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entrer chez Faust parce que les deux pointes de l'étoile étaient tournées vers l'entrée, mais quand il a voulu sortir, il s'est heurté à la pointe unique de ce symbole, emblème de pureté et d'amour, provoquant la répulsion de son âme noire.
Nous n'avons évidemment aucune preuve tangible du fait que le Christ est entré dans la Terre, où il est partiellement confiné comme nous le sommes dans notre corps dense. Mais les témoignages mystiques ne manquent pas, et la loi d'analogie montre également que le Christ passe ses "jours-années" en partie à l'intérieur de la Terre et en partie à l'extérieur.
Le Cancer, régi par la Lune, est le signe qui préside à la conception. Les Egyptiens le représentaient comme un coléoptère, et le scarabée était pour eux le symbole de l'âme. Quand le Soleil, Lumière du Monde , fait son entrée dans le Cancer, en juin, le pouvoir créateur du dernier cycle, qui a redonné vie à la Terre, est épuisé. Afin de renouveler cette force créatrice, qui autrement décroîtrait, il est nécessaire que le Soleil redescende . A l'équinoxe d'automne, les plateaux de la Balance basculent, et la force de germination entre dans la Terre, atteignant son centre à Noël, au moment où la déclinaison du Soleil est à son point le plus bas, au solstice d'hiver. De là, la force germinative, le rayon du Christ, irradie la matière pour la faire fructifier à nouveau, et atteint la surface terrestre au moment où le Soleil croise l'équateur céleste, à l'équinoxe de printemps, dans le Bélier. Ainsi, le Sauveur, l'Agneau de Dieu, meurt au monde, mais revit dans les sphères supérieures.
De même que nous sommes confinés dans nos corps denses du matin jusqu'au soir, occupés à notre tâche quotidienne, ainsi le Christ est confiné dans la Terre entre l'équinoxe d'automne et celle de printemps. Ceci est la période où les activités physiques sont ralenties, tandis que les efforts spirituels produisent les meilleurs fruits. Et de même que, pendant la nuit, nous sommes dégagés de nos corps denses et que nous entrons dans les mondes invisibles pour nous remettre de l'intense fatigue de l'existence physique, ainsi le Christ se dégage
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temporairement de la Terre au moment de la Crucifixion, quand nous voyons, à Pâques, le Soleil "croiser" l'équateur céleste et prendre son essor vers les cieux. C'est donc l'époque où nous sentons diminuer l'influence spirituelle et où nous appliquons notre énergie à des activités physiques telles que cultiver la terre pour faire pousser deux brins d'herbe là où il n'y en avait qu'un seul.
Selon l'opinion généralement admise, le Christ a consommé son sacrifice sur le Calvaire, mais en réalité ce n'était là qu'un début. Il est toujours lié à la Terre, comme nous le sommes à nos "corps de mort". Il souffre comme nous souffrons, mais avec une intensité qui dépasse notre entendement. Il souffre encore toujours "dans l'attente de la manifestation des Fils de Dieu", c'est- à-dire de nous-mêmes. Quand nous serons suffisamment nombreux à avoir fait l'expérience de la naissance du Christ intérieur et que nous pourrons porter le fardeau de nos frères et donner notre vie comme le Christ donne la sienne, alors sonnera l'heure de la libération, et le Christ retournera en permanence dans le Soleil. Toutefois, comme il a pénétré dans la Terre par sa surface, il sera contraint, d'après la loi que nous venons d'expliquer, de revenir à la surface de la Terre, et c'est cela qui constituera son deuxième avènement.
Aucune mise en garde n'est plus catégoriquement donnée dans la Bible que celle où le Christ nous prévient contre ceux qui prétendraient être des Christs. Il a déclaré que quelques-uns d'entre eux se manifesteraient par des signes ou des miracles capables d'induire en erreur les élus eux-mêmes, et nous ne saurions mieux faire que de rappeler ses propres paroles en guise d'introduction à notre dernière question:
SECTION 4 - COMMENT RECONNAITRONS-NOUS LE CHRIST LORSQU'IL APPARAITRA?
Le Christ a dit: "Prenez garde que personne ne vous séduise, car plusieurs viendront sous mon nom, disant: Je
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suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens. Si quelqu'un vous dit alors "le Christ est ici", ou "Il est là", ne le croyez pas, car il s'élèvera des faux Christs et des faux prophètes. Ils feront des prodiges et des miracles pour séduire les élus (...). Alors on verra le Fils de l'homme venant sur les nuées avec une grande puissance et avec gloire (...). Pour ce qui est du jour et de l'heure, nul ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul" (Marc 13:5-32).
Ces passages nous montrent à quel point nous devons nous garder d'être détournés par d'habiles séducteurs, mais nous ne manquerons pas non plus de lumière pour nous guider dans le droit chemin, et il y a des signes certains pour nous permettre de distinguer le Christ de ses simulateurs. La marque la plus révélatrice qui signalera les imposteurs est que, si habiles que soient leurs arguments, ils viendront tous revêtus d'un corps physique. Il y a cependant de bonnes raisons de croire que: le Christ ne reviendra pas dans un corps physique.
Aucun véhicule physique ne serait capable d'endurer les vibrations formidables d'un Esprit aussi exalté. Vous vous rappelez qu'il est dit dans les Ecritures que le Christ quittait fréquemment ses disciples.. Il se rendait alors chez les Esséniens pour confier le corps de Jésus à leurs soins. C'étaient des êtres élevés, appartenant à la vague de vie humaine, d'habiles médecins ésotériques, sachant comment soigner ce corps. Ils lui rendaient sa vigueur, et c'est ainsi qu'ils l'ont maintenu en état pendant trois ans. Après sa crucifixion, le corps a été mis au tombeau, et comme la faculté de cohésion avait cessé de s'exercer, ses atomes se sont dispersés aux quatre vents. Lors de l'ouverture du tombeau, on n'y trouva plus que des linges.
Il serait difficile, mais non impossible, pour la seconde venue du Christ, de lui procurer un autre véhicule physique de la même manière que pour le premier. Toutefois, selon la loi qui veut qu'un esprit emploie le même passage pour entrer et pour sortir, seule le corps physique de Jésus aurait pu être utilisé; or, ce véhicule
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ayant été détruit, il est impossible que le Christ apparaisse dans un véhicule physique. Par conséquent, quiconque apparaît dans un corps physique en se disant le Christ ne peut être qu'un imposteur.
Mais à supposer que cette loi même ne soit qu'une invention de celui qui vous parle, et que la loi d'analogie qui renforce la première ne soit qu'une coïncidence, notre thèse s'appuie encore sur la Bible, indépendamment de tous autres témoignages. Le Christ a dit: "Si donc on vous dit: voici, il est dans le désert, n'y allez pas; voici, il est dans les lieux retirés, n'y croyez pas" (Matthieu 24:26). Par conséquent, le Christ ne peut se trouver dans un quelconque lieu physique . Paul, lui aussi, insiste sur le fait que "la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu (I Corinthiens 15:50). Et si nous devons "être revêtus de notre demeure céleste", pourquoi le protagoniste de la Nouvelle Alliance aurait-il un corps physique?
Mais la Bible ne se contente pas de nous dire où il ne faut pas chercher le Christ, car il nous a dit catégoriquement: "On verra le Fils de l'homme venant sur les nuées ". Et au moment où il a quitté ses disciples, il est dit que: "Il fut élevé (...) et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu'il s'en allait, voici que deux hommes vêtus de blanc leur apparurent et dirent: (...) il reviendra de la même manière dont vous l'avez vu monter au ciel" (Actes 1:9-11).
Paul a écrit: "Le Seigneur lui-même (...) descendra du ciel (...) ensuite (...) nous serons enlevés sur des nuées , à la rencontre du Seigneur dans les airs " (I Thessaloniciens 4:16-17). Enfin Jean a vu disparaître le premier ciel et la Terre, et la mer s'assécher. Une cité sainte est descendue du ciel , dont le Christ était le régent.
Toutes ces choses sont manifestement impossibles au point de vue physique . Un corps de chair et de sang ne peut s'élever dans les airs, et Paul insiste sur le fait que "la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de
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Dieu". Si nous-mêmes ne pouvons entrer avec un corps de chair, comment serait-il possible que, dans un univers régi par des lois, le Christ, notre chef, soit revêtu d'un tel corps?
Si, maintenant, nous pouvons découvrir quel véhicule il a utilisé après la destruction du corps dense de Jésus, nous saurons comment le reconnaître, et aussi quelle sera notre constitution, puisque, selon Jean, nous serons comme lui : "Nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté, mais nous savons que (...) (quand il apparaîtra) nous serons semblables à lui" (I Jean 3:2). Paul a dit: "Pour nous, notre confédération (ici le mot grec "politeuma", ou "commonwealth", désigne les nouveaux cieux et la nouvelle terre) est dans les cieux, d'où nous attendons un Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera notre corps vil pour le conformer à son corps de gloire " (Philippiens 3:20-21).
Le corps dont le Christ s'est servi après le drame du Golgotha avait aussi la faculté d'entrer dans une salle dont les portes étaient fermées, et c'est ainsi qu'il est apparu à ses disciples et a permis à Thomas de le toucher. Des pseudo-Christs pourraient-ils, dans un corps physique, en faire autant ? Je ne le crois pas.
Cet exploit exige un véhicule plus subtil que le corps dense, et tous les sophismes du monde ne peuvent éluder le fait que le Christ se servira d'un véhicule plus subtil que le corps physique.
Il reste encore une question à résoudre, c'est celle-ci: est-ce que la Bible nous enseigne la nature de ce véhicule et nous donne des précisions nous permettant d'être pleinement renseignés à ce sujet? Pour répondre, nous allons recourir à l'incomparable quinzième chapitre de la première Epître aux Corinthiens, où Paul enseigne la doctrine de la renaissance au moyen des atomes-germes aussi clairement que les enseignements actuels de la Sagesse occidentale.
Le quarante-quatrième verset se lit, selon les traductions: "Il y a un corps animal - ou naturel - (psuchikon) et un corps spirituel (pneumatikon)". Toutefois, le Nouveau Testament a été écrit en grec, et comme les traducteurs ne connaissaient rien des enseignements occultes, ils n'avaient aucune idée du sens des mots grecs
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de ce passage et les ont traduits à leur manière. Je vous laisse les traduire à votre idée, même si vous n'êtes pas des hellénistes. Les mots grecs ainsi traduits sont "sôma psuchikon". Sôma est un mot que chacun s'accorde à traduire par "corps", il n'y a donc là aucun problème. Mais "psuchikon, dérivé de psukhé" signifiant "âme", on en obtenait "corps de l'âme" et ils n'avaient jamais entendu parler de cela. Les traducteurs ont probablement pensé que traduire ainsi était absurde, aussi ont-ils adopté "corps animal" ou corps naturel". Et pourtant Paul, dans sa première Epître aux Thessaloniciens (5:23) dit que l'être entier de l'homme se compose d'un esprit (pneuma), d'une âme (psukhé) et d'un corps (sôma), mais il est probable que l'on pensait que "âme" et "esprit" étaient synonymes, bien qu'il existe entre eux une grande différence.
Ce corps de l'âme est le véhicule dans lequel, nous dit Paul, nous irons à la rencontre du Christ. Il est fait d'éther; par conséquent il est doué de lévitation et capable de traverser des murs, car toute matière dense est perméable à l'éther. De nos jours, les aides invisibles l'utilisent comme l'a fait le Christ.
A première vue, il semble étrange que nous devions rencontrer le Christ "dans les airs" et laisser derrière nous la Terre. Cela est moins surprenant si nous considérons que la marche de l'évolution a toujours été de l'intérieur vers l'extérieur . Pendant l'époque Lémurienne, la Terre était brûlante et l'homme vivait sur la croûte qui s'était formée près du noyau. Dans l'époque Atlantéenne, il a vécu dans les bas-fonds de la Terre, dans un brouillard épais qui s'élevait du globe en cours de refroidissement. A cette époque, les humains étaient appelés "Niebelungen", ce qui signifie "enfants du brouillard". La Bible nous raconte de quelle manière ils ont été guidés par leurs instructeurs et comment l'atmosphère s'est peu à peu condensée, et finalement comment l'humidité s'est précipitée sous forme de pluie, ce qui a été appelé le déluge .
Nous savons donc qu'à cette époque, l'homme a dû abandonner les terres submergées par la condensation du
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brouillard et qui étaient devenues des mers. Il est entré dans une phase nouvelle de son développement, en s'adaptant aux conditions présentes. Il a alors aperçu pour la première fois l'arc-en-ciel sur un nuage chargé de pluie, éclairé par le soleil, et il lui a été dit que tant que ce signe durerait, les changements successifs que nous appelons les saisons se renouvelleraient (Genèse 9/13-14 et 8/22). Tant que nous aurons les conditions atmosphériques actuelles, cette ère d'alternances sera de règle. Lentement, mais sûrement, nous nous acheminons vers les hauteurs terrestres, nous recherchons des niveaux de plus en plus élevés.
Plus les races évoluent, plus elles aspirent à monter dans les airs, et plus elles abandonnent les basses terres. Comme il en était du temps de Noé, le jour viendra où un important changement cosmique se produira. Le Christ y fait allusion quand il parle de son retour en disant: "Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même aux jours du Fils de l'homme" (Matthieu 24/37-39). Les gens continuaient à vivre comme auparavant, se mariaient et mariaient leurs enfants, mangeaient et buvaient, vivaient de leur vie dans le monde, mais soudain le déluge s'est abattu sur l'ancienne Atlantide, et les corps qu'ils avaient ne pouvaient plus leur servir. Ils avaient besoin de véhicules pouvant s'adapter aux nouvelles conditions atmosphériques, tout comme le nouveau-né doit immédiatement respirer l'air alors qu'auparavant il respirait sous l'eau. S'il n'y parvient pas, il meurt. C'est ce qui est arrivé aux Atlantéens habitués à respirer dans l'atmosphère aqueuse. Ceux qui, physiologiquement, n'ont pu s'adapter, ont péri.
Le Christ a dit qu'au moment de son retour, les conditions seraient analogues. Les habitants de l'Atlantide n'avaient pas tous remarqué les changements qui s'étaient produits chez certains d'entre eux et qui leur permettaient d'aspirer directement de l'air dans leurs poumons au lieu de respirer de l'eau par le moyen de branchies. Un changement analogue s'opère de nos jours chez les humains, mais ceux qui n'ont pas développé
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la vision spirituelle ne le remarquent pas. Il est un fait certain, c'est qu'une "aura" entoure chaque être humain. Il nous arrive de ressentir la présence d'une personne que nous ne voyons pas, et nous la percevons grâce à cette atmosphère qui entoure nos corps denses. Cette aura change graduellement, et elle devient de plus en plus dorée, spécialement en Occident, Plus nous allons vers le couchant, plus cette couleur dorée s'accentue. C'est la couleur du Christ et de ceux qui lui ressemble de plus près, celle des saints que les peintres ont représentés avec un halo. Graduellement, nous lui ressemblons davantage et ce "sôma psuchikon", ou corps de l'âme, prend forme et se prépare à devenir notre "robe nuptiale".
Un nombre croissant de personnes deviennent capables de fonctionner dans ce véhicule et se préparent ainsi en vue du futur avènement du Christ. Ce changement n'est pas le résultat d'un processus physique quelconque, mais des services rendus , de l'amour, de la bonté, de ce que nous appelons l'altruisme. Nous devenons de plus en plus humains, nous ressemblons davantage au Christ, bien qu'étant très loin de la perfection. Quoique le retour du Christ ne soit probablement pas pour ce siècle, ni pour le suivant, ni même pour le prochain millénaire, nous n'en pouvons pas moins remarquer un certain changement spirituel dans l'humanité. Il dépend de nous de hâter le retour du Christ, car, ainsi qu'il l'a déclaré, "personne n'en connaît le jour". Nul ne peut prévoir le moment où un nombre suffisant de personnes auront développé le "sôma psuchikon" au point où nous pourrons faire le travail qu'il accomplit maintenant pour nous.
Nous sommes descendus dans cette vallée matérielle, et c'est pour nous que le Christ a dû pénétrer dans la Terre pour nous aider de l'intérieur. Il souffre et gémit maintenant dans l'attente de la manifestation des fils de Dieu, et il dépend de nous que ce jour soit avancé ou retardé. Chacune de nos actions joue un rôle à cet égard, chacun de nous a sa tâche à accomplir dans ce monde; plus tôt nous apprendrons à bien faire ce travail, mieux cela vaudra. Il est inutile d'aller au loin à la recherche du Christ, car ce n'est pas ainsi qu'on le trouvera. N'a-t-il
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pas lui-même déclaré qu'il était inutile de le chercher dans le désert ou ailleurs? Ne le cherchons pas là, puisque le Christ se forme à l'intérieur de nous . Ce corps de l'âme qui devient graduellement capable de s'élever par- dessus les hauteurs lutte pour être reconnu par chaque aspirant à la vie supérieure. Comme le dit Faust: "Deux âmes, hélas, se partagent mon coeur Et luttent pour la suprématie. L'une, de toutes ses forces, s'attache à la terre Et s'y cramponne avec passion. L'autre, pleine d'une ardeur sacrée, aspire A s'élever dans des sphères plus pures."
Ainsi, chers amis, en chacun de nous se poursuit cette lutte entre notre nature supérieure et notre nature inférieure. Paul a "combattu le bon combat", et toute âme en quête de perfection doit l'entreprendre. Sir Launfal a quitté son château dans sa jeunesse pour passer toute une vie à chercher le Saint- Graal, et lors de son retour il a retrouvé le même mendiant qu'il avait traité avec mépris à son départ. Après avoir fait ce qu'il aurait dû faire dès le début, une fois que l'esprit de service l'a pénétré, le Christ s'est manifesté:
"Il partagea en deux son unique croûte, Il brisa la glace au bord du ruisseau, Et tendit à manger et à boire au lépreux."
C'est alors que le Sauveur, debout devant lui, lui dit: "Ceci est mon corps, et ceci est mon sang".
"La Sainte Cène est célébrée vraiment lorsque nous partageons pour les besoins d'autrui".
Ce n'est pas ce que nous donnons, mais ce que nous partageons qui importe. Ceux qui donnent de leur superflu, des choses dont ils n'ont plus besoin, ne savent pas ce que c'est que de donner. Le don sans le coeur du donateur est stérile. Tout est là: à moins de faire le don de nous-mêmes, nos cadeaux sont futiles. "Il n'y a
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pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis" (Jean 15/13). Il ne s'agit pas non plus de faire une fois pour toutes abandon de sa vie pour un ami, mais du dévouement permanent, quotidien. "J'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire (...), j'étais malade, et vous m'avez visité" (Matthieu 25/35-36). C'est tout ce qui importe. Chers amis, puissions-nous l'apprendre! Nous n'avons pas besoin de chercher bien loin; c'est tout près de nous.
Vous connaissez ce petit poème au sujet de la lumière que nous devons faire briller "simplement là où nous sommes" (voir fin chapitre 18 "Glanes d'un Mystique"). Chacun ne peut être une étoile, il n'est pas donné à chacun de resplendir, d'être un guide, mais chacun de nous peut remplir sa tâche, faire luire sa propre petite lueur, qui dissipera les ténèbres dans sa sphère immédiate. On ne nous demande pas autre chose, et si nous faisons tout simplement cela, nous trouverons que cette lumière peut devenir une étoile brillante qui nous guidera vers le Christ lors de sa venue, et alors nous serons sûrs de le reconnaître, grâce à notre réaction intérieure. Il est dit que nous le reconnaîtrons parce que nous serons comme lui, or comme il ne possède pas de corps physique dans lequel il puisse revenir, nous devons développer ce corps de l'âme, ce "sôma psuchikon", de telle sorte que lorsqu'il apparaîtra, nous irons à sa rencontre, revêtus de cette "robe nuptiale d'or".