The Rosicrucian Fellowship

Question: Au sujet de l’homosexualité, je comprends que nous naissons deux fois au cours d’une période zodiacale d’approximativement 2.000 ans, une fois dans un corps féminin et une fois dans un corps masculin, afin d’avoir un large éventail d’expériences dans chaque type de corps. Occasionnellement, nous pourrions renaître deux fois comme femme, de sorte que, la fois suivante, nous pourrions être un homme très efféminé, et vice versa. Ceci a-t-il un lien avec le fait que des êtres soient attirés par quelqu’un de même sexe? Quelle est la raison ésotérique des relations et pratiques homosexuelles et quelle incidence ont-elles sur la croissance de l’âme et l’évolution de ces personnes?

Réponse: Max Heindel, fondateur du Rosicrucian Fellowship et auteur de nombreux ouvrages d’Enseignement Rosicrucien, n’a pas fait explicitement référence à l’homosexualité. Cependant, nous pouvons raisonnablement présumer de ce qu’il en pensait d’après sa réponse à la question: “Qu’entend-on par le péché contre le Saint Esprit?”. On se souvient que le Saint Esprit est le pouvoir créateur de Dieu et qu’ “un rayon de cet attribut de Dieu... est utilisé par les hommes pour la perpétuation de l’espèce. Quand on en abuse, c’est à dire quand il est utilisé pour la gratification des sens, que ce soit en solitaire ou en association, dans le mariage ou en dehors du mariage, c’est le péché contre le Saint Esprit. L’humanité toute entière souffre aujourd’hui à cause de ce péché. Les corps débiles, les maladies que nous voyons autour de nous ont été causées par des siècles d’abus, et tant que nous n’apprendrons pas à subjuguer nos passions, il ne pourra y avoir de véritable santé dans la race humaine (Philosophie des Rose-Croix par Questions et Réponses Vol. I, Question 110, p.221-222).

Lorsque l’activité sexuelle implique les membres d’un même sexe, elle est, par définition, non-productive, stérile; elle existe, tout au plus, pour la gratification des sens des participants. On peut en dire autant de l’activité hétérosexuelle, lorsqu’elle évite délibérément la fécondation et n’a en vue que la satisfaction de ses désirs égoïstes.

Lorsque plusieurs vies consécutives ont été vécues dans un même sexe (masculin ou féminin), il ne s’ensuit pas forcément que les caractères de ce sexe prédomineront lorsque l’ego renaîtra ensuite dans le sexe opposé, comme le suppose la personne qui a posé la question. Les leçons apprises et les aptitudes acquises au cours des vies passées sont intégrées dans la totalité de l’expérience de l’ego gagnée pendant qu’il habite ses corps terrestres et y produisent un effet totalement équilibré.

Le demandeur suggère aussi qu’être un homme efféminé, ou une femme masculine, serait révélateur d’homosexualité. Ce n’est clairement pas le cas puisque, proportionnellement, au moins autant d’hétérosexuels que d’homosexuels présentent les caractères de l’autre sexe. Il est à remarquer, en passant, qu’à mesure que l’humanité approche de l’Ère du Verseau, les individus montreront une diversité de plus en plus large d’expressions et de comportements personnels, traditionnellement associés au sexe opposé.

“L’attirance” entre personnes de même sexe est universelle et naturelle, car elle est basée sur les qualités et les traits de caractère qui rendent la personne attirante, qu’ils soient physiques, moraux, intellectuels ou spirituels. Si cette attirance relève de la sensualité et recherche spécialement, ou répond à, la gratification d’un désir éveillé, alors cette attirance devient ce que les anciens Pères de l’Église appelaient la concupiscence et que les Anglo-Saxons appellent carrément la luxure.

Les relations entre personnes de même sexe ne sont, en aucune façon, synonymes d’homosexualité (selon le sens normal de ce terme) puisque, dans la grande majorité des exemples, l’expression sexuelle n’y a aucune part. Même dans les amitiés intimes, l’appréciation mutuelle et les intérêts partagés sont le point de convergence de l’attraction plutôt qu’une physicalité per se. L’érosion de la discipline morale, due à la laïcisation croissante de la société et à l’affaiblissement de l’autorité religieuse traditionnelle, se traduit généralement par une augmentation considérable de la liberté sexuelle et par une license qui inclut l’homosexualité.

Quant à la dette de destinée générée par une activité sexuelle sans entraves, de quelque sorte que ce soit, Max Heindel dit clairement que “chacun est maître de son corps et est responsable devant la Loi des Conséquences de tout usage impropre du fait de l’abandon de ce corps à un autre, par faiblesse de caractère”. (Cosmogonie des Rose-Croix, p. 464-465).

Le facteur additionnel aggravant de ces relations homosexuelles est leur obstruction à la fonction essentielle et raison d’être du mariage: la procréation. Citons à nouveau la Cosmogonie des Rose-Croix: “il est un devoir et un privilège (qui devrait être exercé avec reconnaissance pour l’opportunité offerte) pour tous ceux qui sont sains de corps et d’esprit, de procurer des véhicules à autant d’entités que leur permettent leur santé et leurs moyens”.

Bien que l’adoption d’un enfant par un couple d’homosexuels soit louable si sa motivation est le désir altruiste de fournir un meilleur milieu à son développement, on donne un mauvais exemple à l’enfant ainsi qu’à la société, parce que ce couple biologiquement stérile est contraire à la perpétuation de la race humaine.

Présentement, la quête de la liberté spirituelle est confondue avec la liberté de faire tout ce que l’on veut, tout en prétendant ne pas rendre de comptes. Paradoxalement, de nombreux homosexuels avérés sont, en raison de leur intelligence et de leur aisance matérielle, spécialement qualifiés pour prendre soin d’âmes avancées qui ont du mal à trouver un environnement adéquat pour y renaître.

En dehors du service désintéressé à autrui, il n’est pas de thème sur lequel Max Heindel ne revienne avec plus de fréquence, ni autant de sérieux, pour le développement spirituel. Dans Initiation Ancienne et Moderne (p.51, dernier §.), son message est bref et sans ambiguïté: “La Pureté est la seule clé avec laquelle il (l’aspirant) peut espérer ouvrir la porte qui mène à Dieu”. Dans les Lettres aux Étudiants (no13, p. 57, § 1), l’auteur est encore plus radical et y insiste tout autant: “L’essentiel du symbolisme de la Rose-Croix (et) le point crucial des Enseignements de la Sagesse Occidentale sont une seule et même chose: la Pureté de la Procréation”. Il est permis à “1’esprit occidental de tester sa force en vivant les relations conjugales et, peut-être, en réalisant une conception immaculée, telle qu’elle est symbolisée par la chaste et belle rose qui disperse ses graines sans honte et sans passion”.

Ces individus, qui se sont éveillés à l’appel du Saint Esprit, rencontrent vite ce qui peut leur sembler, à priori, une révélation déconcertante, voire arbitraire: “La science ésotérique enseigne que la fonction sexuelle ne devrait jamais être utilisée pour la gratification des sens, mais seulement pour la procréation” (Cosmogonie des Rose-Croix, p. 464-465). L’usage des énergies créatrices pour la gratification personnelle retarde la croissance de l’âme, parce que ces énergies ne sont plus disponibles pour le lumineux corps de l’âme.

“De même que le Saint Esprit est l’énergie créatrice dans la nature, l’énergie sexuelle est sa réflexion dans l’homme et son usage impropre, ou l’abus de ce pouvoir, doit être expié par une diminution de l’efficacité des véhicules, afin de nous enseigner à sanctifier la force créatrice”. Qu’entend-on exactement par usage impropre ou abus de l’énergie créatrice? A nouveau, Max Heindel ne mâche pas ses mots et n’a cure de se répéter: “La fonction sexuelle a pour seul objet la perpétuation des espèces et, en aucun cas, la gratification des désirs sensuels” (Cosmogonie des Rose-Croix p. 286, §1).

Quelles sont les conséquences d’ignorer cet avertissement? Max Heindel nous en informe dans les Lettres aux Etudiants (lettre no 34, p.115-116, §2 & 3). “La condition de celui qui possède la lumière de la plus grande connaissance donnée aujourd’hui à l’humanité, et qui transgresse la loi en abusant de la force créatrice, peut devenir, et de loin, beaucoup plus sévère que celle de la classe actuellement incarnée dans des corps d’anthropoïdes (résultat de l’abus de la force créatrice). A notre présent stade de développement, la force vitale (excepté la quantité insignifiante requise pour perpétuer la race) devrait être transmuée en pouvoir de l’âme”.

Au vu de ce qui précède, la question du demandeur et cette réponse s’inscrivent dans une considération plus large de l’énergie créatrice, en tant que manifestée en sexualité humaine. Dans ce contexte, le terme homosexualité est utilisé pour désigner l’activité sexuelle entre des membres consentants de même sexe. Hormis cette activité, ou son intention, ce terme ne s’applique strictement à rien d’autre. Puisque, dans l’acte créateur, un laxisme ignorant a apporté des milliers d’années de souffrance à l’humanité et d’éloignement des mondes de l’esprit, au point de nécessiter le sacrifice rédempteur de Christ Jésus afin que l’âme de l’humanité ne soit pas éternellement prisonnière du monde matériel, il est abondamment clair qu’aucune expression de la sexualité humaine - qu’elle soit homo, hétéro, auto ou poly pervertie - pour une finalité autre que la procréation, n’est pas seulement un “péché contre le Saint Esprit” mais “un mal spirituel (et) le plus grand danger pour la société” (Christianisme de la Rose-Croix p. 60, §3).

Max Heindel n’écrit pas moins catégoriquement ailleurs que la passion qui engendre l’activité sexuelle est “poison”. “Par la passion, l’esprit a été cristallisé dans un corps dense et ses entraves ne pourront se relâcher que par la chasteté, car le ciel est la demeure de la Vierge et c’est seulement dans la mesure où nous élèverons l’amour du sexe pour le sexe au niveau de l’âme pour l’âme que nous pourrons rompre les chaînes qui nous lient (Mystères des Grands Opéras, p.130, §2).

Quelle importance a une vie chaste et dépassionnée? Une fois encore, on peut s’en référer à ce qu’a écrit un Initié dans La Trame de la Destinée, p.126, 2): “La force spirituelle générée au moment de la puberté, qu’elle soit utilisée pour la génération, la dégénérescence ou la régénération, affecte chaque moment de notre existence et détermine notre attitude dans chacun de nos contacts avec nos

semblables” car elle est la source même de notre existence, l’élixir de vie.

Alors que, comme il est dit plus haut, Max Heindel n’a pas employé explicitement le terme “homosexualité”, il a réellement fait, plusieurs fois, allusion à sa pratique. Dans l’article “La Mort de l’Âme” des Enseignements d’un Initié, il a parlé du Saint Esprit, ou Jéhovah, “qui est le gardien de la force humaine créatrice”: Il “a envoyé le plus terrible châtiment aux Sodomites qui avaient commis le sacrilège de détourner leur semence” (Un passage identique se trouve au chapitre7, p. 59, § l, des Enseignements d’un Initié, tome I, intitulé “le Péché impardonnable” où il rapporte que Jéhovah, en tant que gardien des forces créatrices lunaires... a envoyé le plus terrible châtiment aux Sodomites qui avaient commis le sacrilège de détourner leur semence de son but) et le péché d’Onan qui la gaspillait est aussi une référence au même sujet. L’abus de cette fonction sacrée de procréation pour la gratification de la nature passionnelle, et particulièrement ses perversions, sont reconnues par les ésotéristes comme le péché impardonnable”.

L’une des plus anciennes références de Max Heindel aux Anges comme “gardiens des forces de propagation” est contenue dans les Mystères de la Rose-Croix où l’auteur parle des Anges qui vinrent annoncer à Abraham la naissance d’Isaac et qui, plus tard, “détruisirent Sodome pour avoir abusé de la force créatrice” (p.47 et 48).

Pour contrebalancer l’expression charnelle des passions, il y a l’amour d’âme à âme (indépendant du sexe), épuré de la passion au feu de la douleur, lequel sera dans les cieux notre joyau le plus brillant, comme son ombre l’est sur la terre. Nous conclurons en citant les mots qui terminent l’étude de Max Heindel sur l’Immaculée Conception (Enseignements d’un Initié, tomeII, p. 68, dernier §). “La vie de pureté absolue est-elle encore pour certains d’entre nous au-delà de leurs possibilités? Ne vous découragez pas. Rome ne s’est pas bâtie en un jour. Continuez d’y aspirer malgré les échecs, car le seul véritable échec est de cesser d’essayer. Aussi, puisse Dieu fortifier vos aspirations à la pureté!”.

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