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Le corps vital est le véhicule de la perception sensorielle.
Et comme il reste avec le corps du désir et que la corde
éthérique les relie au corps dense abandonné par l'Ego, il est
évident que jusqu'à la rupture de cette corde, il doit rester
une certaine quantité de sensations éprouvées par l'Ego
lorsque le corps physique est malmené. Il se produit donc une
certaine douleur lorsque le sang est extrait et le liquide
d'embaumement injecté, lorsque le corps est ouvert pour une
autopsie, et lorsque le corps est incinéré trop rapidement
après le décès.
L'auteur a eu connaissance d'un cas où un chirurgien avait
amputé trois orteils sous anesthésie à un patient. Il jeta les
orteils coupés dans un feu vif, mais aussitôt l'opéré s'est
mis à crier, car la rapide désintégration des orteils
matériels produisait une désintégration aussi rapide des
orteils éthériques reliés aux véhicules supérieurs. C'est de
cette manière que toutes les atteintes affectent l'Esprit
désincarné pendant un laps de
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temps qui va de quelques heures à trois jours et demi après
la mort. A ce moment, toute connexion est coupée, et le corps
commence à se décomposer.
C'est pourquoi il faut prendre grand soin de ne pas faire
souffrir, par de tels procédés, l'Esprit qui s'en va. Si les
lois ou d'autres circonstances empêchent de garder le corps au
calme pendant quelques jours dans la chambre où la mort s'est
produite, du moins peut-on le mettre dans une chambre froide
durant trois jours et demi, ou l'inhumer pour ce laps de temps et
ensuite le traiter de la manière désirée. Le calme et la
prière sont à ce moment d'un grand secours; et si nous aimons
avec sagesse l'Esprit qui s'en va, nous pourrons gagner sa
gratitude éternelle en suivant les instructions ci-dessus.
Il faut dire un mot à propos du traitement infligé aux
mourants qui souffrent dans bien des cas une indicible agonie à
cause de la tendresse ignorante de leurs proches. La douleur,
causée par l'administration de stimulants aux mourants, est bien
plus grande que toute autre. Il n'est pas pénible de quitter le
corps, mais les stimulants ont pour effet de rejeter brusquement
dans son corps l'Ego qui s'en va et de lui faire éprouver à
nouveau les souffrances auxquelles il était en train
d'échapper. De l'autre côté, des désincarnés s'en sont
souvent plaints à des investigateurs, et l'un d'eux disait
n'avoir pas souffert dans toute sa vie autant que pendant les
quelques heures où on l'empêchait de mourir. La seule attitude
raisonnable est de laisser la Nature suivre son cours lorsque la
fin apparaît inévitable.
Un autre péché, encore plus préjudiciable à l'Esprit qui
s'en va, est de pleurer bruyamment et de se lamenter dans la
chambre mortuaire ou à proximité. Immédiatement après sa
libération, et pendant un temps qui varie de quelques heures à
quelques jours, l'Ego est occupé à un travail de la plus grande
importance; une grande partie de la valeur de la vie passée
dépend de l'attention qu'y apporte l'Esprit qui part. S'il est
distrait par les
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lamentations et les sanglots d'êtres aimés, il subira une
grande perte, mais s'il est fortifié par la prière et aidé par
le silence, beaucoup de peines futures pourront être évitées
à tous les intéressés. Jamais nous ne sommes davantage le
gardien de notre frère qu'au moment où il passe par ce
Gethsémané, et c'est là une de nos plus grandes occasions de
le servir et d'amasser pour nous-mêmes des trésors dans le ciel
(Matthieu 6:20).
Nous avons étudié le phénomène de la naissance et nous
avons développé une science de la naissance. Nous avons des
obstétriciens qualifiés et des infirmières très capables pour
aider à la fois, et dans les meilleures conditions, la mère et
l'enfant, mais nous avons le plus grand besoin d'une science de
la mort. Quand un enfant vient au monde, nous nous empressons
dans un effort intelligemment dirigé; quand un ami de toujours
est sur le point de nous quitter, nous restons là impuissants,
ignorants de la manière de l'aider; ou, pis que tout, nous le
faisons souffrir par nos maladresses au lieu de l'aider.
Nous avons dit que le corps vital contient à la fois les
archives de la mémoire consciente et la mémoire subconsciente;
sur le corps vital sont gravés de façon indélébile tout acte
et toute expérience de la vie passée, comme un paysage sur un
film photographique. Lorsque l'Ego a retiré le corps vital du
corps dense, la vie toute entière, telle qu'elle a été
enregistrée par la mémoire subconsciente, s'étale devant
l'oeil de l'esprit. C'est le relâchement partiel du corps vital
qui fait voir à la personne qui se noie toute sa vie passée,
mais ce n'est alors qu'un éclair précédant l'inconscience;
ici, la corde d'argent reste intacte, sans quoi il ne pourrait y
avoir de rappel à la vie. Dans le cas d'un Esprit qui s'en va,
à la mort, le mouvement est plus lent; le sujet voit en
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spectateur se succéder les images, l'une après l'autre, dans
un ordre qui va de la mort à la naissance; il voit donc d'abord
les événements survenus juste avant la mort, puis se déroulent
les années de l'âge adulte, puis suivent la jeunesse, l'enfance
et le premier âge, jusqu'à la fin qui est la naissance. Le
sujet, cependant, n'éprouve à ce moment aucun sentiment devant
ces images; le but est simplement de graver le panorama sur le
corps du désir qui est le siège des sentiments; et c'est grâce
à cette impression que le sentiment deviendra réalité lorsque
l'Ego entrera dans le Monde du Désir. Mais nous devons noter ici
que l'intensité du sentiment ressenti dépend de la longueur du
temps employé à ce processus d'impression, et de l'attention
qui y est accordée par l'homme Si pendant une longue période il
n'a pas été troublé, c'est une impression profonde et précise
qui sera faite sur le corps du désir. Il sentira au Purgatoire
de façon plus aiguë le mal qu'il a commis, et sera, au Premier
Ciel, plus largement fortifié dans ses qualités. Et bien que
l'expérience soit perdue pour une vie future, les sentiments
resteront, comme le «murmure doux et léger»(I Rois 19:12).
Lorsque les sentiments ont été fortement marqués sur le corps
du désir d'un Ego, cette voix de la conscience parlera en termes
qui ne seront ni vagues ni imprécis. Elle le poussera envers et
contre tout, le forçant à renoncer à ce qui l'a fait souffrir
dans ses vies antérieures, et l'obligera à faire ce qui est
bien. C'est pourquoi le panorama se déroule A REBOURS, pour que
l'Ego voie d'abord les effets, puis les causes qui les ont
produits.
Quand le corps est inhumé, le corps vital se désintègre
lentement en même temps que le corps dense, de sorte que
lorsqu'un bras, par exemple, a pourri dans la terre, le corps
éthérique de ce membre, qui plane au-dessus
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de la tombe, disparaît aussi, et ainsi de suite jusqu'à ce
que les derniers vestiges du corps aient cessé d'être.
Mais lorsque l'incinération est pratiquée, le corps vital se
désintègre aussitôt et, comme il contient toutes les images de
la vie écoulée, qui doivent être transférées sur le corps du
désir afin de servir de base à la vie au Purgatoire et au
Premier Ciel, l'incinération pratiquée avant trois jours et
demi serait une grande calamité. A moins de recevoir une aide,
l'Esprit qui s'en va ne pourrait accomplir ce qui doit l'être.
Et c'est là une partie du travail qui est exécutée pour
l'humanité par les Aides Invisibles. Ceux-ci sont parfois
assistés par les esprits de la nature, et d'autres qui sont
désignés par les Hiérarchies Créatrices ou les Guides de
l'humanité.
Il y a aussi une perte lorsque l'incinération a lieu avant
que la corde d'argent ne se soit rompue naturellement, et
l'impression sur le corps du désir n'est jamais aussi profonde
qu'elle l'aurait été autrement, et ceci a un effet sur les vie
futures, car plus l'impression de la vie passée sur le corps du
désir est forte, plus vives sont les souffrances au Purgatoire
pour tout le mal commis, et plus vives aussi les joies au Premier
Ciel pour tout le bien fait durant la vie écoulée. Ce sont les
souffrances et les joies de nos vies passées qui forment ce que
nous appelons la conscience, de sorte que ce que nous perdons en
souffrances, nous le perdons aussi comme perception du mal qui
doit nous empêcher, dans nos vies futures, de retomber dans les
mêmes erreurs. En conséquence, les effets de l'incinération
prématurée sont d'une très grande portée.
Qu'est-ce qui détermine la longueur du panorama?
Souvenons-nous que c'est l'affaisement du corps vital qui force
les véhicules supérieurs à se retirer du corps dense pendant
le sommeil; ainsi, après la mort, au moment où le corps vital
s'effondre, l'Ego doit se retirer, et le panorama vient à sa
fin. La durée de déroulement du panorama dépend donc du temps
pendant lequel le sujet aurait pu rester éveillé durant sa vie,
en cas de
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besoin; certaines personnes ne peuvent rester éveillées que
quelques heures, d'autres peuvent tenir plusieurs jours, selon la
force de leur corps vital.
Quand l'Ego a quitté le corps vital, celui-ci revient vers le
corps dense, et plane au-dessus de la tombe, se désintégrant en
même temps que le corps dense; aussi est-ce un spectacle
désagréable pour le clairvoyant que de passer dans un
cimetière et d'y voir tous ces corps vitaux dont l'état de
destruction indique clairement le stade de décomposition des
restes dans la tombe. S'il y avait plus de clairvoyants,
l'incinération serait bien vite adoptée comme mesure de
protection pour nos sentiments, sinon pour des raisons
sanitaires.
A mesure que l'intérêt et la conviction en une vie après la
mort deviennent plus universels, la nécessité d'une méthode
scientifique pour les ménagements dus à ceux qui font leur
passage sur un plan supérieur s'imposera à chacun; nous aurons
alors des infirmières, des docteurs et des hommes d'église qui
seront versés autant dans la science de la mort que dans celle
de la naissance. L'Esprit sera alors entouré d'amour et de paix
au moment de son passage dans l'au-delà. Il en retirera aussi un
panorama plus profond et plus précis pour commencer son travail
d'assimilation dans sa nouvelle patrie.