QUESTION 131 - Quelle est la différence entre un Clairvoyant, un Initié et un Adepte?
RÉPONSE - Ce qu'un homme voit dépend de la sensibilité de son oeil. Certaines personnes peuvent distinguer à une certaine distance des objets invisibles pour d'autres. Les artistess perçoivent des nuances que les personnes ordinaires ne peuvent discerner; d'autres sont daltoniennes, alors que les aveugles sont incapables de rien voir.
Ceux qui peuvent voir le plus loin ou qui distinguent les nuances les plus délicates sont plus clairvoyants que les autres; autrement dit, leur vue est plus développée.
La majorité d'entre nous sommes capables de voir la plupart des choses qui nous entourent, mais nous ne connaissons pas ces choses du seul fait de les voir. Nous avons dû nous initier à l'usage du téléphone, de la bicyclette, de l'automobile, du piano, etc.
Mais, bien que nous sachions nous servir de ces instruments, dans des circonstances ordinaires, nous ne sommes pas assez familiarisés avec leur mécanisme pour être capables de les construire ou de les réparer en cas de besoin. Avant d'être qualifiés pour ce travail, il faudrait suivre un cours d'instruction spécial, et en nous y appliquant de tout notre coeur, nous pouvons devenir des adeptes dans cette branche particulière.
Si nous rapprochons cet exemple de la question qui nous occupe, nous comprendrons qu'un Clairvoyant est un homme dont le sens de la vue s'est étendu à un tel point qu'il perçoit un autre monde, invisible à la plupart d'entre nous, et qu'il est capable de voir tout ce qui s'y trouve.
Cependant il n'a pas l'"entière connaissance" de tout ce qu'il aperçoit, du simple fait qu'il est capable de l'apercevoir, pas plus que nous ne connaissons tout ce que nous voyons dans ce monde-ci. Il doit s'appliquer à acquérir cette connaissance. Ainsi, par degrés, il deviendra un Initié, comprenant les choses qu'il voit ,et il sera capable d'en manipuler quelques- unes dans des circonstances ordinaires, de la même façon que nous sommes capables de jouer du piano ou de faire de la bicyclette, lorsque nous avons appris à le faire.
Pour exercer son pouvoir sur les objets et sur les forces du monde invisible en qualité d'Adepte, l'Initié aura besoin d'une formation plus complète.
Ainsi, le Clairvoyant voit le monde invisible; l'Initié voit le monde invisible et il comprend ce qu'il voit; l'Adepte voit le monde invisible, comprend ce qu'il voit et a pouvoir sur les choses et les forces qui s'y trouvent.
QUESTION 132 - Pourquoi les clairvoyants exercés n'offrent-ils pas de se prêter à quelques expériences simples mais concluantes? Réalisées par des hommes de science, ces expériences convaincraient tout le monde de la réalité de certaines facultés dépassant les organes des sens.
RÉPONSE - En premier lieu, les clairvoyants exercés ne poursuivent aucun but d'intérêt personnel; ils ne se soucient nullement de ce que les gens croient ou ne croient pas. Alors que, pour nous, cela aurait une très grande importance que nous puissions croire, pour le clairvoyant lui-même cela ne fait absolument aucune différence. Jamais le clairvoyant ne recherche l'argent ou toute autre considération de la part de gens convaincus; il ne désire aucun pouvoir temporel, ne fait jamais étalage de ses facultés et ne s'en vante pas. S'ils en parle, ce n'est qu'avec une extrême modestie. S'il accomplit des actes méritoires, en venant en aide à ses semblables, par exemple, il ne tient pas à ce que ces actes soient connus. Et sa main gauche ignore habituellement le bien que fait sa main droite.
Un aveugle ne voit ni la lumière ni les couleurs, bien que celles-ci soient partout présentent autour de lui, et s'il nous demandait de nous soumettre à des épreuves qui lui prouveraient sans doute aucun que nous percevons bien la lumière et les couleurs, nous serions fort embarrassés pour trouver quelles expériences pourraient le convaincre de ces réalités. Il en est de même du clairvoyant exercé qui se demande quelles expériences seraient susceptibles de convaincre tout le monde. On n'a pas encore présenté d'expériences, à ce jour, qui se soient montrées assez concluantes pour ne pas susciter le besoin d'autres explications. Et le malheureux clairvoyant qui se prêterait à de telles exigences devrait les poursuivre sans fin, et des générations de sceptiques continueraient de le traiter d'imposteur. On lui demanderait de se soumettre aux demandes des hommes de science, de chacun en particulier, alors qu'ils ne se fient pas eux-mêmes à leurs propres yeux. Si leur raison leur dit qu'une chose est impossible, ils refusent d'y croire, même lorsqu'on leur démontre le contraire. Les scientifiques sont obligés de se contenter d'expériences faites d'après les lois de la nature, lorsqu'ils se livrent à leurs propres recherches, en chimie par exemple, mais ils s'arrogent le droit de prescrire certaines conditions au clairvoyant quand il s'agit de questions supraphysiques au sujet desquelles ils s'avouent tout à fait ignorants. C'est ainsi que lorsque des médiums requièrent une chambre obscure pour réaliser leurs expériences, les hommes de science de dire, "cela ne prouve-t-il pas que ces médiums ne sont que des imposteurs? Ils veulent une chambre obscure pour qu'on ne puisse voir comment se jouent leurs tours!" Les médiums ne savent habituellement pas pourquoi la chambre doit être obscure, et n'en peuvent donner l'explication, mais une loi est à la base de leur demande.
La voici: les rayons de la lumière mettent l'éther en vibration violente, et il est difficile, dans ces conditions, aux entités cherchant à se manifester, de travailler l'éther, de le mouler en un corps, un organe vocal, une main ou toute autre manifestation matérielle. Plus la chambre est sombre, moins l'éther vibre, et plus il est facile à ces entités de s'en servir pour réaliser les phénomènes spirites.
Ily a de nombreuses autres lois à la base des phénomènes supraphysiques dont la science n'a aucune idée, et cette ignorance même disqualifie de prime abord les hommes de science pour prescrire leurs conditions. Cependant, le chemin de la connaissance directe leur reste ouvert. Ils nous disent, "procurez-vous un certain nombre de lentilles, de certaines formes, placez-les dans un tube, d'une certaine manière, dirigez le tout vers le ciel, dans une certaine direction, et vous verrez huit lunes accomplissant leur révolution autour de Saturne". Si nous nous conformons à leurs directives, nous verrons que ce qu'ils nous ont annoncé est bien là, en effet. Mais si nous refusons de nous procurer l'instrument nécessaire, nous ne pouvons pas voir les lunes de Saturne. Nous leur disons donc, "vivez la vie sainte, comme il convient, faites les exercices qui vous permettent de développer en vous la faculté dont nous parlons. Vous verrez alors que ce que nous vous avons dit est la vérité, et vous serez obligés de reconnaître vous-mêmes ce que nous avançons". S'ils refusent de se soumettre à nos directives, ils resteront incrédules au sujet des plans supraphysiques autant que l'homme qui, faute de se procurer un télescope mettrait en doute l'existence des lunes de Saturne, toutes choses dont le clairvoyant entraîné se préoccupe.
QUESTION 133 - Si la clairvoyance est un moyen d'investigation si précis, une faculté si hautement spirituelle, pourquoi est-elle généralement le partage de gens peu instruits, sortant de milieux vulgaires, ayant apparemment peu de spiritualité et qui disent souvent des mensonges?
RÉPONSE - Dans un passé lointain, bien lointain, il y eut un temps où le corps humain était un organisme bien moins compliqué qu'il ne l'est aujourd'hui, avant que le système nerveux cérébro-spinal n'ait été développé pour donner à l'homme la maîtrise de son corps. En ce temps-là, le système nerveux sympathique ou involontaire se chargeait des fonctions purement animales, à peu près comme il le fait aujourd'hui. L'homme était alors un être bien plus spirituel qu'il ne l'est maintenant, et ses moyens de perception des Mondes Spirituels étaient des organes qui ne sont aujourd'hui temporairement pas en usage. Nous avons dans notre corps nombre d'organes à divers degrés d'évolution, dont certains s'atrophient, parce qu'ils ont cessé d'être utiles. Par exemple, les muscles qui font mouvoir les oreilles de certains animaux sont encore présents chez l'homme, mais ils ne sont plus nécessaires, et la plupart d'entre nous en ont perdu l'usage. D'autres organes sont en train de se développer: le coeur, par exemple, muscle involontaire, qui est en train d'être investis de stries transversales comme les muscles volontaires et qui, dans l'avenir, se développera comme tel, et pourra battre au rythme désiré.
D'autres organes sont simplement en repos. Parmi ceux-ci il y a le corps pituitaire et la glande pinéale. S'ils ne devaient pas servir dans l'avenir, ils s'atrophieraient, comme tous les organes qui ont cessé d'être utiles. Dans un lointain passé, ces deux organes étaient reliés au système nerveux sympathique et douaient l'homme de clairvoyance involontaire. Et grâce à leur connexion avec le système cérébro-spinal, ils rendront à l'avenir l'humanité capable d'entrer en contact à volonté avec les Mondes Spirituels.
Il est plus facile de faire rouler une pierre du haut d'une colline que de l'y faire remonter; il est plus facile de rétrograder que de progresser, c'est pourquoi, en cherchant à se développer d'une façon négative, on renouvelle aisément l'activité négative du corps pituitaire et de la glande pinéale, et l'on devient un clairvoyant négatif. Mais comme aucune des facultés exercées au moyen du système nerveux involontaire ne relève du pouvoir de la volonté, cette faculté est, naturellement, intermittente chez les médiums. Par moment, lorsque le "courant" passe, ils peuvent de manière limitée entrer en contact avec les Mondes Spirituels. Il arrive cependant que faute de "courant", ils soient incapables de rien voir. Ils simulent alors, afin d'assurer leur gagne- pain.
Celui qui développe consciemment ses facultés spirituelles maîtrise la vibration des deux petits organes précités par le pouvoir de la volonté et n'a pas de jour "creux". Le pouvoir de voir dans les Mondes Spirituels lui est acquis en tout temps. Ainsi, dans ses mains, la clairvoyance est un moyen d'investigation précis, mais il faut comprendre pourtant qu'il est tout aussi nécessaire de faire des investigations dans ces mondes avant de les connaître, qu'il n'est nécessaire d'en effectuer ici-bas. De nombreuses personnes sont sottement sceptiques concernant l'existence des mondes et des sens supraphysiques, mais celles qui pensent que lorsqu'un homme "voit" dans les Mondes Invisibles", il sait immédiatement tout de ces mondes, sont sottes également. Un aveugle qui a acquis la faculté de la vue grâce à une opération doit apprendre à observer le Monde Physique, et on le verra souvent fermer les yeux au début, car n'ayant pas encore appris à mesurer les distances, il lui est plus facile de se conduire par le toucher que par la vue. Le petit enfant qui cherche à attrapper la Lune ou à atteindre un objet de l'autre côté de la pièce en est aussi un exemple. "Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut"; avant qu'une personne ne se soit exercée, le simple fait qu'elle soit clairvoyante n'est pas pour elle d'une grande utilité, et l'idée que parce qu'elle voit, elle connaît nécessairement toutes choses, est illogique. Nous qui avons habité ce monde toute notre vie, n'en avons qu'une connaissance bien restreinte. En outre, les formes du Monde Physique sont stables et ne se modifient pas facilement, alors que la question de vision et des connaissances est compliquée, dans les Mondes Intérieurs, par la plasticité des formes qui changent souvent en un clin d'oeil, en réponse aux pensées des entités qui y fonctionnent.
Développer la clairvoyance volontaire est une tâche ardue; c'est pourquoi peu de gens possèdent cette faculté, tandis que la clairvoyance négative est, malheureusement, développée par de nombreuses personnes qui n'ont pas d'idéals élevés pour les empêcher de prostituer leur faculté pour de l'argent.
QUESTION 134 - Qu'entend-on par initiation? Pourquoi les Initiés sont-ils tous des hommes?
RÉPONSE - L'initiation est, en général, considérée comme une admission dans un ordre secret, moyennant des honoraires d'initiation; mais l'initiation occulte est très différente.
Lorsqu'une personne s'est efforcée de vivre la vie supérieure pendant un certain temps, a purifié ses véhicules par ses efforts mentaux, moraux et physiques, elle émet une lumière dans le monde invisible, et accumule un pouvoir intérieur. Il arrive un moment où ce pouvoir doit trouver une issue. Alors, dans sa vie apparaît un instructeur qui lui montre le pouvoir qu'elle a cultivé, souvent inconsciemment, et lui en indique l'usage. Cette démonstration s'appelle initiation. Elle peut avoir lieu ou non dans un temple; elle peut être accompagnée ou non d'une cérémonie. Mais qu'il soit bien compris qu'aucune cérémonie ne peut donner à l'aspirant les pouvoirs dont l'initiation lui enseigne l'usage, pas plus que la détente de la gâchette d'un pistolet non chargé ne peut produire une explosion. La cérémonie n'a d'autre valeur que d'être le couronnement de la vie du disciple.
Il est donc évident que l'initiation est le résultat infaillible du mérite. Elle n'est jamais vendue pour de l'argent, bien qu'il ne manque pas de charlatans sans scrupules offrant d'initier tout venant dans les arts occultes - auxquels ils ne connaissent rien eux-mêmes - pas plus qu'il ne manque de gens crédules assez fous pour s'y laisser prendre, et de personnes malhonnêtes qui espèrent ainsi obtenir un pouvoir néfaste sur leurs semblables. Simon, le sorcier, (Actes 8:20-23), a encouru le blâme sévère de Pierre lorsqu'il tenta d'acheter à prix d'or son pouvoir spirituel; on peut donc se demander quelle juste condamnation attend ceux qui offrent comme une denrée commerciale une marchandise que, dans la nature des choses, ils sont incapables de fournir.
L'auteur de la question se méprend lorsqu'il croit que seuls les hommes sont initiés, du moins en ce qui concerne les Mystères Mineurs. Il y a des femmes qui sont initiées, et parfois même les Initiés des Mystères Majeurs prennent un corps féminin dans le but d'accomplir une certaine tâche. Il est vrai, cependant, que ceux qui sont assez avancés pour avoir le choix en ce qui concerne le sexe préfèrent un corps masculin, et la raison en est facile à comprendre. La femme, ayant un corps vital positif et un corps dense négatif, se trouve quelque peu désavantagée dans le monde tel qu'il est constitué à présent. En luttant pour des idéals supérieurs et en vivant la vie supérieure, nous spiritualisons le corps vital et le transmuons en âme qui est toujours positive, elle - c'est là un pouvoir qui n'a rien à voir avec le sexe - et lorsque l'Initié a aussi un corps physique masculin, il est entièrement positif dans le Monde Physique, et il a plus de chances d'avancement qu'en utilisant un corps féminin.
QUESTION 135 - N'est-ce pas le devoir de celui qui est instruit sur les sujets concernant la vie supérieure d'instruire et d'aider ceux qui le sont moins?
RÉPONSE - Certainement. Le savoir est l'une des choses que nous pouvons donner tout en le conservant nous-même. En fait, lorsque nous aidons les autres en leur faisant partager nos connaissances, nous nous rendons service à nous- mêmes, en augmentant notre savoir. Car on ne sait vraiment une chose que lorsqu'on l'a dite et expliquée à d'autres, et n'oublions pas que, quelles que soient les connaissances que nous ayons, elles ne sont pas notre propriété exclusive, mais doivent servir au bien universel. Si nous les conservons égoïstement et refusons d'éclairer autrui, nous arriverons au même résultat qu'en continuant à manger, alors que l'élimination ne se fait pas convenablement. Il viendra un moment où nous ne pourrons plus manger et deviendrons malade. Il en est de même de ceux qui ont acquis des connaissances concernant les choses de la vie supérieure. Lorsqu'ils les accumulent au lieu d'en faire bénéficier autrui, ils sont portés à vivre en reclus et peuvent en perdre la raison.
QUESTION 136 - Quelles sont les qualifications nécessaires pour devenir un Aide Invisible? La vie entière doit-elle être consacrées aux efforts spirituels?
RÉPONSE - Non, pas du tout; en fait, personne n'a pas le droit de consacrer sa vie entière aux efforts spirituels à moins qu'il n'ait rempli tout d'abord les obligations matérielles qui lui incombent à l'égard d'autrui. Les devoirs dans le cadre de la famille sont le moyen d'être un aide visible, et l'on ne peut attendre d'une personne qui s'est soustraite à ses devoirs ici-bas, qu'elle remplisse ceux d'un Aide Invisible de l'autre côté du voile.
Une patiente persévérance dans l'accomplissement de tous nos devoirs terrestres, remplis au mieux de nos capacités est la première qualification de l'aspirant, et la plus essentielle. Comme autre qualité on peut citer la maîtrise de soi. Tant que nous vivons travaillons dans notre corps dense, le corps du désir est, dans une certaine mesure, tenu en échec par son emprison nement dans la matière physique dense. Si nous nous emportons ici-bas, le résultat peut être dangereux pour nous-mêmes et pour ceux qui nous entourent, mais il n'est pas comparable au danger qui accompagne un accès de colère dans l'autre monde, car nous savons que notre corps du désir, sous l'effet d'un emportement très passager, peut affecter notre corps physique jusqu'à nous rendre malade pendant des semaines. Mais en dehors de notre corps physique, si la force du corps du désir était dirigée contre quelqu'un d'autre, elle pourrait sur-le-champ faire mourir une armée.
La connaissance est une autre qualité demandée à l'aspirant. A moins d'avoir étudié les conditions de l'après-vie, de s'être familiarisé avec le plan de l'évolution, d'avoir une idée d'ensemble de la constitution de l'homme et des sujets similaires, il nous est impossible d'instruire ceux qui ont moins de connaissance, et d'assumer les tâches d'un Aide Invisible; cela reviendrait à envoyer un ignorant enseigner dans une école.
La dernière qualité, non des moindres, requise d'un Aide Invisible, est qu'il doit être pénétré d'un amour qui englobe l'humanité tout entière. Nous ne pouvons pas être insensible aux souffrances de nos semblables ici-bas, et simultanément être rempli d'amour et du désir d'aider dans l'autre monde, pas plus que celui qui ne connaît pas une note de musique n'est capable de devenir, par le seul fait de la mort, un musicien remarquable ou d'acquérir une telle passion de la musique qu'il désire passer l'éternité à souffler dans une trompette ou à pincer de la harpe. En conclusion, nous répétons que, pour devenir un Aide Invisible dans l'au-delà, nous devons d'abord nous qualifier en aidant ici-bas.
QUESTION 137 - A quoi sert-il de sortir de son corps?
RÉPONSE - Au degré actuel de notre évolution, la plupart des humains sont liés à leur corps pendant la vie terrestre. Ils sont placés dans un milieu limité, parce qu'ils ont à y apprendre des leçons qui ne peuvent être comprises qu'en perdant de vue toute autre considération. Mais il vient un moment où l'homme a acquis un savoir suffisant pour jouir d'une plus grande liberté d'action dans ses activités. Son corps devient alors pour lui un boulet, une entrave, qu'il est opportun de quitter de temps à autre. En conséquence, les Frères Aînés lui enseignent à s'en extraire à volonté. Eux-mêmes ont été aidés dans le passé par des êtres plus avancés, venus d'autres planètes; ils sont, à leur tour, capables de rendre le même service à des humains moins évolués.
Le but cherché en sortant de notre corps est d'acquérir une plus grande connaissance. Mais cette connaissance n'est que le moyen de parvenir à une fin, qui est d'aider les autres dans leur avancement. C'est pourquoi ceux qui sont capables de quitter leur corps physique sont connus sous le nom d'Aides Invisibles. Leur tâche consiste à aider les vivants et les morts selon leurs aptitudes.
QUESTION 138 - Est-il absolument nécessaire de vivre une vie d'ascétisme pour se développer spirituellement et pour acquérir des pouvoirs psychiques?
RÉPONSE - La réponse dépend de ce que l'auteur de la question entend par ascétisme. Il y a en Orient des gens qui se roulent dans un tonneau hérissé de pointes, afin de mortifier la chair, ou qui se flagellent et se mutilent de diverses manières dans le but d'acquérir des pouvoirs spirituels. Tout cela n'est pas juste, assurément. Il est possible qu'ils deviennent clairvoyants, mais les moyens employés sont répréhensibles et les résultats aussi transitoires que les effets obtenus en fixant une boule de cristal, par l'usage de drogues et autres méthodes similaires.
Nous devons être conscients que notre corps physique est notre instrument le plus précieux, et qu'il est de notre devoir d'en prendre soin, raisonnablement, en veillant à sa santé et à son bien-être. Aucun pouvoir obtenu par les mauvais traitements infligés à notre corps n'a de valeur, et par conséquent ils ne sont ni désirables ni complètement efficaces.
Mais d'autres personnes entendent par ascétisme, "une vie propre et pure". Elles désirent le pouvoir spirituel sans sacrifier leurs tendances animales; elles désirent prendre leur essor à volonté vers les nuages, mais être libres, à d'autres moments, de se vautrer dans la fange, de continuer à se nourrir d'aliments grossiers, se gorger de viande et d'alcool, fumer, satisfaire leurs passions et leurs désirs sensuels, quels qu'ils soient; et en même temps elles espèrent acquérir des pouvoirs spirituels.
Cela ne peut se faire. Nos corps sont nos outils. Un bon ouvrier apprécie la valeur de bons outils et il les garde en parfaite condition, aiguisés et propres. Lorsque nos sens ont été émoussés par l'alcool et le tabac, que l'organisme est obligé de déployer toute son énergie pour digérer ou éliminer une nourriture grossière, peut-on s'attendre à devenir "un sensitif"? On ne peut servir Dieu et Mammon. Si nous désirons des pouvoirs spirituels, nous devons payer le prix de vies propres, donner à notre corps une nourriture pure et nous conformer aux règles d'une vie simple; nous devons nous abstenir de tout ce qui émousse les sens: alcool, tabac et abus similaires. Si c'est là ce qu'on appelle une "vie d'ascétisme", alors l'ascétisme est absolument nécessaire.
QUESTION 139 - Les enfants sont-ils tous clairvoyants jusqu'à un certain âge?
RÉPONSE - Oui, ils le sont tous, du moins pendant la première année de leur vie. Le laps de temps durant lequel l'enfant détient cette faculté dépend en grande partie de sa spiritualité et aussi de son milieu, car la plupart des enfants font part de tout ce qu'ils voient à leurs aînés, et leur faculté de clairvoyance est affectée par l'attitude de ces derniers qui, trop souvent, se moquent d'eux, ce qui blesse profondément leur nature sensible. Ils apprennent bientôt à exclure les scènes qui leur attirent la moquerie de leurs aînés, ou du moins ils apprendront à garder de telles expériences pour eux. Lorsqu'on prend la peine de les écouter, ils nous révèlent souvent des choses merveilleuses; il est quelquefois possible de remonter à une vie antérieure, grâce aux informations d'un petit enfant. Cela se produit, habituellement, si l'enfant est mort très jeune dans sa précédente vie, car en ce cas, n'étant resté dans le Monde Invisible que pendant une période d'un an à vingt ans, il est possible de vérifier ses dires. Les enfants qui, dans leur vie précédente, sont morts dans l'enfance, sont beaucoup plus aptes à se rappeler le passé et à être clairvoyants que les autres enfants, car leur corps du désir et leur corps vital ne naissent pas en même temps que leur corps physique, mais à sept ans pour le corps vital, et à quatorze ans pour le corps du désir, et ce qui n'a pas été vivifié ne peut mourir; ainsi, lorsqu'un enfant meurt avant la naissance du corps vital ou du corps du désir, il ne va ni au Deuxième ni au Troisième Ciel, mais il reste dans le Monde du Désir, et renaîtra avec le même corps du désir et le même intellect qu'il possédait dans sa précédente vie. C'est la raison pour laquelle il est apte à se rappeler ce qui lui est arrivé alors. Il y a quelques années, l'auteur a eu connaissance d'un cas de ce genre dans la Californie du Sud.
Un certain M. Roberts se promenait un jour à Santa Barbara dans une rue de cette ville, lorsqu'une petite fille accourut vers lui et lui entoura les genoux de ses bras en l'appelant "Papa". M. Roberts pensa que quelqu'un voulait lui imposer cet enfant, et il se dégagea indigné. La mère de la petite fille, non moins décontenancée du geste de l'enfant, l'emmena malgré ses cris. "Mais c'est mon papa, c'est mon papa", répétait-elle. En raison de circonstances qui seront relatées plus loin, M. Roberts ne pouvait ôter cet incident de sa mémoire et il alla trouver un clairvoyant que nous appellerons "X". S'étant rendu avec lui chez les parents de la petite fille, il leur fut permis de la questionner. Aussitôt que l'enfant eut aperçu M. Roberts, elle s'élança vers lui en l'appelant "papa". Répondant alors aux questions qui lui furent posées, par intervalles, durant l'après-midi, la petite fille raconta l'histoire que nous donnerons en observant l'ordre des faits.
"Il y a longtemps, elle demeurait avec M. Roberts qui était son papa, et avec une autre maman, dans une petite maison bâtie près d'un ruisseau où poussaient certaines fleurs (ici, elle sortit de la maison et revint avec des chatons de saule). Au-dessus du ruisseau il y avait une planche qu'il lui était défendu de traverser, de peur qu'elle ne tombât dans l'eau. Un jour, M. Roberts les quitta toutes deux, sa mère et elle, et ne revint jamais plus. Quelque temps après, sa maman, qui s'était couchée, ne bougea plus. "Elle devint très tranquille et elle est morte". Alors, ajouta l'enfant, "je suis aussi morte, mais pas vraiment; je suis venue ici".
M. Roberts, à son tour, raconta son histoire. "Il y avait environ dix-huit ans de cela, il vivait en Angleterre avec son père qui était brasseur. Il s'était épris de leur jeune servante, mais le père refuse son consentement au mariage. Les deux jeunes gens s'enfuirent jusqu'à Londres où ils se marièrent et, de là, ils s'embarquèrent pour l'Australie où M. Roberts aménagea une petite ferme dans la brousse, et se bâtit une maisonnette près d'un ruisseau bordé de saules. Il y avait une passerelle pour passer d'un côté du ruisseau à l'autre. Un enfant naquit. Cette enfant pouvait avoir deux ans lorsque M. Roberts s'en alla un jour à environ deux kilomètres de la maisonnette pour défricher un bout de terrain. Pendant qu'il était occupé à cela, un agent de police s'approcha de lui, l'arme au poing, et l'arrêta pour un vol commis dans une banque, le jour même où il avait quitté Londres.
Il eut beau protester de son innocence, supplier qu'on lui permît d'aller s'occuper de sa femme et de son enfant pour assurer leur existence, le policier fut inflexible, craignant un piège qui l'aurait fait tomber entre les mains de ses complices, il chassa vers la côte, à la pointe de son pistolet, le malheureux Mr. Roberts qui fut emmené en Angleterre. Traduit en justice pour vol, il fut finalement déclaré non coupable. Jusqu'alors les autorités n'avaient prêté aucune attention à ses plaintes déchirantes concernant sa femme et sa petite fille, qui devaient être mortes de faim dans la brousse australienne.On envoya un télégramme, un détachement partit en reconnaissance et la réponse arriva. Ils avaient découvert les cadavres des deux abandonnées. M. Roberts, le coeur brisé, partit pour l'Amérique".
On montra à l'enfant des photographies mêlées avec celles de M. Roberts et de sa femme. M. Roberts avait beaucoup changé depuis que sa photographie avait été prise. Néanmoins, l'enfant, lorsqu'elle la vit, s'écria joyeusement: "voilà papa!" Elle reconnut aussi la photographie de celle qui avait été sa mère dans sa précédente existence. La petite fille n'avait que trois ans environ lorsque M. Roberts l'avait retrouvée et elle n'aurait certainement pas pu inventer une telle histoire. Plus tard, un des grands journaux de la Californie, le "Los Angeles Times", fit une enquête sur ce cas et les faits furent confirmés, tels que nous les avons rapportés ici.
QUESTION 140 - Quelle est la différence entre la magie blanche et la magie noire, et quel effet la pratique de la magie noire a-elle sur l'âme?
RÉPONSE - La magie est un procédé par lequel nous pouvons obtenir certains résultats impossibles à atteindre au moyen des lois ordinairement connues. Certaines personnes ont étudié des lois de la nature inconnues de la plupart des humains et sont devenus experts dans la manipulation de forces plus subtiles. Ils utilisent leur pouvoir pour venir en aide à leurs semblables, là où cela peut se faire en harmonie avec les lois de leur croissance spirituelle. D'autres, ayant étudié ces mêmes lois et étant devenus capables de manipuler les forces cachées de l'univers, utilisent leur science à des fins égoïstes, pour obtenir un pouvoir sur autrui. Les premiers sont des magiciens blancs, les autres des magiciens noirs. Tous mettent en oeuvre les mêmes forces, la différence étant le motif qui les fait agir. Le magicien blanc est inspiré à la fois par l'amour et par la bienveillance. Bien qu'il ne soit guidé par aucune idée de récompense, une croissance de l'âme merveilleuse à contempler résulte du bon usage de la magie. Le placement de ses talents lui rapporte un intérêt de cent pour cent. Le magicien noir, lui, est dans une triste situation, car il est dit que "l'âme qui a péché mourra", et tout ce que nous faisons en désaccord avec les lois de Dieu amène inévitablement la détérioration des qualités de l'âme.
Il se peut que le magicien noir puisse, grâce à ses connaissance et à son art, maintenir sa position dans l'évolution pendant plusieurs vies, mais finalement arrive le moment où son âme se désintègre et où l'Ego retourne à ce que nous pourrions appeler l'état sauvage.
La magie noire, dans ses formes mineures, telles que l'hypnotisme, par exemple, cause parfois l'idiotie congénitale dans une vie ultérieure. L'hypnotiseur prive ses victimes du libre usage de leur corps. De par la loi de conséquence, il est alors lié à un corps dont le cerveau mal conformé l'empêche de s'exprimer. Il ne faut pas en déduire, cependant, que tous les cas d'idiotie congénitale sont dus à des pratiques illicites de la part de l'Ego dans une vie passée; il y a aussi d'autres causes susceptibles de provoquer cette infirmité.
QUESTION 141 - Vous parlez des écoles d'occultisme orientale et occidentale. L'école occidentale n'est-elle pas la meilleure et si oui, pourquoi?
RÉPONSE - Il y a actuellement sur terre plusieurs races différentes. Les Hindous sont la première race de l'Epoque Aryenne actuelle, et les Anglo- Saxons sont la cinquième . L'enseignement le plus récent est naturellement donné à la race la plus avancée. Par conséquent, la religion occidentale, le Christianisme, est bien supérieure à l'Hindouisme et au Bouddhisme. Les enseignements des Mystères de l'Orient ne sont pas aussi avancés que ceux de l'Occident. En Orient on s'attache particulièrement à dompter le corps pour développer les facultés spirituelles. Plaçant le corps dans des positions spéciales, ils effectuent simultanément des exercices respiratoires pénibles et d'autres exercices physiques qui ne sont pas nécessaires dans la méthode occidentale. En fait ces méthodes sont préjudiciables au corps occidental. De plus, l'étudiant, en Orient, est sous l'autorité absolue de son instructeur, qu'il appelle "Maître", et aux ordres duquel il doit obéir jusque dans les moindres détails, sans poser de question. En Occident nous suivons les enseignements du Christ, Qui disait à Ses disciples, "Désormais, je vous appelle amis, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître, alors que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père." (Jean 15:15). C'est pourquoi en Occident l'instructeur est dans les termes de la plus haute amitié avec son élève, et il est toujours prêt à répondre à ses questions, tant qu'elles sont compatibles avec son degré de développement.
Il y a, bien entendu, quelques Orientaux qui sont très avancés dans les enseignements de leur école, mais on atteint généralement un degré correspondant par la méthode occidentale dans un temps plus court et avec moins d'efforts.
QUESTION 142 - Quelle différence y a-t-il entre la vue éthérique, la clairvoyance et la vue appartenant au Monde de la Pensée?
RÉPONSE - Lorsqu'une personne douée de la vue éthérique regarde un homme, elle voit d'abord ses vêtements extérieurs, ensuite leur doublure, puis les sous- vêtements, la peau, les côtes frontales, les différents organes du corps qui se trouvent dans le champ de sa vision; puis la colonne vertébrale, les côtes dorsales, la chair, la peau et le dos des vêtements. En d'autres termes, elle voit à travers lui. La vue éthérique permet de voir à travers les livres, les papiers, les murs, ou tout ce qui se trouve placé à une courte distance. En fait, cette faculté peut être appelée «vue rayons X». Une seule substance est impénétrable à la vision éthérique: le verre, qui lui est aussi opaque qu'un mur de pierre l'est à la vue physique ordinaire, probablement pour la même raison qui fait que cette substance est un puissant isolant pour l'électricité. Lorsqu'un clairvoyant regarde une personne, il voit son corps du désir ainsi que les contreparties intérieure et extérieure - chaque particule en même temps - de ses autres véhicules subtils. Il est plutôt difficile de lire un livre ou même une lettre avec la vue éthérique, parce qu'il faut regarder à travers d'autres pages qui brouillent celle que l'on désire lire. Mais au clairvoyant ordinaire il semble que le livre ou la lettre sont ouverts, de sorte qu'il peut lire n'importe quel passage ou page sans avoir à regarder à travers une autre partie du livre. Mais lorsqu'on regarde un objet en se servant de la vue appartenant aux quatre régions inférieures du Monde de la Pensée, et l'auteur n'a pas une connaissance personnelle des régions plus élevées, on trouve, au lieu de formes, des espaces vides ou des moules, qui nous parlent et nous donnent des détails sur eux-mêmes. La nécessité de faire des investigations est éliminée de ce monde. Là nous savons sur-le-champ tout ce qui concerne l'objet sur lequel se porte notre attention. Il y a cependant un curieux inconvénient à la connaissance acquise de cette manière; elle apparaît toute entière à la fois. La somme de cette connaissance est un tout, et n'a ni commencement ni fin. Aussi est-ce une tâche herculéenne que de la développer en un concept ordonné, séquentiel, compréhensible aux autres, et à nous-mêmes.
QUESTION 143 - Est-il bon pour une personne très faible nerveusement de suivre l'entraînement occulte donné par les Rosicruciens, ou est-il nécessaire que cette personne recouvre d'abord la santé? Peut-on recouvrer la santé grâce à un entraînement occulte?
RÉPONSE - Les seuls exercices donnés publiquement par les Rosicruciens sont celui du soir et celui du matin. L'exercice du soir consiste en une rétrospection des évènements de la journée, en sens inverse. Durant cette revue rétrospective l'aspirant s'efforce de cultiver un sentiment de la plus sincère contrition pour tout ce qu'il peut avoir fait de mal, et aussi de se sentir intensément heureux lorsqu'il a été capable d'améliorer sa conduite, dans une action du jour écoulé. L'exercice du matin consiste en une concentration sur un idéal élevé, le Christ, par exemple.
Si une personne d'un tempérament nerveux s'efforce de faire calmement et tranquillement ces exercices, elle en ressentira un effet bénéfique, surtout si elle tâche de relâcher chaque muscle de son corps pendant ces exercices.
L'attitude d'un chat, guettant le trou d'une souris fournit une excellente illustration de la détente. Il est assis dans une position parfaitement aisée; calmement, tranquillement il attend que la souris apparaisse. Aucune énergie n'est dissipée en inquiétude ou en anxiété. Il persiste tranquillement, ayant foi que tôt ou tard, l'occasion se présentera. Toute sa force est réservée pour le moment suprême où il bondira pour saisir sa proie. Si l'élève détend complètement ses muscles, passe en revue calmement et tranquillement les évènements de la journée durant l'exercice du soir, et se concentre sur un idéal élevé pendant l'exercice du matin, sa nervosité disparaîtra graduellement, et un jour, l'occasion se présentera: sa vision spirituelle s'épanouira.
QUESTION 144 - Un corps sain étant nécessaire à l'épanouissement spirituel, que peuvent offrir les enseignements Rosicruciens à celui dont la condition physique laisse à désirer? Une santé parfaite sera-t-elle un résultat de l'étude de cette philosophie, et si l'enseignement est mis en pratique tend-il à garder une personne en bonne santé?
RÉPONSE - L'auteur de la question se méprend lorsqu'il dit qu'un corps sain est nécessaire au vrai épanouissement spirituel; et probablement, il oublie aussi la différence entre "sain" et "sensible". Bien des gens peu développés spirituellement ont un corps physique des plus sains et en excellente santé, mais ne sont nullement sensibles aux vibrations spirituelles. En voici un exemple concret; l'auteur a eu, pendant de longues années, un réveille-matin très bon marché. Bien souvent, il a été mis dans des bagages que transportaient sans aucun soin des porteurs ou des commissionnaires. Or ce réveil, malgré les secousses et les mauvais traitements, a continué à marcher et à marquer l'heure, mais avec quelques minutes d'avance ou de retard. Il était solide mais non exact.
D'autre part, le chronomètre dont on se sert à bord des navires est extrêmement délicat. Il repose sur un cardan qui garde toujours la position horizontale et compense le plus léger mouvement du bateau, en sorte que le chronomètre marque toujours l'heure la plus juste. Des milliers de vies dépendent, en effet, de la précision de l'instrument. Un capitaine lancé sur l'océan, sans route tracée, sait exactement, grâce à ce chronomètre, à quelle distance, ouest ou est, il se trouve de Greenwich. Il a la mesure exacte de la position du navire, une mesure sur laquelle reposent les vies de tous les passagers et les millions de dollars que valent les biens confiés à ses soins. Une comparaison entre le chronomètre sensible et le réveil grossier montre la différence qui existe entre un être "sensible" et un être "sain".
Lorsque nous étudions les hautes philosophies, que nous vivons la vie qu'elles enseignent, notre corps devient extrêmement sensible et il doit recevoir plus de soins que celui d'un Amérindien ou d'un Noir des déserts d'Afrique, qui n'ont pas le système nerveux délicatement organisé de la race blanche. Ceux qui suivent la voie du développement spirituel sont particulièrement sensitifs, c'est pourquoi, plus on progresse, plus on doit prendre soin de cet instrument. Mais nous apprenons aussi les lois qui le régissent, et comment nous y conformer. Si nous mettons en pratique nos connaissances, il nous sera possible d'avoir un instrument sensible et de le garder en relativement bon état.
Il est des cas, cependant, où une maladie est nécessaire pour apporter au corps certains changements, précurseurs d'un plus haut degré d'épanouissement spirituel. Dans ces conditions, bien entendu, la maladie est une bénédiction et non une malédiction. D'une manière générale, on peut dire que l'étude de la haute philosophie tendra toujours à améliorer la santé, car "savoir c'est pouvoir", et plus nos connaissances sont nombreuses, plus nous sommes capables de nous mesurer avec toutes les circonstances qui se présentent, pourvu, bien entendu, que nous mettions notre savoir en pratique, que nous vivions la vie, que nous ne nous bornions pas à écouter, mais que nous agissions, car un enseignement ne nous sert à rien si nous ne l'incorporons pas à notre vie et ne le vivons pas jour après jour.
QUESTION 145 - De quelle manière la clairvoyance nous aidera-t-elle après la mort, si nous l'avons cultivée dans cette vie?
RÉPONSE - De plusieurs manières. D'abord, bien des gens ont une grande crainte de la mort: le seul mot de mort leur donne des frissons, et ils évitent d'en parler. La crainte de la mort produit des formes-pensées de nature hideuse, et lorsqu'une personne quitte son corps à la mort, pour entrer dans le Monde Invisible, elle voit ces formes horribles l'entourer comme autant de démons qui la rendent presque folle. Ce sont là pourtant les créatures de son imagination, et elle ne pourra s'en débarrasser avant d'avoir appris qu'elles n'ont aucun pouvoir sur elle, et qu'elle leur aura commandé hardiment de disparaître. Elles s'évanouiront alors, comme la rosée sous les rayons du soleil.
Il arrive parfois qu'une personne ayant cultivé la clairvoyance pendant sa vie terrestre soit tourmentée, elle aussi, à sa première entrée dans le Monde Invisible, par diverses entités élémentales qui prennent les formes les plus hideuses. Reconnaissant dans le néophyte un futur maître possible, elles cherchent à l'intimider et à le détourner de ses desseins, mais, comme il est généralement aidé par un instructeur qui lui enseigne que ces entités n'ont aucun pouvoir sur lui, il domine bientôt sa crainte. Lorsqu'à la mort il quitte son corps et entre dans le Monde Invisible, il est déjà familiarisé avec la plupart des spectacles et des scènes de ce monde; et surtout aucune crainte ne l'entrave plus.
QUESTION 146 - La contemplation du Dieu intérieur, effectuée d'une façon persistante, aide-t-elle à la croissance spirituelle et mène-t-elle à l'état d'adepte?
RÉPONSE - Nous vivons dans le monde prosaïque de l'Occident, où il est de notre devoir d'accomplir notre tâche quotidienne, quelle qu'elle soit. Chacun de nous a un travail à faire. Si nous nous y dérobons pour nous livrer à une introspection morbide, non seulement nous ne croîtrons pas spirituellement, mais nous dégénérerons.
Quelques personnes, malheureusement, se croient autorisées à laisser leurs devoirs terrestres lorsqu'elles s'imaginent qu'un avancement spirituel les sollicite, mais avant que nous ayons accompli chacun de nos devoirs ici-bas, il ne peut y avoir aucun avancement spirituel véritable; tout ce qui pourrait y ressembler sera finalement réduit à néant.
Les pays d'Extrême-Orient illustrent, par un exemple affreux, les mauvais résultats que donne la négligence des devoirs matériels pour la poursuite fallacieuse de ce que l'on imagine être des pouvoirs spirituels. Là, les gens émacient et déforment leur corps par des pratiques telles que celle qui consiste à tenir son bras levé au-dessus de la tête jusqu'à ce qu'il se dessèche. Il n'y a de vraie spiritualité que celle qui aide le monde entier. Ce qui ne tend pas à élever l'humanité tout entière n'élèvera jamais personne. Un désir ardent et profond d'aider au bien commun est la seule chose qui puisse justifier un surcroît d'efforts apportés à la culture des pouvoirs spirituels. Que penser d'une mère qui fréquenterait les réunions où l'on discute la question des meilleurs soins à donner aux enfants, alors que les siens sont laissés à l'abandon dans une maison en désordre? De telles histoires ne sont pas de simples plaisanteries; elles contiennent une plus grande part de vérité que d'invraisemblance. Et ceux qui discourent sur la spiritualité, désirant contempler l'ange intérieur, et qui négligent leur famille et leurs devoirs immédiats ont des points communs avec de telles mères. Plus tôt nous nous éveillerons à la compréhension du fait qu'aucun devoir présent, si humble soit-il, ne peut être négligé avec impunité pour un travail spirituel, même exaltant, mieux cela vaudra pour nous et mieux s'en trouveront ceux qui nous entourent. Nous conseillons à notre correspondant de lire le poème de Longfellow, "La Belle Légende" ("Enseignement d'un Initié", chapitre 3). Il est très adapté à la situation: Un moine en prière est agenouillé sur le carreau de sa cellule lorsqu'une adorable vision du Christ paraît devant ses yeux, cela juste au moment où la cloche de midi l'appelle à la porte où les pauvres attendent les aumônes qui leur sont distribuées chaque jour à cette heure. Une question vient alors à l'esprit du moine: dois-je rester pour m'entretenir avec mon Visiteur Béni? ou faut-il que je Le quitte pour quelques mendiants affamés? Une voix intérieure lui dit:
"Fais ton devoir, cela vaut mieux. Pour le reste, remets-t'en à Dieu."
Il suit le conseil de cette voix, laissant la Vision dans la cellule en se demandant si elle sera encore là à son retour. Il sent pourtant qu'il a raison de faire son devoir vis-à-vis d'autrui, sans tenir compte d'une perte éventuelle pour lui, et lorsqu'après avoir distribué les aumônes aux pauvres il retourne à sa cellule, la Vision l'accueille par ces mots, "Serais-tu resté, j'aurais dû partir".
QUESTION 147 - Ne dit-on pas que certaines personnes ont développé le pouvoir spirituel, appelé clairvoyance, sixième sens, ou tel autre nom qu'on veut bien lui donner, en vivant une vie pure, en harmonie avec les lois de la nature? Les enseignements des occultistes modernes, avec leurs nombreux termes techniques, n'ont-ils pas tendance à créer de la confusion plutôt que d'apporter le résultat désiré?
RÉPONSE - Le sentier du développement dépend dans tous les cas du tempérament de l'aspirant. Il y a deux sentiers, le sentier mystique et le sentier intellectuel; le mystique est habituellement dépourvu de connaissances intellectuelles; il suit les commandements de son coeur et s'efforce de faire la volonté de Dieu, telle qu'il la sent, s'élevant sans avoir conscience d'aucun but défini, et pour finir il atteint la connaissance. Au Moyen Age, les gens n'étaient pas aussi intellectuels qu'ils le sont aujourd'hui, et ceux qui sentaient l'appel de la vie supérieure suivaient généralement le sentier mystique. Mais dans les siècles derniers, depuis l'avènement de la science moderne, une humanité plus intellectuelle a peuplé la terre; la tête a complètement dominé le coeur, le matérialisme l'a emporté sur toute impulsion spirituelle, et la majorité des gens ne croient qu'à ce qu'ils peuvent toucher, goûter ou manier. Il est donc nécessaire de faire appel à leur intelligence, afin que leur coeur soit amené à croire ce que l'intelligence a sanctionné. Pour répondre à cette demande, des systèmes modernes d'occultisme tendent à établir une corrélation entre les faits scientifiques et les vérités spirituelles. L'attitude d'esprit matérialiste est, naturellement, adoptée plus particulièrement en Occident, et l'Ordre Rosicrucien fut fondé au 13e siècle pour préparer un antidote contre le poison du matérialisme, qui puisse être administré en doses correspondant aux exigences du moment. Paracelse, Coménius, van Helmont, Bacon et d'autres ont donné, d'une manière plus voilée, les enseignements qui sont maintenant publiquement diffusés pour démontrer que la science, l'art et la religion sont la trinité d'une même unité, qui ne peuvent être séparés sans fausser notre vue.
La vraie religion englobe à la fois la science et l'art, car elle enseigne une vie belle en harmonie avec les lois de la nature.
La vraie science est artistique et religieuse au sens le plus élevé, car elle nous enseigne à révérer les lois qui gouvernent notre bien-être et à nous y conformer, et elle explique pourquoi la vie religieuse est favorable à la santé et à la beauté.
L'art vrai est aussi éducatif que la science, et nous élève, par son influence, comme le fait la religion. Dans l'architecture nous avons une présentation des plus sublimes des lignes de forces cosmiques dans l'univers. Elle remplit le contemplateur spirituel d'une dévotion puissante et d'une adoration nées de la conception pleine de respect qu'il se fait de la grandeur et de la majesté incommensurables de la Divinité. La sculpture et la peinture, la musique et la littérature nous inspirent un sentiment de la beauté transcendante de Dieu, source et but immuable de ce monde admirable.
Rien de moins qu'un enseignement qui embrasse tous ces sujets ne saurait répondre aux besoins d'une large catégorie d'humains dont le nombre va croissant, et c'est pourquoi une religion à la fois technique et dévotionnelle est absolument nécessaire à notre époque.
QUESTION 148 - Est-il possible de développer la clairvoyance en usant de drogues, en fixant une boule de cristal ou par des exercices respiratoires, et ces méthodes n'amènent-elles pas des résultats plus rapides que celles que vous recommandez?
RÉPONSE - Oui, il est possible de cultiver une certaine sorte de clairvoyance par l'une des méthodes mentionnées ci-dessus; mais, lorsqu'un homme cultive le sixième sens par de tels moyens, il n'est pas maître de cette faculté; le pouvoir de produire la clairvoyance réside dans le cristal, non dans l'homme. Celui-ci se trouve dans la situation de celui qui apprend l'équitation dans un manège où tous les chevaux sont entraînés à se laisser monter. Les élèves n'acquièrent pas la capacité de monter des animaux intraitables, mais ils montent simplement à cheval avec le consentement de leur monture.
Si un homme apprend à maîtriser un cheval non dressé, il peut en maîtriser d'autres, et les monter en vertu du pouvoir qu'il a de maîtriser son cheval. De même, lorsqu'un homme a utilisé son pouvoir de volonté, au lieu de drogues ou d'une boule de cristal, pour maîtriser son corps et cultiver la clairvoyance, il a acquis une qualité d'âme qui le rend capable d'exercer sa faculté dans toutes ses existences futures également. Mais, celui qui fixe une boule de cristal ou qui s'adonne à la drogue perd à la mort la faculté ainsi acquise, et doit attendre d'avoir entraîné son corps nouveau, dans une existence ultérieure, en se servant à nouveau de drogues ou de boules de cristal; il résulte donc de ces méthodes une grande perte de temps et d'efforts. Si nous tenons compte du fait que les drogues et les exercices respiratoires ont un effet terriblement destructeur sur le corps physique, on peut en conclure que ces méthodes sont tout à fait indésirables. Bien des gens sont aujourd'hui dans des asiles d'aliénés ou morts de tuberculose pulmonaire par suite d'exercices respiratoires; quant aux effets des drogues, ils sont bien connus.
De plus, il y a différentes sortes de clairvoyants. Il y en a qui ont une faculté telle, que le clairvoyant peut être comparé à un prisonnier assis dans sa cellule derrière les barreaux. De là, il voit un certain paysage; il ne peut échapper à ce qui vient dans son champ visuel, car il ne peut détourner les yeux. Devant sa fenêtre se trouvent aussi des volets qu'il ne peut pas manoeuvrer. Ainsi, tant que ces volets sont ouverts, il est obligé de voir ce qui se passe de l'autre côté de la fenêtre, que le spectacle lui plaise ou non. Une faculté de cette nature est souvent une vraie malédiction, car les scènes les plus horribles passent quelquefois devant les yeux de tels clairvoyants. L'auteur se rappelle le cas d'un certain conférencier qui possédait cette sorte de clairvoyance. Un jour où il faisait une conférence, pendant la guerre des Philippines, une horrible scène de bataille se présenta devant ses yeux. Une rencontre avait lieu à ce moment même entre les Philippins et les Américains; il voyait des chevaux éventrés, des Américains taillés en pièces par les bolos des indigènes. Dans l'impossibilité d'écarter cette vision, il devint d'une pâleur mortelle, mais, par le pouvoir de sa volonté il vint à bout de sa conférence sans attirer l'attention de ses auditeurs sur son propre désarroi.
Il y a d'autres clairvoyants qui n'ont qu'une maîtrise partielle de leur faculté et qui ne peuvent compter sur ce pouvoir en tout temps. C'est à cette classe qu'appartient le médium ordinaire qui prostitue sa clairvoyance pour de l'argent. De temps à autre, lorsque le courant passe, le médium peut donner d'excellents renseignements et dire la vérité, mais à d'autres moments, lorsque le courant ne passe pas, il peut être tenté d'assurer son gagne-pain et ses frais courants en simulant. Le seul moyen sûr de cultiver la faculté de clairvoyance est de faire les exercices enseignés dans les Ecoles des Mystères, mais ces exercices et leçons destinés au développement des facultés supérieures ne sont jamais vendus à prix d'or ou pour des considérations matérielles. Ils sont toujours donnés en récompense au mérite. Celui qui possède la faculté de clairvoyance positive, cultivée par cette méthode, ne connaît pas de jours de défaillance; cependant, il ne consentira jamais à employer cette faculté pour satisfaire la curiosité, pour des expériences, ou autre but frivole. Il oriente toute son énergie pour aider à élever l'humanité.
QUESTION 149 - Quel est le meilleur moment de la matinée pour la concentration?
RÉPONSE - Le but des exercices, aussi bien celui du matin que celui du soir, est d'amener l'élève en contact conscient avec les mondes invisibles, et il n'y a pas de meilleur moment pour cela que le réveil, car durant la nuit l'esprit se retire du corps dense pour entrer dans les mondes invisibles, laissant le corps physique endormi sur le lit; et c'est le retour de l'esprit, le matin, qui cause le réveil du corps et concentre la conscience sur le monde matériel au moyen des organes des sens.
Dans sa magnifique "Ode à l'Immortalité" Wordsworth dit:
"La naissance n'est qu'un sommeil et qu'un oubli, Et l'Ame qui se lève avec nous, cette Etoile de notre vie, A eu son coucher ailleurs, et revient de loin, Non pas dans un oubli entier, ni une nudité complète, Mais portant des nuages de gloire; nous venons bien De Dieu qui est notre maison.
Le ciel est tout autour de nous dans notre enfance! Les ombres d'une prison commencent à se refermer Sur le Garçon qui grandit, Mais Il voit la lumière et d'où elle se déverse, Il la voit, dans sa joie. L'Adolescent qui, chaque jour s'éloignant de l'Est Doit voyager, est cependant encore Prêtre de la Nature, Et la vision splendide l'accompagne sur sa route. Avec le temps enfin, l'Homme la voit mourir, Et disparaître dans la lumière d'un jour ordinaire."
Comme le chante le poète, les Mondes Intérieurs sont le plus près de nous dans notre enfance, car c'est le matin de la vie, et il en est de même pour nous; lorsque nous nous éveillons le matin, nous sommes en contact plus étroit qu'à tout autre moment du jour avec les Mondes Spirituels, et il nous est alors très facile d'y retourner. C'est pourquoi l'élève doit commencer ses exercices au moment même où il s'éveille, sans laisser à son esprit le temps de se fixer sur autre chose. Relâchant complètement tous les muscles de son corps, il fixera son esprit sur un idéal élevé, ou sur les cinq premiers versets de l'Evangile de Jean, phrase après phrase ou dans leur ensemble. Cela le mettra en contact avec les vibrations cosmiques. Il doit laisser les sens en repos de façon à ne rien entendre, à ne rien voir dans sa chambre. Lorsqu'il y sera parvenu, les scènes du Monde du Désir se présenteront d'elles-mêmes à sa vision intérieure; d'abord par intermittence, ensuite de plus en plus clairement, car la pratique rend la vision parfaite.
Mais, pour la plupart l'exercice du soir est plus important et amènera probablement des résultats plus rapides, parce qu'il agit directement sur la vie que nous menons et nous ennoblit d'une manière que l'exercice du matin ne peut réussir.
QUESTION 150 - Il m'est difficile de passer en revue les évènements du jour en ordre inverse au cours de l'exercice du soir. Est-ce absolument nécessaire et si oui, pourquoi?
RÉPONSE - Dans l'exercice du soir, l'étudiant revoit les évènements et juge sa vie au cours de ce jour-là. Il fait alors le travail qui est ordinairement réservé au Purgatoire et au Premier Ciel. Là, la vie est revécue en sens inverse, depuis les effets jusqu'aux causes, afin que nous puissions voir comment et pourquoi les souffrances résultent de nos erreurs. En passant en revue notre vie journalière en sens inverse, depuis les effets jusqu'aux causes, nous remarquons que la plupart de nos ennuis et de nos épreuves ont tous été causés par des actes passés datant du jour même, ou des jours précédents.
Il est de notre devoir de chercher cette cause et d'analyser la raison qui conduit à chaque développement, afin que nous puissions savoir, à l'avenir, comment tirer parti des occasions pour notre croissance de l'âme, et éviter le mal. Ainsi, en revivant l'expérience quotidienne en ordre inverse, nous profitons immédiatement des expériences faites, au lieu d'attendre que nous ayons quitté cette vie et soyons forcés de récolter au Purgatoire et au Premier Ciel le fruit de nos actions.
QUESTION 151 - Quelle est la valeur des exercices respiratoires pour le développement du corps et de l'intellect?
RÉPONSE - La valeur des exercices respiratoires dépend des connaissances de la personne qui les donne. Les exercices respiratoires indiqués dans les livres et par de soi-disant maîtres, qui font de la réclame pour des cours de développement psychique, sont excessivement dangereux et de nombreuses personnes se trouvent aujourd'hui dans des asiles d'aliénés ou sont mortes de tuberculose pulmonaire pour les avoir pratiqués.
Chaque être humain est un individu et a besoin d'exercices individuels. Les exercices appropriés ne peuvent être donnés que par une personne qui est clairvoyante et qui est aussi capable de surveiller la croissance de certains organes éthériques dans le corps physique de l'étudiant. Elle doit aussi savoir ce que cette croissance doit être dans chaque cas. Toute personne qui a la capacité de donner ainsi cet exercice individuel sait aussi comment enrayer les développements indésirables. Mais un tel instructeur ne fait pas de réclame à tant la leçon pour un développement psychique. De tels exercices ne sont jamais vendus à prix d'argent, mais donnés en récompense au mérite.
La raison en est évidente: une personne qui exerce à volonté la faculté de clairvoyance possède un pouvoir énorme qui, s'il est mal utilisé, peut faire plus de mal qu'aucune arme terrestre. Il pourrait causer la panique sur les marchés mondiaux, amener la guerre et la discorde entre les nations, et le possesseur de ce pouvoir deviendrait ainsi un fléau pour la société, s'il aspirait à autre chose qu'au bien. Les puissances qui sont derrière l'évolution, les Frères Aînés de l'humanité qui ont développé ces pouvoirs et sont capables de les enseigner, prennent un soin extrême que nul n'y parvienne s'il n'a donné des preuves d'altruisme et s'il n'est lié par des voeux et des restrictions. C'est pourquoi nul ne devrait entreprendre des exercices respiratoires à moins qu'ils ne soient prescrits par un véritable instructeur, et il n'est pas nécessaire non plus de courir le monde à la recherche d'un tel instructeur. L'aspirant doit avant tout s'efforcer de faire le bien et d'utiliser les facultés qu'il possède dans le milieu où il se trouve, car c'est là le seul moyen d'arriver à un pouvoir plus élevé. Lorsqu'il s'y sera préparé suffisamment, l'instructeur apparaîtra dans sa vie, et l'aspirant n'aura aucun doute sur l'authenticité de l'enseignement qui lui sera alors donné. A ce sujet, nous citerons un petit poème qui est extrêmement beau:
"Ne perdez pas votre temps à soupirer Après des choses glorieuses, mais impossibles. N'attendez pas, dans une molle apathie, Qu'il vous pousse des ailes d'ange. Ne dédaignez pas d'être d'humbles chandelles, Car chacun ne peut être une étoile; Mais illuminez une partie de l'obscurité En brillant simplement là où vous êtes.
L'humble lumignon est nécessaire Aussi bien que le superbe Soleil. Et l'acte le plus humble est ennobli, Lorsqu'il est dignement accompli. Vous pouvez n'être jamais appelés A éclairer de lointaines régions obscures. Alors accomplissez votre mission jour après jour En brillant simplement là où vous êtes."
QUESTION 152 - Le monde invisible dont vous parlez n'est-il pas irréel, chimérique, en comparaison du monde dans lequel nous vivons?
RÉPONSE - Dieu est la Réalité Première. Le Monde du Désir et le Monde de la Pensée sont d'un et de deux degrés plus près de cette source centrale d'énergie que le Monde Physique et, par conséquent, plus réels. On peut présumer que par le mot "réel" l'auteur de la question veut dire que, dans ce monde-ci, les formes sont stables et ne changent pas facilement, tandis que, dans les Mondes Invisibles, elles ont beaucoup plus de plasticité et changent avec la rapidité de la pensée; mais c'est la Vie qui est à l'intérieur de ces formes qui est la réalité, non la forme. La stabilité n'est pas la marque de la réalité. Tout ce qui, dans ce monde, est maintenant cristallisé et stable a d'abord existé dans une condition plastique, dans le Monde Invisible. Tout ce qui a été fait par la main de l'homme a d'abord été une forme-pensée dans l'intellect de son réalisateur.
Lorsqu'un architecte désire construire une maison, il y réfléchit d'abord. Il cherche à se former une idée aussi claire que possible de ce que doit être cette maison. Si les ouvriers pouvaient voir la forme-pensée dans l'intellect de l'architecte, ils seraient capables de travailler sans plans, mais comme l'idée de l'architecte est masquée par un voile de chair, il est nécessaire qu'il mette son idée sur le papier et fasse un plan. C'est la première phase de cristallisation; après quoi les maçons construisent la maison avec du fer, du bois et de la pierre.
D'après l'opinion générale, cette maison concrète est bien plus réelle que la forme-pensée dans l'intellect de l'architecte, mais en réalité il n'en est rien. La maison tangible peut être détruite en un instant par un tremblement de terre, par une explosion, ou de toute autre manière, tandis que l'idée qui est dans l'intellect de l'architecte durera tant que l'homme vivra, et l'on pourra construire une nouvelle maison ou une douzaine de maisons semblables d'après cette idée. Même après la mort de l'architecte, la maison existera encore dans l'éther à l'état de modèle, et tout clairvoyant capable d'entrer en contact avec les Mondes Invisibles et de lire dans la Mémoire de la Nature sera encore capable de l'y voir, à n'importe quel moment, bien que des millions d'années se soient écoulées. Ainsi, le Monde Invisible est la source et l'enregistrement durable de tout ce qui est, ou a été, ici-bas, il est donc la réalité primordiale.
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