CHAPITRE III
TROISIÈME SYMPHONIE EN MI BÉMOL MAJEUR L'HEROIQUE
Corinne HELINE
(Traduit par Stella Mounier)
"Le coeur de Beethoven, plein de feu divin, n'avait pas de limite ; le ciel et la terre étaient ses champs d'investigation où il a aimé rêvé, beaucoup souffert et a épanché ses sentiments dans son art. Dans son paroxysme, il a transformé tout ce qu'U touchait, le rendant lumineux de feu divin. " A Vienne j'ai entendu pour la première une de ses symphonies l'Héroïque ; dès lors, je n'avais qu'une seule idée : faire la connaissance de ce grand génie, le voir ne serait-ce qu'une fois. " ( Rossini)
" Ses thèmes glorieux et la suprême beauté de sa pensée musicale le feront rester pour plus d'une centaine d'années l'un des chefs d'oeuvre de la créativité musicale. " (E.Markham Lee)
La musique de l'Héroïque est profonde, magnifiquement illustrative de l'héroisme idéaliste, elle caractérise l'esprit pur de l'héroïsme idéalisé et universalisé. Le premier mouvement exprime l'hér6fsme de l'intrépidité où la foi devient un grand pouvoir de transformation qui purifie et exalte. La Marche Funèbre ne contient pas de représentation de la mort en tant que telle, mais élève, exalte et proclamé les pouvoirs de la Vie Etemelle. Car le grand mouvement du concept de Beethoven ne contient pas l'ombre de la mort. |
" Le Scherzo exprime et maintient cette confiance et cette sérénité, alors que le Final est aspirant et joyeux avec toute la connaissance consciente du grand prophète musical, présage rayonnant de forces radieuses qui s'épanouissent par la suite dans les accents inspirants de la Neuvième Symphonie. "( John N.Burk dans Vie et oeuvres de Beethoven).
La Troisième des Neuf Symphonies a commencé en 1803 et s'est terminée l'année suivante. Elle a d'abord été jouée à Vienne en 1805.
La dominante spirituelle de la Troisième Symphonie est Force. Le nombre trois se compose de l'union du Un (pouvoir et du Deux amour). De l'union du Pouvoir et de l'Amour naît la Force. C'est l'âme de cette Force qui devient le thème fondamental de la Troisième Symphonie de Beethoven.
La véritable grandeur de Beethoven a commencé à se manifester dans cette oeuvre remarquables C'est une musique d'une force concentrée et dynamique. Sa conception était si vaste que la plume ne pouvait pas aller à la même allure que le plan cosmique, tel qu'il lui a été révélé dans toutes ses dimensions. Chaque mesure porte une empreinte héroïque.Ce n'est pas une musique conventionnelle, mais la transcription d'accords célestes qui, telle une mélodie ininterrompue, se meuvent en longs courants de flux et de reflux, une symphonie majestueuse dans laquelle les courants de la vie et de la mort luttent entre eux, mesure après mesure dans une gloire divine.
Tous les critiques sont d'accord sur le caractère universel qui imprègne cette symphonie La magie du son gravit les sommets des montagnes et descend dans les vallées, baignant toute la terre d'une lumière resplendissante. La récapitulation répète les thèmes dans un tempo d'une force et d'une beauté toujours croissantes.
La Troisième Symphonie était particulièrement chère à Beethoven. Beaucoup de ceux qui le connaissaient intimement ont dit que cette Symphonie, l'Héroïque, était sa préférée. La plupart des commentateurs ont attribué à cette symphonie une signification politique particulière. Mais ce sont à ces aspects profonds et ésotériques que nous nous intéressons principalement. Cette Symphonie, comme toutes les symphonies de Beethoven, se divise en quatre parties, se composant d'un Allegro, d'une Marche Funèbre, d'un Scherzo et d'un Final.
La nature et la séquence des quatre parties a donné lieu à des spéculations nombreuses et variées, exactement ce que le compositeur avait à l'esprît en créant la symphonie. Le gai Scherzo qui suit la Marche Funèbre a particulièrement rendu perplexes les commentateurs. Mais selon les termes de Robert Bargar et Louis Biancolli " le musicologue, l'historien, le fictionniste, peuvent se permettre des interprétations, mais la musique demeure un monument pour un grand esprit fortement expressif dont les pensées et l'imagination quelles qu'elles puissent avoir été, se sont cristallisées sur un mode brillant, irrésistible d'une création éternelle.
Quant à ce que certains ont ressenti sur l'inopportunité du gai Scherzo qui suit immédiatement la Marche Funèbre, ceci ne présente aucune difficulté d'interprétation à la lumière d'une expérience profonde de l'âme. Lorsque l'aspirant s'embarque avec ferveur sur le sentier de la transmutation de la nature inférieure en nature supérieure, les expériences rencontrées sont souvent source d'échecs et de frustrations suivies de douleurs et de chagrins. C'est alors que résonne maintes fois dans le coeur du chercheur les sons solennels et lugubres de la Marche Funèbre de renonciation au moi inférieur. Cependant avec cette nouvelle force de l'âme, l'esprit revigoré chante ses joies et délices tels qu'Us sont exprimés dans le Scherzo. Selon les paroles de David, le chantre d'Israël " la tristesse dure la nuit, mais la joie vient avec le matin. "
Richard Wagner, musicien Initié, a exprimé les valeurs profondes incarnées dans cette symphonie avec une perception si spirituelle que nous en citons une partie. Selon ses paroles inspirées " le premier mouvement doit être pris dans son sens le plus grand, ce n'est pas sensé de concevoir qu'u se rapporte simplement à un héros militaire. Si on entend par " héros " l'homme total, à part entière, chez qui se trouve au plus haut degré, tous les sentiments purement d'amour, de chagrin, de force, nous saisirons alors le sujet que l'artiste fait appel à nous dans les accents parlant de son oeuvre. L'espace artistique de cette oeuvre est rempli de tous les sentiments variés et croissants d'une individualité forte, accomplie. Pour Wagner, le premier mouvement englobe, comme dans une fournaise embrasée, toutes les émotions d'une nature richement douée dans l'âge d'or d'une jeunesse agitée, mais tous ces sentiments jaillissent d'une faculté principale qui est la Force. Nous avons là un titan qui lutte avec les dieux. "
Dans le Second mouvement, avec " sa force écrasante qui atteint la crise tragique, le poète du son l'annonce dans la musique de la Marche Funèbre. L'émotion, matée par une douleur profonde, émouvante et grave, nous rappelle son histoire dans des sons émouvants. " Romain Rolland a dit que la Marche Funèbre était une des plus grandes choses en musique. C'est un grand spectacle des tribulations du monde, plutôt qu'une élégie de Napoléon. Pitt Sanborn l'a appelée " l'une des lamentations les plus terribles conçues dans un art. "
Du Troisième Mouvement, Wagner a dit : " la force, privée de son arrogance destructrice - par le châtiment de son chagrin profond - le troisième mouvement exhibe toute sa gaieté pleine d'entrain. Sa turbulence folle s'annonce en joyeuse activité; nous avons devant nous cet homme aimable, heureux qui passe frais et gaillard à travers les champs de la nature. " C'était le premier Scherzo de Beethoven, considéré par beaucoup comme étant son plus grand.
Dans le Final des accords formidables d'une force triomphante sont libérés, proclamant la réalisation de la maîtrise de soi. C'est une musique où chaque atome physique est en harmonie avec la musique des sphères.
Pour Wagner le Final décrit l'homme en entier, c'est-à-dire " l'homme qui souffre profondément et l'homme d'action joyeux, les deux s'harmonisant dans ces émotions où la mémoire du chagrin devient elle-même force de conception, des actions nobles. "Ces citations wagnériennes sont tirées du livre " Histoire de la musique symphonique de Laurence Gwman.
Le langage humain ne peut transmettre que d'une façon très faible, l'essence et la signification spirituelle supérieure à travers une personnalité qui possède la rare faculté de les transcrire de façon plus claire pour une oreille humaine. Que Wagner ait eu la perception de reconnaître les valeurs intérieurs de la Troisième symphonie de Beethoven plus clairement que la plupart des mortels, cela est amplement démontré dans l'ésotérisme qui constitue la structure interne de toutes les oeuvres immortelles. Donc ce qu'il y a à dire de la Troisième Symphonie de Beethoven a plus qu'une signification superficielle, beaucoup plus que ce que peut saisir une simple oreille humaine.
Par exemple, quand Wagner dit que le Final est une présentation symphonique des chagrins et des luttes de l'homme qui se fondent harmonieusement dans ses expériences créatrices d'où jaillit une forme d'art qui possède " la force pour les actions nobles ". Il est d'accord avec Pythagore qui a attribué au nombre Trois la qualité d'harmonie et qui affirme aussi que les expériences rencontrées sont souvent chargées d'échec et du symbolisme maçonnique du nombre trois qui soutient les piliers de la sagesse, de la force et de la beauté. Plus que cela, Wagner dit que le Final de la troisième symphonie décrit " l'homme total qui nous clame l'aveu de la divinité.
Notons cette affirmation par rapport au champ vibratoire du nombre Trois où se situe la Troisième Symphonie. Partout chez les anciens le nombre Trois est considéré comme le plus sacré des nombres. Il n'existe pas de symbole plus important que le triangle équilatéral employé pour symboliser la divinité. Platon a vu en lui l'image de l'Etre Suprême et selon Aristote le nombre Trois contient en lui-même un commencement et une fin. C'est dans la trinité que Platon a identifié à l'être suprême, que l'homme a été créé ou, selon les paroles de Wagner " le tout, l'homme total qui nous crie l'aveu de sa divinité. " Dans ce bref commentaire de Wagner, nous avons là un exemple frappant d'un initié musical qui interprète ce qu'un autre d'une élévation correspondante a consigné pour des oreilles d'une moindre perception.
Au sujet de la Troisième Symphonie Pitt Sanbom devait dire la Troisième Symphonie comporte des développements avec lesquels Beethoven a révolutionné la symphonie. Aucun mouvement symphonique n'avait jamais égalé, ou même approché, en amplitude et en opulence, l'Allegro con Brio initial et on pourrait douter qu'il ait été surpassé. En l'écoutant pour la première fois, des auditeurs sensibles auraient bien pu s'écrier avec NEranda : " 0 beau nouveau monde ! "
La lutte suprême qui confronte tout être humain est la conquête de la personnalité par les pouvoirs de l'esprit. C'est une bataille dans laquelle l'Ego est engagé plusieurs fois dans chaque cycle de vie et lorsque la victoire est finalement remportée l'esprit s'élève libre, émancipé, victorieux. C'est ce conflit et cette victoire que Beethoven a si magnifiquement décrit dans son Héroïque. C'est, sans nul doute, pour cette raison que Beethoven a dit que cette composition était sa symphonie préférée.
LE TROISIÈME MYSTÈRE
Le Troisième Mystère se rapporte à la couche de la terre connue sous le nom de Couche de Vapeur. Dans cette couche se reflète le monde astral, ou monde du désir. Ici on commence à comprendre comme jamais auparavant l'étroite relation qui existe entre l'homme et la planète sur laquelle il vit. Il commence à comprendre comment sa nature désir effrénée influence et relâche certaines forces sinistres dans la couche correspondante de la terre. Il réalise comment la maîtrise de ses désirs tend à entraver l'action des forces destructrices au sein de la terre. Par exemple si les hommes avaient la maîtrise totale de leur nature désir il y aurait moins de dévastations, d'incendies, d'inondations, de cyclones, d'éruptions volcaniques et autres cataclysmes de la nature. A première vue cela peut paraître étrange et incroyable à celui qui n'a pas étudié les secrets de la nature et de l'homme. C'est la maîtrise totale de la nature inférieure des trois hommes sages dont parle le livre de Daniel qui leur a permis de rester indemnes dans la " fournaise ardente ". Pour la même raison des sages de l'Inde et d'ailleurs peuvent traverser des forêts sans être attaqués par des bêtes féroces et empoisonnés par des reptiles venimeux. En méditant sur ces faits on arrive à saisir le sens des paroles de Salomon "Celui qui sait se maîtriser est plus grand que celui qui a pris une cité, " Richard Wagner a exprimé cette même grande vérité dans son drame musical Parsifal avec comme mot-clé " grande est la force du désir mais plus grande encore est la force de la maîtrise ". C'est ce pouvoir qui est le thème fondamental de la troisième symphonie de Beethoven.
Seul celui qui atteint la maîtrise de soi, comme le dépeint Beethoven dans l'Héroïque, peut pénétrer en toute sécurité dans les royaumes du désir de la terre et les étudier.
Dans le Troisième Mystère les couleurs splendides du monde astral sont réfléchies dans la troisième couche, ou Couche de Vapeur de la terre et deviennent un véritable arc-en-ciel d'une beauté translucide. Les nombreuses couleurs reflétées ici n'ont jamais été vues sur le plan physique, car leurs fréquences vibratoires sont trop élevées pour être perçues par la vue physique.
Ici le candidat apprend à contrôler les rythmes dans son corps du désir et à les transformer en pouvoir spirituel. Dans les mystères supérieurs, il apprend également comment contrôler les courants désirs dans le monde extérieur tels par exemple, dans certains rassemblements où les émotions sont au plus haut, comme dans les émeutes raciales ; un tel être avancé possède le pouvoir de maîtriser ses émotions et ainsi prévient le désastre ou la tragédie.