COMMENT RECONNAITRONS-NOUS LE CHRIST A SON RETOUR?
par Max Heindel

 

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THE ROSICRUCIAN FELLOWSHIP

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TABLE DES MATIÈRES


Introduction - LE RETOUR DU CHRIST............2

SECTION 1 - QUI EST LE CHRIST ?.............4

SECTION 2 - POURQUOI LE CHRIST EST-IL VENU UNE PREMIÈRE FOIS ?................6

SECTION 3 - POURQUOI LE CHRIST DOIT-IL REVENIR ?................7

SECTION 4 - COMMENT RECONNAITRONS-NOUS LE CHRIST LORSQU'IL APPARAITRA?................12


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COMMENT RECONNAITRONS-NOUS LE CHRIST A SON RETOUR?

D'après le texte intégral d'une conférence faite par Max Heindel, le 18 mai 1913, au Centre d'Etudes de Los Angeles.

Introduction - LE RETOUR DU CHRIST

J'ai dans l'esprit une image. Elle est là depuis des années; elle disparaît, puis je la retrouve quand la besogne de la journée me laisse un peu de répit et que je me concentre intérieurement. Permettez-moi de vous la décrire: Suivez-moi pendant que je remonte le cours du temps jusqu'à deux mille ans en arrière. La scène se passe en Palestine. Les coteaux sont dénudés. Il y a là un petit groupe d'hommes, et tous les visages sont tristes. Ils se désolent de la mort de Celui qui, croyaient-ils, était venu pour accomplir de grandes choses et que des mains impitoyables leur ont enlevé brutalement, de celui dont la vie, selon toute apparence, est brisée. Ils se demandent: "Est-ce là la fin?". C'est une question qui leur tient à coeur, car il les avait appelés ses amis. Il leur avait dit: "Vous êtes mes amis" et aussi "Si je m'en vais, je reviendrai" et ils se demandent avec anxiété quand cet événement pourrait avoir lieu.

Depuis lors, cette question a préoccupé tous ceux qui se disent, par sa grâce, amis du Christ. Pour eux, cette

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question a été d'un intérêt vital et profond: "Quand va-t-il revenir et comment le reconnaîtrons-nous lors de son retour ?"

Il avait dit à ses disciples que beaucoup viendraient qui seraient des imposteurs, que si l'on disait de lui "Il est dans le désert" ou dans quelque autre lieu, il serait inutile d'y aller. Il leur avait dit aussi que les anges du ciel ne connaissaient pas le jour de son retour, que le Fils lui-même ne le savait pas, mais seulement le Père. Et c'est ainsi que, préoccupés, ils discutaient entre eux du temps approximatif de son retour, et comment ils pourraient être sûrs de le reconnaître lorsqu'il apparaîtrait.

Beaucoup, depuis ce jour, ont prétendu être le Christ. Certains d'entre eux se sont trompés sur eux-mêmes avant de tromper les autres en faisant croire qu'ils étaient cet Etre exalté. D'autres cherchent délibérément et avec malveillance à usurper sa place. C'est pourquoi la question "Comment le reconnaîtrons-nous? " est toujours d'actualité.

L'an dernier, un article intitulé "Messagers occultes" a paru dans une revue anglaise. On y donnait un résumé des enseignements de la Sagesse occidentale, telle qu'elle est exposée dans la "Cosmogonie des Rose-Croix", ainsi qu'une vue d'ensemble de l'occultisme oriental. En comparant les deux philosophies, on y trouvait des similitudes, mais en y regardant de plus près, certains points, qui pouvaient peut-être échapper à ceux qui n'avaient pas approfondi ces enseignements, laissaient conclure à une différence totale et irréductible entre les deux enseignements sur la question du Christ et de son retour. On y voyait que, selon les enseignements de l'Orient, le Christ et le Bouddha étaient tous deux des hommes comme les autres, alors que les enseignements occidentaux insistent sur le fait que le Christ est un Hiérarque divin qui n'appartient pas à notre évolution . Il est "descendu jusqu'à nous" pour nous aider et, ayant une seule fois quitté son corps dense, il n'apparaîtra plus jamais dans un corps physique.

En raison de cette différence fondamentale entre la Sagesse occidentale et les enseignements orientaux sur l'un

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des problèmes les plus importants de notre époque, il semble essentiel que les étudiants de la Sagesse occidentale examinent ce sujet à fond et le comprennent parfaitement.

Pour plus de clarté, nous allons diviser notre exposé en quatre parties, dont chacune est consacrée à une question précise sur ce sujet:

1° Qui est le Christ?
2° Pourquoi est-il venu une première fois?
3° Pourquoi doit-Il revenir?
4° Comment le reconnaîtrons-nous quand il apparaîtra?

Cette division systématique rendra cette étude plus accessible à ceux de nos auditeurs qui n'ont pas étudié les enseignements de la Sagesse occidentale.


SECTION 1 - QUI EST LE CHRIST ?

La première question à considérer est l'identité du Christ, telle que la conçoit l'Ecole occidentale des Mystères. Selon le tableau intitulé "Les sept jours de la Création", l'homme a traversé une époque d'involution dans la matière, comprenant les Périodes dites de Saturne, du Soleil et de la Lune, plus une moitié de la Période de la Terre. Au cours de ce pèlerinage à travers la matière, il a développé les véhicules qu'il possède aujourd'hui.

Durant la Période de Saturne, où nous étions comparables à des minéraux, il y avait des êtres qui passaient par la phase humaine, comme nous le faisons de nos jours, mais ils appartenaient à une autre vague d'évolution. Depuis lors, ils ont progressé et sont devenus les "Seigneurs du mental". L'initié le plus élevé de la vague de vie alors dans sa phase humaine est appelé, en langage ésotérique, le Père .

Le plus haut Initié de la Période du Soleil, où les êtres qui sont devenus des archanges passaient par leur phase humaine, s'appelle le Fils , autrement dit le Christ .

Les anges de notre Epoque étaient humains pendant la Période de la Lune. L'initié le plus élevé de cette période, que nous nommons Jéhovah , est aussi appelé le Saint-Esprit .

PAGE 5 - tableau "Les sept jours de la Création" (tiré de la "Cosmogonie des Rose-Croix")

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Nous connaissons donc les trois grands Êtres qui sont les plus actifs en tant que guides de notre évolution.

En s'enfonçant dans la matière, l'humanité de la Période du Soleil ne pouvait descendre plus bas que dans le monde du désir, aussi son véhicule le plus bas est le corps du désir. Or, selon une loi cosmique, nul être ne peut créer un véhicule qu'il n'a pas appris à construire au cours de son évolution. C'est pourquoi il était impossible à l'esprit du Christ de naître dans un corps physique. Il ne pouvait pas former un tel véhicule, pas davantage, d'ailleurs, qu'un corps vital fait d'éther, substance qu'il n'avait pas le pouvoir de façonner, n'ayant pas appris à s'en servir au cours de son évolution. Pour se procurer ces deux véhicules, il a eu recours à Jésus , un être appartenant à notre évolution , né d'un père et d'une mère, tous deux des initiés de très haut rang, capables d'accomplir l'acte créateur comme un sacrifice, sans passion et comme une immaculée conception. Au moment de son baptême par Jean- Baptiste, Jésus a cédé son corps dense et son corps vital à l'esprit solaire, le Christ, lequel est alors entré dans le monde matériel pour remplir l'office de médiateur, car il possédait dès lors la chaîne complète des véhicules lui permettant de remplir cette fonction entre Dieu et les hommes.

Jésus-Christ est donc un être absolument unique , et la Bible nous dit qu'il n'existe nul autre nom par lequel nous devions être sauvés , car telle est la seule croyance chrétienne impérative.


SECTION 2 - POURQUOI LE CHRIST EST-IL VENU UNE PREMIÈRE FOIS ?

Sur le Golgotha, le corps physique de Jésus a été détruit, en même temps que se produisaient certains phénomènes rapportés dans la Bible, et que l'Esprit du Christ pénétrait dans la Terre. Auparavant, notre globe

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avait été travaillé du dehors . A la manière dont les esprits-groupes guident de l'extérieur leurs protégés, la Terre avait été guidée le long de son orbite, et l'humanité avait été presque entièrement guidée par Jéhovah sur le sentier de l'évolution. Mais dès ce moment, le Christ est devenu l'esprit intérieur de la Terre. Il guide maintenant notre planète sur son orbite et il s'efforce de remplacer le régime belliqueux instauré à la fois par Jéhovah et par les Esprits Lucifer , par un régime d'altruisme , et de faire régner l'amitié universelle .

On parle beaucoup de fraternité universelle, mais il n'est nullement nécessaire de se former en sociétés pour proclamer que nous sommes frères; personne ne l'ignore, aussi n'avons-nous pas besoin d'appeler l'attention sur ce fait. Les frères et soeurs ne vivent pas toujours en bonne intelligence, mais pour être amis, il faut vivre en harmonie , et c'est pourquoi le Christ est venu établir un idéal bien plus élevé lorsqu'il a donné le nom d'amis à ses disciples: "Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande".


SECTION 3 - POURQUOI LE CHRIST DOIT-IL REVENIR ?

Alors que le Christ a solennellement promis de revenir, il y a de nombreux chrétiens qui ne croient pas à son second avènement, aussi allons-nous essayer de voir s'il existe des raisons rendant son retour nécessaire. Pour éclaircir la question, citons un incident du drame de "Faust". Bien qu'il ait été écrit par Goethe, ce drame n'est pas une fiction née de l'imagination du poète, car la légende de Faust est plus ancienne que les faits historiques; c'est l'un de ces mythes qui expriment en termes descriptifs et imagés l'histoire de l'âme humaine en quête de lumière. Ces récits ont été donnés à l'humanité en enfance pour lui permettre d'assimiler, dans le subconscient, des idéaux qu'elle serait appelée à vivre dans des époques encore lointaines. D'ailleurs, nous usons du même procédé dans l'éducation de nos enfants, auxquels nous donnons des livres d'images pour leur inculquer des idées qu'il sont encore incapables de saisir intellectuellement.

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Toute sa vie, Faust a étudié des livres , et il en était arrivé à cette conclusion: nous ne connaissons réellement que ce que nous avons vécu. Autrement dit, en dehors de leur application pratique dans la vie quotidienne, les études livresques sont sans valeur. Quand l'âme s'éveille à cette vérité, elle est à la porte de la véritable connaissance et regarde vers la lumière . Mais ici, la route bifurque: l'un des chemins est aplani et facile. On y rencontre des guides souriants et serviles, prêts à encourager le voyageur et à l'assister dans la réalisation de tous ses désirs. A la fin de ce sentier se trouve Lucifer, le "porteur de lumière", prêt à conférer des honneurs mondains à ceux qui lui vouent un culte.

L'autre chemin est rude, rocailleux et dangereux; il est parfois envahi par l'obscurité; plus d'un coeur mal affermi essaie de le suivre, et l'on peut souvent y entendre l'appel angoissé: "Jusqu'à quand, Seigneur, jusqu'à quand?" Mais bien qu'en apparence l'âme lutte en solitaire, elle perçoit toujours une petite voix intérieure, claire et sans équivoque, quoique inaudible: "Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos". De temps à autre, celui qui est la véritable Lumière, le Christ, but de l'âme en quête, est aperçu par une déchirure des nuages noirs et menaçants à travers lesquels il faut passer pour aboutir au sommet, et dans cette courte vision de béatitude, l'âme inquiète puise une force nouvelle. Sur le sentier noir, Lucifer satisfait sans réserve tous les appétits. Tant que l'âme suit le courant, tout paraît facile, et les plaisirs semblent attendre à chaque tournant de la route, mais lors de l'arrivée à la fin de la vie, au lieu que l'âme prenne son essor vers le but élevé qui est sa patrie, elle est entraînée vers le bas par les vils appétits qui s'agrippent à elle comme la pulpe des fruits verts s'attache au noyau, et c'est avec une énorme intensité qu'elle subit la douleur résultant de l'arrachement des liens contractés par le péché.

Thomas a Kempis fait remarquer combien sont nombreux ceux qui désirent vivre une longue vie , alors que

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bien peu se préoccupent de vivre une bonne vie . On pourrait s'en inspirer pour dire: "Combien sont nombreux ceux qui désirent obtenir des pouvoirs spirituels, et rares ceux qui s'efforcent de cultiver la spiritualité"; l'histoire de Faust nous donne un aperçu de ce qui pourrait nous arriver si nous disions avec lui de toute la force de notre être:

"Oh! y a-t-il dans l'air des esprits
Planant entre le ciel et la terre?
Qu'ils descendent de leurs nuages dorés
Et me mènent à une vie nouvelle, plus variée!
Si seulement j'avais un manteau magique
Pour me transporter vers des régions lointaines,
Ce serait de mes vêtements le plus précieux,
Je ne l'échangerais pas contre celui d'un roi."

Dans ce désir impatient d'obtenir quelque chose pour rien, de récolter là où il n'a pas semé, il attire à lui un esprit de nature indésirable, car les habitants des mondes invisibles ne sont nullement différents des gens d'ici- bas. Les philanthropes ne se rencontrent pas à tous les coins de rue, et nous ne tombons pas non plus sur des anges au moment où nous franchissons la frontière des autres mondes. L'unique sauvegarde que nous ayons est de nous efforcer d'être dignes de pénétrer en pleine conscience dans ces mondes. Quand nous aurons acquis les qualités nécessaires, nous n'aurons pas à attendre.

Laissant de côté le marché imposé à Faust par Lucifer, qui avait accompagné Faust dans son cabinet de travail, nous notons qu'au moment de partir, lorsqu'il se dirige vers la porte, il est consterné de voir une étoile à cinq branches avec deux pointes tournées vers la sortie, et une autre vers lui, celle du haut. Il demande à Faust d'enlever ce signe, mais comme Faust, au lieu d'obéir, lui pose des questions, il avoue enfin:

"C'est une loi des diables et des autres esprits
Qu'ils doivent ressortir par où ils sont entrés.
L'un des actes est libre, mais l'autre est imposé."

Ce point-là est très important, car la même raison qui fait que Lucifer, étant entré chez Faust par la porte, est

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obligé de sortir par la même voie, le Christ lui-même, ayant pénétré dans la Terre par le corps vital de Jésus, devra la quitter de la même manière quand il abandonnera notre planète pour retourner vers le Soleil, sa demeure céleste. Aucun autre véhicule ne saurait remplir ce rôle .

Dans la situation où Faust et Lucifer sont placés l'un par rapport à l'autre, il y a encore un point intéressant. La porte est ouverte; alors pourquoi l'étoile fait-elle obstacle à la sortie de Lucifer, puisque c'est par là qu'il est entré et qu'il a passé par-dessus ce signe?

L'étoile à cinq branches est le symbole d'un homme qui aurait bras et jambes écartés. La pointe du sommet représente la tête, qui est le passage naturel de l'esprit. C'est par là que l'Ego entre dans son corps futur, environ huit jours après la conception. C'est aussi par là qu'il quitte, la nuit, son corps physique endormi, et qu'il y rentre lors du réveil. Telle est aussi l'entrée et la sortie des aides invisibles. Finalement, quand le moment vient de mourir, c'est aussi par la tête que l'esprit s'en va.

Pour cette raison, l'étoile à cinq branches, avec une pointe tournée vers le haut, telle qu'elle est représentée sur l'emblème du Rosicrucian Fellowship, est le symbole de la magie blanche, qui travaille par des moyens naturels et en accord avec la loi de l'évolution.

L'étudiant d'une Ecole des Mystères apprend à faire monter la force créatrice jusqu'au cerveau. Par une vie chaste et le sacrifice de soi, il transmue cette force en pouvoir de l'âme, dont il se sert pour s'élever dans les sphères supérieures, en sortant par la tête .

Le magicien noir, lui, incapable de se sacrifier, obtient le pouvoir nécessaire en utilisant de façon perverse la force vitale de ses victimes, ce qui le projette vers le bas, par les pieds, et il est obligé de rentrer par la même voie. La corde d'argent sort chez lui par l'organe inférieur. Par conséquent, l'étoile à cinq branches avec deux pointes tournées vers le haut est une vers le bas est le symbole de la magie noire. Lucifer n'a pas eu de peine à

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entrer chez Faust parce que les deux pointes de l'étoile étaient tournées vers l'entrée, mais quand il a voulu sortir, il s'est heurté à la pointe unique de ce symbole, emblème de pureté et d'amour, provoquant la répulsion de son âme noire.

Nous n'avons évidemment aucune preuve tangible du fait que le Christ est entré dans la Terre, où il est partiellement confiné comme nous le sommes dans notre corps dense. Mais les témoignages mystiques ne manquent pas, et la loi d'analogie montre également que le Christ passe ses "jours-années" en partie à l'intérieur de la Terre et en partie à l'extérieur.

Le Cancer, régi par la Lune, est le signe qui préside à la conception. Les Egyptiens le représentaient comme un coléoptère, et le scarabée était pour eux le symbole de l'âme. Quand le Soleil, Lumière du Monde , fait son entrée dans le Cancer, en juin, le pouvoir créateur du dernier cycle, qui a redonné vie à la Terre, est épuisé. Afin de renouveler cette force créatrice, qui autrement décroîtrait, il est nécessaire que le Soleil redescende . A l'équinoxe d'automne, les plateaux de la Balance basculent, et la force de germination entre dans la Terre, atteignant son centre à Noël, au moment où la déclinaison du Soleil est à son point le plus bas, au solstice d'hiver. De là, la force germinative, le rayon du Christ, irradie la matière pour la faire fructifier à nouveau, et atteint la surface terrestre au moment où le Soleil croise l'équateur céleste, à l'équinoxe de printemps, dans le Bélier. Ainsi, le Sauveur, l'Agneau de Dieu, meurt au monde, mais revit dans les sphères supérieures.

De même que nous sommes confinés dans nos corps denses du matin jusqu'au soir, occupés à notre tâche quotidienne, ainsi le Christ est confiné dans la Terre entre l'équinoxe d'automne et celle de printemps. Ceci est la période où les activités physiques sont ralenties, tandis que les efforts spirituels produisent les meilleurs fruits. Et de même que, pendant la nuit, nous sommes dégagés de nos corps denses et que nous entrons dans les mondes invisibles pour nous remettre de l'intense fatigue de l'existence physique, ainsi le Christ se dégage

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temporairement de la Terre au moment de la Crucifixion, quand nous voyons, à Pâques, le Soleil "croiser" l'équateur céleste et prendre son essor vers les cieux. C'est donc l'époque où nous sentons diminuer l'influence spirituelle et où nous appliquons notre énergie à des activités physiques telles que cultiver la terre pour faire pousser deux brins d'herbe là où il n'y en avait qu'un seul.

Selon l'opinion généralement admise, le Christ a consommé son sacrifice sur le Calvaire, mais en réalité ce n'était là qu'un début. Il est toujours lié à la Terre, comme nous le sommes à nos "corps de mort". Il souffre comme nous souffrons, mais avec une intensité qui dépasse notre entendement. Il souffre encore toujours "dans l'attente de la manifestation des Fils de Dieu", c'est- à-dire de nous-mêmes. Quand nous serons suffisamment nombreux à avoir fait l'expérience de la naissance du Christ intérieur et que nous pourrons porter le fardeau de nos frères et donner notre vie comme le Christ donne la sienne, alors sonnera l'heure de la libération, et le Christ retournera en permanence dans le Soleil. Toutefois, comme il a pénétré dans la Terre par sa surface, il sera contraint, d'après la loi que nous venons d'expliquer, de revenir à la surface de la Terre, et c'est cela qui constituera son deuxième avènement.

Aucune mise en garde n'est plus catégoriquement donnée dans la Bible que celle où le Christ nous prévient contre ceux qui prétendraient être des Christs. Il a déclaré que quelques-uns d'entre eux se manifesteraient par des signes ou des miracles capables d'induire en erreur les élus eux-mêmes, et nous ne saurions mieux faire que de rappeler ses propres paroles en guise d'introduction à notre dernière question:


SECTION 4 - COMMENT RECONNAITRONS-NOUS LE CHRIST LORSQU'IL APPARAITRA?

Le Christ a dit: "Prenez garde que personne ne vous séduise, car plusieurs viendront sous mon nom, disant: Je

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suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens. Si quelqu'un vous dit alors "le Christ est ici", ou "Il est là", ne le croyez pas, car il s'élèvera des faux Christs et des faux prophètes. Ils feront des prodiges et des miracles pour séduire les élus (...). Alors on verra le Fils de l'homme venant sur les nuées avec une grande puissance et avec gloire (...). Pour ce qui est du jour et de l'heure, nul ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul" (Marc 13:5-32).

Ces passages nous montrent à quel point nous devons nous garder d'être détournés par d'habiles séducteurs, mais nous ne manquerons pas non plus de lumière pour nous guider dans le droit chemin, et il y a des signes certains pour nous permettre de distinguer le Christ de ses simulateurs. La marque la plus révélatrice qui signalera les imposteurs est que, si habiles que soient leurs arguments, ils viendront tous revêtus d'un corps physique. Il y a cependant de bonnes raisons de croire que: le Christ ne reviendra pas dans un corps physique.

Aucun véhicule physique ne serait capable d'endurer les vibrations formidables d'un Esprit aussi exalté. Vous vous rappelez qu'il est dit dans les Ecritures que le Christ quittait fréquemment ses disciples.. Il se rendait alors chez les Esséniens pour confier le corps de Jésus à leurs soins. C'étaient des êtres élevés, appartenant à la vague de vie humaine, d'habiles médecins ésotériques, sachant comment soigner ce corps. Ils lui rendaient sa vigueur, et c'est ainsi qu'ils l'ont maintenu en état pendant trois ans. Après sa crucifixion, le corps a été mis au tombeau, et comme la faculté de cohésion avait cessé de s'exercer, ses atomes se sont dispersés aux quatre vents. Lors de l'ouverture du tombeau, on n'y trouva plus que des linges.

Il serait difficile, mais non impossible, pour la seconde venue du Christ, de lui procurer un autre véhicule physique de la même manière que pour le premier. Toutefois, selon la loi qui veut qu'un esprit emploie le même passage pour entrer et pour sortir, seule le corps physique de Jésus aurait pu être utilisé; or, ce véhicule

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ayant été détruit, il est impossible que le Christ apparaisse dans un véhicule physique. Par conséquent, quiconque apparaît dans un corps physique en se disant le Christ ne peut être qu'un imposteur.

Mais à supposer que cette loi même ne soit qu'une invention de celui qui vous parle, et que la loi d'analogie qui renforce la première ne soit qu'une coïncidence, notre thèse s'appuie encore sur la Bible, indépendamment de tous autres témoignages. Le Christ a dit: "Si donc on vous dit: voici, il est dans le désert, n'y allez pas; voici, il est dans les lieux retirés, n'y croyez pas" (Matthieu 24:26). Par conséquent, le Christ ne peut se trouver dans un quelconque lieu physique . Paul, lui aussi, insiste sur le fait que "la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu (I Corinthiens 15:50). Et si nous devons "être revêtus de notre demeure céleste", pourquoi le protagoniste de la Nouvelle Alliance aurait-il un corps physique?

Mais la Bible ne se contente pas de nous dire où il ne faut pas chercher le Christ, car il nous a dit catégoriquement: "On verra le Fils de l'homme venant sur les nuées ". Et au moment où il a quitté ses disciples, il est dit que: "Il fut élevé (...) et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu'il s'en allait, voici que deux hommes vêtus de blanc leur apparurent et dirent: (...) il reviendra de la même manière dont vous l'avez vu monter au ciel" (Actes 1:9-11).

Paul a écrit: "Le Seigneur lui-même (...) descendra du ciel (...) ensuite (...) nous serons enlevés sur des nuées , à la rencontre du Seigneur dans les airs " (I Thessaloniciens 4:16-17). Enfin Jean a vu disparaître le premier ciel et la Terre, et la mer s'assécher. Une cité sainte est descendue du ciel , dont le Christ était le régent.

Toutes ces choses sont manifestement impossibles au point de vue physique . Un corps de chair et de sang ne peut s'élever dans les airs, et Paul insiste sur le fait que "la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de

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Dieu". Si nous-mêmes ne pouvons entrer avec un corps de chair, comment serait-il possible que, dans un univers régi par des lois, le Christ, notre chef, soit revêtu d'un tel corps?

Si, maintenant, nous pouvons découvrir quel véhicule il a utilisé après la destruction du corps dense de Jésus, nous saurons comment le reconnaître, et aussi quelle sera notre constitution, puisque, selon Jean, nous serons comme lui : "Nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté, mais nous savons que (...) (quand il apparaîtra) nous serons semblables à lui" (I Jean 3:2). Paul a dit: "Pour nous, notre confédération (ici le mot grec "politeuma", ou "commonwealth", désigne les nouveaux cieux et la nouvelle terre) est dans les cieux, d'où nous attendons un Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera notre corps vil pour le conformer à son corps de gloire " (Philippiens 3:20-21).

Le corps dont le Christ s'est servi après le drame du Golgotha avait aussi la faculté d'entrer dans une salle dont les portes étaient fermées, et c'est ainsi qu'il est apparu à ses disciples et a permis à Thomas de le toucher. Des pseudo-Christs pourraient-ils, dans un corps physique, en faire autant ? Je ne le crois pas.

Cet exploit exige un véhicule plus subtil que le corps dense, et tous les sophismes du monde ne peuvent éluder le fait que le Christ se servira d'un véhicule plus subtil que le corps physique.

Il reste encore une question à résoudre, c'est celle-ci: est-ce que la Bible nous enseigne la nature de ce véhicule et nous donne des précisions nous permettant d'être pleinement renseignés à ce sujet? Pour répondre, nous allons recourir à l'incomparable quinzième chapitre de la première Epître aux Corinthiens, où Paul enseigne la doctrine de la renaissance au moyen des atomes-germes aussi clairement que les enseignements actuels de la Sagesse occidentale.

Le quarante-quatrième verset se lit, selon les traductions: "Il y a un corps animal - ou naturel - (psuchikon) et un corps spirituel (pneumatikon)". Toutefois, le Nouveau Testament a été écrit en grec, et comme les traducteurs ne connaissaient rien des enseignements occultes, ils n'avaient aucune idée du sens des mots grecs

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de ce passage et les ont traduits à leur manière. Je vous laisse les traduire à votre idée, même si vous n'êtes pas des hellénistes. Les mots grecs ainsi traduits sont "sôma psuchikon". Sôma est un mot que chacun s'accorde à traduire par "corps", il n'y a donc là aucun problème. Mais "psuchikon, dérivé de psukhé" signifiant "âme", on en obtenait "corps de l'âme" et ils n'avaient jamais entendu parler de cela. Les traducteurs ont probablement pensé que traduire ainsi était absurde, aussi ont-ils adopté "corps animal" ou corps naturel". Et pourtant Paul, dans sa première Epître aux Thessaloniciens (5:23) dit que l'être entier de l'homme se compose d'un esprit (pneuma), d'une âme (psukhé) et d'un corps (sôma), mais il est probable que l'on pensait que "âme" et "esprit" étaient synonymes, bien qu'il existe entre eux une grande différence.

Ce corps de l'âme est le véhicule dans lequel, nous dit Paul, nous irons à la rencontre du Christ. Il est fait d'éther; par conséquent il est doué de lévitation et capable de traverser des murs, car toute matière dense est perméable à l'éther. De nos jours, les aides invisibles l'utilisent comme l'a fait le Christ.

A première vue, il semble étrange que nous devions rencontrer le Christ "dans les airs" et laisser derrière nous la Terre. Cela est moins surprenant si nous considérons que la marche de l'évolution a toujours été de l'intérieur vers l'extérieur . Pendant l'époque Lémurienne, la Terre était brûlante et l'homme vivait sur la croûte qui s'était formée près du noyau. Dans l'époque Atlantéenne, il a vécu dans les bas-fonds de la Terre, dans un brouillard épais qui s'élevait du globe en cours de refroidissement. A cette époque, les humains étaient appelés "Niebelungen", ce qui signifie "enfants du brouillard". La Bible nous raconte de quelle manière ils ont été guidés par leurs instructeurs et comment l'atmosphère s'est peu à peu condensée, et finalement comment l'humidité s'est précipitée sous forme de pluie, ce qui a été appelé le déluge .

Nous savons donc qu'à cette époque, l'homme a dû abandonner les terres submergées par la condensation du

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brouillard et qui étaient devenues des mers. Il est entré dans une phase nouvelle de son développement, en s'adaptant aux conditions présentes. Il a alors aperçu pour la première fois l'arc-en-ciel sur un nuage chargé de pluie, éclairé par le soleil, et il lui a été dit que tant que ce signe durerait, les changements successifs que nous appelons les saisons se renouvelleraient (Genèse 9/13-14 et 8/22). Tant que nous aurons les conditions atmosphériques actuelles, cette ère d'alternances sera de règle. Lentement, mais sûrement, nous nous acheminons vers les hauteurs terrestres, nous recherchons des niveaux de plus en plus élevés.

Plus les races évoluent, plus elles aspirent à monter dans les airs, et plus elles abandonnent les basses terres. Comme il en était du temps de Noé, le jour viendra où un important changement cosmique se produira. Le Christ y fait allusion quand il parle de son retour en disant: "Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même aux jours du Fils de l'homme" (Matthieu 24/37-39). Les gens continuaient à vivre comme auparavant, se mariaient et mariaient leurs enfants, mangeaient et buvaient, vivaient de leur vie dans le monde, mais soudain le déluge s'est abattu sur l'ancienne Atlantide, et les corps qu'ils avaient ne pouvaient plus leur servir. Ils avaient besoin de véhicules pouvant s'adapter aux nouvelles conditions atmosphériques, tout comme le nouveau-né doit immédiatement respirer l'air alors qu'auparavant il respirait sous l'eau. S'il n'y parvient pas, il meurt. C'est ce qui est arrivé aux Atlantéens habitués à respirer dans l'atmosphère aqueuse. Ceux qui, physiologiquement, n'ont pu s'adapter, ont péri.

Le Christ a dit qu'au moment de son retour, les conditions seraient analogues. Les habitants de l'Atlantide n'avaient pas tous remarqué les changements qui s'étaient produits chez certains d'entre eux et qui leur permettaient d'aspirer directement de l'air dans leurs poumons au lieu de respirer de l'eau par le moyen de branchies. Un changement analogue s'opère de nos jours chez les humains, mais ceux qui n'ont pas développé

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la vision spirituelle ne le remarquent pas. Il est un fait certain, c'est qu'une "aura" entoure chaque être humain. Il nous arrive de ressentir la présence d'une personne que nous ne voyons pas, et nous la percevons grâce à cette atmosphère qui entoure nos corps denses. Cette aura change graduellement, et elle devient de plus en plus dorée, spécialement en Occident, Plus nous allons vers le couchant, plus cette couleur dorée s'accentue. C'est la couleur du Christ et de ceux qui lui ressemble de plus près, celle des saints que les peintres ont représentés avec un halo. Graduellement, nous lui ressemblons davantage et ce "sôma psuchikon", ou corps de l'âme, prend forme et se prépare à devenir notre "robe nuptiale".

Un nombre croissant de personnes deviennent capables de fonctionner dans ce véhicule et se préparent ainsi en vue du futur avènement du Christ. Ce changement n'est pas le résultat d'un processus physique quelconque, mais des services rendus , de l'amour, de la bonté, de ce que nous appelons l'altruisme. Nous devenons de plus en plus humains, nous ressemblons davantage au Christ, bien qu'étant très loin de la perfection. Quoique le retour du Christ ne soit probablement pas pour ce siècle, ni pour le suivant, ni même pour le prochain millénaire, nous n'en pouvons pas moins remarquer un certain changement spirituel dans l'humanité. Il dépend de nous de hâter le retour du Christ, car, ainsi qu'il l'a déclaré, "personne n'en connaît le jour". Nul ne peut prévoir le moment où un nombre suffisant de personnes auront développé le "sôma psuchikon" au point où nous pourrons faire le travail qu'il accomplit maintenant pour nous.

Nous sommes descendus dans cette vallée matérielle, et c'est pour nous que le Christ a dû pénétrer dans la Terre pour nous aider de l'intérieur. Il souffre et gémit maintenant dans l'attente de la manifestation des fils de Dieu, et il dépend de nous que ce jour soit avancé ou retardé. Chacune de nos actions joue un rôle à cet égard, chacun de nous a sa tâche à accomplir dans ce monde; plus tôt nous apprendrons à bien faire ce travail, mieux cela vaudra. Il est inutile d'aller au loin à la recherche du Christ, car ce n'est pas ainsi qu'on le trouvera. N'a-t-il

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pas lui-même déclaré qu'il était inutile de le chercher dans le désert ou ailleurs? Ne le cherchons pas là, puisque le Christ se forme à l'intérieur de nous . Ce corps de l'âme qui devient graduellement capable de s'élever par- dessus les hauteurs lutte pour être reconnu par chaque aspirant à la vie supérieure. Comme le dit Faust:

"Deux âmes, hélas, se partagent mon coeur
Et luttent pour la suprématie.
L'une, de toutes ses forces, s'attache à la terre
Et s'y cramponne avec passion.
L'autre, pleine d'une ardeur sacrée, aspire
A s'élever dans des sphères plus pures."

Ainsi, chers amis, en chacun de nous se poursuit cette lutte entre notre nature supérieure et notre nature inférieure. Paul a "combattu le bon combat", et toute âme en quête de perfection doit l'entreprendre. Sir Launfal a quitté son château dans sa jeunesse pour passer toute une vie à chercher le Saint- Graal, et lors de son retour il a retrouvé le même mendiant qu'il avait traité avec mépris à son départ. Après avoir fait ce qu'il aurait dû faire dès le début, une fois que l'esprit de service l'a pénétré, le Christ s'est manifesté:

"Il partagea en deux son unique croûte,
Il brisa la glace au bord du ruisseau,
Et tendit à manger et à boire au lépreux."

C'est alors que le Sauveur, debout devant lui, lui dit: "Ceci est mon corps, et ceci est mon sang".

"La Sainte Cène est célébrée vraiment lorsque nous partageons pour les besoins d'autrui".

Ce n'est pas ce que nous donnons, mais ce que nous partageons qui importe. Ceux qui donnent de leur superflu, des choses dont ils n'ont plus besoin, ne savent pas ce que c'est que de donner. Le don sans le coeur du donateur est stérile. Tout est là: à moins de faire le don de nous-mêmes, nos cadeaux sont futiles. "Il n'y a

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pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis" (Jean 15/13). Il ne s'agit pas non plus de faire une fois pour toutes abandon de sa vie pour un ami, mais du dévouement permanent, quotidien. "J'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire (...), j'étais malade, et vous m'avez visité" (Matthieu 25/35-36). C'est tout ce qui importe. Chers amis, puissions-nous l'apprendre! Nous n'avons pas besoin de chercher bien loin; c'est tout près de nous.

Vous connaissez ce petit poème au sujet de la lumière que nous devons faire briller "simplement là où nous sommes" (voir fin chapitre 18 "Glanes d'un Mystique"). Chacun ne peut être une étoile, il n'est pas donné à chacun de resplendir, d'être un guide, mais chacun de nous peut remplir sa tâche, faire luire sa propre petite lueur, qui dissipera les ténèbres dans sa sphère immédiate. On ne nous demande pas autre chose, et si nous faisons tout simplement cela, nous trouverons que cette lumière peut devenir une étoile brillante qui nous guidera vers le Christ lors de sa venue, et alors nous serons sûrs de le reconnaître, grâce à notre réaction intérieure. Il est dit que nous le reconnaîtrons parce que nous serons comme lui, or comme il ne possède pas de corps physique dans lequel il puisse revenir, nous devons développer ce corps de l'âme, ce "sôma psuchikon", de telle sorte que lorsqu'il apparaîtra, nous irons à sa rencontre, revêtus de cette "robe nuptiale d'or".