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Lorsqu'à la mort, l'Esprit quitte le corps, il prend avec lui
l'intellect, le corps du désir et le corps vital; ce dernier
contient l'enregistrement des images de la vie passée. Et
pendant les trois jours et demi qui suivent la mort, ces images
sont gravées dans le corps du désir pour former la base de la
vie de l'homme au Purgatoire et au Premier Ciel, où le mal est
d'abord extirpé, et ensuite le bien assimilé. Les expériences
de la vie ici-bas sont oubliées, tout comme nous avons oublié
le processus de l'apprentissage de l'écriture, mais nous avons
retenu la faculté. Ainsi l'extrait cumulatif de toutes les
expériences, aussi bien des vies terrestres passées, que des
existences antérieures passées au Purgatoire et dans les
différents Ciels, est retenu par l'homme et forme le «bagage»
de sa prochaine naissance ici-bas. Les souffrances qu'il a
endurées lui parlent sous la forme de la voie de sa conscience,
et le bien qu'il a fait lui donne un caractère de plus en plus
altruiste.
Ainsi, lorsque les trois jours et demi qui suivent
immédiatement la mort sont passés par l'homme dans la paix et
la tranquillité, il peut mieux se concentrer sur le panorama de
sa vie passée, et l'empreinte de celui-ci sur
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son corps du désir sera plus profonde que s'il est troublé
par les sanglots convulsifs de ses proches, ou par d'autres
causes. Il expérimentera alors, au Purgatoire et au Premier
Ciel, un sentiment bien plus vif de ce qui est mal et bien, et
dans ses existences ultérieures, ce sentiment lui parlera d'une
façon telle qu'il ne pourra s'y tromper. Mais lorsque les
lamentations de l'entourage attire son attention, ou lorsque la
mort est due à un accident dans une rue très fréquentée, une
catastrophe ferroviaire, un incendie, ou qu'il décède dans le
bruit du champ de bataille ou en toute autre circonstance
éprouvante, il n'a, évidemment, pas l'occasion de se concentrer
convenablement, et il ne serait pas juste qu'il perde
l'expérience de sa vie du fait d'un décès si malencontreux;
aussi, la Loi de cause à effet pourvoit-elle à une
compensation.
Nous pensons généralement que lorsqu'un enfant naît, il
naît et c'est tout; mais de même que, pendant la période de
gestation, le corps physique est protégé des impacts du monde
extérieur en étant placé dans le sein de la mère jusqu'à ce
qu'il ait atteint une maturité suffisante pour faire face aux
conditions extérieures, ainsi le corps vital, le corps du désir
et l'intellect sont encore dans un état de gestation et naissent
à des époques ultérieures parce qu'ils n'ont pas derrière eux
une aussi longue évolution que le corps dense; c'est pourquoi il
leur faut aussi un temps plus long pour parvenir à un état
suffisant de maturité pour devenir individualisés. Le corps
vital naît à sept ans lorsque commence la période de
croissance excessive; le corps du désir à quatorze ans, à la
puberté, et l'intellect naît à vingt-et-un ans, âge de la
majorité (voir note à la page 31).
Ce qui n'a pas été vivifié ne peut pas mourir, et lorsqu'un
enfant meurt avant la naissance de son corps du désir, il passe
directement dans le Premier Ciel. Il ne peut aller ni au
Deuxième Ciel ni au Troisième Ciel parce que l'intellect et le
corps du désir n'étant pas nés, ne peuvent non plus «mourir»
et il attend donc dans
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le Premier Ciel une occasion de s'incarner; et étant donné
qu'il est décédé, dans sa vie antérieure, dans l'une des
conditions éprouvantes précitées qui a empêché une
impression suffisamment profonde du mal commis et du bien
accompli, comme c'est le cas lorsqu'on meurt en paix, il renaît
dans la vie suivante pour mourir dans l'enfance afin d'être
instruit au Premier Ciel des effets des passions et des désirs:
il apprend ainsi les leçons qu'il aurait dû apprendre dans la
vie au Purgatoire si sa mort et les jours qui ont suivi n'avaient
pas été troublés. Il se réincarne ensuite avec le
développement de conscience approprié qui lui permet de
continuer son évolution.
Etant donné que dans le passé l'homme était excessivement
belliqueux et que, par ignorance, il n'a pas pris soin de ses
proches qui mouraient, se contentant de veiller ceux qui
décédaient dans leur lit, et qui furent peu nombreux,
peut-être, comparés à ceux qui mouraient à la guerre, il doit
nécessairement y avoir, de ce fait, une importante mortalité
infantile. Mais puisque l'humanité en vient à une meilleure
compréhension des lois cosmiques et se rend compte que nous ne
sommes jamais mieux le gardien de notre frère qu'au moment où
il quitte cette vie, et que nous pouvons grandement l'aider à ce
moment par une attitude calme et recueillie, il est évident que
la mortalité infantile diminera sensiblement.