QUATRIÈME PARTIE - « IL N'Y A PAS DE MORT»

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Chapitre 21 - LA VRAIE NATURE DE LA MORT

Parmi toutes les incertitudes qui sont la caractéristique de ce monde, il n'est qu'une certitude: la Mort. A un moment ou à un autre, après une vie courte ou longue, vient cette fin de la phase matérielle de notre existence qui est une naissance dans un monde nouveau, puisque ce que nous appelons «naissance » est, selon le mot splendide de Wordsworth, un oubli du passé.

Naissance et mort peuvent dont être considérées comme un transfert de l'activité de l'homme d'un monde à un autre, et c'est selon notre propre situation que nous appelons ce changement naissance ou mort. Si l'être humain entre dans le monde où nous vivons, nous disons naissance, s'il abandonne notre plan d'existence pour entrer dans un autre monde, nous disons mort. Mais, pour l'individu en question, le passage d'un monde à un autre n'est rien de plus qu'un déménagement vers une autre ville ici-bas; il continue à vivre, sans avoir changé; seuls son entourage et les conditions ont changé.

Le passage d'un monde à un autre s'accompagne souvent d'une certaine inconscience, analogue au sommeil,

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comme le dit Wordsworth, du fait que notre conscience peut rester fixée sur le monde que nous avons quitté. Dans la première enfance, le ciel nous entoure, en vérité; les enfants sont tous clairvoyants pendant un temps plus ou moins long après leur naissance, et, de la même manière, quiconque nous quitte par la mort voit encore le monde matériel pendant un certain temps. Si nous mourons dans la pleine vigueur physique de l'âge adulte, fortement attachés à notre famille, à nos amis ou à d'autres intérêts, le monde matériel continue à attirer notre attention pendant beaucoup plus longtemps que si la mort survient dans nos «très vieux jours», un âge où les liens terrestres se sont rompus avant le changement que nous appelons mort. Ceci relève du même principe qui fait adhérer le noyau à la chair d'un fruit vert, tandis qu'il se détache aisément et proprement du fruit mûr. C'est pourquoi il est plus facile de mourir à un âge avancé que dans la jeunesse.

L'inconscience qui accompagne le transfert de l'esprit qui arrive par la naissance ou de celui qui s'en va part par la mort, est due à notre incapacité à mettre au point instantanément la lentille de notre foyer visuel; ce fait est similaire à la difficulté que nous expérimentons en passant d'une chambre obscure dans la rue un jour de soleil très lumineux ou inversement. Dans ces conditions, il s'écoule quelque temps avant que nous puissions distinguer les objets autour de nous; il en est de même pour les nouveaux-nés et les humains qui viennent de décéder, les uns et les autres doivent réadapter leur vue à leur nouvelle condition.

Quand arrive le moment qui marque l'achèvement de la vie dans le monde physique, le corps dense n'a plus d'utilité et l'Ego se retire de celui-ci par la tête, prenant avec lui l'intellect et le corps du désir comme il le fait

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chaque nuit pendant le sommeil, mais maintenant le corps vital est inutile, il est donc aussi retiré du corps physique, et quand la corde d'argent qui unissait les véhicules supérieurs aux véhicules inférieurs se rompt, elle ne peut plus être réparée.

Nous nous rappelons que le corps vital est composé d'éther, qu'il interpénètre les corps denses de la plante, de l'animal et de l'homme durant la vie. L'éther est de la matière physique, aussi a-t-il un certain poids. La seule raison pour laquelle les hommes de science ne peuvent le peser est qu'ils sont incapables d'en réunir une quantité suffisante pour la mettre sur une balance. Mais lorsqu'il quitte le corps dense à la mort, une diminution de poids se produit chaque fois, montrant que quelque chose de pondérable, bien qu'invisible, quitte le corps dense à ce moment.

La science physique sait que, quelle que soit la nature de la force qui anime le coeur, elle ne vient pas de l'extérieur mais réside à l'intérieur du coeur. Quant à l'occultiste scientifique, il voit une cavité dans le ventricule gauche , près du sommet, où un petit atome nage dans un océan du plus élevé des éthers. La force contenue dans cet atome, comme les forces de tous les autres atomes, est la vie indifférenciée de Dieu; sans cette force, le minéral ne pourrait donner à la matière la forme de cristaux, les règnes végétal, animal et humain seraient incapables de former leurs corps. Plus nous allons au fond des choses, plus devient claire pour nous cette vérité fondamentale qu'en Dieu nous avons la vie, le mouvement et l'être (Actes 17:28).

Cet atome s'appelle «l'atome-germe». La force qu'il contient anime le coeur et maintient la vie dans l'organisme. Tous les autres atomes du corps entier doivent vibrer en harmonie avec cet atome. Les forces de l'atome-germe sont immanentes à chaque corps dense possédé au cours des temps par l'Ego particulier

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auquel il est attaché, et sur sa matière plastique sont inscrites toutes les expériences de cet Ego particulier au cours de toutes ses vies. Quand nous retournerons à Dieu, quand nous serons redevenus une fois encore un en Dieu, cet enregistrement, qui est positivement le Livre de Dieu, subsistera toujours, et c'est par lui que nous conserverons notre individualité. Nous transformons nos expériences en facultés; le mal est transformé en bien, et ce bien est conservé comme pouvoir de faire encore plus de bien, mais l'enregistrement de nos expériences appartient à Dieu et est en Dieu dans le sens le plus intime.

La «corde d'argent» qui unit les véhicules supérieurs et inférieurs se termine à l'atome-germe dans le coeur. Quand la vie matérielle vient à sa fin d'une manière naturelle, les forces de l'atome-germe se dégagent, en passant le long du nerf pneumogastrique, puis derrière la tête et le long de la corde d'argent, en même temps que les véhicules supérieurs. C'est cette rupture dans le coeur qui marque la mort physique, mais la connexion de la corde d'argent n'est pas rompue immédiatement, dans certains cas pas avant plusieurs jours.


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