« HOMME CONNAIS TOI TOI MÊME »

 

Cette maxime se trouve sur le fronton du temple de Delphes.

Comme le dit Socrate : " connais-toi toi même et tu connaîtras l'Univers et les Dieux "


Et on pourra ajouter : Et tu connaîtras le Dieu qui est en toi.

 Que doit -on comprendre de cette phrase?

Pour avoir une compréhension correcte de la signification de cette phrase, suivons pas à pas, d'abord dans la Bible, puis dans les textes de l'alchimie et des textes rosicruciens.

La Bible :

Luc 8:11  Voici ce que signifie cette parabole: La semence, c'est la parole de Dieu.

1 Corinthiens 15:37  Et ce que tu sèmes, ce n'est pas le corps qui naîtra; c'est un simple grain, de blé peut-être, ou de quelque autre semence;

1 Corinthiens 15:38  puis Dieu lui donne un corps comme il lui plaît, et à chaque semence il donne un corps qui lui est propre.

2 Corinthiens 9:10  Celui qui Fournit de la semence au semeur, Et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice.

1 Pierre 1:23  puisque vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu.

1 Jean 3:9  Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, parce que sa semence demeure en lui; et il ne peut pécher, étant né de Dieu. 

 Ainsi, nous apprenons que la semence de Dieu est ce qui va nous régénérer ; ce que l'on sème est simplement une graine; il faut voir par là, que cette semence est faite pour engendrer un nouveau corps; mais si cette semence est gardée en nous, nous serons régénérés.

Que signifie alors se connaître soi-même?

Pour comprendre , voyons ce qui est dit à l'annonciation, par l'Ange Gabriel à Marie, de sa future conception :

Luc 1:26 ¶ Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,

Luc 1:27  auprès d'une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie.

Luc 1:28  L'ange entra chez elle, et dit: Je te salue, toi à qui une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi.

Luc 1:29  Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que pouvait signifier une telle salutation.

Luc 1:30  L'ange lui dit: Ne crains point, Marie; car tu as trouvé grâce devant Dieu.

Luc 1:31  Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus.

Luc 1:32  Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père.

Luc 1:33  Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin.

Luc 1:34  Marie dit à l'ange: Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme? 

La réponse est dans cette phrase : "Luc 1:34  Marie dit à l'ange: Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme?

Marie dit qu'elle ne connaît point d'homme; donc qu'elle n'a aucunes relations ( sexuelles) avec un homme.

Se connaître soi-même, signifie donc s'engendrer soi-même; comment est-ce possible?

C'est trouver la femme en soi, notre partie féminine; ainsi les deux pôles, masculin et féminin seront réunis à nouveau dans un même corps. Continuons notre parcours.

Le serpent créateur originel

 

L'Évangile selon saint Jean commence par ces mots: «Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue. » Avec ces quelques mots, toute la création est magnifiquement expliquée!

Toutefois, nous ne pourrions comprendre correctement et apprécier ces mots à leur juste valeur qu'en lisant la Bible dans son texte original grec. La traduction n'en est pas toujours exacte et parfois, les termes reflètent le texte original grec manquent simplement. Il n'existe pas, dans la langue française, un seul mot qui corresponde parfaitement à l'expression grecque « Logos ». Luther traduisit donc « Logos » par «parole» qui, toutefois, ne rend pas le sens de « Logos ». Il eut été préférable de choisir le « Verbe» car ce terme exprime mieux la notion de naissance du premier mouvement, de la première mise en action de la création. Dans la langue grecque, «Logos» signifie le principe créateur, la force de DIEU, l'instrument de DIEU qui exécute la volonté divine et met en mouvement la création, comme par exemple la main de l'homme qui est l'homme lui-même autant que son instrument, qui fait quelque chose. Alors que le «Logos» était encore dans son état originel latent, que rien n'avait été créé, pas même la première manifestation de DIEU, les voyelles, les lettres, la parole composée de lettres ne pouvait donc pas encore exister. Il s'agit d'un stade bien ultérieur de la création. En outre, pour bien comprendre ce texte, il faut encore vaincre une difficulté. Selon son niveau de conscience, chaque homme interprète les mots diversement. Le terme « DIEU» a, pour chacun une signification différente.

Dans le texte grec, on dit que DIEU créa l'homme « sur» son image, comme le gant est enfilé sur la main; l'homme le Lui rend bien puisqu'il crée DIEU à son image humaine. Pour exprimer certaines choses, nous employons aujourd'hui d'autres mots que du temps de Luther. Pour essayer de rendre le sens de cette phrase selon le texte original grec, nous dirions à peu près ceci: « Au commencement, il y avait en DIEU, dans un état latent, le Logos, la volonté d'agir, la force qui met la création en mouvement et qui exécute, la PUISSANCE DE DIEU; DIEU était et est cette force elle-même. Dans son essence, DIEU et son principe créateur, son énergie créatrice sont une seule et même chose. DIEU créa toutes choses par le Logos. Dieu est l'Être, la vie même et tout ce qui existe ne peut exister que parce que le principe créateur, l'aspect créateur de DIEU, Logos, le crée, l'anime et le maintient. DIEU, l'Être éternel, la vie, créa aussi l'homme d'après le texte original, sur soi, sur son image. Le Soi réel, l'être le plus profond de l'homme est donc DIEU Lui-même. Mais, dans son inconscience, l'homme est encore dans l'obscurité et ne perçoit pas en soi la lumière divine. Il est inconscient et ne sait pas que DIEU, donc son être originel, repose dans son inconscient. »

La vie est donc la force créatrice, Logos, et tout ce qui fut créé le fut par le Logos. Tout, de l'esprit suprême à la matière, fut, est créé, animé et maintenu par le Logos. Mais à l'échelon supérieur, le septième, l'esprit de DIEU, DIEU Lui-même, repose dans un état de calme parfaitement équilibré. C'est de là qu'en sa qualité de principe créateur puisque le Logos est DIEU . Il crée tout l'éventail de la création. De l'espace infini, de tous les points de l'univers, de partout, la vie afflue. Ce sont d'abord des énergies purement spirituelles à hautes fréquences. Celles-ci ralentissent peu à peu, les ondes s'allongent. Les formes de manifestation deviennent de plus en plus épaisses et matérielles, jusqu'au niveau inférieur, jusqu'à la matière « morte » qui ne l'est pourtant pas car nous savons qu'elle n'est rien d'autre qu'une forme d'énergie. Dans l'atome de la matière, comme dans le système solaire et l'univers, la force créatrice de DIEU, la vie circule. Elle est sur chaque barreau de l'échelle de Jacob qui, du ciel, du royaume de DIEU, conduit au monde matériel, à la terre. Nous, êtres humains, portons en nous toutes les formes d'énergie de la création. Nous sommes le microcosme dans le macrocosme. Notre esprit, notre Moi réel est DIEU comme Paul le constata déjà. C'est ainsi qu'en nous comme dans l'univers, le Logos, la force créatrice, notre Moi propre agit toujours davantage et crée le monde de nos pensées, les couches émotionnelles et psychiques et enfin la résistance nécessaire à tout cela, le porteur de toutes les énergies supérieures, notre corps physique. Pareil au Logos qui, hors de l'homme, se crée et se manifeste lui-même à tous les niveaux de la création sous l'aspect des différentes formes d'énergies, nous portons en nous toute l'échelle de Jacob des manifestations du Logos, toute la création, comme les divers aspects de notre propre Moi. Toujours pareil au Logos qui, dans le macrocosme, crée à chaque échelon, l'homme, dans son microcosme et à chaque étage de son être, radie et manifeste par les organes correspondant aux différentes fréquences de l'énergie créatrice tous les aspects de la même force divine, c'est-à-dire notre propre Soi.

Si nous dessinons notre colonne vertébrale avec le cerveau et la moelle épinière, nous obtenons la forme d'un serpent. Ce serpent est en même temps l'image de la manifestation du Logos dans le macrocosme et dans l'être humain dans le microcosme. Elle est aussi celle de sa résistance, de son «porteur »: la moelle épinière. Ce serpent de moelle, d'une substance ultra-fine et éthérique, est le porteur de la force créatrice divine, le porteur de notre vie. L'énergie créatrice divine rayonne de sept centres spirituels, avec des fréquences de plus en plus élevées, par des organes correspondants qui portent la force créatrice en sa qualité de résistance.

Dans l'Ancienne Égypte, les initiés portaient une coiffure d'or formée d'un anneau représentant un serpent dressant la tête. Être «initié » signifie que l'homme est devenu conscient sur les sept niveaux de la manifestation de soi, de la conscience de soi, donc dans tout le serpent-Logos. Le serpent d'or symbolisait sa conscience parfaite ne recelant plus rien d'inconscient, un être ayant acquis l'omni-conscience.

Le serpent vertical d'Esculape qui boit l'eau de vie dans une coupe plate représente le serpent, force de Vie créatrice dans la colonne vertébrale. Il est un tout absolu, la santé, conséquemment l'énergie curative victorieuse de toutes les maladies, de la dégénérescence aussi.

 

Aux Indes, nous trouvons le même «serpent », la «Kundalini». Tant que l'homme est inconscient, que ses centres nerveux supérieurs sommeillent encore, la Kundalini reste enroulée sur elle-même dans le foyer d'énergie inférieur dont le siège est la dernière vertèbre du coccyx. c'est-à-dire dans le siège du pôle négatif de la tension vitale! Lorsque, peu à peu l'homme élargit sa conscience, le serpent Kundalini se déroule lentement, monte toujours plus haut, prend possession des centres nerveux les uns après les autres, les anime et continue son ascension jusqu'au foyer supérieur du crâne. Elle s'unit au pôle positif siégeant dans le septième centre d'énergie. Elle est alors verticale, pareille au serpent d'Esculape.

La philosophie indienne du Yoga fait une très grande différence entre le courant de vie et la résistance, c'est-à-dire les organes du corps et les centres nerveux porteurs du courant de vie. La force créatrice, le courant de vie, forme sept foyers d'énergie dans l'être de l'homme, et chacun d'eux nommés chakras dans la philosophie yoguique, fonctionne comme un transformateur adaptant l'énergie créatrice divine au niveau inférieur correspondant au prochain centre de manifestation. C'est ainsi que, depuis son foyer supérieur, la force créatrice est transformée six fois; il y a donc sept foyers d'énergie, sept chakras.

L'ÉLIXIR DE VIE

En leur qualité de résistance, ces organes ont la faculté de porter les différentes vibrations et fréquences des formes de manifestation de l'énergie créatrice universelle. Capables de recevoir de l'univers ces vibrations et fréquences, ils le sont aussi d'émettre, de rayonner ces mêmes énergies créatrices. Ces organes, les centres nerveux et cervicaux les plus importants, transmettent les vibrations des diverses formes d'énergie créatrice aux glandes correspondantes qui leur sont intimement liées et c'est en elles que la transformation s'opère. Chez l'homme se trouvant au premier échelon de son humanisme, ces centres nerveux et cervicaux sont à l'état latent, ils sommeillent. Le niveau de sa conscience est par conséquent bas et primitif. Le chemin de l'évolution va l'amener à inclure ces foyers dans sa conscience toujours plus élargie, à les animer les uns après les autres jusqu'à ce que tous soient activés et qu'il ait réalisé dans sa conscience tout l'éventail de la création, jusqu'au Créateur.

Cette force sexuelle que l'être humain porte en soi est le combustible nécessaire au chauffage des centres nerveux et cervicaux. Tant que l'homme se trouve à un bas niveau de conscience, il n'est pas maître de cette force; c'est au contraire cette énergie qui le domine. Il en est l'esclave parfaitement soumis. Il ne peut donc imaginer que cette force cache un mystère, que sa propre énergie sexuelle puisse lui ouvrir la porte vers la puissance de l'esprit, qu'à l'aide de cette force, il puisse devenir conscient en son être divin , en DIEU, et parvenir ainsi à l'immortalité, à la domination de la matière et de toute la nature. C'est là la clé secrète de la pierre philosophale; l'homme est devenu un magicien blanc.

Les alchimistes du Moyen Age, les Rose-Croix, ces grands initiés, font toujours remarquer dans leurs ouvrages écrits de manière à voiler la vérité que la matière dont on fait la pierre philosophale est très facile à obtenir et que chaque être humain la possède. Ils voulaient protéger leur savoir des primitifs qui, à l'époque déjà, faisaient scandale; ils auraient pu abuser de ce secret de la force sexuelle et, dans leur ignorance, la pervertir. Mais, en même temps, ces initiés désiraient donner la clé du mystère à ceux qui avaient la maturité nécessaire à la recevoir. Ils voulaient indiquer aux hommes pensants où chercher ce mystère, dans l'espoir que quelques-uns le trouveraient. Leurs écrits révèlent sans doute aucun que la matière de la pierre philosophale est dans l'homme même. Cette simple précision est à l'origine de cruautés incroyables. Selon la chronique de certains procès du Moyen Age, des châtelains désireux de produire la pierre philosophale avaient imaginé que le sang humain en était la substance secrète. C'est ainsi qu'en masse et avec une cruauté inimaginable, ils tuèrent leurs prochains afin d'extraire de leurs corps l'essence précieuse. Ces châtelains ignorants, tels « l'homme animal » de l'apôtre Paul, l'homme inconscient, « mort», n'avaient pas compris que la chose était beaucoup plus simple qu'ils ne l'avaient supposé.  Ils auraient dû penser que la source de la transmission de la vie sur terre était la force sexuelle. Cette source de vie, le fameux élixir de vie des Rose-Croix , nous la portons en nous! C'est de cette source que coule un flot, la vie elle-même, «un feu qui coule comme l'eau». Comment auraient-ils pu mieux expliquer que cette énergie, pareille à l'électricité et à l'eau, coule bien qu'elle ne soit pas eau mais feu, et qu'elle parcourt notre système nerveux, qu'elle est donc «une eau ardente, le feu aqueux», « un courant de feu qui coule comme l'eau» selon les mots des Rose-Croix. En général, l'ignorant emploie sa «source », son énergie sexuelle, non à la procréation, mais à la satisfaction de ses désirs érotiques. Il ne sait pas qu'en gardant le courant provenant de sa « propre source» et en utilisant pour l'énergie de vie, il peut animer ses centres supérieurs chakras, les activer pour en devenir ensuite le maître.

S'il employait le courant de vie pour lui-même et selon sa volonté, il pourrait une nouvelle vie à son corps, le régénérer et arriver à l'immortalité des cellules, les Rose-Croix nommaient ce processus la transmutation. A l'aide de ses centres spirituels supérieurs, il pourrait mettre la force sexuelle transformée en énergie créatrice spirituelle à son propre service ainsi qu'à celui de la grande oeuvre, la spiritualisation de la terre. Il est indispensable que celui qui a percé le mystère ait une attitude et une conception de vie hautement morales et nobles! Et comme il est extrêmement rare de trouver de tels êtres, les «alchimistes », les Rose-Croix et autres initiés ont utilisé un langage symbolique ou se sont même tus. Aujourd'hui, contrairement à ce qui fut, on doit parler de toutes ces choses afin d'éveiller le sens moral des hommes, non pour des raisons d'ordre religieux et sentimental, mais bien pour des raisons humaines car la constitution psychique humaine est ainsi faite par DIEU que s'il pèche contre les lois morales intérieures qui lui sont propres, l'homme sombre dans le malheur, le désespoir et l'obscurité.

Les hommes se sont mépris sur le sens de certaines vérités profondes divulguées par de grands psychiatres. Déconcertés par des charlatans ignorants qui propagent les erreurs, ils abusent de la force sexuelle en l'abaissant en la matérialisant toujours davantage, en la mettant au service presque exclusif de leurs plaisirs charnels. Le danger d'une telle attitude est si grand que nous voulons essayer d'attirer l'attention des chercheurs, et particulièrement de la jeunesse trompée par des théories erronées sur le « refoulement » et la « libération » des complexes psychiques et physiques.  Nous devons le faire même si nous savons avec certitude que beaucoup pervertiront encore la force sexuelle.  On doit dire une fois ouvertement  qu'il est possible d'employer cette énergie à des fins bien supérieures plutôt qu'à combler, par un grand des expériences érotiques, l'ennui causé par un grand vide en soi. La force est l'énergie divine créatrice, on peut l'utiliser pour le bien comme pour le mal. Employée pour le mal, elle se retourne contre celui qui en a abusé et le précipite inéluctablement en enfer.

Parmi les nombreux jeunes et adultes égarés, il s'en trouvera peut-être quelques-uns qui tendront l'oreille et qui, éventuellement par curiosité, tenteront de vivre mieux, même si ce n'est que pour une période limitée. Mais pendant ce temps, ils récolteront des expériences si bouleversantes qu'ils resteront, sans-plus jamais faillir, sur le chemin de la vérité. Il y en aura certainement beaucoup, comme aujourd'hui d'ailleurs, qui chercheront DIEU avec assiduité.

Mais avant de s'y risquer, nous devons comprendre d'abord en quoi consiste l'expérience et apprendre à connaître certaines choses et à y réfléchir. Dans la Bible, Christ prophétisa que les temps viendraient où les mystères de la vérité seraient révélés et proclamés bien haut. Certains signes précis nous montrent que ces temps sont arrivés. Ce que les gens en feront dépendra de leur maturité morale. Avec l'énergie atomique, on peut produire des choses infiniment plus utiles que les armes avec lesquelles l'humanité projette sa destruction! Il est également possible d'employer la force sexuelle de manière divine ou satanique puisque cette énergie est la force créatrice divine Logos, l'essence même de l'être. Lorsque l'homme possède la force spirituelle et sa puissance inhérente, il ne dépend que de lui de devenir un magicien noir ou blanc.

 

La force sexuelle nous délivre de tous les désirs sexuels causés par elle-même et sans cesse répétés, pour nous conduire de la mortalité, de la mort, vers la rédemption, vers la résurrection, vers la VIE. Les alchimistes du Moyen Age, les Rose-Croix, illustrèrent ce développement de manière fort spirituelle. Le sage fabrique la pierre philosophale en plantant son arbre de vie dans un cuveau rempli d'eau de vie que, d'en-dessous, le dragon, la force sexuelle, chauffe de son feu constant afin d'amener à floraison l'arbre du sage.

Ne méprisons donc pas la sexualité et ne la considérons pas comme l'oeuvre du diable qui fait de l'homme une bête. Mais n'en faisons pas non plus une force diabolique qui fasse de l'homme un animal. Sachons voir dans la force sexuelle la clé qui nous ouvre la porte entre l'esprit et la matière aussi bien de haut en bas que de bas en haut.

Elle est donc la force motrice divine nous permettant de continuer la chaîne des générations, de transmettre de haut en bas la vie dans le corps, mais aussi la même énergie puissante qui, de bas en haut, fait sortir l'homme de son animalité pour le transformer en un être spirituel et l'aider à vaincre la mort. Soyons reconnaissants de ce qu'utilisée correctement, la force sexuelle nous donne beaucoup de bonheur: de haut en bas, un bonheur court et passager, de bas en haut, le bonheur éternel.

Employons son feu pour faire croître bien haut et fleurir notre arbre de vie. Réfléchissons un instant: l'homme primitif est à l'échelon inférieur de sa conscience. Il vit prisonnier de son égoïsme, son coeur est mort, il n'a aucune idée de ce qu'est l'amour.

 ÉLIXIR des ROSE-CROIX

 


 

Transformation de la force sexuelle

 

Celui qui pratique le yoga dans le but d'accélérer son ascension sur la grande échelle de Jacob doit apprendre à reconnaître en lui-même la force sexuelle, à être parfaitement conscient de cette force qui seule va l'aider à gravir tous les échelons, et à la contraindre sous le joug de son esprit, c'est-à-dire transformer la force sexuelle en énergie spirituelle créatrice.

Comme nous l'avons déjà dit, la force sexuelle, cette énergie motrice du monde, est le principe créateur, Logos, et, que nous en soyons conscients ou non, elle est la vraie nature de l'homme, son propre Soi, son propre créateur; à la première personne: « Je suis cela!» C 'est pourquoi on ne peut détruire la force sexuelle: cela signifierait la destruction de l'homme. On ne peut que transformer, qu'être cette énergie sexuelle! Et lorsqu'à l'aide de cette force, l'homme est parvenu à la parfaite conscience de soi, il se domine et maîtrise en même temps l'énergie sexuelle, magique entre toutes les forces magiques, car il est lui-même cette force. L'homme parfaitement conscient nomme l'énergie sexuelle «JE».

Avec cette force sexuelle transformée en énergie divine créatrice, il peut accomplir des miracles et créer des mondes nouveaux. Il est le maître de la nature avec toutes ses énergies et ses créatures; il est devenu un magicien blanc, un homme-dieu.

 

Saint Georges illustre fort bien cette vérité: Ce grand saint, omniscient, vainc le dragon, la force sexuelle, mais ne le tue pas, il l'entrave seulement avec sa lance car il en a besoin; le feu, la force du dragon lui sont absolument nécessaire pour parvenir jusqu'à Dieu, pour être Dieu. Il ne peut détruire sa propre force motrice, il doit la faire plier sous son joug. S'il tuait le dragon, il se tuerait soi-même, ses centres nerveux et cervicaux ne pourraient plus s'alimenter du feu du dragon; l'homme ne pourrait plus alors faire rayonner sa force sexuelle sous sa forme d'énergie divine créatrice. Or, si nous voulons atteindre notre but, Dieu, nous avons grand besoin de la force sexuelle transformée sous notre maîtrise en énergie créatrice comme force motrice pour nous pousser vers la spiritualisation, la rédemption et la résurrection. Les adeptes du Yoga ont en général bien des étapes derrière eux et, consciemment ou pas, portent en soi une expérience venues de vies antérieures: les forces sexuelles ne doivent pas être mal employées. 

Ils ne veulent plus se laisser prendre aux pièges de la nature, mais au contraire s'en libérer.  Cependant, ils durent aussi faire l'expérience de la force sexuelle puisque celle-ci est également la manifestation créatrice de DIEU à l'échelon inférieur, comprimée au niveau de la matière, c'est-à-dire la force spirituelle matérialisée. 

La force sexuelle dans le mariage :

Lorsqu'un homme vit sainement cette force selon les lois de la nature, ce n'est pas un péché.  Il n'y a péché, si cette notion existe vraiment , que lorsque la sexualité est utilisée pour abaisser les énergies spirituelles supérieures et les dépenser de manière anormale, excessive et sans affinité intérieure, après avoir excité les glandes par des perversités et des artifices.  L'homme perd alors sa force suggestive, sa volonté et affaiblit sensiblement ses organes sexuels.  Alors qu'il a le droit de vivre sainement et normalement sa sexualité, l'homme ne doit pas oublier que tout ce qui va au-delà des désirs et jouissances naturels diminue ses facultés spirituelles et avilit son caractère.  L'histoire de l'humanité jusqu'à nos jours nous a fait rencontrer bien des êtres fort évolués, disposant de forces spirituelles supérieures, qui vécurent l'amour avec passion dans sa manifestation physique sans pour cela perdre de leur puissance spirituelle.  Selon les lois divines de la nature, ils utilisèrent normalement leurs énergies créatrices. 

C'est parce qu'ils aimèrent qu'ils vécurent l'amour charnel; ils dépensèrent donc physiquement les forces physiques. Ils ne transformèrent pas l'énergie spirituelle, divine et créatrice en forces physiques pour l'utiliser abusivement et l'abaisser au niveau des perversités, d'une lubricité vide et purement sensuelle. Jamais, ils ne furent le jouet de leur sexualité, bien au contraire, ils en demeurèrent la maître. Il faut toutefois remarquer qu'aussi longtemps que ces génies aimèrent charnellement, qu'ils ne renoncèrent pas à leur vie sexuelle, ils ne purent devenir des prophètes, magiciens blancs, saints et hommes-dieux. Malgré leur grandeur humaine, ils s'identifièrent encore au sexe, restèrent des êtres sexués. Même si, lors d'un travail créateur, ils s'élevèrent au niveau de l'esprit divin, qui n'a pas de sexe! et s'identifièrent à leur génie, leur conscience, et une fois la tâche terminée, redescendirent à un niveau inférieur, humain, où ils redevinrent des êtres sexués. En effet, ils n'étaient pas encore un « Tout », ils n'étaient qu'en passe de le devenir.

La force sexuelle dans l'homme régénéré :

Un saint, un homme-dieu, a déjà fait toutes ces expériences dans des vies précédentes et il ne se laisse plus séduire par la nature. Il ne dépense plus l'énergie créatrice par le canal des organes sexuels mais la garde pour son propre corps sans s'identifier à lui ni à la matière. Il est conscient et reste à la source de la puissance divine; dans son propre «JE», il est lui-même cette source et son état de conscience ne s'abaisse plus jamais au niveau sexuel matériel. C'est ainsi qu'il conduit dans son corps des énergies supérieures spirituelles à hautes fréquences le transformant complètement, faisant de la matière du corps d'un saint ou d'un homme-dieu quelque chose d'essentiellement différent de celle de l'homme moyen. Les forces spirituelles tuent virus et bactéries, immunisant les initiés contre, toutes les maladies. Ces forces gardent le corps jeune, les cellules sont constamment régénérées par les hautes fréquences et la tension élevée de l'esprit. Les glandes sexuelles ne servent plus exclusivement à la procréation mais jouent un rôle insoupçonné dans la structure et la conservation du corps. La force sexuelle est l'énergie de vie, la clé entre l'esprit et la matière. Elle peut aussi bien donner naissance à un nouvel être vivant pendant les relations sexuelles que continuellement recharger le corps d'un nouveau courant de vie à condition de la garder pour soi et de connaître le secret de sa transformation.  Un saint, un initié ne  méprise pas le corps; il le considère au contraire comme un merveilleux instrument de manifestation offrant à l'homme la seule force motrice adéquate pour s'élever sur l'échelle de Jacob.  Puisque l'initié est conscient dans son Moi divin, qui n'a pas de sexe, il n'a pas besoin de moitié complémentaire physique ou mentale.  A tout égard, il est devenu un Tout dans sa conscience.  Au gré de sa volonté, il peut garder et employer l'énergie de vie pour son corps même si celui-ci, parfaitement normal et sain, ne manifeste qu'une partie du Tout, un sexe, un pôle.  La force sexuelle est le lien, le catalyseur entre l'esprit et la matière.  Si un homme ne pouvait manifester aucune force sexuelle, que ses organes génitaux manquent, soient atrophiés ou valétudinaires, il ne pourrait donc plus établir de relation directe entre sa spiritualité et son corps, entre sa spiritualité et la nature.  Il peut atteindre l'échelon supérieur de conscience, mais pas transmettre à son corps ou à celui d'autrui, la force magique de l'esprit.  Il peut arriver à un niveau de conscience très élevé, cela même sur son lit de mort, mais pas disposer des facultés nommées magiques siddhis.  Il peut devenir un saint, mais non un initié ni un magicien blanc.  Il n'y a pas de feu sans combustible.  La Bible dit: (4 Quand le fiancé vient, l'huile doit brûler dans la lampe... »

 

Le soleil anime

mais peut tuer aussi

 

Lorsqu'un adepte du Yoga ressent en lui le désir de mener une vie d'abstinence, il, ou elle, doit d'abord s'analyser consciencieusement pour savoir s'il est assez mûr. Il ne doit pas agir comme le renard de la fable qui, trouvant les raisins trop acides parce qu'il ne pouvait les atteindre, ne voulut point en manger. Il doit être prêt et capable d'absorber une nourriture supérieure puisqu'il a déjà goûté aux « raisins », qu'il les connaît et n'en a plus besoin. On peut alors l'aider à vivre sans danger, conformément à son désir de chasteté. Cela n'a de sens que si l'on en retire un profit, non des désavantages.

Ici, nous devons à nouveau parler de patience. Car il faut du temps pour animer les centres nerveux supérieurs par une vie de parfaite abstinence. On ne peut d'un enfant, faire un adulte avant que le temps nécessaire ne soit écoulé; en éloignant tous ses jouets et en le forçant à vivre comme un adulte, il ne deviendrait pas adulte, mais mentalement malade. Nous devons donc attendre patiemment que les hauts centres nerveux indiquent qu'ils commencent à s'animer et que la transmutation de la force sexuelle en énergie supérieure est alors possible.  Cela ne se produit pas d'un jour à l'autre. Donc même si nous nous sentons assez mûrs pour mener une vie chaste, nous ne devons pas faire preuve d'impatience ni espérer des résultats immédiats. Estimons-nous heureux de bientôt ressentir une grande joie de vivre, beaucoup d'entrain, d'avoir une lueur suggestive dans les yeux et une capacité de travail intensifiée!

Notre longue expérience a prouvé que, si l'on a la maturité nécessaire, l'abstinence aide à produire et amasser une très grande force vitale qui, correctement employée et bien dirigée, peut guérir des maladies chroniques tenaces et faire disparaître de graves symptômes neurasthéniques.  Le corps devient plus frais et élastique, l'humeur claire et lucide, même les dépressions cessent. Les facultés de concentration s'améliorent sensiblement, l'homme développe sa force suggestive, le corps se remplit d'un nouveau courant vital. Il nous a souvent été donné d'observer que, par la chasteté, des adeptes du Yoga aux cheveux blancs ont retrouvé la couleur initiale de leur chevelure, que le déchaussement des dents et autres signes de l'âge marquant aujourd'hui les gens beaucoup trop tôt, disparaissent tout à fait et que même quelques-uns peuvent à nouveau lire sans lunettes.

Lorsqu'un homme sait correctement transformer la force sexuelle, il ne fait aucun doute qu'avec le temps chez l'un plus court, chez l'autre plus long , d'importants résultats spirituels se font sentir. L'un se découvre des talents dont il ne soupçonnait même pas la présence latente en lui. Ces talents étaient là comme ils le sont en chacun de nous, mais ils sommeillent. Si, devant la force sexuelle, nous élevons un barrage, toute cette énergie va s'amasser et, au commencement, créer des tensions et des désordres. Mais si nous nous montrons fermes, ces forces vont chercher d'autres issues et, petit à petit, nous serons capables de les transformer en énergies supérieures. La force sexuelle conduite vers le haut stimule premièrement les glandes de sécrétion, ce qui rend le corps plus frais et plus fort, puis les centres nerveux supérieurs qui ont alors la faculté de manifester, sous la forme de talents divers, la force créatrice jusque là latente. Car ces foyers nerveux, qui eussent été capables d'exprimer ces talents, n'avaient alors pas la résistance nécessaire pour le faire puisqu'ils sommeillaient. L'histoire nous donne bien des exemples d'hommes qui, après avoir mené une vie de débauche, choisissent tout à coup, ou doivent choisir, l'abstinence pour quelque raison que ce soit et qui, très rapidement, font preuve non seulement de talents remarquables mais surtout de force magique suggestive dont l'existence était ignorée de chacun, d'eux en particulier. A la suite d'un accident, Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites, dut garder le lit très longtemps dans le château de son père. La chasteté forcée et un ennui mortel le poussèrent à tenter des expériences secrètes. Il fit des découvertes d'une telle portée que sa vie en fut transformée et qu'avec quelques amis, il fonda l'ordre des Jésuites qui, en quinze ans, étendit sa puissance au monde entier jusqu'en Chine!  Il prétendit que l'abstinence et les exercices secrets furent à l'origine de sa force de volonté magique hypnotique particulièrement célèbre.

Il est nécessaire de rappeler ici que l'homme ordinaire ne peut s'élever et devenir magique suggestif que si son expérience, son développement et sa maturité sont assez avancés pour lui permettre de supporter sans céder, avec calme et sans nervosité maladive, l'excitation des centres nerveux et cervicaux provoquée par la force sexuelle contenue. Certains exercices sont spécialement conçus pour y parvenir.

Les sportifs ont constaté depuis longtemps que la chasteté leur permettait d'emmagasiner beaucoup de force.  Pour une durée de six semaines au moins avant les grandes compétitions, l'alcool, le tabac et les relations sexuelles sont interdits aux participants. Dans les facultés de médecine, et plus particulièrement en psychiatrie, il serait fort instructif d'également introduire des périodes d'abstinence afin de permettre aux étudiants de faire leurs expériences.

Incroyable mais vrai: nous avions, pour ami, un médecin très célèbre. Après avoir engendré cinq fils magnifiques, il opta pour l'abstinence qui, selon ses dires, lui permettait de mieux se concentrer sur ses malades, d'établir des diagnostics beaucoup plus précis, de trouver intuitivement la meilleure thérapie pour ses patients, cela en gardant intacte toute sa virilité. Avec infiniment d'amour, sa femme, belle, saine et d'une vive intelligence, comprit parfaitement les raisons de son mari, animé de l'amour du prochain. Mais oui, cela existe aussi et, grâce à DIEU , ce n'est pas une exception! La Bible dit: «Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère; il y en a qui le sont devenus par les hommes; et il y en a qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne. » (Matthieu 19: 12.)

Il était nécessaire de dire tout cela afin d'expliquer pourquoi un homme qui s'est donné la peine de faire de expériences personnelles pratiques , et non théoriques, dira toujours, ici comme en Orient, qu'une vie chaste n'est pas pour chacun, qu'elle est réservée à ceux qui sont spirituellement mûrs, apportant alors des résultats bénis. Un tel être sait comment diriger les forces créatrices, de bas en haut, ou de haut en bas, à volonté. Il connaît aussi les dangers inhérents à la transformation de la force sexuelle.  Celui qui est fermement décidé et ne craint aucun enfer peut tenter l'expérience.  A la condition de ne pas mettre en péril un conjoint qui ne serait pas mûr pour cela. Cette remarque ne doit pas effrayer ceux qui désirent progresser sur la noble voie du Yoga. Nous avons en nous l'arme la plus efficace contre tous les dangers: notre conscience!  Donc, si nous nous cramponnons à notre conscience, en d'autres termes, si nous veillons sans cesse, demeurant conscients maintenant et là, rien de mal ne peut nous arriver!

  

GERMES LUNAIRE ET SOLAIRE

 

Les anciens alchimistes divulguèrent une profonde vérité en déclarant que la Pierre vivante (le corps du nouvel âge) est formée de, l'union du soleil et de la lune. Cette oeuvre divine s'accomplit principalement à l'intérieur des glandes pinéale et pituitaire, les deux joyaux de la tête. Dans la glande pinéale de chaque être humain prend forme un germe-soleil, véritable semence de lumière, qui fait partie de son héritage divin ou christique. Toutefois, tant que l'Homme n'est pas assez sage pour savoir comment s'en servir, ce germe de lumière reste endormi, en jachère pourrions-nous dire. Au fur et à mesure que l'aspirant se consacre à l'existence supérieure et se spiritualise, le germe-soleil entame chaque année, immédiatement après le solstice d'été, un parcours à travers le corps qui simule la marche du soleil dans les cieux. A moins que l'Homme lui-même ne vienne perturber l'équilibre des choses, les courants vitaux qui circulent en l'Homme et dans la nature sont toujours en harmonie.

 A l'équinoxe d'automne, le germe-soleil atteint le centre cardiaque et, au solstice d'hiver, alors que le soleil parvient au nadir de sa déclinaison australe, il touche le plexus solaire. C'est pour cette raison que, dans les anciens Mystères, on appelait le plexus solaire "la crèche du Temple qu'est le corps humain". Suivant l'ascension du soleil, le germe-lumière touche à nouveau le centre cardiaque au moment de l'équinoxe du printemps. Au solstice d'été, il s'élève jusqu'à son foyer, dans la glande pinéale, au moment où le soleil atteint de nouveau l'apogée de sa déclinaison boréale.

Pendant ce circuit annuel, le corps est parcouru d'une vie et d'un rayonnement nouveaux ainsi que des forces à l'origine de la jeunesse éternelle. Ceux qui foulent le sentier du savoir de première main sont donc sans cesse imprégnés d'une lumière aussi étincelante que précieuse. Désormais, ils ne font plus qu'un avec cette lumière intérieure qui jamais ne luit sur terre ou sur mer.

Parallèlement au cycle solaire, chaque nouvelle lune élabore également dans le corps pituitaire un germe lunaire. Ce germe-lune suit le sentier de notre satellite. Au moment de la pleine lune, il atteint le centre de la génération; voilà pourquoi cette époque marque le point crucial du mois. Dans le corps de ceux qui vivent normalement l'existence du monde, le germe lunaire se dissipe alors et ses forces vitales sont perdues. Cependant, chez l'aspirant consacré, le germe lunaire se conserve et s'élève de nouveau au moment de la nouvelle lune vers sa demeure, le corps pituitaire. Ses forces se fusionnent alors à celles du germe lunaire nouvellement formé. Pour celui qui foule le sentier de la sainteté, une véritable messe christique est donc célébrée au moment du solstice d'été dans le Temple purifié du corps; les douze germes lunaires préservés au cours de l'année écoulée s'unissent alors au germe solaire. Le fusionnement de leurs forces a lieu dans le troisième ventricule cervical, pont jeté entre le corps pituitaire et la glande pinéale.

Le troisième ventricule devient ainsi le lit nuptial où est conçu et mis au monde le saint Enfant -l'union des germes lunaires et solaires. On l'appelle également la "crèche", les glandes pinéale et pituitaire devenant alors les saints parents participant à l'union alchimique.

Nous ne pouvons ici qu'esquisser les processus occultes fondamentaux sous-tendant le rite de l'Immaculée Conception. Comme nous l'avons déjà indiqué, un travail s'échelonnant sur plusieurs incarnations est nécessaire avant que l'aspirant puisse connaître toute la splendeur de ce saint Mystère, l'un des plus élevés conférés sur cette planète.

L'Homme des premiers temps était androgyne. L'humanité devint unisexuée au moment où la force créatrice se divisa. Une moitié servit alors à construire et à nourrir le cerveau, et l'autre à la génération de nouveaux corps pour la perpétuation de la race. Au cours des premières époques de l'évolution humaine, le système nerveux sympathique -avenue privilégiée des forces du Féminin cosmique- dominait. Mais, au fur et à mesure que l'Ego s'imbriquait dans la matérialité, les pouvoirs féminins entrèrent pour la plupart dans une période de léthargie. 

L'Ego opéra alors principalement par le système nerveux cérébro-spinal, pierre d'angle de l'initiation moderne. Ce déséquilibre ne peut toutefois perdurer. Voilà pourquoi le nouvel âge est symbolisé par la figure androgyne du Verseau qui représente la double polarité d'une nouvelle humanité christifiée. Les forces du système nerveux sympathique (la colonne féminine du Temple corporel) seront alors éveillées et revitalisées grâce à une existence plus pure. Cela présuppose toutefois la formation d'un second cordon médullaire par l'activité des forces générées par l'union des germes lunaires et solaires. A la fin de ce processus, un pont de lumière reliera les colonnes masculine et féminine à la base de l'épine dorsale. La génération deviendra ainsi régénération.

La colonne féminine s'élabore parallèlement à la transmutation du rayon d'amour de Vénus par la force spirituelle supérieure d'Uranus, planète exaltée dans le Scorpion, signe de la régénération. Au moment où cet extraordinaire pouvoir régénérateur commence à se manifester dans le corps, un deuxième pont relie graduellement les deux colonnes par le centre de la gorge localisé dans le larynx. Le Maçon mystique redécouvre et réapprend alors à utiliser le puissant pouvoir créateur du Mot jusqu'alors perdu. (Ces données concernent la pleine puissance de l'exaltation de Mercure dans la Vierge.)

Lorsque cette double force atteint les organes spirituels de la tête -les glandes pinéale et pituitaire- un autre pont se forme dans le troisième ventricule. Le corps se trouve alors inondé de lumière et, dans ce Temple illuminé, l'aspirant est préparé à pénétrer dans la céleste gloire animique du Saint des Saints, processus énigmatique connu sous l'appellation de "rite de l'Immaculée Conception". La grande femme-Maître, la mère du saint Jésus qui travailla consciemment sur les plans intérieurs afin de L'aider à préparer le corps le plus parfait jamais vu sur terre, parvint à cet état exalté.

Adombrée de la gloire lumineuse des multitudes d'Anges et d'Archanges qui proclamaient l'heureux jour de l'émancipation de la femme et entonnaient de puissants hosannas en prévision de la venue prochaine du Maître, Marie, le modèle-type parfait du nouvel âge, fut ravie dans des nuées de lumière afin de saluer sans angoisse ni douleur physique la venue de son divin Fils.

L'énergie qui l'aide et le force à progresser est sa propre force sexuelle!

Cette énergie gigantesque agit en chaque être humain. Par le canal des parents, elle aide l'homme à s'incarner dans la matière et lorsqu'il est devenu un adulte pleinement développé, elle lui accorde la faculté d'aider d'autres entités à s'incarner. L'être inconscient, et tant qu'il le reste, ne réalise pas encore que cette énergie ne lui permet non seulement d'engendrer mais qu'elle est la seule pulsion qui l'aide, qui le force même à élever le niveau de sa conscience d'un échelon à l'autre jusqu'à la conscience divine. L'énergie sexuelle fait monter la conscience humaine et la pousse toujours plus haut. Tant qu'il n'a pas atteint l'échelon suprême, l'homme ne sait évidemment pas qu'en son être réel, il ne peut apprendre à connaître aucune autre énergie. Mais il peut la réaliser en lui , et il le fera , car cette force est son être véritable, il est lui-même cette énergie. La force sexuelle aide l'homme à s'élever au-dessus de la force sexuelle. N'est-ce pas infiniment sage?

 

Arrivés au point de vivre cette vérité en nous-mêmes, nous comprenons alors pourquoi les initiés prirent le scorpion pour symbole de la force sexuelle. Le scorpion se tue comme la force sexuelle se tue en forçant l'homme inconscient à devenir conscient, en aidant l'homme conscient à transformer la force sexuelle en énergie supérieure et à en devenir conscient - à devenir soi-même cette énergie! Elle n'est alors plus la force sexuelle qui, en cette qualité, s'est donc détruite. Essayons de percer le mystère de la force sexuelle afin de la reconnaître en nous et de la contraindre sous notre joug.

Shantidas