PARTIE IV

LE CORPS DU DÉSIR DE L'HOMME DANS LES MONDES INVISIBLES


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CHAPITRE IX: AU MOMENT DE LA MORT

La corde d'argent qui est née de l'atome-germe du corps dense (logé dans le cour) depuis la conception, est unie à la partie qui a germé du tourbillon central du corps du désir (logé dans le foie), et lorsque la corde d'argent est reliée à l'atome-germe du corps vital (logé dans le plexus solaire) l'Esprit meurt à la vie dans le monde spirituel et vivifie le corps qu'il doit utiliser dans sa vie terrestre à venir. Cette vie sur la terre dure jusqu'à ce que le cours des évènements prévus dans la roue de vie-l'horoscope-se soit écoulé; et lorsque l'Esprit atteint à nouveau le royaume de Samaël, l'Ange de la Mort, la huitième maison mystique, la corde d'argent se rompt et l'Esprit retourne à Dieu qui l'a donné, jusqu'à ce que l'aurore d'une autre vie à l'Ecole terrestre l'appelle à une nouvelle naissance pour y acquérir plus d'habileté dans les arts et métiers nécessaires à la construction du temple.

Le serpent dit: "Vous ne mourrez sûrement pas, car Dieu sait bien que le jour où vous aurez mangé de ce fruit, vos yeux seront ouverts, et vous serez comme les dieux, vous connaîtrez le bien et le mal". Ce dernier était alors inconnu de l'homme.

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Agissant alors selon cet avis, la femme s'assura la coopération de l'homme et par le pouvoir de la volonté, ils libérèrent leurs corps du désir. Le pouvoir de la volonté était alors beaucoup plus grand qu'aujourd'hui, car c'est une loi que chaque nouvelle faculté doive toujours être achetée au prix de l'affaiblissement d'un pouvoir antérieur, comme lorsque la faculté de penser fut achetée au prix de la moitié de la force créatrice. Or à ce moment le pouvoir de la volonté de l'homme était tel que l'anxiété de Dieu, craignant que "l'homme ne mangeât du fruit de l'arbre de la vie et ne devînt immortel", était parfaitement justifiée; car si l'homme s'était emparé du secret qui lui eût permis de renouveler le corps vital aussi bien que le corps dense, il eût été capable de créer un corps et de lui donner la vie pour toujours. En vérité il n'y aurait plus eu de mort, mais il n'y aurait plus eu non plus d'évolution, car l'homme ne savait pas alors, et ne sait pas encore construire un corps parfait, c'eût été la plus grande des calamités. La mort n'est pas une malédiction: elle est une amie lorsqu'elle vient naturellement, parce qu'en nous libérant d'un milieu que nous avons dépassé et d'un corps qui nous lie, elle nous permet de trouver une nouvelle chance d'apprendre des leçons nouvelles dans un corps neuf et meilleur.

Lorsqu'arrive le moment qui marque la fin de l'existence dans le Monde Physique, le corps dense n'a plus son utilité et l'Ego se retire par la tête prenant avec lui l'intellect et le corps du désir, comme il le fait chaque nuit durant le sommeil; le corps vital devenu alors inutile se retire également; et la "corde d'argent" qui unit les véhicules supérieurs aux véhicules inférieurs se rompt irrémédiablement.

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On peut observer les véhicules supérieurs-le corps vital, le corps du désir et l'intellect qui quittent le corps dense dans un mouvement en spirale, emportant avec eux l'âme d'un atome dense, non l'atome lui-même, mais les forces dont il était le champ d'action.

La crémation devrait être particulièrement évitée pendant les trois premiers jours après la mort, parce qu'elle tend à causer la désintégration du corps vital, qui doit être conservé intact jusqu'à ce que le panorama de la vie passée ait été gravé sur le corps du désir.

Pendant la vie et à l'état de veille, les véhicules de l'Ego s'interpénètrent et sont concentriques; mais à la mort, l'Ego revêtu de l'intellect et du corps du désir se retire du corps dense. De plus, comme les fonctions vitales ont pris fin, le corps vital, lui aussi, se retire du corps dense qu'il laisse inanimé sur le lit. Un petit atome sort également du cour et, avec le temps, le corps dense se désagrège complètement. A partir du moment où la mort a eu lieu se déroule un processus d'une extrême importance, et ceux qui veillent l'Esprit qui s'en va, dans la chambre mortuaire, doivent avoir soin de faire régner, là et dans toute la maison la plus parfaite tranquillité. En effet, le panorama de la vie du défunt, enregistré dans le corps vital, commence à passer devant les yeux de l'Esprit en une progression lente, ordonnée, et en sens inverse, soit depuis l'instant de la mort en remontant à la naissance. Ce processus dure de quelques heures à trois jours et demi; cette durée dépend de l'endurance du corps vital car celle-ci détermine la capacité qu'avait la personne de rester éveillée dans les circonstances les plus impérieuses. Certaines personnes peuvent travailler pendant cinquante, soixante ou même soixante-dix heures d'affilée, tandis que d'autres succombent au sommeil au bout de quelques heures seulement.

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La raison pour laquelle il est de la plus haute importance de maintenir le calme le plus absolu dans la chambre mortuaire et dans la maison pendant trois jours et demi est la suivante: pendant ce temps de rétrospection, le panorama de la vie passée s'imprime sur le corps du désir qui sera le véhicule de l'Ego durant son séjour au Purgatoire et au Premier Ciel, lorsqu'il récoltera le bien et le mal qu'il a semés conformément aux actions faites dans le corps dense.

Quand l'homme meurt et perd son corps dense et son corps vital, il passe par des états comparables à ceux du sommeil. Le corps du désir, ainsi que nous l'avons expliqué n'a pas d'organes immédiatement utilisables. D'un ovoïde, il se transforme en une forme qui ressemble au corps dense abandonné. Il est facile de comprendre qu'il doit y avoir un intervalle d'inconscience analogue au sommeil, après lequel l'homme s'éveille dans le Monde du Désir. Cependant, il arrive souvent que les "morts" ne savent pas ce qu'il leur est arrivé. Ils ne comprennent pas qu'ils sont morts. Ils savent qu'ils peuvent se mouvoir et penser. Aussi, est-il parfois très difficile de leur faire admettre qu'ils sont réellement "morts". Ils se rendent compte qu'il y a une différence, mais ils ne peuvent comprendre en quoi elle consiste.

Un clivage se fait dans le corps vital, après la mort, semblable à celui qui s'effectue dans le processus de l'initiation. La partie supérieure du véhicule que l'on peut appeler "l'âme" fusionne avec les véhicules supérieurs et forme la base de la conscience dans les mondes invisibles.

Lorsque le corps vital est laissé, le processus est le même que pour le corps dense. Les forces de vie d'un atome sont emportées pour servir de noyau au corps vital d'une nouvelle existence. Ainsi, lors de son entrée dans le Monde du Désir, l'homme a les atomes-germes du corps dense et du corps vital, en plus du corps du désir et de l'intellect.


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CHAPITRE X: CAUSES DE LA MORTALITÉ INFANTILE

On demande souvent pourquoi les enfants meurent. Nombreuses en sont les causes: l'une est la mort dans les conditions épouvantables d'un accident, par le feu, ou sur le champ de bataille, dans une vie antérieure; car dans de telles circonstances, l'Ego qui s'en va n'a pu se concentrer normalement sur la vue panoramique de sa vie passée; c'est aussi le cas lorsque les bruyantes lamentations de la famille l'en ont empêché. Le résultat est fatalement une faible impression des expériences de la vie sur le corps du désir, avec une vie insipide au Purgatoire et au Premier Ciel.

Dans de tels cas, l'Ego ne récolte pas ce qu'il a semé; et il risquerait ainsi de commettre vie après vie les mêmes fautes. Pour éviter cette éventualité, le nouveau corps du désir que l'Ego assemble pour sa prochaine naissance doit subir l'impression de la leçon nécessaire. L'Ego, pendant qu'il va vers une nouvelle naissance, est toujours inconscient, aveuglé par la matière qu'il attire autour de lui, comme nous sommes aveuglés quand nous entrons dans une maison un jour de soleil; et c'est seulement après la naissance que la conscience revient dans une certaine mesure.

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Donc, lorsqu'à la mort cet Ego est passé dans le Premier Ciel, on lui enseigne objectivement, d'une manière différente, la leçon qu'il eût dû apprendre pendant son passage sur la terre dans sa vie précédente. Quand cette leçon a été bien assimilée et imprimée sur le corps du désir non encore né, l'Ego renaît sur la Terre et progresse de la manière ordinaire.

Les enfants qui meurent avant leur septième année ne sont réellement "nés" qu'en ce qui concerne leurs corps dense et vital, et ne sont pas responsables devant la Loi de Conséquence. Jusqu'à l'âge de 12 ou 14 ans, le corps du désir est en gestation, et comme ce qui n'a pas été vivifié ne peut mourir, seul le corps dense et vital se désagrègent quand un enfant meurt. Cet enfant garde son corps du désir et son mental ou intellect jusqu'à la naissance suivante. Il ne parcourt donc pas tous les stades que traverse habituellement l'Ego dans un cycle de vie, mais il monte seulement au Premier Ciel pour y apprendre les leçons nécessaires; et après une attente de un à vingt ans, il naît à nouveau, souvent dans la même famille en tant qu'enfant plus jeune.

Lorsque les trois jours et demi qui suivent la mort se passent en toute tranquillité, l'Ego peut se concentrer au mieux sur le panorama de sa vie, qui s'imprime sur son corps du désir beaucoup plus profondément que s'il avait été troublé par les lamentations de ses proches, ou par toute autre cause. Il éprouvera en conséquence un sentiment de souffrance plus aigu au Purgatoire et une impression de joie plus vive dans le Premier Ciel. Dans une vie future, ces sentiments très vifs lui parleront comme une voix qu'il reconnaîtra. Mais lorsque les lamentations de sa famille et de ses amis ont détourné son attention, ou bien si la personne est morte dans un accident-déraillement de chemin de fer, incendie, etc., ou sur le champ de bataille-elle ne pourra se concentrer comme il le faudrait.

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Il ne serait pas juste cependant qu'elle perde les expériences de sa vie passée, aussi la loi de Cause à Effet lui accorde une compensation.

Nous pensons que lorsqu'un enfant naît, il naît et voilà tout. Cependant, de même que pendant la gestation, le corps dense en formation est protégé dans l'utérus maternel contre les impacts du monde extérieur jusqu'à ce qu'il soit arrivé à une maturité suffisante lui permettant d'affronter les conditions du dehors, ainsi le corps vital, le corps du désir et le corps mental sont en état de gestation après la naissance du corps dense de l'enfant, et ils naissent séparément, à des périodes espacées de sept ans, car ils n'ont pas eu une aussi longue évolution que le corps dense. Il leur faut donc plus de temps pour arriver à un état de maturité leur permettant d'être individualisés. Le corps vital naît à l'âge de sept ans, lorsque commence la période de croissance excessive; le corps du désir à l'âge de quatorze ans, au moment de la puberté; le corps mental à vingt et un ans, âge de la majorité.

Ce qui n'a pas été vivifié ne peut mourir; aussi, lors-qu'un enfant meurt avant la naissance de son corps du désir, il passe directement dans le Premier Ciel. Il ne peut aller ni dans le Deuxième ni dans le Troisième Ciel parce que ni le corps du désir ni le corps mental ne sont nés, ils ne peuvent donc pas mourir. L'Ego attend simplement au Premier Ciel qu'une nouvelle occasion de renaître s'offre à lui. Et lorsqu'il est mort dans une des circonstances bouleversantes mentionnées plus haut (par accident ou sur un champ de bataille, ou par les lamentations de ses proches qui ont empêché les expériences de sa vie passée de s'imprimer fortement sur son corps du désir), il ne renaît que pour mourir bientôt; puis il est instruit au Premier Ciel des effets des passions et des désirs afin d'apprendre les leçons qu'il aurait apprises dans la vie au Purgatoire si les conditions de sa mort n'avaient été troublées.

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Quand il renaît c'est avec un degré de développement de sa conscience qui lui permet de poursuivre son évolution normalement.

Comme, dans le passé, l'homme a toujours été très belliqueux et comme, d'autre part, il n'a pas observé, dans son ignorance, le silence et la paix autour des morts, il en résulte une énorme mortalité infantile. Mais à mesure que les humains arrivent à une meilleure compréhension, et se rendent compte de leur responsabilité vis-à-vis de leurs frères humains quand ceux-ci quittent cette vie, et combien on peut aider l'Esprit qui s'en va par une attitude tranquille et de prières, la mortalité infantile ira en diminuant. Cela devient évident dès que l'on constate l'action douce du corps vital en contraste avec celle du corps du désir, lors d'un accès de colère où l'on dit que l'individu "perd le contrôle" de lui-même. Dans de telles conditions, les muscles deviennent tendus et l'énergie nerveuse se dilapide à un taux suicidaire, de sorte qu'après une telle explosion, le corps dense peut parfois rester prostré durant des semaines. Le travail le plus rude n'entraîne pas autant de fatigue qu'un accès de colère; de même qu'un enfant conçu dans la passion, sous les tendances cristallisantes de la nature-désir, a naturellement une vie de courte durée.

Le corps du désir devient l'arbitre de la destinée de l'homme au Purgatoire et au Premier Ciel. Les souffrances endurées au Purgatoire, en expurgeant le mal, et la joie éprouvée au Premier Ciel, en contemplant les bonnes actions passées, sont prises en compte sous forme de conscience, dans la prochaine vie, évitant ainsi à l'homme de perpétuer les mêmes erreurs, et l'incitant à faire en abondance ce qui a été pour lui source de joie.

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Lorsque ceux qui entourent un mourant éclatent en sanglots au moment où l'Esprit quitte le corps et poursuivent leurs lamentations pendant les jours qui suivent, l'Esprit qui, pendant tout ce temps est en contact très étroit avec le Monde Physique, sera bouleversé par le chagrin des êtres qui lui sont chers, et sera empêché de concentrer son attention sur le panorama de sa vie passée. Ainsi l'impression faite, sur le corps du désir sera beaucoup moins profonde qu'elle ne l'aurait été si l'Esprit avait été laissé dans un calme parfait. Par la suite, les souffrances au Purgatoire ne seront pas aussi vives, ni les joies au Premier Ciel aussi profondes qu'elles auraient dû l'être. Aussi, lorsque l'Ego renaîtra à nouveau, il aura perdu une partie des fruits de son existence précédente, c'est à dire que la voix de la conscience ne parlera pas avec la même force que si la tranquillité avait régné.

C'est afin de compenser cette perte que l'Ego naît à nouveau, le plus généralement chez les parents ou chez les amis qui se sont lamentés à sa mort, et qu'il leur est enlevé dans l'enfance. Il entre alors dans le Monde du Désir, mais comme un petit enfant n'a pas commis de péchés devant être expurgés, son corps du désir et son intellect restent intacts, et il entre directement au Premier Ciel pour y attendre le moment favorable à une nouvelle naissance. Ce temps d'attente est employé à l'instruire en ce qui concerne les différentes émotions, bonnes et mauvaises. Il arrive souvent que ce soit un parent ou un ami qui s'occupe de lui enseigner ce qu'il a perdu par les lamentations de ce parent ou ami justement. De cette façon, la perte est plus que réparée; de telle sorte que lorsque l'enfant renaît une seconde fois, il a atteint un degré de croissance morale à celui auquel il serait parvenu si son passage dans l'au-delà n'avait pas été troublé.

Lorsqu'une personne meurt dans des conditions extraordinaires, sur un champ de bataille, dans un incendie, un accident de chemin de fer, en tombant d'un édifice ou en montagne, ou encore lorsque les lamentations des parents près du lit de mort rendent impossible au défunt la concentration sur le panorama de sa vie, alors l'impression sur les deux éthers supérieurs et leur union avec le corps du désir n'ont pas lieu.

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L'homme ne perd donc pas conscience et, comme il n'y a aucune impression sur ses véhicules supérieurs, il n'a pas d'existence au Purgatoire, c'est à dire qu'il ne récolte pas ce qu'il a semé. Il ne souffre pas de ses mauvaises actions passées et n'éprouve aucun sentiment de joie et d'amour pour le bien qu'il a fait. Le fruit de sa vie est perdu.

Pour remédier à ce grand désastre, l'Esprit qui renaît est destiné à mourir dans l'enfance, dans la vie suivante, en ce qui concerne le corps dense; mais le corps vital, le corps du désir, et l'intellect, lesquels ne naissent pas avant que le corps dense ait, respectivement, atteint l'âge de sept, quatorze et vingt et un ans, restent avec l'Esprit dans l'au-delà, car ce qui n'a pas été vivifié ne peut pas mourir. L'Esprit demeure de un à vingt et un ans dans le Premier Ciel, recevant les instructions et les leçons qui lui auraient été données d'une autre manière par le panorama de sa vie passée si celle-ci n'avait pas été interrompue accidentellement. Il peut maintenant renaître et reprendre sa place dans le sentier de l'évolution.

Dans le Monde du Désir il est facile de donner des leçons de choses sur l'influence des passions bonnes et mauvaises, sur la conduite dans la vie et sur le bonheur. Ces leçons sont imprimées d'une manière indélébile sur le corps du désir sensitif et émotif de l'enfant et elles demeurent avec lui pendant sa nouvelle existence, de sorte que plus d'une personne qui mène une vie noble le doit en grande partie au fait qu'elle a reçu ces leçons spéciales. Souvent, quand un Esprit faible naît, les Etres Miséricordieux (Chefs invisibles qui guident notre évolution), le font mourir de bonne heure afin qu'il puisse recevoir cette éducation particulière qui le préparera à affronter ce qui sera peut être une vie pénible.

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Cela paraît être spécialement le cas quand l'impression faite sur le corps du désir a été peu profonde, parce que le mourant a été troublé par les lamentations de sa famille, ou bien dans le cas de mort par accident ou sur le champ de bataille. Dans ces circonstances, le sentiment éprouvé n'a pas l'intensité voulue dans son existence post-mortem. C'est pourquoi dans son existence suivante l'homme meurt pendant l'enfance et la perte est réparée, comme nous l'expliquons plus haut. Souvent, le devoir de prendre soin d'un tel enfant pendant la vie céleste incombe à ceux qui ont été la cause de l'anomalie. Ils peuvent ainsi réparer la faute commise et apprendre à mieux faire. Il se peut également qu'ils deviennent les parents de celui auquel ils ont nui et qu'ils aient à prendre soin de lui pendant les quelques années que dure son existence. Il importe peu alors qu'ils se lamentent au moment de sa mort, car il n'y a pas d'images importantes gravées dans le corps vital d'un enfant.


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CHAPITRE XI: LE PURGATOIRE

Après la mort, l'Ego s'élève graduellement à travers les royaumes spirituels jusqu'au Troisième Ciel; et au moment de la renaissance, il descend graduellement à travers les régions de la Pensée Concrète, le Monde du Désir, la Région Ethérique jusqu'au plan physique... L'auteur est certain de n'avoir connu personne qui se soit élevé vers les régions supérieures du Monde du Désir ou de la Pensée Concrète, sans être passé au préalable par la Région Ethérique et les régions inférieures du Monde du Désir, c'est à dire le Purgatoire.

Le Purgatoire comprend les trois régions inférieures du Monde du Désir. Le Premier Ciel se trouve dans les trois Régions supérieures. La région centrale est une sorte de région limitrophe: ni ciel, ni enfer.

La mission du Purgatoire est d'extirper les habitudes pernicieuses en rendant leur satisfaction impossible. L'individu souffre exactement dans la mesure où il a fait souffrir les autres par sa déloyauté, sa cruauté, son intolérance ou tout autre vice. En raison de ses souffrances, il apprend à agir dans l'avenir avec bonté, honnêteté et indulgence envers autrui.

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La loi que nous considérons maintenant est la Loi de Conséquence. Dans le Monde du Désir elle opère en purifiant l'homme des plus vils désirs, en corrigeant des faibles-ses et des vices qui retardent son évolution, le faisant souffrir de la manière la mieux adaptée au but à atteindre. S'il a fait souffrir autrui ou s'il a agi d'une manière injuste à leur égard, il sera fait en sorte qu'il souffre d'une manière analogue. Notons, cependant, que si une personne adonnée à certains vices ou ayant mal agi envers son prochain, se repent, finit par surmonter ses mauvais penchants et s'efforce de réparer le mal qu'elle déplore sincèrement d'avoir commis, le repentir, les réformes qu'elle a faites en elle, et les réparations faites l'ont purifiée de ses vices et des actes mauvais commis envers autrui. L'équilibre est rétabli et la leçon apprise durant l'existence ici-bas, et ces faits ne seront pas la cause de souffrance après la mort.

Dans le Monde du Désir, la vie est vécue trois fois plus rapidement que dans le Monde Physique. Un homme qui a vécu cinquante ans dans le Monde Physique, repasserait de nouveau les évènements de la même vie dans le Monde du Désir, en seize années environ. Cela n'est, bien entendu, qu'une moyenne générale. Pour certains, le séjour dans le Monde du Désir est beaucoup plus long que leur vie terrestre. Ceux qui ont entretenu peu de désirs bas, passent beaucoup plus rapidement à travers le Monde du Désir; toutefois, l'estimation donnée plus haut est à peu près correcte pour l'homme ordinaire de notre époque.

On se rappellera qu'au moment de la mort, lorsque l'homme quitte son corps dense, il voit sa vie repasser devant lui en images; mais à ce moment, celles-ci n'éveillent en lui aucun sentiment.

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Pendant sa vie dans le Monde du Désir, les mêmes images se déroulent à nouveau, en sens inverse; mais maintenant l'homme éprouve tous les sentiments qu'il lui est possible d'éprouver l'un après l'autre à mesure que les scènes passent devant lui. Il revit chaque incident de sa vie. Quand il en arrive à une scène où il a blessé quelqu'un, il ressent la même douleur qu'avait ressentie la personne blessée. Il endure tous les chagrins, toutes les souffrances et toutes les meurtrissures qu'il a causé à autrui; il apprend combien douloureusement il a blessé autrui, et combien dure est la souffrance qu'il a causée. La souffrance qu'il endure est d'autant plus aiguë qu'il n'a plus de corps dense pour atténuer la douleur. C'est peut-être à cause de cela que la vie au Purgatoire est trois fois plus rapide que la vie terrestre, afin que la souffrance perde en durée ce qu'elle gagne en intensité. Les mesures de la Nature sont merveilleusement justes et vraies.

Une autre chose caractérise cette phase de 1'existence après la mort, et elle est intimement liée au fait que dans le Monde du Désir la distance est presque complètement supprimée Quand un homme meurt, il a aussitôt l'impression d'augmenter de proportion dans son corps vital. Ce sentiment n'est pas dû au fait que le corps éthérique augmente réellement de volume, mais il se trouve que les facultés de perception reçoivent à la fois de diverses sources des impressions multiples si nombreuses qu'elles lui paraissent toutes proches. Il en est de même du corps du désir. L'homme a l'impression d'être en présence de toutes les personnes avec lesquelles il a eu des rapports sur terre, rapports qui demandent à être rectifiés. S'il a fait du tort à un habitant de San Francisco, et de New York aussi, il lui semblera qu'une partie de son corps se trouve dans chacun de ces lieux. Cela lui procure la sensation d'être coupé en morceaux.

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L'étudiant comprendra désormais l'importance de la révision correcte du panorama de sa vie passée durant le passage au Purgatoire où ce panorama suscite des sentiments bien définis. Si le panorama a été de longue durée et si l'homme a été laissé à lui-même pendant les trois jours qui suivent sa mort, l'impression complète, nette et profonde faite sur le corps du désir rendra la vie dans le Monde du Désir plus réelle et plus consciente; et la purification obtenue sera plus complète que si, en raison de la détresse causée par les éclats bruyants du chagrin des parents à son lit de mort et pendant la période de trois jours mentionnée précédemment, l'homme n'a qu'une impression vague de sa vie passée. L'Esprit qui a imprimé un enregistrement profond et précis dans son corps du désir, sera conscient des erreurs faites dans sa vie passée, et de façon beaucoup plus claire que si les images avaient été rendues confuses, son attention ayant été détournée par les souffrances et la douleur des siens.

Les sentiments suscités par les scènes qui causent ses souffrances au Purgatoire seront beaucoup plus nets, s'ils proviennent d'une impression panoramique bien définie que si cette rétrospection avait dû être écourtée.

Il est possible pour les prétendus morts de former par la pensée n'importe quel vêtement de leur choix. Ils se représentent généralement qu'ils sont vêtus comme les gens du pays dans lequel ils vivaient avant de passer dans le Monde du Désir, aussi apparaissent-ils ainsi vêtus sans effort particulier de leur part. En revanche, s'il leur arrive de désirer quelque chose de nouveau ou un vêtement inhabituel, ils doivent naturellement utiliser le pouvoir de leur pensée pour amener cette chose à l'existence; et cette chose ne durera que le temps pendant lequel son auteur pensera en être vêtu.

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Toutefois, cette docilité de la matière-désir au pouvoir modeleur de la pensée peut aussi être utilisée d'autres façons. Généralement, une personne ayant passé dans l'autre monde à la suite d'un accident, pense être plus ou moins mutilée, par exemple amputée d'un bras ou d'une jambe, ou bien avec un trou dans la tête. Bien entendu, cet inconvénient ne l'affecte en rien; elle peut aller et venir aussi aisément sans bras ou sans jambes que si elle les avait; mais cet exemple montre la tendance de la pensée à modeler le corps du désir. Au début de la guerre (Première Guerre Mondiale), un grand nombre de soldats sont arrivés dans le Monde du Désir avec d'affreuses blessures; les Frères Aînés et leurs élèves leur ont enseigné qu'il suffisait de garder la pensée que leur corps était en parfaite santé et sans mutilation, pour être guéris séance tenante. Ils ont immédiatement suivi ce conseil, et maintenant tous les nouveaux venus, dès qu'ils ont compris leur nouvelle situation, sont guéris à l'instant de leurs blessures et de leurs mutilations, si bien qu'en les voyant personne ne se douterait qu'ils ont quitté ce bas monde à la suite d'un accident.

La connaissance de ce fait s'est généralisée au point que de nombreuses personnes arrivées dans les mondes spirituels ont mis à profit cette propriété de la matière désir à être moulée, et ont changé l'aspect de leur corps par la pensée. Les gens corpulents, par exemple, désirent presque toujours perdre leur embonpoint, alors que les maigres voudraient bien engraisser quelque peu; ce changement n'est cependant pas très durable, à cause de l'archétype. L'appoint créé par le maigre ne reste pas en permanence, il s'en va peu à peu. Quant à l'obèse, il découvrira que son surplus lui revient par degrés, aussi tout est à recommencer. Il en va de même pour ceux qui voudraient modifier leurs traits pour être plus à leur avantage, à cette différence près que les changements affectant le visage sont encore moins durables. En effet, là-bas, comme ici, l'expression faciale est une indication de la nature de l'âme; aussi tout ce qui est factice est rapidement dispersé par le cours habituel de la pensée.

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Pendant la vie physique le corps du désir prend plus ou moins la forme d'un nuage ovoïde entourant le corps dense. Toutefois, sitôt qu'une personne commence à prendre conscience dans le Monde du Désir et à penser qu'elle va prendre la forme de son corps dense, alors le corps du désir commence à prendre cette forme. Cette transformation est facilitée par le fait que le corps de l'âme, composé des deux éthers supérieurs, l'éther lumière et l'éther réflecteur, est encore avec l'Ego. Pour plus de clarté nous aurons recours à une comparaison; nous savons qu'au moment où l'Ego est en voie de renaissance, les deux éthers inférieurs entourant l'atome-germe du corps vital sont moulés en une matrice par les Seigneurs de la Destinée, ou Anges de Justice, et leurs agents. Cette matrice est placée dans l'utérus de la future mère où les particules de matière physique s'y ordonnent progressivement de façon à former le corps de l'enfant qui naît ensuite. A ce moment, l'enfant n'a pas de corps de l'âme, car ce qu'il peut posséder en fait de substance des deux éthers supérieurs n'est assimilé que plus tard, et cette substance s'organise par les actions bonnes et vraies. Lorsque le corps de l'âme a atteint une certaine densité, la personne peut y fonctionner en tant qu'Aide Invisible; et pendant ces envols de l'âme, le corps du désir se modèle dans cette matrice déjà toute préparée. Au moment où l'Aide Invisible retourne dans son corps dense, l'effort de volonté qu'il fait pour y entrer dissout automatiquement la connexion entre le corps du désir et le corps de l'âme. Plus tard lorsque la vie a pris fin dans le Monde Physique et que les deux éthers inférieurs ont été laissés avec le corps dense, le lumineux corps de l'âme, ou "Robe Nuptiale d'Or", reste encore avec les véhicules supérieurs, et c'est sur lui que le corps du désir se modèle à sa naissance au monde invisible.

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Donc, tout comme le corps de l'enfant s'est construit pendant l'existence prénatale sur la matrice des deux éthers inférieurs avant de venir au monde ici-bas, ainsi la naissance dans le monde invisible, conséquence de la mort physique, s'accompagne d'une insertion de la matière-désir dans la matrice formée par les deux éthers supérieurs, ce qui forme le véhicule qui doit être utilisé dans ce monde.

Mais les prétendus morts ne sont pas les seuls à posséder le pouvoir de modeler la matière-désir à leur fantaisie. Ce pouvoir est partagé par tous les autres habitants du Monde du Désir, y compris les élémentaux, qui s'en servent souvent pour terroriser ou égarer les nouveaux venus. Les néophytes qui en sont à leur première incursion sur ce plan s'aperçoivent à leur consternation que ces petits diablotins, prompts à reconnaître ceux qui ne sont pas familiers avec leur monde, semblent prendre un malin plaisir à les ennuyer, en prenant les formes les plus grotesques et les plus monstrueuses. Ils simulent alors des attaques épouvantables et paraissent enchantés de pouvoir acculer leur victime dans un coin où elle tremble de peur tandis qu'ils grincent des dents comme s'ils allaient la dévorer. Toutefois, sitôt que le néophyte comprend qu'en réalité rien ne peut lui nuire, et que dans ses corps subtils il ne court aucun danger de se voir mis en pièces ou dévoré, il lui suffira de rire au nez de ces créatures inoffensives et de leur commander sévèrement de se retirer; ils cesseront alors de s'occuper de lui pour s'intéresser à autre chose et apprendront bientôt à le laisser en paix. Il apprend aussi à les soumettre à sa volonté, car dans ce monde toutes les créatures qui n'ont pas été individualisées, sont forcées d'exécuter la volonté des êtres supérieurs en intelligence, l'homme y compris.

Il est assez curieux de constater que les élémentals infrahumains s'attachent parfois à certaines personnes, à une famille, ou même à une société religieuse; dans un tel cas, on a toujours constaté que leur véhicule ne consistait pas en un corps du péché durci par le soudage du corps vital et du corps du désir; mais que ce véhicule avait été obtenu par la médiumnité pratiquée par une personne de bonne moralité, et que l'éther de ce véhicule était en état de désintégration.

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Pour remédier à cette condition précaire et prolonger leur emprise sur un tel véhicule, ces élémentals demandent à ceux qu'ils servent des offrandes régulières d'aliments et d'encens brûlé; sans avoir naturellement la faculté d'assimiler la nourriture physique, ils peuvent vivre, et vivent des éthers du fumet et des odeurs qui s'en dégagent, ainsi que de l'arôme de l'encens.

Quand l'Ego s'est libéré du corps vital, son dernier lien avec le Monde Physique est rompu, et il entre dans le Monde du Désir. La forme ovoïde du corps du désir se modifie alors et il prend la forme du corps dense abandonné. Il existe cependant une disposition particulière des éléments dont il est formé, qui revêt une haute signification quant au genre de vie que le mort va mener dans ce monde.

Le corps du désir de l'homme est composé des substances des sept régions du Monde du Désir, de même qu'un corps dense est construit de solides, liquides et gaz de ce monde. Mais la quantité de matière de chaque région dans le corps du désir de l'homme dépend de la nature des désirs qu'il nourrit. Les désirs grossiers sont construits avec la matière-désir la plus grossière, qui appartient à la région la plus basse du Monde du Désir. Un homme qui possède de tels désirs construit un corps du désir grossier, où prédomine la matière des régions les plus basses. Si l'homme rejette avec persistance loin de lui les désirs grossiers, ne suivant que les désirs purs et bons, son corps du désir sera formé des matériaux des régions supérieures.

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Actuellement, nul homme n'est totalement mauvais, ni totalement bon; nous sommes tous des mélanges de ces deux types de substance; mais il peut y avoir, et il y a en fait, des différences dans leur composition en nous. Dans les corps du désir de quelques-uns, il y a une prépondérance de la matière grossière, dans d'autres il y a prépondérance de la matière fine; et cela fait toute la différence dans l'environnement et la condition de l'homme lorsqu'il entre dans le Monde du Désir après la mort, car la matière de son corps du désir, au moment où elle prend la forme du corps dense abandonné, s'organise en même temps de manière à ce que la matière la plus subtile, qui appartient aux régions supérieures du Monde du Désir, forme le centre de ce véhicule, alors que la matière des trois régions les plus denses se place à l'extérieur. Quand la vie terrestre de l'Ego est finie, il déploie pour se libérer de ses véhicules une force centrifuge, suivant en cela la même loi qui fait rejeter par une planète dans l'espace la partie d'elle-même la plus dense et cristallisée, il se débarrasse d'abord de son corps dense. Lorsqu'il entre dans le Monde du Désir cette force centrifuge agit également pour rejeter vers l'extérieur la partie la plus grossière du corps du désir; l'homme est ainsi forcé de rester dans les régions inférieures jusqu'à ce qu'il soit purgé des désirs grossiers, qui étaient incorporés dans la matière-désir la plus dense. Cette matière-désir la plus grossière est donc toujours la partie externe du corps du désir pendant qu'il traverse le Purgatoire, et est graduellement éliminée par la force centrifuge qui l'expurge; cette force est la force de Répulsion et elle arrache le mal de l'homme, ce qui lui permet de passer au Premier Ciel dans la partie supérieure du Monde du Désir, où la force d'Attraction règne seule et incorpore à l'Ego le bien de la vie passée sous forme de pouvoir de l'âme. La partie rejetée du corps du désir est abandonnée comme une "coque" vide.

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Lorsque l'Ego a quitté son corps dense, celui-ci meurt rapidement. La matière physique devient inerte dès l'instant où elle est privée de l'énergie vivifiante qui lui donne la vie; elle se dissout en tant que forme. Il n'en est pas de même pour la matière du Monde du Désir; une fois que la vie lui a été communiquée, cette énergie y subsiste pendant un temps considérable après que l'influx de la vie a cessé, temps qui varie selon la puissance de l'impulsion donnée. Il en résulte qu'après l'abandon de l'Ego, ces "coques" subsistent pour un temps plus ou moins long. Elles vivent d'une vie indépendante; et, si l'Ego auquel elles appartenaient était très adonné aux désirs terrestres-peut être arraché au printemps de la vie, plein d'ambitions puissantes et insatisfaites-cette coque sans âme fera souvent les efforts les plus désespérés pour retourner dans le Monde Physique; et beaucoup de phénomènes des séances spirites sont dus à l'action de ces coques. Le fait que les communications reçues de ces soi-disant "Esprits" sont complètement dénuées de sens est facile à expliquer, si nous savons que ce ne sont pas des Esprits mais seulement une partie du vêtement d'un Esprit qui a quitté ce plan- partie qui est donc sans intelligence. Ces coques ont des souvenirs de la vie passée, dûs au panorama qui a été imprimé après la mort-souvenirs qui leur permettent souvent de tromper les parents en citant des faits inconnus d'autres personnes; il n'en reste pas moins qu'elles ne sont que le vêtement que l'Ego a rejeté, et elles sont douées momentanément d'une vie indépendante.

Ce n'est pas toujours cependant, que ces "coques" restent sans âme, car il y a dans le Monde du Désir différentes classes d'êtres, dont l'évolution appartient naturellement à ce monde. Ils sont bons et mauvais, comme le sont les êtres humains. On les classe tous généralement sous la même appellation d'"élémentals" quoiqu'ils diffèrent énormément en aspect, en intelligence et en caractéristiques. Nous ne nous occuperons d'eux que dans la mesure où leur influence touche à l'état de l'homme après la mort.

Il arrive parfois, spécialement lorsqu'un homme a eu l'habitude d'invoquer des Esprits, que ces élémentals prennent possession de son corps dense dans la vie terrestre et fassent de lui un médium irresponsable. Généralement ils le séduisent d'abord par des enseignements qui paraissent élevés, mais le mènent ensuite par degré à une immoralité totale; enfin, pis que tout, ils peuvent prendre possession de son corps du désir après que l'Ego l'ait quitté pour monter au ciel. Comme les impulsions contenues dans le corps du désir sont la base de la vie au ciel, et qu'elles sont aussi les sources de l'action qui détermine l'homme à renaître pour une croissance nouvelle, il s'agit là d'un fait très grave, car l'évolution toute entière d'un homme peut en être arrêtée pour des âges [un âge ou une ère est d'environ 2000 ans] jusqu'à ce que l'élémental libère son corps du désir.

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Lorsque le bien et le mal d'une vie ont été extraits, l'Esprit abandonne son corps du désir et monte au Deuxième Ciel. Le corps du désir commence alors à se désintégrer, de même que le corps dense et le corps vital l'ont fait, mais la matière-désir a une particularité: lorsque le corps du désir a été formé et doué de vie, il continue à exister durant un temps considérable et végète dans une demi-conscience même après que la vie l'ait abandonné. Parfois, il est ramené par attraction magnétique vers les parents de l'Esprit auquel il appartenait, et aux séances spirites ces "coques" se font passer pour l'Esprit réel et induisent les familles en erreur. Comme le panorama de la vie est gravé sur ces coques, elles ont une mémoire des évènements se rapportant à ces parents, ce qui rend l'illusion facile. Mais comme l'intelligence les a quittées elles sont généralement incapables de donner un véritable conseil et ceci explique les futilités vides de sens débitées par elles.

Quand un homme s'éveille dans le Monde du Désir, il est, à une exception près, le même homme à tous égards qu'avant sa mort. Il serait reconnu de ses amis de la même manière que dans le Monde Physique. Il n'y a pas de pouvoir de transformation dans la mort; le caractère de l'homme n'a pas changé, le méchant et l'ivrogne sont toujours méchant et ivrogne; l'avare est toujours avare, le voleur est plus malhonnête que jamais; il y a en eux un seul grand et important changement: ils ont tous perdu leur corps dense, et c'est ce qui fait toute la différence quant à la satisfaction de leurs divers désirs.

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L'ivrogne ne peut pas boire; il n'a pas d'estomac, et bien qu'il puisse-et le fasse souvent au début-pénétrer dans les barils de whisky, il n'y trouve nulle satisfaction, car le whisky dans un baril ne donne pas de vapeurs comme il le fait pendant sa combustion chimique dans le tube digestif. L'ivrogne essaie alors de pénétrer dans les corps denses d'ivrognes qui sont sur la terre. Il parvient aisément, car le corps du désir est ainsi constitué qu'il n'éprouve aucun inconvénient à occuper le même espace qu'une autre personne. Les "morts", au début, sont parfois ennuyés lorsque leurs amis s'assoient sur une chaise qu'ils occupent, mais bientôt ils apprennent qu'il n'est pas nécessaire qu'ils se hâtent de quitter leur siège, parce qu'un ami encore vivant sur la terre s'approche pour s'y asseoir. Le corps du désir n'est pas meurtri "qu'on s'assoit sur lui"; les deux personnes peuvent occuper la même chaise sans inconvénient pour les mouvements de l'une ni de l'autre. L'ivrogne entre donc dans le corps de ceux qui sont en train de boire; mais même là il ne trouve aucune satisfaction réelle et il souffre les tortures de Tantale, jusqu'à ce qu'enfin le désir disparaisse, consumé de lui-même, par manque de satisfaction comme le sont tous les désirs, même dans la vie physique.

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Tandis que nos mauvaises habitudes sont traitées de cette manière, nos actes spécifiquement mauvais de la vie passée sont traités avec le même automatisme, au moyen du panorama de la vie qui a été imprimé sur le corps du désir. Ce panorama commence à se dérouler en sens inverse, de la mort à la naissance, et cela au moment de notre entrée dans le Monde du Désir. Il se déroule en sens inverse à l'allure d'environ trois fois la vitesse de la vie physique, de manière qu'un homme âgé de 60 ans au moment de sa mort, revivra sa vie passée tout entière dans le Monde du Désir en 20 ans environ.

Nous nous rappelons qu'en regardant ce panorama juste après la mort, l'homme n'avait à son sujet aucun sentiment; il était là simplement en spectateur, regardant les images pendant qu'elles se déroulaient. Il n'en est plus de même lorsqu'elles apparaissent dans sa conscience au Purgatoire. Le bien ne produit aucune impression. Mais tout le mal réagit sur l'homme de telle manière que, dans les scènes où il a fait souffrir un autre, il éprouve lui-même ce qu'a senti sa victime. Il souffre toute la peine et l'angoisse que sa victime a éprouvées dans la vie; et comme la vitesse de la vie est triplée, la souffrance l'est aussi. Elle est même encore plus aiguë, car le corps dense a des vibrations si lentes qu'il émousse même la douleur, mais dans le Monde du Désir, où nous sommes sans véhicule physique, la souffrance est plus aiguë. Et plus l'impression panoramique de la vie passée a été profondément gravée dans le corps du désir au moment de la mort, plus l'homme souffre et plus il sentira clairement dans les vies postérieures que la transgression doit être évitée.

Le Monde du Désir, les éthers et le Monde Physique s'interpénètrent, et c'est la raison pour laquelle l'avare est présent parmi nous comme lorsqu'il avait son corps dense Cependant, on ne comprend généralement pas que la matière-désir la plus dense qui constitue les régions inférieures du Monde du Désir, l'éther chimique qui est le plus lourd des quatre éthers, et même les gaz physiques, sont intimement unis et forment la couche extérieure de tous les Esprits qui viennent de quitter le corps dense.

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Ils vivent donc dans la région la plus basse du Monde du Désir, tellement proches du Monde Physique, que c'est un étonnement pour l'auteur que les gens ne puissent pas les voir.

De même l'avare et tous ceux qui viennent de quitter leur corps dense perçoivent les gens du Monde Physique bien plus distinctement que les choses du Monde du Désir, car de même que celui qui se trouve brutalement en plein soleil doit d'abord habituer ses yeux à la grande lumière, ainsi les Esprits qui viennent d'arriver dans le Monde du Désir après la mort ont besoin d'un certain temps pour s'y accoutumer. La matière la plus dense de leur être qui est rejetée vers la périphérie par la force centrifuge de Répulsion les garde liés à la Terre pour un temps plus ou moins long, jusqu'à ce qu'ils aient rejeté la substance la plus grossière et soient capables de prendre contact avec les vibrations plus subtiles des régions supérieures. C'est pourquoi l'avare, l'ivrogne, le sensuel et, tous ceux qui entretiennent des désirs grossiers restent dans ces basses régions-qu'on peut vraiment appeler l'enfer-beaucoup plus longtemps que les gens ayant des idéaux et des aspirations élevés et qui, durant leur vie, ont fait des efforts pour se libérer de leurs vices et dominer leur nature inférieure. Leur corps du désir contient comparativement peu de matière grossière, laquelle est vite éliminée, les laissant libres de s'élever dans les sphères supérieures.

Il n'existe pas d'organes spécialisés de perception dans les corps subtils mais, de même que notre sensibilité s'étend à toute la surface du corps, ainsi les Esprits voient et entendent non seulement avec la surface, mais par chaque atome de leur corps spirituel, intérieurement et extérieurement.

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Ils ne perçoivent pas réellement les choses physiques que nous voyons avec nos yeux physiques, mais chaque objet matériel, chaise, table, etc, est interpénétré à la fois par les éthers et par la matière-désir; et c'est cette substance qu'ils perçoivent et qui est pour eux aussi réelle et tangible que les formes physiques le sont pour nos sens.

Il est exact que l'atmosphère de la Terre tourne avec elle; et il en est de même de la matière-désir qui constitue le Monde du Désir de notre planète. Cependant, ceux qui ont quitté leur enveloppe mortelle et qui sont dans le Monde du Désir voient à travers la Terre aussi facilement que nous voyons à travers du verre.

La victime d'un meurtre échappe à la souffrance du Purgatoire parce que généralement elle est dans un état comateux jusqu'au moment où se serait produite la mort naturelle; on prend soin d'elle à ce point de vue, comme des victimes de ce qu'on appelle des accidents, mais ces dernières sont toujours conscientes, soit aussitôt, soit peu de temps après la mort. Si le meurtrier est exécuté entre l'époque du meurtre et le moment où la victime devait mourir naturellement, le corps du désir comateux de cette dernière vient flotter auprès de son assassin par attraction magnétique, le suivant partout où il va sans un moment de répit. L'image du meurtre est toujours devant lui, lui faisant éprouver la souffrance et l'angoisse qui doit inévitablement accompagner l'incessante reconstitution de son crime dans tous ses horribles détails. Ceci continue pendant un temps qui correspond à la période de vie dont il a privé sa victime. Si le meurtrier a échappé à l'exécution et que sa victime ait quitté le Purgatoire avant qu'il meure, la "coque" du corps du désir de sa victime demeure pour jouer le rôle de Némésis dans le drame de la reconstitution du crime.

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Les souffrances en Purgatoire sont le résultat des fautes morales et du ressentiment de ceux qui en ont pâti. Un chirurgien qui pratique une opération constructive rend un service lui donnant droit à la reconnaissance de l'opéré, et en revoyant cette scène dans le panorama de la vie écoulée, il ressentira au Premier Ciel la gratitude de la personne qu'il aura aidée, ce qui le rendra encore plus désireux de servir ses semblables.

En revanche, les chirurgiens peu scrupuleux qui persuadent les malades de se faire opérer par amour de l'expérimentation ou qui vont les chercher à cet effet dans des institutions charitables seront certainement traités aussi sévèrement qu'ils le méritent. Quant au Purgatoire des vivisecteurs, nous en avons vu quelques exemples en comparaison desquels l'enfer classique, avec le diable et sa fourche, n'est qu'un divertissement. Ce ne sont pourtant pas des agents de la Nature violentée qui se chargent de cette punition, uniquement produite par l'agonie des animaux torturés, dont l'intensité est triplée dans le panorama de la vie écoulée (en raison du fait que la durée du séjour au Purgatoire ne correspond qu'au tiers de la vie physique). Ceux qui se livrent à de telles pratiques sont bien loin de se rendre compte du fardeau qu'ils accumulent sur leur tête, sinon ces chambres de torture seraient bientôt désertées et il y aurait une horreur de moins dans le monde.

Lorsqu'une personne s'est montrée dure et sans cour, lorsqu'elle n'a fait preuve d'aucun égard pour les sentiments d'autrui, lorsqu'elle a fait souffrir les autres à chaque occasion, il se vérifiera que ses souffrances en Purgatoire seront très aiguës. Il faut encore compter avec le fait que le passage en Purgatoire est plus bref que la vie qui vient de se terminer, ce qui accroît d'autant l'intensité des tourments subis. Il est évident, toutefois, que si cet état était continu, si le tourment provoqué par le souvenir d'une action était immédiatement suivi par une autre expérience du même genre, la souffrance perdrait une grande partie de son effet sur l'âme.

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Pour cette raison, les souffrances procèdent en quelque sorte par vagues successives, et une période d'accalmie suit chacune d'entre elles afin que la complète intensité de la suivante puisse être éprouvée au maximum.

Dieu ne cherche jamais une vengeance ou une revanche mais seulement à éduquer ceux qui se permettent de faire le mal et de les amener à ne plus renouveler leurs erreurs. Dans une autre vie, le fautif tendra à respecter les sentiments d'autrui et à se montrer miséricordieux envers chacun. Ainsi la souffrance portée à son paroxysme est nécessaire pour la conservation de l'énergie, afin que celui qui passe par le Purgatoire s'améliore et se purifie plus rapidement que ce ne serait le cas avec des tourments continuels dont l'effet serait amoindri en conséquence.

Si le mourant pouvait laisser tous ses désirs derrière lui, le corps du désir se séparerait de lui très rapidement et le laisserait libre de pénétrer dans le monde céleste; mais tel n'est pas généralement le cas. La plupart des hommes, et plus particulièrement ceux qui meurent à la fleur de l'âge, conservent beaucoup d'attaches et d'intérêts dans la vie terrestre. Leurs désirs n'ont pas changé parce qu'ils ont perdu leur corps dense . A vrai dire, ils s'augmentent même souvent d'un désir intense de retour à la vie physique. Par ce désir, ils restent souvent liés au Monde du Désir d'une manière très fâcheuse, quoique, malheureusement, ils ne s'en rendent pas compte. Par contre, les personnes âgées, celles qui ont été affaiblies par une longue maladie et qui sont fatiguées de la vie, passent très rapidement dans les mondes célestes.

Songez à la facilité avec laquelle un noyau se sépare d'un fruit mûr sans qu'une parcelle de la pulpe y reste attachée, tandis que dans le fruit encore vert le noyau reste attaché à la pulpe avec ténacité.

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Aussi est-il particulièrement pénible de mourir pour ceux qui sont séparés de leur corps par un accident, alors qu'ils sont en pleine possession de leur santé et de leur force physique, que leurs activités physiques sont nombreuses et variées, et qu'ils sont retenus par les liens du mariage, de la famille, des parents, des amis, par leurs affaires et leurs plaisirs.

Le suicidé qui cherche à s'évader de la vie s'aperçoit trop tard, hélas!, qu'il reste aussi conscient que jamais, est dans une condition pitoyable. IL est capable d'observer ceux qu'il a peut être déshonorés par son acte, et pire que cela, il éprouve une sensation indescriptible de "vide intérieur". La partie de l'aura ovoïde où se trouvait auparavant le corps dense est maintenant vide et, quoique le corps du désir ait pris la forme du corps physique abandonné, il donne la sensation d'une coque vide, parce que l'archétype créateur du corps dans la Région de la Pensée Concrète, persiste comme un moule creux, pour ainsi dire, aussi longtemps que le corps dense aurait dû vivre. Quand une personne meurt de mort naturelle, même dans la fleur de l'âge, l'activité de l'archétype cesse, et le corps du désir s'ajuste de façon à occuper tout l'ensemble de la forme; mais dans le cas du suicidé, cette affreuse sensation de "vide" persiste jusqu'au moment où, les évènements ayant suivi leur cours naturel, la mort aurait eu lieu.

Tant que l'homme nourrit des désirs relatifs à la vie terrestre, il est condamné à rester dans son corps du désir et, comme le progrès de l'individu exige qu'il passe dans les régions supérieures, l'existence du Monde du Désir doit nécessairement devenir "purgatorielle", c'est à dire le purifier de ses désirs qui l'enchaînent. Quelques exemples typiques feront mieux comprendre comment ce but est atteint.

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L'avare qui chérissait son or pendant sa vie terrestre l'aime tout autant après sa mort; toutefois, il ne peut en acquérir davantage, parce qu'il n'a plus de corps dense pour le saisir et, pire que cela, il ne peut pas même garder celui qu'il a thésaurisé pendant sa vie. Il ira peut être s'asseoir devant son coffre-fort pour couver de l'oil son or bien aimé et ses valeurs mais les héritiers paraissent avec une ironie mordante à l'adresse du vieux "grippe-sou" (qu'ils ne voient pas, mais qui les voit et les entend); ils ouvrent son coffre. Lui, se jette sur son or pour le protéger, mais ses héritiers passent à travers lui, ne se doutant même pas qu'il est là et ne s'en souciant nullement, et ils commencent à dépenser son trésor, tandis qu'il souffre et ressent une rage impuissante.

Il souffrira cruellement, et ses souffrances seront d'autant plus terribles qu'elles seront entièrement mentales, car le corps dense les réduit dans une certaine mesure, mais dans le Monde du Désir, ces souffrances se manifestent dans toute leur intensité, et l'homme souffre jusqu'à ce qu'il ait appris que l'or peut être une malédiction. Ainsi il arrive graduellement à se contenter de son sort, et finalement, il est délivré de son corps du désir et prêt à passer au-delà.

Prenons encore le cas de l'ivrogne. Après sa mort, il aime tout autant qu'auparavant les boissons alcoolisées. Or, ce n'est pas le corps dense qui avait la passion de la boisson; cette boisson le rendait malade et c'est en vain qu'il protestait de diverses manières. C'est le corps du désir de l'ivrogne qui réclamait de l'alcool et qui forçait le corps dense à l'absorber pour pouvoir éprouver la sensation de plaisir produite par une vibration accrue. Ce désir persiste après la mort du corps dense; cependant, par delà la mort, l'ivrogne n'a dans son corps du désir, ni bouche pour boire, ni estomac pour contenir le liquide physique.

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Sans doute il lui est loisible d'entrer dans les bars et de mêler son corps du désir à celui des consommateurs pour éprouver, par induction, une partie des vibrations qu'ils ressentent, mais elles sont trop faibles pour le satisfaire vraiment. Il peut pénétrer, et parfois il pénètre à l'intérieur d'un fût de whisky, mais cela aussi est inutile, car il ne trouve pas là les vapeurs produites dans les organes digestifs d'un buveur invétéré. L'alcool n'a pas d'effet sur lui, et il se trouve dans la condition d'un homme placé dans une barque, au milieu de l'océan. "Partout, partout de l'eau, mais pas une goutte à boire; aussi souffre-t-il terriblement. Cependant, avec le temps, il apprend qu'il est bien inutile de désirer boire puisqu'il lui est devenu impossible de satisfaire son désir. Il en est dans le Monde du Désir comme dans la vie: les désirs meurent quand ils ne sont jamais satisfaits. Quand le besoin d'alcool ne se fait plus sentir chez l'ivrogne contraint de s'en abstenir, son vice est vaincu. Il a compris, provisoirement, tout au moins, la leçon. Il a fini son Purgatoire et monte au Premier Ciel.

Les ivrognes dans le Monde du Désir tentent généralement de fabriquer la boisson qu'ils désirent si ardemment, lorsqu'ils ont appris qu'il est possible de modeler cette substance à leur gré, mais ils déclarent à l'unanimité que la boisson forte qu'ils fabriquent ainsi ne leur procure aucune satisfaction; ils en imitent parfaitement le goût, mais elle ne possède pas le pouvoir de les enivrer. Le moyen qui leur donne la meilleure sensation est de pénétrer dans le corps des ivrognes dans le Monde Physique; c'est pour cette raison qu'ils hantent continuellement les cabarets et s'efforcent de pousser les consommateurs à boire plus que de raison.

Ils disent également qu'ils tirent une grande satisfaction des vapeurs qui se dégagent de l'haleine des ivrognes dans leur corps dense. Plus l'atmosphère d'un cabaret et lourde et suffocante, plus elle est susceptible de leur procurer la satisfaction qu'ils recherchent.

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Si les hommes faibles qui fréquentent ces endroits pouvaient voir et comprendre les agissements repoussants des réprouvés invisibles qui hantent ces lieux, ce choc aiderait sans doute ceux pour lesquels il n'est pas trop tard de revenir à une vie décente et honnête. Mais, Dieu merci, (pour les ivrognes visibles et invisibles) il leur est impossible de créer un lieu de vice, en matière-désir, parce que la force de Répulsion se charge de détruire leurs créations au fur et à mesure.

A titre d'exemple, prenons le cas d'un ivrogne abruti d'alcool, qui maltraite ses enfants et les prive non seulement du nécessaire, mais encore de l'éducation qu'ils devraient recevoir; qui bat sa femme, abaissant ainsi le niveau moral des enfants en leur donnant un exemple qu'ils pourraient imiter.

Lorsqu'il pénétrera au Purgatoire après sa mort, cet homme ressentira, premièrement, les tortures d'une soif ardente qu'il ne pourra satisfaire, et secondement, toutes les souffrances infligées par lui à sa famille. Il paiera ainsi ses mauvaises actions, et il est vrai que, lorsqu'il renaîtra son compte sera complètement liquidé en ce qui concerne les souffrances causées à autrui. Toutefois, il avait promis d'aimer la femme qui est devenue son épouse, et par l'acte créateur il avait assumé les responsabilités de la paternité envers les enfants qui viendraient à lui pour être aidés et élevés dans un milieu convenable. Ayant également négligé de remplir ses responsabilités de père de famille, il reste lié aux siens. Il a encore envers eux une dette d'amour et de service qui doit être payée une fois ou l'autre dans le futur, aussi ces êtres se trouveront-ils réunis dans une autre vie et placés dans une situation qui donnera à cet ancien père l'occasion de se dévouer pour eux. S'il ne saisit pas cette occasion, il pourra rendre encore plus tard, dans une autre vie, un service correspondant à quelqu'un d'autre. C'est pour son bien que le service doit être rendu, afin que l'amour se développe en lui et s'étende au point de devenir universel.

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La même règle s'applique à tous les autres cas, et comme les conditions extrêmes fournissent les meilleurs exemples, nous prendrons encore le cas d'un meurtrier et de sa victime. Après la mort le coupable souffre en Purgatoire et sa dette proprement dite se trouve effacée, mais un lien a été établi entre ces deux Egos, et dans une vie future ils se rencontreront à nouveau afin que le meurtrier ait l'occasion de rendre service à sa victime de jadis et que leur réconciliation en fasse des amis. Etant le principe de base du Royaume de Dieu, le sentiment d'amitié doit devenir universel.

Lorsque la rupture a eu lieu entre le corps du désir et l'intellect, le corps du désir (d'une personne qui meurt dans un état d'aliénation mentale) est souvent pour l'Ego une source de tourments dans son existence dans le Monde du Désir, car il domine dans ce cas; mais il va de soi que l'Ego, lui, n'est jamais fou. Ce qui apparaît sous la forme de la folie vient du fait que l'Ego n'a pas le contrôle de ses véhicules; le pire de tout ce qui peut arriver, c'est évidemment que l'intellect lui-même soit affecté, car l'Ego est lié à la personnalité jusqu'à ce que tous ses véhicules soient entièrement détruits.

Au commencement de la guerre, les corps du désir des combattants tourbillonnaient à une vitesse vertigineuse; on remarquait que, tandis que les gens mourant de maladie, de vieillesse ou d'accidents ordinaires reprenaient conscience au bout d'un court espace de temps, variant de quelques minutes à quelques jours, les victimes de la guerre, dans un grand nombre de cas, restaient privés de conscience pendant plusieurs semaines; de plus, il est étrange de constater que les morts presque déchiquetés semblaient s'éveiller beaucoup plus vite que des milliers d'autres tués qui n'avaient que des blessures insignifiantes.

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Cette énigme a pu être résolue après un travail de plusieurs mois. Mais avant d'étudier les causes à l'origine de ce phénomène, mentionnons que, lorsque les hommes morts en état de courroux-pendant la première partie de la guerre-se réveillaient dans les mondes invisibles, ils commençaient généralement par se battre à nouveau avec leurs anciens ennemis, jusqu'à ce que la grande ouvre éducatrice entreprise par les Frères Aînés et leurs Aides Invisibles porte des fruits; et ces hommes erraient ça et là, le corps tout mutilé et dans une grande angoisse à cause des êtres chers qu'ils avaient laissés derrière eux. Actuellement ces faits sont devenus extrêmement rares car l'enseignement donné par les Frères Aînés dit que la pensée créera un nouveau bras, un nouveau membre, un nouveau visage; la haine patriotique a disparu et les "ennemis" qui peuvent se comprendre mutuellement par le langage fraternisent fréquemment, à leur avantage à tous.

Le Purgatoire est loin d'être un lieu de punition, c'est peut être la région la plus bienfaisante dans la Nature, parce que du fait de cette purification nous naissons innocents, vie après vie. Les tendances à commettre les fautes pour lesquelles nous avons souffert restent en nous, et les tentations de tomber dans les mêmes ornières seront placées sur notre chemin jusqu'à ce que nous ayons vaincu consciemment le mal ici-bas; cependant la tentation n'est pas un péché; c'est d'y céder qui en est un .

Ainsi ce n'est pas une Divinité vengeresse qui nous condamne au Purgatoire ou à l'Enfer, mais bien nos mauvaises habitudes et nos mauvaises actions personnelles. La durée de l'intensité des souffrances causées par l'extirpation de nos vices est proportionnelle à l'intensité de nos désirs. Dans les cas mentionnés ci-dessus, l'ivrogne n'aurait pas souffert de perdre toutes ses possessions matérielles.

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Ce n'est pas à elles qu'il était attaché. L'avare, pour sa part n'aurait éprouvé aucune douleur d'être privé de boissons alcoolisées. On peut dire avec certitude qu'il lui eût été indifférent de ne pas avoir une goutte d'eau de vie. Mais il aimait son or comme l'ivrogne aimait sa boisson et une loi inéluctable a donné à chacun d'eux ce qui était nécessaire pour le purifier de ses désirs et de ses habitudes mauvaises.

C'est cette loi que symbolise la faux de la Mort, loi qui veut que ce "qu'un homme sème, il le moissonnera aussi". C'est la Loi de Cause à Effet qui régit toute chose dans les trois Mondes et dans tous les domaines de la Nature: physique, moral et mental. Partout elle opère inexorablement, elle ajuste toute chose et rétablit l'équilibre, partout où une action, même la plus insignifiante a amené une perturbation, ce que fait nécessairement toute action. Le résultat peut se manifester immédiatement ou peut être différé pendant des années ou des vies entières, mais quelque jour, quelque part, une rétribution juste et égale sera exigée. L'étudiant devra noter particulièrement que cette loi agit d'une façon tout à fait impersonnelle. Il n'y a dans l'univers ni récompenses ni punitions. Tout résulte d'une loi immuable.

En résumé, nous pouvons dire que toutes nos dettes sont payées au Purgatoire, mais seulement en ce qui concerne les mauvaises actions commises; quant à nos dettes d'amour, d'amitié et de service, elles doivent être liquidées au cours des vies suivantes.

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CHAPITRE XII: ESPRITS LIÉS à LA TERRE ET LEURS PROIES

Pour comprendre la médiumnité, il est nécessaire de savoir qu'à la mort se produit la même séparation que dans le sommeil, mais elle est permanente. Les soi-disants morts ont: Ego, mental et corps du désir, et sont souvent conscients du monde qu'ils ont quitté, cela durant un certain temps. Il y en a qui s'accrochent à la vie terrestre et ne peuvent adapter leur mental à apprendre les leçons nouvelles: nous les appelons les "Esprits liés à la Terre". Ils ne peuvent cependant pas fonctionner dans le monde visible sans un corps, aussi prennent-ils avantage du fait que tous les Esprits qui sont ici-bas ne sont pas confinés avec une égale rigueur dans la prison du corps dense. Ceux qui sont le plus étroitement liés sont les matérialistes absolus; ceux dont les liens ne sont pas aussi serrés sont les "sensitifs", capables de répondre dans une certaine mesure à des vibrations spirituelles. Les êtres ainsi constitués et de caractère positif, s'ils se développent, le font par leur propre volonté, et deviennent des clairvoyants entraînés. Ceux dont la volonté est faible ne peuvent se développer qu'avec l'aide d'autres personnes, et d'une manière négative.

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Ils deviennent la proie des Esprits liés à la Terre, qui se constituent leurs "esprits-guides"et font de leurs victimes des "médiums à transe" ou, si la liaison entre le corps dense et vital de la victime est particulièrement relâchée, des"médiums à matérialisation".

Les Esprits encore liés à la Terre, gravitent vers les basses régions du Monde du Désir qui interpénètrent l'éther, et sont en proche et constant contact avec les personnes les plus disposées à les aider dans leurs desseins malfaisants. Ils demeurent généralement liés à la Terre cinquante, soixante ou soixante quinze ans, mais il y a des cas extrêmes où cette période s'étend sur des siècles entiers. Autant qu'il a été possible à l'auteur d'en juger, aucune limite ne paraît être fixée ni pour la durée de leur séjour, ni pour leurs agissements dans la sphère de la Terre. Mais pendant tout ce temps, ces Esprits amassent un fardeau énorme de péchés, au châtiment desquels ils ne peuvent échapper, car le corps vital enregistre et grave profondément leurs crimes sur le corps du désir; lorsqu'ils lâchent enfin prise pour entrer dans la vie du Purgatoire ils reçoivent la rétribution méritée. Leurs souffrances sont naturellement prolongées proportionnellement à la durée de leurs abominables pratiques après la mort du corps dense autre preuve montrant que "bien que les meules du Seigneur moulent lentement, elles broient excessivement fin".

Quand, pour monter au Deuxième Ciel, l'Esprit a quitté le corps du péché, ainsi appelé par contraste avec le corps de l'âme ce véhicule ne se désagrège pas aussi vite que la coque ordinaire abandonnée par les gens normaux; sa conscience s'accroît du fait de sa double nature, c'est à dire qu'étant composé d'un corps vital et d'un corps du désir, il a une connaissance individuelle ou personnelle tout à fait remarquable.

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S'il est incapable de raisonnement, il possède par contre une ruse subtile qui, sur le moment, peut faire croire à une présence spirituelle, à un Ego, et cela le rend capable de vivre, pendant plusieurs siècles d'une vie distincte. Pendant ce temps, l'Esprit, de son côté, entre au Deuxième Ciel; mais n'ayant rien fait sur terre pour désirer ou mériter un séjour prolongé ni là, ni dans le Troisième Ciel, il n'y reste que le temps suffisant pour s'y créer un nouvel entourage, et il renaît beaucoup plus tôt que d'ordinaire, pour satisfaire le désir ardent de choses matérielles qui l'attirent si fortement.

Dans les cas extrêmes (personnes de nature mauvaise), lorsque la nature animale est restée souveraine, sans aucune expression de l'âme dans la vie terrestre précédente, la division du corps vital ne peut avoir lieu à la mort, car il n'y a pas de ligne de séparation. Dès lors, si le corps vital devait retourner au corps physique dense et se désagréger avec lui, l'effet d'une vie pernicieuse n'aurait peut être pas une si grande portée; mais malheureusement, dans ces cas, l'adhérence du corps vital avec le corps du désir est si forte qu'elle empêche la séparation de ces deux véhicules. Nous avons vu que lorsque la principale préoccupation d'un homme est de vivre une vie de nobles aspirations, ses véhicules supérieurs sont nourris au détriment des véhicules inférieurs. Inversement, lorsque sa conscience reste concentrée dans les véhicules inférieurs, ceux-ci sont renforcés dans une mesure incommensurable.

On comprend bien que la vie du corps du désir ne se termine pas avec le départ de l'Esprit, il y a un reliquat de vie et de conscience.

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Il est étonnant de constater, en étudiant la Mémoire de la Nature, combien l'adhérence du corps vital avec le corps du désir était dominante dans les siècles et les millénaires écoulés... Mais le fait qu'à notre époque cette sauvagerie se soit étalée d'une manière si commune, si brutale, dans son expression de la force primant le droit d'une façon absolue et sans contestation, cela a été pour l'auteur, pour ne pas dire plus, un véritable choc.

On nous enseigne que l'égoïsme et le désir avaient été encouragés à dessein sous le régime de Jéhovah pour stimuler nos actions; mais avec le temps, le corps du désir s'était réellement endurci, qu'à la venue du Christ, il n'y avait presque pas de vie céleste pour les contemporains de l'ère Chrétienne.

Les anciens ne se contentaient pas d'ailleurs de faire le plus de mal possible sur terre puis de mourir; ils faisaient tuer leurs chevaux de guerre, déposer leurs armes dans leurs cercueils, en un mot, tout ce qui pouvait contribuer à les rattacher ici-bas; car l'éther de leurs possessions, de tout ce qui avait été pour eux un sujet d'attachement, leur procurait un moyen de rester plus longtemps dans l'atmosphère de la Terre. Cet éther les rendait capables de hanter positivement leurs châteaux pendant de longues années. Et tous, riches ou guerriers, pouvaient se ranger dans cette catégorie d'esprits. Dans les luttes entre familles, entraînant des meurtres de part et d'autre, les fantômes des victimes incitaient leurs parents à la vengeance, restant à l'entour et les aidant à mettre leurs desseins sanguinaires à exécution.

Ainsi perpétuaient-ils le mal et tenaient-ils le monde dans une agitation incessante de guerre et de sang. Malheureusement, cet état de choses n'a pas encore entièrement disparu dans ce que nous appelons les temps modernes. Toutes les fois que meurt un individu qui a développé dans son cour la perversité et la haine, celles-ci tendent à augmenter l'adhérence du corps du désir avec le corps vital, et cet individu devient pour la société une menace plus sérieuse que ne peuvent se l'imaginer ceux qui n'ont point fait d'investigations dans l'au-delà.

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C'est pourquoi, ne serait-ce que pour cette raison, la peine capitale devrait être abolie, de façon à ne pas lâcher sur la communauté de si dangereux personnages dont le seul souci est d'inciter les esprits faibles à suivre moralement leurs traces.

Le Monde du Désir est pour quelque temps la demeure des morts, et les soi-disant morts restent souvent très longtemps parmi leurs amis encore vivants. Ils parcourent les maisons familières sans être vus de leurs parents; au commencement ils ignorent que"deux personnes peuvent se tenir au même endroit, en même temps" et que lorsqu'ils s'assoient sur une chaise ou à une table, un parent vivant peut aussi occuper le siège supposé vacant. Celui qu'à tort nous appelons le mort se hâtera de quitter la place de peur qu'on ne l'écrase, mais il apprendra bientôt qu'il peut rester assis sans tenir compte du fait que son parent utilise la chaise au même instant.

Il existe d'autres classes qui, pour ainsi dire, deviennent immortelles dans le mal. L'adhérence du corps vital avec leur corps du désir les oblige à rester dans les basses régions du monde invisible, près du Monde Physique dans lequel nous vivons.

En conséquence, on peut donc les rencontrer pendant un nombre considérable d'années après qu'ils aient quitté leur corps dense. Il est curieux de constater que parfois ces êtres vils sont appelés à l'aide par d'anciens amis qui sont arrivés dans l'au-delà et qui voudraient entrer en contact avec le Monde Physique. L'auteur se souvient d'un exemple de ce genre, remontant à quelques années. Une parente âgée était sur le point de passer de l'autre côté et désirait vivement revoir son mari qui était mort avant elle. Mais, comme il avait déjà atteint le Premier Ciel, ses bras et son corps avaient disparu, et seule la tête subsistait.

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Il aurait donc à peine pu se montrer à elle au moment de son décès, et encore moins changer quelque chose aux conditions de ce passage dans l'au-delà, qui étaient loin d'être à son goût. L'entourage de cette personne entreprenait de retarder par certains moyens la séparation de l'Esprit d'avec le corps, et la moribonde en était considérablement affectée.

Dans son anxiété, le mari de la dame eut recours à un ami dont l'adhérence entre le corps vital et le corps du désir lui permettait facilement de se manifester. Cet Esprit prit une lourde canne qui se trouvait dans la chambre et en frappa un livre que tenait la fille de la mourante, le faisant tomber à terre, ce qui effraya tant les personnes présentes qu'elles cessèrent leurs démonstrations, permettant ainsi à la mère de se libérer. Le pauvre homme qui causa ce phénomène était déjà depuis plus de vingt ans dans le monde invisible, et pour autant que l'auteur ait pu le constater, le corps du péché dont il s'était revêtu ne portait aucun signe de dissolution; il est possible qu'il reste encore deux à trois fois aussi longtemps au même endroit.

Il fut un temps où l'auteur s'alarmait beaucoup de l'effet que la guerre pourrait avoir sur l'adhérence des corps vital et du désir en donnant naissance à des légions de monstres propres à affliger les générations futures. Mais c'est le cour plein de reconnaissance qu'il peut déclarer avec conviction qu'il n'y a rien à craindre à cet égard. Le durcissement du corps vital et l'adhérence tenace des deux véhicules ne se produit que pour un être méchant et vindicatif avec préméditation, qui nourrit le désir et le dessein de se venger, qui aime et entretient ces mauvaises intentions. Nous savons, d'après les clichés de la Grande Guerre (Première guerre mondiale), que les soldats mêmes n'ont aucun ressentiment les uns contre les autres, que, d'ennemis qu'ils étaient, ils deviennent camarades toutes les fois que le hasard leur permet d'entrer en conversation les uns avec les autres.

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Ainsi, bien que la guerre soit responsable d'un nombre effroyable de morts et de la déplorable mortalité infantile qui suivra dans le futur, sa responsabilité ne s'étendra point aux maladies horribles engendrées par la possession, ni aux crimes suggérés par ces corps démoniaques du péché.

A la suite de ces investigations précises, l'auteur a tenté de nombreuses expériences avec certains Esprits des domaines hyperphysiques, qui venaient de quitter la vie terrestre, et aussi avec ceux qui étaient restés un temps plus ou moins long dans le Monde du Désir; parmi eux, quelques-uns se trouvaient presque prêts pour le Premier Ciel. Beaucoup de ces Esprits se sont complaisamment prêtés comme sujets. Le but de ces expériences était de déterminer dans quelle mesure il leur serait possible de se revêtir des matériaux des régions inférieures éthériques et même gazeuses. On remarqua que ceux qui venaient de passer dans l'autre monde pouvaient assez facilement endurer les vibrations basses d'éther, bien que leurs aspirations les empêchassent de s'y trouver à l'aise, satisfaits, et d'y rester plus longtemps qu'il n'était nécessaire; mais les expériences faites dans les régions progressivement plus élevées du Monde du Désir et au Premier Ciel, ont démontré qu'il devenait, pour ces Esprits, de plus en plus difficile de se revêtir d'éther et d'y descendre. Ils avaient l'impression de descendre dans un puits très profond et d'y étouffer. Nous avons constaté, en outre, qu'il était absolument impossible à un habitant du Monde Physique de voir ces Esprits; après avoir employé tous les moyens de suggestion imaginables pour appeler à la perception de notre présence l'attention des humains qui occupaient les appartements visités, nous n'avons reçu aucune réponse et pourtant dans bien des cas, les formes condensées étaient si opaques qu'elles paraissaient presque aussi sombres que celles des personnes dont nous voulions attirer l'attention. Plaçant nos sujets entre les humains et la lumière, nous n'avons pas eu plus de succès, ni avec les Esprits des plans supérieurs, ni même avec ceux qui venaient de quitter leur corps dense et qui avaient la possibilité de rester longtemps dans la position et dans la densité voulues.

 

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