L'INSTRUMENT EST PRET

 

                L'homme doit maintenant marcher seul, dépouillé de ces attributs honorifiques

 et des richesses de ce monde, il a été jeté à bas du pinacle;

Il est l'homme oublié, l'apatride, le désespéré;

 

Et dans son âme souffle la tempête, mais il est poussé en avant,

toujours en avant par une force inconnue.

Dans le brasier du désert de son âme, il entend chaque nuit

et reçoit la noire accolade de la solitude.

 

Dans les murmures moqueurs de cette solitude, il décèle des échos de voix lointaines;

Son esprit torturé se demande si elles clament les souvenirs des triomphes passés

ou si elles hurlent les présages des malheurs des temps nouveaux.

Il se demande si la solitude a fait chaviré sa raison;

 

il ne peut échapper au baiser brûlant de la soif de connaissances;

tout n'est que désolation;

mais il ne peut bénir ni maudire la force qui l'entraîne,

car il ne sait pas ce qu'elle est.

 

Il comprend qu'il est parfois plus dur de vivre que de mourir.

Attiré par l'effroyable fournaise de son mental,

l'âme est purifiée.

C'est quand il arrive à la limite des forces humaines,

et qu'il retombe dans la poussière,

 

QUE L'INSTRUMENT EST PRÊT.

Shantidas

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