MEDITATIONS CENTREES SUR LA VOLONTE ET SUR LE CHRIST

 

 

 

Nous nous tournons à présent sur l'entraînement de la volonté. Ceci a une importance spéciale à notre époque. Dans la volonté l'égo travaille lui-même. Une forte volonté est une puissante protection contre la vie qui nous presse de l'extérieur, contre la faiblesse des nerfs internes. Plus la vie nous menace de l'extérieur, plus puissamment nous devons apprendre à travailler de l'intérieur. Voilà l'aide.

 

Mais à présent beaucoup de choses sont en conspiration pour ôter de l'homme sa volonté, qui devrait être développée, spécialement de nos jours. D'un côté, la volonté de l'homme est méthodiquement mécanisée dans les grandes entreprises affairistes. Excepté quelques-uns qui défendent leurs propres volontés. D'un autre côté, la volonté est systématiquement pratiquée par la suggestion  à travers les grands syndicats et partis. L'individu renonce à  son propre point de vue  et sa propre volonté  parce qu'il ne peut espérer parvenir à quelque chose sans ses grands syndicats, et se limite lui-même à choisir  entre les différents groupes et partis. Dans ces deux dangers nous voyons à nouveau les principes Ahrimaniens et Lucifériens oeuvrant  de façon dévastatrice sur l'humanité.

D'un autre côté une époque où la volonté est présente  dans un chemin humain supra humain dans les énormes agglomérations est particulièrement adaptée à l'accroissement de la volonté en l'individu. Il nécessite simplement de faire la grave résolution d'entreprendre le combat contre le manque de spiritualité de son temps.

C'est juste par égard pour la volonté qu'il est important de voir exactement combien loin la volonté peut être entraînée. Dans l'Acte de Consécration de l'Homme il est dit : "Vers Toi, Fondement Divin  du monde—Je tourne ma volonté! Puisse le pouvoir de cette volonté jaillir  du sentiment qui s'unit lui-même avec Christ, qui vit dans Ta vie…"C'est en accord avec toutes les recherches de la psychologie moderne   que seulement par la voie du sentiment la volonté peut être invoquée. On ne peut pas simplement puiser la volonté hors de l'homme. Mais on peut,  pour poursuivre la métaphore, la laisser pleuvoir jusqu'à ce que le royaume  de la terre déborde en sources. Ainsi ont œuvré les grands agitateurs sur le sentiment, et sous certaines circonstances se sont arrêtés et mis un frein lorsque le sentiment fut sur le point d'ignorer la volonté—pour que la volonté puisse se briser elle-même  hors de l'homme de la façon la plus élémentaire. Un exemple  est le fameux discours d'Antoine  dans le Julius Caesar de Shakespeare.

On doit s'attendre à ce que  par notre entraînement du sentiment, la volonté de l'homme soit aussi éduquée, et non seulement une plus pure volonté mais une volonté plus forte. Mais il reste beaucoup à dire, spécialement dans cette connexion. Pour anticiper, la volonté  est entraînée par de grands buts, par de grands exemples, par de grands obstacles.

Rudolf Steiner a souvent parlé des Manichéens. Il les décrivait comme des hommes qui voyaient  la véritable signification du Christianisme  pour être un sublime combat contre l'obscurité. Ils anticipaient ce qu'une époque ultérieure devait apporter pour un développement complet. Même aussi loin que dans les pouvoirs de la magie sacrée, ils se sentaient eux-mêmes les aides du Christ contre la puissance de l'adversaire du Divin. Ils  avançaient droit contre le mal qu'ils pouvaient en extraire le bien, qu'ils pouvaient  transformer le mal lui-même en bien. Cette divine alchimie  fut leur Christianisme. Celui qui  reçoit en lui-même ces impulsions voit  s'élever  sur  l'horizon  du futur un Christianisme surgissant, en comparaison avec lequel  le Christianisme actuel semble  petit et étroit. Pas de rédemption par le  mal, mais une rédemption du mal. Pas de changement  venant du mal, mais le changement du mal lui-même en bien.

Le commencement  d'un tel Christianisme doit être amorcé à notre époque. Ceci nous est clairement révélé, si nous ne le voyons pas autrement, par les phénomènes occultes secondaires de notre temps. Il y a en Amérique  "des hautes écoles métaphysiques", où les Yogis Indiens appliquent  l'ancienne sagesse orientale à l'éducation de la volonté pour la préparation  des hommes à l'activité des affaires.  Comme le matérialisme de l'Occident  devient dangereux lorsque, tel le Bolchevisme, il est soulevé par  les forces de l'Est, qui ont des desseins totalement différents, ainsi le spiritualisme  de l'Orient  devient totalement dangereux  lorsqu'il est  soulevé par les tendances de la vie occidentale, qui sont dirigées vers l'exploitation de la terre… Nous devons développer envers la terre  une nouvelle structure de pensée qui élève l'Occident de la poussière.  Et nous devons acquérir une nouvelle  connaissance qui surpasse celle  de l'Orient. On ne doit pas douter qu'un entraînement plus élevé de la volonté fasse aussi partie de notre tâche.

 

Tout ceci est en effet le véritable sens du Christianisme qui se rapproche maintenant de nous. Ce Christianisme  ne finit pas avec les Cieux, mais revient avec les Cieux vers la terre. Il œuvre sur la terre, mais avec les forces des Cieux.

Ceci est le grand changement fondamental qui est accompli par le Christianisme aujourd'hui. Beaucoup de mouvements, qui cherchent aujourd'hui vainement après lui, trouveront sur ce sentier leurs base et force religieuses les plus secrètes, le socialisme par exemple.

Le grand modèle pour ce Christianisme est Christ Lui-même. Et nous acquérons l'entraînement de la volonté  dont nous avons besoin lorsque nous regardons les sept grandes actions par lesquelles l'Evangile de Jean montre l'œuvre du Christ parmi l'humanité étant accomplie. Nous entrons ainsi sous la plus sûre guidance  dans une magie sacrée à laquelle appartient le futur du Christianisme.

De nombreuses façons une  telle magie Chrétienne  se manifeste aujourd'hui elle-même, par exemple, en tant que prière pour les malades, en tant que "guérison spirituelle", en tant que transmission de pensée. Nous devons venir à une compréhension  de tous ces phénomènes; la plupart desquels contenant une distorsion de la vérité, et devons  essayer de trouver des lignes d'action qui peuvent correctement être mises à leur place…

 

Pour nous ici cette histoire révèle de façon transparente la signification de l'œuvre entière terrestre du Christ. Ne laissons personne penser que dans les rapports religieux des phrases telles que celles-ci sont simplement historiques : "Ce commencement de miracles ont fait Jésus…et manifesté Sa gloire". Certainement, on s'égare moins si l'on prend de telles indications  en tant que conseils, pointant vers les profondeurs cachées de la vérité.

 

Quelle est cette signification de l'œuvre terrestre du Christ ? Il apporta les cieux sur la terre. On peut dire aussi : Il fit les cieux terre. Dans les temps anciens les hommes ont été enseignés sur les cieux. Ils ont reçu la promesse des cieux après la mort. Et dans le Christianisme cette manière de parler domine de façon plus proche partout aujourd'hui. Les partis politiques également promettent aux hommes le ciel, seulement c'est un ciel matérialiste sur terre. Le Christ est venu d'une autre façon, par un chemin différent. Il fit du ciel un homme terrestre, une vie terrestre, une activité terrestre. Dans ces trois mots nous avons aussi les trois divisions  de nos études en méditation : les "Je suis", les étapes de la passion, l'acte de guérison.

Ceci ne peut pas être dit plus brièvement ou plus expressivement que par la phrase, "Il changea l'eau en vin".

 

Lorsque l'homme des temps anciens parlait de l'eau, il ne pensait pas seulement  au bain ou à la navigation en bateau. Il sentait l'eau comme étant religieuse. Le pouvoir de purification de l'eau était pour lui divin et digne de vénération. Dans le baptême encore vit un souvenir  la façon dont l'homme peut se tremper dans  l'élément purifiant, porteur de révélation.         Toutes les lois et régulations  sur le lavement et la purification sont connectées à ce sentiment fondamental. L'homme avait au-dessus de lui un monde supérieur qui, à travers l'eau qui lui était envoyée des cieux, le  recevait lui-même encore et encore dans ses forces purifiantes. Au lieu du bain, l'homme ancien pensait à la purification religieuse, au lieu de navigation, il pensait au croisement de courant après la mort, ou dans l'initiation. Le dernier, le croisement de courant, fut le croisement  ésotérique  des religions anciennes, le premier, la purification, son courant exotérique.

Et ainsi  le sentiment des anciennes religions  vivait  avec l'eau. Et lorsque  nous remarquons le peu qui  reste—mais qui reste encore—de ces sentiments qui sont vivants  dans les hommes aujourd'hui quand ils se réjouissent  dans l'eau en se baignant ou en naviguant, alors nous percevons avec nos yeux quels changements ont eu lieu.

Maintenant regardons les six jarres d'eau, qui "se tenaient lieu  de purification des Juifs". En ceci se tient la totalité de l'antiquité. En ceci  se tient l'ancienne existence religieuse des hommes.

Mais  l'homme des temps anciens  ressentait le vin aussi,  religieusement. Des cultes innombrables doivent être compris  seulement dans ce rapport. Les adorateurs de Dionysos ressentaient le dieu dans le vin. C'était un dieu qui faisait l'homme fort pour la terre, heureux sur la terre, qui le séparait, en effet, des sentiments délicats pour le monde spirituel, qui vivait encore en lui des temps anciens, mais le rendait heureux dans son expérimentation de sa propre personnalité. Parce que l'homme devait devenir un citoyen de la terre, il buvait du vin. Dans le jus de la vigne l'eau du ciel  est prise en force terrestre de la vigne et  devient active en tant que créature terrestre. Peut-on penser à une plus belle image pour laquelle Christ  voulut et fut ? En Lui la révélation de l'au-dessus est née en tant qu'être terrestre, vie terrestre, activité terrestre. Il n'est pas sans signification que Christ désigna pour le service  de Dieu sur terre, pour le Dernier Repas, le vin. Lui-même était le vin.  Toute religion antérieure était l'eau.

Et ainsi  nous pouvons voir l'humanité elle-même dans le tableau décrit ici. Ils sont rassemblés à table. Mais ils sont dans le besoin.  Le Christ vint, et changea l'eau en vin.

Comment ceci peut-il être pour nous un entraînement à la volonté ?

L'union décisive de la volonté avec Christ est  juste ceci—que nous décidions de changer le ciel, pour autant qu'il nous soit accessible, en terre, de le vivre en tant qu'être humain terrestre  dans une vie sur terre,  en activité sur terre. Le Protestantisme a moins  pensé "bonnes œuvres", et pense que chaque chose viendra d'elle-même, si elle parle de foi.  Mais ceci  est foi dans le plein sens de la Bible : s'unir soi-même avec le Christ dans une volonté commune. "Et ses disciples croyaient en Lui". Non que nous devions obéir  à des commandements individuels, mais que nous devions devenir fondamentalement un avec lui en volonté—c'est à dire ce qui décide du sujet. Cette volonté fondamentale  est révélée dans le premier grand acte du Christ.

 

"Repends-toi (change tes pensées), le Royaume des Cieux est à portée de ta main", annonce la première déclaration  du Christ par Jean le Baptiste. Le changement fondamental de pensée consiste en ceci, que l'on veuille le ciel pour la terre, et non solitaire loin de la terre ; que l'on veuille le ciel , mais non pour soi-même, ou sa propre bénédiction, mais pour le bien de la terre, que la terre puisse être changée.

C'est une erreur commune  des hommes même bien intentionnés de ne pas se croire engagés à apporter leur "ciel" à tous les hommes. Ils le dissimulent. Ou ils le révèlent à des amis choisis à de rares moments. Alors ils ne sont pas encore des Chrétiens dans le sens que leurs volontés sont comme la volonté du Christ. La volonté du Christ consiste  à donner aux autres hommes ce que l'on a expérimenté dans un monde supérieur, ou ce que l'on a pu en rapporter. On peut se sentir soi-même  être un voleur si l'on garde pour soi ce qui est donné, "on pense que c'est su vol" (Phil.2). En ce point le sentiment fondamental des hommes requiert  une grande transformation  s'il doit devenir  comme le Christ. Et notre méditation aidera vis à vis de ceci.

 

Il y a seulement deux restrictions. Il serait complètement faux de bavarder une fois à propos de ce qui nous a été donné. Nous devons d'abord  le transformer en nous-mêmes et le laisser œuvrer sur nous pour qu'après  nous puissions être capables de le redonner. Aucune auto satisfaction  ne doit se mêler au don, seulement la pure volonté de donner. Il y a quelque chose d'horrible  à découvrir sur un don divin à l'humanité la marque de la vanité du médiateur. Un vêtement blanc et sur lui des tâches de mains impures. Nous devons être silencieux, aussi longtemps qu'il est préférable pour nous de l'être. Le Christ Lui-même disait souvent  à ceux qu'Il guérissait, "va maintenant et ne parle à personne"! Il ne faisait pas ceci simplement pour se protéger Lui-même de la persécution.  A d'autres qu'Il guérissait, Il disait, "Allez et racontez-le à tous"!

Si l'on comprend pourquoi le Christ adressait la première phrase à l'un et la seconde à un autre, on comprend alors un secret important de l'activité—ne le dire à personne aussi longtemps que le soi ne se l'est approprié, et le dire à chaque homme lorsqu'on l'a reçu complètement en soi-même. Ce qui vient des cieux doit venir aux hommes comme s'il venait de la terre, comme le vin.

Nous pouvons seulement faire  remarquer ceci, et devons le laisser à nos lecteurs pour réfléchir à la vie dans ses détails, et le former en accord.

Mais, encore, il ne signifie pas que nous devions parler à chacun de nos secrets intimes. Les gens ne seraient pas aidés par cela, et nous-mêmes serions injuriés. Une grande partie de ce qui est divin ne doit pas être divulgué, mais doit irradier de nous. Il veut être reçu en notre être  pour qu'il puisse couler de lui vers les hommes en pouvoir, en existence, en parole silencieuse.  Pour l'homme lui-même aussi  il est bon de pouvoir parler de cette manière spéciale  des choses divines. Il a le sentiment  que d'une telle façon, il parle du monde divin plus dignement, plus véritablement, de façon pleinement humaine. Celui dont la vie a été touchée par le Christ aura souvent ce sentiment : je peux parler de lui seulement si j'ai d'abord donné aux hommes à travers ma vie le sentiment qu'ils puissent tenir ce que je dis pour vrai. Parler de ceci  peut être uniquement comme le mot final à propos d'un secret déjà révélé.

En tout ceci résident les possibilités pour notre vie de ce que les hommes ne connaissent que peu. Si on laisse quelquefois la méditation passer en musique dans la pensée comment pourrait-elle être, comment doit-elle être, si ce qui est né à présent à l'intérieur de moi doit briller à travers mon être entier; si les hommes devaient le lire directement de mon être ? –alors s'élèverait pour nous le monde  dont nous parlons ici. Il peut venir à passer, et cela est souvent arrivé, qu'un homme  puisse voir avec une clarté élémentaire dans un autre être, et sentir ce qui vit en lui et brille de lui : C'est le Christ! Ceci sera la manière dont Christ dans le futur sera révélé  à beaucoup de gens. "Tu dis que Je suis"! Dans l'autre homme lui-même la voix parle d'abord.

Tout ceci signifie changer l'eau en vin. La révélation divine  que nous avons reçue, doit d'abord le transformer en être terrestre, en vie terrestre, et le laisser ainsi se transformer par nous une fois encore.

 

La seconde restriction qui existe est une restriction qui doit être plus soigneusement observée; c'est le devoir de considération  des besoins et des pouvoirs de réception des hommes à qui nous parlons. Plus un homme atteint un point élevé, plus stricte est cette loi. On tue une partie de soi si l'on n'agit pas en accord avec elle. Car cet homme supérieur vit en union secrète avec les autres hommes. Il n'est pas nécessaire   que ce qui est divin doive être dit de façon telle que nous-mêmes nous sentions importants en parlant ainsi, ou ayons quelque but secondaire impur. Il peut être dit seulement dans le but que l'autre puisse en recevoir une bénédiction. La parole d'abord devient quelque chose  de divinement beau et grand si l'on a suffisamment compris son commandement. Aucun homme ne peut être utilisé pour annoncer les nouvelles s'il n'a pas le pouvoir d'être silencieux jusqu'à ce qu'il puisse parler. Beaucoup voudraient recevoir bien plus du monde supérieur si ceci n'était pas un fait—qu'ils ne peuvent le garder pour eux-mêmes.

"Mon heure n'est pas encore venue", dit le Christ aux Noces de Cana. Ceci ne signifie pas que l'on ne puisse pas souvent dire à un homme quelque chose qu'il ne peut comprendre à ce moment, quelque chose contre laquelle il résistera d'abord. Mais de telles occasions ne sont pas à l'opposé de la règle fondamentale, mais rendent seulement son accomplissement plus difficile.

 

Ici nous devons remarquer quelque chose concernant de telles règles. Seulement en elles l'union avec la volonté du Christ est totalement possible. Et plus nous observons les véritables lois de la vie, plus nous rendons la méditation active également; et nous remarquerons ceci dans chaque méditation successive. Nous devrions devenir nous-mêmes du vin. Nous recevons la bénédiction divine comme la vigne reçoit la pluie. Nous la laissons mûrir sous le soleil divin, jusqu'à ce que rien  ne reste que des bons fruits. Mais ce sont ces fruits que nous donnons en cadeaux aux hommes; pas la pluie qui nous mouille; pas le soleil qui nous brûle et fait son œuvre sur nous; pas les profondeurs de la terre en lesquelles nous sommes enracinés; pas les fruits qui sont encore verts. Toutes ces erreurs sont commises. Nous  avons  à l'esprit que Christ comparait ses disciples  aux sarments de vigne, non à des fleurs, non à des bijoux, mais  à ce qui est moins remarquable, à des sarments de vigne. Lui-même est la vigne, et nous, seulement les sarments devons mener le cep vers le fruit. Par conséquent ce ne sont  même pas les fruits que nous apportons nous-mêmes que nous devrions donner, mais les fruits que Christ apporte en nous.

Pour aller encore plus loin dans le sujet de notre méditation—

Ici sont les hommes : l'humanité est assemblée à la table du monde. Ils sont en demande. Sans Christ ils doivent périr. Il y a toutes sortes de voies d'extermination. Mais Christ est ici pour donner le vin véritable aux hommes. Il apporte le ciel, et le  donne  aux hommes en tant que pouvoir sur la  terre et joie sur la terre. Dans les temps anciens les hommes cherchaient la purification dans le divin, à présent elle devient le cadeau de la vie à travers Christ. Non seulement une révélation, mais une nourriture.  Ceci doit  devenir notre volonté—avec Christ extraire ce qui est possible du monde divin dans les existences des hommes  et les vies des hommes. Nous travaillerons  dans le monde comme la vigne qui offre ses fruits dorés aux hommes. Nous nous donnerons nous-mêmes aux hommes en tant que vin divin. Un sentiment complètement différent pour la vie  coule à travers l'homme s'il peut se sentir ainsi en ce qui concerne la signification de sa propre vie.

Dans cette méditation pour la volonté, et dans toutes celles qui suivront, nous laisserons le lecteur, encore plus que nous l'avons fait  dans les méditations antérieures, développer les détails de l'image sur laquelle  il médite et formuler  pour lui-mêmes les résolutions de volonté. La volonté est  la partie la plus individuelle  en nous et doit être complètement libre. Nous donnons, plutôt, de brefs coups d'œil à la vie et aux expériences pour notre point de vue mental. Mais  il est bon de laisser l'image sur laquelle  nous méditons  comme un exercice car la volonté agit sur nous d'une triple manière : un grand but, un grand exemple, une grande résistance.

 

C'est seulement une autre forme de même méditation qui est une partie de l'Acte de Consécration de l'Homme. A ces mots :"Vers Toi je tourne ma volonté", le prêtre verse le vin dans la coupe. A ces mots :"Puisse le pouvoir de cette volonté jaillir du sentiment, qui s'unit lui-même au Christ, qui vit en Ta vie", il verse  l'eau dans le vin. C'est le Christ, qui vient des hauteurs, puisqu'Il s'unit Lui-même à la volonté qui a grandi sur la terre.

Chaque méditation juste  est aussi un mélange d'eau et de vin, ou d'un autre côté, un changement de l'eau en vin.

 

Dans le premier miracle que le Christ a fait, "et manifesté sa gloire", nous avons le premier entraînement pour notre volonté, l'attirant vers les hauteurs, d'une petite volonté personnelle, vers la grande volonté du monde. Nous nous tenons encore dans le brouillard, entre l'Est et l'Ouest. L'Est a en effet un pouvoir divin, mais pas la volonté de changer le monde. L'Ouest a la volonté de changer le monde, mais pas de pouvoir divin.  Déjà au-delà du premier signe se tient la prière de toutes les prières :"Que Ta volonté soit faite comme au ciel, ainsi aussi sur la terre"! Nous ne disons plus cette prière simplement passivement et plus simplement personnellement. Nous prenons en nous la volonté de base du Christ? Nous commençons à devenir  la volonté "des Cieux".

 

 

RAYS  SEPTEMBRE OCTOBRE  2001                  FRIEDRICH RITTELMEYER

 

 

 

Traduction Chantal Duros