DEUXIEME SYMPHONIE EN RE MAJEUR

 

Corinne HEL1NE

(Traduit par Stella Mounier)

  

 “Cette symphonie est une musique qui insuffle la sérénité, la beauté, la gaieté et le courage.” Philip Hole.

La Deuxième des Neuf Symphonies a d’abord été donnée à Vienne le 5 Avril 1803. Sa tonique spirituelle est Amour. Le nombre Deux représente le principe féminin, ou maternel. Ce principe se manifeste en amour suprême, pouvoir qui anime toute la Deuxième Symphonie donnant à la musique tant de beauté et de tendresse que de nombreux adeptes des symphonies de Beethoven ont dit qu’elle était la plus belle de toutes. La protection sécurisante de l’esprit maternel plane sur certains de ses mouvements. Dans d’autres, l’esprit de sacrifice, inséparable de l’amour maternel trouve expression dans certains accords délicats. Le Scherzo insuffle une joie si raffinée et si pure comme une bouffée d’air parfumé. Il a pour effet d’élever et de raviver un esprit abattu.

La surdité croissante de Beethoven lui a permis de s’exclure des distractions matérielles, de sorte qu’il a pu saisir plus nettement les harmonies célestes qui se jouent toujours dans notre cosmos ordonné.

La qualité tonale de la Deuxième Symphonie est pleine de couleurs orchestrales qui donnent à sa musique une qualité de clarté et de luminosité, depuis ses mesures d’ouverture jusqu’à la fin.

Le premier mouvement donne l’effet d’une brillante lumière de soleil. Le Larghetto retentit de couleurs douces comme des jeux d’ombre et de lumière sur une surface lisse. Le Scherzo étincelle et scintille de beauté et de gaieté vivace, explosant en contraste dynamique dans le Final.

Sous une mélodie délicatement pathétique et un ton général de vivacité, cette symphonie est pleine « d’épisodes hardies », de suggestions d’un autre monde et de retentissements légers qui ont intrigué et confondu les critiques de cette époque.

Ce mouvement avec ces explosions soudaines d’accords et ses modulations capricieuses a été sévèrement critiqué par les critiques de l’époque qui ont été aussi ceux à avoir reconnu ses effets tonals réellement magnifiques. Beethoven a toujours travaillé dans un cadre d’espaces illimités.

Berlioz, dans son commentaire sur cette symphonie, dit “que l’Andante est un chant pur et direct dont la nature ne s’éloigne jamais du sentiment de tendresse qui est le caractère distinctif de l’idée principale. C’est une image ravissante de plaisir innocent à peine ombragée par quelques accents mélancoliques ». Berlioz décrit alors le Scherzo comme étant aussi gai dans son caprice fantasque que l’Andante est pleinement et sereinement heureux; car cette symphonie est tout au long souriante: les explosions du premier Allegretto sont dénuées de violence; il y a seulement l’ardeur juvénile d’un coeur noble, où les plus belles illusions de la vie sont pures. Le compositeur croit toujours à la gloire immortelle, à l’amour, à la dévotion. Quel abandon dans sa gaieté... C’est comme si vous contempliez les divertissements féeriques des gracieux esprits d’Oberon.”

“Le Final, ajoute-t-il est de même nature. Un second Scherzo en deux temps, avec son caractère enjoué a peut être quelque chose de plus délicat, de plus piquant.”

Après une des premières représentations de cette Symphonie à Leipzig en 1804, un critique au discernement plus que contemporain a déclaré que l’oeuvre si subtile est si riche d’idées qu’elle vivra et sera toujours écoutée avec un plaisir accru, alors que des milliers de choses actuellement à la mode seront « oubliées »

Cette symphonie ayant été écrite dans un état dépressif dû à l’infirmité physique dont souffrait le compositeur et par suite de “nouvelles écrasantes” annonçant qu’une de ses élèves, Guilieta Guicciardi, dont il était tombé amoureux, avait épousé le Comte Gallenberg, les critiques n’ont pas manqué de commenter la contradiction entre l’humeur mélancolique du compositeur et la musique joyeuse et adorable qu’il a écrite dans cette Deuxième Symphonie. La réponse à la question posée par cette situation est généralement donnée de la manière dont a conclu un commentateur : vu la tragédie de cet été, cette Symphonie pourrait être considérée comme une fuite.

Si Beethoven avait vécu pour servir des buts personnels, une telle explication serait vraie. Mais Beethoven a vécu pour servir des buts impersonnels et universels. Il a consacré sa vie à apporter à l’humanité la guérison, les pouvoirs rédempteurs de beauté, à travers le plus exalté de tous les arts, celui de la musique. Beethoven était un grand Ego fonctionnant dans les limitations de son corps. Lorsqu’il s’est offert pour apporter du monde céleste ses communications musicales inspirées, sa conscience s’est élevée à des niveaux où le purement personnel se perd dans l’universel. Nous basant sur le caractère de Beethoven et sur sa consécration à servir un but spirituel, nous déduisons, comme dans le cas de la Deuxième Symphonique, que la joie et l’amour qu’elle irradie ne sont pas la conséquence d’un effort désespéré de fuir ses épreuves et souffrances, mais plutôt un abandon de ses intérêts personnels, qu’ils soient de nature triste ou joyeusement exaltants, à une transmission impersonnelle que le monde céleste du son pouvait communiquer à l’homme par l’intermédiaire d’un ego qualifié pour servir une fonction aussi exaltée.

Mario M.Scott, dans la Collection des Maîtres Musiciens, dit à propos de la Deuxième Symphonie, que lorsque Beethoven se promenait dans les prairies de Heillingstads, son esprit errait dans des sphères Elyséennes. En d’autres mots, pendant que sa personne se promenait ici bas, sont Soi Supérieur s’élevait bien loin au-dessus. “C’est, selon Marion Scott, comme cela arrive parfois dans les chaînes de montagne, à travers l’abîme et les chaînes intermédiaires, on a à l’horizon la vision radieuse des montagnes lointaines — Il a vu la JOIE.” C’est cette vision qu’il nous a laissée dans la Deuxième Symphonie.

Comme on l’a dit le thème principal de la Deuxième Symphonie est Amour. De l’amour jaillit la confiance, la sérénité, la joie et cette grande paix qui dépasse tout entendement. Toutes ces qualités sont magnifiquement exprimées tout au long de la symphonie qui se termine sur la note triomphante que l’esprit est suprême et qu’il lui est possible de demeurer libre et intact de toutes les disharmonies et les désillusions du monde extérieur. Emerson l’a exprimé d’une façon plus pertinente en écrivant: “il n’y a que le fini qui a forgé et souffert; l’Infini s’étire dans un souriant repos ». C’est là le message inspirant de la Deuxième Symphonie

LE DEUXIEME MYSTERE

 

 Le deuxième mystère se rapporte à la deuxième couche de la terre appelée Couche Fluidique. Dans cette couche sont réfléchies les forces harmonieuses et palpitantes du royaume éthérique. Le travail de ce mystère concerne le secret des éthers, y compris les êtres qui habitent ce royaume. Ceux-ci incluent les esprits de la nature qui font beaucoup pour embellir la terre. Ici on est dans une lumière perpétuelle et dans un royaume de vie immortelle.

Quatre des éthers concernent l’homme. Les deux éthers inférieurs se rapportent à sa vie sur le plan physique; plus son caractère est terre à terre, plus denses sont ces deux éthers. Les deux éthers supérieurs concernent les activités esthétiques et spirituelles de l’homme. Ils ont trait à ses facultés supérieures. Dés lors plus sa nature est sensible, plus il s’oriente vers un développement spirituel, plus rapide est son avancement sur le sentier.

Saint Paul parle du corps de l’homme comme étant le temple du dieu vivant. Les deux piliers qui soutiennent ce temple sont les deux systèmes nerveux, le système cérébro-spinal et le système sympathique. Ces deux systèmes sont directement reliés aux Mystères. On dit que dans ces temps chaotiques et incertains, la grande majorité des hommes est dans une certaine mesure affectée de dérèglements nerveux. C’est parce que l’homme n’a pas appris à adapter correctement sa vie et ses activités à l’afflux et au débit des forces éthériques. Lorsqu’il comprendra ces forces internes et vivra davantage en harmonie avec les lois qui gouvernent les royaumes éthériques, il deviendra sensible et réceptif à cette influence subtile et magnifique. Le corps humain de l’avenir différera grandement de celui d’aujourd’hui. Il possédera des facultés d’un niveau si élevé qu’on a de la peine à se l’imaginer à l’heure actuelle.

Ce mouvement se caractérise par des explosions soudaines d’accords et de caprices de la hiérarchie angélique, experte dans la manipulation des forces éthériques. Pour administrer la terre les Anges entrent en contact avec elle à travers le royaume éthérique. Bien qu’ils soient présents dans l’espace environnant, leur présence n’est pas perçue à cause du manque de vision éthérique. Cet octave supérieur de la vision se généralisera au cours de l’Age du Verseau. Une formidable fraternité s’instaurera entre le royaume humain et éthérique.

Citons de nouveau M.Scott: “Il y a chez Beethoven quelque chose qui a transcendé l’éthique d’Eschyle de Sophocle — quelque chose qui le place auprès de l’aveugle Homère et de Virgile dont les pensées élevées ont reflété « la splendeur d’un certain jour mystérieux ». Comme eux, il pouvait passer de la tragédie à une connaissance plus grande, où naissance et mort, joie et chagrin, ne sont que des faces différentes de la même pièce d’or de la vie forgée par Dieu dans l’éternité “.

Le pouvoir spirituel élevé des Mystères s’accroît à chaque degré ascendant. Dans la glorieuse musique de la Deuxième Symphonie résonne et retentit cette force spirituelle qui n’atteindra sa perfection et sa récapitulation finale que dans la musique céleste de la Neuvième Symphonie.

Beethoven a tiré son inspiration des montagnes au moment où il travaillait sur la Deuxième Symphonie. Les cimes imposantes qu’il contemplait souvent peuvent bien être considérées comme la réflexion physique du royaume spirituel élevé dans lequel son esprit se trouvait dans une joie extatique quand il s’efforçait de transcrire en musique ce sens spirituel élevé des Mystères.

Dans le deuxième Mystère on passe dans le royaume éthérique pour y étudier le mystère des fleurs et des plantes et le ministère des anges en rapport avec elles. La douceur exquise de la Deuxième Symphonie est évocatrice de ces rares secrets.

A l’approche du Nouvel Age, l’homme deviendra de plus en plus clairvoyant. Un monde nouveau et fascinant se révélera. L’homme pourra observer la vie et les activités des esprits de la nature et également celle des messagers angéliques qui dirigent et supervisent leurs activités à travers tout le règne végétal. Comme résultat de ce développement, la botanique deviendra l’une des sciences les plus intéressantes.

Un des aspects les plus intéressants de la botanique dans le nouvel âge sera l’expérimentation des effets de la pensée humaine concentrée sur la vie et la croissance du règne végétal. Des expériences importantes dans ce domaine sont actuellement conduites dans ce pays et notamment en Inde. Leurs résultats sont certains d’être importants et d’une portée si grande qu’on ne peut l’imaginer à l’heure actuelle. Cela signifierait une expansion de la conscience de l’homme et un élargissement de sa sphère de vie.