UNE HISTOIRE D' AMOUR
Un jour, une
mère accablée de douleur
était assise au salon des visiteurs d'un
hôpital.
Pour elle, le monde avait cessé d'exister.
Elle sanglotait et sanglotait;
des torrents de larmes s'échappaient de ses
yeux.
Elle avait élevée seule sa fille et
maintenant sa petite,
son unique enfant, venait de mourir.
L'infirmière de garde et le prêtre
essayaient de la
réconforter
mais son esprit et son coeur étaient à des
années-lumière de là.
À l'extérieur du salon, dans le corridor
jouxtant la chambre
de sa fille, se tenait un petit garçon à
l'air triste.
La tête inclinée et les yeux clos, il
restait là, tout
seul.
L'infirmière leva les yeux et le vit:
« Vous voyez ce petit garçon debout dans le
corridor ? »
dit-elle.
À travers ses larmes, la mère regarda
dans le corridor
du côté de la chambre de sa fille.
« Voici son histoire », continua
l'infirmière.
«La mère de ce petit garçon est une jeune
Serbe
qui a été transportée ici la semaine
dernière.
Ils ont perdu toute leur famille durant la
guerre, et ils sont
venus
dans ce pays il y a quatre mois avec, pour
tout bagage, les
vêtements
qu'ils portaient. Ils ont vécu d'un refuge à
l'autre tout
ce
temps.
Ils ne connaissent personne ici. Ils étaient
seuls tous les
deux.
Ce petit garçon est venu là tous les jours;
il restait là, debout ou assis, du matin au
soir, espérant
en vain
que sa mère se rétablisse. Elle est morte il
y a une heure
environ.
Maintenant il n'a personne et pas même une
maison où s'en
retourner. »
La mère affligée écoutait à présent.
L'infirmière poursuivit:
« Bientôt, je vais devoir sortir et parler
à ce petit
garçon,
lui dire que maintenant il est seul au monde,
qu'il n'a plus de
famille. »
L'infirmière fit une pause et jeta un regard
suppliant à la
femme
qui était auprès d'elle. Elle dit en
hésitant:
« Pourriez-vous y aller et le faire à ma
place ? »
Tous ceux qui assistèrent à cette scène en
garderont
à jamais le
souvenir.
La femme se leva, chassa les larmes de ses
yeux, retrouva son
aplomb,
sortit dans le corridor et prit le petit
garçon dans ses bras.
Elle emmena cet enfant sans maison dans sa
maison sans enfant.
Plongés dans l'obscurité, ils devinrent
Lumière l'un
pour l'autre.
( Texte envoyé par ma
plus chère amie Marie-Paule )