VERITE

 

DE L'INFORMATION A LA TRANSFORMATION

 

 

 

Ceux d'entre nous qui ont rencontré la sagesse de la philosophie Rosicrucienne telle que formulée par Max Heindel la considèrent comme étant une exposition élevée et profonde de vérités spirituelles qui sont disponibles publiquement et compréhensibles à l'homme contemporain. Nous sommes reconnaissants  pour cette révélation inspirée et inspirante. Cependant, jugeant des manières dont le monde et de la familiarité générale (ou de l'ignorance) avec les préceptes centraux de la science spirituelle, nous réalisons que ces enseignements ne sont pas appréciés par tous. Le fait est, à l'époque actuelle, qu'une fraction seulement de l'humanité connaît ou se soucie d'être familier avec le Christianisme ésotérique. Ses dimensions et ses intérêts  sont trop lointain de l'esprit des personnes dont la conscience est, nous pouvons le dire, tyrannisée par la perception des sens et tous ses dérivés.

Dans l'esprit de l'homme qui est pleinement absorbé par le monde de perception des sens, il n'y a  simplement pas de terrain fertile pour que prennent racine des idées relatives à l'être esprit.  Il n'a pas de chambre dans l'auberge occupée, et aucune naissance d'un être supérieur ne peut avoir lieu là. La naissance du  sauveur continue d'être rejetée ou renvoyée.

Ni, communément,  il n'y a l'énergie requise ou la volonté de reconnaître des vérités spirituelles suffisamment profondément qu'une mesure de lumière et de pouvoir qu'elles confèrent puisse attester de leur validité. Car cette énergie nécessaire est fascinée, captivée par les appâts et les fausses lumières des perspectives extérieures. Astrologiquement, les aspects lunaires de simple apparence tiennent bon.

Métaphoriquement, le royaume de l'expérience sensible est véritablement le monde de la nuit éclairée, alors que la véritable réalité du soleil est ensevelie loin de la vision extérieure et invisible.

Il y a beaucoup plus de personnes connaissant des vérités occultes qu'il n'y a d'individus qui confirment ces vérités en vivant leur vie. Ici nous approchons de la croix de la matière. Le point de vue prévalant de la vérité est pragmatique. La vérité est ce que l'on veut croire. Elle est ce qui justifie nos préconceptions  ou prédilections.  Dans la mesure où l'homme formule une philosophie de vie, typiquement elle suit le fait et rationalise son style de vie particulier et ses attitudes instinctives. Par exemple, si l'on se donne à l'hédonisme, tout point de vue moral de la vie est plutôt importun. Si des doutes ou la peur d'investiguer les domaines vagues mais cruciaux de la vie (par exemple, l'existence de mort et du mal) caractérisent notre façon de voir les choses, alors naturellement l'agnosticisme est compatible avec notre disposition mentale—on ne sait pas simplement. Si une sorte de négativisme rationnel retors exprime notre attitude, où l'on  estime considère comme stupide toute considération  des problèmes qui visent au-delà  de ce que les sens physiques peuvent témoigner, alors l'athéisme sera la philosophie de base, on peut même dire, la prison, de cette structure de pensée.

Le point essentiel est, que l'esprit, à travers ses processus et pouvoirs inhérents, ne détermine pas la nature de la réalité. Il est plutôt utilisé par la vie des désirs et des sentiments privés pour renforcer et soutenir l'existence du soi personnel.

Comment est maîtrisée cette inversion,  cette soumission du supérieur aux dictats de l'inférieur? Habituellement, la vie elle-même, dans sa forme d'expérience cumulative, effectue la libération de l'esprit des limites des désirs égoïstes et des impulsions ignorantes, et cette expérience est lourdement chargée de souffrance. La souffrance est la réponse inévitable et le fruit amer de notre orientation égoïste, personnelle vers une existence caractérisée  par les mots "Je veux" ou "Donne-moi". "Je veux" est  le père et l'héritier de la mort.

Il invoque le millier de chocs naturels dont la chair hérite. La longue chronique de souffrance et de privation grave dans la conscience de l'homme un argument convaincant pour la futilité de la vie qui n'est vécue que dans la poursuite des plaisirs sensoriels et de l'estime mondaine. La sombre résignation, le fatalisme, ou l'anarchisme désespéré sont des états d'esprit intermédiaires caractérisant ces âmes qui sont répétitivement blessées et brûlées en ne cherchant l'accomplissement qu'à travers la dimension extérieure de la vie.

Mais chaque déchéance ou attente, chaque désir renié a un effet discordant et finalement salutaire sur l'esprit conscient de l'homme. Car ces secousses psychiques éveillent et stimulent l'activité de l'esprit, favorisant une dissociation entre la vie d'impulsion et la faculté de pensée, qui traditionnellement a soumis les impulsions égoïstes de l'homme.

Libéré, à un certain degré, de l'émotionnalisme et des désirs personnels, l'intellect de l'homme a la possibilité de considérer le mérite et  la véracité des idées avancées par la science de l'esprit. Les causes de la souffrances sont expliquées comme résultant  d'une vie de satisfaction purement personnelle. On commence à réaliser que la vérité peut apporter peu ou pas de relation évidente  à notre réponse émotionnelle pour elle, que ce soit en attraction, ou en répulsion. La vérité retient sa réalité et son intégrité sans égard pour notre sentiment envers elle.

On s'attendrait à trouver davantage de gens dans l'humanité étant arrivés à cette conjoncture, où ils seraient influençables, en effet, et embrasseraient de façon enthousiaste, les enseignements du Christianisme ésotérique. Au moins, n'est-il pas clair que, tel qu'il est dit dans I Corinthiens, la poursuite de la chair récolte la corruption et que la poursuite de l'esprit assure la vie éternelle ?

Apparemment ce n'est pas assez clair.

Il semble que le problème doit devenir encore plus basique. Le point pivot de l'obstacle de base est dans la reconnaissance, l'appréciation des véritables possibilités de l'existence de l'esprit, certainement pas que l'esprit renforce les conditions de notre vie, oeuvrant en elle de façon significative et providentielle.

 

Une fois que l'assentiment intime est donné à une considération impartiale des vérités spirituelles, de vastes perspectives intérieures commencent à se développer. Ce que nous pouvons minimiser ou ce sur quoi nous fermons les yeux est la nature et l'origine de la résistance à cette admission. Lorsque sa conscience peut être aussi radicalement transformée, l'univers entier de l'homme est altéré, et en conséquence les myriades d'entités évoluant dans ce système reçoivent de lui des énergies qui sont modifiées en force et en qualité. Parmi autres choses, une sorte de suicide est implicite dans cette conversion dont l'impact  se reflète loin au-delà de la sphère humaine immédiate. Finalement, la conscience est volontairement crucifiée à l'homme personnel matériel et centrée dans l'homme spirituel céleste.

L'histoire de cette transition est rapportée dans les nombreuses incarnations de l'âme de l'homme durant lesquelles des êtres d'ombre effrayante oeuvrent pour l'attirer vers leurs propres besoins alors que les pouvoirs bienveillants cherchent à assurer à l'homme la liberté et la sagesse pour évoluer en harmonie avec le Plan Universel. Les tensions et tentations de la vie sont (largement) l'expression des entités spirituelles qui feraient de l'humanité et de la planète terre leur colonie de tête afin quelles puissent recruter ses forces pour leurs projets déviants.

Petit miracle, alors, que notre moi terrestre puisse  voir les enseignements ésotériques avec une opposition agressive ou une insouciance démissionnaire, puisqu'il est le serviteur et le supporter tacite de ces entités qui prospèrent lorsque nous canalisons nos énergies de façon matérialiste et égoïste; leurs intérêts majeurs sont servis par la perpétuation en nous à la fois de l'ignorance et de la fausse connaissance.

Cependant, lorsque le soi terrestre accepte l'amour, il sonne son propre glas, et ainsi commence la libération de la terre  et de l'évolution humaine des influences dominantes des forces anti-Christiques.

 

Ceux parmi nous qui reconnaissent la réalité des mondes spirituels et des êtres spirituels ont peu l'occasion de se permettre quelque distinction d'une nature personnelle  s'attachant à cette conviction, ou de concevoir quelque supériorité sur nos frères moins informés. Nos vies sont-elles si transformées en mode et en accomplissement que notre utilité et notre efficacité attestent de façon évidente de ce que nous savons et de la cause que nous épousons? Car il est sûr de dire que nous nous trouvons encore nous-mêmes juste  là où la plupart de l'humanité doit être trouvée également : dans ce contexte distinctement mortel d'arrivée à la compréhension par la connaissance et en vivant la Bonne vie : la vie qui est sainte en ce que l'homme pense et cherche la communion avec le Dieu qui donne et vit à travers toute création, un Dieu soit exprimé, soit implicite. Car Il est le cœur de toute recherche de l'homme. Paraphrasant la lettre de Paul aux Romains : Que nous le voulions ou non, que nous le sachions ou non, que nous vivions ou mourions, nous faisons toutes choses en Dieu. Aussi, on peut, et beaucoup le font, vivre des vies exemplaires sans reconnaissance explicite des vérités ésotériques ou même l'admission d'une conviction religieuse. Nous tous, que nous nous soyons Chrétiens professant, ou  humanistes non-professant, matérialistes au grand cœur ou occultistes calculateurs, sommes face aux mêmes conditions d'existence et entraînés de façon similaires pour activer notre volonté à faire le meilleur de nos vies et le maximum des ressources à notre disposition.

 

C'est une cause compréhensible de découragement quand les déclarations verbales d'un aspirant spirituel ne sont pas à la mesure de ce qui est apporté par ses actions tangibles. Car la fonction des enseignements de la sagesse est de favoriser des vies plus productives de bien général, plus en accord avec les lois de l'évolution de l'homme et de la terre. Il vaut mieux que nous ne disions pas un mot, que ce que nous devrions évangéliser et puis scandaliser par nos actions.

Un exercice le plus vital et utile pour la présence de l'esprit et le contrôle de la conscience est d'établir notre être encore et encore exactement là où tant de gens dans l'humanité trébuchent et reculent, ignorent, ou simplement démissionnent—de zéro à cette zone transitionnelle entre le vu et le non vu, l'évident et le mystérieux—cette dimension naissante de conscience s'établit et où l'Ego vigilant peut être réceptif et discerner les intimations d'un soleil spirituel sur un panorama intérieur.

 

Ce que nous savons, généralement,  si ce n'est complètement, est venu à nous, non de nous; c'est à dire, il n'a pas son origine en nous en tant que nôtre uniquement. Il est très bien et bon que nous affirmions de hautes vérités, mais le manque de vie de nos affirmations, la manque de racine et de vitalité de ces vérités, sont les conséquences des actes  d'existence voulue puisque notre esprit descend profondément dans notre conscience immobile et découvre pour lui-même la réalité de ce que les mots écrits et parlés des voyants et les vies des sauveurs ont attesté.  Sans cette expérience directe, radicale, cette existence désirée, dans le calme profond de notre sommeil intérieur, nos paroles doivent sonner quelque peu creux et nos actions peuvent être plus créatrices d'émois que d'accomplissement tranquille.

 

Sur l'aspirant spirituel, alors, il incombe particulièrement de revenir de façon répétitive vers ce véritable lieu en son âme que le matérialiste trouve  être simple vacuité ou une limite intérieure à la réalité.

 Ici commence le travail d'établissement de la réalité de l'éternel 'Je' tel qu'il se confronte à son Soi mais n'ayant pas d'yeux au début pour voir; c'est à dire, la lumière intérieure par laquelle notre Ego peut voir ne s'est pas encore élevée de l'horizon de notre monde spirituel; par conséquent notre premier travail reproduit le divin fiat : Que la Lumière soit.

 

A ce sanctuaire intérieur nous venons en tant que pèlerins : pleinement déterminés, respectueux, patients, tranquilles, ardents, mais positivement réceptifs. Nous ne venons pas chargés du lourd bagage de notre enseignement extérieur, avec des faits et des chiffres, des formules et des devises se querellant dans notre cerveau. Car comme il est écrit : La sagesse de ce monde est folie à Dieu (I Cor. 3). C'est pour cette véritable raison que nous nous privons de nos réunions terrestres, notre connaissance terrestre, et nous présentons nous-mêmes, le plus possible, vides et nus, devant l'autel du sanctuaire intérieur, tels des petits enfants.

 

Un Etre remarquable a fait ce voyage à travers les humbles terres inférieures de la mortalité humaine. Son Nom et Son chemin sont donnés à une religion que des millions épousent. Cependant  alors que le Christianisme enseigne une méthode  de devenir spirituel et alors que Jésus Christ assure la terre promise de transcendance du soi, de la vie ressuscitée, le dur fait demeure que chacun de nous est en fin de compte ramené sur lui-même pour agir, pour chercher, pour échouer, et pour trouver. Chacun de nous est un pionnier spirituel enflammant une nouvelle piste, un premier né marchant dans un sentier vierge. Qu'un autre comme nous a fait ce que nous pensons devoir  faire et espérions faire nous donne la consolation initiale et consolide notre résolution. Pourtant,  pour tout cela, le commencement authentique est sur un terrain sans repères et notre progrès (osons nous l'appeler ainsi) est basé sur  la mesure de réflexion personnelle et la régulière et fréquente rétrospection plutôt que dans la poursuite d'un jeu explicite de directions préparées.

L'unicité de notre situation est, de toute façon, universelle : nous partageons le besoin pour des efforts personnels et de totale confiance en soi avec la vague de vie humaine entière.

 

En accentuant la volonté individuelle nous ne souscrivons pas au mode Luciférien de devenir spirituel, faisant de la personne  le facteur exclusif de l'accomplissement. Nous ne pourrions   agir si le potentiel pour l'action et le champ  pour tout établissement préexiste et tous deux sont donnés par Dieu. La seule voie pour connaître la divinité est de la chercher intérieurement, de nous aligner nous-mêmes à ce que nous sentons l'être intuitivement  et la pratiquer, commençant nécessairement petits et humbles. Nous savons que tous nos efforts sont pesés et dûment compensés. Nous savons que nos étapes hésitantes sont surveillées par ces nobles Etres dont le souci pour notre avancement spirituel les empêche de rendre nos vies faciles. Ils préfèreraient de loin nous voir debout et tomber et nous relever à nouveau que de nous attraper, nous supporter, et nous nous rendre dépendants de leur constante intervention et ainsi nous modeler en des somnambules spirituels programmés pour des impulsions extérieures ou étrangères.

 

Le seul chemin pour rendre la vérité de Dieu vivante est de vivre Dieu. Cette déclaration simpliste se confine au non-sens ou au blasphème. Mais la réflexion sur le problème n'indique aucun autre recours. Expliquée, nous voulons dire que pour que Dieu vive en nous, Il doit s'incarner en nous : Il doit naître en nous. La perspective ésotérique demeure et est conçue de cette compréhension. Dieu cherche toujours  à donner Son unique Fils au monde pour que l'homme du  monde puisse être sauvé et s'élève en Fils de Dieu. "Regarde, de quelle manière  d'amour le Père nous a accordé, pour que nous puissions être appelés fils de Dieu". (Jean 3:1)

Baptisés dans cette compréhension, nous préparons, appliquons, et nous dédions nous-mêmes avec une force d'engagement et une unicité d'intention qui ne connaît pas de précédent ni n'admet d'obstacles insurmontables. Car la couronne que nous cherchons fait de toutes les autres couronnes du monde de ternes colifichets. Nous déployons largement notre espace intérieur  recevoir la nouvelle dimension de notre compréhension spirituelle naissante; mieux, nous ouvrons l'espace existant et découvrons des mondes à l'intérieur du familier, davantage que le physicien atomiste a décrit la matière en tant qu'espace basiquement vide. Nous imaginons (c'est à dire, nous formons ou percevons des images de) des êtres spirituels  et des forces  spirituelles, deux termes signifiant la même réalité supra physique. Ces êtres-force pénètrent nos corps, portent nos pensées comme leurs vêtements, et étendent leur compréhension à travers les sentiments générés en nous et projettent l'écran réflecteur de notre conscience éveillée.

Nous commençons à voir tout le contenu de conscience en tant que  grades variés de manne et de substance spirituelle. Nous voyons une forme concrète en tant que sorte d'excroissance spirituelle, en tant que forme pensée condensée ou transformée. Toute existence minérale, la structure purement physique, que ce soit de la plante, de l'animal ou de l'humain, peut être conçue comme une sorte de sculpture cosmique modelée par les Etres spirituels, que ce soit les Principautés, les Pouvoirs, les Anges ou nos propres  Egos immortels. Penser dans cette lumière, vivre instant après instant dans une connaissance concertée de notre alliance avec les sources et forces  spirituelles,  nous met à proximité des véritables révélations spirituelles, nous adapte aux perceptions éthériques, œuvre à travers l'expérience du monde du désir  plus vivifiante et mémorable, durant le sommeil.

 

En tant qu'étudiants en Christianisme ésotérique, nous prévoyons de devenir vivant aux réalités spirituelles. Nous prévoyons que les réalités spirituelles viennent à la vie en nous. Nous savons et affirmons chaque jour cette intention simplement parce que  nous savons que tout ce qui est, est fondamentalement spirituel. L'esprit est l'alpha et l'oméga de la forme. La forme originelle en tant que Logos procède  du trône de Dieu, souffre des distorsions et des contractions de l'accouchement à travers les mondes spirituels jusqu'au plancher de la terre physique. La forme concrète emprisonne l'esprit. 0 travers la privation et la restriction cette forme éveille l'esprit à la conscience de soi (qu'elle soit d'abord déguisée dans la forme d'une identité physique). Puis avec les ailes de la raison élevée, la poussée de volonté et le courage joyeux né d'un amour enflammé pour notre véritable Patrie, l'esprit s'élève au-dessus de toutes formes qu'il a habitées (depuis des éons) et il devient l'oméga, le Fils de retour vers le Père Céleste, la Lumière consciente de Soi dont la Source est dans le cœur du Soleil cosmique.

 

La Science Spirituelle ouvre à l'aspirant spirituel une grande gamme de mondes invisibles et décrit comment l'homme fait partie de nombre d'entre eux simultanément.  Mais le Christianisme ésotérique focalise et individualise cette connaissance.  Il fournit à l'âme en recherche  la raison et la motivation de faire quelque chose avec l'information occulte. Pour être véritable et complète, la science spirituelle doit relater toutes les dimensions et événements spirituels aux Etres spirituels et finalement à L'Etre Suprême.  Dans notre Cosmos, cet Etre est le Dieu en Trois Personnes, et l'homme  est l'image vivante de ce Dieu—Son Fils; à temps et au-delà du temps pour devenir un avec Dieu dans l'Amour, la Sagesse, le Pouvoir et l'Efficacité. Le Christianisme ésotérique humanise la Divinité : il décrit le plan de Dieu pour faire de l'homme un être tel Dieu. D'une manière ou d'une autre chaque Ego humain s'éveille à ce plan et ce patrimoine spirituel et par-là se prépare à faire d'une promesse une splendeur réalisée.

Pour vitaliser la vérité spirituelle, pour la rendre opérationnelle et individuelle, on respire, mange et dort dans les nouvelles apparences. Oui, on doute, excrète et oublie à l'intérieur d'une conscience sanctifiée par la connaissance que tout acte et tout non-acte semblablement sont saturés par des êtres spirituels et inévitablement reliés à Dieu. 

Le Psaume 139 de David décrit la merveille et la sagesse de cette conscience spirituelle, cette ubiquité du Dieu vivant : "Vers où irai-je de Ton Esprit? Ou encore Où volerai-je de Ta Présence? Si je monte vers les Cieux, Tu es là; si je fais mon lit dans l'enfer, vois tu es là. Si je prends les ailes au matin et habite dans les parties extrêmes de la mer; même là Ta main me guidera, et Ta droite me tiendra. Si je dis certainement les ténèbres me couvriront; même la nuit sera lumière autour de moi; les ténèbres et la lumière sont toutes deux semblables pour  Toi".

 

Le monde strictement matériel deviendra trop petit pour chaque Ego, chacun en son propre temps. Son potentiel pour satisfaire l'aspiration humaine sera jugée inadéquate, puis appauvrissante.  Une demande sera faite pour davantage de découverte, puisque aucun besoin spirituel de l'homme, une fois exprimé  restera insatisfait. Aucune possibilité d'existence, une fois consciencieusement saisie, n'est retenue de lui. Penser une chose nécessite que l'active volonté de le faire—une réalisation véritablement importante : est dormant en l'homme, si non en germination, le germe de l'Etre-Dieu, et la tendance consciente de l'homme de cette divine essence rendra ses imaginations plus audacieuses mais par la suite des réalités sans prétentions :"L'œil n'a pas vu, l'oreille n'a pas entendu, ni ne sont entrées dans le cœur de l'homme les choses que Dieu a préparées pour ceux qui L'aiment". (I Cor. 2)

 

Alors que les occupations et idéaux humains actuels sont projetés de part en part par le matérialisme, alors que les observations des comportements typiquement humains révèlent simplement un désintérêt, de l'impatience, ou même de l'intolérance méprisante pour les vérités spirituelles, finalement la science spirituelle formera l'épine dorsale de l'éducation humaine. Pourquoi ? Parce que l'homme cherche la vérité, la vérité du tout. Son véritable esprit fut allumé en lui pour qu'il puisse connaître la vérité. Car l'homme est un penseur. Mind et Man, en tant que mots, dérivent à la fois du mot mens, signifiant penser. L'homme sait dans  son cœur, qu'il soit au-dessus ou en dessous de la conscience éveillée, que la vérité entière, lucide et complète, inclusive et sacrée, existe, doit exister. Il sait que cette vérité est connaissable, plus, qu'elle peut être expérimentée, qu'elle peut être vécue. L'homme sait que pour devenir complet, sain dans le sens le plus plein, il doit vivre dans la conscience de son essence-esprit, il doit le nourrir, l'utiliser, comme il utilise l'air, les minéraux, la lumière et la vitalité, pour former et faire prospérer  son être physique. En assimilant des substances spirituelles, des pensées élevées et des nobles sentiments, l'homme construit son être supérieur, l'élève à sa juste place, couronnant et mettant sur un trône le Dieu intérieur.

 

Toujours, avec ce que nous savons et ce à quoi nous croyons, sa pertinence, sa valeur, vient en lui donnant naissance à l'intérieur de notre continuum espace-temps, en établissant Bethléem sur la carte de notre conscience individuelle, en expérimentant la topographie spirituelle d'Israël. La preuve de la vérité réside dans l'expérience : puisque nous l'essayons, elle nous essaie. L'épreuve de la vérité implique des problèmes qui s'élèvent de l'examen, tentant de prouver ce qui est juste et vrai, comme l'implique le terme probationer. Il implique de pratiquer la vérité, la rendant praticable, l'intégrant au moment du maintenant, le seul véritable moment intègre, où nous pensons, respirons, mourons, vivons au-delà de la mort, et aimons. Le seul moment où nous pouvons faire quelque chose en quoi que ce soit est maintenant. Le seul endroit où nous pouvons commencer à faire ce qu'il est nécessaire de faire est ici. Nous pouvons revenir encore et encore vers le ici et maintenant' et le re-consacrer, nous re-consacrer nous-mêmes à lui, le bénissant, estimant qu'il est la source de toute possibilité spirituelle. Comme l'auteur de la Révélation  entend les sommations : Le moment est à portée de main.

Ce moment, toujours maintenant, est le moment et signifie transcender le temps. Cet endroit, toujours ici, est l'endroit pour transcender  la finitude et la fixité de l'espace. Ici, maintenant,  est le point focal des mondes visibles et invisibles—si nous le concevons. Ici est la porte vers le Royaume de Dieu—puissions nous la trouver. Maintenant bat le cœur, la pulsion d'éternité. Dans le sol de maintenant nous plantons les promesses-germes spirituelles qui nous rendront une récolte spirituelle—grasse ou mince, selon la mesure de notre sagesse appliquée et notre volonté dynamisée. Tout ce dont nous avons besoin est ici. Ce que nous ne connaissons pas encore est ici. Ce que nous serons est ici. Faisons des efforts en Christ pour rappeler notre pensée et nous rappeler notre être, pour travailler ce sol fertile de notre conscience spirituelle actuelle pour que chacun de nous puisse grandir plus consciencieusement en Christ.

 

 

 

RAYS      JANVIER  FEVRIER   2002           C.W.

 

Traduction Chantal Duros