AMOUR

LA REALISATION DE L’IMPOSSIBLE

Bien que je parle dans la langue des hommes et des anges…et comprenne tous les mystères, et toute la connaissance et bien que j'aie toute la foi…si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien", dit l’apôtre.

Du point de vue de la moralité absolue le Bien est l’Amour ; le Mal est la Haine. L’Amour doit être aimé.

Les Evangiles disent qu’un seul mot de haine est digne de l’enfer, et en conséquence un mot d’amour mérite doublement le ciel.

L’expérience enseigne que l’amour récompense plus généreusement que la haine ne punit.

Sainte Thérèse  prit Satan en pitié  avec les mots suivants :

 "Le malheureux—il ne peut aimer plus longtemps". Pour elle l’enfer était la condition résultant d’un total manque d’amour.

L’Amour est le feu créateur qu’aucun déluge ne peut éteindre. C’est la victoire sur la mort et l’anéantissement de l’enfer.

Le véritable amour est l’appréhension de Dieu en l’homme.

C’est l’essence de la religion, de l’honneur, de l’amitié, et du mariage.

Sur le plan physique, l’amour est le principe de vie ; sur le plan spirituel ou métaphysique, c’est le principe d’immortalité.

Les penchants et caprices passagers, pourtant, ne sont pas de l’amour. Car haïr le cœur qui ne nous aime plus, n’est ce pas le punir de nous avoir aimés ?

L’amour est le plus grand pouvoir de l’homme, alors que sa simulation égoïste est la plus indigne faiblesse.

Le véritable amour est l’omnipotence de l’idéal. Par l’idéal, l’âme est exaltée. Elle devient plus grande que nature, plus vivante que le monde, plus noble que la science, plus endurante que la vie elle-même.

Aimer c’est vivre, aimer c’est connaître, aimer c’est être capable, aimer c’est prier, aimer c’est être l’Homme-Dieu. La guerre est la fièvre féroce de l’amour, les passions ses maladies, la sagesse son triomphe et son repos.

Le grand arcane de magie est le mystère de l’amour. Le ciel est un chant rempli d’amour, l’enfer un hurlement d’amour déçu. Lorsque  le monde aura appris à aimer, le monde sera sauvé.

( d’après les travaux de Eliphas Lévi)

RAYS JANVIER  FEVRIER  2000     Traduction Chantal Duros