LE  MYSTERE  DE L'INCARNATION

 

Exposition, Provocation, et Invitation

 

 

 

 

En tant qu'étudiants  en Philosophie Rosicrucienne nous sommes automatiquement étudiants de ce que Max Heindel se réfère comme Mystères Mercuriens, nommés après que les seigneurs de Mercure qui découvrirent les Mystères pour les leaders de notre humanité paresseuse sur terre. L'Ordre rosicrucien est une des écoles des Mystères Mercuriens Mineurs. Nous désirons tous entrer dans cette école, mais voulons-nous en payer l'étude ? Une partie de cette étude  est la consécration prouvée à une vie de service aimant et désintéressé. Une autre partie s'adresse aux Mystères eux-mêmes.

 

 

Deux Tempéraments

 

Les Mystères concernent les vérités divines. Les Mystères sont la clef et les débouchés principaux dans notre création évolutionnaire et notre part en elle. Les Mystères étaient célébrés habituellement dans des drames mythiques  concernant des vérités et des courants divins. Les Mystères sont souvent établis en question—quelque chose d'énigmes à approfondir et des questions pesantes sur la signification de la vie et de l'existence. La Cosmogonie Rosicrucienne apparaît répondre à quelques questions sur les Mystères : Que sommes-nous en tant qu'humains ? Qu'obtenons-nous de cette manière ? Pourquoi sommes-nous ici ? Où allons-nous? Pourquoi ? cela nous pique comme des taons.

 

Différentes sortes de gens se rapportent aux  Mystères de manières diverses. Max Heindel nous dit qu'à l'époque où  il y avait une division complémentaire  dans la forme nous avions l'habitude de  nous exprimer nous-mêmes physiquement, ce  qui nous permettait de procréer  et de développer la créativité (qui se réfère  en sténo mystique  en tant que "séparation des sexes"), il y avait aussi une division complémentaire dans le tempérament. Les deux tempéraments primaires et complémentaires  sont bibliquement symbolisés  comme dérivant des fils survivants d'Eve : Caïn et Seth. Les descendants de Seth—parfois appelés les Fils de l'Eau, ont ce qui est appelé un tempérament catholique. Ce tempérament approche la vie par la foi, par la dévotion, par le sentiment, par l'autorité. Les descendants de Caïn—parfois appelés Fils du feu—ont  ce qui est appelé un tempérament maçonnique. Ils approchent la vie par les œuvres, par la connaissance, par l'intellect, par l'accomplissement créatif individuel. Ces deux tempéraments sont complémentaires, mais dans notre humanité suffisamment déchue et pervertie, ils sont devenus antithétiques et antagonistes.  La différence de tempérament est plus importante que la dichotomie du genre parce qu'elle est permanente, alors  que l'on peut changer de genre de renaissance en renaissance et par-là maintenir l'équilibre et compléter l'expérience physique.

Chacun des deux tempéraments  approche les Mystères qui sont signifiés pour la rédemption humaine avec une attitude différente. Les Enfants de l'Eau les approchent avec une attitude de respect et de révérence. Ils s'agenouillent devant les Mystères  et les adorent presque. Ils sentent que s'ils sont assez fidèles et croient de tout leur être, les Mystères leur seront révélés. Les Enfants du Feu voient les Mystères comme quelque chose devant être résolu, avec  pratique et d'application si possible. Présenté avec un Mystère, l'Enfant du Feu brûle intérieurement et avec intérêt et s'applique lui-même au sujet jusqu'à ce qu'il soit épuisé ou que le problème soit résolu. Cependant, la solution n'est pas uniquement intellectuelle, elle est vitale. Jusqu'à ce que nous puissions vivre de  la solution et devenir une vérité développée dans le Mystère, il n'a pas été résolu. Le Mystère mythique dans les drames signifiait aider l'initiation au Mystère en aidant l'être à vivre à travers le sujet de ce Mystère dans une expérience dramatique. C'est pourquoi La Cosmogonie Rosicrucienne "apparaît" seulement répondre aux questions des Mystères. Ces questions n'auront pas véritablement de réponses jusqu'à ce que nous vivions à travers ces réponses verbales avec une conscience de soi éveillée, délibérée. Jusqu'alors ces  réponses ne sont rien de mieux que des idoles—l'idolâtrie n'étant pas la propriété unique des Enfants de l'Eau.

 

Dans la philosophie Rosicrucienne selon Max  Heindel, il nous est enseigné qu'une des nombreuses missions de Jésus Christ est de fournir un idéal qui en appelle à la fois aux tempéraments feu et eau—un idéal vers lequel les deux peuvent aspirer avec ardeur pour que chacun puisse être racheté et immergé dans une unité spirituelle commune, au lieu de procéder le long de lignes parallèles de développement qui jamais ne se rencontrent ni ne fusionnent.

Egalement en accord avec le mysticisme Chrétien  Rosicrucien la venue du Christ signifie davantage que juste une nouvelle religion et un nouveau maître. Elle signifie un nouvel ordre de religion, la religion du Fils et de la Vie de l'Esprit de Vie, plutôt que le Saint Esprit et l'Esprit Humain. Les religions de l'Esprit Saint sont séparatives, destinées à satisfaire aux besoins des individus subissant une série de renaissances déterminées pour apprendre des leçons spécifiques d'un point de vue spécifique, parce que leur capacité évolutionnaire est limitée et ne peuvent qu'apprendre seulement de petites leçons spécialisées. Comme l'humanité en évolution  perd le besoin des limitations raciales, culturelles et religieuses, nous devenons prêts  pour la totalité de lumière blanche et non juste un segment du spectre de temps en temps. 

 

Depuis  l'époque des trois années de ministère de Jésus Christ, de nombreuses méthodes des anciennes Ecoles des Mystères sont devenues archaïques et ont échoué, alors que d'autres se sont  développées et transformées pour satisfaire de nouveaux besoins visant l'unité de la lumière spirituelle dans l'Esprit de Vie—elles sont devenues 'christifiées'. Au-delà de cela, la venue de l'ordre unifié supérieur de la religion  a également nécessité  l'introduction d'un nouvel ordre de Mystères, les Mystères Chrétiens (pas dans le sens sectaire du mot). Les symboles des Mystères Chrétiens sont fréquemment trouvés dans les Evangiles, qui sont des formules d'Initiation, et sont directement élucidés en œuvres comme la Cosmogonie Rosicrucienne.  C'est de ces sources que nous cherchons  à mieux comprendre un des Mystères, l'Incarnation—un mystère dont la résolution a été embêtante pour cet auteur telle un taon durant des années.

 

Dans le cinquième chapitre de La Cosmogonie Rosicrucienne il nous est enseigné que le Christ est "le fils", le"plus grand Initié" de nos Archanges actuels. Il nous est dit que le Christ, le Fils, est le point focal vivant du second attribut de la Divinité, qui fonctionne pleinement dans l'Esprit de Vie et en est le point focal représentatif.  Il nous est enseigné que, à cause du manque d'expérience évolutionnaire, le Christ ne pouvait pas construire un corps vital ou un corps physique dense, et parce que cela aurait pris trop de temps pour acquérir une telle expérience, le Christ devait utiliser les corps dense et vital d'un humain de notre vague de vie sur notre terre pour s'incarner dans les subdivisions  chimiques et éthériques du monde physique  afin d'offrir la rédemption pour ce qui fut perdu lors de  la "chute". L'incarnation dans les corps dense et vital  est décrite à la page 381 de la Cosmogonie Rosicrucienne :

 

Au moment où le Christ entra dans le corps de Jésus, ce dernier était un disciple de haut degré, en conséquence son esprit de vie était bien organisé. Donc, le plus bas véhicule du Christ fonctionnait, et le véhicule le mieux organisé fonctionnait, ils étaient identiques; le Christ, lorsqu'Il prit le corps vital et le corps dense de Jésus, fut ainsi muni d'une chaîne complète de véhicules reliant le fossé entre le Monde de l'Esprit de Vie et le Monde Physique dense.

 

Une autre information nous est donnée à propos du Mystère de l'Incarnation dans cette section et d'autres parties de la Cosmogonie (et autres écrits appropriés de Max Heindel, dont certains seront mentionnés), mais nulle part il ne nous est dit précisément ce qui est arrivé. L'exploration par défi des possibilités controversées de ce qui est arrivé exactement et des différentes implications est un des buts de cet article.

La controverse  sur les Mystères de l'Incarnation n'est pas nouvelle et n'est pas limitée aux Chrétiens. Plotinus, le grand voyant Néoplatonicien, qui en plusieurs occasions s'éveilla au monde de l'Esprit de Vie, ne croyait pas qu'une expérience continue de l'Esprit de Vie dans le corps physique dense soit possible. D'un autre côté, au moins un voyant Hindou associé à Mme Blavatsky établit que la première et unique incarnation complète de Vishnou  à noter fut celle de Jésus—termes différents mais la même signification. A l'intérieur de la Chrétienté les représentations des Enfants de Seth dans l'Eglise Romaine ont traité la controverse d'une manière typiquement Eau. Penser que la nature de Jésus durant les trois années de son ministère était singulière—soit complètement divine ou complètement humaine—devint connu comme Hérésie Monophysite. Penser que la nature de Jésus était duelle—partie divine et partie humaine en parfaite harmonie—était appelé Hérésie Nestorienne.

L'auteur ne sait pas si ceci est une hérésie de comprendre la nature de Jésus comme étant multiple, amis ne serait pas surpris si cela était. De toute façon, s'il est hérétique de penser que la nature de Jésus est soit singulière, soit plurielle, il n'y a plus de controverse du tout—il n'y en a jamais si vous ne pouvez  réfléchir à quelque chose et croyez seulement aveuglément à un dogme et ses Mystères sans questions aucunes.

Si nous étudions les Evangiles, nous réalisons que quelque chose de profond survint au Baptême par Jean. Dans au  moins un des Evangiles, Jésus se réfère même à la validité du baptême pat jean pour confondre les Pharisiens. L'Incarnation, telle que nous souhaitons l'examiner, est mieux décrite dans l'Evangile de Jean :

 

Le jour suivant Jean vit Jésus venir à lui, et dit, Regarde l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. C'est lui de qui il est dit, Après moi vient un homme qui devrait me précéder : car il était avant moi. Et  je ne le connaissais pas : mais c'est pour qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu le baptiser dans l'eau. Et Jean déclara, j'ai vu l'Esprit descendant des Cieux tel une colombe, et demeurer sur Lui. Et je ne le connaissais pas : mais celui qui m'a envoyé pour baptiser avec l'eau m'avait dit, Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est lui qui baptise dans l'Esprit Saint. Et je vis  et atteste que c'est le Fils de Dieu.

 

De l'Evangile de Luc nous apprenons que Jean, le Baptiste, était un cousin de Jésus et qu'il le reconnaissait de l'intérieur de la matrice. Quelque chose de profond a du arriver à Jean pour soudainement "ne pas le connaître" alors qu'il le connaissait de la matrice et de le reconnaître quelques instants avant le baptême. Certains étudiants Rosicruciens noteraient que ceci est l'évidence de l'enseignement établi à la page  378 de la Cosmogonie, que Jésus  avait eu de nombreuses vies antérieures mais  que le Christ n'en avait pas eu avant et était, par conséquent, un étranger aux humains terrestres comme Jean. Bien que cela semble certainement être vrai, nous ne devrions pas nous permettre d'être satisfaits de cette réponse, devenant ainsi suffisants, manquant peut-être par-là même une plus profonde vérité, comme les disciples dormant à Gethsémani.

 

Découvrir une plus profonde signification du baptême par Jean—le Mystère de l'Incarnation—n'est pas chose aisée; ni de trouver exactement ce qui est arrivé durant cet événement  sans une vue bien entraînée. Tout le potentiel, simples réponses connues de son auteur sont douloureuses philosophiquement (la douleur est la nature de l'Incarnation), toutes semblent  avoir quelque chose d'antagoniste les unes envers les autres.  On serait presque tenté, se sentant comme des Enfants de l'Eau—contraints par peur d'excommunion de croire dans le Mystère de l'Incarnation sans réfléchir, si l'on ne brûlait pas d'une  curiosité nous attirant vers les Mystères comme un insecte  vers une bougie.  Aussi, revoyons les arguments dans tous les cas, tout aussi antagonistes qu'ils soient.

 

Un de ces arguments  proposant  de résoudre le Mystère de l'Incarnation est  qu'au baptême la personnalité de Jésus était "adombrée" et interpénétrée de façon inductive par le Christ. La thèse qu'il y avait un échange volontaire  des corps physiques dense et vital de Jésus au Christ  est plus compliquée et plus engageante. Elle est antagoniste sur les terrains éthiques bien qu'elle apparaisse être ce que dit la Cosmogonie Rosicrucienne. Selon cette thèse, si le transfert du contrôle des véhicules fut partial, ce serait un acte de médiumnité. Il est douloureusement difficile  pour l'auteur de concevoir que tout le Christianisme et la religion de liberté et la future, la religion du Fils, soit basée sur la médiumnité. L'abandon  volontaire de Jésus ne libérerait pas cet acte de la charge de médiumnité. La plupart des médiums volontaires, abandonnent  partiellement leurs véhicules et cette volition n'absout pas non plus une partie de leur culpabilité pour la violation des véhicules qui sont un temple sur mesure, émanations privées de l'esprit intérieur. Il aurait été pure hypocrisie et contradiction intime pour le Christ Jésus, qui chassa une légion de démons possédant un homme et défendit l'acte en disant "Comment Satan peut-il chasser Satan"?, d'avoir été coupable du même acte. Si elle est vraie, cette thèse voudrait dire que Jésus, étant un médium pratiquant, ne pourrait s'affilier avec la fraternité Rosicrucienne, qui dénie l'adhésion  à des médiums pratiquants—ironique en ce que l'Ordre Rosicrucien et la Fraternité Rosicrucienne étaient supposées être fondées avec l'approbation du Christ et de Jésus. Selon cette thèse, si le transfert de contrôle des véhicules inférieurs de Jésus fut complet, il signifierait que les trois années de ministère furent une matière de possession d'esprit, une activité qui est même éthiquement plus antagoniste et même plus offensive. Certains auteurs mystiques Chrétiens hautement sophistiqués affirment qu'à la mort de l'un une combinaison composite des corps fut formée pour être capable de supporter les effets de désagrégation des vibrations supérieures du Christ  sur l'intégrité des véhicules inférieurs—le corps physique dense de Jésus  selon Max Heindel, s'est en fait désintégré en trois jours, mais aucune mention n'est faite sur la façon dont le corps vital fut et est préservé sans désagrégation.  Même si nous sommes d'accord avec cette thèse, qui combine les  objections éthiques mentionnées ci-dessus, elle n'évite pas le problème de la médiumnité ou possession.

 

Certains ont émis l'hypothèse que le transfert des corps dense et vital de Jésus survint  au moment exact avant, ou exactement à ce qui aurait été la mort de Jésus. Au-delà  des problèmes techniques sévères de la cassure de la corde d'argent et de la perte des atomes germes, il y a également de graves problèmes éthiques et philosophiques avec cette thèse. Si elle est vraie, elle voudrait dire que le Christianisme et la religion du fils furent inaugurées à travers un suicide par Jésus, une noyade par Jean ( bous l'appellerions Jean le Noyeur , au lieu de Jean le Baptiste), ou par une noyade accidentelle de Jésus.

 

Certains individus  avec une sorte d'intellect puissant qui font taire l'intuition ont déclaré que même la mort sur la croix fut un suicide, parce que la phrase "il rendit l'esprit" (qui est peut-être la seule phrase commune à tous les Evangiles) implique qu'il abandonna plutôt que de mourir de causes naturelles ou d'être achevé à la lance—mais  pour concevoir que l'Incarnation était une part  de suicide est grotesque si non carrément  dégoûtant , étant donné la conception pour la vie de l'Enseignement de Jésus Christ  et son acceptation de sa propre mort dont il fut toujours conscient durant son ministère. L'hypothèse de la mort n'est pas aussi simpliste qu'elle semble au premier abord  parce que  les notions philosophiques présentes qui peuvent être impliquées en elle (avec la crucifixion elle voudrait dire deux morts—un événement non totalement cruel dans une religion "à deux naissances" dont le fondateur avertit de la seconde mort). Bien qu'engageantes, informatives et enrichissantes, ces spéculations philosophiques sont étrangères  au problème factuel de l'Incarnation prenant place  à travers une noyade intentionnelle. Une noyade intentionnelle doit être scandaleusement absurde et, vu toutes les prophéties et préparations pour l'Incarnation et la promesse d'une certaine rédemption en Christ, l'hypothèse de l'accident  souffre  des contradictions internes fatales.

 

En surface, il n'apparaît pas y avoir de réponses totalement bonnes au problème du Mystère de l'Incarnation qui soient logiques avec les grands idéaux éthiques  du Christ et des Mystères. Nous sommes apparemment aussi bloqués que les Enfants de l'Eau au sujet du mystère de l'Incarnation, sauf que nous avons le désir brûlant de le résoudre! Il doit y avoir une réponse et elle est plus probablement plus profonde ou plus subtile que ce qui est suggéré dans cet essai. Peut-être n'avons nous pas assez d'information. Peut-être que la plupart d'entre nous comprennent mal et n'ont pas pris le temps d'y réfléchir et d'en arriver à une solution intuitive qui soit à la fois exprimée logiquement et éthiquement.

 

Il y a une raison à cette présentation interrogative, provocante et même enflammée du problème. Cet article est destiné à une invitation autant qu'à une déclaration ou une provocation. Cet auteur aimerait savoir ce que d'autres étudiants pensent, ressentent à propos de ce sujet, que ce soit profond et pesant ou simple et sincère. Peut-être y a t-il un clairvoyant entraîné ou un Initié Chrétien parmi nous qui peut clarifier le problème définitivement. Peut-être quelqu'un a t-il juste un sentiment à ce propos.  Cet auteur ne cherche pas une réponse Rosicrucienne officielle, dogmatique, finale, mais davantage un partage dans "la fraternité de l'esprit", rompre et partager le pain du Christ. Il peut aussi être troublé pour offrir ses pensées personnelles sur l'Incarnation, puisqu'il ne l'a pas fait ici.

 

 

 

RAYS   MAI  JUIN  2002                DEXTER CHRISTIANSON

 

Traduction Chantal Duros