" Cherchez d'abord son royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît" (Mathieu 6-33 ).
" Le royaume est à l'intérieur de vous et tout autour de vous, pas dans les édifices de bois et de pierres..."
(Evangile de Thomas )
La véritable église et les Rose-Croix:
Bien qu'en petit nombre par rapport à la masse, ils n'en sont
pas moins nombreux sur nos routes ou chemins. D'eux on peut dire, toute
réciprocité gardée, la phrase bien connue : "Si l'on vous dit qu'ils sont là ou
bien ici, n'y allez pas, car ils sont bien plus près de vous que vous ne pouvez
vous l'imaginer ".
Quant à en faire partie, il n'appartient qu'à vous d'en décider ! Sachez
cependant que là, est justement le travail de beaucoup de ses membres qui n'ont
d'autres occupations que de vous faire connaître ce qu'ils connaissent. Le
chemin à faire pour entrer dans cette Société, dans cette Eglise Intérieure, n'a
pas changé depuis 2000 ans et passe par la voie de la régénération.
La régénération :
La vraie régénération par laquelle nous redevenons enfants de
Dieu, s'opère dans l'humanité spiritualisée de Jésus-Christ, qui pénètre tout.
C'est ce corps qui doit renaître en nous. Ce n'est que dans ce corps que se
trouvent l'image et l'expression de Dieu et c'est dans lui seul que peut agir et
habiter l'Esprit de Jésus-Christ. Le germe divin de cette renaissance céleste
est renfermé dans notre intérieur et doit se développer en nous à l'aide de
l'Esprit et par la vertu de Celui qui S'est fait homme dans le sein pur de la
Sainte Vierge. Ainsi, le nouvel homme céleste spirituel, qui a pris
invisiblement une nouvelle vie dans son être, que la croix a humilié, ne doit
point se défigurer par les taches que l'amour-propre imprime. Que cet homme
nouveau-né aille se cacher dans le désert de la croix, éloigné des vanités de ce
monde, pour être à l'abri des atteintes du prince des ténèbres qui y exerce son
empire.
Croissant ainsi dans la Vie en Jésus-Christ, il doit, à mesure qu'il avance,
fidèlement travailler à l'imiter. Qu'il n'obéisse plus à sa propre volonté, mais
à celle de son Père céleste, dont le royaume et la justice doivent être cherchés
avant tout.
Que l'amour lui fasse supporter les mépris, les outrages, les crachats, les
soufflets dont le monde l'accable et quant il pourrait appeler des légions
d'anges pour s'en délivrer, qu'il endure plutôt avec joie toutes les souffrances
lorsqu'elles lui sont nécessaires pour accomplir l'oeuvre de Dieu.
Si sa faiblesse humaine frissonne à l'approche de ces cruels tourments, de ces
souffrances purifiantes et qu'il désire, s'il est possible que ce calice passe,
alors qu'il s'empresse par l'abandon de tout son être, de dire avec Jésus-Christ
: O mon Père, que votre volonté soit faite et non la mienne.
Quand même alors la chair et le sang, dans l'angoisse que ce dernier degré du
feu de la croix leur fait éprouver, s'écrieraient : Mon Dieu, ô mon Dieu,
pourquoi m'avez-vous abandonné!... ce mouvement n'empêcherait plus son homme
intérieur renouvelé de s'unir indissolublement et pour l'éternité à son Père
céleste, le dernier réduit du péché originel étant déjà réduit en lui.
Voilà une ombre des mystères dans lesquels la régénération est consommée et où
se trouve la voie en Jésus-Christ, cette route parfaitement achevée, introduit
dans le Royaume de Dieu." (J.Lopoukhine).
Le chemin :
On ne serait trop mettre en garde le chercheur sincère des
excès et des différents modèles de régénération. De nos jours, le siècle propose
tant d'écoles et de systèmes que la vigilance n'est pas un luxe. Examinons à cet
effet le texte suivant :
"On soigne un arbre en améliorant sa sève bien plutôt qu'en lavant ses feuilles.
C'est donc par le perfectionnement du centre affectif que nous obtiendrons le
meilleur perfectionnement de l'être entier.
Or, parmi les méthodes de culture psychique, les unes soignent les feuilles, les
autres le tronc, d'autres modifient l'ambiance, seule l'école qui admet
l'ingérence physique du divin dans le naturel, soigne la sève : c'est la méthode
du Christ.
Les différentes méthodes non christiques :
Parmi les méthodes non chrétiennes, les unes, suivant une marche expérimentale, procèdent de l'externe vers l'interne, du bas vers le haut.
Elles veulent rendre parfaite la santé corporelle, l'adresse,
la vigueur, l'acuité des sens, puis la santé des différents corps fluidiques :
électricité, éthérisme et magnétisme, puis des corps sentimentaux et mentaux.
Ayant obtenu le contrôle des idées, comme le contrôle des sensations et des
actes de la vie végétative, elles cherchent le contrôle du principe pensant
lui-même de cette abstraction qui, en nous, sait qu'elle sait. De là, elles
introduisent le "disciple" dans les sphères de l'inconscient dont les
innombrables expériences s'effectuent au moyen d'extases diverses. Exemple : le
Radja-Yoga.
D'autres écoles, négligeant l'homme corporel, consacrent tous leurs soins à
l'homme intellectuel. Exemple : Plotin. D'autres cultivent l'émotion
sentimentale, tels les_Soufis et les Bhaktis. D'autres, enfin, enseignent à
s'arrêter de sentir, d'aimer et de penser : tels les bouddhistes primitifs. Mais
tous prétendent atteindre l'Archétype en montant du dehors vers l'interne et
leur instrument principal est l'extase.
Chacune des centaines d'écoles auxquelles je viens de faire allusion possède sa
théorie propre, indubitable et sûre. Mais faisons plutôt quelques remarques
préalables. L'extase, c'est la conscience d'un univers inconnu qui s'éveille
pendant que s'endort la conscience de l'univers habituel, c'est un songe plus
riche, c'est une dépolarisation psychique. Toutefois, elle peut s'obtenir de
bien des manières et à chaque procédé correspond une expérience spéciale :
certaines drogues, les manœuvres hypnotiques, magnétiques, spirites ou magiques,
l'automagnétisme de la concentration volontaire, l'exaltation fanatique, la
contemplation des entités abstraites. Mais, toutes ces méthodes, parce qu'elles
ne mettent en œuvre que des forces relatives, mixtes ou locales, restent
illégitimes dans leur principe, précaires dans leurs résultats et perverses dans
les excès où elles aboutissent presque fatalement.
Leurs "adeptes" poursuivent trois buts principaux : une exaltation de plus en plus stable qui rend l'individu "maître" des énergies psychiques les plus puissantes, c'est à dire, les plus cachées; une participation à la création par la pratique des sciences occultes; une direction des destinées terrestres par l'emploi des sociétés secrètes et des arts occultes. Par contre d'autres hommes existent qui conçoivent Dieu comme indépendant et non dilué dans l'océan du monde, qui voient Sa Providence toujours active en la personne de Son Fils, venu dans la chair, reparti, mais toujours présent et qui se préoccupent seulement d'aider leurs frères à saisir ce salut. Voilà l'originalité du Christianisme et toute sa puissance. L'expression la plus pure de sa méthode se trouve dans l'Evangile, auquel, d'ailleurs, il faut revenir contaminent pour ne pas se perdre dans la multiplicité des commentaires auxquels, depuis vingt siècles, il a donné lieu.
La voie christique :
Aucun des procédés de la sagesse humaine ne nous libère en nous ouvrant le Royaume de l'Esprit. Pour que nous, êtres relatifs, puissions revenir à l'Absolu, il faut que l'Absolu descende et nous prenne. Cette descente c'est l'incarnation du Verbe; cette prise, c'est Jésus-Christ, Fils unique du Père". (Paul Sédir).