorsqu’ils s’y attendraient le moins.
Avant de frapper au Portail des Poissons, ils restèrent quelques minutes à le regarder—car il était difficile de savoir où frapper.
Les côtés du portail étaient comme deux grandes vagues et entre chacune d’elles apparaissaient des rubans d’eau changeante, jamais immobile, et brillant de toutes les couleurs que l’on peut voir dans un coquillage des mers profondes.
Tournoyant, dans le centre du portail, deux poissons se poursuivaient, l’un coloré de cuivre, l’autre ressemblant à du zinc. Au milieu de ce superbe portail, se nichait une perle précieuse, merveilleuse dans sa forme et sa couleur, qui reflétait, tel un miroir, une face changeant continuellement. A un moment cette face était si hideuse, alors qu’ensuite si éblouissante, qu’on pouvait difficilement supporter de la regarder.
Zendah remarqua un coquillage trompette étendu au pied du portail.
"Souffle dedans", dit Rex, "ils sonnent toujours de la trompette à l’entrée d’un château de géant dans les contes de fées que nous avons lus". Zendah souffla dans le coquillage. Une douce note résonna, et tout mouvement cessa ; les poissons arrêtèrent de nager en rond et se placèrent eux-mêmes de chaque côté de la perle, juste comme ceci :
"Qui demande à entrer" ? cria une voix. "Qu’il donne le mot de passe".
"Rex et Zendah en provenance de la terre", dirent ils, "et le mot de passe est amour".
"Alors par la vertu de l’amour, entrez Rex et Zendah", firent écho de nombreuses voix, et les portails pivotèrent lentement.
Comme les portes s’ouvraient, Zendah regarda Rex avec étonnement et s’exclama, "Regarde Rex, regarde, il est presque entièrement fait de mer" ! Ils se retrouvèrent eux-mêmes debout sur le sable argenté d’un rivage, et aussi loin qu’ils pouvaient regarder, il y avait des kilomètres de vagues agitées, pointillées de nombreuses petites îles. Plus loin au-delà de lamer, sur la plus grande île se tenait un château construit en nacre. Un joli petit bateau accosta à leurs pieds avec deux enfants à bord, un garçon à la chevelure couleur de lin, et une fille, si blonde que sa chevelure brillait comme de l’argent.
Le bateau avait la forme d’un poisson volant et ils apprirent qu’il pouvait s’élever en dehors de l’eau et voler dans les airs selon le souhait du pilote.
"Oh, laissez-nous le voir voler", cria Rex quand ils prirent leurs sièges au fond du bateau. Celui-ci alors s’éleva lentement en l’air, puis s’enfonça dans les vagues, puis s’éleva à nouveau, car il ne semblait pas capable de gravir la hauteur de certaines vagues. Les enfants apprirent qu’il était mû par électricité. Dans le fond du bateau il y avait des plaques de cuivre juste sous le siège de la fille qui pilotait. Elle chaussait de curieuses sandales ; le pied gauche portait une semelle en cuivre, et le droit une semelle en zinc, et lorsqu’elle voulait que le bateau s’élève, elle appuyait avec les deux pieds, et seulement avec le droit si elle voulait s’enfoncer à nouveau dans les vagues, alors qu’une pression de la semelle de cuivre maintenait le bateau en arrêt.
Ils entendaient une étrange musique tout en glissant sur l’eau, et ne voyant aucun oiseau, demandèrent d’où elle venait.
"Ce sont les poissons", leur dit-on. "Ils sont quasiment apprivoisés et ils chantent pour nous, car nous n’avons pas d’oiseaux au Pays des Poissons".
Dépassant un bon nombre de petits bateaux tels que le leur, ils arrivèrent au Château Nacré, et débarquant sur un petit quai, ils marchèrent le long d’un chemin fait de différentes sortes de coquillages, entre des rangées de filles vêtues de manteaux mauve pâle. Leurs souliers étaient très beaux, et presque tous les bijoux qu’elles portaient étaient sur leurs pieds.
Il n’y avait aucune couleur éclatante nulle part dans le château. Les murs étaient de marbre blanc et de nacre ; les piliers semblaient être en pierre de lune. Cela leur rappela le brouillard qu’ils avaient déjà vu au petit matin sur la grève, avec le Soleil brillant à travers. Tous les murs et les piliers projetaient une note de musique lorsqu’ils étaient touchés, et chaque personne qu’ils rencontraient dans les couloirs avait un instrument de musique.
Après être passés par plusieurs salles et escaliers tournants, ils arrivèrent enfin à la salle du trône et virent le roi Neptune. Son trône était fait d’un coquillage massif, avec des coussins de soie violette. Dans sa main, il tenait une longue baguette d’un blanc brillant au bout de laquelle se dressaient trois branches, chacune pointée d’une perlée.
"Le trident de Neptune", se chuchotèrent ils mutuellement. Il leur souhaita la bienvenue et se tourna vers une belle femme qui était debout à ses côtés, et lui demanda de montrer aux enfants les merveilles de ce pays.
"La Reine Vénus passe beaucoup d’heures dans cette région à m’aider", dit-il, "et elle comprend les enfants mieux que je ne le ferais".
Ils allèrent donc de pièce en pièce dans le château. Dans l’une d’elle ils découvrirent un orchestre de nombreux enfants, chacun jouant d’un instrument différent, aussi la musique était elle la plus belle qu’ils avaient jamais entendue. Un ou deux enfants étaient sagement assis dans un coin, semblant ne rien faire.
"Pourquoi ne jouent-ils pas avec les autres, ont-ils été vilains" ? demanda Rex. "Chut", dit Vénus, "ils écoutent la musique des Anges, et actuellement ils l’écrivent pour que les autres la jouent".
Dans une autre pièce ils trouvèrent chacun occupé à écrire, et à tout moment, lorsqu’un enfant s’arrêtait et semblait réfléchir très fort, un petit nuage avec centaines de minuscules images en lui se rassemblaient au-dessus de sa tête.
"Ils écrivent des histoires et des poèmes", dit Vénus, répondant aux questions muettes des enfants. "Toutes ces petites images sont les idées qui viennent à eux".
Quittant ces pièces et descendant les escaliers du château, ils arrivèrent dans une cour où se trouvaient toutes sortes d’animaux, certains boiteux, d’autres avec de méchantes oreilles, aussi des oiseaux aux ailes ou aux pattes brisées, et beaucoup d’autres encore avec divers problèmes. Des enfants de tous âges essayaient de réparer leurs membres cassés ou soigner leurs blessures. Rex et Zendah regardèrent leur Guide avec des yeux interrogateurs.
"Lorsque beaucoup d’animaux ont mal sur Terre, ils viennent ici pour être soignés", dit Vénus, le regard plutôt sévère.
"Les enfants, aussi, doivent venir ici pour apprendre à être gentils et aimants envers tous les animaux, car ici il y a des hôpitaux où à la fois hommes et animaux peuvent être soignés. Mais avant que vous ne partiez, je vais vous montrer quelque chose de précieux", dit Vénus. Montant dans un autre bateau-poisson volant pareil au premier, ils partirent vers une île proche du Château Nacré. Elle était assez petite et presque entièrement recouverte par un temple de verre, circulaire, gardé par deux chevaliers en armure luisante, avec des boucliers portant en emblème une coupe d’argent sur fond bleu. Eux aussi, demandèrent le mot de passe, et l’ayant reçu, permirent aux enfants de passer.
Il n’y avait rien à l’intérieur, excepté un autel à une extrémité, et un grand miroir. Sur l’autel resplendissait une brillante lumière comme la pleine lune ; à l’intérieur de celle-ci ils pouvaient voir faiblement une coupe en cristal qui étincelait tel un diamant, ou peut-être plutôt comme le soleil se levant à travers une goutte de rosée.
"Les enfants", dit Vénus, lorsque le Roi Arthur vint vivre parmi les étoiles, il apporta avec lui la Coupe Magique, qui a le pouvoir de donner à chacun ce qu’il souhaite le plus. Mais vous devez être certains que vous connaissez réellement ce que vous voulez. Ce doit être quelque chose que vous pouvez partager avec ceux que vous aimez. Cette coupe ne reviendra jamais sur terre jusqu’à ce que les êtres s’arrêtent de se quereller les uns les autres".
Pointant vers le miroir, elle dit, "En ceci, si vos yeux sont assez forts, vous pouvez voir chaque chose qui est arrivée ou arrivera. Je te donnerai un petit miroir magique comme celui-ci, Zendah, et si tu l’utilises bien, quand tu seras en difficulté, tu seras capable de voir exactement que faire.
"Rex, porte cette perle, et lorsque tu le feras, souviens-toi du mot de passe de ce pays et ainsi aide à apporter la Sainte Coupe à la terre une fois de plus".
Très calmement, ils revinrent sur la pointe des pieds vers le porche du temple, emportant leurs cadeaux avec eux, et reprirent le bateau volant, quittant la Reine Vénus, avec un sourire sur son visage, debout sur les marches. Bientôt ils furent de retour sur la grève par la porte du Pays des Poissons, et une fois dehors, ils se tournèrent pour chercher le Pays du Porteur d’Eau, le Verseau, connu parfois comme "L’Homme avec la Cruche".