POURQUOI TRAVAILLER
Un des avantages du travail, que l'on en aime ou non la pensée, est l'association qu'il apporte avec la coopération. Les efforts désintéressés de l'humanité, travaillant ensemble dans une cause commune, crée un dessein unificateur qui lie ensemble l'humanité comme d'autres choses peuvent le faire.
Ce que nous sommes habitués à regarder comme nuisances—les sans abris demandant l'aumône, les complaintes continues des relations, les lettres importunes des étrangers—peuvent être des opportunités d'utilité. Nous devrions nous rappeler qu'une bénédiction refusée nous appauvrit plus que ne le fait le demandeur. Le service aux autres est un champ de labeur où il n'y a jamais de chômage. Comme Elizabeth Barrett Browning l'observait exactement et admirablement :
Un homme pauvre servi par toi te rendra riche;
Un homme malade aidé par toi de rendra fort;
Tu as été servi toi-même par chaque bienfait
Du service que tu as rendu.
Le plus subtil service que nous pouvons donner à quelques gens est de focaliser leur attention sur quelque chose d'extérieur à eux-mêmes; élever leur vision du bout de leur nez vers les hauteurs des vérités éternelles; dégager leurs esprits de leurs problèmes futiles, et diriger leurs énergies et leurs aptitudes vers la résolution des problèmes des autres; élargir leur horizon au-delà des obstacles temporaires vers la perspective d'opportunités en or.
Apprenons à penser en termes de besoins des autres. Aidons les gens à réaliser leurs rêves—après avoir trouvé quels sont leurs rêves. Ce que beaucoup de gens ont besoin, c'est quelqu'un pour écouter de façon compréhensive ce qu'ils disent à propos de ce qu'ils veulent faire. Lorsque nous pensons aux autres gens et à leurs intérêts et à leur bien-être, nous créons un aimant pour nous-mêmes qui attire à nous les bonnes choses de l'Esprit. Puisque nous sommes pour eux une source d'approvisionnement, elles oeuvreront avec puissance et force pour nous rendre capables de continuer à être cette source.
Trop peu de gens pensent des petites choses qu'elles donnent de la joie aux autres. A chaque fois que nous avons une pensée agréable sur une personne non présente, ou souhaitons féliciter quelqu'un, pourquoi ne pas poster un petit mot, envoyer un mail, ou téléphoner ? Chaque personne que nous rencontrons est affamée d'amitié, et en répondant à cette faim nous apportons une réelle contribution au bien-être du monde. Nous pouvons même devenir leaders dans notre communauté par des actes amicaux qui allègent la solitude humaine, élargissant ainsi notre étendue pour poursuivre le progrès de toute l'humanité.
Dans l'histoire de "Alice au Pays des merveilles", il nous est raconté que Alice ne pouvait pas régler sa taille. Un instant sa tête touchait le plafond, le suivant son menton touchait ses boucles de chaussures. Une chenille qui arrivait, pour s'asseoir sur un champignon lui dit de grignoter un côté du champignon pour grandir et l'autre côté pour rapetisser; mais le champignon n'a pas de côtés puisqu'il est rond.
Ceci nous enseigne que la vie ne peut pas être complètement compartimentée car elle est tout d'une pièce.
Les gens sages ne se soucient pas si certaines tâches qu'ils ont menées croissaient en monotonie. Ils varient simplement leur régime en participant à l'autre face du champignon, sachant que rien n'a été abandonné qu'ils ne retrouveront avec joie la saison venue. Ils sont gaiement résignés aux vacances ou au transfert d'activité.
Robert Louis Stevenson parle de gens "liés" à la vie dans un sac que personne ne peut dénouer. Il n'y a pas beaucoup de tels sacs que le service aimant ne puisse ouvrir, mais le service de cette sorte n'est pas aisé. Nous devons nous attendre à partager à la fois les peines et les joies de notre prochain. Bien qu'il y ait de nombreuses fois où nous ne pouvons trouver l'aide, il est rare que nous ne puissions la donner. C'est un fait accepté qu'il n'y a pas de meilleure échappée de la préoccupation de soi morbide que le service aux autres. Ainsi le courant de la vie continue de couler librement; il y a peu de chance pour que se forment des mares repoussantes d'auto pitié, de ressentiment, et de découragement. L'orgueil de soi, les sentiments blessants, les envies, et les jalousies ne peuvent trouver aucun logement dans une vie saine.
Vous rappelez-vous comment Robinson Crusöe vous a fasciné dans votre jeunesse ? C'était excitant de lire l'histoire d'un homme qui vivait tout seul sur une île. Mais ce n'était probablement pas aussi excitant pour Robinson lui-même. Il était en danger de perdre la parole et son esprit jusqu'à ce qu'il sauva la vie d'un homme appelé Vendredi. Ce ne fut que lorsque Vendredi arriva avec sa force que le lourd canot put être poussé dans l'eau. Robinson Crusöe avait rencontré de nombreux hommes noirs au cours de ses voyages, mais il ne s'était jamais fait d'amis parmi eux jusqu'à ce qu'il travaille avec l'un d'eux.
Lorsque Napoléon fut exilé à Saint Hélène, une femme noble vint le visiter. Lorsqu'il fut sur le point de la conduire dans l'escalier étroit, il aperçut un indigène chancelant sous un lourd fardeau de bois de chauffage. La dame vit également le travailleur, mais se tourna pour monter les marches. Napoléon l'arrêta en lui prenant le bras et l'attirant hors du chemin, disant, "Madame respectez le fardeau". Et le travailleur continua sans une pause.
Sommes-nous respectueux du fardeau ? Le volte-face vers l'individualisme peut servir un but défini dans l'évolution de l'homme, mais il n'ira pas plus loin si c'est au détriment de la croissance de l'altruisme et de l'universalisme. Trop de gens délèguent le soin de leurs enfants aux autres, déplaçant les personnes âgées et les infirmes de leur foyer vers des institutions, esquivant toute obligation qui puisse interférer avec leur liberté égoïste et leur confort physique. Nous nous attelons nous-mêmes au travail du monde de manière maladroite et non naturelle. Nous refusons de respecter les fardeaux de la vie, et ainsi ces fardeaux refuseront un jour, peut-être dans une vie future, de nous respecter.
La centralisation sur soi prend deux formes—penser trop de bien de soi ou autrement penser trop de mal. Les psychiatres déclarent qu'il est plus difficile de soigner cette dernière tendance que la première. Les personnes affligées d'un fort sens d'infériorité sont vulnérables à chaque parole négligente, sensibles aux blessures involontaires, remplies de petits préjugés. Au lieu d'accepter avec une indifférence décontractée le "donné pour un rendu" des contacts quotidiens et créditer les gens des bons motifs qu'ils ont d'habitude, ces personnes négatives se retirent en elles-mêmes et entretiennent leurs griefs. Et lorsqu'elles sont arrivées au point de se réjouir de leurs chagrins et d'aimer en parler, elles deviennent névrotiques; et les névrotiques ne sont pas très utiles à l'accomplissement de l'œuvre du monde.
Portons en nous ces paroles de Max Heindel : " Nous nous tenons prêts à présent pour le très proche Age du Verseau, avec son grand développement intellectuel et spirituel.
Ceci requiert un éveil du corps vital dormant, dont le mot clef est répétition. La routine de notre travail quotidien nous fournit ceci. Si nous sommes rebelles, cela occasionne la monotonie et retarde le progrès. Mais si nous levons la pâte de notre travail, nous avancerons nous-mêmes grandement dans l'évolution et récolterons la récompense de contentement.
RAYS MARS AVRIL 2002 CONSTANCE WISON
Traduction Chantal Duros