PARTIE 7 - QUESTIONS CONCERNANT LES ENSEIGNEMENTS DE LA BIBLE

QUESTION 73 - Comment se fait-il que chaque secte interprète la Bible différemment, et que chaque chacune trouve une apparente justification aux idées qu'elle émet sur ce Livre?

RÉPONSE - Cette question, si elle est posée par un sceptique, doit lui procurer le grand plaisir d'y voir la justification de son idée, à savoir que les croyances de toutes les sectes religieuses sont erronées, et que la Bible est une collection de non-sens, alors que c'est en fait exactement le contraire. Nous ne soutenons pas que ce Livre soit d'origine entièrement Divine, ni qu'il soit, d'un bout à l'autre, la Parole de Dieu; nous reconnaissons le fait qu'il est une piètre traduction des originaux, et qu'il contient de nombreuses interpolations qui y ont été insérées à différentes époques pour soutenir des idées diverses; mais le seul fait que tant de vérités aient été accumulées sous un volume aussi restreint est une source de constant émerveillement pour l'occultiste qui sait ce qu'est ce Livre en réalité, car il en possède la clé.

Il y a un fait que le sceptique oublie de considérer. Il part de l'idée que si une certaine interprétation est vraie, toutes les autres doivent être nécessairement fausses. Cette idée est entièrement fausse. La vérité a de nombreuses faces et elle est éternelle; la recherche de la vérité doit aussi être universelle et être sans fin. Nous pouvons comparer la vérité à une montagne, et les diverses interprétations de cette vérité aux différents sentiers qui mènent à son sommet. Bien des gens cheminent le long de ces sentiers, et chacun pense que la voie qu'il suit est la seule voie, tant qu'il est au bas de la montange; il n'en aperçoit effectivement qu'une partie, et peut se croire autorisé à dire à ses frères, "Vous avez tort, prenez ma voie, c'est la seule qui conduise au sommet." Mais à mesure que tous ces gens avancent, ils voient que les sentiers convergent vers le sommet et conduisent finalement au même but.

On peut dire avec assurance qu'il n'existe aucun système de pensée ayant attiré et retenu l'attention d'un grand nombre d'adhérents pendant une longue période de temps, qui n'ait contenu sa part de vérité. Que nous nous en rendions compte ou non, il y a dans chaque secte un grain de l'enseignement divin qui mène graduellement ses fervents vers le sommet de la montagne, et c'est la raison pour laquelle nous devrions pratiquer la plus grande tolérance à l'égard de toute croyance.


QUESTION 74 - Qu'entend-on par le deuxième aspect du Dieu Trinitaire?

RÉPONSE - Dieu est Un, comme la lumière est une; mais de même que la lumière, en traversant l'atmosphère, est réfractée en trois couleurs fondamentales: rouge, jaune et bleu, de même Dieu, lorsqu'Il se manifeste ou se réfléchit dans la nature, est triple dans Sa manifestation. Il est, premièrement, le principe Créateur, deuxièmement, le principe de Préservation, et troisièmement, le principe de Destruction des formes qui ont été créées, préservées pendant un temps parce qu'elles étaient utiles, puis détruites de façon à ce que la matière dont elles étaient façonnées puisse être employée à la construction de nouvelles formes.

Ces trois principes de Dieu ont été désignés sous différents noms dans les différentes religions, et beaucoup d'encre a été utilisée pour défendre ou décrier l'idée d'une Trinité qui est cependant évidente pour quiconque regarde d'un esprit attentif autour de lui dans la nature. Dans le monde occidental, nous avons coutume de donner au Second Aspect du Dieu Trinitaire, le principe préservateur unifié, le nom de Christ; et ce nom est très approprié dans un certain sens, car le Christ est venu pour enseigner l'Amour et la Fraternité Universelle, destinée à remplacer les nations qui guerroient les unes contre les autres, et Il a Lui-même dit qu'il y avait une phase encore plus élevée soit lorsque le royaume qu'Il devait établir serait remis au Père, et que tous seraient Un en Lui.


QUESTION 75 - Les Anges de Justice sont-ils des Etres individuels?

RÉPONSE - Oui, ce sont de puissantes Individualités, ambassadeurs des Grands Anges Planétaires, et comme tels ils sont intéressés à la naissance de l'homme, l'aidant à choisir son milieu, assignant à chaque vie la juste destinée propre à amener les effets nécessaires. Ils dirigent les influences stellaires, afin qu'elles affectent chacun de façon à faciliter la liquidation des dettes passées qu'il a contractées envers autrui, et l'aident aussi à recueillir le bénéfice du bien qu'il a fait dans des vies passées.

Les Anges de Justice sont assistés en cela par une grande armée d'auxiliaires et d'esprits de la nature, qui ne sont pas encore individualisés, mais qui travaillent inconsciemment sous la direction des ces Grands Etres, à peu près comme les animaux sont dirigés par les esprits-groupes.


QUESTION 76 - Les Anges et les Archanges veillent-ils sur nous individuellement aussi bien que collectivement, et savent-ils exactement ce que sont nos vies?

RÉPONSE - Les Seigneurs de l'Intellect, que Paul appelle les "Puissances des Ténèbres", parce qu'ils formaient l'humanité de la sombre Période de Saturne, alors que l'Univers émergeait du Chaos, travaillent uniquement avec l'homme.

Les Archanges qui étaient humains dans la Période de feu du Soleil, alors que l'univers avait la consistance de la "substance-désir", travaillent maintenant en tant qu'aides des esprits-groupes des animaux et en tant qu'esprits de race de l'humanité, parce que ces classes d'êtres ont un corps du désir.

Les Anges, qui formaient l'humanité de la Période de la Lune, travaillent avec l'homme, l'animal et la plante car, dans la Période de la Lune, l'univers avait la consistance de l'"éther" dont est formé le corps vital des trois règnes prénommés. Les Anges sont, par conséquent, les aides appropriés pour les fonctions vitales d'assimilation, de croissance et de reproduction. Dans leur travail avec l'humanité, ils sont les esprits de famille. Ils sont la cause de l'accroissement de la famille humaine, de l'accroissement des animaux et du rendement des champs.

L'homme, qui est un peu inférieur aux Anges, travaille avec les minéraux de la région chimique du Monde Physique. Il est pour les minéraux ce que les Etres Supérieurs sont pour nous. Il les éveille graduellement à la vie en les transformant en maisons, en viaducs, en chemins de fer, etc.

Dans une future incarnation de la Terre, lorsque ces minéraux seront devenus semblables à des plantes, l'homme aura appris à travailler avec la vie et sera alors à leur égard dans une position similaire à celle que les Anges occupent maintenant à notre égard. Ainsi il y a une progression sans fin, les plus avancés aidant les moins évolués, jusqu'à ce que tous aient atteint la perfection.

Pour répondre à la question d'une façon plus spécifique, nous dirons que les Archanges travaillent avec les nations et les races de la Terre, tandis que les Anges s'occupent plus particulièrement des familles et des individus au sein de la famille. L'"Ange Gardien", cependant, n'est pas exactement une entité d'une évolution supérieure, mais plutôt l'incarnation personnifiée de nos bonnes actions dans toutes nos vies passées; bien qu'invisible à nos yeux, il est toujours avec nous, nous encourageant à bien faire, nous incitant à faire mieux encore.


QUESTION 77 - Les Anges ont-ils des ailes, comme on les représente?

RÉPONSE - Non, ils n'en ont pas, du moins pas telles qu'en ont les oiseaux; mais il y a quelques classes d'Etres dans le Monde de l'Esprit qui possèdent des accessoires ressemblant à des ailes. Ceux-ci, toutefois, ne leur servent pas à voler, ni à se mouvoir dans l'espace; ce sont des courants de force qui jaillit vers l'extérieur et qui peuvent être projetés dans une certaine direction à la façon dont nous employons nos propres membres. Ainsi, un Archange qui pousse les armées de deux nations à se battre peut envoyer dans une certaine direction un courant de force spirituelle qui paralysera de crainte les soldats d'une armée; dans l'autre direction, il projettera un courant qui enflammera l'armée opposée, influençant ainsi la bataille d'une manière insoupçonnée des combattants.


QUESTION 78 - Les Rosicruciens acceptent-ils la Bible comme la Parole de Dieu, du commencement à la fin?

RÉPONSE - Certainement pas, particulièrement en ce qui concerne l'interprétation extrêmement étroite de certaines personnes qui pensent que le livre que nous avons maintenant est le seul ouvrage authentique jamais donné à l'humanité. Au mieux, la Bible ne peut être considérée que comme l'un des livres de Dieu, car il y a beaucoup d'autres écrits sacrés qui ont le droit d'être reconnus comme tels, et qui ne peuvent être éliminés par quelques ignorants tels que ceux qui ont mis les livres dits "apocryphes" au rebut.

En premier lieu, il convient de se rappeler que l'Ancien Testament a été écrit en Hébreu, à différentes époques, et par nombre d'écrivains, et que ces écrits n'avaient pas été rassemblés antérieurement à Esdras. De ces écrits en Hébreu, il n'existe plus un seul vestige. Dans un passé qui remonte à l'an 280 avant Jésus-Christ, l'Hébreu avait été abandonné dans la rédaction des Saintes Ecritures, et la version des Septante, ouTraduction Grecque était en usage. C'était la seule Bible existant au moment de la naissance de Jésus. Plus tard, quelques-uns des écrits en Hébreu furent rassemblés et classés par les Massorètes, une secte qui existait 700 ans environ après J.-C. Il s'agit du texte le meilleur et le plus précis.

La traduction anglaise la plus en usage de nos jours est la version dite du roi Jacques; mais Sa Majesté tenait bien plus à faire régner la paix dans son royaume qu'à l'exactitude de la traduction, et l'acte qui autorisa la traduction de la Bible avait interdit de traduire quelque passage que ce fût de manière à heurter les croyances du temps. Cela, pour éviter toute dissention dans son royaume. En outre, sur les quarante-sept traducteurs, trois seulement connaissaient l'Hébreu, et deux d'entre eux moururent avant l'achèvement de la traduction des Psaumes. Nombre de livres ont été rejetés comme apocryphes, des passages entiers ont été faussés de leur sens original pour se conformer à la superstition de l'époque. Martin Lüther, en Allemagne, traduisit le texte latin qui avait lui-même été traduit du Grec; ainsi, les occasions de contresens se sont multipliées. Ajoutons à cela que, dans l'Hébreu ancien, les points-voyelles sont omis, et qu'il n'ya pas de séparation entre les mots, de sorte qu'en insérant les points-voyelles de différentes manières, on obtient des mots et des phrases de sens entièrement différents, cela à chaque ligne, pour ainsi dire. Devant ces faits, il est évident que les chances d'une traduction exacte sont bien minces.

De plus, il n'était pas dans l'intention des écrivains originaux de l'Ancien Testament de faire de la Bible un "Livre de Dieu" accessible à tous, comme on peut d'ailleurs s'en rendre compte par cette citation tirée du Zohar, "Malheur à l'homme qui ne voit dans la Thora (la loi - la Bible) que de simples récits et des mots ordinaires, car en vérité si elle ne contenait que cela, nous serions capables même aujourd'hui de composer une Thora plus digne d'admiration. Mais il n'en est pas ainsi; chaque mot de la Thora renferme un sens élevé et un sublime mystère (...) Les récits de la Thora ne sont que le vêtement de la Thorah (...) Malheur à celui qui prend le vêtement de la Thora pour la Thora elle-même (...) Les simples ne tiennent compte que des habits et des récits de la Thorah; ils ne connaissent rien d'autre, ils ne voient pas ce qui est caché sous le vêtement; les hommes plus instruits ne font pas attention au vêtement, mais à ce qu'il enveloppe..."

En d'autres termes, il ne font pas attention à la lettre, mais tiennent compte uniquement de l'esprit. De même dans un champ de pommes de terre, il n'y a pas seulement ces végétaux, mais aussi le sol dans lequel ils sont cachés, ainsi dans la Bible, les perles de vérité occulte sont cachées dans ce qui, souvent, ne sont que de hideux habits. L'occultiste qui s'est préparé à posséder ces perles, en reçoit la clé et les voit distinctement. Aux autres, elles demeurent invisibles jusqu'à ce qu'ils aient travaillé pour obtenir cette clé. Ainsi, bien que l'histoire des pérégrinations des enfants d'Israël et de leurs relations avec certain Dieu soit partiellement vraie, il s'y trouve aussi une signification spirituelle beaucoup plus importante que l'histoire matérielle. Bien que les Evangiles contiennent les grandes lignes de la vie d'un être appelé Jésus, ils sont des formulaires d'initiation montrant les expériences par lesquelles chacun doit finalement passer, sur le chemin qui conduit à la vérité et à la vie. .

Ce chemin était prévu par les diverses personnes qui ont écrit la Bible et qui étaient ainsi des prophètes et des clairvoyants, mais seulement dans la mesure où il était possible de l'être à leur époque. Une nouvelle ère exigera une Bible nouvelle, un "mot"nouveau.


QUESTION 79 - Quel est le point de vue des Rosicruciens sur la création du monde en sept jours?

RÉPONSE - Il y a deux récits de la création dans la Bible. L'un commence au premier verset du premier chapitre de la Genèse et se termine au troisième verset du deuxième chapitre. L'autre commence au quatrième verset.

Ces deux récits de la création semblent être grandement en désaccord sur plusieurs points. Le premier spécifie qu'au commencement la Terre était recouverte d'eau; le second qu'elle était sèche. Le premier nous informe que l'homme a été créé en dernier; le second, qu'il a été la première créature, etc. Ces di vergences semblent inconciliables, et offrent au sceptique la satisfaction de regarder avec un sourire de pitié les pauvres ignorants qui croient à de tels non-sens. Et pourtant, ces deux récits ne sont pas contradictoires; ils sont complémentaires, et en accord avec les faits scientifiques. Le premier traite de la genèse de la forme, le second de l'évolution de la conscience. La forme humaine, telle qu'elle est constituée à présent, est le chef-d'oeuvre de l'évolution, construite sur la base de toutes les formes inférieures qui l'ont précédée. La Vie qu'est l'homme, le penseur, est sans commencement ni fin, éternelle comme Dieu Lui-même, et cette Vie existait avant toutes les formes, comme il est dit dans le second récit de la création.

En ce qui concerne le temps pendant lequel il est dit que cette création de la forme a eu lieu, les Rosicruciens n'enseignent pas ou ne croient pas qu'elle s'est accomplie en sept jours de vingt-quatre heures, mais dans notre système de manifestation, sept grandes transformations de la Terre sont nécessaires pour faciliter la pleine évolution de la soi-conscience et du pouvoir de l'âme par les esprits en évolution. Trois périodes et demie ont été employées à construire nos véhicules; le reste sera nécessaire pour l'évolution de la conscience.

Dans le deuxième verset au début de la Bible, il est dit qu'au commencement la Terre était sombre et informe. Cela se passait dans la Période de Saturne, alors que le brouillard de feu naissant se formait de la substance primordiale de l'espace.

Le troisième verset nous informr que Dieu dit, "Que la Lumière soit", passage dont on s'est moqué comme devant prouver l'ignorance de ses auteurs et l'inconsistance de leur récit comparé avec les faits scientifiques; car, disent en raillant les contradicteurs, "puisque le Soleil et la Lune ne furent créés que le quatrième jour, comment pouvait-il y avoir de la lumière avant ce moment-là? Or, il n'est pas question du monde tel qu'il est aujourd'hui, c'est-à-dire d'une masse solide. Cette masse assurément serait restée noire tant qu'il n'y aurait pas eu une source de lumière extérieure; mais, à cette époque, la terre était un monde en formation et, selon la théorie nébulaire, il doit y avoir eu, d'abord, une période de chaleur obscure à laquelle nous avons donné le nom de Période de Saturne. Plus tard, le brouillard, entré en ignition, est devenu lumineux; la lumière est intérieure et ne dépend pas d'un Soleil et d'une Lune extérieurs. Ce deuxième degré du développement de notre planète est appelé la Période du Soleil.

Dieu dit, continue le récit biblique, "Qu'il y ait une expansion entre les eaux et qu'elle sépare les eaux d'avec les eaux." Le mot rendu ici par "expansion" est traduit "firmament" dans la version autorisée du Roi Jacques, mais nous employons le texte Massorétique, traduit par des connaisseurs non limités par un édit royal comme l'étaient les auteurs de la version du Roi Jacques. L'emploi du mot "expansion" met le récit de la Bible en accord avec la théorie nébulaire, car lorsqu'un brouillard de feu se forme dans l'espace, de l'humidité est générée par le contact de cette masse brûlante avec l'espace environnant, qui est froid. Cette humidité devient brûlante et se dilate en vapeur qui s'élance du noyau igné, puis se refroidit, se condense et redescend à la source de chaleur. Ainsi cette expansion dans les eaux divise l'eau d'avec l'eau, l'humidité dense restant près du noyau igné et la vapeur à l'extérieur. Cette étape dans la solidification de la Terre est appelée la Période de la Lune.

L'ébullition continuelle de l'eau entourant le noyau igné forma finalement une croûte, et la terre ferme apparut. On nous dit que "Dieu appela "Terre" la partie sèche".

Pendant la première partie de la Période actuelle, la Terre était aussi obscure que dans la Période de Saturne. Seules, les substances minérales existaient. Cette phase est appelée Epoque Polaire.

La Période ignée du Soleil trouve sa réplique dans l'Epoque Hyperboréenne, décrite aux versets 11-19, comme étant l'époque où les plantes furent générées, et où la Terre devint une planète éclairée du dehors par le Soleil et la Lune. Cette phase termine le travail accompli durant le quatrième grand jour dans le développement de notre Terre.

Pendant l'Epoque Lémurienne, nous avons une récapitulation des conditions de la Période de la Lune, un noyau brûlant et une atmosphère de brouillard de feu, ainsi que la création des espèces animales inférieures, décrite dans la Bible comme ayant été l'oeuvre du cinquième jour.

Pendant l'Epoque Atlantéenne, les mammifères et l'homme furent formés, et ce fut l'oeuvre du sixième jour. Lorsque, dans l'Epoque Aryenne actuelle, l'homme devint un être doué de raison, les Dieux se reposèrent pour le laisser travailler à son propre salut, sous les lois jumelles de renaissance et de cause à effet.


QUESTION 80 - La Bible enseigne l'immortalité de l'âme. La Philosophie Rosicrucienne enseigne la même chose, ouvertement, en faisant appel à la raison. N'y a-t-il pas de preuves positives de l'immortalité?

RÉPONSE - L'auteur de la question se trompe lorsqu'il dit que la Bible enseigne l'immortalité de l'âme. Dans l'ancien Testament, il n'est pas fait une seule fois mention du mot immortalitéou ciel dans le sens d'une possession de l'homme. Il y est explicitement affirmé que "Le Ciel et même les cieux sont au Seigneur mais Il a donné la Terre aux enfants des hommes" (Psaume 115/16). Il y est aussi enseigné explicitement que "l'âme qui pèche mourra" (Ezéchiel 18/4, 20). Si l'âme était immortelle, cela serait une impossibilité. Dans le Nouveau Testament, les mots "immortel" ou "immortalité" sont employés six fois seulement. Ils désignent quelque chose à atteindre, ou quelque chose qui est un attribut de Dieu.

En ce qui concerne l'esprit, la question est différente, et même là où il en est question, le mot "immortel" n'est pas employé. Il est fait allusion à l'immortalité dans maints passages de la Bible, de la même manière détournée qu'on y sous-entend la loi de renaissance, mais la doctrine de la renaissance a un avantage sur celle de l'immortalité de l'esprit humain, du fait qu'elle a été enseignée au moins une fois d'une manière précise (Matthieu 11/14) lorsque le Christ a dit de Jean-Baptiste: "Celui-ci est Elie". La doctrine de la renaissance est sous-entendue dans cette parole, car si l'esprit d'Elie revivait en Jean-Baptiste, c'est qu'il avait survécu à la mort du corps. L'enseignement de l'immortalité était à cette époque l'un des enseigenements des Mystères, mais même de nos jours, elle est difficilement acceptée, si ce n'est par celui qui, entré dans la voie de l'initiation, se rend compte pour lui-même de la continuité de la vie.

On peut dire cependant, en réponse à cette question, que tout dépend du sens donné à "preuve positive", et si la personne qui demande une preuve est qualifiée pour en juger. On ne peut faire la démonstration d'un problème de trigonométrie à un enfant. Par contre, lorsque celui-ci aura grandi, et qu'on lui en aura enseigné les débuts, il sera facile de lui démontrer le problème. On ne peut prouver non plus l'existence des couleurs et de la lumière à un aveugle-né; ce sont des faits qu'il ne peut apprécier parce qu'il lui manque la faculté requise. Mais si, grâce à une opération chirurgicale, il acquiert la faculté de voir, il sera inutile de lui prouver ces faits; il en verra par lui-même la réalité. Pour des raisons analogues, personne ne peut apprécier les preuves de l'immortalité de l'esprit avant de s'être mis en état de voir l'esprit; alors il lui sera facile d'avoir la preuve positive de son immortalité, de son existence avant la naissance et de sa persistance après la mort. Avant de s'être ainsi lui-même qualifié, il devra se satisfaire des déductions raisonnables auxquelles on arrive de diverses manières.


QUESTION 81 - Y a-t-il dans la Bible quelque autorité affirmant la théorie de la renaissance?

RÉPONSE - Oui, à maints endroits bien que cette théorie soit enseignée directement dans un seul passage. Les prêtres juifs croyaient à la théorie de la renaissance, sinon ils n'auraient pas envoyé demander à Jean-Baptiste, "Es- tu Elie?", ainsi qu'il est rapporté dans l'Evangile de Jean 1/21; et dans l'Evangile de Matthieu 11/14, les paroles du Christ concernant Jean-Baptiste ne présentent aucune ambiguité. Il dit, "Celui-ci est Elie". En une autre occasion, sur le Mont de la Transfiguration, le Christ dit encore, "Elie est déjà venu, ils l'ont traité comme ils l'ont voulu", et on nous fait savoir que les disciples "savaient qu'Il parlait de Jean" qui avait été décapité par Hérode.

Dans Matthieu 16/14, Il demande à Ses disciples, "Qu'est-ce que le peuple dit que je suis?". Et ils Lui répondirent, "Certains disent que tu es Jean- Baptiste, d'autres, Elie, et d'autres encore, Jérémie ou quelqu'un des prophètes." Et il est à remarquer que le Christ ne les contredit en aucune façon, Lui qui était Leur maître; s'ils avaient eu une idée erronée concernant la doctrine de la renaissance, c'eût été certainement Son devoir de les en avertir. Mais, Il ne le fit pas; bien plus, Il leur enseigna directement la renaissance, comme l'indique le passage ci-dessus.

Il y a aussi des cas relatés dans la Bible où il est question d'une personne choisie avant sa naissance dans le but d'accomplir une certaine tâche. Un ange avait annoncé la venue de Samson, et sa mission qui était de détruire les Philistins (Juges 13/3-24). Le Seigneur dit au prophète Jérémie, "Avant que tu ne naisses, je t'ai sanctifié et je t'ai ordonné prophète entre les nations" (Jérémie 1/5). Les missions de Jean et de Jésus leur ont été assignées avant leur naissance. Une personne est choisie pour une certaine mission, à cause d'une aptitude spéciale. Cette compétence présuppose que de nombreuses mises en pratique, avant la naissance, ont été réalisées dans unevie passée. Ainsi, la doctrine de la renaissance est aussi enseignée implicitement dans les cas précités.


QUESTION 82 - Selon la Bible, l'homme seul a reçu une âme. Pourquoi donc dites-vous que les animaux ont un esprit-groupe?

RÉPONSE - Au premier chapitre de la Genèse, verset 20, on nous enseigne que Dieu dit, "Que les eaux abondent en créatures qui se déplacent et qui ont la vie." Le mot employé en hébreu est nephesh qui signifie souffle. Ce mot est aussi employé au deuxième chapitre du même livre, verset 7, où il est dit, "Le Seigneur Dieu forma l'homme du limon de la terre et insuffla dans ses narines le souffle de vie, (nephesh) et l'homme devint une "nephesh chayim", c'est-à- dire une "créature respirante". Non point une âme vivante, comme cela est traduit. La traduction du Roi Jacques a été modifiée par des gens qui avaient plus de respect pour la vérité que pour les idées préconçues; ils ont consenti à écrire dans la marge le mot "âme" comme alternative pour la lecture du mot nephesh au chapitre 1, verset 20, où la création des animaux est annoncée, de sorte que même dans la Bible actuelle, il est admis que les animaux ont une âme.

Pourtant, cette traduction n'est pas correcte; nephesh signifie souffle et non pas âme. Le mot Hébraïque pour "âme" est neshamah. L'âme n'est pas synonyme d'esprit, L'esprit est Ruach, de sorte que la Genèse ne fait pas mention de l'esprit de l'homme ou de l'animal, car l'esprit n'a point de genèse, Il EST. Les formes humaines et animales, maintenues par le souffle ont eu un commencement, et c'est ce qu'annonce la Genèse. Cette idée est parfaitement en accord avec l'Ecclésiaste 3/19 où Salomon dit, parlant du corps formé du limon de la terre, que l'homme n'a aucune supériorité sur la bête, car de même que l'un meurt, l'autre meurt aussi: ils ont tous le même souffle (nephesh), l'un et l'autre vont en un même lieu (à savoir le Monde du Désir).

Si l'auteur de la question n'accepte que le texte et la version anglaise de la Bible, comme si elle avait été écrite dans cette langue, il serait plausible de demander, "Si l'homme a reçu une âme de la façon décrite dans la Bible, où la femme a-t-elle reçu la sienne, ou bien est-elle sans âme?


QUESTION 83 - Est-il vrai qu'Eve a été tirée de la côte d'Adam?

RÉPONSE - Parmi les quarante-sept traducteurs de la Bible du Roi Jacques, trois seulement connaissaient l'Hébreu, et deux d'entre eux moururent avant que les Psaumes aient été traduits. De plus, dans la langue hébraïque, particulièrement dans les anciens textes, les points-voyelles sont omis; un mot peut ainsi avoir différents sens selon la manière dont on place ces points. Dans l'histoire de la côte d'Adam, le mot qui nous occupe, lorsqu'il est ponctué d'une certaine façon, se lit "tsad" qui signifie côte; ponctué d'une autre façon, il se lit "tsela", qui veut dire côté. Les enseignements occultes concernant le développement de la Terre et de l'homme affirment qu'il fut un temps où, sur un point particulier, l'homme était à l'image de Dieu ou à celle des Elohim qui l'avaient créé; il était à la fois mâle et femelle, hermaphrodite, capable de générer un autre être de lui-même. Plus tard, il devint nécessaire, pour son évolution ultérieure, de développer un cerveau; et alors qu'auparavant il extériorisait de lui-même la double force créatrice, positive et négative, la moitié de celle-ci fut désormais retenue dans le but de construire un cerveau, un larynx et un système nerveux, organes de la pensée et de la parole au moyen desquels l'homme peut mettre en action son corps physique et s'exprimer par la parole. Certains esprits retiennent la force créatrice positive masculine et n'extériorisent que la force négative féminine, alors que d'autres retiennent la force féminine ou négative et extériorise la force positive. On peut donc dire que Dieu a retiré un côté de leur être, non une côte. Cette manière de lire le mot en question, c'est-à- dire "côté" a un droit égal à celle de "côte"; de plus, elle a le mérite d'expliquer un fait inexplicable autrement.


QUESTION 84 - Si Dieu a fait l'homme à Son image, selon Sa ressemblance, c'est-à-dire parfait, pourquoi les différentes époques antérieures à la Chute d'Adam et d'Eve étaient-elles nécessaires?

RÉPONSE - L'auteur de cette question part d'un point de vue erroné. La Bible dit que Dieu vit son oeuvre et estima qu'elle était "bonne", mais non parfaite. Eût-elle été parfaite, il n'y aurait plus rien eu à faire et l'évolution aurait été superflue. La race humaine n'est devenue définitivement humaine que dans la dernière partie de l'Epoque Lémurienne, lorsque l'esprit commença à pénétrer dans ses corps. L'humanité de ce temps-là, Adam et Eve, était fort différente de ce qu'elle est à présent. Elle était aussi le fruit de l'évolution, car il n'y a pas de création spontanée. Ces êtres avaient progressé du règne minéral d'où ils étaient sortis, à travers les phases d'un développement identique à celui des végétaux et des animaux, et ils ne formaient pas un couple, selon les données traditionnelles, mais une humanité à la fois masculine et féminine. "Il les créa mâle et femelle", lisons-nous dans la Bible; en outre, ce n'était pas la première fois que l'homme s'était trouvé sur la Terre, ou que la Terre avait été peuplée, comme on peut s'en rendre compte dans Genèse 1/28, où il fut commandé à l'homme d'aller et de RE-peupler la Terre, montrant ainsi que la Terre avait été la demeure d'autres êtres antérieurement à la venue de ceux appelés Adam et Eve. Flavius Josèphe dit qu'Adam signifie "terre rouge", et le mot Hébreu "Admah", dont dérive Adam, signifie "terre ferme", ce qui décrit très bien la situation. Adm (tel qu'il est écrit dans le texte Hébreu) ne vint pas sur la Terre avant qu'elle ne se fût solidifiée et ne fût devenue ferme, mais il y vint avant qu'elle ne se fût refroidie au point où elle en est maintenant, donc, à cette époque, elle était réellement rouge et à l'état brûlant.

Pendant les époques antérieures à l'Epoque Lémurienne, les esprits planaient au-dessus de la Terre ignée, et ils aidaient à la former, à la modeler telle qu'elle est à présent. Les esprits humains apprenaient alors des leçons qui ne les concernent plus actuellement. A cette époque, nous étions inconscients, mais le travail s'accomplissait tout aussi bien, de la même façon, par exemple, que nos organes digestifs accomplissent les opérations chimiques nécessaires à la digestion et à l'assimilation, bien que nous ignorions ces processus dans notre intellect conscient. Il est cependant évident que, de même que le travail de l'enfant à l'école maternelle et à l'école primaire constitue la base essentielle des enseignements des lycées et des universités, ainsi les premières époques ont été les fondements de nos conditions actuelles. Elles étaient aussi nécessaires que d'apprendre l'alphabet avant d'essayer de lire.


QUESTION 85 - Quel a été le péché ou la chute dans l'Eden?

RÉPONSE - Lorsque la Terre est sortie du Chaos, elle a d'abord passé par une phase rouge sombre, connue sous le nom d'Epoque Polaire. L'humanité a d'abord développé un corps dense, fort différent de notre véhicule actuel, bien entendu. Dans la phase ignée ou Epoque Hyperboréenne, le corps vital fut ajouté, et l'homme devint une sorte de plante, c'est-à-dire qu'il possédait les mêmes véhicules que ceux qu'ont nos plantes aujourd'hui, avec une conscience similaire, ou plutôt une inconscience, semblable à celle que nous avons dans le sommeil sans rêves, lorsque les corps dense et vital reposent sur le lit.

En ce temps-là, dans l'Epoque Hyperboréenne, le corps de l'homme était un énorme sac rempli de gaz, flottant au-dessus de la terre en feu, et il projetait des spores qui croissaient et qui étaient utilisées comme véhicules par d'autres entités. A ce moment, l'homme était bissexué, il était hermaphrodite.

A l'Epoque Lémurienne, lorsque la terre se fut quelque peu refroidie, et que des îlots de croûte se furent formés au milieu des mers en ébullition, alors le corps de l'homme se solidifia aussi quelque peu, et devint plus semblable à celui que nous voyons aujourd'hui. Il présentait une apparence simiesque, un tronc court avec des membres énormes, les talons projetés en arrière; la partie supérieure de la tête manquait presque totalement. L'homme vivait dans une atmosphère de vapeur appelée par les occultistes "brouillard de feu"; il n'avait pas de poumons, et respirait au moyen de tubes. Il possédait à l'intérieur un organe comparable à une vessie qu'il gonflait avec de l'air chaud pour l'aider à franchir les énormes crevasses qui se produisaient lorsque les éruptions volcaniques disloquaient la terre sur laquelle il vivait. De l'arrière de sa tête se projetait un organe qui, maintenant, se trouve à l'intérieur de la boîte cranienne et que les anatomistes appellent glande pinéale, ou troisième oeil, bien qu'elle n'ait jamais été un oeil, mais un organe tactile. Le corps était alors dénué de sensation, mais lorsque l'homme s'approchait trop près d'un cratère volcanique, la chaleur en était perçue par cet organe qui l'avertissait de s'en écarter avant que son corps ne fût détruit.

A ce moment-là, le corps dense de l'homme s'était déjà solidifié à un tel point qu'il lui était devenu impossible de se reproduire par spores, et il était nécessaire qu'il développe un cerveau, ou organe de la pensée. La force créatrice dont nous nous servons maintenant pour construire routes, viaducs, moyens de locomotion de toutes sortes, etc., dans le monde extérieur, était alors employée intérieurement pour la construction d'organes. Comme toutes les forces, la force créatrice étant positive et négative, un des pôles fut tourné vers le haut pour construire le cerveau et le larynx, laissant l'autre pôle disponible pour la création d'un autre corps. L'homme cessa donc d'être une unité créatrice complète. Chaque être humain ne possédait plus que la moitié de la force créatrice, il dut chercher son complément en dehors de lui-même.

Or, en ces temps lointains, "leurs yeux n'étaient pas ouverts", et les êtres humains d'alors étaient inconscients les uns des autres dans le Monde Physique, quoique conscients et alertes dans le Monde Spirituel. Aussi, sous la direction des Anges qui étaient particulièrement aptes à les assister en ce qui concerne la reproduction, ils étaient rassemblés dans de grands temples, à certaines époques de l'année, lorsque les lignes de forces entre les planètes étaient propices, et là, l'acte créateur était accompli comme un sacrifice religieux. Et lorsque cet homme primitif, Adam, se trouvait en contact sexuel avec la femme, l'esprit, pendant un instant, perçait le voile de la chair, et "Adam connaissait (ou devenait conscient de) sa femme"; il ressentait sa présence physique. Telle est la signification du récit de la Bible partout où l'on emploie cette chaste expression; c'est ainsi que nous apprenons qu'"Elkana connut sa femme, Hannah, et celle-ci conçut Samuel". De même, dans le Nouveau Testament, lorsque l'ange vint dire à Marie qu'elle devait être la mère du Sauveur, elle répondit: "Comment cela se pourrait-il, puisque je ne connais point d'homme?".

Le péché est une action contraire à la loi. Tant que l'humanité se multipliait sous la direction des Anges qui comprenaient les lignes de forces cosmiques, l'enfantement se faisait sans douleur, ce qui est le cas chez les animaux sauvages qui se reproduisent seulement aux époques propices de l'année sous la direction de leur esprit-groupe: Mais lorsque l'homme, agissant d'après le conseil d'esprits placés à mi-chemin entre l'humanité et les Anges, entreprit de procréer quand bon lui semblait, sans tenir compte des lignes de forces cosmiques, ce péché de "manger de l'arbre de la connaissance" fut la cause de l'enfantement dans la douleur que l'Ange annonça à Eve. Il ne l'a pas maudite, mais lui a simplement indiqué ce qui résulterait de l'usage ignorant et inconsidéré de la fonction créatrice.


QUESTION 86 - L'Arbre de Vie dont il est parlé dans la Bible (Genèse 2/9, Apocalypse 2/7 et 22/2) est-il la même chose que la pierre philosophale des alchimistes?

RÉPONSE - Oui et non. Pour bien comprendre le sujet, il est nécessaire de remonter dans l'histoire de l'humanité. Il fut un temps où les hommes étaient bissexuels et capables de générer un corps sans l'aide d'un autre être. Mais quand il devint nécessaire de construire le cerveau afin que l'esprit soit capable de créer par la pensée aussi bien que dans le Monde Physique, la moitié de la force sexuelle fut retenue pour construire un organe de la pensée. Alors il devint nécessaire que chacun cherche la coopération d'un autre humain qui exprime le pôle opposé de la force créatrice, disponible pour la reproduction. N'ayant pas de cerveau, et "leurs yeux n'étant pas encore ouverts", ils étaient bien entendu inconscients du Monde Physique et incapables de se guider eux-mêmes. C'est pourquoi les Anges les rassemblaient à certaines époques de l'année, lorsque les forces planétaires étaient favorables pour effectuer l'acte générateur qui était accompli comme un sacrifice religieux au cours duquel ils abandonnaient une partie de leur corps pour la génération d'un véhicule pour un autre esprit. Dans cette étroite étreinte, l'esprit perçait le voile de la chair, et Adam "connaissait" sa femme. Plus tard, lorsque la conscience des humains se fût centrée un peu plus sur le Monde Physique, et que quelques-uns d'entre eux commencèrent à percevoir vaguement les corps dont nous sommes maintenant si complètement conscients, ces pionniers se mirent à prêcher l'évangile du corps, apprenant aux autres qu'ils possédaient un corps physique, car la majorité étaient alors inconscients de cet instrument, tout comme nous sommes actuellement inconscients de notre estomac, lorsque nous sommes en bonne santé.

Ensuite, on remarqua que ces corps mouraient et la question se posa, parmi les pionniers, de savoir comment un tel corps pouvait être remplacé. La solution fut donnée à l'homme par une certaine classe d'esprits qui étaient les retardataires de l'évolution des Anges, des demi-dieux, pourrions-nous dire. Ces esprits Lucifer, ou donneurs de lumière, éclairèrent l'humanité naissante sur ses pouvoirs de générer un corps à n'importe quel moment. Mais ces corps n'étaient alors pas parfaits - ils ne sont pas parfaits de nos jours - et bien entendu la génération accomplie sans égard aux conditions planétaires avait même produit des corps inférieurs à ceux qui auraient été générés autrement, fait qui s'ajoute à la parturition douloureuse annoncée par l'Ange.

Dès lors la fonction génératrice a été exercée sans restriction par la race humaine ignorante. Mais par le fait de la mort, il a été possible aux Anges d'enseigner à l'humanité, entre la mort et une nouvelle naissance, comment construire un corps graduellement meilleur. Si l'homme avait appris, dans ce passé lointain, à renouveler son corps vital, comme on lui avait appris à générer un corps physique, selon son propre plaisir, la mort aurait été une impossibilité, et l'homme serait devenu immortel comme les Dieux. Mais il aurait alors immortalisé ses imperfections et rendu tout progrès impossible. C'est le renouvellement du corps vital que la Bible désigne par les mots "manger de l'Arbre de Vie". A l'époque où il reçut les éclaircissements concernant la génération, l'homme était un être spirituel dont les yeux n'étaient pas encore aveuglés par le monde matériel, et il aurait pu ap prendre le secret de vitaliser son corps à volonté, frustrant ainsi l'évolution, Nous voyons donc que la mort, lorsqu'elle vient naturellement, n'est pas une malédiction, mais notre plus grande et notre meilleure amie, car elle nous libère d'un instrument au moyen duquel nous ne pouvons plus rien apprendre; elle nous enlève d'un milieu que nous avons dépassé, afin que nous puissions apprendre à construire un meilleur corps dans un milieu de plus grande envergure, un corps dans lequel nous pourrons faire de plus grands progrès vers la perfection.

Dans ce pèlerinage, il vient enfin un temps où l'homme est qualifié pour posséder les pouvoirs de la Vie. Le corps qu'il s'est construit devient pur et utilisable pendant une période de temps plus longue qu'auparavant. C'est alors qu'il commence à chercher "la pierre philosophale" ou "l'élixir de vie", ou tout autre nom qu'il lui plaît d'utiliser. Les alchimistes visaient à fabriquer ce véhicule pur et sacré, mais non par un procédé chimique de laboratoire, comme le suppose la multitude ignorante. Il avait été nécessaire de trouver une terminologie particulière à un époque où une Eglise dominante et apostate aurait condamné à mort les alchimistes si la vérité avait été connue. Lorsqu'ils parlaient de transmuer les métaux vils en or, les alchimistes disaient vrai, non seulement du point de vue matériel mais aussi du point de vue spirituel, car l'or a toujours été le symbole de l'esprit, et ils visaient à spiritualiser leurs corps, faits d'une texture grossière.

Partout, le pur et magnifique symbole de la transparence a été donné pour désigner le pouvoir de la pureté. Dans l'Ancien Testament, on dit du Temple de Salomon qu'il fut "bâti sans bruit de marteau", que le plus bel ornement en était la Mer de Fonte. Hiram Abiff, le maître-artisan réussit, comme chef- d'oeuvre final, à fondre tous les métaux de la terre en un alliage transparent comme le verre. A la fin du Nouveau Testament (Apocalypse 21/9 à 22/5), on nous parle d'une merveilleuse cité ayant en son milieu une mer de verre. En Orient, l'initié vise à devenir une âme de diamant, pure et transparente. En Occident, la Pierre Philosophale est le symbole de l'âme purifiée, extraite des corps qui ont été transmués et spiritualisés. "L'âme qui a péché mourra" mais l'âme pure est immortalisée par l'élixir de vie, l'"Arbre de Vie", en un corps vital qui durera des milliers d'années comme véhicule de l'esprit.


QUESTION 87 - Le Seigneur a eu de la considération pour Abel et son offrande sanglante, mais non pas pour Caïn et sa pure et douce offrande. Pourquoi?

RÉPONSE - L'auteur de la question se méprend, l'offrande d'Abel n'était pas une offrande sanglante. On ne mentionen nulle part qu'Abel ait tué un animal. La légende des franc-maçons occultes, que nous donnons en partie, est la suivante:

Un jour, les Elohim créèrent Eve; Samaël, esprit Lucifer, s'unit à elle et elle conçut Caïn. Il l'abandonna avant la naissance de ce fils qui fut ainsi "le fils de la veuve". Puis l'Elohim Jéhovah créa Adam qui s'unit à Eve, et elle conçut Abel. Il vint un temps où Caïn et Abel apportèrent leurs offrandes à Jéhovah. Abel apporta ses troupeaux créés par Dieu, alors que Caïn apporta le travail de ses propres mains, le grain. EtJéhovah reçut le don qu'Abel avait trouvé tout prêt sous sa main, créé par la nature, mais il méprisa le sacrifice qui était le résultat de la capacité créatrice de Caïn. Alors, Caïn tua Abel, et il fut maudit. Adam s'unit de nouveau à Eve, et elle conçut Seth.

De Caïn et de Seth sortirent deux classes de gens. Les descendants de Caïn furent Tubal-Caïn et Hiram Abiff, maîtres-artisans adroits qui savaient comment façonner les choses de leurs mains, ayant en eux la capacité divine de créer , de faire pousser deux brins d'herbe là où il n'y en avait qu'un auparavant. C'est d'eux que descendent tous ceux qui travaillent de leurs mains, et qui s'efforcent de conquérir la terre et ses ressources.

De Seth descendent les rois et les prêtres qui recevaient leur sagesse toute faite de la main des Dieux, et prenaient les choses comme ils les trouvaient. Parmi eux était Salomon, le plus sage d'entre les hommes, mais il n'avait pas travaillé lui-même pour acquérir cette sagesse, il la reçut comme un don de Dieu. Ces deux classes de gens existent encore aujourd'hui sur terre et se disputent la suprématie. L'une constitue les Pouvoirs temporels progressistes, l'autre le corps conservateur des Prêtres.

La raison pour laquelle Jéhovah accepta l'offrande d'Abel était qu'il avait pris les choses comme il les avait trouvées, toutes créées; il était un fils de l'homme, et il n'aspirait pas au divin pouvoir créateur. Mais Caïn était de nature divine, il avait en lui l'instinct créateur, et cela ne plaisait pas à son Dieu.


QUESTION 88 - Quelle est la signification ésotérique de l'Arche d'Alliance?

RÉPONSE - Dans les premiers chapitres de la Bible où il est question du Paradis perdu, nous lisons que l'homme prit à son compte l'emploi de la force créatrice, en mésusa dans son ignorance, péchant ainsi contre les lois de la nature. La reproduction est une des facultés du corps vital qui est l'ombre de l'Esprit Vital, second aspect de l'Esprit Triple en l'homme.

On dit que les Chérubins, armés d'une épée flamboyante, ont été placés en sentinelle à la porte de l'Eden lorsque l'homme en fut chassé, de peur qu'il ne mangeât de l'Arbre de Vie et ne devînt immortel. Les Chérubins forment la grande Hiérarchie Créatrice qui avait pris la Terre en charge pendant la Période du Soleil, quand le corps vital était en germination et que l'Esprit Vital fut éveillé.

Alors commença le long pèlerinage de l'être humain à travers le désert de la matière, et l'Arche d'Alliance était le symbole de l'homme dans cette phase migratoire de son existence. Pendant ce pèlerinage dans le désert, les barres qui servaient à porter l'Arche restaient toujours en place, pour montrer qu'elle n'avait pas de demeure fixe; mais lorsque l'Arche arriva dans le temple construit sans bruit de marteau, le Temple de Salomon, son pèlerinage était terminé et les barres furent retirées.

En tant que symbole de l'homme, l'Arche d'Alliance contenait le Livre de la Loi donné pour enseigner à l'homme l'action juste. Il y avait la verge d'Aaron qui fleurissait, sceptre de pouvoir, symbolisant la force spirituelle latente en chaque homme. Cette verge est la réplique de la lance de Parsifal, instrument du mal entre les mains de Klingsor, le magicien noir, ainsi que dans les mains du soldat Romain, tandis que Parsifal, pur et spirituel, l'utilisa pour guérir les blessures d'Amfortas. La verge d'Aaron a été employée contre les Egyptiens pour causer la détresse et l'affliction, et elle fut alors cachée dans l'Arche, comme symbole du fait que l'homme ayant à un moment donné possédé le pouvoir spirituel, en avait mésusé, et que ce pouvoir était maintenant caché en lui.

Dans l'Arche se trouvait aussi le vase de manne. Ce n'était pas une nourriture pour le corps, comme on l'a expliqué de manière matérialiste. Le mot "manne" est presque universel. En Sanscrit, nous avons"manas", le penseur. En Allemand, en Anglais, dans les langues Scandinaves, et dans de nombreuses autres, nous avons le même mot "man" pour désigner le penseur. Le vase de manne fut placé dans l'Arche pour commémorer l'époque où l'Ego était entré dans la forme qu'il avait construite et devint un esprit individuel intérieur.

Cela constitua la "chute" dans les conditions matérielles, nécessitant la génération de corps denses. Lorsque l'homme s'arrogea le pouvoir de générer des corps physiques à n'importe quel moment, il fut exilé de la Région Ehérique, de peur qu'il ne se rende maître du secret de vitaliser les corps imparfaits qu'il générait et de rendre l'évolution impossible.

Nous avons mentionné, dans la première partie de notre réponse, le fait que les Chérubins sont les auteurs de nos pouvoirs vitaux, aussi doivent-ils les préserver jusqu'à ce que l'homme ait acquis les qualités requises pour la maîtrise de soi. C'est pourquoi on dit qu'ils ont été placés à l'entrée du Jardin d'Eden avec une Epée Flamboyante, et il est très significatif que sur les portes du Temple de Salomon on trouve les Chérubins, tenant dans leurs mains, non plus une Epée Flamboyante, mais une fleur ouverte. La fleur est l'organe générateur de la plante qui accomplit l'acte de génération d'une manière pure, sans passion; et lorsque l'homme aura appris à devenir pur et sans passion de manière à concevoir toute forme de façon immaculée, il pourra entrer dans le Temple de Dieu, comme l'Arche est entrée dans le Temple de Salomon, et y demeurer, comme l'indique l'enlèvement des barres, et ainsi que le prophétise l'Apocalypse où l'Esprit annonce, "Celui qui vaincra, j'en ferai un pilier dans le Temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus."


QUESTION 89 - Les diverses fêtes Chrétiennes de l'année ont-elles une signification occulte?

RÉPONSE - Oui, les fêtes chrétiennes de l'année ont une signification occulte très profonde. Du point de vue matériel, les planètes sont autant de masses de matière voyageant dans leur orbite en obéissant à des lois dites aveugles, mais pour l'occultiste ce sont de Grands Esprits se mouvant dans l'espace, comme nous nous mouvons dans le monde.

Lorsqu'on voit un homme faire des gestes, nous y attachons une certaine importance. S'il secoue la tête, nous y voyons un signe de dénégation, mais s'il l'incline, nous y voyons un signe d'affirmation. S'il fait signe à une personne, la paume de la main tournée vers lui, il l'invite à venir à lui, mais s'il tourne la paume des mains vers l'extérieur, il lui fait signe de s'éloigner. Dans le cas de l'univers, nous ne pensons généralement pas qu'il y ait un sens quelconque dans les positions changeantes des planètes, mais pour l'occultiste, il y a un sens des plus profonds dans tous les phénomènes variés des cieux. Ils correspondent aux gestes d'un homme.

Krishna signifie oint, et quiconque avait une mission spéciale à remplir, dans les temps anciens, était oint. Lorsqu'en hiver, le Soleil est au-dessous de l'équateur, au nadir de sa course, les impulsions spirituelles sont les plus fortes dans le monde. Pour notre bien-être matériel, il est nécessaire que le Soleil revienne dans l'hémisphère nord, et ainsi nous parlons du moment où le Soleil reprend sa course vers le nord comme de Noël (en anglais Christmas), la naissance du Sauveur, oint pour nous sauver de la famine et du froid qui seraient notre lot s'il restait toujours au nadir.

En poursuivant sa course vers l'Equateur, le Soleil traverse le signe du Verseau, le porteur d'eau; à ce moment, la Terre est inondée de pluie, symbolisant le baptême du Sauveur. Puis au mois de mars, le Soleil traverse le signe des Poissons. Les provisions de l'année précédente ont été toutes consommées, et les ressources alimentaires de l'homme sont limitées, aussi avons-nous le long jeûne du Carême où l'on se nourrit de poisson, symbole de cette phase du voyage solaire. Ensuite vient lePassage, (Passover, en anglais) lorsque le Soleil passe (passes over, en anglais) l'équateur. C'est le temps de Pâques, (Easter, en anglais)lorsque le Soleil est à son noeud oriental, (eastern, en anglais)et ce croisement (crossing, en anglais) de l'équateur est symbolisé par la crucifixion (crossification ou crucifixion, en anglais) du Sauveur; le Soleil entre alors dans le signe du Bélier, et devient l'Agneau de Dieu donné pour le salut du monde, au temps où les plantes commencent à germer. Cependant, pour que ce sacrifice puisse être un bienfait pour l'homme, il (le Soleil) doit s'élever dans les cieux où ses rayons auront le pouvoir de mûrir le raisin et le blé, et nous avons alors la fête de l'Ascension du Sauveur jusqu'au Trône du Père, qui a lieu au solstice d'été, en Juin. Le Soleil y reste trois jours, et la promesse "De là il reviendra" se trouve réalisée lorsque le Soleil commence sa marche vers le noeud occidental. Au moment où il entre dans le signe de la Vierge, nous avons la fête de l'Assomption et plus tard, lorsqu'il quitte le signe de la Vierge, la nativité de la Vierge qui semble, pour ainsi dire, naître du Soleil.

La fête Juive des Tabernacles avait lieu à l'époque où le Soleil croisait l'équateur à son passage dans les mois d'hiver, et cette fête s'accompagnait du pesage du blé et de la récolte du raisin, dons du Dieu solaire à ses adorateurs humains.

C'est ainsi que toutes les fêtes de l'année se rattachent au mouvement des astres dans l'espace.


QUESTION 90 - Vous avez dit, je crois, que le Christ ne s'était incarné qu'une fois, en Jésus; ne s'était-il pas incarné antérieurement en Gautama Bouddha, et, dans un passé plus reculé encore, en Krishna?

RÉPONSE - Non. Jésus est un esprit appartenant à notre évolution humaine, et il en est de même de Gautama Bouddha. L'auteur ne possède aucune information concernant Krishna, mais il est porté à croire qu'il était aussi un esprit appartenant à la race humaine, car les histoires Hindoues racontent comment il entra au ciel et ce qui lui advint. L'Esprit du Christ qui pénétra dans le corps de Jésus, lorsque celui-ci le Lui eut abandonné au baptême, était un rayon du Christ cosmique. Nous pouvons remonter dans les précédentes incarnations de Jésus, et suivre son développement jusqu'à nos jours. L'Esprit du Christ, au contraire, ne peut être retrouvé parmi les esprits humains.

Nous pouvons dire qu'avant Sa venue, le Christ travaillait notre planète de l'extérieur, à la manière dont les esprits-groupes travaillent de l'extérieur avec les animaux, les guidant, les assistant jusqu'à ce qu'ils deviennent suffisamment individualisés pour être la demeure d'un esprit individuel.La terre n'avait pas d'esprit intérieur avant la venue du Christ, mais au temps où le sacrifice fut consommé sur le Golgotha et que l'Esprit du Christ fut libéré du corps de Jésus, Il pénétra dans la Terre dont Il est maintenant l'Esprit Intérieur, "gémissant et souffrant attendant le jour de la libération", commme le dit Paul, (Romains 8/22), car, contrairement à l'opinion admise, le sacrifice sur le Golgotha ne s'est pas terminé avec la mort du corps de Jésus; en fait, on peut dire que cet événement n'en était que le début; le sacrifice continuera jusqu'au moment où nous aurons développé l'altruisme et l'amour qui libéreront l'Esprit de la Terre des conditions limitatives de l'existence matérielle, car alors il ne sera plus nécessaire de nous guider.


QUESTION 91 - On nous dit que "Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle". Comment concilier cette idée avec les paroles du Christ, "Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive"?

RÉPONSE - On dit que "la loi et les prophètes ont existé jusqu'au Christ", et il y a quatre degrés par lesquels l'homme s'élève jusqu'à Dieu. Tout d'abord, lorsqu'il s'éveille à la conscience dans le Monde Physique et qu'il est à l'état sauvage, il se trouve entouré d'autres hommes qui, par la force des circonstances, sont obligés de lutter pour la vie, et pour lesquels "la force prime le droit"; là, il apprend à compter sur sa propre force pour triompher des attaques des animaux sauvages et des autres hommes. Mais il perçoit autour de lui les forces de la nature et il en a peur, car il sait qu'elles sont capables de tuer, et il se sent impuissant à leur tenir tête. C'est pourquoi il commence à adorer la puissance divine, cherchant par des sacrifices sanglants à apaiser le Dieu qu'il craint.

Puis vient le temps où il commence à voir en Dieu le dispensateur des choses, Celui qui le récompensera séance tenante de son obéissance à la loi ou le punira de sa désobéissance à celle-ci. Allié puissant contre ses ennemis, et tout aussi puissant ennemi, ce Dieu doit donc aussi être craint. Alors il Lui rend un culte et Lui sacrifie des animaux par crainte et par cupidité.

Ensuite vient le degré où on lui apprend à adorer un Dieu d'amour et à se sacrifier jour après jour, sa vie durant, en vue d'une récompense dans un état futur auquel il doit croire par la foi, et qui n'est pas clairement défini.

Enfin, l'homme atteindra un degré où il reconnaîtra sa divinité et fera le bien parce que c'est juste, sans pensée de crainte ou d'intérêt.

Le Juifs avaient atteint le deuxième de ces degrés et ils vivaient sous la loi. La religion Chrétienne en est au troisième degré, bien qu'elle ne soit pas entièrement affranchie du second. Nous sommes tous encore assujettis aux lois établies par Dieu et par les homme afin de discipliner nos corps du désir par la crainte; mais pour avancer spirituellement, nous devons désor mais sensibiliser notre corps vital qui répond à l'amour et n'a rien à voir avec la loi gouvernant la nature-désir.

Afin de préparer cet état à venir, les prêtres, plus avancés que le peuple, ont été séparés de ce dernier et tenus à l'écart. Nous savons qu'en Orient, une certaine caste seulement était admise dans les temples, celle des Brahamanes, pour y célébrer les services religieux. Parmi les Juifs, seuls les Lévites étaient autorisés à s'approcher du Lieu Saint, et il en était de même parmi les autres nations. Les prêtres ont toujours formé une classe distincte qui ne pouvait se marier avec le peuple. Ils étaient séparés des autres et se tenaient à part, à tous égards.

La raison en était que les guides de l'humanité ne pouvaient utiliser la descendance que là où existait un certain relâchement entre le corps vital et le corps dense. Ainsi, ils en faisaient une sorte d'élevage installant ces prêtres autour des temples, réglementant leur vie, sexuellement et en toute chose. Mais à l'époque où le Christ, libéré du corps de Jésus, eut diffusé Son Etre par toute la Terre, le voile du temple se déchira, symbole du fait que le besoin d'une condition spéciale était dépassé. Depuis ce temps, l'éther de la Terre va toujours en se modifiant. Un taux croissant de vibration permet l'expression de qualités altruistes. Ce fut le point de départ de ces puissantes vibrations qui ont provoqué l'obscurité dont il est dit qu'elle accompagna la crucifixion. En réalité, il ne s'agissait pas de ténèbres, mais d'une intense lumière qui aveugla les hommes jusqu'au moment où les vibrations se furent ralenties en pénétrant dans la terre physique dense. Quelques heures après, l'Esprit rayonnant du Christ avait pénétré assez avant dans notre planète pour y rétablir des conditions normales. Et graduellement cette force intérieure gagne en influence, et les vibrations éthériques s'accélèrent, augmentant l'altruisme et favorisant la croissance spirituelle. De là vient que les conditions sont maintenant telles qu'il n'est plus besoin de classe spéciale ou privilégiée, mais que chacun peut aspirer à entrer dans le sentier de l'initiation.

Pourtant, les anciennes conditions disparaissent difficilement; sous le régime de Jéhovah, Esprit de la Lune, l'humanité avait été divisée en nations, et pour les guider, Jéhovah avait dû, de temps à autre, se servir d'une nation pour en punir une autre, car l'humanité d'alors n'était pas accessible à l'amour et n'obéissait que sous le coup de la crainte. Avant que ne soit instituée la grande Fraternité Universelle d'Amour, il est nécessaire de fragmenter ces nations, selon le même principe qui fait que, si l'on a un certain nombre de petites constructions et que l'on désire en faire un seul bâtiment, il faudra les fragmenter avant de pouvoir en utiliser chacune des briques pour le nouvel édifice plus grand. C'est pourquoi le Christ a dit, "Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive."

Nous devons aller au-delà du patriotisme, et apprendre à dire, comme Thomas Paine, "Le monde est ma patrie, faire le bien est ma religion." Tant que cela ne sera pas, les guerres auront lieu, et plus il y en aura, mieux cela vaudra, parce qu'alors l'horreur de la guerre deviendra suffisamment grande pour que la paix s'impose.

Dans la nuit sainte de Noël où naquit l'Enfant Jésus, les Anges ont chanté "Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté." Plus tard, lorsque l'enfant eut grandi, Il dit "Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive"; or la religion Chrétienne a été la plus sanglante de toutes les religions de l'humanité. Elle a apporté douleurs et désolation avec elle et où qu'elle ait été; mais après ces luttes viendra le jour où l'idéal de paix que proclamait le chant des Anges et les paroles du Christ, "Aimez-vous les uns les autres" deviendront une réalité vécue. Quand les épées auront fait leur travail, on en fera des socs de charrue, et il n'y aura plus de guerres, car il n'y aura plus de nations.



QUESTION 92 - Qu'entend-on par salut et damnation éternels?

RÉPONSE - Les religions traditionnelles disent que ceux qui ont fait le bien dans cette vie sont sauvés, c'est-à-dire qu'ils iront au ciel, pas très clairement défini, et ceux qui ne sont pas sauvés sont plongés dans un enfer dont on ne sait pas grand-chose, sinon que c'est un lieu de souffrances. Les bons et les méchants restent dans leurs places respectives, une fois qu'ils ont été jugés: il n'y a pas de rédemption pour les âmes perdues, et plus de danger de chute pour ceux qui ont été sauvés une fois pour toutes.

Une telle interprétation est radicalement fausse si l'on se réfère à un dictionnaire de la langue Grecque pour obtenir la signification du mot traduit par "éternel". Ce mot est "aionian", et dans le dictionnaire il est traduit par "un âge, une période indéfinie, la durée d'une vie" etc. Quel est, alors, le vrai sens du passage cité? Pour le trouver, il est nécessaire de se faire une idée d'ensemble de la vie.

Au commencement de la manifestation, Dieu, flamme immense, différencie un nombre infini de flammes naissantes ou étincelles, en Lui-même, non pas en dehors de Lui-même, car c'est un fait acquis que "en Lui nous avons la Vie, le Mouvement et l'Etre". Rien ne peut exister en dehors de Dieu. Ainsi donc, en Lui-même, Dieu différencie ces âmes innombrables. Chacune est divine en puissance, chacune renferme tous Ses pouvoirs comme la graine renferme la plante. Or, de même que la graine doit être enfouie dans le sol pour produire la plante, ainsi est-il nécessaire que ces étincelles divines soient revêtues de véhicules matériels afin de pouvoir apprendre certaines leçons qui ne peuvent être apprises à fond que dans une existence distincte, telle celle que nous avons sur cette terre.

On peut considérer le monde comme une école préparatoire pour les esprits qui évoluent. Certains d'entre eux ont commencé de bonne heure et se sont appliqués à leur tâche plus diligemment que les autres; en conséquence, ils ont progressé rapidement. D'autres ont commencé plus tard, et sont des retardataires. Ils sont laissés en arrière; mais, tous finiront par atteindre la perfection. Il y a donc plusieurs classes de ces esprits pèlerins, et avant qu'une classe de ces derniers puissent être promus à un échelon supérieur de l'évolution, il faut qu'ils aient atteint un certain degré de compétence. Ils sont sauvés de leur condition inférieure lorsqu'ils l'ont dépassée. Une fois que ce niveau de compétence a été acquis, ils sont promus dans une autre race lors d'une époque ultérieure. Mais parmi un grand nombre d'êtres, il y a toujours des retardataires, et ils sont condamnés à rester dans la classe où ils se trouvent, jusqu'à ce qu'ils soient arrivés au stade de croissance requis pour leur avancement. Ce plan est similaire aux méthodes en usage dans nos écoles, où les élèves sont promus dans la classe supérieure, à l'occasion des examens annuels s'ils ont atteint un certain niveau de connaissances; si ce n'est pas le cas, il sont condamnés à rester en arrière, non pas pour toujours, mais seulement jusqu'à ce qu'un autre examen annuel prouve qu'ils ont acquis leur qualification.

Ce qui précède n'est pas une interprétation déformée ou erronée de la signification du mot "aïônian". Ce mot a été employé dans d'autres passages de la Bible qui appuient fortement notre thèse. Par exemple, dans la Lettre de Paul à Philémon, lorsque Paul renvoie à ce dernier l'esclave Onésime, nous relevons ces mots, "Peut-être Onésime n'a-t-il été séparé de toi pour un temps que pour qu'il te soit rendu pour toujours". L'expression "pour toujours" correspond au même mot "aïônian", traduit par "éternel" dans les passages où il est question de damnation et de salut; dans le passage qui nous occupe, on se rendra évidemment compte qu'il ne peut être question que d'une partie de la vie, puisque ni Paul ni Philémon, en tant qu'hommes, ne pouvaient vivre "éternellement".


QUESTION 93 - Quel est l'enseignement des Rosicruciens concernant l'Immaculée Conception?

RÉPONSE - La Doctrine de l'Immaculée Conception est, peut-être, l'un des mystères les plus sublimes de la religion Chrétienne, et c'est probablement la raison pour laquelle elle a souffert plus qu'aucun autre mystère d'être traînée dans la matérialité. Elle a souffert autant de l'interprétation de ses partisans maladroits, que des sarcasmes des sceptiques. Lorsque, par exemple, nous voyons dans une église un tableau représentant Dieu sous les traits d'un vieillard assis sur des nuages, un chalumeau à la bouche, en train de souffler l'enfant Jésus dans le flanc de Marie, la chose est plus que ridicule, elle est navrante!

L'idée populaire, mais erronée, est qu'il y a environ deux mille ans, un personnage appelé Jésus-Christ naquit d'une mère, sans la coopération d'un père terrestre, et cet événement est considéré comme unique dans l'histoire du monde. En réalité, il n'est pas sans précédent; la conception immaculée a eu lieu bien des fois dans l'histoire du monde, et elle deviendra universelle dans l'avenir.

L'histoire de l'humanité est écrite par anticipation dans les astres, l'homme étant le petit monde, ou microcosme, et les astres, le grand monde, ou macrocosme. Là, l'idéal, le prototype de l'Immaculée Conception est représenté d'année en année de façon très spectaculaire. Le Soleil est le donneur de vie du monde; il est aussi la lumière du monde. Et de même que les êtres les plus avancés, sauveurs de l'humanité, apparaissent lorsque les plus grandes ténèbres spirituelles enveloppent la terre, ainsi le Soleil renaît au solstice d'hiver et commence son voyage vers l'équateur dans la nuit la plus sombre de l'année, entre le 24 et 25 décembre. A ce moment de l'année, le signe zodiacal de la Vierge se lève à l'horizon oriental dans toutes les latitudes septentrionales, qui sont les plus peuplées de la Terre.

Ainsi, la lumière du monde est chaque année conçue de façon immaculée par la vierge-mère céleste, et elle commence son voyage vers le nord et donne sa vie pour l'humanité en mûrissant le blé et le raisin. Par analogie, les maîtres spirituels naissent à des périodes où les ténèbres de l'esprit sont les plus profondes, et ils donnent à l'homme le pain de vie qui nourrit l'âme.

On ne récolte pas le raisin sur des ronces, et un proverbe dit, "Tel père, tel fils"; une entité vile doit naître d'une mère vile, et avant qu'un Sauveur puisse naître, une vierge-mère pure doit être trouvée. Mais lorsque nous disons "vierge", nous ne voulons pas dire vierge au sens physique. Nous possédons tous la virginité physique dans les premières années de notre vie, mais la virginité de l'esprit est une qualité d'âme acquise par des vies de pensées pures et de nobles aspirations. Cette qualité ne dépend pas de l'état du corps physique. Une véritable vierge peut avoir plusieurs enfants et rester "vierge".

Qu'un enfant soit conçu dans le péché ou de façon immaculée dépend donc de la qualité inhérente de son âme, car si l'Ego qui doit naître est pur et chaste, il naîtra certainement d'une mère qui a la même nature pure et belle. Et l'acte physique qui, chez la plupart, est dicté par la passion et le désir pour la satisfaction des sens, est accompli, par l'âme chaste et pure, en esprit de prière et comme un sacrifice. Ainsi, l'enfant est conçu sans le péché passionnel; il est conçu de façon immaculée.

Une telle naissance n'est jamais fortuite. Sa venue est annoncée et attendue avec une anticipation de bonheur et de joie, et il y a actuellement beaucoup de cas qui se rapprochent de la Conception Immaculée, où les deux parents, pures et chastes, accomplissent l'acte générateur dans un esprit de pur amour; la mère est ensuite laissée en paix pendant la période de gestation et l'enfant naît alors d'une manière presque aussi pure que celle qui est figurée dans les conceptions immaculées symboliques. Avec le temps, lorsque l'humanité aura développé des qualités de plus en plus altruistes, la passion sera remplacée par l'amour pur, et tous les humains seront conçus d'une façon immaculée.


QUESTION 94 - L'Etoile de Bethléem n'était-elle pas une comète?

RÉPONSE - Non, car chaque nuit, l'Etoile de Bethléem brille à minuit tout comme elle brillait dans le récit biblique, et elle peut être vue par les sages d'aujourd'hui, alors qu'elle reste cachée pour les autres. Cette étoile n'est autre que le Soleil spirituel d'où vient l'impulsion de l'Esprit du Christ Cosmique.

Voilà la clé de ce mystère:

Les Evangiles ne relatent pas uniquement l'histoire de la vie d'un grand être et de ses disciples. Par le moyen d'images et de symboles, ils dépeignent les incidents qui attendent les futurs initiés sur le sentier de la connaissance; ce sont en réalité des formulaires d'initiation.

Pendant l'été, lorsque la Terre se met à l'oeuvre pour produire le pain de vie pour ceux qui l'habitent, le Soleil, qui envoie ses rayons vivifiants vers notre planète, est très haut dans le ciel. Toutes les activités physiques s'exercent alors à l'extrême, et l'homme est absorbé dans les occupations matérielles nécessaires à son existence. Mais lorsqu'en hiver, le Soleil est au-dessous de l'équateur et que la nature sommeille, les influences spirituelles qu'il émet sont des plus puissantes. Lorsque l'obscurité physique augmente, la lumière spirituelle est plus brillante et elle atteint son point culminant à la naissance des "Sauveurs", dans la nuit la plus sombre de l'année, entre le 24 et le 25 décembre, au moment où le Soleil commence son voyage vers le nord pour sauver l'humanité du froid et de la famine qui résulteraient s'il restait dans les latitudes australes.

Dans cette nuit particulière de l'année les vibrations spirituelles sont les plus fortes.De toute l'année, c'est la Nuit Sainte par excellence. Celle où le néophyte peut le plus facilement entrer en contact conscient avec les vibrations spirituelles. C'est pourquoi les néophytes entraient jadis dans les temples en cette Nuit Sainte. Ils étaient mis en état de transe sous la direction de Mages qui leur apprenaient à quitter leur corps, consciemment, par un acte de volonté. La Terre devenait alors transparente à leurs yeux et ils voyaient derrière elle le Soleil de minuit, l'astre flamboyant. Non pas le Soleil physique, mais le Soleil spirituel qui est la véritable étoile du Christ, car le Christ cosmique est l'Initié le plus sublime parmi les radieux Archanges, esprits du Soleil.


QUESTION 95 - Quels étaient les dons des Mages?

RÉPONSE - La Bible nous dit que ces dons étaient l'or, la myrrhe et l'encens.

L'or a toujours été considéré dans les vieilles légendes et dans la symbologie comme l'emblème de l'esprit. Dans l'histoire de l'"Anneau des Niebelungen", dont Wagner a fait un drame lyrique, les filles du Rhin jouent dans l'eau, leur élément naturel, au fond du fleuve. L'eau est illuminée par l'éclat de l'or. Cette légende nous reporte au temps où les enfants du brouillard vivaient dans les merveilleuses conditions de l'Atlantide primitive, alors qu'ils formaient une grande fraternité, innocente et semblable à des enfants, et que l'Esprit Universel n'avait pas encore pénétré dans des corps séparés.

L'or reposant sur le roc au fond de l'eau était le symbole de l'Esprit Universel illuminant l'humanité tout entière. Plus tard, il est volé, fondu en un anneau par Alberich, le Niebelung, qui renie l'amour pour posséder l'or. Celui-ci devient alors le symbole de l'Ego séparé, à notre époque actuelle qui est sans amour et faite d'égoïsme. L'homme qui est devenu sage et qui voit les maux qu'engendre l'égoïsme, offre l'or au Christ comme symbole de son désir du retour à l'esprit Universel d'Amour.

Le second présent, la myrrhe, est une plante aromatique très rare qui croît en Arabie. Elle est le symbole de l'âme. On nous dit dans les légendes des saints que ceux qui avaient été particulièrement saints émettaient un parfum. Il ne s'agit pas là d'une fable pieuse, mais il est un fait certain, c'est qu'un grand saint émet le plus admirable parfum.

Le troisième don, l'encens, est le symbole du corps physique rendu éthéré par une vie sainte, car l'encens est une fumée physique. Le Ministre de l'Intérieur de Serbie, un des conspirateurs du régicide du 11 juin 1903 a, depuis, écrit ses mémoires. Il raconte que, lorsque les conspirateurs brûlaient de l'encens au moment où ils invitaient d'autres personnes à se joindre à eux, ils réussissaient invariablement à les gagner à leur cause. Le ministre n'en connaissait pas la raison, et n'y voyait qu'une coïncidence curieuse. Pour l'occultiste, cette raison est claire.

Aucun esprit ne peut travailler dans un monde s'il n'a un véhicule composé de la matière de ce monde. Pour fonctionner dans le Monde Physique, pour y agir, nous devons avoir un corps dense et un corps vital; tous deux sont faits de matière physique de qualités différentes que sont les solides, les liquides, les gaz et les éthers. Nous pouvons nous procurer ces véhicules de la façon normale, en passant par le sein d'une femme, ou bien extraire du corps d'un médium de l'éther employé temporairement pour nous matérialiser, ou encore nous pouvons employer la fumée de l'encens. Dans l'Eglise Catholique, où l'on invoque certains esprits, l'encens fournit le véhicule grâce auquel les esprits peuvent influencer leur congrégation, à la manière dont les esprits désincarnés ont favorisé les régicides Serbes.

Ainsi, nous voyons que les dons des Mages étaient l'esprit, l'âme et le corps, consacrés au service de l'humanité. Se dévouer pour elle, c'est imiter le Christ, c'est marcher sur Ses traces.


QUESTION 96 - Jésus n'était-Il pas Juif? S'il en est ainsi, que voulait-Il dire par ces mots, "Avant qu'Abraham fût, je suis"? Car, quand bien même Il se serait réincarné, Abraham est le père de la race Juive.

RÉPONSE - Dans les temps anciens, et même de nos jours, le patriotisme est considéré comme une vertu de premier ordre; mais au point de vue occulte, il n'y a que l'Esprit Un, et les races ne sont qu'une phase éphémère du plan de l'évolution; c'est en fait, une phase très dangereuse, car tandis que pendant les Périodes et les grandes Epoques de l'évolution on dispose de temps en abondance, et qu'il est possible aux Guides d'aider la plupart des esprits à se préparer à franchir le degré suivant, les races et les nations naissent et meurent dans une durée comparativement si courte que certains esprits courent le danger de rester liés à des corps de leur race et ne puissent suivre la masse de l'humanité dans ses progrès.

C'est précisément ce qui est arrivé aux Juifs. Ils sont si intensément patriotes qu'aucun Juif pense qu'il est lui-même un individu. Tout d'abord, utilisant le terme le plus élevé, il parlait de lui-même comme étant "descendant d'Abraham". Secondairement, il se considérait comme appartenant à une certaine tribu; en dernier lieu, peut-être, il était Salomon Lévi, ou Moïse Cohen.

Le Christ a combattu cette idée d'identité avec la race lorsqu'Il dit, "Avant qu'Abraham fût, je suis". L'Ego existait avant Abraham; Abraham était une incarnation d'un Ego, un Esprit. Lui, et la race Juive descendant de lui, étaient simplement des corps, mais les Egos qui les habitaient existaient avant les corps de race. C'est ainsi que le Christ conseillait à ses auditeurs de s'élever de l'éphémère à l'éternel.

Dans un autre passage de la Bible, Il dit, "A moins qu'un homme ne quitte son père et sa mère, il ne peut Me suivre". Les pères et les mères sont aussi des corps de race. Nous n'avons pas le droit de quitter des parents qui dépendent de nous, pour suivre la vie supérieure; nous devons accomplir tous nos devoirs terrestres avant d'entreprendre égoïstement l'étude de la vie supérieure, mais nous ne devons pas nous identifier avec la race, la nation, ou la famille dans lesquelles nous sommes nés. Chacun de nous est un esprit individuel qui existait avant les corps que nous appelons races, et qui existera après que ces formes auront cessé d'être. Faute de garder cette idée à l'esprit, nous risquons de nous cristalliser et de rester avec la race au lieu de progresser, tels les Juifs. Leur intense patriotisme a été la cause de leur renaissance, en tant qu'esprits, dans des corps de race Juive pendant des milliers d'années.

Les guides de l'humanité ont cherché différents moyens qui inciteraient les Juifs à se mélanger aux autres, afin de pouvoir progresser, mais toujours en vain, et le Christ leur a été envoyé pour la même raison que Booker T. Washington l'a été pour aider les Noirs. Quoique plus avancé que ses frères de race, il s'est incarné dans un corps de Noir afin de pouvoir aider ses frères Noirs d'une manière plus efficace. S'il s'était né dans un corps Blanc, sa mission aurait eu un caractère paternaliste. C'est pour la même raison que le Christ a choisi un corps Juif. On pouvait espérer que la nation juive recevrait Ses enseignements, puisque ceux-ci venaient d'un homme de leur race. Mais, loin d'honorer leurs traditions et de considérer Abraham avec une attitude d'esprit révérencieuse, Il a rabaissé leurs idéaux, Il parla de nouveaux Cieux et d'une nouvelle Terre, Il affirma la supériorité de l'individu sur la race, et c'est pourquoi ils n'en ont pas voulu et ont " choisi Barabbas".


QUESTION 97 - Jésus fut baptisé à trente ans, recevant l'Esprit du Christ. Voulez-vous bien nous expliquer ce baptême?

RÉPONSE - La Terre n'a pas toujours été ce qu'elle est de nos jours. La science nous apprend qu'il fut un temps où elle était un brouillard de feu. La Bible remonte même plus loin et parle d'un temps antérieur à ce brouillard, lorsque la Terre devint embrasée et lumineuse comme un feu; et d'un autre temps plus reculé encore, où régnaient les ténèbres.

Il y a eu en tout quatre époques ou phases dans ce développement de la Terre. Premièrement, il y eut la phase des ténèbres qui est appelée, dans la terminologie Rosicrucienne, l'Epoque Polaire. La substance qui forme maintenant la Terre était alors une masse sombre, brûlante et gazeuse. A la deuxième phase, appelée Epoque Hyperboréenne, cette masse sombre s'embrasa. "Dieu dit, Que la lumière soit! Et la lumière fut." Vint ensuite la troisième phase où le brouillard de feu, mis en contact avec l'espace froid, produisit de l'humidité qui, plus dense près du noyau igné, se condensa en vapeur qui s'échappait du centre vers l'extérieur. "Dieu divisa les eaux d'avec les eaux", c'est-à-dire l'eau dense, plus près du noyau, de la vapeur légère de l'extérieur. Finalement, à la quatrième phase, il se produisit une cristallisation telle que celle qui se dépose lorsque l'eau est bouillie maintes et maintes fois dans un récipient, et c'est ainsi que s'est formée la croûte terrestre, le terrain sec.

Lorsque fut terminée la formation de cette croûte, il n'y avait pas d'eau sur la surface de la terre; mais, comme le dit la Bible, "un brouillard s'élevait de sa surface", et aucune herbe n'avait encore poussé. A ce moment, cependant, la végétation commença d'apparaître, et l'humanité naissante vivait là. Mais cette humanité n'était pas constituée comme elle l'est de nos jours.La forme de leur corps était très différente et eux-mêmes étaient loin d'être aussi évolués que nous le sommes maintenant. En fait, le corps et l'esprit n'étaient pas encore parfaitement réunis; l'esprit planait en partie en dehors du corps et c'est pourquoi "les yeux de l'homme n'étaient pas encore ouverts".

Les vieilles légendes Germaniques donnent aux humains de ce temps-là le nom de Niebelungen. "Niebel" signifie brouillard, et "ungen" enfants. Ils étaient les "enfants du brouillard", car l'atmosphère claire d'aujourd'hui n'existait pas; à cause de la densité du brouillard qui s'élevait de la terre, le Soleil ressemblait à la lumière d'un réverbère dans une nuit très brumeuse.

L'humanité de ce temps-là n'était pas aussi avancée mentalement qu'elle l'est de nos jours. Les hommes ne pouvaient voir les choses en dehors d'eux-mêmes, mais ils avaient une perception intérieure. Ils voyaient les qualités de l'âme de ceux qui vivaient autour d'eux et se percevaient eux-mêmes comme étant spirituel plutôt que matériel. Il n'y avait pas alors de nations, l'humanité était une grande fraternité. L'esprit étant partiellement en dehors du corps, les humains étaient, par conséquent, en contact avec l'Esprit Universel qui, à notre époque, a été obscurci par la séparativité de l'égotisme, lequel fait que chacun se sent distinct et à part de tout le reste de l'humanité; là où la fraternité est oubliée l'égoïsme gouverne en maître.

Lorsqu'un homme a suffisamment progressé pour apprécier les bénédictions de la fraternité, quand il s'efforce d'abolir l'égotisme et de cultiver l'altruisme, il peut passer par le rite du baptême. Il entre dans l'eau pour symboliser son retour aux conditions idéales de la fraternité qui existaient lorsque l'humanité vivait, pour ainsi dire, dans cet élément. C'est pourquoi nous voyons Jésus, héraut de la Fraternité Universelle, entrer, au début de son ministère, dans les eaux du Jourdain et y recevoir le baptême. Lorsqu'il sortit de l'eau, l'Esprit Universel se posa sur Lui sous forme d'une colombe et, à partir de ce moment, il ne fut plus simplement Jésus, mais Jésus-Christ, devenu Sauveur, en puissance, du monde, pénétré de l'Esprit Universel qui enlèvera finalement tous les maux dus à l'égoïsme et redonnera au genre humain les bénédictions de la fraternité, ce qui se réalisera lorsque l'Esprit Universel sera devenu immanent dans toute l'humanité.


QUESTION 98 - Dans votre enseignement vous déclarez que nous restons durant un certain temps, environ un tiers de l'existence terrestre, au Purgatoire, avant d'entrer dans le Premier Ciel, afin d'y expier nos péchés. Comment conciliez- vous cela avec les paroles du Christ au larron mourant, "Aujourd'hui, tu seras avec moi au Paradis"?

RÉPONSE - Le Nouveau Testament a été écrit en Grec, langue dans laquelle il n'était fait usage d'aucun signe de ponctuation. Ces signes ont été ajoutés dans la Bible par les traducteurs. Or, il arrive souvent que la ponctuation change radicalement le sens d'une phrase. Dans le cas qui nous occupe, si les mots du Christ étaient ainsi ponctués, "En vérité, je te le dis aujourd'hui, tu seras avec moi au Paradis", ils signifieraient que le voleur serait avec Lui au Paradis dans un avenir indéterminé. Mais la virgule ayant été placée devant le mot aujourd'hui, ces mots donnent le sens généralement adopté.

Que ce sens soit absolument erroné est prouvé par la remarque que le Christ a faite à la femme, après Sa résurrection, "Ne me touche pas, car je ne suis pas encore retourné vers mon Père." S'Il avait promis au larron qu'il serait avec Lui au Paradis le jour même de la crucifixion et que, trois jours plus tard, Il ait déclaré ne pas y être encore allé, Il se serait contredit, ce qui, bien entendu, est impossible. La virgule, placée à l'endroit proposé, concilie les deux passages de la Bible, d'autant plus que Pierre nous dit que, dans l'intervalle, Il est allé au Purgatoire pour y assister des esprits (I Pierre 3:19).


QUESTION 99 - Quelle est la signification ésotérique des deux larrons et de la croix?

RÉPONSE - Contrairement à l'opinion généralement admise, les quatre Evangiles ne sont pas simplement la biographie de Jésus-Christ; ce sont des formulaires d'initiation de quatre différentes Ecoles des Mystères, et c'est afin d'en voiler le sens ésotérique que la vie et le ministère du Christ y sont mêlés. Cela était facile, car tous les initiés, étant des personnages cosmiques, ont des expériences semblables. S'adressant à la foule, le Christ parle en paraboles, mais Il en révèle le côté caché à Ses disciples. Paul donnait, lui aussi, le "lait" au faibles, et la "nourriture solide" aux forts (I Corinthiens 3:1-2; Hébreux 5:12-14). Il n'a jamais été question de révéler les symboles cachés à la multitude, ni de faire de la Bible "un livre ouvert de Dieu", comme on le croit à notre époque.

En lisant dans la Mémoire de la Nature, nous trouvons qu'au moment de la crucifixion, il n'y avait pas seulement deux autres hommes crucifiés. En ce temps-là, la peine de mort était infligée pour la moindre offense, et il y avait toujours un grand nombre d'hommes condamnés à cette mort barbare. Ainsi, ceux qui désiraient voiler la signification cachée des Evangiles n'étaient pas embarrassés pour trouver quelques détails propres à compléter l'histoire de la crucifixion et à en obscurcir les points vraiment vitaux. Cette partie du récit concernant les larrons est un pur incident et n'a aucune signification ésotérique.


QUESTION 100 - Quelle est la signification de la croix? Est-elle simplement un instrument de torture, ainsi que l'enseigne la religion traditionnelle?

RÉPONSE - Comme tous les autres symboles, la croix a de nombreuses significations. Platon nous en donne une lorsqu'il dit que "l'âme du Monde est crucifiée" - entendant par là les quatre règnes de la nature: minéral, végétal, animal et humain.

Le règne minéral contient toutes les substances chimiques, de quelque nature qu'elles soient. Ainsi, la croix, de quelque matière qu'elle soit, est tout d'abord un symbole de ce règne.

La partie inférieure du montant vertical de la croix symbolise le règne végétal, parce que les courants des esprits-groupes qui donnent la vie aux plantes proviennent du centre de la Terre où ces mêmes esprits-groupes sont situés et, de là, rayonnent vers la périphérie de notre planète, puis dans l'espace.

La partie supérieure de la croix est le symbole de l'homme, parce que les courants de vie du règne humain descendent du Soleil, à travers la colonne vertébrale. Ainsi, l'homme est la plante invertie, car la plante prend sa nourriture par la racine et la fait monter; l'homme la prend par la tête et la fait descendre. La plante est chaste, pure et sans passion, et déploie son organe créateur, la fleur, image de beauté et d'enchantement, chastement et sans honte, en direction du Soleil. L'homme tourne son organe générateur rempli de passion en direction de la terre; l'homme aspire l'oxygène donneur de vie et expire l'acide carbonique qui est un poison. La plante absorbe le poison exhalé par l'homme, en bâtit son corps, et nous rend l'élixir de vie, l'oxygène purifié.

Entre la plante et l'homme se tient l'animal, à la colonne vertébrale horizontale par où passent les courants de vie de l'esprit-groupe qui font le tour de notre globe, aussi le bras horizontal de la croix est-il le symbole du règne animal.

En ésotérisme, la croix n'est jamais considérée comme un instrument de torture, et ce n'est qu'à partir du sixième siècle que l'on a représenté le Christ crucifié. Jusque-là, le symbole du Christ était une croix avec un agneau couché à ses pieds, ce qui exprimait l'idée qu'à la naissance du Christ, le Soleil, à l'équinoxe de printemps, croisait l'équateur dans la constellation du Bélier. Les symboles de toutes les religions ont toujours été établis de cette manière. Au temps où le Soleil, par précession, passait l'équinoxe de printemps dans la constellation du Taureau, une religion fut instituée en Egypte, dans laquelle un culte était rendu au boeuf Apis, à la manière dont nous rendons un culte à l'Agneau de Dieu. A une époque beaucoup plus reculée, le Dieu Nordique Thor conduisait ses chèvres jumelles à travers les cieux. C'était l'époque où l'équinoxe du printemps était dans la constellation des Gémeaux. Au moment de la naissance de Jésus, l'équinoxe du printemps occupait le septième degré environ du Bélier; c'est pourquoi notre Sauveur a été appelé l'Agneau de Dieu. Dans les premiers siècles de notre ère,il y eut une dispute concernant la justesse d'avoir un un agneau comme symbole de notre Sauveur. Quelques-uns alléguaient que l'équinoxe de printemps, à Sa naissance, était en réalité dans le signe des Poissons, et que le symbole de notre Sauveur aurait dû être un poisson. C'est en mémoire de cette discussion que la mitre des évêques a la forme d'une tête de poisson.


QUESTION 101 - La mission du Christ n'aurait-elle pas pu être accomplie sans le mode violent de la crucifixion?

RÉPONSE - Elle aurait évidemment pu s'accomplir sans le mode spécifique de la crucifixion, mais il était d'une absolue nécessité que le sang coule. Il y a des Instructeurs de différents degrés, et ils requièrent chacun des conditions différentes pour l'accomplissement de leur tâche. Certains, comme Moïse et Bouddha, sont venus aider une nation jusqu'à un certain point en travaillant ainsi eux-mêmes à leur avancement; ces deux Instructeurs sont parvenus à un degré de leur développement où leur corps est devenu lumineux. Nous savons que le visage de Moïse brillait de telle manière qu'il lui fallait le couvrir d'un voile. Le Bouddha est devenu lumineux au moment de sa mort. Le Christ a atteint le degré de luminosité au moment de Sa transfiguration, et il est très significatif que la partie la plus importante de Son oeuvre, Sa passion et Sa mort, ont eu lieu après cet événement de la transfiguration. Et tandis que Moïse, Elie, Bouddha et autres Instructeurs antérieurs au Christ ont dû renaître à différentes reprises pour pouvoir porter sur eux les péchés de leurs peuples, le Christ n'est apparu qu'une seule fois dans un corps physique, et Il n'aura jamais plus besoin de s'entourer d'un tel véhicule. Car lorsque l'esprit quitte le corps de la manière naturelle, il emporte avec lui certaines impuretés lorsqu'il se retire lentement du sang coagulé. Même dans un corps aussi pur que ce lui de Jésus, il y avait des impuretés, et la mort violente qui fit couler le sang de ce corps libéra l'Ego du Christ par un prompt arrachement, laissant derrière Lui ce qu'il pouvait y avoir d'impureté, si bien que le Christ sortit du corps de Jésus, sans tache et sans l'entrave d'une destinée inhérente au corps physique.

C'est ainsi que les guerres d'à présent, bien que regrettables humainement parlant, purifient considérablement le sang de la race, ainsi que l'ont constaté les occultistes, en sorte que les humains deviennent de moins en moins passionnés et de plus en plus spirituels. On peut dire que ce même phénomène de purification fait apparaître une contrepartie au massacre des animaux. Lorsque l'humanité passait par la phase animale, elle n'avait pas de sang rouge rempli de passion comme l'ont les animaux de notre temps; nous n'étions pas aussi évolués qu'ils le sont. Bien qu'ils soient placés actuellement plus bas que nous sur l'échelle de l'évolution, les animaux d'à présent sont sur une plus haute spirale que nous ne l'étions, et tandis que nous souffrons en vertu de la loi de cause à effet afin de triompher de nos passions par nos propres moyens, les animaux sont aidés et surveillés par leurs esprits-groupes. Lorsqu'ils auront atteint la phase humaine dans la Période de Jupiter, ils formeront une humanité supérieure à la nôtre, exempte des passions qui ont fait de ce monde un lieu de douleurs. Ainsi, la nature transmue toujours le mal que nous faisons en un plus grand bien.

En réponse à la question qui nous occupe, nous pouvons dire que, dans le cas du Christ, une mort violente était nécessaire parce qu'elle a mis le Christ à même de se retirer du corps de Jésus sans retenir aucune des impuretés attachées à un véhicule qui n'était qu'humain.


QUESTION 102 - Quand le Christ doit-Il revenir sur la terre, selon l'enseignement Rosicrucien?

RÉPONSE - La Bible dit avec raison que "nul ne connaît le jour ni l'heure", et ceux qui ont essayé de fixer une date ou une certaine année au Second Avènement se sont complètement mépris sur l'objet de la mission du Christ. Son enseignement a été donné à l'humanité afin d'abolir la loi du talion "oeil pour oeil, dent pour dent", et de remplacer la loi de la crainte (de Dieu) par la loi d'amour. "La loi et les prophètes ont prévalu jusqu'à la venue du Christ" est-il dit, mais nous savons que même aujourd'hui la loi demeure, et qu'elle est nécessaire. Il est donc évident qu'elle n'a pas été abolie à la venue du Christ sur terre. C'est la venue du Christ "intérieur", dans la nature intérieure de l'homme, qui doit abolir la loi. Paul parle de cet événement comme du "Christ formé en vous (II Corinthiens 13:5; Galates 4:19) et jusqu'à ce que le Christ ait été formé en nous, nous ne sommes pas prêts pour le Second Avènement. Comme nous le dit si bien Angelus Silesius:


"Le Christ serait-Il né mille fois à Bethléem, S'Il ne naît en toi ton âme est solitaire. La croix du Golgotha tu contemples en vain, Si toi-même en ton coeur tu ne l'élèves point."


Le Second Avènement du Christ dépend du temps où un nombre suffisant de personnes seront devenues semblables au Christ, en harmonie avec le principe Christique, de sorte que, comme deux diapasons de même hauteur de ton résonnent à l'unisson lorsque l'un d'eux est mis en vibration, elles soient capables de répondre aux vibrations Christiques mises en jeu par le retour du Sauveur. C'est pourquoi la venue de cet événement ne peut être calculée, mais chaque fois que nous nous efforçons d'imiter le Christ et de mettre en pratique Ses enseignements, nous hâtons Sa venue.


QUESTION 103 - Qu'entend-on par, "Le Christ fut fait à jamais grand-prêtre de l'ordre de Melchisedech"?

RÉPONSE - On nous dit que Melchisedech était roi de Salem et aussi son grand- prêtre; que son sacerdoce était bien au-dessus de celui d'Aaron, car il était inamovible, tandis que celui d'Aaron et des Lévites était sujet à de fréquents changements. Pendant les siècles dont l'histoire nous fournit les annales, il y a toujours eu une division entre le pouvoir temporel et le pouvoir ecclésiastique. Moïse était le chef temporel du peuple Juif, tandis qu'Aaron en était le prêtre et veillait à son bien-être spirituel. Et cette division de l'Eglise et de l'Etat est restée manifeste, causant de temps à autre des luttes et des effusions de sang, car leurs intérêts ont toujours paru diamétralement opposés. Mais au temps de Melchisedech (Genèse 14:18; Psaume 110:4; Hébreux, chapitres 5 à 7), roi de Salem , mot qui signifie paix, cette division n'existait pas, le même homme remplissant les deux offices. L'histoire de Melchisedech, un Etre sans généalogie terrestre, se rapporte, naturellement, aux premiers temps de l'Atlantide, alors que l'humanité n'avait pas encore été divisée en nations guerrières, mais formait une grande fraternité pacifique dont les chefs étaient des Etres Divins, à la fois rois et prêtres. La séparation subséquente de l'Eglise et de l'Etat a été l'une des plus abondantes sources de haines et de guerres qui aient ensanglanté l'humanité, chacune de ces deux puissances luttant pour la suprématie, ce qui ne devrait pourtant pas être le cas, car quiconque n'est pas aussi spirituel qu'un prêtre se doit de l'être, n'est pas qualifié pour remplir l'office de roi, et celui qui n'est pas aussi sage et aussi juste qu'un roi se doit de l'être, n'est pas qualifié pour guider spirituellement l'humanité comme le font les prêtres. Lorsque ces qualités se rencontreront à nouveau chez un seul chef, le règne de la paix et de la fraternité universelles deviendra une réalité. Le Christ a été annoncé comme un tel chef, capable d'unir l'Eglise et l'Etat en qualité de roi et de prêtre selon l'Ordre de Melchisedech. Son Second Avènement inaugurera le Millenium, âge de paix et de joie où la symbolique Nouvelle Jérusalem, cité de paix (car Jer-u-Salem veut dire "Ici sera la paix") régnera sur les nations de la terre, unies dans une fraternité universelle. Il y aura alors "paix sur la terre et bonne volonté parmi les hommes."


QUESTION 104 - Que veut dire le Christ par ces paroles, "Tous ceux qui sont venus avant Moi étaient des voleurs et des brigands"?

RÉPONSE - L'Apocalypse nous parle de deux grandes cités étrangement semblables, et cependant diamétralement opposées. L'une est Babylone, lieu de confusion où les hommes cessent d'être frères et où ils sont séparés les uns des autres. Elle est située sur sept collines, et est gouvernée par un roi, Lucifer, "étoile du jour", le donneur de lumière. On pleure sa chute au quatorzième chapitre d'Esaïe, et plus loin, on parle encore de la chute de cette grande cité, devenue une abomination, elle est appelée une prostituée, ayant semé la guerre, le malheur et la désolation parmi les peuples de la terre. Puis, comme suprême antithèse, on nous parle d'une autre cité, la Nouvelle Jérusalem, honorée comme une fiancée. Dans cette cité, il n'y a point de rivière courante, mais une mer de verre. Elle aussi est bâtie sur sept collines, est gouvernée par un autre donneur de lumière, appelé "la lumière du monde", et c'est une cité de paix dont les portes ne sont jamais fermées, bien qu'elle renferme le précieux Arbre de Vie. Cette cité n'est pas de ce monde, mais c'est une cité descendue du ciel. Pour comprendre ce symbole, il est nécessaire de remonter à l'époque lointaine où l'homme en devenir n'avait pas encore atteint le développement d'aujourd'hui. Lors de la première apparition de l'homme sur cette Terre, son corps dense fut construit à l'Epoque Polaire, et fut vitalisé par l'interpénétration du corps vital durant l'Epoque Hyperboréenne. A ce moment, l'homme était comme les Anges, mâle et femelle, une unité créatrice complète, capable de créer de lui-même en projetant toute sa force créatrice - qui est Amour.

Plus tard, il devint nécessaire que l'homme forme un cerveau; afin d'atteindre ce but, la moitié de sa force créatrice a été tournée vers l'intérieur pour construire les organes nécessaires. Depuis ce temps, l'homme doit chercher la coopération d'un être ayant l'autre moitié de la force sexuelle disponible pour la procréation. Maintenant, il aime d'une façon égoïste dans le seul but d'obtenir cette coopération; l'autre moitié de sa force créatrice, avec laquelle il s'est construit un cerveau et un larynx, est utilisée tout aussi égoïstement pour penser, car il désire acquérir des connaissances. Antérieurement, l'homme avait projeté toute sa force créatrice sans réserve et en tout désintéressement. Depuis la division de la force sexuelle, l'homme est finalement devenu égoïste, et c'est pourquoi la loi d'attraction en a fait la proie d'êtres de même nature. Les Anges étaient l'humanité de la Période de la Lune et ils ont depuis lors atteint leur présent degré de développement supérieur; mais, dans la masse, il y a toujours des retardataires. Tel a été le cas chez les Anges, parmi lesquels une certaine classe, en-dessous d'eux mais au-dessus de notre humanité, est restée en arrière. Ces êtres se trouvaient dans une triste situation, car ils étaient incapables de suivre le développement actuel des Anges, et ils ne pouvaient pas non plus descendre aussi bas dans la matière que les hommes. Il leur était impossible de se dispenser d'un cerveau, comme les Anges, mais ils étaient incapables d'en construire un; aussi, lorsque l'humanité développa un cerveau et une moelle épinière, ils virent en la femme une occasion d'évolution, car elle exprime le pôle négatif de la force créatrice, l'imagination, faculté qui la rend capable de construire un corps physique dans son sein. Afin de gagner l'accès de sa conscience, ces Intelligences tirèrent parti de la perplexité de la femme au sujet de l'exercice de sa faculté d'imagination. A cette époque, les yeux des hommes n'étaient pas encore ouverts; êtres essentiellement spirituels, ils n'étaient pas encore pleinement conscients de la possession d'un corps physique. La femme fut la première à observer confusément qu'elle- même, et les autres, possédait un tel instrument, qu'à certains moments quelques-uns de ses amis qu'elle avait perçus auparavant avec ce véhicule l'avaient perdu, et elle en était troublée. Elle ne pouvait obtenir aucune information de la part des Anges, mais l'intelligence qui lui apparut en elle- même dans la moelle épinière serpentine, l'éclaira sur ce sujet, "et le serpent dit à la femme: Dieu vous a-t-il dit, "Vous ne mangerez d'aucun Arbre du Jardin?", à quoi elle répondit, "On nous a défendu de manger de l'Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal sous peine de mort." Mais le serpent répartit, "Vous ne mourrez certainement point, car Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux seront ouverts, et vous serez comme les dieux, connaissant le bien et le mal." La femme s'assura la coopération de l'homme, suivant les instructions de Lucifer, donneur de lumière, et dès lors leurs yeux furent ouverts, et ils connurent le bien et le mal. Jusque-là, l'homme n'avait pas eu conscience de son corps; celui-ci l'avait quitté de temps à autre, comme la feuille tombe de l'arbre, sans l'incommoder ou le troubler, car sa conscience était alors centrée sur le Monde Spirituel. Mais les esprits Lucifer désiraient exercer leur pouvoir sur lui et avoir prise sur son cerveau et sa moelle épinière. Ils l'incitèrent donc à rompre le joug des Anges et à prendre en mains la fonction créatrice. Par l'abus répété et ignorant de cette faculté, sa conscience se retira des Mondes Spirituels et se concentra dans le Monde Physique. Alors vint la mort sous ses terribles aspects actuels, car l'homme considère maintenant la vie terrestre comme la seule vie réelle. Lorsqu'elle se termine, il entre dans une existence dont il ne sait rien, et qu'en conséquence il redoute. Ainsi, pour avoir écouté Lucifer, le donneur de fausse lumière, l'homme est devenu sujet à l'affliction, à la douleur et à la mort. On lui a volé son innocence et sa paix. Le Christ est venu dans le monde pour sauver l'humanité du péché, de l'affliction et de la mort. C'est pourquoi Il s'est appelé la vraie lumière, et Il a déclaré que ceux qui étaient venus avant Lui étaient des voleurs et des brigands, car ils avaient dérobé à l'homme sa vue spirituelle, tout en l'éclairant au point de vue physique.


QUESTION 105 - Que voulait dire le Christ par ces paroles, "Quiconque ne recevra pas le Royaume de Dieu comme un petit enfant n'y entrera point." (Marc 10:15)?

RÉPONSE - Dans le monde qui nous entoure, nous voyons le royaume des hommes, où chacun s'efforce de maintenir sa propre situation, ne comptant que sur ses idées et ses paroles pour la conserver à l'encontre des nouveaux venus. Lorsqu'on lui présente une idée nouvelle, son attitude mentale est généralement teintée de scepticisme. Il craint d'être abusé. L'attitude du petit enfant, concernant ce qu'il voit ou ce qu'il entend, est exactement le contraire de celle de ses aînés. Il n'a pas d'opinion exagérée sur ses hautes connaissances, mais il est franchement ignorant et, par conséquent, éminemment réceptif. C'est à cela que se référait le Sauveur dans le passage cité. Quand nous entrons dans la vie supérieure, nous devons d'abord oublier tout ce que nous savons du monde, commencer à regarder les choses d'une manière tout à fait différente, et lorsqu'un nouvel enseignement nous est offert, nous devons nous efforcer de le recevoir sans tenir compte d'autres faits observés antérieurement. Ceci, afin de rester parfaitement impartiaux. Bien sûr, on ne nous demande pas de croire d'emblée que "le noir est blanc", mais si quelqu'un affirme qu'un objet que nous avions considéré jusqu'à présent comme noir, est vraiment blanc, notre intellect devrait être assez ouvert pour ne pas nous inciter à porter aussitôt le jugement suivant, "je suis sûr que cet objet est noir!". Nous devrions être disposés à examiner la chose, afin de voir s'il n'existe pas un point de vue d'où l'objet que nous pensons être noir, pourrait apparaître blanc. Lorsqu'après un sérieux examen, nous constatons qu'il est véritablement noir, de quelque point de vue qu'on l'examine, il nous est loisible alors de revenir à notre première opinion. Rien n'est plus remarquable chez l'enfant que cette souplesse de l'intellect qui le rend tellement réceptif, et l'étudiant qui s'efforce de vivre la vie supérieure devrait toujours aspirer à garder à son intellect cette souplesse, car dès que nos idées deviennent fixes et incapables d'être changées, nos progrès cessent. C'est là la grande vérité que le Christ S'est efforcé de présenter à Ses auditeurs lorsqu'Il a fait la déclaration ayant fait l'objet de la question posée.


QUESTION 106 - Jésus n'a-t-Il pas mangé du poisson? Pourquoi les Rosicruciens sont-ils donc végétariens?

RÉPONSE - Après la Résurrection, le Christ est apparu un jour à Ses disciples tandis qu'ils étaient dans une chambre fermée à clé. Ils ne Le reconnurent pas tout d'abord, et ne pensaient pas que Son corps fût matériel. Le véhicule dans lequel Il leur apparut était le corps vital de Jésus, et Il lui était possible, comme à toute personne capable de fonctionner dans ce véhicule, d'attirer de la Région Chimique une quantité suffisante de matière pour se construire en un instant un corps dense parfaitement tangible. Afin de les convaincre qu'Il était comme à l'ordinaire, Il leur demanda quelque chose à manger, et ils lui donnèrent un morceau de rayon de miel et du poisson. Il est dit qu'Il mangea (Luc 24:43), mais non qu'Il mangea du poisson, car ayant été élevé parmi les Esséniens qui étaient strictement végétariens, Il n'aurait pas plus mangé de poisson qu'Il n'aurait mangé de viande si on la Lui avait présentée. Il est aussi écrit que le Bouddha mourut après s'être gorgé de viande de sanglier, ce qui est vraiment divertissant pour quiconque sait qu'il enseignait à ses disciples la vie simple et inoffensive qu'il menait lui-même, qu'il leur conseillait de se nourrir des aliments les plus purs et les meilleurs provenant directement du sol, et qu'il était ému de la plus grande pitié à la vue des souffrances des hommes et des animaux. L'étudiant en ésotérisme sait que, dans les temps anciens, le sanglier était le symbole des connaissances ésotériques. Or nous pouvons donner aux autres toutes nos connaissances; plus nous en donnons, plus nous en avons, et la même somme de savoir subsiste. Cette vérité était enseignée dans la mythologie scandinave; dans le Valhalla, les guerriers ayant combattu le bon combat s'asseyaient à un festin autour d'un sanglier fait de telle sorte qu'un morceau de chair coupée repoussait aussitôt, si bien qu'il y avait toujours abondance de viande, quelle que fût la quantité enlevée, et quel que fût le nombre des convives. Or, Bouddha s'était gorgé des connaissances sacrées et, à sa mort, il en était rempli. Néanmoins l'auteur de la question part d'une idée fausse. Les Rosicruciens n'enseignent pas que tout le monde devrait être végétarien sur- le-champ. En fait ils disent qu'une alimentation végétarienne fournit beaucoup plus d'énergie qu'une alimentation carnée. Cette énergie n'est pas seulement physique mais spirituelle, en sorte que si un homme mène une vie sédentaire, qu'il ait des tendances matérialistes et soit uniquement préoccupé de sordides opérations commerciales ou d'autres affaires strictement matérielles, cette énergie spirituelle ne peut trouver aucune issue, et elle est susceptible d'occasionner des troubles dans son organisme. Seuls, ceux qui vivent une vie active, au grand air, où l'abondance d'énergie générée par la nourriture végétarienne peut être dépensée, ou ceux qui transmuent cette énergie en efforts spirituels peuvent se trouver bien de cette alimentation. Nous reconnaissons en outre que les habitudes suivies pendant de nombreuses générations ont fait de l'homme un être en partie carnivore, de sorte que, dans un grand nombre de cas, le changement d'une alimentation carnée à une alimentation végétarienne doit se faire graduellement. D'autre part, il faut se rappeler que l'alimentation qui convient à l'un ne convient pas nécessairement à l'autre, et le vieux proverbe est vrai qui dit que "ce qui est nourriture pour l'un est poison pour un autre". On ne peut donc établir aucune règle rigoureuse qui convienne également à tous. C'est pourquoi il est préférable que ce que nous mangeons, aussi bien que tout ce qui se rapporte à notre personnalité, fasse l'objet d'un choix individuel. La Bible enseigne fort justement que ce n'est pas ce qui entre par la bouche qui nous souille. Si nous mangeons une nourriture répugnante et que nous en soyons avides, c'est l'avidité qui constitue notre péché et non la nourriture elle-même. Si quelqu'un se trouve en un lieu où il ne puisse obtenir la nourriture pure qui lui plaît, il fera bien d'accepter la nourriture qui lui est offerte, même de la viande, et cela sans dégoût, et avec autant de reconnaissance que s'il s'agissait d'aliments purs. Il ne sera nullement corrompu, grâce à cette attitude d'esprit.


QUESTION 107 - Si le Christ a nourri la multitude de poisson, pourquoi est-il faux que nous en fassions usage comme nourriture, ainsi que de la viande?

RÉPONSE - Il est dans la nature des animaux de proie de dévorer tout animal qu'il trouve sur son chemin, et son organisme exige cette sorte de nourriture pour subsister; mais toute chose est dans un état de devenir, et est en train de changer en quelque chose de supérieur. L'homme, aux premiers degrés de son développement, était semblable à certains égards aux animaux de proie; cependant il doit devenir semblable à Dieu, et il lui faudra cesser de détruire, à un moment donné, afin de pouvoir commencer à créer. Les Juifs, au temps du Christ, se trouvaient encore à un degré où leur nature animale était tellement impérieuse qu'ils n'avaient qu'une très petite idée de l'altruisme. Ils adhéraient à la loi "oeil pour oeil, dent pour dent", et n'étaient miséricordieux sous aucuns rapports.Nous sommes allés un peu plus loin sur le chemin de l'évolution, depuis deux mille ans, et l'altruisme passe de plus en plus au premier rang. On nous enseigne qu'il n'y a dans l'univers qu'une vie, celle de Dieu. "Qu'en Lui nous avons la vie, le mouvement et l'être". Que Sa vie anime tout ce qui est, et c'est pourquoi nous comprenons que si nous prenons la vie, nous détruisons la forme construite par Dieu pour Sa manifestation. Les animaux, nos jeunes frères sur l'échelle de l'évolution, sont des esprits qui évoluent, et ils sont doués de sensibilité. Le désir qu'ils ont d'acquérir de l'expérience leur fait construire des formes variées et lorsque nous les privons de ces formes, nous leur ôtons l'occasion d'acquérir de l'expérience. Nous entravons leur évolution au lieu de les aider. Le cannibale est excusable de manger ses semblables, parce qu'il ne sait rien d'autre. Nous considérons maintenant le cannibalisme avec horreur, et le jour viendra aussi où nous ressentirons le même dégoût à l'idée de faire de notre estomac la sépulture des cadavres d'animaux massacrés. Il est naturel pour nous de désirer la meilleure nourriture possible, mais la chair des animaux renferme les poisons de la putréfaction. Le sang veineux, dans son cours vers les reins, vers les pores de la peau, est chargé d'acide carbonique et autres composés nocifs qui doivent être expulsés sous forme d'urine ou de sueur. Ces substances toxiques se trouvent dans toutes les parties de la chair de l'animal; en la mangeant, nous remplissons notre corps de toxines. Un grand nombre de maladies sont dues à la consommation d'aliments carnés. Lorsque nous en appelons à l'autorité de la Bible pour nous excuser de manger de la viande, nous devrions aussi être disposés à suivre ses injonctions et cesser de manger de la viande de porc qui est bien la plus horrible des nourritures. C'est un fait notoire que les Juifs pratiquants qui s'abstiennent des aliments interdits par la Bible échappent à la tuberculose et au cancer.

Dans maints endroits où la Bible parle de "meat", mot anglais à double sens, il est clair qu'il ne s'agit pas de la chair des animaux. Au premier chapitre de la Genèse, où la nourriture de l'homme est décrite pour la première fois, il est dit qu'il devra se nourrir "de tout arbre, de toute herbe portant fruits et semences et que ce sera là sa nourriture (meat)." Les personnes les plus évoluées de tous les temps se sont toujours abstenues de manger la chair des animaux. A titre d'exemple, nous voyons que le saint et sage Daniel avait prié qu'on ne l'oblige pas, lui et ses compagnons, à manger de la viande, mais qu'on leur donne des légumineuses. On dit des enfants d'Israël dans le désert qu'ils "regrettaient les pots de viande" de l'Egypte, ce qui avait suscité le courroux de leur Dieu. Le récit de la multitude nourrie de poissons a une signification ésotérique, mais nous bornant à considérer l'aspect purement matériel des choses, nous résumerons les différents points examinés dans notre réponse en rappelant que le temps viendra où, ayant progressé sur le chemin de l'évolution, nous perdrons l'habitude de consommer de la viande et du poisson, comme nous nous sommes élevés au-dessus du cannibalisme. Tout ce qui peut avoir été licite dans les temps barbares disparaîtra dans un avenir où l'altruisme, fruit d'une sensibilité plus affinée, aura éveillé en nous la pleine signification des horreurs qu'entraîne la satisfaction des goûts carnivores.


QUESTION 108 - Expliquez, je vous prie, pourquoi le veau gras n'a pas été tué pour le fils vertueux plutôt que pour le fils prodigue (Luc 15:11-32). N'était-ce pas récompenser une mauvaise action?

RÉPONSE - L'histoire du fils prodigue est une parabole par laquelle le Christ avait l'intention d'enseigner une leçon et pas un fait réel. C'est l'histoire qui raconte le pèlerinage de l'esprit à travers la matière. Or, il y a différentes classes d'esprits. Certains, mais pas tous, sont allés à l'école de l'expérience qu'est le monde. Ils sont descendus depuis leur condition élevée du Monde de Dieu, et ont pénétré de plus en plus profondément dans l'océan de la matière jusqu'à s'y trouver aveuglés. Finalement, ils sont immergés dans la matière dense du Monde Physique. Là est le tournant où ils s'éveillent; là, le sentier inconscient de l'involution est à son terme; là, la soi-conscience est atteinte, en même temps que la conscience du monde extérieur. Mais l'esprit intérieur (au-dedans de nous) n'est pas satisfait de rester dans ce monde. A nouveau éveillé au sens de sa divinité inhérente, il se sent de nouveau attiré vers les sphères supérieures et dit: "Je me lèverai et j'irai vers mon Père."

Vient alors le rude labeur de se dépouiller des divers véhicules dans lesquels il s'est immergé et de s'élever une fois encore à la communion consciente avec Dieu. Alors qu'il est engagé dans cette tâche ardue, "le Père vient à sa rencontre un long bout de chemin"; la petite voix intérieure, toujours présente, commence à se faire entendre au-dedans de lui, à lui parler de la gloire des cieux; enfin, lorsque l'humanité a terminé son évolution, ou que l'esprit individuel a pris le plus court sentier de l'initiation, il y a réunion avec Dieu et les autres esprits qui ne sont pas encore entrés à l'école de l'expérience. Naturellement, il y a plus de réjouissance pour le retour de celui qui a soutenu le bon combat et qui est revenu dans sa céleste demeure, que pour celui qui n'a pas encore cherché à tirer parti de l'occasion qui lui est présentée .


QUESTION 109 - Pourquoi le Seigneur a-t-il loué l'économe infidèle, comme on le raconte au 16e chapitre de Luc?

RÉPONSE - L'auteur de la question devrait relire attentivement le 16e chapitre de Luc. On y parle d'un économe infidèle amené devant son seigneur qui soupçonnait que ses comptes n'étaient pas exacts. L'économe fit un marché avec les débiteurs de son maître afin de s'en faire des amis pour le moment où il aurait perdu son emploi. Il est dit au verset 8 que "le seigneur loua l'économe infidèle". Lorsqu'il rendit ses comptes, il avait dû les arranger si adroitement que son maître y fut trompé, car le "seigneur" dont il est question était le maître de l'économe, comme on peut s'en rendre compte par le fait que le mot "seigneur" est écrit avec une minuscule, tandis qu'une majuscule est toujours employée lorsque le mot se rapporte au Christ.


QUESTION 110 - Voulez-vous bien expliquer ce que veut dire: pécher contre le Saint-Esprit?

RÉPONSE - Généralement parlant, le Saint-Esprit est le pouvoir créateur de Dieu. Le passage du credo, "conçu du Saint-Esprit", ce que l'Ange Gabriel avait annoncé à Marie, en est une confirmation. Tout ce qui est, a été amené à l'existence par ce pouvoir créateur, et c'est un rayon de cet attribut de Dieu dont se servent les hommes pour la perpétuation de la race humaine. Lorsque nous en abusons, c'est-à-dire que nous en usons pour la satisfaction des sens, soit solitairement, soit en association, dans le mariage ou en dehors du mariage, nous péchons contre le Saint-Esprit. Ce péché, nous dit-on, n'est pas pardonné, il doit être expié. L'humanité tout entière souffre aujourd'hui de ce péché. Les corps débiles, les maladies que nous voyons autour de nous sont dus à des siècles d'excès et, tant que nous n'aurons pas appris à maîtriser nos passions, il ne pourra pas y avoir de vraie santé dans la race humaine. Nous sommes nés de parents qui pensaient qu'il était juste de satisfaire leurs passions en tout temps et à n'importe quel moment. En conséquence, nous en souffrons maintenant, et par notre attitude à l'égard de la question "sexe", la plupart d'entre nous sommes en train de reporter actuellement les mêmes maladies sur nos enfants. C'est ainsi que les péchés des parents retombent sur les enfants, de génération en génération, et continueront à apporter affliction et souffrances jusqu'à ce que nous ayons compris que chaque enfant a le droit d'être "bien né" et de bénéficier des conditions physiques appropriées pendant sa vie prénatale.


QUESTION 111 - Le credo Chrétien est-il de source divine?

RÉPONSE - Il y a trois formes de credo Chrétien. L'un est connu sous le nom de Credo des Apôtres, non pas qu'il ait été composé par les Apôtres, mais parce qu'il est supposé exprimer leurs croyances. Un autre credo fut formulé et adopté au Concile de Nicée, et est appelé Credo de Nicée. Le credo d'Athanase, est le plus récent. Ils ne sont pas plus de source divine que n'importe quelle autre affirmation des hommes concernant la Bible. La Bible elle-même donne un credo, dans le passage qui affirme qu'il n'y a pas d'autre nom que celui de Jésus-Christ par lequel l'homme doive être sauvé (Actes 4:12), et ceci est en harmonie avec l'enseignement occulte, car Jéhovah fut l'auteur de toutes les Religions de Race où la crainte de Dieu faisait obstacle aux désirs de la chair et où la loi était imposée à l'homme pour réfréner le désir. Les Religions de Race éduquent la nature-désir par les moyens précités, mais elles seront remplacées le moment venu par la Religion du Christ. Cette religion de fraternité et d'amour bannira la crainte engendrée par la loi de Jéhovah. Elle essaiera d'abolir les nations, leurs lois, leurs luttes et rivalités, en travaillant sur le corps vital, en sorte que l'humanité soit animée entièrement par l'amour, au lieu de l'être par la loi. Mais là n'est pas le point final, cependant. Lorsque le royaume aura été complètement établi, le Christ le remettra entre les mains du Père. La Religion du Père sera plus élevée encore que la Religion du Fils.


QUESTION 112 - Comment conciliez-vous la loi de cause à effet avec la doctrine du pardon des péchés?

RÉPONSE - Parce qu'ils ne peuvent croire au pardon des péchés, beaucoup croient exclusivement à la loi de cause à effet, telle qu'elle est enseignée en Orient sous le nom de Karma. De nombreuses personnes pensent aussi que puisque les religions orientales enseignent les lois de renaissance et de cause à effet plus clairement que la religion de l'Occident, le Christianisme, ces religions orientales sont meilleures et plus scientifiques que la religion occidentale qui enseigne, d'après l'interprétation populaire, que le Christ est mort pour nos péchés et qu'en conséquence, le fait de croire en Lui nous apporte le pardon.

En fait, cependant, l'enseignement Chrétien énonce aussi la doctrine qui veut que "ce qu'un homme a semé, il le récoltera", (Galates 6:7), et c'est ainsi qu'il enseigne à la fois la loi de cause à effet et celle du pardon des péchés. Ces deux lois opèrent de façon vitale dans l'épanouissement de l'humanité, et il y a de bonnes raisons au fait que les religions orientales primitives ne contiennent qu'une partie de l'enseignement complet que l'on trouve dans la religion Chrétienne.

Dans les temps reculés où les religions de l'Orient furent données à l'humanité, les hommes étaient de nature plus spirituelle que ne le sont de nos jours les êtres essentiellement matériels du Monde Occidental. Ils savaient que nous vivons ici-bas un grand nombre de vie en des corps différents. De nos jours, les Orientaux, encore complètement imbus de cette idée, sont en conséquence extrêmement indolents. Ils sont plus préoccupés du Nirvana - monde invisible où ils se reposeront dans la paix et la joie - qu'à chercher à tirer parti de leurs ressources matérielles présentes, en vue de leur avancement. C'est la raison pour laquelle leur pays est aride, inculte, leurs récoltes minimes et souvent détruites par un soleil brûlant, ou dévastées par des inondations. Ils souffrent de la famine, ils meurent par milliers; et bien qu'ils enseignent la loi de cause à effet, ils semblent ne pas se rendre compte que leurs misérable conditions sont amenées par leur indolence et leur indifférence vis-à-vis des choses matérielles. Il est naturel que, n'ayant pas travaillé ici-bas, ils n'aient rien à assimiler au cours de la vie céleste entre la mort et une nouvelle naissance; et tel un organe s'atrophie graduellement faute d'être utilisé, ainsi un pays qui n'est pas développé par les esprits qui y sont incarnés, dépérit graduellement et devient impropre à être habité par les humains. Il était nécessaire à l'évolution de l'humanité que celle-ci passe par ce monde matériel pour en développer toutes les ressources. C'est pourquoi les Grands Guides de l'humanité ont employé divers moyens pour nous faire oublier temporairement le côté spirituel de notre nature. En Occident, où se trouvent les pionniers de la race humaine, ils ont ordonné que les mariages se fassent en dehors de la famille. Ils ont donné à l'Occident une religion qui n'enseignait pas d'une manière précise la doctrine de la renaissance et la loi de cause à effet comme moyens de progrès. Ils ont établi l'usage des boissons alcoolisées qui ont pour effet de paralyser la sensibilité spirituelle de l'homme. Par suite, nous avons en Occident temporairement oublié qu'il existe autre chose que cette seule vie sur terre, et, en conséquence, nous nous appliquons avec la plus grande diligence à faire le meilleur usage possible de ce que nous croyons être notre seule occasion ici-bas. Ainsi, nous avons développé l'Occident en de véritables jardins; nous en avons fait, dans l'entre-deux vies, une terre extrêmement fertile et riche, par ailleurs, en minéraux de toutes sortes, qui nous fournissent tout ce dont nous avons besoin pour nos diverses industries; nous faisons ainsi la conquête du monde matériel visible.

Il est évident, cependant, que le côté religieux de la nature humaine ne doit pas être entièrement négligé, et c'est pourquoi le Christ, idéal sublime de la religion Chrétienne, nous a été donné comme exemple à imiter. Et du moment que nous ne pouvons pas espérer devenir semblables au Christ au cours d'une seule vie, qui est tout ce que nous connaissons pour le présent, il doit nous être donné une doctrine compensatrice; autrement, en désespoir de cause, nous cesserions tous nos efforts, connaissant leur futilité. C'est la raison pour laquelle on a enseigné au Monde Occidental la doctrine du pardon des péchés par la vertu de Jésus-Christ. Il est également certain, toutefois, qu'une doctrine qui n'est pas une vérité de la nature ne peut exercer une puissance élévatrice, et c'est pourquoi il doit aussi y avoir une base solide derrière la doctrine du pardon des péchés qui semble invalider la loi de cause à effet; la voici: Lorsque nous regardons autour de nous dans le monde matériel, nous observons les différents phénomènes de la nature, nous rencontrons d'autres personnes avec lesquelles nous engageons diverses transactions, et c'est au moyen de nos organes des sens que nous observons l'ensemble de ces spectacles, de ces sons et de ces scènes. Pas tous, cependant, car nous sommes très peu observateurs en ce qui concerne les détails. Et il est vrai de dire, même si c'est exaspérant, que "nous avons des yeux qui ne voient pas et des oreilles qui n'entendent pas". De ce fait, nous perdons une grande partie de l'expérience qui pourrait être acquise. De plus, la mémoire nous fait déplorablement défaut; puisque nous ne sommes capables de nous souvenir que d'une petite partie de nos expériences et la plupart d'entre elles sont perdues parce que nous les oublions. S'il est vrai que notre mémoire consciente est faible, nous en possédons une autre, plus fidèle: la mémoire subconsciente. De même que l'éther et l'air transmettent sur le film photographique l'impression du paysage compris dans le champ de l'appareil, sans que le moindre détail soit omis, ainsi l'air et l'éther qui transmettent les impressions du dehors à nos organes des sens portent aux poumons, et de là, au sang, l'image et l'enregistrement de tout ce avec quoi nous entrons en contact. Ces images sont emmagasinées dans le petit atome-germe placé dans le ventricule gauche du coeur, et ce petit atome peut être considéré comme le Livre des Anges de Justice où sont inscrites toutes nos actions. De là, elles sont imprimées dans l'éther réflecteur de notre corps vital. Dans le cours ordinaire de la vie, l'homme entre au Purgatoire à la mort pour y expier les péchés gravés sur cet atome. Plus tard, il assimile au Premier Ciel le bien également enregistré sur ce même atome. Au Deuxième Ciel, l'homme travaille à son milieu futur. Mais une personne pieuse se rend compte chaque jour de ses fautes et de ses faiblesses. Elle examine scrupuleusement les évènements de sa vie journalière et prie avec ferveur pour le pardon des péchés qu'elle a commis. Alors les images enregistrées des péchés d'omission et de commission s'effacent et sont enlevés jour après jour des annales de sa vie. En effet, le but de Dieu et de la nature n'est pas de nous "rendre la pareille", comme cela semble être le cas sous la loi de cause à effet qui exige l'exacte rétribution pour chaque transgression, aussi bien que la juste récompense ou compensation pour chaque bonne action. Le dessein de Dieu est de nous faire apprendre par l'expérience ce qui est juste et bon. Lorsque, nous nous sommes rendu compte que nous avions mal agi et que nous avons pris la résolution de faire mieux, notre leçon est apprise, et il n'est pas nécessaire que nous soyons punis. Ainsi, la doctrine du pardon des péchés est un fait réel dans la Nature. Si nous nous repentons, si nous prions et nous corrigeons, les péchés dont nous nous sommes repentis, pour lesquels nous avons prié et fait les réformes nécessaires, nous sont pardonnés et sont effacés des annales de notre vie. Si ce n'est pas le cas, ils sont extirpés après la mort, par les souffrances appropriées au Purgatoire. Ainsi, la doctrine du Karma ou loi de cause à effet, telle qu'elle est enseignée en Orient, ne satisfait pas entièrement les besoins humains, tandis que l'enseignement Chrétien, qui comprend à la fois la loi de cause à effet et la doctrine du pardon des péchés, donne un enseignement plus complet de la méthode employée par les Grands Chefs de l'humanité pour nous instruire.


QUESTION 113 - Par quel pouvoir Pierre a-t-il ressuscité Dorcas (Actes 9:36- 41)?

RÉPONSE - Pierre n'a pas plus ressuscité Dorcas que le Christ n'a ressuscité Lazare ou aucun autre, ce que, d'ailleurs, Il n'a pas prétendu. Il a dit, "Lazare n'est pas mort, il dort."

Pour que cette assertion puisse être comprise, nous devons expliquer ce qui a lieu à la mort, et en quoi elle diffère de la transe, car les personnes mentionnées plus haut étaient dans cet état au moment où les prétendus miracles se sont accomplis.

Pendant l'état de veille, lorsque l'Ego fonctionne consciemment dans le Monde Physique, ses divers véhicules sont concentriques - ils occupent le même espace - mais la nuit, lorsque le corps dort, une séparation a lieu. L'Ego, revêtu de l'intellect et du corps du désir, se dégage du corps dense et du corps vital qui sont laissés sur le lit. Les véhicules supérieurs planent à côté ou au-dessus. Ils sont reliés aux deux véhicules plus denses par la corde d'argent, fil mince et brillant affectant la forme de deux six inversés, dont l'une des extrémités est rattachée à l'atome-germe du coeur, et l'autre au centre du tourbillon du corps du désir.

Au moment de la mort, ce fil se rompt à l'endroit de l'atome-germe du coeur, et les forces de cet atome passent le long du nerf pneumogastrique, à travers le troisième ventricule du cerveau et sortent par la suture entre l'os occipital et l'os pariétal du crâne, suivent la corde d'argent et gagnent les véhicules supérieurs. Simultanément à la rupture de l'atome-germe, le corps vital se dégage aussi pour rejoindre les véhicules supérieurs planant au- dessus du cadavre. Il reste là environ trois jours et demi. Puis, les véhicules supérieurs se dégagent du corps vital qui se désintègre habituellement en même temps que le corps dense.

Au moment de cette dernière séparation, la corde d'argent se brise par le milieu, et l'Ego est libéré du contact avec le monde matériel.

Pendant le sommeil, l'Ego se retire aussi du corps dense, mais le corps vital y demeure et la corde d'argent reste intacte.

Il peut arriver qu'au matin l'Ego ne réintègre pas son corps pour l'éveiller comme à l'ordinaire, et qu'il reste en dehors pendant une période qui varie d'un jour à un temps indéfini. Nous disons alors que le corps est en transe naturelle. Mais la corde d'argent n'est rompue à aucun des deux endroits mentionnés. Lorsque la rupture a eu lieu, aucune restauration n'est possible. Etant clairvoyants, le Christ et les apôtres voyaient qu'aucune rupture n'avait eu lieu dans les cas mentionnés. De là ces paroles, "Il n'est pas mort, mais il dort." Ils possédaient le pouvoir de forcer l'Ego à rentrer dans son corps et à y ramener les conditions normales. C'est ainsi qu'ils ont accompli ces prétendus miracles.


QUESTION 114 - Croyez-vous à la conversion?

RÉPONSE - Certainement, mais il y a conversion et conversion. Il y a la conversion qui a lieu au cours d'une réunion de réveil religieux, au son du tambour, de battements de mains, de chants religieux, et avec l'appel insistant du prédicateur, "venez avant qu'il ne soit trop tard." Toutes ces méthodes de conversion ont une forte influence hypnotique qui s'exerce sur la nature émotionnelle de bien des gens, de sorte que ces "pécheurs" ne peuvent plus rester sur leur siège, mais sont forcés, au sens le plus littéral du terme, d'obéir au commandement et de s'avancer vers le "banc des pénitents". Cette sorte de conversion est généralement de peu de valeur. Les prédicateurs du "Réveil" reconnaissent qu'il est extrêmement facile de convertir les gens de cette manière, mais la grande difficulté est de faire persister cette conversion, car lorsque la victime de l'influence hypnotique quitte la réunion, celle-ci se dissipe progressivement et, tôt ou tard, la personne retrouve son attitude habituelle. Ce qui n'empêche pas qu'à la prochaine "réunion", les auteurs de ces rechutes, nullement affligés de celles-ci, sont de nouveau attirés au banc des pénitents, tout comme une aiguille est attirée par un aimant. Ils se convertissent périodiquement et rechutent régulièrement, à la grande déception du prédicateur et pour le plus grand amusement de la communauté qui n'est pas consciente qu'il s'agit de simples cas d'hypnotisme bénin.

Il y a une autre conversion, cependant, qui est toujours accompagnée d'influences planétaires, et selon la force de ces dernières, la conversion, ou le changement de vie, est plus ou moins radical. Elle montre que l'âme a atteint un certain point dans son pèlerinage où elle se sent attirée vers la vie supérieure. La cause immédiate de la conversion peut être un sermon, une conférence, un livre, un verset de la Bible, ou quelque chose dans la nature, mais ce n'est que la cause physique de quelque chose qui était déjà un fait spirituellement. Dès ce moment, la personne commence à envisager la vie d'une manière différente, elle rompt avec ses anciens vices, suit une nouvelle ligne de pensées et d'efforts. Cette conversion peut changer entièrement son attitude à l'égard de la vie et de son milieu également. En fait, il arrive souvent qu'un voyage l'éloigne pendant quelque temps de son entourage, pour lui donner l'occasion de semer la nouvelle semence.


QUESTION 115 - La confession et l'absolution ont-elles une valeur quelconque?

RÉPONSE - Si l'on comprend la confession et l'absolution dans le sens où elles sont pratiquées dans l'Eglise Catholique, on peut dire que le prêtre n'a certainement aucun pouvoir de pardonner les péchés du pénitent, et que la confession ordonnée par l'Eglise n'est tout au plus qu'un étalage de pénitence rappelant la prière faite par le Pharisien qui est entré ostensiblement dans le temple pour être vu.

Si, au contraire, la confession est faite comme celle du Publicain, dans un esprit de vraie pénitence, elle a alors une certaine valeur; car de même qu'un petit enfant ayant commis une faute sent le remord dans sa conscience et se repent, de même nous pouvons nous sentir profondément contrits pour un péché d'omission ou de commission.

C'est un fait souvent constaté par de bons parents qu'un repentir non exprimé est insuffisant pour l'enfant. Il éprouve le besoin d'aller vers son père ou sa mère pour lui confesser son péché. Lorsqu'il a obtenu le pardon du père ou de la mère, sa conscience est en repos. Il en est de même des enfants de Dieu, Nous péchons et nous sommes attristés pour nos péchés; nous prenons la résolution de ne plus les commettre ou de ne plus faire le mal à nouveau; mais si nous pouvons nous confesser à quelqu'un en qui nous avons confiance, gagner sa sympathie et en obtenir l'assurance que notre faute ne sera pas retenue contre nous, nous sentons notre conscience plus légère. C'est là le principe sur lequel repose le commandement de la Bible, "Confessez vos péchés les uns aux autres.", (Psaumes 32:5; Proverbes 20:9; IJean 1:9). La personne à laquelle nous nous confessons doit, bien entendu, nous inspirer le plus profond respect et la plus grande affection. Elle sera, à ce moment, le représentant de Dieu ou de notre nature supérieure, et nous nous sentirons ainsi grandement soulagés en recevant sa sympathie. Mais nous sentirons aissi que le pacte fait avec nous-mêmes de ne plus commettre le péché en question a été fortifié par la présence d'un témoin. Si la confession est faite ainsi, et l'absolution obtenue de cette façon, l'une et l'autre ont sans nul doute un effet très salutaire.


QUESTION 116 - Le rituel latin employé dans les églises catholiques a-t-il une valeur quelconque? Ne vaudrait-il pas mieux le traduire pour que les gens puissent le comprendre? Les sermons et les prières spontanées dans les églises protestantes ne sont-ils pas préférables au rituel et aux messes stéréotypées des catholiques?

RÉPONSE - De nos jours, l'humanité toute entière a suffisamment évolué pour être, à certains égards, au-dessus de la loi. A titre d'exemple, la plupart des gens obéissent au commandement, "Tu ne déroberas point".

La loi agit comme un frein sur la nature-désir, mais lorsqu'on a en vue un avancement occulte ou plutôt spirituel, la spiritualisation du corps vital doit aussi être exécutée. Et celle-ci s'obtient au moyen de l'Art et de la Religion, sous l'effet d'impacts souvent répétés, car la note dominante du corps vital est la répétition, comme nous pouvons le voir en regardant les plantes qui n'ont qu'un corps dense et un corps vital: tige et feuille se suivent l'une l'autre en une succession vers le haut; la plante, en grandissant, les produit alternativement. C'est le corps vital qui a construit les vertèbres dorsales l'une après l'autre par constante répétition. Et la mémoire, par exemple, qui est l'une des facultés du corps vital, se fortifie et se développe grâce à des redites continuelles.

Quand les Protestants ont quitté l'Eglise Catholique, ils ont sans doute laissé beaucoup d'abus derrière eux, mais ils ont aussi laissé presque toutes les choses de valeur. Ils ont abandonné le rituel que chacun peut connaître et comprendre en dépit de la prononciation laborieuse du prédicateur. Connaissant le rituel, les fidèles peuvent orienter leurs pensées dans la même direction que celle du prêtre qui le lit, et c'est ainsi qu'un volume énorme de pensées spirituelles identiques sont rassemblées et projetées pour le bien comme pour le mal, sur toute l'assistance. De nos jours, les paroissiens dans une église Protestante écoutent la prière ou le sermon improvisé de leur pasteur qui, habituellement, ne pense pas tant au travail spirituel qui est le sien, qu'à la manière la plus euphonique de tourner ses phrases pour charmer les oreilles de ses ouailles, qui oublient ce qu'il a dit avant d'avoir quitté l'église. Ceux qui vont à l'église Catholique en comprenant le rituel, sont toujours capables de réunir leurs pensées en une assemblée spirituelle et de garder à la mémoire tout ce qui s'est passé. C'est ainsi qu'ils ajoutent chaque fois quelque chose à la spiritualisation de leur corps vital, alors que les fidèles de l'église Protestante n'ont été affectés que dans leur nature émotionnelle, et cet effet est bientôt dissipé. On nous recommande, dans la Bible, de prier sans cesse, et nombreux sont les railleurs qui disent que puisque Dieu est omniscient, Il connaît nos besoins sans qu'on Le prie et que, s'Il ne l'est pas, il est probable qu'Il n'est pas non plus tout- puissant, en sorte que nos prières ne sont pas exaucées, et qu'il est inutile de prier. Mais ce commandement a été faite en fonction de la connaissance de la nature du corps vital, qui a besoin de la répétition pour être spiritualisé.

Voici ce qu'il en est du rituel. A propos de l'emploi de la langue latine, il est écrit au premier chapitre de l'Evangile de Jean, "Au commencement était le Verbe (ou la parole) ... et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans lui". La parole est un son. Si nous mettons du sable ou des spores sur un plateau de cuivre ou une plaque de verre et que nous passons sur les bords un archet de violon, nous produisons un son qui a pour effet de disposer les spores ou le sable en des figures géométriques semblables à celles des cristaux qui composent toutes les choses. Chaque son produit une disposition spéciale. Alors, si un certain son produit un certain effet que nous désirons produire, nous ne pouvons changer le son sans changer l'effet. Si nous émettons un certain son pour prononcer "Deum", puis que nous traduisions Deum pour dire Dieu, le son est très différent, et comme le son produit certains effets sur nos corps invisibles, les effets produits par le rituel original latin ont été perdus pour les églises Protestantes qui l'ont traduit ou abandonné entièrement.

Souvent, les gens s'étonnent de constater combien l'Eglise Catholique a d'emprise sur ses membres, et l'on peut dire que si elle abandonnait le rituel latin, elle ne perdrait pas un de ses adhérents en dix ans. D'ailleurs, leurs rituels véritablement occultes n'ont jamais été transposés en aucune langue, et même chez les Rosicruciens, les rituels latins, bien que ce ne soit pas ceux utilisés dans l'Eglise Catholique, sont en usage durant les services.


QUESTION 117 - Quel est le mérite du martyre? Les martyrs deviennent-il vraiment des saints?

RÉPONSE - L'homme s'élève jusqu'à l'union avec Dieu grâce à quatre grands échelons. D'abord, il prie un Dieu ou Lui offre des sacrifices parce qu'il Le craint, et c'est pourquoi il cherche à se le rendre favorable, afin que son Dieu ne lui fasse pas de mal. En suite, il apprend à considérer ceDieu comme un puissant allié contre ses ennemis et comme le dispensateur de tous ses biens, à condition de Lui obéir et de Lui sacrifier une partie de ses possessions matérielles. Au troisième échelon, on lui apprend à se sacrifier lui-même en vivant une vie de droiture, et à attendre d'être récompensé dans une condition future appelée le ciel, où il vivra dans un bonheur éternel en compensation de ce qu'il aura pu endurer pendant sa vie terrestre. Les martyrs en étaient au point où ils avaient acquis cette croyance, et ils étaient tout pénétrés de la vérité et de la gloire des cieux. C'était donc une chose simple pour eux que de sacrifier leur vie afin d'atteindre d'un seul coup à la gloire future.

En réalité, si le martyre peut nous ouvrir le ciel en vue d'un bonheur éternel, c'est là une méthode bien facile d'obtenir cette récompense. Il faut certainement du courage pour mourir, mais après tout, il en faut infiniment plus pour vivre. Nous sommes très enclins à croire que lorsqu'un homme a donné sa vie, il a tout donné, et souvent l'on entend dire d'un homme qui s'est suicidé, qu'"il s'est acquitté". En fait, le suicide est généralement la marque de la plus grande lâcheté possible, et le martyr est souvent beaucoup moins à admirer que la vie de certaines personnes qui, jour après jour, s'efforcent de suivre les enseignements de la Bible en menant une noble vie. Nous admettons volontiers que les martyrs doivent être admirés pour leur attachement inébranlable à leur foi en face de la mort et de la torture. Ils auront très certainement de plus grandes occasions de croissance spirituelle dans leurs vies futures que dans celle dont ils ont été privés lorsqu'ils ont été brûlés sur le bûcher ou exterminés d'une autre façon. Et nous pouvons aussi dire qu'ils étaient des saints et de saintes gens en ce sens que leur foi avait à leurs yeux plus de valeur que la vie, mais nous maintenons que les édits d'une Eglise sont incapables de faire d'un pécheur un saint.


QUESTION 118 - Dans une de vos conférences, vous avez déclaré que c'était une erreur d'envoyer des missionnaires dans les pays étrangers; que les religions pratiquées par les peuples dits païens sont actuellement bonnes pour eux; que fort heureusement les missionnaires n'ont encore fait jusqu'à présent que peu de mal. Comment donc expliquez-vous le commandement du Christ à Ses disciple, "Allez par tout le monde et prêchez la bonne nouvelle", (Marc 16:15)?

RÉPONSE - Le sens de cette parole du Christ repose évidemment sur l'interprétation du mot "monde". Si, par ce mot, nous entendons toute la terre, elle donnerait à penser qu'il est bon d'envoyer des missionnaires dans les pays étrangers; mais la Bible nous apprend que les disciples auxquels ce commandement avait été donné revinrent après avoir accompli leur mission, indiquant ainsi que ce mot ne pouvait signifier toute la terre. En ce sens, "monde" doit être interprété par "la contrée" ou "le pays". Au temps du Christ, les gens ne connaissaient pas le monde entier. L'extrémité ouest de l'Espagne s'appelle encore de nos jours le cap Finisterre - la fin de la terre. Ce mot, au moment où le Christ a donné son commandement, ne pouvait donc s'appliquer au monde entier tel que nous le connaissons aujourd'hui. Notre affirmation n'est donc pas contraire aux enseignements de la Bible. C'est une erreur d'envoyer des missionnaires vers des gens que nous appelons "païens", car leur présent développement ne leur permet pas de comprendre une religion qui prêche l'amour de ses semblables, religion que, même nous, n'avons pas encore appris à pratiquer!

En outre, si les Anges de Justice, chargés de l'évolution humaine, sont capables de juger de nos besoins, et de placer chacun de nous dans le milieu où il trouvera les influences les plus favorables à son avancement, il faut croire qu'ils ont aussi donné à chaque nation la religion la plus salutaire à son épanouissement. En conséquence, lorsqu'un homme a été placé dans un pays où la religion Chrétienne est enseignée, c'est que cette religion renferme l'idéal qu'il doit s'efforcer d'atteindre, mais essayer de l'imposer à d'autres peuples qui ont été placés dans un entourage différent, c'est prétendre que notre propre jugement l'emporte sur celui de Dieu et de Ses Ministres, les Anges de Justice. Cependant, comme nous l'avons dit, les missionnaires ont fait peu de mal aux gens qu'ils sont allés convertir, mais ils auraient pu faire plus de bien autour d'eux sans partir. Nous n'avons pas besoin de quitter notre pays pour trouver des païens ayant besoin des enseignements de la Bible. A titre d' exemple, le professeur de Yale, Wilbur L. Cross, mentionne que dans un cours de quarante étudiants, pas un seul ne savait qui était Judas Iscariote; qu'il avait un étudiant Juif qui n'avait jamais entendu parle de Moïse. Si les missionnaires étaient mis en contact avec ces païens-là, peut-être pourraient-ils leur faire quelque bien.

Par contre, l'envoi de missionnaires orientaux chez les Occidentaux pour les convertire à l'Hindouisme et autres religions orientales similaires, fait plus de mal, car les adeptes de ces dernières enseignent des exercices respiratoires qui causent la folie ou la tuberculose, parce que nos corps occidentaux ne sont pas faits pour de telles pratiques. Il est plus sûr de s'en tenir à la religion de son propre pays, de l'étudier et de la pratiquer, laissant aux autres nations le privilège d'en faire de même avec la leur.



Tables des matières

Partie 8