QUE CET ESPRIT SOIT EN VOUS

 

 

La lecture texte du Service du Temple lu six nuits par semaine dans la Chapelle du Rosicrucian Fellowship, cite un passage de la lettre de Paul aux Philippiens (2 :5,7,8), comme importante pour la méditation. Les mots sont :

 

Laissez  être en vous cet esprit qui fut aussi celui du Christ Jésus, qui s’oublia lui-même, et prit la condition de serviteur et devint semblable aux hommes. Et étant devenu homme, il se rabaissa lui-même,  et se montra obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort sur la croix.

 

Le mot clef de ce passage est "esprit". Si nous adoptons cet état d’esprit, nous sommes capables consciemment de suivre le Christ, nous pouvons connaître Son chemin et discerner la Vérité qu’Il présente en Sa personne parce qu’Il est aussi la Lumière qui illumine le chemin en dehors de nos personnalités aux sens verrouillés.

La lettre de Paul contient une clause qui a été omise de ce texte du service du Temple, mots que nous devons bien nous rappeler—que Christ, "qui, étant dans la forme de Dieu, ne la dérobait pas pour être égal avec Dieu". L’édition révisée de la Bible Catholique Reims-Challoner  est plus vigoureuse : "Bien qu’il soit Dieu par nature, (Jésus Christ) il n’a pas considéré comme une proie à arracher d’être égal à dieu, mais se dépouillant de lui-même, prenant la nature d’un esclave, et étant semblable aux hommes".  (2 :5,7).

 

Le Christ prit sur Lui-même de divinité pour devenir humain et servir l’humanité. Quel sorte d’esprit ceci peut-il être ? Un esprit Divin, dont la nature divine est réfléchie dans  la capacité de donner ce qu’il est, de l’aimer, pour que le pauvre en esprit et le pur de cœur puisse le recevoir et devenir comme son Donateur.

La possession d’un esprit intérieur est un attribut typiquement humain. Il distingue l’homme de ses plus jeunes frères, les animaux. Tous deux ont des cerveaux physiques. Mais alors que l’intelligence animale réside dans l’Esprit Groupe, un être archangélique qui transmet comme une impulsion instinctive dans l’animal sous sa charge, l’esprit est inhérent à l’homme tel une conscience et faculté fonctionnant indépendamment pour être utilisé en tant que désir, volonté et la raison, pour que l’esprit donne l’ordre. La raison n’est rien d’autre que la sagesse d’instinct devenu consciente.

L’univers de l’esprit naissant de l’homme, accordé à l’Epoque Atlantéenne, fut un aimant pour les autres êtres spirituels qui voyaient en cette faculté une ressource qui pouvait servir leurs propres desseins, beaucoup dans  la manière dont les Esprits Groupes influencent les vies des animaux. A la fois deux Lucifers angéliques et les Esprits Ahrimaniens, une faction rebelle des Seigneurs du Mental, à la quête d’une dimension mentale pure pour avoir le contrôle des émotions, de la volonté humaines, et pensant lui-même, se manifestant en égoïsme et matérialisme, respectivement. Paul se réfère à ces manipulations mentales en tant que "principautés", un terme décrivant les Seigneurs du Mental, et "méchancetés  en hautes places", faisant allusion aux Lucifers

Idéalement, le mental sert le dessein de permettre à humanité de participer librement (consciemment) à la création en développement de Dieu, en individualisant Son propre esprit, le JE SUIS qui caractérise l’Etre  Christ. Seul un esprit conscient autonome peut dire "Je suis". C’est à dire, un Ego doit avoir un esprit pour connaître lui-même. La connaissance est fondée sur la pensée. La pensée est la capacité d’associer conceptuellement les objets, ou le non-Je, avec les sujets, le Je, le penseur.

Il est possible de penser sans être conscient que l’on pense. Plus l’inconscience détermine l’action, moins l’être est libre. Les animaux ne sont pas libres, dans un sens, bien que les espèces plus domestiquées s’approchent du seuil humain.

Lucifer commence à rencontrer des difficultés lorsque l’humain pensant  devient hautement subjectif et centré sur lui, tendant vers la grandeur, la fantaisie, l’irrationalité, et l’émotivité passionnée, spécialement la colère. Les desseins d’Ahriman sont servis quand l’humain pensant est abstrait et sans âme, mécanique, exclusivement fonctionnel, et limité par les sens.

 

L’esprit que Christ a apporté aux véhicules de Jésus fut sanctifié dans une compréhension de Dieu pour Ses enfants humains. Cette volonté fut  et est que les humains re-connaissent l’image et la ressemblance dans lesquelles ils ont été créés  pour qu’ils puissent réellement se connaître eux-mêmes et atteindre la réalisation consciente du dieu à l’intérieur de leurs êtres individuels en tant que membre intégral de l’Etre cosmique Dieu.

Avec l’esprit les humains peuvent participer en création sciemment, en collaboration. La connaissance ne modifie pas l’essence d’une chose. Plutôt, elle est une forme d’amour, de rapprochement, une vision profonde de la chose. Elle concerne le comment, le pourquoi des choses. Elle nous amène en conversation avec l’esprit de Dieu.

L’esprit discerne les dualités  et les distinctions. Il identifie le contenu  de l’idéalisation et de la création de Dieu. Comme une lumière visible  réfracte en vibrations plus basses les couleurs visibles, ainsi l’unité de dieu procède devant l’esprit Adamique en un festival de multiplicité du logos. L’intelligence  humaine idéale identifie  des formes avec des noms qui coordonnent leur note clef vibratoire. L’esprit peut retourner vers Dieu par la reconnaissance de l’unité dans laquelle tout subsiste. La véritable compréhension synthétique, pourtant, est réellement la zone et le pouvoir d’intuition, qui saisit l’intégrité vivante de la création, une création que l ‘Esprit Saint manifeste en myriades de facettes et d’activités.

 

Si Christ n’était pas né dans la conscience humaine, l’assimilation consciente de Dieu ne serait pas possible. Pour se préparer à cette nativité spirituelle, cet éveil dans l’esprit divin, le Chrétien est enjoint de faire un chemin direct dans le désert de sa conscience fourvoyée, dans le désert de son corps désir. (L’Evangile de Marc relate que la tentation du Christ après le Baptême fut simplement, il "fut avec des bêtes sauvages"). Jean le Baptiste exhortait ses contemporains à se repentir, une traduction erronée  du mot Grec metanoïa, qui est mieux compris comme un changement d’état d’esprit.

Alors que le Christ vidait Son esprit de divinité, nous devons apprendre régulièrement  à vider nos esprits d’images sensorielles et leurs impulsions dans nos âmes. Nous débarrassons la conscience des données pullulantes de condition profane pour qu’à travers l’esprit du Christ nous puissions participer en conscience divine. Paul nous enjoint, "ne soyez pas conformes au monde mais soyez transformés par le renouvellement de votre esprit, pour que vous puissiez prouver ce qui est bon et acceptable, et la parfaite volonté de Dieu"  (Rom. 12 :2). 

La volonté de Dieu ne peut pas être révélée si ce nettoyage de l’âme, par la rétrospection et la concentration, n’a pas été fait.

 

Le Christ a sacrifié non simplement un honneur mais un statut cosmique, une identité exaltée, pour être enterré dans  une nature humaine. Les humains sont appelés à repousser les attirances de l’honneur terrestre, les hiérarchies de  pouvoir insignifiant et les couronnes de lauréat  conférées par l’approbation publique instable, pour la véritable réussite spirituelle qui enrobe l’esprit de lumière.

Paul nous dit que nous avons l’esprit du Christ (I Cor. 2 :16). C’est un matériau impétueux—jusqu’à ce que nous nous rappelions que de l’Exalté il fut dit de façon dérisoire "Il sauve les autres ; Lui-même Il ne peut sa sauver" (Mat. 27 :42) ; c’est à dire, Lui-même Il ne voulait pas se sauver. Le Christ vint pour servir les autres, non Lui-même. Il est notre Maître. Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. Et le Maître dédie sa vie pour être un serviteur.  Y a t il un message ici ?

Un autre domaine du Service du Temple mentionné ci-dessus  répond à notre question : celui qui veut être le plus grand parmi vous, qu’il soit le servant de tous. Le chemin vers les hauteurs commence dans les profondeurs ; les plus grandes structures ont les plus profondes fondations. Quel est Celui qui monta mais aussi Celui qui descendit, même vers Hadès. Celui qui descend intentionnellement, qui est tient fermement sur sa base, dont le libre arbitre est à terre, qui est modeste et doux de cœur, un tel être est instruit par la substance physique elle-même, par l’eau sur le dos et la terre sur le ventre. Il connaît l’humilité. Il  se prive lui-même d’honneur ; il communie avec les pécheurs, il siège dans les places inférieures ; sa personne est sujette à la maltraitance. Esaïe a prédit un tel Etre. Il L’appelait un homme de douleurs, accoutumé au chagrin.

L’esprit Christ démontre une humilité parfaite que seul l’amour peut accomplir. Cet esprit fut planté dans l’humus de l’humanité. Que pousse t il de cette racine divine d’humanité ? L’arbre de la croix—la croix de la patience élevée, le noble travail de souffrance silencieuse, la prière incarnée pour l’expiation du monde, le signe du  pouvoir qui apparaissait à Constantin inscrit avec ces mots "Vaincre en ceci (signe)".

 

Quel trésor de haute volonté soutient cette humilité ! Seul celui qui connaît les grandes hauteurs peut être cet humble être. La volonté inclinée vers ce dessein élevé doit, en un sens, vouloir contre elle-même, doit servir une supérieure, la volonté du Père, en obéissant jusqu’à la mort, même une mort sur la croix.

Chaque chose que l’esprit peut capter en tant que remède pour la peine et l’adversité, toute pensée de réparation ou de soulagement—le recours à l’éloquence qui pouvait changer le verdict du tribunal du coupable en innocent et l’humeur de la foule de gens de l’exécration à l’exultation, l’invocation de l’assistance supra-naturelle—tout est rejeté par l’esprit du Christ obéissant à une volonté que Dieu n’avait pas demandée, mais que l’amour du Christ offrit librement pour servir le saint but du Père—qu’aucun de Ses enfants ne soit perdu—lequel dessein Son Fils, le Bon Pasteur, connaissait, honorait, et cherchait à accomplir.

 

L’esprit qui voulait et peut se mettre en Christ, l’esprit transformé renouvelé dans la conscience baptisée en esprit qui a enseigné des milliers  de martyrs joyeux, appartient réellement au monde de l’Esprit de Vie. Il n’est pas simplement l’esprit logique "Grec", qui voit les valeurs Chrétiennes comme absurdes parce qu’elles ne sont pas conditionnées par l’obtention des nécessités et  récompenses dans le monde physique. L’esprit qui active la conduite Chrétienne, malgré la rationalité superlative de Thomas d’Aquin et autres Docteurs de l’Eglise, semble gratuit et irrationnel pour l’humanité séculaire. L’esprit du Christ n’est pas de notre fabrication ; elle est d’un autre monde. Elle est un cadeau. Nous ne pensons pas nous-mêmes en elle—bien que nous puissions, et devons, penser nous-mêmes vers elle. Mais la conversion, le don, et l’essence de cet esprit sont la substance essentielle du Christ racheté sur nous  à travers l’Esprit Saint, Qui fut libéré par le pouvoir efficace du Mystère du Golgotha. C’est l’esprit universel qui déchira le voile du Temple devant le Saint des Saints, qui fit éclater les restrictions du légalisme mental et l’élitisme sacerdotal prévalant jusqu’à ce que le Christ devienne le Seigneur résidant de la Terre.

La grande résolution implicite dans l’obéissance Chrétienne, figurée de façon si claire dans la fixité austère de la Croix—qui peut être surmontée seulement en y montant—cette consécration transporte l’esprit humain vers la source de Lumière et de Vie, vers le Logos du prologue de St Jean. Mais cette lumière et cette Vie ne peuvent être voulues. Plutôt l’âme se soumet elle-même à la guidance de l’Esprit Saint, l’Esprit de Vérité travaillant dans l’esprit du chercheur Chrétien, dont la connaissance est foi, et dont la lumière est espoir.

La volonté engagée peut amener la conscience humaine au sommet de la montagne de l’aspiration, mais là elle doit marcher à part, elle doit se donner entièrement elle-même à ce qui n’est pas. Le sommet de la montagne peut être l’extrémité de l’endurance, le sommet de souffrance ou de sacrifice (comme lorsqu’il fut demandé à  Abraham d’offrir son Fils). Il peut être la montagne inversée de la désolation de l’âme, que l’obéissance refuse de quitter. Ici la lumière du Christ peut irradier. Ici l’Autre peut se transfigurer dans le pouvoir de ce Nom qui est au-dessus de chaque nom.

Dans le monde nous avons des épreuves. Cela est une certitude. Ceux qui sont dans le monde et de lui cherchent à éviter la souffrance à tout prix, ne savent qu’elle peut être la servante de la renaissance Chrétienne et du devenir Chrétien, dont le bienfait, selon la remarquable déclaration de Paul, est mêmes appliqué au Christ Jésus, Qui, "bien qu’il fut un Fils, apprenait encore l’obéissance par les choses qu’il a souffertes ; et étant fait parfait, il devint l’auteur du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent" (Héb.5 :8,9).

 

Nous pouvons dire que l’obéissance est demandée (1) lorsque nous sommes ignorants et avons besoin d’être dirigés pour notre sécurité et notre bien-être, comme quand des parents dirigent et disciplinent  leurs enfants ; (2) lorsqu’il nous est dit de faire quelque chose (souffrir, accepter, pardonner), dont le refus pourrait avoir de graves conséquences ; (3) lorsqu’une autorité supérieure le prescrit pour un bienfait que nous ne pouvons pas comprendre.

L’obéissance est pratiquée dans des formes petites ou grandes. Chaque fois que nous conformons nos actions  aux principes et plans proposés nous sommes obéissants. En faisant ce que nous prévoyons, nous sommes obéissants ; en éprouvant nos paroles faciles avec des actes difficiles, nous sommes obéissants ; en écoutant attentivement, parlant en vérité, étant ponctuel, en fait, quand tout ce que nous pensons, faisons et disons est dirigé vers le service du seigneur Christ (Cor.3 :24), nous pratiquons la sainte obéissance qui exprime la volonté de Dieu pour nous.

L’obéissance exotérique répond à des lois, des autorités, des  nécessités extérieures. L’obéissance ésotérique est la réponse de l’âme à la voix  intime silencieuse, à la conscience, aux incitations du Dieu intérieur. Dérivé du Latin signifiant ‘entendre’ (ob+audire), l’obéissance Chrétienne aspire à entendre le Verbe silencieux et à l’incarner.

L’obéissance est demandée à un serviteur, celui qui est en servitude. L’obéissance Chrétienne est librement donnée. Le service Chrétien est une servitude choisie. Paul fut un prisonnier du Christ non parce qu’il était dans les chaînes Romaines mais parce qu’il s’était soumis à l’amour pou Lui Qui est le libérateur de "ce corps de mort". Christ nous dit le but de notre obéissance : Soyez parfaits, même comme votre Père dans les cieux est parfait. Comment pouvons faire ceci ? En faisant toutes choses en Christ ; plus exactement, en faisant toutes choses comme si le Christ les faisait en nous, comme dans "que ferait le maître" ? Si nous ne savons pas, nous demandons à l’intérieur, car "personne ne peut poser une autre fondation que celle qui a été posée, à savoir Jésus Christ". (I Cor. 3 :11)

 

Dans son livre My Utmost for His Highest, Oswald Chambers écrit :"La règle d’or à suivre pour obtenir la compréhension spirituelle n’est pas une recherche intellectuelle, mais une recherche d’obéissance". Si une personne désire une connaissance et une pénétration de l’esprit de Jésus Christ, "elle peut seulement l’obtenir par l’obéissance. Si les choses spirituelles me semblent obscures et cachées, alors je peux être sûr qu’il y a un point de désobéissance quelque part dans ma vie. L’obscurité intellectuelle est le résultat de l’ignorance, mais l’obscurité spirituelle est le résultat de quelque chose à laquelle je n’ai pas l’intention d’obéir". C’est la fuite devant les actes demandés par les paroles de Jésus Christ qui fait "les imposteurs religieux". Si nous sommes rigoureusement honnêtes nous laisserons l’Esprit de Dieu dévoiler notre esprit de la justification de soi, notre justice de soi.

Si Jésus Christ Lui-même fut fait "parfait par les souffrances" (Heb. 2 :10), qui sommes-nous pour rejeter de telles opportunités. Cette sorte de loi supérieure, qui peut rendre nécessaire la souffrance dans la vie éternelle, se réfère au moment où il est dit, "Je mettrai mes lois dans leur esprit, et les graverai dans leur coeur" (Heb. 8 :10, 10 :16). Beaucoup d’athées et d’agnostiques sont intellectuellement hostiles à la religion parce qu’ils sont incapables de réconcilier l’existence de peine et de souffrance avec l’existence d’un Dieu aimant—ce n’est pas rationnel, disent-ils.    Ces esprits ignorent simplement, ou refusent d’admettre, tous les faits qui rationaliseraient leurs observations ; tels que la double loi de renaissance et de conséquence. Le moment venu, ils découvriront que la souffrance peut être un stimulateur bienveillant pour induire l’état d’esprit de Dieu, particulièrement lorsque d’autres démarches sont sans résultat.

 

Si l’esprit rationnel était obéissant, il serait ouvert, fut-il par défaut, aux premiers principes ; mais lorsqu’il est enfermé dans le monde physique, il est asservi aux causes et aux effets matériels. Il demande un saut plus grand dans le non quantifiable  l’incommensurable, la dimension Dieu, pour laquelle la foi est l’instrument infaillible qui calcule et mesure. Pour le relativiste "éclairé" l’idée que la vie est intelligente et unitaire sent trop  l’anthropomorphisme. Pourtant cette intuition confirme simplement l’homme en tant que créature de Dieu, fait à Son image. Si la créature homme est douée de raison, le Dieu Créateur doit être l’archétype de la raison. Ainsi est identifié l’Esprit Saint—l’Intermédiaire manifestant l’esprit de Dieu. La science matérielle préférerait une loi abstraite qui décrit la forme et le mouvement des phénomènes physiques, c’est à dire, dans un vide. Elle refuse par principe l’intelligence et l’intentionnalité cosmiques pour justifier l’univers physique.

Le terme "esprit" peut être utilisé comme synonyme pour intention, comme lorsque l’on "a une idée" de faire quelque chose. De peur que nous hésitions ou nous manquions d’objectif dans notre vocation de Chrétiens, Paule nous avertit : "Considérez celui qui a enduré contre lui-même une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point et n’ayez l’esprit découragé".(Héb. 12 :3). Fidèle à sa nature directe, Pierre est plus explicite : "Biens aimés, ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive :mais réjouissez-vous puisque vous prenez part aux souffrances du Christ" ; (I Pierre, 4 :12-13), car c’est la souffrance vers la vie immortelle. Dans la même lettre, Pierre insiste, " Puisque le Christ a souffert pour nous dans la chair, vous aussi armez-vous du même esprit"’4 :1)—l’esprit qui possède l’amour total de Dieu, les vertus Chrétiennes que Paul cite dans sa lettre aux Ephésiens (6 :11-17).

 

Si l’affliction et les difficultés tentent de nous éloigner de la foi en Christ, alors nous avons refusé l’esprit l’esprit de Christ, Qui vint dans le monde "pour rendre témoignage à la vérité" (Jean 18 :37). C’est l’homme spirituel, le Je, qui porte témoignage à la vérité qui est en Christ. L’esprit de Christ fut donné à Jésus et est donné à toute l’humanité. Et c’est l’humilité Divine qui nous permet de prendre Son joug sur nous, Lui qui est doux et humble de cœur.  Car Christ porte la surcharge de son fardeau. C’est pourquoi Son joug est aisé et Son fardeau léger.

L’esprit ésotérique dévore la littérature théosophique, les pénétrations mystiques, les vérités occultes. De temps en temps, il doit exister comme s’il ne connaissait rien, doit faire sans la consolation et la lumière de la philosophie, devenir ignorant pour Dieu.

 Il doit entrer dans l’espace intime où tout ce qu’il a est de se résoudre à enregistrer ce qu’il rencontre  avec bonne volonté et se tenir ferme dans la foi pour qu’il puisse marcher à travers toute adversité, toute obscurité physique. On peut et on doit faire ceci parce que l’esprit de Christ est déjà en place, a été donné à l’humanité,  programmant de cette façon Géthsémanie, le Golgotha, et le Dimanche de la Résurrection comme des expériences destinées à chaque individu fondé sur la foi Chrétienne.

La foi appartient à ce que nous pensons, ce que nous croyons. Elle est le précurseur de la connaissance. L’obéissance appartient à ce que nous faisons. La foi est morte sans les actes (Jacques 2 :17,20), ou plutôt, est "mort-née", car pour être fructueuse, la foi doit entrer en action. Ceci est éprouvé. La foi qui endure la tentation d’irrésolution, ce que Jacques appelle l’inconstance (1 :8), vient à la réalisation en action juste. Ceci demande la sainte obéissance, par laquelle on vient à connaître (Dieu) même comme on est connu (par Dieu).

 

En adoptant l’esprit du Christ nous nous tournons vers la vision unitaire, nous rendons l’œil conceptuel unique, pour que le corps spirituel tout entier soit plein de la Lumière qui est Dieu. L’esprit "déchu" est grouillant et pluraliste. Il est le Dieu en diaspora. Il est l’Osiris démembré. L’esprit du Christ est l’esprit centré dont le point focus est Dieu, comme dans "Moi et le Père sommes un". La parabole du Fils Prodigue relate la décision de l’esprit inférieur de retourner vers son archétype divin. L’affamé se nourrissant des épluchures des apparences matérielles provoque l’anémie spirituelle et l’amnésie spirituelle. Le moment venu, par la grâce de Dieu, l’Ego se souvient de son état divin et se tourne vers son essence intérieure, la Vie unique qui adombre toute forme. Le moment venu, chaque âme développée physiquement renonce à un sentiment misérable et chéri de séparation. Il disparaît jusqu’au zéro de la personnalité basée sur le corps, et ses biens matériels qui étayent l’illusion de la suffisance terrestre.

L’esprit du Christ est un compas qui nous pointe vers notre foyer spirituel. C’est la philosophie sacrée de l’évolution. L’esprit est donné pour lire la signature de Dieu dans toute création, pour discerner la présence du Dessus et du dessous. Il lit l’écriture stellaire qui nous informe  du plan de Dieu pour nous, qui est d’être réalisé en Soi comme un cosmos d’amour, pour connaître et montrer l’amour de Dieu qui est en Christ, par lequel nous nous connaîtrons en fin de compte nous-mêmes comme notre Père céleste nous connaît maintenant—en tant que Fils et Filles, rayons de Son Etre source d’Amour.

 

 

 

RAYS JUILLET AOUT 2000                               C.V

 

Traduction Chantal Duros