NUIT SAINTE
"Et en ces jours, sortit un décret de César Auguste, affirmant que tout le monde devait être recensé…Et tous vinrent pour être recensés, chacun dans sa propre ville. Et Joseph aussi vint de Galilée, hors de la cité de Nazareth, en Judée, vers le cité de David, qui est appelée Bethléem (parce que c'était la maison et la lignée de David), pour être recensé, avec Marie son épouse, étant enceinte."
Ainsi l'Evangile de Luc (2:1-4) décrit-il l'occasion de la plus fameuse nativité du monde.
Mais il n'y avait aucune chambre à l'auberge pour Marie de Nazareth. Le monde séculier ne s'embarrassait pas volontiers d'accommodations pour ce qui témoigne contre lui. L'esprit contemporain est-il davantage disposé à fournir un logement à Dieu ? Sommes nous plus pressés par nos affaires de mortels que par celles de notre Père Céleste ? Davantage pris par le prochain élément urgent de nos agendas personnels que par la volonté de Celui Qui est la Vie de toute Vie ?
Parce qu'il n'y avait pas de chambre dans la Rome gouvernée par César pour le Christianisme nouveau-né, les croyants se rencontraient dans les catacombes pour nourrir leur jeune foi, même lorsque les grottes des rochers de Bethléem devinrent la chambre de délivrance pour l'Individualité dont le corps physique, trente trois ans plus tard, dut être la grotte en laquelle l'Esprit Christ naquit. Bien que le monde de César, alimenté par des pouvoirs démoniaques, résiste toujours, le Christ naîtra dans l'âme sanctifiée, et à la fois l'innocent et le sage le verrons et saurons que Dieu est venu sur Terre et que le Royaume des Cieux est toujours à portée de main pour ceux qui le cherchent, bien que le règne de l'orgueil, du lucre et de la peur (Hérode) massacre des milliers de pures opportunités pour le bien potentiel.
Il y a un parallélisme topographique frappant entre les circonstances de la naissance de Jésus et la mort de Jésus. Alors que la tombe dans le rocher du Mont Sion, acquise puis offerte par Joseph d'Arimathie pour recevoir le corps de Jésus, était, en effet, la matrice de la naissance planétaire, la grotte rocheuse sous Bethléem, connue et utilisée par les Bergers, fut le lieu de naissance pour l'Individualité dont la vie entière fut une préparation à cet événement. En tant que climax cosmique pour le Mystère du Golgotha, le tremblement de terre au Vendredi Saint, commençant au moment du dernier soupir du Christ, réouvrit une fissure à travers laquelle la Terre plus tard prit en elle-même profondément l'Hôte qui lui fut administré, même lorsque le sang versé de Jésus Christ servit de moyen à l'esprit Christ pour entrer dans la Terre afin de sanctifier l'enfer et réveiller les morts.
Traditionnellement, douze jours après la Nativité, trois Mages, en tant que représentants de la sagesse des anciens Temples, vinrent là où l'étoile brillait et offrirent de l'or, de l'encens, et de la myrrhe, symbolisant l'homme ancien dans le corps, l'âme et l'esprit, en anticipation de leur propre régénération ou 'en-Christ-ment'. A la fin de la vie terrestre du Christ, Nicodème, un représentant des anciens Mystères (car les Pharisiens étaient une école ésotérique, en dépit de son état de dégénérescence) offre à nouveau de la myrrhe comme le fit auparavant le troisième roi mage.
Emil Bock, un auteur anthroposophique, à la tête d'un mouvement pour le renouveau religieux connu comme Communauté Chrétienne, observe que "à travers l'ancien processus d'embaumement, Nicodème paie son dernier tribut à l'Esprit Saturnien du passé primitif qu'il a servi en tant que leader des Juifs.
Il aide de cette façon à briser le 'sortilège' jeté sur l'humanité par la vieillesse et la mort.
Le corps de Jésus Christ est véritablement né dans la terre. En tant que corps et sang il est eucharistie pour la transformation de la terre par un processus qui peut être appelé homéopathie planétaire. Dans un sens, Pâques, ou plus exactement, le Vendredi Saint, est le 'Christ-mas', (la naissance du Christ) en qui Christ, à travers le sang transmuté du corps de Jésus, entre dans la Terre entière et la vitalise, devenant son Esprit à demeure. Ainsi le Vendredi Saint célèbre la naissance de l'Esprit Christ dans le corps de la Terre.
Dans ce contexte il y a un autre temps particulièrement significatif qui commémore une intervention et une connexion entre la Sainte Nuit et le Vendredi Saint, un temps que l'Eglise primitive originale célébrait comme naissance du Christ, sentant intuitivement la réalité supra sensible qu'il signifiait. Christmas dans les premiers siècles de l'ère Chrétienne était célébré le 6 janvier, une date appelée à présent Epiphanie, qui est supposée commémorer le temps où les trois Rois Initiés ou Hommes Sages arrivèrent à Bethléem pour honorer le "Sauveur du Monde". Il est appelé Epiphanie parce que la présence des Mages fut une démonstration ou un témoignage public que Jésus était le Messie, l'Oint. (Techniquement, les enseignements Rosicruciens Le désignent en tant que Porteur du Christ).
En outre, le 6 janvier était aussi considéré traditionnellement comme la date où Jésus fut baptisé par Jean dans le Jourdain et reçut l'Esprit Christ, un naissance prophétisée dans le Psaume 2:7, où, au moment où les Cieux sont ouverts, le Dieu-Père exprime Sa volonté d'amour, "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, ce jour je l'ai engendré". Paul cite les mêmes mots dans les Actes (13:33), dans une référence voilée, et deux fois dans sa lettre aux Hébreux (1:5 et 5:5), montrant sa compréhension de ce mystère du Baptême du Jourdain.
Sur une autre niveau, Christ-mas, véritablement Christ-mas Eve (veille de Noël), célèbre le jour de naissance de la Terre. Mais il est plus que cela. Il est véritablement un jour de re-naissance. Il pourrait être mieux encore appelé le temps du réveil planétaire, car le rayon spirituel du Soleil est plus puissant au nadir de son sentier physique. A ce moment l'impulsion spirituelle rajeunit la vie descendante sur la Terre, dont l'effet est né à la lumière du jour à l'équinoxe de printemps.
Nous pouvons par conséquent distinguer quatre niveaux de naissance commémorés par Christ-mas : un renouveau des forces de vie planétaire, la naissance de l'être humain Jésus, la naissance de l'entrée de Christ dans le corps de Jésus, le 6 janvier, et une naissance mystique.
Le Christianisme ésotérique est véritablement un évangile, véritablement une Bonne Nouvelle, car il est capable de répondre à la question frustrée et impatiente posée par tant de nombreuses personnes qui ne connaissent seulement que les principes d'un Christianisme dogmatique et, par observance à Christ-mas demandent, "Que signifie cela pour moi" ?
Que le Sauveur du Monde soit né à ce moment de l'année il y a quasiment deux mille ans est une glorieuse nouvelle. Mais beaucoup, peut-être égoïstement, veulent davantage. Et ils l'ont. Ce que signifie Christ-mas est ce que l'Apôtre Paul dit dans un autre contexte—"Christ en toi, l'espoir de gloire". La gloire des anges qui resplendit sur les bergers de ce jour est destinée à glorifier chaque personne, car Jésus fut le "premier fruit" d'une moisson comprenant éventuellement toute l'humanité qui choisit volontairement cette destinée. Ecoutons le prêtre/poète Angélus Silésius :
Voici : dans la nuit silencieuse un Enfant est né,
Et tout est apporté à nouveau, qui était perdu ou abandonné.
Puisses- tu par ton Ame, O homme, devenir une nuit silencieuse,
Dieu naîtrait en toi et ferait toutes choses justes.
Lorsque le temps et l'espace seront reliés par le désir et la compréhension, les événements historiques de la Nativité et du Baptême deviendront des réalités personnelles. En fait, l'esprit en évolution demandera cela, priera pour cela, et même insistera sur cela. Et Dieu veut qu'il en soit ainsi. Angélus Silésius sait ceci et l'avait décrit de plusieurs manières, plus familièrement dans ce couplet souvent cité :
Bien que le Christ à Bethléem soit né il y a un millier d'années,
S'il ne naît en toi, ton âme sera abandonnée..
De façon similaire,
Que cela m'apporte t-il, si Gabriel salue la Vierge,
A moins qu'il ne m'apporte les mêmes nouvelles ?
Dans un exemple plus étendu, le poète écrit :
Puissai-je découvrir mon but final et la source primale,
Je dois me retrouver en Dieu et Dieu en moi,
Devenant ce qu'Il est : une splendeur à l'intérieur de Sa splendeur
Un monde à l'intérieur de Son monde, fait divin par Dieu.
Dans une autre paire de couplets, il écrit :
Ici repose le précieux Enfant : premier fruit de la matrice Vierge,
Délice et joie des Anges, richesse et don des hommes.
Puisse t-il être ton sauveur et t'élever vers Dieu,
Alors, homme, reste près de la mangeoire et fais-en ta demeure.
Encore un autre couplet nous défie :
Allons! Où cours-tu ? Sache que les cieux sont en toi;
Regarde toi car Dieu est partout, tu ne verras jamais Son Visage.
Finalement, ce couplet audacieux et espiègle :
L'âme qui est virginale et ne conçoit rien que Dieu,
Peut être enceinte de Dieu aussi souvent qu'il lui plaît.
Le moment de l'année où Christ-mas est célébré est instructif, car Christ renaît annuellement à la Terre tout comme, historiquement, Christ est né dans un corps humain—lorsqu'il approcha d'une étape de pétrification (rigor mortis) spirituelle.
Lorsqu'il y a la plus grande obscurité dans l'hémisphère Nord, alors l'impulsion de la vie nouvelle atteint sa puissance maximale. Ainsi furent incarnées la Lumière et la Vie du Christ en Jésus quand l'humanité était descendue à l'état grave proche de l'extinction spirituelle.
La naissance du Christ en tant que Fils de Dieu dans un corps humain rend possible la renaissance de l'âme humaine. Nicodème, en tant que maître des anciens Mystères, savait que les mondes célestes existent et en induisant une condition extatique, le candidat pouvait acquérir une vision de ces mondes. Mais Nicodème n'était pas familiarisé avec la seconde naissance, la naissance en esprit, par laquelle l'âme se sépare du corps physique lorsque sa période de gestation dévotionnelle et spirituelle l'a amené à son terme et peut alors exister consciencieusement par elle-même dans les mondes supra sensibles. C 'est la mort du Christ aux mondes de l'esprit et Son œuvre sur et dans la Terre qui a donné à l'humanité l'impulsion pour naître consciemment dans ces mêmes mondes célestes.
Que le soir du 24 décembre soit la plus sainte nuit de l'année est expliqué astrologiquement par le fait qu'entre vingt heures et vingt deux heures sous toutes les latitudes au-dessus de l'équateur, le céleste signe de la Vierge—l'immaculée Madone, la Mère céleste du Christ, non d'un Christ mais de nombreux—s'élève à l'est. C'est sous la sublime influence de cette Hiérarchie d'Esprits stellaires que l'Immaculée Conception a pris place trois mois plus tôt en Septembre, comme une vague de lumière du Christ solaire et la vie fut concentrée sur la Terre. Graduellement cette lumière a pénétré plus profondément jusqu'à ce que le moment critique soit atteint à la veille de Noël, la plus longue et la plus sombre nuit de l'année, lorsqu'une impulsion de Vie cosmique naisse mystiquement qui imprègne et fertilise la Terre comme la base pour la vie terrestre. Donc l'humeur festive qui s'établit durant la saison de l'Avent alors que le Soleil transite dans le Sagittaire gouverné par Jupiter atteint son zénith à Noël puisque le cadeau de l'Enfant Christ solaire est donné à cette planète et à son humanité, le don de l'amour et de la lumière divins accompagné par la joie attendant naturellement ce Don de Soi cosmique.
Ce flux de vie divine commence alors à œuvrer lui-même à l'extérieur du centre de la Terre jusqu'à ce qu'à Pâques, le premier Dimanche après la Pleine Lune de la Pessah, l'impulsion d'amour et de vie soit visible à la périphérie de la Terre comme une éruption de croissance d'une source nouvelle, de floraison des champs, de chants d'oiseaux, et une atmosphère chargée de vitalité et d'espérance vigoureuse.
Lors de cette Sainte Nuit les vibrations spirituelles émanant du soleil sont plus fortes. Par conséquent, comme le relate Max Heindel, à ce moment de l'année il était de coutume à l'ère pré-Chrétienne, de prendre des néophytes dans les temples où "ils entraient sous la guidance d'hommes sages et étaient instruits pour quitter leurs corps par un acte de volonté. La terre alors devenait transparente à leur regard et ils voyaient derrière elle le soleil à minuit—l'étoile brillante. Non, bien sûr, le soleil physique, mais le soleil spirituel qui est la véritable étoile-Christ, car le Christ cosmique est le plus haut Initié parmi les esprits solaires, les Archanges" (Q & R vol 1, page 192).
La Sainte Nuit est une tradition vénérable universellement vénérée parce qu'elle dépeint l'intuition humaine d'un fait astronomique : Les Sauveurs du Monde naissent d'une Vierge immaculée au moment où l'obscurité est la plus grande parmi l'humanité. Et la vérité cosmique a sa contrepartie mystique. Ainsi, la Vierge immaculée, c'est à dire, l'âme purifiée :
1/ se tient sur la Lune, ou a amené la nature émotionnelle et inférieure sous le contrôle total de la volonté spiritualisée
2/ est vêtue du soleil, ou a amené à la naissance son Enfant Soleil, l'Ego Christ
3/ est couronnée d'un diadème d'étoiles, qui symbolisent les influences bienveillantes des pouvoirs célestes tels qu'ils se manifestent véritablement dans le halo de gloire autour de la tête de celui qui exprime leurs énergies.
Cette vision est décrite dans la Révélation (12:1) :
"Et là apparut une grande merveille dans le ciel; une femme vêtue du soleil, et la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de douze étoiles". Cette vision a ses parallèles pré-Chrétiens : la déesse Egyptienne Isis sur son croissant de lune maternant son divin bébé Horus; Astarté, la Dame immaculée de Babylone tient son bébé Tammuz et porte une couronne de sept étoiles planétaires ; la déesse Hindoue Devaki est sur son trône de lune tenant l'enfant Krishna.
Dans l'iconographie Chrétienne, la Vierge Marie, montrée dans la splendeur de son Assomption, porte l'Enfant Christ en se tenant sur la lune. Elle revêtue d'une nuée solaire d'anges et couronnée d'un diadème de douze étoiles zodiacales. C'est une vision convaincante qui incite le poète à écrire :
La Vierge je dois être et porter Dieu devant moi,
Puissai-je toujours assuré de la divine félicité.
La personne matérielle regarde l'écriture cosmique et demande, "Que dois-je faire de ceci" ? Le mystique répond, "Fais le tien". Ainsi Angélus Silésius dit :
Pourquoi es-tu perdu en pensée ? La femme dans le Soleil
Qui se tient sur la Lune, doit d'abord devenir ton âme.
Comme pour la véritable naissance de Jésus, la voyante Catholique stigmatisée Anne Catherine Emmerich a donné cette description mémorable de ce qu'elle vit dans la grotte (La vie de Jésus Christ, vol 1).
"Marie était agenouillée sur sa couche, en prière, son dos vers Joseph, son visage vers l'est. Il voyait la grotte remplie de lumière qui se déversait de Marie, car elle était entièrement enveloppée comme par des flammes. C'était comme s'il était Moïse regardant le buisson ardent. Il se prosterna sur le sol, en prière, et ne regarda plus en arrière. La gloire autour de Marie devenait de plus en plus brillante, les lampes que Joseph avait allumées ne pouvaient plus être discernées. Marie agenouillée, sa robe blanche flottante s'étendait devant elle. A la douzième heure, sa prière devint extatique, et je la vis s'élever si loin au-dessus du sol qu'on pouvait le voir sous elle. Ses mains étaient croisées sur sa poitrine, et la lumière autour d'elle devint encore plus resplendissante. Je ne voyais plus le toit de la grotte. Au-dessus de Marie s'étendait un sentier de lumière vers les cieux en lequel il semblait qu'une lumière venait d'une autre, comme si une forme se dissolvait en une autre, et de ces différentes sphères de lumière d'autres formes célestes jaillissaient.
Marie continuait à prier, ses yeux baissés vers le sol. A ce moment elle donna naissance à l'enfant Jésus. Je Le vis comme une enfant minuscule et resplendissant, étendu sur la couverture à ses genoux, et de loin plus brillant que tout autre brillance. Il semblait grandir devant mes yeux. Mais éblouie par l'éclat et la brillance de la lumière, je ne sais pas si je voyais réellement cela ou comment je le voyais.
Même la nature inanimée semblait se mouvoir. Les pierres du sol rocheux et les murs de la grotte étaient étincelants et scintillants, comme dans une impulsion de vie".
Les incidents de la naissance de l'Enfant Christ tels que ceux rapportés par Luc deviennent peu à peu clairs à l'aspirant spirituel dans leur signification ésotérique. Il sait, pour citer Corinne Heline (Mystères du Christos), "que l'œuvre suprême de sa vie a été d'ouvrir la porte de l'auberge, pour préparer une chambre pour le Christ, et de transformer la mangeoire en un berceau de lumière. Il sait que ce "berceau" est le troisième ventricule dans le cerveau qui est entouré par les forces radiantes des glandes pituitaire et pinéale éveillées, figurées symboliquement en Marie et Joseph respectivement". Marie, en anatomie occulte, désigne le courant féminin qui a son siège dans le cœur, et Joseph signifie le courant masculin dont le siège est dans la tête.
L'union harmonieuse de ces deux courants sur n'importe quel plan se manifeste dans la naissance ou un troisième élément, l'éveil d'un nouveau pouvoir, le pouvoir de volonté. En réponse à une telle sainte naissance les anges encerclèrent la terre des humains et chantèrent "Gloire à Dieu au plus haut des cieux; sur terre, paix aux hommes de bonne volonté". Cette prière angélique est pour la paix à l'intérieur du temple-corps de l'homme et pour la volonté du bien dans toutes les facettes de sa vie.
S'étendant sur l'interprétation mystique de la Sainte Nuit, Corinne Heline écrit ailleurs :
"La Sainte Naissance se réfère au principe Christ s'éveillant à l'intérieur de l'homme. Lorsque cette nouvelle naissance prend place dans un individu, un formidable pouvoir nouveau émane de son esprit et un plus grand amour irradie de son cœur. Les valeurs humaines sont largement inversées. Les intérêts de la personne ordinaire sont centrés sur le côté objectif de la vie. Sous l'effet de l'éveil du Christ intérieur, les intérêts se focalisent premièrement sur le côté subjectif. Puis on comprend mieux la véritable signification des paroles de Paul, "Les choses qui sont vues sont temporelles; mais les choses qui ne sont pas visibles sont éternelles".
Il y a deux mille ans le Dieu qui est Amour prit forme humaine pour qu'à la fois la Terre et son humanité puissent être réclamés par leur Créateur. Le fardeau de ce sacrifice, la magnitude de ce cadeau que commémore Christ-mas, est magnifiquement exprimé dans le poème anonyme "L'Esprit demeurant sur Terre".
Rayon du Dieu Soleil, par lequel un puissant pouvoir
Est né sur Terre à travers l'espace, nous venons vers Toi,
Pour que nous puissions apprendre le secret d'un amour
Qui choisit la souffrance, lorsqu'il pourrait être libre.
O grand Esprit Solaire, entravé dans la terre,
Tu souffres—ses étroites limites t'emprisonnent.
Tu cherches des canaux humains pour Ton amour;
Tu demandes des mains humaines pour Te libérer.
Tu déverses Ta vie et Ton amour pour l'homme,
Pour que l'homme puisse apprendre à se donner lui-même à Toi,
Pour être un canal humain pour Ton amour,
A travers lequel le pouvoir coulera pour Te libérer.
O Christ, Ton amour trouve écho dans nos cœurs.
Nos mains voudraient soulever le fardeau que Tu portes.
Nous nous offrons nous-mêmes, canaux pour Ton amour;
Nous nous offrons nous-mêmes, pour que Tu puisses être libre.
Finalement, alors, Christ-mas concerne le don, le don de soi, la conception et la naissance des formes de don plus élevées, plus saintes, plus puissantes. Les objets matériels sont valables au point qu'ils transmettent le donneur avec le don. Le cadeau récurrent du Christ à l'humanité est la vie elle-même, rendue possible par le sacrifice de Sa personne. Il offre cette vie pour que nous puissions nous éveiller à une plus grande merveille et rendre grâce pour l'amour incommensurable du père tel qu'il est déversé dans la création à travers Son Fils, dont le corps est le soleil radieux, donneur de vie. Il donne cette vie pour que nous puissions vivre mieux, aimer plus profondément, partager plus pleinement dans la destinée que Dieu a voulue pour nous en tant qu'enfants de Sa divine nature.
Puissions nous chacun connaître de plus en plus cette lumière et cet amour Christ en nous donnant nous-mêmes à la vie dans l'esprit de paix et dans la réserve de bonne volonté que Dieu nous donne sans cesse et sans mesure.
RAYS NOVEMBRE DECEMBRE 1997 C.W.
Traduction Chantal Duros