LE SAVOIR DE LA PAPESSE (11)
© 1985 Les Éditions Sérapis
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LA NEUVIEME DIMENSION
La neuvième dimension se définit comme la Dualité Éternelle. Elle correspond au Tao et au mystère des polarités Divines. Cette dimension se répercute sur notre plan dans l'énergie sexuelle et créatrice. Elle est le lieu de l'attraction et de la répulsion parfaite des deux Essences composant la Prima Materia. Les êtres animant ce plan vivent dans la contemplation de l'Autre, soit de la partie de leur Nature qu'ils veulent extérioriser. Ils utilisent la matière de la huitième dimension pour fonctionner, soit l'Unicité dont ils extirpent la dualité intrinsèque. Cette dimension offre neuf points de perspective et son aspect subi est la Triplicité Eternelle. La Triplicité Éternelle se manifeste, dans cette dimension, en la tendance à manifester la Triplicité qui se dérobe constamment en l'Autre et en l'Alternance de Lui et d'Elle, du Passif Contemplatif et de l'Actif Créatif.
LA DIXIEME DIMENSION
La dixième dimension se présente comme celle de la Triplicité Éternelle. C'est ici le plan de la Trinité, de la Divinité dans sa manifestation triple. Cette Trinité se présente en dix aspects ou points de perspective dont le dixième est l'aspect subi. La Triplicité se manifeste en Lui et Elle qui créent le fils et l'aspect subi est la Multiplicité éternelle. Elle s'exprime comme le transfert du Créatif au Réceptif et au Lien, qui tour à tour tentent d'extraire la Multiplicité sans toutefois l'actualiser. Cette dimension était celle du Christ lors de son effusion dans la matière et, à ce moment, Il était le point de la trinité qui devait exprimer le Fils. La famille terrestre, père, mère et enfant est un effet qui provient directement de cette dimension.
LA ONZIEME DIMENSION
La onzième dimension se présente comme la Multiplicité Éternelle. Elle fonctionne à partir de la matière de la dixième dimension, soit la Triplicité Éternelle, qu'Elle élargit en la Multiplicité. C'est ici la dimension du Divin Impersonnel. Les êtres qui y oeuvrent sont comme les Flammes d'un même feu. La Lumière Divine se sert de cette dimension pour nous parvenir, au moyen de la Triplicité. C'est le plan du "Je suis tout ce que je connais", sous-entendant: "je suis tout ce que je crée". Cette dimension présente onze points de perspective et l'aspect subi est l'Unité Multiple. Il se manifeste comme une tendance à l'Unité d'une conscience multiple, qui se dérobe constamment en une Multiplicité de Consciences non personnalisées. C'est le plan de ces Réalités qu'on nomme conscience cosmique, énergie universelle, l'absolu, le grand tout, la mère divine, l'harmonie éternelle etc.
LA DOUZIEME DIMENSION
La douzième dimension se définit comme l'unité multiple. Cette dimension fonctionne à partir de la Multiplicité de la onzième dimension d'où elle extrait la dimension suivante en l'Unité dans la Multiplicité. C'est l'Identité complète avec le Tout et chacune des parties du tout. C'est le plan de la Rose-Croix, la dernière dimension de notre Hiérarchie.
Elle se compose d'Etres qui sont comme des Charbons Ardents d'où le Feu conscient s'échappe en d'éternels points de Conscience Divine qui s'effusent dans tous les plans. Cette Conscience Individuelle et Unique se manifeste éternellement, en ses plus infimes parties, de toute Sa Nature. Tout est l'Etre et rien n'échappe à son être, à son Identité. Cette dimension se présente en douze points de perspective et l'aspect subi est la première dimension de la Hiérarchie suivante, qui correspond aux Plans de la Perfection. C'est comme si, de Son Propre Point De Vue, la Divinité était perfectible et ainsi, pour cette raison, élargissait constamment ses dimensions en d'autres Hiérarchies.
Disons, pour conclure, que les quatre premières dimensions sont des dimensions créationnelles et que les huit dernières sont les dimensions de !'Éternité. En ce qui a trait à la hiérarchie qui nous précède, ce que l'on peut en dire est que sa douzième dimension est le Bruit Substantiel, assimilé dans la tradition hérétique à "la parole perdue". Disons que cette dimension est l'état embryonnaire de notre première dimension et que la douzième dimension de notre Hiérarchie correspond à l'état embryonnaire de la Hiérarchie qui nous est supérieure et qu'on nomme: les Plans de la Perfection.
Comme a pu le constater le lecteur, les dimensions sont des "extensions", des possibilités créatives du Divin. La compréhension de chacune des dimensions doit faire l'objet d'une méditation en ce sens, de la part de celui qui veut comprendre avec plus de profondeur. Celui qui s'y adonne trouvera d'autres aspects que je n'ai pas abordés dans cet ouvrage. À l'aide des énoncés qui précèdent, il fera des concordances et des liens avec sa propre culture ésotérique. Il comprendra que Tout a sa place dans 1'Univers et, comme l'adage occulte le dit si bien, "le Savoir est Pouvoir". Ici, il ne s'agit pas tant de cultiver son "mental" que de stimuler la créativité de chacun et de se forger une grille de référence qui n'exclut rien. Il n'est pas plausible que "notre philosophie" ne coïncide pas avec le réel et les perceptions que nous en avons. Toutes nos notions et nos intuitions doivent s'agencer sans rien exclure car, si tel n'était pas le cas, ceci exprimerait que nous faisons fausse route.
Par ailleurs, dans la vie, les choses semblent quelquefois se contredire et les unes font mentir les autres. Nous devons alors admettre que "cela" existe et doit s'insérer dans une conception plus vaste de la Réalité. Ce qui m'amène à vous parler des "sens" que comporte chaque chose appréhendée. On ne peut réduire "tout" à sa plus simple expression et tous les jours nous sommes confrontés avec les multiples facettes et sens de la vie. Comme nous sommes dans la troisième dimension, c'est à partir du quatrième sens que nous sommes en harmonie avec la Vérité qui se manifeste à nous.
La compréhension à travers les dimensions
Disons, pour commencer, que chaque chose sensible comporte sept sens et chacun des sens correspond à là dimension qui l'inspire. Ceci veut dire que chaque sens synthétise le ou les sens précédents en un sens nouveau que revêt la chose investiguée. Le nouveau sens trouvé n'annihile pas le sens plus total. Prenons pour commencer, à titre d'exemple, la Bible.
LE PREMIER SENS
Certains esprits interprètent la Bible de façon fondamentaliste. Ceci est le premier sens. Il est en rapport direct avec la première dimension qui est l'inertie formelle. Dans ce premier sens, tout est figé dans la lettre de façon stable et inerte. S'il y a une coquille dans l'impression du livre, elle fera partie intégrante du premier sens et participera à l'inertie formelle. À la lumière de ce premier sens, tout ce qui n'est pas exprimé dans la lettre sera banni, rejeté, condamné. C'est la suprême fragmentation du Un qui n'accepte pas la suite des nombres. Rien n'est contenu dans ce sens sauf l'apparence formelle. Rien ne découle du Un et tout ce qui n'est pas la lettre n'existe pas ou ne devrait pas exister. Il devient le mal et doit être banni. Ceci est le premier sens et il va sans dire qu'il est très limité et choque l'intelligence, don divin. Ce sens ne peut rien contenir sauf "sa lettre", à l'exclusion de toutes les autres. Le fondamentalisme ne se retrouve pas uniquement dans les sectes bibliques; il peut se trouver dans n'importe quelle compréhension de n'importe quel texte. Bien que tous ceux qui s'y adonnent soient dans la possession "tranquille" de la Vérité, il n'en demeure pas moins que leur attitude est semblable et que leur "un" exclut immanquablement tout le reste, car on aurait beau mettre tous les mots de la terre dans un seul livre, la vie, sous toutes ses formes, serait obligatoirement exclue. Cette compréhension unidimensionnelle exclut de la lettre, la Vie.
LE DEUXIEME SENS
Le deuxième sens correspond à la deuxième dimension, soit la forme et l'espace. Ce sens est une compréhension séparative engendrée par la forme et l'espace. La forme, nous l'avons vu, est la lettre figée et l'espace est ici ce qui est compris entre les lettres. De cette façon, une lettre en explique une autre et en contredit une troisième, résultant en une contradiction fondamentale, un dualisme qui entretient le mystère de ce qui ne peut s'éclairer avec cette compréhension. Certaines religions participent de ce deuxième sens; elles manifestent "le doute salutaire"et s'appuient à tout propos sur le mystère.
LE TROISIEME SENS
Le troisième sens participe de la troisième dimension, celle où nous nous mouvons. Il participe à ce titre de la forme, de l'espace et du temps. Il ramène tout à la matière. Ce sens s'exprime en tenant compte de la forme, c'est-à-dire de la lettre, de la contradiction, qui résulte de l'espace, et du contexte historique venu de l'élément temps. Il situe le tout dans la perspective du temps. Il dit que si c'était vrai pour cette époque, ce ne peut être vrai aujourd'hui. Cette compréhension engendre le doute nihiliste et la foi dans le matérialisme, seul aspect qui semble réel à ce sens. Les athées participent de cette compréhension tridimensionnelle de la vie et des textes sacrés.
LE QUATRIEME SENS
Le quatrième sens provient de la quatrième dimension et en cela il tient compte de la forme, de l'espace, du temps et de l'éternité. Les textes compris à la lumière de cette dimension font intervenir la lettre, la contradiction, l'historicité et la Source. Le catholicisme semble de façon générale s'inspirer de ce sens. Le quatrième sens a ceci de particulier qu'il fait intervenir le "mouvement éternel", aspect subi de la quatrième dimension, comme une notion qui conçoit que "tout n'est pas encore dit" et que ce qui est écrit est l'aspect formel d'un message vivant, mouvant et sujet à d'autres approfondissements de la Révélation. Ce sens se permet de puiser dans d'autres traditions et s'inspire de parallélismes pour éclairer d'un jour nouveau ces ensembles de vérités. À ce niveau, le mystère est plus ténu et il résulte, selon ce sens, d'une incapacité toute humaine à le décrypter.
LE CINQUIEME SENS
Le cinquième sens provient de la cinquième dimension. Il est la synthèse des quatre dimensions précédentes et s'exprime à travers le mouvement éternel. Comme l'aspect subi de cette dimension est le vide Éternel, le sens manifeste sera non plus formel, dualiste, historique et mouvant mais il sera comme si "toute chose prenait sa source et sa fin" dans le Vide Éternel. Il réconcilie tout dans un Néant Sublime qui ne se connaît plus. Ce sens fait intervenir l'aspect contemplatif de l'être et il regarde tout comme conséquence du Vide et fin en soi. Le Bouddhisme, dans ses différentes expressions, participe de ce sens.
LE SIXIEME SENS
Le sixième sens procède de la sixième dimension, qui est celle du vide éternel. Comme l'aspect subi de cette dimension est l'Indéfini Éternel, ce sens s'exprimera à travers des circonvolutions comme pour tenter de circonscrire l'objet plus que de le comprendre. Il dit que tout est différent et pourtant semblable. Ce sens se pare des formes les plus divergentes sans contradiction apparente. Il conçoit que tout procède de l'Indéfini Éternel qui s'exprime ou ne s'exprime pas et s'éclaire de ce qui est ou n'est pas exprimé. Ce sens se complète en l'expérience mystique, changeante et personnelle à chacun. Les religions de l'Etre et la plupart des yogas procèdent de ce sens ainsi qu'ils l'expriment.
LE SEPTIEME SENS
Le septième sens procède de la septième dimension. Il exprime l'unicité éternelle de toutes manifestations. Ce sens conjugue tous les sens en son unité. Il n'y a plus de contradiction car tout est l'expression du Divin qui exprime l'alpha et l'oméga en l'Unité. C'est le Un qui englobe l'infinité des nombres sans le contredire. Ce sens est la compréhension unifiée de tout, en l'unité et en ses différentes manifestations. Il dit: "Je suis cela qui est", "Tout peut sortir de l'Un", "Je suis, moi aussi, Dieu vivant". Comme l'aspect subi de cette dimension est la Dualité Éternelle, le sens qui se présente est le suivant: l'être se sait Tout et partie du Tout mais il s'inscrit dans les limites du Pouvoir. À ce niveau de compréhension l'individu n'appartient à aucune religion car il les pénètre toutes. Il comprend ce qui est sous-jacent à chacune d'entre elles et qui s'exprime en l'Unicité. Ce sens permet de puiser dans l'Indéfini Éternel et crée ce qui est à la lumière de ce qui n'est pas. Rien ne peut arrêter cette compréhension créatrice si ce n'est l'ensemble des limitations du plan où se situe cette compréhension. C'est le Dieu Créateur infusé dans sa propre création. Ce sens voit des liens partout et le futur engendre le passé. C'est une supra-conscience enveloppante comme une circonférence infinie avec un centre partout. Ce sens explique tout ce qui est, au moyen de ce qui n'est pas. C'est une compréhension essentiellement créatrice. Elle participe de l'Unicité éternelle et la Gnose Éternelle l'exprime.
Tous les sens expliqués précédemment ne peuvent se manifester de façon "pure" car ils s'inscrivent dans la troisième dimension et revêtent ainsi un aspect matériel propre à notre dimension. Bien que la Compréhension puisse manifester les sept dimensions, elle sera toujours l'aspect matériel, à cause des mots, de la septuple réalité.
D'autres formes de conscience ou de compréhension existent et participent des dimensions supérieures, soit huitième, neuvième, dixième, onzième et douzième dimensions. La grande différence entre ces compréhensions et celles de ces dimensions du dessous est que ces compréhensions ne sont plus mentalisantes; elles sont dynamiques. Elles ne sont plus les effets mais les causes. Ces compréhensions sont "pouvoirs". Elles sont agissantes à leur niveau et deviennent Source et Créatrices des Sens.