SAINTE THÉRÈSE D'AVILA (2)


Fausses visions : si c'est une hallucination, l'âme ressent une grande fatigue physique et n'influence que passablement notre volonté, l'âme en est affaiblie, elle ne trouve que lassitude et dégoût.

Visons véritables : dans cette vision, au contraire, il lui reste des richesses qui défient toute louange; au corps lui-même, elles donnent la santé et il en demeure un réconfort; la véritable vision se reconnaît à son caractère de pureté et de chasteté absolues.

Différentes visions : la vision extérieure qui est la perception par l'oeil matériel de la vue d'un objet naturellement invisible.

la vision imaginaire, vision toute intérieure ou imaginative qui est une représentation sensible produit par Dieu soit pendant la veille , soit pendant le sommeil.

la vision intellectuelle qui est la connaissance intuitive est surnaturelle de vérités ou de choses spirituelles ou corporelles mais abstraites de toutes formes sensibles.

Fréquences : ces apparitions furent très fréquentes pendant deux ans; mais elles ne cessent jamais;

VISIONS INTELLECTUELLES

Certes quand elle était dans l'oraison, au moment ou elle recevait ces révélations surnaturelles, ses terreurs et ses doutes se dissipaient; mais à peine reprenait-elle contact avec le monde qu'elle retombait dans ses angoisses.

Et son corps torturé et affiné par la maladie est devenu un instrument des plus vibrants et des plus délicats.

"Il me semblait que le Christ était sans cesse à mes cotés et comme la vision n'était pas imaginaire (pas d'images) je ne voyais pas en quelle forme; mais je sentais très clairement qu'il était toujours à mon coté droit".

  Cette vision intellectuelle, c'est à dire sans images et sans formes sensibles ne se confondrait elle pas, en réalité avec le sentiment de quiétude ou d'union mystique qu'on éprouve dans l'oraison? dans cet état, l'âme nous dit Thérèse comprend que quelqu'un l'écoute par les effets et sentiments spirituels qu'elle éprouve de grand amour et de foi et autres déterminations jointes à la tendresse; c'est une très grande grâce de Dieu et celui à qui il la donne doit en faire le plus grand cas; c'est une oraison d'un genre trop élevé, mais ce n'est pas une vision; dans l'oraison, Dieu nous fait comprendre qu'il est présent, on voit clairement si c'est le Christ qui est la; "je le voyais clairement et je le sentais est le recueillement de mon âme était plus profond et plus continue que dans l'oraison de quiétude et que les effets en étaient bien supérieurs à ceux que j'éprouvais d'habitude."Dans cette vision sans voir, cette certitude s'imprime avec une évidence si claire qu'il ne parait pas qu'on en puisse douter qu'elle soit gravée dans l'entendement de sorte qu'on n'en peut pas plus douter que de ce qu'on voit et même moins;

il reste le soupçon d'être une illusion, bien que de suite on garde une si grande certitude que le doute n'a plus de force; "le Christ se présente à l'âme par une notion plus claire que le soleil; je ne dis pas qu'on voit soleil ou clarté, mais une lumière, qui sans être perçue par les yeux matériels, illumine l'entendement, pour que l'âme jouisse d'un si grand bien."

Voila la vision intellectuelle avec son double caractère et concret; cette vision est de l'ordre le plus élevé; ce genre de visions abstraites semble bien exclure toutes les duperies des sens.

EXPÉRIENCES DES VISIONS

Pendant les vingt cinq dernières années de sa vie, le Christ était à côté d'elle; c'était l'ami de tous les instants; toutes ces visions imaginaires ou intellectuelles ont le Christ pour objet; la Vierge, les saints, les anges eux-mêmes se sont manifestés à elle; chacune de ces expériences, des plus insistantes aux plus fugitives est comme baignée de grâce et de lumière; elle vit aussi des religieux lui apparaître en état de grâce; soit de leur vivant soit après leur mort.

Ces manifestations, outre leur caractère de fréquence, leur certitude immédiate, se distinguent encore à ce qu'elles ajoutent des éléments nouveaux à la connaissance, des acquisitions ou les sens naturels n'ont aucune part.

Le plus grand effet produit par ces visions est un redoublement d'amour pour Dieu.

"Croissait en moi un si grand amour de Dieu que je ne savais pas d'ou il me venait; je me voyais mourir avec le désir de voir Dieu; il me semblait qu'on m'arrachait l'âme." et plus loin elle précise cette douleur qui lui vaut comme une mort anticipée; elle la compare à celle d'une blessure que ferait une flêche trempée dans le suc d'une herbe magique ;ce n'est pas l'âme qui produit en elle cette blessure, mais c'est une flêche qui se fige au plus vif de ses entrailles et au coeur à la fois.

Le don d'ubiquité, le regard illimité lui sont accordés et le don plus secret de la pénétration des âmes.

LES GRÂCES

Plus elle résistait aux grâces et aux douceurs spirituelles, plus Dieu l'en comblait, comme pour lui prouver qu'elle ne s'appartenait pas et qu'elle était toute en sa main malgré elle; elle entrait dans des délices inouïs, qu'elle ne pouvait comparer à rien d'ici-bas; attouchement ineffable qui lui faisait deviner une présence toute proche; c'est ce qu'elle appelle des goûts de Dieu, véritables prélibations des hauts états mystiques ou elle ne va pas tarder à parvenir; les premiers phénomènes mystiques sont involontaires; elle a beau y résister de toutes ses forces, ils se produisent malgré elle.

LES VOIX

Ces paroles sont parfaitement distinctes; mais elle ne s'ouïssent point par les oreilles du corps; et toutefois elles s'entendent bien plus clairement ; ces paroles sont d'amour, elles nous font trembler parfois; si elles sont réprimandes et si elles sont d'amour, elles font que nous nous fondons d'amour; elles produisent dans l'âme des effets durables, un véritable renouvellement dans l'âme et une ardeur de charité ainsi qu'un zèle d'apostolat; s'efforcer de ne pas les entendre, en dépit de toutes les résistances ne sert de rien; dans notre conversation avec Dieu que fait l'âme, il n'y a pas moyen d'échapper ; "malgré moi, ces paroles m'obligent à les écouter et l'entendement est si entier pour entendre ce que Dieu veut que nous entendions, qu'il est utile de vouloir ou ne pas vouloir"; lorsque Dieu nous parle, il est impossible de se dérober et de ne pas l'entendre; les paroles de l'esprit s'éffacent rapidement, tandis que celles-ci se gravent profondément dans la mémoire, qu'elles sont inoubliables et qu'elles produisent dans l'âme des effets durables.

"J'avais beau ne plus me réserver d'heures de solitude pour l'oraison, le Seigneur me faisait entrer en recueillement au milieu même de conversations et sans que je puisse m'y soustraire; n'aie pas peur ma fille! c'est moi; je ne t'abandonnerai pas, ne crains rien."

"A ces paroles du Seigneur, je sentis renaître la sérénité et qu'au triste état de mon âme succéda la force, le courage, l'asurance, la paix, la lumière".

LES SAINTES GRÂCES

Le moindre émoi sexuel est absolument incompatible avec l'émotion religieuse; ces deux états peuvent altérer et ils alternent en effet dans la tentation; mais ils ne se confondent pas et ils font choisir entre les deux : c'est l'un ou l'autre; le sujet ne tarde pas à percevoir un certain malaise puis à prendre conscience de la duperie; et alors, c'est l'un ou l'autre qui disparaît; c'est la sexualité ou l'émotion religieuse qui triomphe; il est bien certain, que les paroles, les révélations, les visions, les extases et les ravissements ne sont que des accessoires de l'union mystique; l'essentiel, c'est cette visions ineffable ou Dieu est perçu, goûté et senti.

Ces communications tiennent encore de la faiblesse et de la corruption, de la sensualité; ces ravissements et ces transports qui vont quelquefois jusqu'à disloquer le corps sont le résultat ordinaire de communications qui ne sont pas purement spirituelles; mais ces phénomènes ne se produisent pas chez les âmes parfaites déjà purifiées par la deuxième nuit, c'est à dire par celle de l'Esprit; chez elles les extases et les agitations de l'esprit n'ont plus lieu; elles jouissent de la liberté de l'Esprit, sans aucun détriment pour les sens; il n'y a qu'un petit nombre d'âmes qui arrivent à une si haute perfections; on en trouve cependant quelques unes; ce sont surtout les âmes dont la vertu et l'esprit doivent se protéger dans la succession de leurs enfants spirituels.

Connaissance sans apprendre : elle nous a déjà entretenue d'une certaine parole intérieure distincte, on entend nettement chaque mot prononcé par l'interlocuteur invisible; l'âme entend; la parole dont il s'agit maintenant proccde d'une manière différente sans aucun travail d'attention, elle trouve en elle la vérité infuse; c'est comme quelqu'un sans apprendre, sans même avoir rien fait pour savoir lire, trouvent en lui toutes les sciences parfaitement comprises, ignorait comment et d'ou elle est venue; ce langage intuitif et illuminatif est un langage sans paroles; ce verbe intérieur, c'est le langage du ciel; c'est celui dont Dieu se sert pour enseigner l'âme.

TRANVERBERATION

Dieu blesse l'âme, au point qu'elle ne sait plus ou elle en est; mais cette peine est si savoureuse qu'il n'y a pas de délices dans la vie qui lui causent plus de contentement; l'âme voudrait toujours être mourante dans un tel état; è certains moments, l'âme ne peut ni prier ni rien faire; on ne peut remuer ni pieds ni mains; on ne peut plus respirer; c'est le miracle de transverbération; de quoi s'agit-il? : uniquement d'une forme singulière de l'amour de Dieu, d'un tel appétit de Dieu que l'âme se sent mourir d'etre privée de lui; cette douleur qu'elle éprouve, elle se la représente sous une forme de flêche qui lui perce le coeur; c'est une douleur à la fois spirituelle et physique;

  "Le Seigneur voulut plusieurs reprises que j'eusse cette vision; je vis un ange prés de moi, du côté gauche, sous une forme corporelle, il n'était pas grand, plutôt petit, trés beau, le visage tellement enflammé qu'il semblait être d'un rang trés élevé; je lui voyais dans les mains un long dard qui était d'or avec la pointe de fer qui me semblait avoir un peu de feu; il me parut qu'il me plongeait dans le coeur à plusieurs fois et que ce dard me pénétrait jusqu'aux entrailles; en le retirant, il me sembla qu'il les entraînait avec lui et qu'il me laissait toute embrasée d'un grand amour de Dieu; la douleur était si forte qu'elle me faisait pousser des gémissements; était la suavité que mettait en moi cette extrême douleur que l'on ne voudrait pas qu'elle fut ôtée et que l'âme ne peut se contenter qu'en Dieu. "
Le résultat de la blessure faite par la flêche d'or, c'est de la laisser embrasée d'un grand amour de Dieu; la douleur qu'elle éprouve est toute spirituelle, bien que le corps en subisse le contre-coup;

"Les jours ou je me trouvais dans cet état, j'étais comme frappée de stupeur, je n'aurais voulu ni voir, ni parler, mais rester embrasée avec ma peine."

Et pourtant cet état n'était que le prélude de grâces encore supérieures, les grands ravissements (le coeur de le sainte conserve les traces de cette transverbération).

LES RAVISSEMENTS

  L'âme ne semble plus animer le corps; on sent que la chaleur du corps l'abandonne; il va se refroidissant avec infiniment de douleur et de plaisir, il n'y a pas moyen de résister; ces ravissements se multiplient aprcs la transverbération mais n'étaient pas nouveau à Thérèse; la première fois elle entendit ces paroles:"Je ne veux plus que tu converses avec les hommes, mais avec les anges." Depuis toutes ses autres visions et révélations lui furent accordées soit dans l'oraison, soit dans l'extase commençante , toutes s'achevent dans l'extase. Les ravissements sont d'une extrême violence, tantôt il se produit à propos d'une phrase, d'un mot, d'une pensée qui bouleverse toutes les puissances de l'âme, d'autres fois sans cause extérieure, à l'improviste au cours d'une conversation.

LA LÉVITATION

Bien que ce soit l'Esprit qui enlève le corps aprés lui et cela avec une grande suavité, si l'on ne résiste pas, le sentiment ne se perd point; comme un allégement du corps et une inexplicable poussée de bas en haut; "je sentais sous mes pieds des forces étonnantes qui m'enlevaient". Tant que le corps est dans la ravissement, il reste comme mort, il conserve l'attitude ou il a été surpris; ainsi il reste assis, debout les mains ouvertes ou fermées.

C'est un cas fort rare; "Je me couchais sur le sol, les soeurs pour me tenir le corps; au commencement, j'étais saisie d'une extrême frayeur; mon corps devenait si léger qu'il n'y avait plus de pesanteur, à tel point que mes pieds ne touchaient plus le sol; on entend rien, ne sent rien; j'ai été réduit à de telles extrémités que j'avais presque plus de pouls, mes mains raides, une douleur si violente; d'abord le sentiment d'agonie et de mort physique, le pouls devient à peine perceptible; le sentiment que le monde s'écroule et qu'il n'y a plus rien; puis un sentiment de plaisir et de consolation; l'âme se sent revivre dans la douleur même et enfin l'âme se console par les lumières soudaines que Dieu lui accorde."

VOL D'ESPRIT

Il semble que l'âme quitte le corps en esprit, il lui semble qu'elle est entrée dans une autre région trés différente de la terre; là, elle a la révélation d'une autre lumière si différente de la nôtre; elle découvre de la gloire surnaturelle et des êtres glorieux, mais des dogmes plus profonds, des concepts les plus subtils de la science sacrée; une telle vision se grave dans la mémoire et l'on ne craint plus la mort; les sens cachés de l'écriture, prennent tout à coup pour elle dans l'oraison ou dans l'extase, une évidence, une profondeur éblouissante; mais cet état sublime est encore dépassé par un état plus paisible, d'une dignité plus haute, c'est le mariage spirituel; union constante; les autres états mystiques peuvent etre considérés comme les fiançailles de l'âme avec son créateur.

LE MARIAGE MYSTIQUE

  "N'aie pas peur ma fille, que personne te sépare jamais de moi." et alors le Seigneur m'apparut dans une vision imaginaire:"Vois ce clou, c'est le signe que, ) partir d'aujourd'hui, tu seras mon épouse; jusqu'a présent , tu ne l'avais pas mérité; à l'avenir tu verras en moi ton créateur, ton soi et ton Dieu mon honneur est tien et ton honneur est le mien."

"Cette grâce est si puissante que j'étais comme ravie hors de moi, je demeurais ainsi tout le jour profondément ravie; le Seigneur me dit que je pouvais tout lui demander et qu'il me promettait de m'accorder tout ce que je lui demanderais et en signe de cela il me donna un bel anneau avec une pierre à l'améthyste".

Toutes ces visions imaginaires ou intellectuelles ne sont que des preuves de l'union; le mariage spirituel est autre chose; il apparaît dans le centre de l'âme, par une vision intellectuelle plus délicate que les précédentes, "Ce que Dieu communique en ce centre est un si grand secret, une si haute faveur et transporte l'âme d'un si inexprimable plaisir que je ne sais à quoi le comparer". Le Seigneur lui fait voir la splendeur du ciel; c'est que l'esprit de l'âme devient une même chose avec Dieu; l'union mystique, c'est le sentiment paisible et permanent d'une union intime avec Dieu, sentiment dont l'âme ne peut-être distraite ni par ses occupations ni par les choses extérieures.

Elle fait remarquer la fréquence de ces visions qui finissent par devenir continuelles; aprés ces extases, non seulement Thérèse se trouve augmenter d'âme et d'intelligence débordante d'énergie et de désir d'action, mais elle se sent mieux dans son corps; elle entre dans une période de santé relative.

LA LUTTE SUPREME

La pratique de l'oraison déterminait en elle des troubles physiques qui n'échappaient point à ses compagnes; l'âme que Dieu expose ainsi qu' aux regards doit se préparer à être martyre du monde; et si de son propre choix, elle ne meurt pas à tout ce qui est de lui; le monde saura bien la faire mourir; je dis qu'il faut plus de courage, quand on est parfait, pour s"engager dans le chemin de la perfection; à entendre les gens du monde, l'aspirant à la perfection ne devrait plus manger, dormir, ni même respirer comme les autres; plus ils estiment ces âmes, plus ils oublient qu'elles sont toujours unies à un corps et forcément assujetties à ses misères tant qu'elles sont sur cette terre; la grande épreuve , c'est d'en arriver à se défier de soi-même; Thérèse eut à subir dès qu'elle obtint des grâces d'oraison.

IDÉAL DU SAINT ET DE L'ASCETE

Un entier oubli de soi-même; l'âme n'a plus d'autre souci que le service de l'époux; travailler pour sa gloire la vraie voie, c'est celle de la croix, de la douleur; la lumière mystique apporte un calme, une sérénité à peu près inaltérable;cette paix n'est pas absolu, car l'âme peut-être encore teintée ou obscurcie par des fautes vénielles, toutefois, ce n'est du passager ce qui caractérise cet état, c'est le repos merveilleux dont l'âme joint; mais pour arriver là, toute une ascèse contraire à la nature, toute une négation violente autant qu'héroique a été nécessaire ; retranchement, solitude, silence, vivre loin du monde et du bruit; loin de l'irréel ou, ce qui est pire, du mauvais, de la nécessité du cloître, de la séparation; le monde est un songe; il n'y a de vrai que l'éternel l'amour pour le signifier au monde, il faut se séparer de lui, se recueillir dans la contemplation de la vie véritable , souffrir aimer la douleur, pour insulter à ce que le monde aime par dessus tout.

CONTEMPLATION ET SERVICE

Ces grilles, ces cellules, c'est pour signifier le retranchement de l'ascèse et dépravé; cette nudité des murs, cette austérité , cette pauvreté de tout c'est pour symboliser le désert du monde qui oblige l'âme à se retourner vers l'Unique; il faut se séparer du monde pour être davantage avec lui par la prière et l'amour; l'âme qui a reçu la révélation du seul vrai et du seul aimable, brûle de répandre le bienfait de cette connaissance, d'en faire part aux pauvres hommes égarés; ainsi l'amour divin, cet amour élevé si haut qu'il semble se perdre dans les vues, retombe en charité sur le monde; la contemplation ne suffit pas à l'âme, il faut qu'elle en apprenne le chemin à ceux qui l'ignorent ou qui s'en croient trop éloignés; l'oraison s'achève en charité; le contemplatif est un apôtre ; ce besoin d'action s'est fait sentir de tout temps aux âmes illuminées de Dieu.

HORS DU CORPS

Sans doute, il y a eut toujours des saints hors du cloître, mais non sans pratiquer une ascèse analogue à celle du cloître; la dignité éminente de la virginité est méconnue, de même l'efficacité des macérations et des disciplines.

TRAVAIL

Le moine accompli, un long et véritablement héroïque labeur qui l'amène peu à peu à la perfection de l'âme, et de toutes une série de sentiments inconnus du commun, depuis les plus tendres et les plus délicats jusqu'aux plus intenses et aux plus sublimes; culture de l'esprit, grâce à des méthodes qui lui permettent de pénétrer dans des régions intellectuelles fermées au plus grand nombre , (que deviendrait le monde s'il n'y avait des religieux?).

SILENCE ET RECUEILLEMENT

Prier en silence, éviter les allées et venus et la dissipation; on observera la stricte clôture; là, dans la pauvreté et le retranchement, on travaillera silencieusement pour obtenir les grâces d'oraison; la vie ne sera qu'une longue prière et qu'une longue pénitence; il ne faut pas des macérations excessives; les personnes doivent être fortes pour l'oraison; la chose essentielle est de se maintenir en joie; un religieux doit être gai; il faut des distractions : musique et chants, cantiques, lectures; il faut pouvoir s'isoler et vivre comme des ermites au sein de la communauté; être seul avec le seul.

ORA ET LABORA

Les contemplatifs ne sont point dispensés de travail et ils doivent tendre à la vie active; quand on a vu, dit-elle, la vérité à cette divine lumière de l'extase, on ne craint plus de perdre la vie, ni l'honneur pour l'amour de Dieu.

LA SAINTETÉ

L'incorruption et l'odeur de sainteté ne sont point des faits excessivement rares; les cadavres d'un très grand nombre de saints ont présenté ce double caractère; c'est afin que l'on voit combien Dieu honore les corps où ont été des âmes justes.