LA VALEUR DU TRAVAIL
Aucun homme ne peut travailler sans recevoir l’inspiration. Quelquefois il pourrait sembler à l’individu que son travail est tout sauf de l’inspiration, qu’il est simplement un produit, une corvée, désagréable et assommant. Lorsque cela est vrai, soyez assuré que ce n’est pas le travail qui cause un tel résultat, mais l’ouvrier.
On ne peut nier que beaucoup d’ouvriers travaillent à des emplois n’étant pas à leur convenance, et pour lesquels ils n’ont pas d’aptitude spéciale. Ils gagnent simplement leur pain quotidien. Il est aussi vrai que gagner son pain quotidien est la moindre des nombreuses valeurs contenues dans le travail. Pourtant gagner son pain quotidien est essentiel au bien-être, mental et physique, de tout homme. En dépit de ceci nous répétons : c’est la moindre des nombreuses valeurs contenues dans le travail.
Une nourriture correcte est un bienfait physique, sans lequel le corps hébergeant l’esprit impérissable ne peut continuer à se manifester parfaitement. L’alimentation incorrecte contribue à l’imperfection du corps, lui retirant son fonctionnement de santé, perturbant son mental, et l’équilibre général de sa personne. Ainsi, nous devons ne pas sous-estimer l’importance du travail pour assurer la subsistance.
Autant que nous en soyons capables, nous devons en toute justice pour nous-mêmes, maintenir, ou, dans bien des cas, obtenir un véhicule parfait pour l’esprit individuel que nous abritons, qui est le vrai moi ou égo.
Nous vivons dans des cycles : nous répondons à nos comportements et croissons à partir d’eux. Lorsque nous mûrissons et gagnons en stature morale et mentale, nous procédons alors à un comportement différent, et il en résulte que nous transformons graduellement nos personnalités. Elles deviennent plus objectives, plus impersonnelles, bien que non moins humaines. Alors il semble que la sage Providence nous donne une autre opportunité pour appliquer les fruits de notre croissance à une situation similaire à celle rencontrée auparavant, mais, peut-être, non pleinement maîtrisée. Ce petit cycle nous fournit l’opportunité d’observer et jauger nos progrès. Cette comparaison rétrospective nous rend capables de voir comment nous avons voyagé et combien nous avons grandi ; ainsi nous prenons un nouveau courage pour le voyage toujours ascendant.
Si vous n’aimez pas votre travail et y allez à contre cœur chaque jour, encouragé seulement à la pensée des récompenses ou salaires que vous recevrez—
Si vous êtes critiques avec vos collègues de travail et associés—
Si vous avez du ressentiment contre le destin qui vous contraint à la situation présente__
Si vous avez quelques animosités, quelques jalousies, envies, ou juste de simples antipathies—
C’est cela qui vous maintient en arrière. C’est cela qui forme la meule autour de votre cou et qui rend les sables mouvants là où vous voudriez marcher librement.
Ces affirmations vous paraissent-elles cruelles ? L’auteur se pose t-il en jugement ? Je ne pense pas. Nous savons que chaque pensée que nous émettons a substance et forme ; elle a une vibration dont la signature créatrice est une longueur d’onde identifiable. Les pensées sont des choses ; elles ont une couleur, un modèle, et un pouvoir.
Etant d’accord avec ceci comme étant vrai, il est alors facilement compris comment et pourquoi les pensées silencieuses peuvent affecter, et elles le font, notre vie quotidienne, notre avancement, notre prospérité, notre bonheur.
Nous sommes plus oppressés par le poids de nos propres pensées et attitudes que par les efforts ou les circonstances de nos travaux. Comme nous continuons à éprouver nos ressentiments et insatisfactions, nous augmentons le poids de nos propres barrières et minons notre sentier par des pièges et pierres d’achoppement.
Nous perdons les promotions auxquelles nous pensions avoir droit. Nous avons des accidents qui manquent le collègue proche de nous. Nous souffrons des réprimandes imméritées alors que des malfaiteurs évidents s’en sortent librement. Nous bouillons de toute cette injustice. Cependant nous-mêmes, seulement, sommes responsables de toute notre déconfiture.
Ceci étant immanquablement réel, devrions nous continuer à combattre toute chose ? Ou devrions nous nous confronter à l’adversaire véritable et commencer un nouveau combat avec nous-mêmes ?
Il n’y a pas de petit travail pour maîtriser son moi personnel, pour corriger les habitudes de pensée négative, pour penser bien plutôt que mal, pour penser de façon constructive et non destructive.
Nous nous posons la stupide question suivante parce que nos actions suggèrent que nous ne connaissons pas la réponse : Qu’est ce qui est mieux, un employeur qui devient furieux par nos bévues, ou un autre qui gentiment et avec sympathie nous indique une meilleure façon d’atteindre un certain résultat, avec peut-être une main encourageante sur notre épaule, un sourire dans les yeux ?
La loi d’agir envers les autres, de se mettre soi-même à la place des autres, est très simple et efficace, et facile à mettre en œuvre—au moins autant qu’elle paraît.
Tout comme un employeur travaillant avec une généreuse sympathie avec ses employés obtient de meilleurs résultats que celui qui a besoin d’être le “grand manitou” et de s’imposer aux autres—ainsi le travailleur volontaire, coopératif attire de meilleurs résultats pour lui-même que l’ouvrier réticent, irrité, morose ou rebelle.
Chaque position que nous obtenions, dans le travail comme dans la vie, est l’effet de nos propres pensées, attitudes et comportement. Peu importe ce qu’a été notre éducation conventionnelle, dans quelle direction nous avons été formés ; ni l’expérience en elle-même, ou les références des autres ne sont un facteur décisif dans la loi de mérite. C’est une fonction de qualités purement intrinsèques : Ce que nous faisons de notre expérience ; comment nous utilisons ce que nous savons ; l’adéquation avec laquelle nous pénétrons dans nos vies à chaque instant avec sérieux et bonne volonté.
Donc, si vous êtes en situation défavorable et vous sentez enclin à blâmer ( cela même étant une entreprise douteuse) que ce soit une organisation politique, votre employeur, votre voisin, votre famille, ou Dieu—arrêtez vous et reconsidérez la question. Dirigez votre attention vers vous-mêmes. Voyez où se situe le véritable problème et où un réel progrès peut être fait. Alors avec des yeux nouvellement ouverts, une nouvelle perspective, et une humble bonne volonté, préparez vous à travailler pour tirer le maximum du moindre de votre travail. Si vous êtes confrontés à une tâche spécialement ardue, une de celles que vous détestez plus tout autres, posez vous la question, Que puis je apprendre face à ceci ? De quelle manière puis je en bénéficier ? Alors accomplissez la tâche avec entrain. Si c’est possible, faites en une meilleure tâche. Pour maîtriser de grandes choses nous devons en premier maîtriser parfaitement les petites choses.
S’il se trouve quelqu’un travaillant dans votre groupe contre lequel vous avez dirigé de la mauvaise volonté, commencez à rechercher ses bonnes qualités ; ou peut-être encore mieux, soyez véridique avec vous-mêmes pour découvrir pourquoi vous nourrissez des griefs. Habituellement vous trouverez qu’il a blessé votre égo, désenflé votre sentiment d’importance, parce que vous trouverez que vous aviez pensé seulement à vous-mêmes et vos ordres du jour, votre vison des choses.
Si vous êtes sûrs que ce n’est pas la cas, alors, en toute sympathie, considérez pourquoi il est comme il est—quelle combinaison de causes et circonstances antérieures peuvent avoir contribué à sa personnalité actuelle et à son attitude générale.
Silencieusement et sans condescendance, imaginez-vous comme un médecin qui est en sympathie avec les maladies du patient. Supposons que la situation la plus désagréable est apportée par l’égoïsme et la sottise du patient. Mais le médecin ne juge pas ; il travaille seulement à réparer les dommages, s’il le peut.
Puisque nous n’avons pas besoin d’essayer de refaire nos associés, nous pourrions avec profit chercher à comprendre (dans le sens de justification) leurs “maladies” et les imperfections qui nous agacent. Une fois celles-ci comprises, nous pouvons être capables de réduire leurs difficultés, et en aplanissant ainsi notre propre chemin ardu.
Supposons qu’une certaine chose est une source de constante irritation pour vous dans votre travail. Arrêtez-vous et mesurez son importance. Si vous trouvez que ceci ne pose de problème que pour vous personnellement, alors chercher à l’éloigner ; refusez d’être irrité, pratiquez la paix du mental.
Notre attitude générale envers le travail nous forme ou nous casse. Nous sommes heureux ou malheureux, selon notre attitude. Nous progressons, ou nous restons dans une ornière ; nous naviguons tranquillement, joyeusement passant par-dessus les obstacles, ou nous marchons péniblement dans l’ornière, creusant graduellement nous-mêmes en profondeur.
La responsabilité est nôtre ; nous sommes responsables, que nous nous soucions d’y croire ou non.
Si notre attitude est telle que nos salaires sont maigres, c’est que nous faisons seulement le travail en proportion du maigre revenu qui nous est payé, nous disposons non seulement a base pour une rétrogradation, ou le chômage, nous enterrons nos talents, posant la fondation pour notre future misère, et retardant notre progrès spirituel.
Si nous refusons d’aider, sans compensation matérielle, dans quelque entreprise valable, pensant—Pourquoi devrions-nous ? Nous ne leur devons rien—nous ne créons du chagrin que pour nous-mêmes. Ou, si nous surtaxons notre travail parce que notre client est dans un besoin immédiat et incapable de se procurer une autre aide, une fois de plus nous créons un mauvais karma que nous serons appelés éventuellement à liquider.
Le travail parce qu’il est bon à accomplir, non parce que vous êtes payés pour le faire. La travail parce que tout bon comportement augmente votre propre aptitude et pouvoir de travail et par conséquent il est à votre avantage. Le travail parce que vous ressentez l’impulsion de rendre service là où il est mérité, bien que pas nécessairement apprécié. Refuser le service là où le besoin est grand ou la cause bonne et juste est comme jeter des bijoux précieux. Avec chaque exemple d’un tel comportement nous rejetons un bienfait particulier pour l’âme et sommes spirituellement le plus pauvre pour cela.
Aucun travail ne devrait être trop modeste pour être bien fait, ni aucun travail ne devrait être considéré si grand qu’il nous tente de prétention. Plutôt, plus grand est le travail, plus humblement devrions nous nous en approcher. Nous devrions travailler parce qu’il est bon de travailler, et notre prière quotidienne devrait être :
“Seigneur, permet que notre travail soit bon”.
RAYS NOVEMBRE /DECEMBRE 1999 CAROL CORNISH
Traduction Chantal Duros