Mon
expérience personnelle :
J'ai expérimenté
bien des systèmes de méditation pendant de nombreuses années; puis un jour, dans
un rêve conscient, je me voyais dans une église , debout les bras en croix,
j'étais en lévitation; alors une vibration, une douceur ineffable envahit tout
mon corps et je ressentis une extase d'Amour dans mon cœur; je me réveillais et
je sentais encore cet attouchement à l'intérieur de mon corps et
particulièrement dans le dos; cette expérience ce renouvelle de temps en temps
et je ressens toujours cette douceur, cette paix, ce bonheur qui n'a rien de
comparable avec un amour humain; plus jamais , on oubliera cette effusion de
paix d'amour et de félicité.
J'ai parcouru bien
des enseignements, lu bien des livres, mais jamais je n'ai eu d'explications
claires à ce qui m'arrivait; puis un jour , comme par hasard, j'ai lu
"les châteaux de l'Ame"
de Ste Thérèse d'Avila, dont je vous mets ci-dessous le texte qui m'a éclairé (
pour voir le texte en entier, voir dans documents)
SAINTE THÉRÈSE D'AVILA
PRÉSENCE DE L'ESPRIT
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Jeune femme brillante et
aimée de ses proches, elle entre à l'âge de 20 ans au monastère
de l'Incarnation d'Avila. Elle y prend le nom de Thérèse de
Jésus et découvre dans la prière silencieuse (oraison) le lieu
de l'amitié et de l'intimité avec le Christ. Fondatrice de
nombreux couvents après qu'elle eut réformé l'ordre du carmel,
elle connut de 1515 à sa mort, de nombreux états mystiques,
visions, extases telle que la transverbération (1559). Ces
expériences nourrissent son livre "les demeures de l'âme" où
elle décrit la vie mystique depuis ses débuts jusqu'à l'union du
mariage spirituel. Thérèse s'absorbe en son amour qui n'a
besoin, ni de prière, ni de lecture et un soir une inondation de
joie la saisit; et quand elle fut endormie, un océan de joie
l'inondait, c'était une extase.
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Quelque
chose d'insinuant et doux; elle se demandait si ce songe étrange n'était point
un avertissement; elle n'a qu'à descendre en elle-même, qu'a creuser son âme et
la certitude vient; ce n'est pas le sentiment d'une présence individuelle, c'est
une sorte d'enveloppement aussi vague et informe que celui d'une eau la baignant
ou d'une lumière diffuse matériellement sentie; pourtant il est rare, incertain,
trompe son espoir; mais l'espoir suffit qu'il puisse revenir encore et elle vit
jour après jour, le cherchant au fond de son âme; frémissant déjà de pressentir
que viendra son impalpable et sereine invasion.
Ce fut d'abord à peine comme un allégement, une
sensation fuyante de légèreté; puis tout d'un coup, une suavité dilata sa
poitrine; c'était comme une inondation si soudaine que le cœur semblait prêt à
se rompre; ses yeux ne voyaient plus; alors la joie l'enveloppe, étreignit ses
sens; puis tout s'efface; mais quelque chose d'inconnu lui demeurait : une
sensation d'allégresse, une dilatation d'amour.
L'ineffable la pénétrait, ne faisait plus qu'un avec
elle; parfois, elle chancelait sous sa violence; cet amour l'envahissait à flot
égal comme une mer qui sans cesse gagne du rivage, ne lui laissait plus rien
d'elle-même; quelque chose en elle se dissolvait délicieusement jusque dans sa
propre matière; elle sentait une protection toute puissante l'enserrer à jamais
sans pouvoir s'y soustraire; l'impulsion de la volonté divine chassait sa propre
volonté; elle ne pouvait que lui offrir sa soumission et sa passivité radieuse;
il lui arrivait de connaître un tel délice, et une telle crainte que ce délice
cessât, qu'elle
versait malgré elle des larmes et que la gorge
étranglait, elle ne savait plus si elle souffrait ou si elle défaillait de joie.
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Alors l'amour qui l'embrassait semblait
prêt a rompre les liens de son corps; elle sentait une douleur si
vive qu'elle en gémissait et en même temps si délicieuse qu'elle eut
voulu ne jamais la voir finir; qui peut savoir jusqu'ou va cette
blessure, d'où elle est venue et comment peut s'adoucir un si cruel
et délicieux tourment? consumée de désir, elle ne savait que
demander; elle flottait vraiment dans la durée sans mesure,
submergée, comme dans les extases furtives de notre pauvre amour
mortel, par la violence de son émotion; une intensité qui abolit la
conscience; que sont les voluptés charnelles à coté de cet
envahissement de tout l'être par ce torrent de félicité; car toute
puissance, la félicité l'enveloppait, s'abattait sur elle, et cette
plénitude, à laquelle elle avait en vain essayé d'échapper, la
déchirait comme si elle ne pouvait la contenir, lui donnait la
sensation d'une flèche traversant son cœur; elle croyait voir entre
les mains d'un ange un long dard qui était d'or et dont la pointe
portait un peu de feu et l'ange lui passait ce dard au travers du
cœur.
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EXTASE
Le cœur bat à bonds désordonnés, les mains inertes, si
froides, le corps lourd d'un poids inexplicable et qui toujours, à coups sourds
et irrégulier, martèle le cœur; en soulevant ses mains, elle a senti ses
jointures brisées et tout son corps lui semble avoir été déchiré, étiré sur la
roue soumis à un terrible supplice; mais sur cette fatigue corporelle, l'âme
veille et de nouveau espère et prie; de nouveau s'est attendri son cœur, de
nouveau elle sait ce qu'est le don des larmes; elle comprend que sans la grâce
elle ne peut rien, pas même aimer, pas même souffrir; ou résonne la divine joie,
car la joie l'habitait toute entière a chaque souffle, elle semblait dilater ses
poumons et avec son sang battre à grands coups égaux et surs; et elle allait
baignée de Dieu, fondue en lui; elle n'aurait qu'a baisser la tête et a
l'appuyer pour retrouver l'extase et son ineffable joie.
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