LA VIERGE MARIE ET L'EVANGILE

 

Première Partie

 

 

 

La Vierge Marie peut obtenir quelque repentir de la part des étudiants occultistes, les chercheurs  sur le "sentier tête" du développement spirituel. Car Marie, ce que nous savons d'elle, semble être l'exemple du sentier mystique. En fait, tout en elle était cœur.  Son cœur fut le chemin de l'obéissance lumineuse, de la dévotion élevée, et du silence éloquent.

 

Cependant quelle intelligence avait  la mère d'un des membres les plus avancés de la vague de vie humaine?  L'accent fortement patriarcal  des derniers trois millénaires de la culture occidentale subit actuellement  certaines réformes. L'imagination populaire a toujours senti intuitivement un déséquilibre dans la Trinité Chrétienne exclusivement masculine et a cherché à rectifier l'erreur à travers la dévotion et l'élévation de la Vierge Marie,  de façon plus notable dans le Catholicisme Romain et Oriental.

 

Bien avant la mode, Corinne Heline, une étudiante de Max Heindel, chercha à dignifier l'humain entier en réhabilitant le divin féminin, et alors que Max Heindel rejetait personnellement la relative passivité du sentier Catholique, il insistait progressivement sur l'importance de la nature cœur dans le développement spirituel.

Si tout développement occulte commence par le corps vital,  nous devons conclure que le renforcement de ce véhicule est notre objectif premier et nous remarquons que chez les femmes le corps vital est positif, les rendant naturellement plus volontairement disposées à des recherches  et des réalisations spirituelles, et qu'elles deviennent fréquemment de meilleurs exemples de la foi et de la charité Chrétiennes.

 

Le culte de la Vierge commença à  répandre la piété Chrétienne au milieu du premier millénaire. Elle  reçut par des titres myriades, Mère de Vérité, Mère et Sœur d'Humilité, Mère des Chrétiens, Mère de Paix, et Cité de Dieu. Puisqu'elle fut "celle par qui vint le Sauveur", elle en vint peu à peu à être considérée comme celle "à travers qui nous montons vers Lui", c'est-à-dire, en tant que Médiatrice—à la fois pour l'Incarnation et la Rédemption.

 

L'estime universelle en laquelle est tenue la Vierge Marie a ses racines dans les Ecritures.  Pour mieux apprécier son appel à un grand nombre dans l'humanité de monde, nous considérerons  l'Immaculée Conception de Marie, l'Annonciation et la Maternité Divine, et examinerons brièvement la compréhension de Marie par les pères de l'Eglise, les saints, et les clairvoyants.

 

Depuis des siècles le peuple Juif attendait le Messie, l'Oint de Dieu. Isaïe prophétisa  sur la façon dont il viendrait :"Vois, une vierge concevra, et portera un fils, et  son nom sera Emmanuel" (7:14. Ce passage est aussi noté par Matthieu dans  1:22-23).  La Vierge a conçu et porté un fils, à qui l'Ange de l'Annonciation donna  les trois noms  de Jésus, "Fils du Très Haut", et "Fils de Dieu". Lui, le fils de Marie, devait "régner que la maison de Jacob pour toujours; et son règne n'aurait pas de fin".

 

Ceci fut une bonne nouvelle, n'est ce pas? Oui, littéralement. Comme il l'est bien connu,  le mot "évangile"  est une traduction du Grec evangelion, ou beau message.  Bien que l'Ange Gabriel parlait certainement à Marie en Araméen et  non en Grec, le Nouveau Testament fut écrit en Grec. Le mot Grec pour "Annonciation", evangelismos, a la même racine que le mot "évangile". Et  qu'est ce que cet évangile, cette bonne nouvelle? L'Ange salue Marie :"Je te salue, toi qui une grâce a été faite, le Seigneur est avec toi: bénie sois tu entre les femmes" (Luc 1:28). La bonne nouvelle est qu'à travers Marie, un Sauveur, le Seigneur Christ, sera donné au monde. Lorsque l'Ange dit, "Le Seigneur est avec toi", c'est Jéhovah, l'Esprit Saint, Qui est signifié, Celui qui, en "adombrant" Marie, initie la conception.  Cet "adombrement", cependant, n'est pas un événement unique. La Philosophie Rosicrucienne enseigne que l'Esprit Saint gouverne le principe créateur dans la nature, l'éther vital, et a le pouvoir de développer l'ovule humain. En tant que porteur de ce corps vital ou matrice éthérique,  qui est un corps de forces formatives organisant la matière et l'imprégnant de vie, marie est la mère de Dieu sur Terre. Ainsi le sont potentiellement toutes les mères. La perspective ésotérique requiert que toute vérité a une application personnelle ou individuelle. Les Evangiles eux-mêmes sont des formules d'initiation, et, en effet, comme la Bible entière dépeint le récit de la genèse humaine en Dieu, séparée de Dieu, et en ré-union éventuelle avec Dieu, tous les caractères et événements  bibliques décrivent des facettes spécifiques de ce processus entier de l'involution et l'évolution humaines dans un seul individu.

 

La Vierge Marie est à la fois le parangon de chasteté et la Mère Bénie.  La croyance publique n'a  pas de problème avec cet oxymoron. Elle l'accepte sur la foi. La signification de chasteté (à distinguer de virginité) a été pleinement expliquée par Max Heindel. C'est une nécessité pour la réalisation dans les étapes supérieures d'initiation, car c'est par la rétention  et la transmutation de la sainte force créatrice  que le corps de l'âme peut servir en tant que véhicule indépendant pour l'âme et l'esprit. Philos d'Alexandrie, un théologien  et contemporain de Jésus et de Paul, écrivit  sur des Thérapeutes, les Juifs ascétiques qui vivaient dans des communautés monastiques en Egypte. Elles incluaient des femmes qui étaient "vierges par égard à leur pureté…d'une admiration pour l'amour et la sagesse…indifférentes aux plaisirs du corps, ne désirant pas une  progéniture mortelle mais immortelle."

 

Esotériquement,  c'est ainsi que Marie est identifiée. Elle représente notre âme purifiée par laquelle le Christ, notre Soi  immortel, est conçu et nourri en nous. Comme Max Heindel l'a aussi clairement  dit, il est possible d'être une vierge et non chaste, et chaste en tant que mère ou père. En d'autres mots, la véritable virginité ou chasteté est une condition de l'âme. Elle désigne  une pureté de cœur et d'esprit qui ne sont pas souillées par l'acte de génération lorsqu'il est accompli sans passion en tant que sacrement.

 

Il y a une distinction, souvent négligée,  entre deux dogmes Mariaux affirmés par les Catholiques Romains. La Maternité Divine se réfère à la façon dont Jésus fut conçu, alors que l'Immaculée Conception se réfère à la façon dont Marie s'est trouvée enceinte. Comme l'écrit Max Heindel, "la pureté d'intention" dans la préparation  et l'acte de procréation préservent la virginité des parents, car la véritable virginité vient du cœur et de l'esprit. Le dogme de l'Immaculée Conception déclare que Marie  n'était pas entachée du péché originel légué à toute l'humanité à travers l'abus malveillant  et ignorant  de la force génératrice par Adam et Eve. A nouveau, la science ésotérique explique que l'exemption de Marie  de la tâche du péché originel ne fut pas unique, bien que rare, car cela requiert que ses parents, Anne et Joachim, soient  chastes  et accomplissent l'acte de génération comme un sacrement.

 

Donner la naissance divine à Jésus fut une partie de la fonction à l'âge de  Marie (14 ans), une époque où son corps vital chaste, qui produit les forces donneuses de vie, était pleinement à maturité et que son corps désir individuel  venant juste  d'éclore, qui, bien que pur et sans péché, aurait été souillé par l'intrusion de l'élément luciférien à travers Eve  dans la substance désir planétaire,  dont les corps désir humains sont spécialisés.

C'est cet élément  passionnel qui est la cause perpétuelle de la dégénération et de la détérioration de la race humaine, alors que c'est à travers le Christ que  la purification de la substance désir planétaire est effectuée, rendant  possible la construction de corps désir plus purs. En théologie Catholique, l'Immaculée Conception de Marie en sa mère Anna l'exempta de cette 'culpabilité" du Péché Originel.

 

Alors que la maternité Divine  de Marie par conception immaculée fut bien établie dans l'esprit populaire aux temps moyenâgeux, elle ne devint pas un dogme avant 1854. Moins de quatre années plus tard, dans le village Français de Lourdes dans les Pyrénées, une "belle dame" apparut à une jeune paysanne, Bernadette Soubirous, et annonça, en dialecte vernaculaire, "Je suis l'immaculée Conception".

 

Quant à la raison  pour laquelle Marie est appelée la Vierge Bénie,  la prescription est donnée dans le récit de Luc du Magnificat : "Car voici, désormais, toutes les générations  me diront bienheureuse" (1:48).

 

Au moment de l'Annonciation, selon la clairvoyante Autrichienne Anne Catherine Emmerich, Marie était "une petite  fille d'environ 14 ans". La vision de la voyante sur cette événement est mémorable : après que l'Ange Gabriel apparut portant son important message et que Marie prononça  les mots "Qu'il soit fait selon ta parole", Emmerich vit une apparition et l'apparition entière s'étendait  autour dans une splendeur rayonnante, comme si elle était entourée par  des ailes.  De la poitrine et des mains, Je voyais  s'en écoulant trois courants de lumière. Ils pénétraient le côté droit de la Vierge Bénie et s'unissaient en un seul dans le cœur. A cet instant, Marie devint parfaitement transparente et lumineuse. C'était comme si l'opacité disparaissait comme les ténèbres devant ce flux de lumière.

 

"Alors que l'Ange,  et avec lui les courants de gloire s'évanouissaient, je vis en bas le sentier de lumière qui s'éleva vers les cieux, et des pluies de roses à moitié ouvertes et de minuscules feuilles vertes tombant sur Marie. Elle, entièrement absorbée en elle-même, vit en elle le Fils Incarné de Dieu, une minuscule forme humaine de lumière avec tous ses membres,  parfaite même jusqu'aux petits doigts. Il était environ minuit lorsque je vis ce mystère.

 

Puisque Eve est la mère de tous les vivants sur le sentier  descendant involutionnaire, Marie est la nouvelle mère de tous les vivants sur le sentier ascendant évolutionnaire,  ceux qui naissent à nouveau en Christ. Marie en tant qu'âme chaste conçoit et donne naissance au Christ intérieur. Si Jésus Christ est le second ou nouvel Adam, Marie est la seconde ou nouvelle Eve. Bien que le terme expiation est habituellement appliqué à l'action du Christ qui compense les transgressions humaines, la vie de Marie,  de pureté sacrificielle pourrait aussi être appelée  expiation indirecte. En outre, elle souffrit la crucifixion indirectement avec son Fils, devenant  l'illustration première et principale du triomphe Chrétien  à travers l'exemple de son Fils et Sauveur.

Eve utilisa  le principe générateur pour des motifs égoïstes. Le pouvoir créateur de Marie fut utilisé à des desseins  axés sur Dieu et dirigés vers Dieu.  Irénée, dans son traité du second siècle Contre les Hérésies, prolongea ce parallèle :"Eve [devait nécessairement être restaurée] en marie, qu'une Vierge, en devenant l'avocate d'une vierge, devait défaire et détruire la désobéissance virginale par une obéissance virginale". Comme Eve "fut égarée par la parole d'un ange [Lucifer],  afin qu'elle s'échappe de Dieu lorsqu'elle eut transgressé Sa parole", ainsi Marie, "par une communication angélique, reçut la bonne nouvelle qu'elle deviendrait porteuse de Dieu, étant obéissante à Sa parole"—parfaitement obéissante : "Vois,  la servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon ta parole" (Luc 1:38). Tel qu'exprime par Irénée, l'Evêque de Lyon au second siècle, "le lien de la désobéissance d'Eve fut dénoué par l'obéissance de Marie. Ce que Eve a lié à travers son incroyance, Marie l'a libéré par sa foi".

Nous nous rappelons qu'en résultat de la Chute, Eve et toutes les femmes par la suite  furent destinées à enfanter dans la douleur. La "malédiction" comme cette proclamation a parfois été incorrectement nommée, est également un terme d'argot pour le flux de sang mensuel des femmes  un usage qui conserve un aperçu de la sagesse populaire. En cas de conception et de fertilité,  un flux mensuel féminin s'arrête et le sang est utilisé  afin de donner substance et nourriture à l'embryon en croissance.

 

La relation des  menstrues féminines à  la légende du Graal, spécifiquement à Amfortas, le roi du Graal, est hautement instructive. Amfortas, le gardien du Graal, souffrait d'une plaie qui ne cessait de  saigner, résultant d'un abus de la force créatrice (représentée par la sainte lance) pour des desseins égoïstes.  Amfortas  attendait qu'un homme plus saint que lui consacre à nouveau le Graal et lui confère une guérison spirituelle.  La signification ésotérique du flux menstruel de la femme lui dit qu'elle n'a pas encore conçu de façon spirituelle,  tout comme  le roi du Graal blessé continuait à saigner jusqu'à ce qu'il puisse être racheté par Parsifal, qui, en subjuguant sa nature désir,  a maîtrisé la force créatrice. C'est ce pouvoir de chasteté évoquant le Christ qui inspira aux troubadours d'appeler Marie le "Graal du Monde".

 

En symbolisme du Graal le calice est emblématique du calyx (coupe) ou cosse à graines de la fleur qui contient l'ovaire qui est chastement fertilisé par le pollen mâle.  Il représente l'éther de vie transmué.

Alors que le Saint Graal était un récipient qui contenait un peu de la divinité de Dieu, il est aussi la matrice de Marie et par extension, emblématique du miracle  de la formation humaine. Dans la Litanie de Lorette (moyen âge), Marie est priée  en tant que "vaisseau spirituel d'honneur, vaisseau singulier de dévotion".

Plus tard, le Vierge est appelée "Cause de notre Joie, Arche d'Alliance, Tour de David, Tour d'Ivoire, Maison de Dieu, Siège de Sagesse, Miroir de Justice, Reine des Prophètes".

L'âme pure,  la Marie en formation en chaque aspirant, cherche à mettre au monde le Christ intérieur. Les Frères Aînés de la Rose Croix, à travers leurs propres réalisations,  prévoient l'état retrouvé d'une humanité hermaphrodite qui pourra générer ses propres corps physiques en transmuant leurs énergies de vie éthérique. Lorsque l'humanité  aura atteint collectivement cette aptitude, la "malédiction" aura été levée,  le flux de sang cessera , les plaies stigmatiques ne saigneront plus, car le véhicule sidéral, le corps de l'âme, auparavant fermé aux cinq points (plus un sixième), sera libéré de la croix du corps physique.  Alors le Christ Planétaire né de la Terre en tant qu'humanité assumera elle-même le pouvoir et la responsabilité de son élévation.

 

Le symbole suprême de Marie est la rose. Elle figure dans de nombreuses manifestations honorifiques, incluant la Rose du Monde, Rose Alchimique, et Reine du plus grand Jardin  de Roses, en lequel le Graal est caché. Les mystères  de Marie sont représentés dans la tradition Catholique par le rosaire. Suivant  une pratique dévotionnelle,  qui apparut dans l'Hindouisme, le Bouddhisme, et l'Islam, le rosaire est  un chapelet de grains utilisés en tant qu'aide mnémotechnique pour la récitation des prières.  Le mot "bead" (grain de chapelet) vient du mot allemand pour "prier", et est resté en anglais "bid"  (souhaiter, faire une offre). Il fut transformé en "prier" dans les grains eux-mêmes, utilisés pour  compter les prières ou "réciter le chapelet".  Les prières  du rosaire consistent  en cinquante récitations de la Prière du Seigneur,  cinquante ensemble de  dix récitations de l'Ave Maria, et cinquante récitations du Gloire au Père, chacun des  cinquante ensembles de prières étant concentré sur un des  cinquante Mystères de rédemption, qui sont divisés en Cinq Mystères Joyeux, Cinq Mystères Douloureux, et Cinq Mystère Glorieux.  Voici une méthode puissante pour focaliser le mental, renforcer la mémoire,  et approfondir la nature dévotionnelle.

Esotériquement, le rosaire, une chaîne de cinquante grains,  représente le circuit du sang dans le corps, que la méditation dévotionnelle calme et purifie, menant à la floraison des roses  sur la croix du corps et le remplissage du calice du cœur par la lumière et l'amour. Le sentier du chapelet de prière mène à un état de recollection qui construit un tabernacle éthérique de sécurité et décrit le pouvoir d'accomplir une paix objective.

 

Pour Dante, Marie  était "la Rose en laquelle le Verbe de Dieu devint chair", l'identifiant ainsi avec le but de l'aspirant occulte—purifier le sang (qui est la "plus haute expression du corps vital" et "le siège de l'âme") et la nature désir, pour que les roses  de la perception spirituelle fleurissent  ou deviennent actives et utiles à l'Esprit intérieur, l'Ego Dans l'hymne Protestant par Matthew Bridges, le Christ  est salué en tant que "Fruit de la Rose Mystique,/comme de cette Rose la Tige", c'est-à-dire, Christ en tant que Dieu est créateur (la Tige ou la Vigne), mais en tant que créature Jésus, il est le fruit de la création, l'enfant de Marie (Rose).  Cinq est le nombre de la dévotion Mariale et le nombre associé au corps vital. Un symbole de la rose est habituellement dépeint avec cinq pétales.

 

Le mot grec pour "rose", rodhon, comme dans rhododendron,  ou arbre à roses, dérive de rheein, signifiant couler. Dans ce contexte, la relation entre la rose et le sang devient claire. Il est possible,  et même essentiel, que l'on devienne  une vierge, afin de donner naissance au Christ. Cette nécessité est symbolisé par le "cœur sain" de la devise Rosicrucienne.  C'est  le sacré cœur de Jésus, dont le péricarde fut percé par la lance de Longinus,  rendant le sang purifié du Christ  capable de couler dans le cœur de la terre portant Son Ego. La rose blanche dans l'emblème Rosicrucien représente  le cœur purifié de l'Aide Invisible.

 

L'imagination créatrice, la capacité de former des images qui est celle de chaque femelle dans une mesure spéciale, est réfléchie dans le rôle créateur de la mère formant son enfant, même si à présent c'est largement d'une manière inconsciente. Marie est le paradigme ésotérique pour la conception et la naissance du Christ individuel à travers les forces jumelles de volonté  et d'imagination. Nous formons des images de la volonté de Dieu pour nous et nous décidons, nous voulons, réaliser cette volonté.

Les roses rouges sur l'emblème Rosicrucien symbolisent la pureté. La Rose Croix et l'Etoile symbolisent le sentier de la réalisation spirituelle, tout comme les Orthodoxes considèrent la Vierge Marie comme le vestibule, c'est-à-dire, à travers lequel on peut venir vers la présence du Christ.  L'étudiant occulte se trouve dans ce processus d'intériorisation de Marie. Elle est la condition préalable à la conscience Christ. Comme le déclare Max Heindel, "la pureté est la clef par laquelle l'aspirant peut espérer ouvrir la porte vers Dieu". Marie possède le corps vital positif de la femme dont la vie, la lumière, et les éthers réflecteurs sont plus forts et servent plus volontiers l'ego en développement. Les Egos évolués qui prennent un corps mâle tendent également vers un corps vital plus positif.

L'abondance des services de Marie envers son Fils Jésus  et son Seigneur Jésus Christ évoque son rôle paradigmatique en tant que Vierge, la Servante, celle qui récolte le rameau de vie.  En tant que mère Marie a porté le pain de Vie, et en tant que mère des douleurs, elle a soutenu encore  le corps du Pain de Vie déposé  à terre sur son sein.

Les mots stabat mater dolorosa, "ici se tient la mère des douleurs", qui ont inspiré tant de musique sacrée durant l'ère Chrétienne, se sont  élevés anonymement durant les douzième et treizième siècles, un temps caractérisé comme Age de la Vierge, où la Vierge figurait de façon prédominante dans les arts et la conscience de cette période. Si elle a expérimenté la crucifixion indirectement, elle a aussi connu l'exaltation et devint,  par l'Assomption et le Couronnement (en parallèle à la Résurrection de son Fils et Son Ascension à la droite du Père), la mère de gloire.

Un aperçu plus ésotérique de la mater dolorosa se trouve dans le chant funèbre classique primitif, le Kontakion de Romanos Melodos, en lequel Christ  en haut de la  croix demande à Marie :"mets de côté ta peine, mère, mets la de côté./La lamentation ne te sera d'aucun bienfait, toi qui as été appelée "bénie". N'obscurcis pas ton appel par les pleurs. Ne te compare pas à ceux qui manquent de compréhension, jeune femme sage./Tu es au centre de ma chambre nuptiale".

L'or de la sagesse est le chagrin cristallisé. Sainte Brigitte de Suède entend Jésus dire à sa mère :"Tu es comme l'or précieux qui a été martelé sur l'enclume de fer, car tu as été éprouvée par des tribulations sans nombre. A travers ma souffrance, tu as souffert plus que quiconque"—et, nous pouvons ajouter, que la souffrance a procuré à Marie l'or de la sagesse trempé dans le creuset de son cœur.

 

Marie a été considérée comme un intercesseur ou une médiatrice  vers le Christ et le Père précisément parce qu'elle fut, dans les paroles de l'Ange de l'annonciation, "pleine de grâce". Elle possédait la grâce de Dieu dans sa plénitude et fut autorisée à agir comme sa dispensatrice—entre l'homme et Dieu. Après tout, si elle donna Jésus au monde,  pourquoi ne donnerait elle pas des grâces moindres, étant si favorisée, étant, comme l'Eglise occidentale  l'appelle, le Mère de Dieu, Theotokos, une désignation canoniquement établie au Concile d'Ephèse, en 431.

Porter témoignage du rôle intercesseur de Marie est donné dans les paroles de Jean l'Evangéliste comme prononcés par Jésus Christ sur la Croix à Marie :"Femme, voici ton fils! Voici ta mère". C'est la déclaration d'engagement pour se confier  au soin maternel de Marie non seulement à celui que Jésus aimait, mais à l'assemblée entière des croyants Chrétiens.

 

Les iconoclastes des trois derniers siècles du premier millénium protestaient contre la vénération des icônes de Marie. Les défenseurs  de la pratique fais    aient la distinction entre adoration (latria), dévotion propre au Dieu trinitaire, et révérence (dulia), qui était dirigée vers l'esprit de la sainte personne dépeinte, une distinction  fait d'abord par Augustin au sixième siècle. Thomas d'Aquin amenda cette distinction en déclarant que Marie méritait plus que  la révérence due aux saints, qu'il nomma hyperdulia.  Cette qualification servit à dévier les accusations de Mariolâtrie avancées par les Protestants.

Les étudiants du Fellowship qui préfèrent un environnement dévotionnel moins visuel ou iconographique peuvent se souvenir de l'image de l'enfant Jésus, fils de Marie, qui orne le mur derrière le lutrin du lecteur dans la Pro Ecclesia, la Chapelle de Mt Ecclesia.

Il se prépare, comme nous le faisons,  à ce que sa personne reçoive le Christ.  Cette image a une signification iconographique pour certains d'entre nous. Les icônes mariales ne portent pas moins de signification pour des milliers de Chrétiens.

Il est possible que le portait le plus dramatique de la Vierge Marie dans l'art Byzantin soit le Deesis, mot grec pour supplication ou intercession. En tant que forme artistique, le deesis était divisé en trois sections ou panneaux. Christ au centre, encadré de Jean le Baptiste et de la Mère de Dieu,  les deux intervenant  auprès du Christ au nom des pécheurs.

Selon Jaroslav Pelikan dans son étude comparée, Marie à travers les siècles, " la dévotion à Marie trouve son expression suprême dans la liturgie Byzantine", et les premiers Pères de l'Eglise transmirent la mariologie Grecque à l'Eglise latine.

 

RAYS SEPTEMBRE-OCTOBRE 2000    C.W

Traduction Chantal Duros