UN CREDO POUR NOTRE TEMPS
"Et ceux qui ne sont pas bien accueillis, lorsque vous quittez cette ville, qu'ils secouent la poussière de leurs pieds, en témoignage contre eux".
Que veut dire cette étrange instruction, donnée aux Douze lorsqu'ils furent envoyer prêcher et soigner ? Les disciples auraient-ils été sommés de faire quelque chose d'insensé et de stérile—exprimant comme il semble, uniquement une décision irritable de n'avoir rien de plus à faire avec cette ville inhospitalière ?
Dans les Evangiles les plus petits détails, si nous voulons les suivre soigneusement, nous mènent dans les mystères de l'évolution de la terre et de l'homme—et c'est ici le cas.
Si nous demandons ce qu'est la poussière, alors nous sommes confrontés avec le destin de la terre. Lorsque la vie et la forme s'en vont, la poussière reste. Chaque sorte de poussière provient de quelque chose qui un jour eut une structure et s'est effrité, ou s'est effacé, s'est usé ou dissout ou a été cassé. Tout comme les physiciens aujourd'hui décrivent l'entropie, la perte irréversible de complexité dans l'Univers, ainsi dans le langage de l'ancienne sagesse Poussière représente l'ultime désagrégation du monde, et en particulier le lieu d'habitation de l'homme, la terre.
Lorsque la terre était jeune, tous ses processus étaient plus vigoureux, sa structure plus puissante. L'âge de la terre est quelquefois grandement surestimé par les géologues, parce qu'il est admis que le processus—la formation de dépôts, par exemple—à toujours été à la même vitesse. Mais la terre, lorsque plus vivante, était plus plastique, comme les os d'un enfant.
Aujourd'hui, la terre est à son moyen âge de croissance. Mais pour le Chrétien qui commence à comprendre ce que Christ signifie pour la terre, c'est un réconfort. Et ceci était le "témoignage" des disciples à ceux qui ne voulaient pas entendre : si les Evangiles étaient rejetés, les hommes ne pourraient rien faire contre la détérioration de la terre. Sans Christ, l'homme et la terre seraient tenus captifs dans le processus qui laisse à la poussière . Avec Christ il serait possible d'accomplir une vie de l'âme assez forte pour ne pas être entraînés avec les substances effondrées, dans la désintégration; et plus tard, les êtres et les substances de la terre elles-mêmes trouveraient une nouvelle vie à travers Lui, et Son travail en l'homme.
Dans le but d'approcher le Christ, nous avons besoin de tourner nos cœurs, dans quelque mesure, vers la destinée générale de l'homme et de la terre—de nous élever nous-mêmes un peu de la personne, qui sollicite chacun de nous de façon si tenace. Dans des hôpitaux, n'importe où les hommes de différentes nations ou races se rencontrent dans un but commun—à chaque frontière, même entre peuples ou entre la vie et la mort, Christ est spécialement proche. Ainsi en est-il dans le Credo, la seconde phrase commence avec l'aide offerte par Christ, à travers laquelle il devient possible pour la terre de recevoir une vie nouvelle, et seulement après que ceci parle de Son être cosmique, Sa relation avec le Père. A travers nos pensées seules nous pouvons arriver à quelque chose comme la description de la Terre du Monde donnée dans la première phrase du Credo; bien que nous ayons besoin de l'expérience Chrétienne pour remplir le mot "Père" avec le juste contenu.
Mais pour la seconde phrase nous avons besoin d'un cœur sensible concerné par le destin de la terre que nous foulons des pieds, transformons de nos mains. Vieillit-elle comme nous vieillissons ?
Une des grandes tâches de notre temps est celle de trouver les justes desseins et utilisations pour la seconde moitié de la vie humaine. Mais quoique nous gaspillons les qualités de fin de vie, et comme d'une autre manière nous gaspillons les qualités de notre jeunesse, la difficulté réside réellement plus profond. Dans le cœur de l'homme comme il grandit en âge, le processus de mort de la terre est réfléchi et ne sait pas que faire à ce sujet. Mais ici est un travail en lui, tel une deuxième jeunesse, dont il a à apprendre le maintien et l'utilisation en confiance. La "seconde jeunesse" de la terre commença avec l'acte du Christ; Son incarnation, Sa mort et Sa résurrection.
Nous prenons part aux conséquences de ce renouvellement de la terre dans une certaine mesure sans aucun effort conscient de notre côté. Mais comme l'indiquent les Evangiles, par exemple dans la parabole des talents, si nous n'utilisons pas ce qui vient comme un don de grâce, nous le perdrons. Et en effet le nouveau Paradis apporté aux hommes par le Christ est pour la plus grande part devenue un pays perdu, dont la légende parle et dont les hommes rêvent, mais qu'ils ne cherchent plus longtemps à trouver avec un esprit pleinement éveillé.
Pour l'esprit d'aujourd'hui, influencé par le grand panorama de temps dispersé par les géologues et les historiens, il est devenu très difficile de croire que Dieu s'est révélé Lui-Même à un moment particulier de la phase récente à l'intérieur du processus cosmique entier que nous pensons comme une histoire humaine.
Mais pourquoi doit-il y avoir déclin et mort dans le monde ? Pourquoi doivent-ils être à l'œuvre parmi les créatures du Père ?
La mort et le mourant sont toujours des signes que quelque chose dans le monde n'est plus uni à son destin originel. Partout où Dieu était également et totalement en manifestation, il ne pouvait être de mort; mais il ne pouvait non plus être de liberté pour Ses créatures. Le dessein de toutes choses brillerait d'une éblouissante clarté de l'esprit de Dieu.
Pour que la liberté grandisse à l'intérieur de la création, les desseins de Dieu sont voilés. Un
grand héritage est consacré par le Père au royaume des créatures. Mais plus tôt ou plus tard, comme avec le Fils Prodigue, le désir s'éveille pour un retour vers le Père. L'homme, ayant gaspillé son héritage, l'éloignant de son vrai but, devient conscient de la Mort, qui est à la fois la conséquence du mauvais usage et un moyen de retour.
La liberté doit-elle alors s'éveiller seulement pour mourir ? La liberté de la créature serait vide s'il était impossible de trouver sur terre les desseins de Dieu. Ils sont apportés à l'homme par Christ en liberté, pour que la conscience propre de la terre ne puisse pas s'éveiller seulement pour se trouver vide et sombre, mais puisse être remplie.
Nous trouvons aussi le Christ en tant que Rédempteur du temps, à travers lequel les années ne sont pas juste une lente descente dans un monde gris mais peuvent fenêtre après fenêtre, laisser entrer la gloire de Dieu. Christ Lui-Même est un être venant au-delà du Temps. Sa naissance du Père est hors du temps, dans lequel il n'y a pas d'oubli; de Son héritage, rien n'est gaspillé. Et encore Il est libre, car Il est un avec la liberté du Père.
Sur ces choses la théologie à labouré à travers les siècles. Aujourd'hui il n'est plus si important de travailler sèchement à des concepts définis; nous avons besoin de développer un tableau imaginatif qui peut nous mener dans le royaume de la vision. Et bien que dans une forme conceptuelle, les mots du Credo nous mènent dans la direction d'un tel tableau. Dans la seconde phrase nous sommes menés en premier à considérer la part de Christ dans le destin de la Terre; et alors, élevant nos esprits de ce processus-temps vers l'éternel, à penser à Sa relation parfaite avec le Père. Parce que cette relation est parfaite, nous connaissons à travers Lui, plus sur le Père, que nous pourrions le faire d'une autre façon. Le Christ travaille continuellement comme le Révélateur des œuvres du Père; ou dans les mots de l'Evangile de Saint Jean : "Celui qui a vu le Père m'a vu".
Rays Mars / Avril 99 ADAM BITTLESTON
Traduction Chantal Duros