MAX HEINDEL
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CHAPITRE 9 - LE RETOUR DU CHRIST
Octobre 1911
Nous avons vu précédemment comment les membres de la jeune humanité de l'époque Atlantéenne vivaient dans l'unité, placés sous la direction immédiate de chefs divins, et comment ils ont fini par émerger des brumes et des eaux, dans une claire atmosphère où le caractère séparé de chaque individu était soudain devenu évident.
"Dieu est Lumière" - la Lumière qui est devenue Vie en l'homme. Dans l'atmosphère brumeuse de l'Atlantide, la lumière était faible et se diffusait sans coloration, aussi neutre que notre air actuel dans un brouillard très intense; et c'est de là que vient l'unité de tous les êtres qui vivaient dans cette pénombre. Mais une fois que l'homme s'est élevé au-dessus de ces brumes, lorsqu'il a émergé dans un monde où la Lumière, cette divine manifestation, se réfractait en teintes variées, cette lumière diversement colorée a été absorbée par chaque individu de manière différente. Ainsi est née la diversité, lorsque l'humanité a passé sous le majestueux portail de l'arc-en- ciel, avec ses belles couleurs variées. Cet arc peut, par conséquent, être considéré comme le portail d'entrée de la "Terre promise", le monde tel qu'il est aujourd'hui constitué. Ici, la lumière divine n'est plus une simple teinte neutre comme dans l'ancienne Atlantide. Cet éblouissant jeu de
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lumière nous dit que le mot d'ordre de l'Age actuel est "séparation"; et tant que nous resterons dans cette condition, sous la loi des cycles d'alternance où l'été et l'hiver, le flux et le reflux, se succèdent sans cesse; aussi longtemps que l'Arc divin se projettera sur le ciel, comme un emblème de diversité, nous vivrons encore dans le royaume des hommes, l'avènement du Royaume de Dieu restant en attente.
Néanmoins, aussi sûrement que les conditions édéniques sur les îles entourées de feu de l'ancienne Lémurie se sont terminées par la séparation des sexes, chacun exprimant à son tour un élément du feu créateur, et rendant l'union de l'homme et de la femme aussi nécessaire à la génération que la combinaison de l'hydrogène et de l'oxygène à la production de l'eau; aussi sûrement que la sortie du genre humain de l'atmosphère humide de l'Atlantide dans le milieu aéré de l'Aryana , ou monde actuel, a provoqué de nouvelles séparations entre nations et entre individus, qui se battent entre eux et se pillent mutuellement (parce que les formes nettement différenciées qu'ils voyaient les avaient rendus aveugles à la permanente unité de chaque âme avec toutes les autres) aussi certainement, les conditions de ce monde devront faire place à "de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où règnera la justice" (2 Pierre 3:13).
Au début de l'époque Atlantéenne, nous avons vécu dans les plus profonds bas- fonds de la terre, là où le brouillard était le plus dense; nous respirions au moyen de branchies et nous aurions été incapables de survivre dans une atmosphère telle que l'actuelle. Avec le temps, le désir d'explorer d'autres lieux a poussé les hommes à inventer des aéronefs, lesquels étaient propulsés par la force expansive de la germination du grain. L'histoire de l'Arche de Noé est l'altération d'une réminisscence de ce fait. Ces aéronefs se sont en réalité abattus sur des sommets montagneux où l'atmosphère était trop ténue pour les soutenir. De nos jours, nos navires flottent sur l'élément dans lequel les aéronefs atlantéens étaient autrefois plongés. Maintenant, nous avons inventé divers moyens de propulsion qui nous permettent de nous transporter au-delà des chaînes
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de montagnes de la terre que nous occupons, et nous commençons à pénétrer dans l'atmosphère pour nous rendre maîtres de cet élément comme nous avons acquis la maîtrise des eaux. Aussi sûrement que nos ancêtres atlantéens se sont fait leur chemin dans l'élément liquide qu'ils respiraient, et au-dessus duquel ils se sont ensuite élevés pour vivre dans un nouvel élément , nous pouvons avoir la certitude d'acquérir la maîtrise de l'air et, ensuite, nous nous élèverons dans l'élément nouvellement découvert et que nous appelons l'éther.
Ainsi, chaque âge comporte ses conditions particulières et ses lois; et les êtres évoluant dans ces conditions sont dotés d'une constitution physiologique adaptée à l'ambiance de cet Age, mais ils sont dominés par les forces naturelles qui prévalent alors, ceci jusqu'au moment où ils ont appris à s'y conformer. A partir de ce moment, ces forces rendent de grands services, comme par exemple la vapeur et l'électricité, que nous sommes arrivés à maîtriser partiellement. La loi de la pesanteur nous maintient cependant par sa puissante étreinte, bien que nous cherchions, par des moyens mécaniques, à y échapper pour pénétrer dans le nouvel élément. D'ici peu, nous arriverons à nous rendre maîtres de l'air, mais tout comme les appareils atlantéens se sont abattus sur les montagnes de la terre, leur force ascensionnelle étant insuffisante pour les élever dans le léger brouillard de ces altitudes, qui leur causait par ailleurs des difficultés respiratoires - pour la même raison, la rareté croissante de notre atmosphère dans les hautes altitudes nous empêche d'entrer, sans protection, dans "les nouveaux cieux et la nouvelle terre" qui sont destinés à devenir le cadre dans lequel nous vivrons dans le Nouvel Age.
Avant que nous puissions arriver à ce degré, des changements physiologiques, aussi bien que moraux et spirituels, doivent se produire. Le texte grec du Nouveau Testament ne laisse aucun doute à ce sujet, bien que les traducteurs, par leur manque de connaissance des enseignements des Mystères, ne soient pas aussi
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précis. Si nous avions foi dans la Bible, même telle qu'elle est, nous pourrions nous épargner bien des désillusions et des inquiétudes concernant l'époque de cet avènement. Des sectes entières se sont défaites de leurs biens dans l'attente du retour du Christ pour un certain jour et ont subi de grandes privations par la suite. Des intrigants se sont fait passer pour le Christ et même pour Dieu, se sont mariés, ont eu des enfants, puis sont morts en laissant à leurs fils, censés être des Christs, la tâche de lutter pour le "Royaume". Un gouvernement s'est vu forcé de bannir un de ces "Christs" militants sur une île de la Méditerranée et un autre dans une ville d'Asie, où il est maintenant sous surveillance militaire. On ne peut non plus espérer que l'avenir manquera de tels prétendants; bien au contraire, l'imposture sacrilège est en train de faire école.
Nous pouvons être assurés que les divins Guides de notre évolution n'ont pas commis d'erreur en donnant la religion chrétienne au monde occidental, autrement dit la plus avancée de toutes, aux membres les plus avancés de l'humanité . On ne peut que regretter qu'une organisation cherche à implanter chez nos compatriotes une religion hindoue, même si elle est excellente pour ceux auxquels elle a été divinement donnée. Les exercices respiratoires importés des Indes ont certainement envoyé bien des personnes dans des asiles d'aliénés.
Si nous avons foi dans les paroles du Christ "Mon royaume n'est pas de ce monde" (Jean 8:23) (le mot "kosmos" traduit ici par "monde" signifiant plutôt "ordre des choses" que notre planète la Terre, laquelle est appelée "gaïa" ou "ghé") nous saurons qu'il ne faut pas attendre le Christ aujourd'hui.
"La chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu", (1 Corinthiens 15/50) pas davantage que les êtres humains du début de la période Atlantéenne n'étaient prêts, avec leurs branchies, à vivre dans les conditions naturelles de l'Age actuel, ou royaume des hommes. Là où Saint Paul parle de la résurrection, il ne dit pas, comme l'ont interprété les traducteurs, qu'il y a un corps "animal" ou "naturel", car le grec dit:
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"Sôma psuchikon", soit "corps psychique" ou "corps de l'âme". Dans les versets précédents, il laisse entendre que ce corps est né d'une "semence" (atome- germe) ce qui est aussi expliqué dans nos enseignements. La Bible affirme que nos corps sont corruptibles, mais dit aussi qu'un organe, le coeur, fait exception, et il s'agit-là de l'atome-germe du coeur (Psaume 22:26 ou 27 selon les versions): "votre coeur vivra à perpétuité" dans la version Ostervald, ou "que leur coeur vive à jamais" dans la Bible de Jérusalem). Ainsi, nos corps devront être changés avant que le Christ puisse revenir.
Si l'on avait foi en ces vérités, peu de gens suivraient les imposteurs, et ces derniers en seraient pour leur peine. Mais les journaux d'occident donnent malheureusement de la notoriété à ces intrigants, même si, d'autre part, ils considèrent toute l'affaire comme une "bonne blague". En effet, il serait ridicule de croire que l'Etre grand et sage qui guide l'évolution n'ait pas l'intelligence de savoir que le monde occidental n'accepterait jamais, comme son Sauveur, un rejeton de ce qu'il se figure être une race à demi barbare.
Lorsque, il y a de cela 2000 ans, des préparatifs ont été faits en vue de l'incarnation du Sauveur du monde, la Galilée était une sorte de "Mecque" pour les esprits aimant parcourir le monde. Il s'y trouvait une foule de gens venus d'Asie, d'Afrique, de Grèce, d'Italie et de toutes les autres parties du monde connu à cette époque. Les conditions de vie étaient exceptionnellement agréables et attrayantes et, d'après les recherches de certains savants qui ont étudié la question, la Galilée était aussi cosmopolite que Rome elle-même. C'était en fait à cette époque le creuset dans lequel s'amalgamaient les différentes races. En même temps que d'autres gens, Joseph et Marie, les parents de Jésus, avaient émigré de Judée à Nazareth, en Galilée, avant la naissance de leur premier-né, et le corps engendré dans ce milieu différait du type courant de la race juive.
Il est incontestable que le milieu joue un grand rôle dans l'évolution. A l'heure actuelle, nous avons sur terre
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trois grandes races . Les individus de race noire ont des cheveux de section plate, avec une tête longue, étroite et aplatie sur les côtés. L'orbite de leurs yeux est aussi allongée et étroite. Les Noirs sont les descendants de la race lémurienne.
Ceux qui appartiennent aux races du groupe mongol ont des têtes rondes. La section de leurs cheveux est ronde, et les orbites de leurs yeux sont également rondes. C'est ce qui reste de la race atlantéenne.
Les individus des races aryennes ont des cheveux de section ovale, des crânes ovales; et les orbites de leurs yeux sont également ovales, ces caractéristiques étant spécialement prononcées chez les Anglo-saxons, qui sont actuellement la fleur de cette race.
En Amérique, "la Mecque" actuelle des nations, ces différentes races sont évidemment représentées. C'est ici qu'est le creuset dans lequel elles devront être amalgamées. Il a été scientifiquement constaté qu'il existait des différences entre enfants d'une même famille d'immigrés; en effet, les crânes de ceux nés en Amérique se rapprochent davantage de la forme ovale que ceux de leurs aînés qui sont nés à l'étranger .
En raison de ce fait et d'autres constations qu'il est inutile de mentionner, il est évident qu'une nouvelle race est en cours de formation sur le continent américain. Si l'on se base sur le fait que le Christ est venu de la partie la plus cosmopolite du monde civilisé d'il y a 2000 ans, ne serait-il pas logique d'en déduire que si un être aussi élevé devait s'incarner, son corps serait vraisemblablement choisi dans une nouvelle race plutôt que dans une ancienne? Autrement, s'il y a quelque avantage à faire naître un Sauveur dans une race ancienne, pourquoi ne pas prendre un Boschiman ou un Hottentot?
Mais nous pouvons être certains que si des imposteurs parviennent à nous tromper pour un temps, ils sont démasqués tôt ou tard et leurs plans finissent par échouer. Dans l'intervalle, nos progrès continuent à nous rapprocher de l'Ere du Verseau, et un Instructeur s'apprête à venir donner à la religion chrétienne un essor dans une nouvelle direction.
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CHAPITRE 10 - L'AGE FUTUR
Décembre 1911
Lorsqu'on parle de l' "âge futur", des "nouveaux cieux" et de la "nouvelle terre" mentionnés dans la Bible (2 Pierre 3:13, Apocalypse 21:1, 5), ou bien de l' "Ere du Verseau", il se peut que la différence ne soit pas très claire. La confusion des termes étant l'une des plus fréquentes causes d'erreur, les enseignements rosicruciens cherchent à l'éviter par un vocabulaire très nettement défini. Parfois, un effort supplémentaire semble nécessaire pour dissiper l'obscurité provenant de concepts nébuleux d'autres personnes aussi sincères que l'auteur, mais qui n'ont pas eu la chance d'avoir accès aux incomparables enseignements de la Sagesse Occidentale.
Notre littérature enseigne que quatre grandes époques de développement ont précédé la présente "Alliance"; que la densité de la terre, ses conditions atmosphériques et les lois naturelles différaient totalement d'une époque à l'autre, tout comme la condition physiologique de l'humanité à une certaine époque était différente de celle des autres.
Les corps d'ADM - un mot signifiant "terre rouge", l'humanité de la Lémurie ardente - étaient formés de la "poussière de la terre", la boue volcanique rouge et chaude, ce qui les rendait parfaitement adaptés à leur
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milieu: leur chair et leur sang auraient été desséchés par la terrible chaleur de cette époque, mais même s'ils étaient à l'aise dans ce milieu, Saint Paul nous dit, au quinzième chapitre, verset 50 de la première Epître aux Corinthiens, que "la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu". Il est donc manifeste qu'avant qu'un nouvel état de choses puisse être institué, la constitution physiologique de l'humanité doit être complètement changée - pour ne rien dire de son attitude spirituelle. Il faudra des éternités pour régénérer la totalité de la race humaine et la rendre capable de vivre dans des corps éthériques.
D'autre part, aucun milieu ne se crée d'un jour à l'autre, mais l'évolution des contrées et des peuples progresse de pair à partir des débuts les plus primitifs. Lorsque les brumes de l'Atlantide ont commencé à se condenser, certains de nos ancêtres avaient développé des poumons embryonnaires, et ils ont été conduits, de gré ou de force, vers les hauteurs, bien avant leurs contemporains. Ils ont "erré dans le désert", tandis que la "terre promise" émergeait des brumes plus légères. En même temps, leurs poumons se développaient de manière à leur permettre de vivre dans nos conditions atmosphériques actuelles.
Deux autres races ont encore pris naissance dans les bas-fonds du globe avant que des déluges successifs ne les chassent à leur tour vers les hauteurs. Le dernier de ces déluges s'est produit au moment où le soleil entrait, par précession, dans le signe d'eau du Cancer, il y a environ dix mille ans, ainsi que des prêtres égyptiens l'ont appris à Platon. On voit donc qu'il n'y a pas de changements soudains de constitution ou de milieu pour la race humaine lorsque s'annonce une nouvelle époque. Au contraire, nous avons alors un chevauchement des anciennes et des nouvelles conditions, permettant à la plus grande partie de l'humanité de s'adapter graduellement. La métamorphose du têtard, habitant de l'élément liquide, qui se transforme en un animal vivant à l'air libre, peut nous donner une idée du passage de l'époque Atlantéenne à l'actuelle, alors que la transformation d'une chenille en un papillon qui s'élève dans les airs serait un bon symbole de l'Age
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futur. Lorsque l'Astre céleste dont la progression marque les époques est entré dans le Bélier par précession, un nouveau cycle a débuté, et l'Evangile (un mot signifiant "bonne nouvelle") a été prêché par le Christ. Il a laissé entendre que les nouveaux cieux et la nouvelle terre n'étaient pas encore prêts, en disant à ses disciples: "Là où je vais, vous ne pouvez me suivre maintenant , mais vous me suivrez plus tard. Je vais vous préparer une place et je reviendrai vous prendre avec moi" (Jean 7:34 et 14:2-3).
Plus tard, Saint Jean a vu, dans une vision, la Nouvelle Jérusalem descendant des cieux (Apocalypse 21:10 et suivants), alors que Saint Paul, dans sa première Epître aux Thessaloniciens, 3:17, annonce à ces derniers "d'après la parole du Seigneur ", que ceux qui seront du Christ lors de sa venue seront enlevés dans les airs pour aller à la rencontre du Seigneur et rester avec lui pendant cet Age .
Mais tandis que ces changements se produisent, il y a des pionniers qui pénètrent dans le Royaume de Dieu avant leurs contemporains. Dans Matthieu 11:12, le Christ dit que "le Royaume des cieux est forcé, et les violents s'en emparent", mais ceci n'est pas une traduction correcte. Il faudrait dire "le royaume des cieux a été envahi (biazetai ) et les envahisseurs s'en saisissent". Des êtres humains ont déjà appris, par des vies de service et de sainteté, à quitter leur corps de chair et de sang, soit par intermittence, soit de façon permanente, et à parcourir les cieux de leurs pieds ailés, attentifs à servir le Seigneur, et revêtus de la "robe nuptiale" éthérique de la "Nouvelle Alliance". Ce changement peut être accompli par une simple vie de service et de prière, telle qu'elle est pratiquée par de fervents chrétiens, quelle que soit leur confession - aussi bien que par les exercices spéciaux donnés par le Rosicrucian Fellowship. Toutefois, ces derniers ne donneront pas de résultats s'ils ne sont accompagnés constamment d'actes de service aimant, car l'amour sera la dominante de l'Age futur, tout comme la Loi est celle de l'état de choses actuel. L'intense expression de l'amour augmente la luminosité phosphorescente et la densité des éthers du corps vital; les courants du feu
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spirituel dénouent le lien qui l'unit à l'enveloppe mortelle; et l'être humain, autrefois né de l'eau lors de sa sortie de l'Atlantide, est alors né de l'esprit dans le Royaume de Dieu. La force dynamique de l'amour qu'il éprouve lui a ouvert la voie vers la contrée de l'amour, aussi la joie est- elle indescriptible parmi ceux qui s'y trouvent, lorsque de nouveaux "envahisseurs" arrivent, car chaque nouveau venu hâte le retour du Seigneur et l'établissement positif du Royaume.
Dans les milieux religieux, on discerne un appel incessant: "Jusques à quand, Seigneur, jusques à quand?" - et ceci en dépit de la déclaration très nette du Christ que le jour et l'heure sont inconnus, même de lui. Des "prophètes" continuent à faire des dupes en prédisant sa venue pour tel ou tel jour, malgré la déconvenue qui ne manque pas de leur faire perdre contenance lorsque ce jour passe sans résultat. Cette question a aussi été discutée par nos étudiants; et le présent chapitre est une tentative de démontrer l'erreur de vouloir s'attendre à cet avènement d'ici une année, ou cinquante ou cinq cents ans. Les Frères Aînés refusent de s'engager davantage que de désigner ce qui doit d'abord être accompli.
A l'époque du Christ, le point vernal du Soleil se trouvait à environ sept degrés de la constellation du Bélier, et il a fallu encore cinq cents ans pour qu'il atteigne, par précession, le trentième degré des Poissons. Pendant ce temps, la nouvelle Eglise a passé par une phase de violence offensive et défensive justifiant bien les paroles du Christ: "Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée" (Matthieu 10:34). Quatorze cents ans se sont encore écoulés sous l'influence négative des Poissons, qui a renforcé le pouvoir de l'Eglise et lié le peuple par des croyances et des dogmes.
Vers le milieu du siècle dernier, le Soleil est arrivé dans l'orbe d'influence scientifique du Verseau, et bien qu'il s'en faille encore de six cents ans jusqu'au début de l'Ere du Verseau, il est intéressant de constater les changements provoqués dans le monde par cette influence encore à son début. La place nous manque pour
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énumérer les merveilleux progrès accomplis depuis lors, mais il n'est pas exagéré de dire que la science, l'invention et le développement industriel qui en est résulté, ont complètement changé le monde, sa vie sociale et ses conditions économiques. Les grands progrès des moyens de communication ont beaucoup contribué à détruire les préjugés de race et nous ont préparés aux conditions de la Fraternité universelle. Quant aux engins de destruction, ils sont devenus si meurtriers que les nations belliqueuses seront bientôt forcées de "forger leurs épées en socs de charrues et leurs lances en serpes" (Isaïe 2:4). L'épée a régné pendant l'Ere des Poissons, mais la science gouvernera l'Ere du Verseau. Ici, au pays du Soleil couchant, nous pouvons nous attendre à voir en premier lieu les conditions idéales de l'Ere du Verseau; l'union de la religion et de la science, formant une science religieuse et une religion scientifique, favorisant abondamment la santé, le bonheur et la joie de vivre.
(Ce chapitre 10 est commenté dans "Lettres aux Etudiants" n. 14)
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CHAPITRE 11 - LA VIANDE ET LA BOISSON, FACTEURS DE L'EVOLUTION
Septembre 1911 et complétée en décembre 1911
Dans les leçons précédentes, nous avons vu comment des guides spirituels avaient pris soin de l'humanité naissante, lui procurant la nourriture appropriée, la détournant des dangers et la protégeant de toute manière jusqu'à ce qu'elle ait atteint le stade humain et soit apte à entrer à l'école de l'expérience pour apprendre les leçons de la vie dans le monde des phénomènes. Nous avons aussi vu comment l'arc-en-ciel symbolise les lois naturelles qui s'appliquent à l'Age actuel; comment l'homme a reçu son libre arbitre sous ces lois et comment l'esprit du vin lui a été donné pour relever son moral, stimuler son esprit timide et craintif, afin de l'encourager pour sa lutte dans le monde.
D'une manière analogue, le petit enfant, encore irresponsable, que ses gardiens naturels ont fait symboliquement passer "sous les eaux" du baptême, est guidé et soigné pendant ses années d'enfance, tandis que ses différents véhicules se développent. Une fois que le sang des parents, conservé dans le thymus, est
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épuisé et qu'ainsi l'enfant est émancipé de ses parents, il devient conscient de son individualité et le sentiment de "je suis" s'éveille en lui. Il a donc été équipé pour la bataille de la vie, grâce à la connaissance du bien et du mal et, à cette étape de sa vie, l'adolescent est conduit à l'église, où il reçoit "le pain et le vin" qui doivent le fortifier et le nourrir sur le plan spirituel, ce sacrement symbolisant le fait qu'il est désormais une entité libre, uniquement responsable devant les lois divines. Selon l'usage qui est fait de cette liberté, elle devient une bénédiction ou une malédiction.
Dans l'Atlantide primitive, l'humanité était comparable à une fraternité d'enfants soumis, sans aucun motif de se faire la guerre ou de se quereller. Plus tard, elle a été divisée en nations, et des guerres ont servi à lui inculquer la loyauté envers la famille et le pays. Chacun des souverains était un monarque absolu, ayant plein pouvoir de vie et de mort sur ses sujets, dont le nombre se chiffrait par centaines de millions et qui acceptaient volontiers de se plier à une existence de serfs. Cette attitude se retrouve d'ailleurs de nos jours chez des millions d'Asiatiques, lesquels sont végétariens et n'ont par conséquent pas besoin d'alcool.
A mesure que l'habitude s'est établie de consommer de la chair animale, l'usage du vin comme boisson est devenu de plus en plus courant. Cette nourriture carnée a permis de réaliser de grands progrès matériels peu avant l'avènement du Christ et, grâce à la consommation de vin, un nombre toujours plus grand d'individus se sont faits connaître comme chefs, si bien qu'au lieu de n'avoir que quelques grandes nations comme en Asie, il s'est formé de nombreux petits pays en Europe et en Asie Mineure.
Mais même si la plupart des individus formant ces diverses nations étaient supérieurs à leurs contemporains d'Asie sous le rapport de l'artisanat, ils ont continué à être soumis à leurs dirigeants et se sont montrés aussi fidèles à leurs traditions que les Asiatiques. Le Christ leur a reproché de se faire une gloire d'être de la
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postérité d'Abraham. Il leur dit: "Avant qu'Abraham fût, JE SUIS", c'est-à- dire que l'Ego, le "je suis", a toujours existé (Jean 8:58).
Sa mission est d'émanciper l'humanité du joug de la Loi et de l'orienter vers l'Amour , de détruire "les royaumes des hommes", avec leurs rivalités, et de construire, sur leurs ruines, le "Royaume de Dieu". Un exemple nous fera mieux comprendre la manière dont s'opère cette transformation:
En supposant que nous voulions transformer un groupe de maisons en un grand bâtiment, il serait nécessaire de démolir ces maisons avant de pouvoir en utiliser les éléments pour la nouvelle construction que nous avons en vue. Ces éléments devraient être débarrassés de leur mortier, clous, etc., et c'est de la même manière que chaque être humain doit être libéré de ses liens familiaux. C'est pour cette raison que le Christ disait "A moins qu'un homme ne quitte son père et sa mère, il ne peut être mon disciple" (Matthieu 19:29). L'homme doit s'élever au-dessus des divisions religieuses et du patriotisme, et apprendre à dire avec Thomas Paine, cet homme incompris, que l'on a beaucoup calomnié: "Le monde est ma patrie ; faire le bien est ma religion".
Le Christ n'a pas voulu dire qu'il nous faut abandonner ceux qui ont droit à notre soutien, mais que nous ne devons pas permettre la suppression de notre individualité par déférence pour la tradition et les croyances familiales.
Par conséquent, il est venu "non pour apporter la paix, mais l'épée" (Matthieu 10:34) et, tandis que les religions orientales déconseillent l'usage du vin, le premier miracle du Christ a été de changer l'eau en vin . L'épée et la coupe de vin sont la "signature" de la religion chrétienne, car c'est grâce à elle que les nations ont été morcelées et que l'individu a été émancipé. Le gouvernement par le peuple et pour le peuple est un fait dans le nord-ouest de l'Europe, les monarques de ces pays l'étant surtout de nom.
Mais l'encouragement de l'esprit martial qui règne en Europe n'était que le moyen utilisé pour se rapprocher
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du but; et la séparation qu'il a causée doit faire place à un régime de fraternité tel que celui dont Thomas Paine était l'apôtre. Mais pour cela, il était nécessaire de franchir un pas de plus, en trouvant un nouvel aliment qui agisse sur l'esprit de manière à renforcer l'individualité par l'affirmation de soi sans opprimer les autres et sans perdre le respect de soi-même . Dans nos écrits, nous avons énoncé une loi selon laquelle l'esprit est seul à pouvoir agir sur l'esprit; il fallait donc que cet aliment soit un "esprit", mais qu'il diffère sous d'autres rapports des produits fermentés.
Mais avant de décrire cet aliment, voyons d'abord à quel point la viande a contribué à l'évolution de l'humanité.
Nous avons vu précédemment que, durant l'époque Polaire, l'homme n'avait qu'un corps dense; sous ce rapport, il ressemblait à nos minéraux actuels et, par sa nature, il était inerte et passif.
En absorbant les cristalloïdes élaborés par les plantes, il a développé un corps vital au cours de l'époque Hyperboréenne, et sa constitution, ainsi que sa nature, sont devenues semblables à celles des végétaux, car il vivait sans faire d'efforts, et aussi inconsciemment que les plantes.
Plus tard, il s'est nourri du lait des animaux qui, à cette époque, étaient stationnaires comme les plantes actuelles. Le désir de cette nourriture plus digeste l'a poussé à faire des efforts, et sa nature-désir s'est développée pendant l'époque Lémurienne. Sa constitution est ainsi devenue semblable à celle des herbivores actuels. Bien que doué d'une nature passionnée, il était docile et ne pouvait être incité à combattre, sauf pour se défendre et défendre les siens. Seule, la faim pouvait le rendre agressif.
Ainsi, lorsque les animaux ont commencé à se mouvoir et à éviter le parasite impitoyable qu'était devenu l'homme, ce dernier a rencontré des difficultés de plus en plus grandes pour se procurer la nourriture convoitée, si bien que lorsqu'il avait enfin chassé et attrappé un animal, il ne se contentait pas de sucer ses
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mamelles jusqu'à épuisement, mais s'est mis à se nourrir de son sang et de sa chair, ce qui l'a rendu aussi féroce que nos carnivores actuels.
Digérer de la chair animale exige une action chimique beaucoup plus puissante et une élimination plus rapide des déchets que ce n'est le cas pour une nourriture végétarienne, chose qui est prouvée par des analyses de sucs gastriques d'animaux, et aussi par le fait que les intestins des herbivores sont beaucoup plus longs que ceux des animaux carnivores de même taille. Les carnivores sont sujets à la somnolence et n'aiment pas l'effort.
Il est vrai que, lorsqu'il est tenaillé par les affres de la faim, le loup féroce poursuit sa victime avec une inlassable persévérance; quant au roi des animaux, le lion, il surpasse, par la soudaineté de son saut, la rapidité du daim aux pattes agiles. Par l'embuscade, la race féline parvient à déjouer la fuite des animaux les plus rapides. La ruse du renard est proverbiale; et les allures mystérieuses de la hyène nocturne et autres animaux semblables montrent le degré de dépravation provenant d'un régime de chair avariée.
Les vices provenant d'une nourriture carnée peuvent être énumérés comme suit: lassitude, férocité, ruse sournoise, dépravation. On peut domestiquer le boeuf herbivore et l'éléphant; leur régime les rend dociles et leur donne une énorme réserve de force qu'ils dépensent avec docilité à notre service en accomplissant des besognes prolongées et ardues. La nourriture animale requise par les carnivores les rend dangereux et incapables d'être complètement domestiqués. Un chat peut griffer à tout moment; et les muselières rendues obligatoires dans certaines villes montrent combien les chiens sont dangereux. En outre, l'énergie contenue dans la nourriture des carnivores est si largement dépensée au moment de la digestion qu'ils sont somnolents et incapables d'accomplir un labeur prolongé comme celui du cheval ou de l'éléphant.
La somnolence qui suit un copieux repas de viande est trop connue pour être discutée; et l'habitude de prendre des boissons alcooliques avec la nourriture provient du désir de neutraliser l'engourdissement causé
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par la chair morte. L'effet aggravé produit par les viandes en état avancé de décomposition est apparent dans certains milieux de la "haute société", où les banquets de gibier faisandé s'accompagnent d'orgies et de débordements de la pire espèce.
L'Occidental qui peut vivre d'un régime pur et nourrisant de légumes, céréales et fruits, ne se sent pas somnolent après avoir mangé et n'a pas besoin d'alcool. Il n'y a pas d'ivrognes parmi les végétariens . Les effets calmants d'une nourriture végétarienne se manifestent sous forme de sentiments plus purs, qui remplacent la férocité favorisée par l'alimentation carnée. Mais beaucoup de personnes ont encore besoin d'une alimentation mixte, car la consommation de viande a favorisé les progrès du monde plus que n'importe quoi d'autre, excepté peut-être le vice qui l'accompagne: l'ivrognerie. Même si on ne peut pas dire de ces habitudes que ce sont des bénédictions dissimulées, elles n'ont tout au moins pas été de pures malédictions, car dans le Royaume du Père tout ce qui nous semble être le mal n'en travaille pas moins, sous certains rapports, pour le bien, même si on ne peut le discerner à première vue. En voici un exemple:
Une entreprise privée, la Compagnie des Indes Orientales, a commencé et pratiquement achevé l'assujettissement de l'Inde avec ses centaines de millions d'habitants, car les Anglais sont de grands mangeurs de viandes, alors que l'alimentation des Hindous favorise la docilité. Mais lorsque l'Angleterre a fait la guerre aux Boers mangeurs de viande, ils se sont trouvés d'égal à égal, et le courage déployé de part et d'autre a produit les faits d'armes les plus brillants. Le courage, physique aussi bien que moral, est une vertu, et la lâcheté est un vice. La viande a favorisé l'affirmation du moi et nous a aidés à développer la fermeté de caractère, malheureusement trop souvent aux dépens de ceux qui manquent encore d'énergie. Mais ce n'est pas tout, comme nous allons le voir.
Nous venons de noter que le chat qui guette sa proie est forcé de recourir à une certaine tactique pour
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économiser ses forces lorsqu'il est en chasse, de manière à conserver suffisamment d'énergie pour digérer sa victime. Ainsi, le cerveau devient l'allié de la force musculaire. Dans l'ancienne Atlantide, le désir de chair animale a développé l'ingéniosité de l'homme primitif et l'a conduit à prendre au piège les hôtes insaisissables des prairies et des forêts. Les divers pièges du chasseur ont été les premiers instruments destinés à s'épargner du travail ; ils ont marqué le début de l'évolution de l'intelligence et de la lutte constante et sans merci du mental nourri de viande pour s'assujettir la matière.
Nous disons bien "le mental nourri de viande", et nous insistons sur ce point, car nous désirons souligner le fait que les nations qui ont adopté la nourriture carnée sont celles qui ont réalisé les progrès les plus remarquables. Les Asiatiques végétariens restent sur les degrés inférieurs de la civilisation, mais plus nous avançons vers l'ouest, plus la consommation de viande augmente, en même temps que la répugnance pour les travaux pénibles; en conséquence, l'activité de la pensée est portée à son comble en vue de produire des inventions permettant de diminuer le travail. En Amérique, les hectares cultivés se comptent par milliers; et les agriculteurs obtiennent de grandes récoltes avec moins de peine que le paysan de l'Orient n'en dépense pour son petit lopin de terre. La raison en est que le pauvre et laborieux paysan de l'Orient n'a que ses bras et ses outils, avec lesquels il travaille sans discontinuer, jour après jour, tandis que l'Occidental ingénieux et nourri de viande utilise des machines agricoles très puissantes dans ses terrains fertilisés et reste confortablement assis sur son siège, à surveiller le travail. L'un utilise ses muscles, l'autre son intelligence.
Ainsi, le courage et l'énergie indomptable qui ont transformé l'aspect du monde occidental sont des vertus provenant directement de l'usage de la viande, qui favorise également le désir de confort et l'invention de machines accomplissant le travail à la place de l'homme. D'autre part, l'alcool encourage les gens à
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entreprendre et à mener à bien des projets permettant d'obtenir le maximum de bien-être avec le minimum d'efforts.
Mais l'esprit de l'alcool est obtenu par un procédé de fermentation; c'est un esprit de décomposition , complètement différent de l'esprit de vie en l'homme. Cet esprit artificiel ne cesse de séduire les êtres humains en les éblouissant par des rêves de grandeur future , tout en les incitant à faire de sérieux efforts corporels et mentaux pour réussir ou obtenir ce qu'ils désirent. Mais après avoir réussi et réalisé leurs désirs, ils se rendent compte de la fragilité et du peu de valeur de ce qu'ils ont obtenu. La possession ne tarde pas à détruire l'idée illusoire qu'ils s'étaient faite de la valeur de leur conquête; en effet, rien de ce que le monde peut nous donner ne saurait définitivement nous satisfaire . Alors, de nouveau, ce breuvage fatal sert à noyer la déception subie, et l'esprit se crée une nouvelle illusion, poursuivie avec un zèle renouvelé et de grandes espérances, pour finir encore et encore par les mêmes déceptions, de vie en vie, jusqu'à ce qu'enfin il apprenne que "le vin est trompeur" et que "tout est vanité, sauf servir Dieu et faire sa volonté".
Le sucre au lieu de l'alcool
Dans la partie du chapitre 17 de la "Cosmogonie" ayant pour sous-titre "La loi d'assimilation", il est expliqué que les minéraux ne peuvent être assimilés, faute d'avoir un corps vital. L'absence de ce corps fait qu'il est impossible à l'homme d'élever le taux vibratoire des minéraux à son propre degré. Quant aux plantes, elles ont un corps vital, mais n'ont pas la soi-conscience. Elles sont plus faciles à assimiler et restent en nous plus longtemps que les cellules des animaux, qui sont imprégnées de leur corps du désir. Le taux vibratoire de ce dernier est élevé, si bien qu'une grande quantité d'énergie est requise pour l'assimilation de la chair animale; ses cellules nous quittent rapidement, aussi est-il nécessaire, en ce cas, de se nourrir souvent.
Nous savons que l'alcool est un "esprit étranger" et un "esprit de décomposition", parce qu'il est le résultat d'une fermentation extérieure au corps de celui qui le consomme. Etant un spiritueux, autrement dit un
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"esprit", il vibre avec une telle intensité que l'esprit humain est incapable de le modérer et de se l'assujettir comme doit l'être toute nourriture. Dans ces conditions, il ne saurait être question de métabolisme, ni même de réduction du taux vibratoire de l'alcool au niveau du nôtre, si bien que cet esprit étranger peut accélérer nos propres vibrations et nous dominer comme cela se produit dans l'état d'ivresse. Ainsi, l'alcool est un grand danger pour l'humanité, et nous devons nous en émanciper avant de devenir conscients de notre nature divine.
Tant que nous vivons de viande , nous avons besoin d'un esprit stimulant, car autrement le progrès serait arrêté, et c'est popurquoi un aliment répondant à tous les besoins a été donné aux pionniers des pays occidentaux. Cet aliment, c'est le sucre. C'est du sucre que l'Ego extrait lui-même de l'alcool , ceci par métabolisme à l'intérieur du corps . Ce produit est donc à la fois un esprit et un stimulant parfaitement accordé aux taux vibratoire du corps humain. Il a toutes les bonnes qualités de l'alcool, et cela même dans une plus grande mesure, mais aucun de ses défauts. Pour vous rendre compte de l'effet de cet aliment, considérez les peuples de l'Europe orientale, qui ne consomment que très peu de sucre: ils sont serviles et parlent volontiers d'eux-mêmes en se dépréciant. Ils écrivent le prénom "je" avec une minuscule et le "Vous" avec une majuscule. L'Angleterre consomme cinq fois plus de sucre que la Russie, or l'Angleterre a un esprit tout différent. Le pronom "I" (je) s'y écrit avec une majuscule, et le "you" (vous) avec une minuscule. En Amérique, la confiserie devient un rival dangereux du cabaret, car celui qui consomme des douceurs ne devient pas un buveur ; et il n'y a pas de meilleur remède contre l'alcoolisme que de persuader le buveur de consommer autant de sucreries qu'il voudra. Mais l'ivrogne déteste tout ce qui est sucré, tant que son corps reste dominé par "l'esprit étranger".
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Les mouvements d'abstinence ont pris naissance dans le pays où l'on consomme le plus de sucre , un aliment qui a donné naissance à l' "esprit " du respect de soi-même .
(Ce chapitre 11 est commenté dans "Lettres aux Etudiants" n. 10 et 15)
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CHAPITRE 12 - UN SACRIFICE VIVANT
Août 1916
Bien des ouvrages - de quoi remplir des bibliothèques - ont été écrits pour expliquer la nature de Dieu, mais l'expérience générale est probablement que, plus on lit les commentaires d'autres personnes à ce sujet, moins on le comprend. Pourtant, il existe une définition, celle de l'Apôtre Jean, l'inspiré, dont les paroles "Dieu est Lumière" éclairent autant notre esprit que les autres l'obscurcissent. Quiconque prendra, de temps à autre, ce passage comme sujet de méditation, peut s'attendre à en être richement récompensé, car quel que soit le nombre de nos méditations sur ces paroles, notre propre développement au cours des années nous assurera, d'une fois à l'autre, une compréhension meilleure et plus profonde. Chaque fois que notre pensée s'absorbe dans ces trois mots, nous sommes baignés dans une source spirituelle d'une profondeur infinie et, chaque fois, nous sondons plus profondément les divins arcanes, en nous rapprochant davantage de notre Père Céleste.
Afin de nous familiariser avec notre sujet, nous allons remonter dans le temps pour y découvrir des points de repère, grâce auxquels nous pourrons trouver la direction de nos progrès futurs.
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Le moment où notre conscience s'est dirigée pour la première fois vers la lumière se situe peu après le temps où nous avons reçu un intellect et où nous avons nettement abordé notre évolution d'êtres humains dans l'Atlantide, le pays du brouillard, situé dans les bas-fonds de notre globe, où la vapeur chaude provenant du refroidissement de l'écorce terrestre s'étendait comme un brouillard très dense sur tout le pays. A cette époque, il n'était pas possible d'apercevoir la voûte étoilée des cieux, ni même la lumière argentée de la Lune, qui ne parvenait pas à pénétrer cette brume opaque. La splendeur flamboyante du Soleil lui-même était presque totalement voilée, car en consultant dans la Mémoire de la Nature les archives de cette époque, sa lumière rappelle celle des hauts lampadaires aperçus de loin en une nuit d'épais brouillard. Elle était excessivement faible et entourée d'une auréole de diverses couleurs, ressemblant à celles que l'on voit autour de ces lumières.
Mais cette luminosité avait quelque chose de séduisant; et les divins représentants des Hiérarchies supérieures qui se trouvaient parmi les Atlantéens leur enseignaient qu'il fallait aspirer à la lumière. Comme leur vision spirituelle était déjà sur son déclin, au point que même les Messagers, ou Elohim, étaient difficilement perçus par la majorité, les Atlantéens aspiraient tous ardemment à cette nouvelle lumière, car ils craignaient l'obscurité dont ils étaient devenus conscients lorsqu'ils avaient reçu l'intellect.
C'est alors qu'est survenu l'inévitable déluge, au moment où le brouillard s'est refroidi et s'est condensé. L'atmosphère s'est éclaircie, et le "peuple élu " a été sauvé. Ceux qui avaient appris, en travaillant sur eux-mêmes, à développer les organes nécessaires à la respiration dans une atmosphère semblable à la nôtre, ont survécu et sont "venus à la lumière". Ils n'ont pas été choisis arbitrairement, car le travail des âges précédents consistait à développer le corps physique . Ceux qui ne possédaient que des branchies, comme celles utilisées par le foetus avant sa naissance, étaient aussi incapables de vivre dans la nouvelle atmosphère
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que le serait un nouveau-né qui aurait négligé de développer des poumons et qui périrait comme ces anciens peuples ont péri lorsque la raréfaction de l'atmosphère a rendu leurs branchies inutilisables.
Depuis le jour où nous sommes sortis de l'ancienne Atlantide, nos corps ont été pratiquement complets, c'est-à-dire qu'aucun nouveau véhicule ne doit venir s'y ajouter, mais à partir de cette époque, et de nos jours également, ceux qui désirent suivre la lumière doivent s'efforcer d'obtenir la croissance de l'âme . Les corps que nous avons cristallisés autour de nous doivent se décomposer, et la quintessence de l'expérience acquise en être extraite, afin de pouvoir s'amalgamer, sous forme d'"âme", avec l'esprit et le faire croître de l'impuissance à la toute-puissance. C'est pour cette raison que le Tabernacle dans le désert a été donné aux anciens et que la lumière divine est descendue sur l'autel du sacrifice . Ce symbole est d'une grande importance: l'Ego humain venait en effet d'entrer dans son tabernacle, le corps physique. Nous connaissons tous la tendance égoïste de l'intellect primitif et, si nous avons étudié les enseignements de la morale supérieure, nous savons à quel point le fait de donner libre cours à son égoïsme est contraire au bien. Dieu a donc immédiatement placé devant l'humanité la Lumière divine sur l'autel des holocaustes.
Sur cet autel, les Atlantéens étaient forcés, par une nécessité implacable, d'offrir leurs biens les plus précieux pour chaque transgression, Dieu leur apparaissant comme un véritable tyran dont il était dangereux d'encourir le courroux. Néanmoins, ils étaient attirés par la lumière. Ils savaient qu'il était inutile d'essayer d'échapper à l'emprise de Dieu. Ils n'avaient jamais entendu les paroles de Saint Jean, "Dieu est Lumière", mais ils avaient déjà, par la contemplation de la voûte céleste, acquis jusqu'à un certain point le sens de l'infini, tel qu'il se mesure dans le royaume de la Lumière, car on entend David s'exclamer:
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Où irais-je
loin de ton esprit?
Où fuirais-je loin de ta face?
Si je monte aux cieux, tu y es;
Si je me couche au sépulcre, t'y voilà!
Si je prends les ailes de l'aurore
Et que j'aille habiter aux confins de la mer,
Là encore, ta main me conduira,
Et ta droite me saisira.
Si je dis : Au moins les ténèbres me couvriront,
La nuit devient lumière autour de moi.
Les ténèbres n'ont pas pour toi d'obscurité,
La nuit brille comme le jour,
Et les ténèbres comme la lumière. (Psaume 139)
D'année en année, grâce aux grands télescopes que l'ingéniosité et l'habileté du genre humain ont permis de construire pour sonder les profondeurs de l'espace, il devient évident que l'infinité de la lumière nous enseigne l'infinité de Dieu. En lisant que "les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs oeuvres étaient mauvaises (Jean 3:19) nous savons que cela s'applique aussi à notre malheureuse époque présente, tout en nous éclairant sur la nature de Dieu. En effet, n'est-il pas vrai que, dans les ténèbres, nous avons toujours une certaine crainte, alors que la lumière nous donne un sentiment de sécurité, comparable à celui de l'enfant qui se sent protégé lorsque son père le tient par la main?
Rendre permanente cette condition d'être dans la lumière a été le degré suivant du travail de Dieu avec nous, un travail dont la naissance du Christ a marqué le point culminant. Car le Christ, représentant corporellement la présence du Père, portait en lui cette lumière, venue dans le monde afin que quiconque croit en Christ "ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle" (Jean 3:16). Il a dit "Je suis la lumière du monde" (Jean 8:12).
L'Autel du Tabernacle avait mis en évidence le principe du sacrifice comme moyen de régénération, et c'est pour cette raison que le Christ a dit à ses disciples: "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis" (Jean 15:13-14). Son sacrifice a commencé dès cet instant, car
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contrairement à l'opinion reçue, ce sacrifice n'a pas été consommé en quelques heures de souffrance physique sur une croix matérielle, étant aussi perpétuel que les sacrifices offerts sur l'autel du Tabernacle dans le désert, car il comporte la descente annuelle dans la Terre et le fait d'endurer tout ce que les conditions incommodes de notre globe peuvent signifier pour un Esprit aussi élevé.
Ce sacrifice devra continuer jusqu'à ce qu'il se trouve un nombre suffisant de personnes assez évoluées pour supporter le fardeau de cette masse dense et lourde de ténèbres que nous appelons la terre et qui, tel un boulet au pied de l'humanité, l'empêche de croître en spiritualité. Avant d'avoir appris à marcher sur les traces du Christ, nous ne pouvons pas nous élever plus haut vers la lumière.
On raconte que Léonard de Vinci, venant de terminer son célèbre tableau "La dernière Cène", avait demandeé à un ami de lui dire ce qu'il en pensait. Ayant examiné ce tableau d'un oeil critique pendant quelques minutes, son ami répondit:
"Je pense que c'est une erreur d'avoir représenté les gobelets des apôtres avec des ornements faisant penser qu'ils sont en or. Des gens de cette classe ne boiraient jamais dans des gobelets aussi luxueux".
Saisissant son pinceau, De Vinci le passa sur toute la rangée des gobelets qui avaient provoqué la critique de son ami, mais il avait le coeur gros, car il avait peint ce tableau avec toute son âme plutôt qu'avec ses pinceaux, et il avait prié tout en créant cette oeuvre, en demandant qu'elle puisse apporter un message au monde. Dans ses efforts pour peindre un Christ qui prononce les mots capables d'amener les hommes à imiter son exemple, il avait mis toute la grandeur de son art et la consécration tout entière de son âme.
Pouvez-vous voir ce Christ, assis à la table du festin, l'incarnation de la Lumière , prononçant ces merveilleuses paroles mystiques: "Ceci est ma vie, ceci est mon sang" - qui vous sont offerts en un vivant sacrifice.
Dans la précédente période, nous avons recherché une lumière extérieure à nous-mêmes, mais nous
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sommes maintenant arrivés au point où nous devons rechercher la lumière christique intérieure et tâcher d'imiter notre modèle en faisant de nous- mêmes, comme lui, de vivants sacrifices (Romains 12:1).
Rappelons-nous que lorsque le sacrifice qui se présente paraît agréable et à notre goût, lorsqu'il nous semble pouvoir choisir notre travail dans sa vigne et faire ce qui nous plaît, nous ne faisons pas un sacrifice aussi réel que le sien, et pas davantage lorsque nous sommes vus et félicités de nos bonnes actions. Mais lorsque nous sommes prêts à le suivre de la table du festin où il était l'hôte honoré parmi ses amis, jusqu'au Jardin de Gethsémané où il était seul et aux prises avec le grave problème qui se présentait, tandis que ses amis s'étaient endormis, alors seulement nous accomplissons un vivant sacrifice.
Une fois que nous serons disposés à marcher sur ses traces jusqu'au sacrifice de nous-mêmes; quand nous pourrons dire: "Ta volonté, non la mienne", alors nous aurons sûrement la lumière intérieure , et dès lors nous n'aurons plus jamais ce que nous ressentions comme de l'obscurité. Nous marcherons dans la Lumière . Tel est notre glorieux privilège; et la méditation sur les paroles de l'apôtre, "Dieu est Lumière", nous aidera à atteindre cet idéal, pourvu qu'à notre foi, nous ajoutions les oeuvres , et que nos actions proclament, comme le Christ de Léonard de Vinci, que "Ceci est mon corps, ceci est mon sang ", tous deux offerts en vivant sacrifice sur l'autel de l'humanité.
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CHAPITRE 13 - MAGIE BLANCHE ET MAGIE NOIRE
Janvier 1918
De temps à autre, lorsque c'est nécessaire, nous mettons en garde les étudiants du Rosicrucian Fellowship, par lettres individuelles, contre le fait d'assister à des séances spirites, des démonstrations d'hypnotisme ou de se trouver en des endroits où des occultistes amateurs brûlent de l'encens. La magie noire est pratiquée, consciemment ou inconsciemment, à un degré presque incroyable. Le "magnétisme animal malfaisant", autre appellation pour désigner les forces noires, est l'auteur de plus d'échecs en affaires, pertes de santé et problèmes familiaux qu'on ne croit communément; et les auteurs eux-mêmes de tels méfaits ne sont souvent pas même conscients du mal qu'ils peuvent avoir commis. Il semble donc indiqué de consacrer un chapitre à l'explication de quelques lois de la magie, qui sont les mêmes pour la magie blanche et pour la noire. Il n'existe qu'une seule force, mais elle peut être utilisée pour le bien ou pour le mal; et c'est selon le motif invoqué et l'usage qui est fait de cette force qu'elle devient noire ou blanche.
Un axiome de la science dit: "Ex nihil, nihil fit ", autrement dit "Rien ne vient du néant". Il doit exister une graine avant qu'il puisse y avoir une fleur, mais la science n'a pas été capable d'expliquer d'où est venue la
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première graine. L'occultiste sait que toutes choses proviennent de l' "arkhé", l'essence infinie du Chaos, utilisée par Dieu, le Grand Architecte, pour la construction de notre univers. S'il possède un échantillon de quelque chose que ce soit, le magicien exercé peut puiser dans cette même essence pour obtenir une plus grande quantité de cette chose. Par exemple, le Christ avait quelques pains et quelques poissons; au moyen de ce "noyau", il a puisé dans l'essence primordiale du Chaos pour le supplément nécessaire au miracle de nourrir la multitude. Un magicien humain dont le pouvoir n'est pas si grand peut plus facilement puiser dans ce qui est déjà matérialisé hors du Chaos. Il peut prendre par exemple des fleurs ou des fruits appartenant à quelqu'un vivant à des dizaines ou des milliers de kilomètres, les désintégrer en leurs éléments atomiques, les transporter dans les airs et leur rendre leur forme physique dans la pièce où il se trouve avec des amis, pour leur en mettre, comme on dit, "plein la vue". Une telle magie est grise pour le moins, même si notre "magicien" envoie suffisamment d'argent pour payer ce qu'il a pris. S'il ne le fait pas, c'est de la magie noire que de dérober le bien d'autrui. Pour être blanche, la magie doit toujours être employée de manière altruiste et, de plus, dans un noble but, tel que celui de venir en aide à un être qui souffre. Avant de se servir de la substance du Chaos pour nourrir la multitude, le Christ a donné comme raison le fait que ces gens étaient avec lui depuis plusieurs jours et que s'ils devaient rentrer chez eux sans nourriture physique, les forces leur manqueraient en chemin et ils endureraient des privations.
Dieu est le Grand Architecte de l'Univers, et les initiés des Ecoles blanches sont aussi des "arkhé-tektons", c'est à dire des constructeurs à partir de l'essence primordiale (arkhé) qui accomplissent pour l'humanité une oeuvre de dévouement. Ces Aides invisibles ont besoin d'une petite parcelle du corps vital du malade, qui leur sert d'échantillon pour aider leur patient. Comme le savent les étudiants du Rosicrucian Fellowship, ce moyen d'accès leur est donné par les effluves de la main du malade, lorsqu'il remplit avec plume et encre, sa
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demande de guérison. Avec cet échantillon du corps vital du patient, ils sont capables de puiser dans la matière vierge ce dont ils ont besoin pour redonner la santé en reconstituant et en fortifiant l'organisme.
Les magiciens noirs sont des spoliateurs, mûs par la haine et la méchanceté. Eux aussi ont besoin d'un échantillon pour leurs pratiques médiumniques infâmes, et ils l'obtiennent très aisément du corps vital de ceux qui participent à des séances spirites ou d'hypnose, où il est de règle pour chacun de se décontracter, de se mettre dans un état mental négatif, de laisser pendre la mâchoire et d'abandonner son individualité. Mais même les gens qui ne fréquentent pas ces endroits ne sont pas entièrement à l'abri, car certains produits du corps vital qui sont, par ignorance, négligemment jetés n'importe où par chacun, notamment les cheveux et les rognures d'ongles, peuvent être utilisés avec succès par le magicien noir. Quand les Noirs font de la magie Vaudou, ils utilisent le placenta pour de semblables opérations malfaisantes. Un homme particulièrement pervers, dont les pratiques ont été découvertes il y a une dizaine d'années, obtenait de jeunes garçons le fluide vital qu'il utilisait pour ses pratiques démoniaques. Même une chose aussi insignifiante qu'un simple verre d'eau, placé à proximité de certaines parties du corps de la victime en perspective, tandis que le magicien noir converse avec elle, peut absorber un peu du corps vital de cette personne et donner au magicien l'élément requis, mais il peut aussi l'obtenir d'un petit morceau d'étoffe de ses vêtements. Cette même émanation invisible, contenue dans le vêtement, guide le chien policier sur les traces d'un fuyard. De toute manière, ces émanations, quelle que soit leur provenance, guident également le magicien, blanc ou noir, vers la demeure de la personne avec laquelle il se met en rapport et lui fournit la "clé" de son corps, ce qui lui permet, soit de l'aider, soit de lui nuire, selon son penchant.
Mais il existe des moyens de se protéger contre des influences malfaisantes, et nous les mentionnerons à la
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fin de ce chapitre. Nous avons beaucoup hésité avant d'attirer l'attention sur ces faits; et la conclusion a été qu'on n'aide personne en imitant la politique de l'autruche qui cache sa tête dans le sable à l'approche du danger. Il vaut mieux être au courant de ce qui nous menace, afin de pouvoir prendre, en cas de danger, les précuations nécessaires. La lutte entre les forces du bien et du mal se livre avec une intensité dont ne saurait se rendre compte celui qui n'y est pas directement impliqué. Les Frères Aînés de l'Ordre de la Rose-Croix et d'autres ordres de même nature, dont nous pourrions dire qu'ils représentent, dans leur ensemble, le Saint Graal, vivent de l'amour et de l'essence du service altruiste, qu'ils recueillent et amassent comme l'abeille recueille le miel - en provenance de tous ceux qui s'efforcent de vivre la vie régénérée. Cette moisson est ajoutée à la splendeur du Saint Graal, lequel, à son tour, brille avec davantage d'éclat et irradie une influence plus forte sur tous ceux qui sont enclins à la spiritualité, leur infusant une ardeur plus grande, un zèle renouvelé, davantage d'enthousiasme pour accomplir leur noble tâche et pour combattre le bon combat. De la même manière, les mauvaises forces du Graal noir se nourrissent de haine, de trahison, de cruauté et de toutes les actions démoniaques des annales du crime. Les forces du Graal noir et du Graal blanc ont toutes deux besoin d'être alimentées, les unes par le bien et les autres par le mal, pour pouvoir continuer à exister et avoir la force de lutter. Faute de l'obtenir, ils dépérissent et s'affaiblissent, et c'est de là que provient la lutte qui se poursuit sans répit.
Chaque jour, à leur service de minuit, les Frères Aînés ouvrent leur coeur pour attirer les dards de haine, d'envie, de méchanceté et de tous les maux qui ont été lancés au cours des vingt-quatre heures précédentes. Leur but est, tout d'abord, de priver les forces noires du Graal de leur aliment et, ensuite, de transmuer le mal en bien. Alors, de même que les plantes recueillent l'inerte gaz carbonique exhalé par l'humanité et se
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construisent leur corps en l'assimilant, ainsi les Frères du Saint Graal transmuent le mal à l'intérieur du Temple; et de même que les plantes émettent l'oxygène renouvelé qui est tellement nécessaires à la vie humaine, ainsi les Frères Aînés renvoient à l'humanité l'essence transmuée du mal sous forme de remords accompagnant l'émission de forces du bien, afin que le monde puisse s'améliorer de jour en jour.
Mais les Frères noirs, au lieu de transmuer le mal, lui infusent une énergie plus grande et le renvoient en vains efforts pour vaincre les forces du bien. Ils utilisent à cet effet des élémentaux et des entités désincarnées qui, étant elles-mêmes d'un ordre inférieur, remplissent les conditions requises pour ces pratiques infâmes. Autrefois, lorsque l'humanité brûlait des huiles animales ou des chandelles de suif pour s'éclairer, des élémentaux se pressaient tout autour comme des diablotins ou des démons prêts à obséder quiconque leur en fournirait l'occasion. Même les cierges de cire offrent un aliment à ces entités, mais les systèmes modernes d'éclairage par l'électricité, le pétrole, le gaz et même les bougies de paraffine, leur répugnent. Ces esprits continuent à s'assembler autour des cabarets, des abattoirs et autres endroits où se trouvent des animaux passionnés et des hommes qui leur ressemblent. Ils se plaisent aussi dans les lieux où l'on brûle de l'encens, car cela leur procure une voie d'accès, et lorsque les personnes assistant à une séance spirite respirent l'odeur de l'encens, elles avalent en même temps des esprits élémentaux qui les affectent selon leur degré de moralité.
Et c'est là où la protection dont nous parlions peut servir. En vivant des vies de pureté, en remplissant nos journées d'actes de service à Dieu et à notre prochain, de pensées et d'actions des plus nobles, nous créons ainsi la robe nuptiale d'or , ou "corps de l'âme", qui est une force rayonnante pour le bien. Aucun mal ne peut pénétrer cette armure, car alors le mal se comporte comme un boomerang et revient sur celui qui l'a envoyé, lui apportant le malheur qu'il nous souhaitait.
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Mais, hélas, aucun de nous n'est parfait, et nous ne connaissons que trop bien la lutte entre la chair et l'esprit. Nous ne pouvons nous dissimuler le fait que, comme Saint Paul, "Nous ne faisons pas le bien que nous voudrions, et nous faisons le mal que nous ne voudrions pas" (Romains 7/19). Bien trop souvent, nos bonnes résolutions sont oubliées et nous agissons mal parce que c'est plus facile. Par conséquent, nous avons tous en nous le germe du mal, qui ouvre la porte aux forces mauvaises prêtes à l'exploiter. Pour cette raison, il est préférable pour nous d'éviter de nous exposer sans nécessité à de telles influences dans des endroits où se tiennent des séances spirites et où il est pris contact avec des esprits que l'on est incapable de voir, si élevé que puisse paraître leur enseignement aux gens non avertis. Il ne faudrait pas non plus prendre part à des démonstrations d'hypnotisme, car, là encore, une attitude négative nous expose au danger de l'obsession. Nous devons toujours, selon le conseil de Saint Paul (Ephésiens 6/13) "endosser l'armure complète de Dieu". Nous devons combattre de manière positive pour le bien contre le mal et ne jamais laisser échapper une occasion d'aider les Frères Aînés, par la parole ou par l'action, dans la grande bataille pour la suprématie spirituelle.
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CHAPITRE 14 - NOTRE GOUVERNEMENT INVISIBLE
Septembre 1917
Tout étudiant de la philosophie rosicrucienne sait que chaque espèce animale est gouvernée par l'esprit-groupe qui est le gardien de ces animaux; il s'occupe de leurs besoins et les dirige le long du sentier de l'évolution de la manière la mieux adaptée à leur genre de développement. Peu importe le lieu géographique où se trouvent ces nimaux: le lion de la jungle africaine est dominé par le même esprit-groupe que lion en cage d'un ménagerie de nos pays septentrionaux. Ces animaux sont donc semblables dans toutes leurs caractéristiques principales: ils ont les mêmes goûts, les mêmes aversions concernant leur nourriture; ils agiront de manière presque identique dans des circonstances similaires. Pour étudier la race des lions ou celle des tigres, il suffit d'étudier un seul animal, car il n'a ni choix ni prérogative, étant donné qu'il agit entièrement sous les ordres de l'esprit-groupe. Le minéral ne peut choisir de se cristalliser ou non; la rose est forcée de fleurir; le lion est obligé de chasser sa proie et, dans chacun de ces cas, l'activité est entièrement dictée par l'esprit-groupe.
Mais l'homme est différent, car si nous voulons l'étudier, nous trouverons que chaque individu est en lui-
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même une espèce. Ce que l'un fait dans une circonstance donnée ne nous renseigne pas sur ce qu'un autre ferait; on dit aussi "ce qui est nourriture pour l'un est un poison pour un autre"; chacun diffère dans ses goûts et ses aversions. S'il en est ainsi, c'est parce que l'homme, tel que nous le voyons dans le monde physique, est l'expression d'un esprit intérieur et individuel, qui semble avoir à la fois le choix et la prérogative.
En réalité, toutefois, l'homme n'est pas vraiment aussi libre qu'il semble; et tous ceux qui ont étudié la nature humaine ont observé qu'en certaines occasions, un groupe important de personnes agira comme s'il était dominé par un esprit unique. Sans avoir recours à l'occultisme, il est aussi facile de se rendre compte que les différentes nations possèdent certaines caractéristiques physiques. Chacun de nous connaît les types allemand, français, anglais, italien ou espagnol, et chacune de ces nations a des caractéristiques qui la différencient des autres, montrant qu'il doit y avoir un Esprit de race à l'origine de ces particularités. L'occultiste qui a développé le don de la vue spirituelle sait que tel est le cas et que chaque nation a un esprit de race différent, lequel plane comme un nuage sur le pays tout entier. Dans son atmosphère, les ressortissants ont "la vie, le mouvement et l'être" (Actes 17:28); il est leur gardien et travaille constamment à leur avancement, développant leur civilisation et favorisant des idéaux de la nature la plus haute possible, compte tenu de leur capacité de progrès.
Dans la Bible, nous lisons que Jéhovah , Elohim , qui était le Dieu de race des Juifs, marchait devant eux sous forme d'une colonne de nuée. Le livre de Daniel nous donne beaucoup d'éclaircissements sur l'activité de ces esprits de race. La statue vue par Nabuchodonosor, avec sa tête d'or et ses pieds d'argile, montrait clairement comment une civilisation créée au début par des idéaux comparables à de l'or a pu dégénérer de plus en plus, jusqu'à ce qu'à la fin de son existence ses pieds soient d'argile instable et en train de se désagréger, condamnant la statue à s'écrouler. Ainsi, toutes les civilisations, lorsqu'elles se créent sous
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l'égide des grands Esprits de race, ont des idéaux élevés, pareils à de l'or, mais l'humanité, ayant son libre arbitre et la faculté de choisir, ne suit pas implicitement les ordres des esprits de race comme le font les animaux pour les ordres de leur esprit-groupe. Dès lors, avec le temps, une nation cesse de s'élever et, comme il n'y a pas d'arrêt dans le Cosmos, elle commence à dégénérer jusqu'à ce qu'enfin ses pieds soient d'argile et qu'il soit nécessaire de lui donner un choc pour la briser, ceci afin qu'une autre civilisation puisse être construire sur ses ruines .
Mais les empires ne s'écroulent pas sans un fort choc physique, et c'est pourquoi un sujet servant d'instrument aux Esprits de race est toujours élevé au pouvoir lorsque cette nation est destinée à tomber. Dans les chapitre 10 et 11 du Livre de Daniel, nous trouvons un aperçu de l'activité des Esprits de race, qui sont "les pouvoirs derrière le trône". L'esprit de Daniel est troublé; il jeûne trois semaines entières , priant pour recevoir la lumière et, finalement, un Archange, Esprit de race, lui apparaît et lui dit: "Ne crains rien, Daniel, car dès le premier jour où tu as eu à coeur de comprendre et de t'humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et c'est à cause de tes paroles que je suis venu. Mais le chef du Royaume de Perse m'a résisté vingt-et-un jours , et voici que Michaël, l'un des principaux chefs, est venu à mon secours, et je suis demeuré auprès des rois de Perse". Il explique ensuite à Daniel ce qui doit arriver et ajoute: "Sais-tu pourquoi je suis venu vers toi? Et maintenant je m'en retournerai pour combattre le chef de la Perse, et quand je serai parti, le prince de Grèce viendra... et personne ne m'aide contre ceux-là, excepté Michaël, votre chef". Et l'Archange dit encore: "La première année de Darius le Mède, j'étais près de lui pour l'aider et le soutenir".
Ainsi, lorsque la main écrit sur la muraille, quelqu'un est élevé au pouvoir pour donner le choc nécessaire qu'il s'agisse d'un Cyrus, d'un Darius, d'un Alexandre, d'un César, d'un Napoléon ou d'un Kaiser. Ce
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personnage peut s'imaginer être le principal acteur et se figurer qu'il agit librement selon son choix et ses prérogatives, mais en réalité il n'est que l'instrument du gouvernement invisible du monde, le pouvoir derrière les trônes, les Esprits de race qui voient la nécessité de briser toute civilisation qui se survit à elle-même, afin que l'humanité puisse prendre un nouveau départ et poursuivre son évolution avec un nouvel idéal, plus élevé que celui qui l'animait précédemment.
Le Christ lui-même, au cours de son ministère, a dit "Je ne suis pas venu apporter la paix mais l'épée" (Matthieu 10:34), car il était évident, pour lui, qu'aussi longtemps que l'humanité serait divisée en races et en nations, il ne pourrait y avoir de "paix sur terre et bonne volonté parmi les hommes".La paix ne sera pas possible avant que les nations se soient réunies en une fraternité universelle. Les barrières du nationalisme doivent être supprimées, et c'est à cette fin que les Etats-Unis sont devenus le creuset dans lequel est réuni et amalgamé ce qu'il y a de meilleur dans les anciennes nations, afin qu'une nouvelle race, avec des idéaux plus élevés et des sentiments de fraternité universelle, puisse naître en vue de l'Ere du Verseau. Entre temps, les barrières du nationalisme ont été partiellement détruites en Europe par le terrible conflit qui l'afflige en ce moment, et ceci nous rapprochera du jour de l'amitié universelle et de la réalisation de la fraternité humaine.
Cette guerre nous permettra encore la réalisation d'un autre progrès: de toutes les terreurs auxquelles l'humanité est sujette, aucune n'est aussi grande que celle de la mort , qui nous sépare de nos bien-aimés, parce que nous sommes incapables de les voir une fois qu'ils ont quitté leur corps physique.
Mais aussi sûrement que le jour se lève après la nuit, chaque larme usera un peu du voile qui nous rend aveugles aux scènes du pays non entrevu des morts vivants. Nous avons répété et nous réaffirmons que l'un des plus grands bienfaits dus à cette guerre sera la vue spirituelle qu'un grand nombre de gens vont développer. L'intense chagrin de millions de personnes, leur désir ardent de revoir les êtres chers qui leur ont
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été si soudainement et si brutalement arrachés, représentent une force, une énergie d'une puissance incalculable. De la même manière, ceux qui ont été fauchés par la mort en pleine jeunesse et qui se trouvent maintenant dans l'invisible ont un désir tout aussi intense de reprendre contact avec leurs proches, avec ceux qui leur sont chers, afin de les consoler et de les rassurer sur leur sort. Ainsi, on peut dire que deux grandes armées comprenant des millions de personnes cherchent, avec une énergie intense, à établir un passage au travers du mur qui sépare l'invisible du visible. De jour en jour, ce mur, ou ce voile, s'amincit et, tôt ou tard, les vivants et les morts- vivants vont se rencontrer à mi-chemin. Avant qu'on ait eu le temps de s'en rendre compte, la communication sera établie, et nous trouverons naturel de ne ressentir ni chagrin, ni perte, lorsque les êtres que nous aimons quitteront leur corps usé et malade, car nous pourrons les voir dans leur corps éthérique, allant et venant parmi nous comme ils le faisaient naguère. Ainsi, de ce grand conflit, nous sortirons en vainqueurs de la mort et nous pourrons dire: "O Mort, où est ton aiguillon? O sépulcre, où est ta victoire?" (1 Corinthiens 15:55).
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CHAPITRE 15 - PRÉCEPTES PRATIQUES POUR DES GENS PRATIQUES
Août 1918
"Si je devais me baser, en affaire, sur les principes énoncés dans le Sermon sur la Montagne, je serais sur le pavé en moins d'une année", disait quelqu'un récemment. "Vraiment, la Bible est absolument inapplicable dans nos conditions économiques; il est impossible de vivre sur de telles bases".
Si ce reproche était fondé, nous aurions là une bonne raison pour expliquer l'incrédulité du monde, mais en justice l'accusé a toujours le droit de se défendre, aussi convient-il d'examiner attentivement les textes bibliques avant de juger. Sur quel point portent vos accusations?
"Oh! ils sont légion, répond notre critiqueur, mais pour n'en mentionner qu'un ou deux, prenons les passages suivants: "Bienheureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux leur appartient. - Heureux les débonnaires, car ils hériteront de la terre. - Ne vous inquiétez pas du lendemain, disant: "Que mangerons-nous, que boirons-nous?" De telles idées nous amèneraient tout droit à la faillite".
"Bon déclare le défenseur de la Bible, commençons par la dernière accusation. La Bible dit: "Nul ne peut
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servir deux maîtres: ou il haïra l'un et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. Voilà pourquoi je vous dis, ne vous inquiétez pas pour votre vie, vous demandant ce que vous mangerez ou ce que vous boirez, ni pour votre corps, ne sachant de quoi vous le vêtirez. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? Voyez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, ni ne recueillent en des greniers, et votre Père Céleste les nourrit. Ne valez-vous pas plus qu'eux? Qui de vous peu, en s'inquiétant, ajouter une seule coudée à la longueur de sa vie? Et du vêtement, pourquoi vous inquiéter? Observez les lis des champs, voyez comment ils poussent: ils ne peinent ni ne filent. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux. Que si Dieu revêt de la sorte l'herbe des champs, qui est aujourd'hui, et demain sera jetée au four, ne fera-t-il pas bien plus pour vous, gens de peu de foi! Ne vous inquiétez donc pas en disant, Qu'allons-nous manger? Qu'allons-nous boire? De quoi allons- nous nous vêtir? Ce sont là toutes choses dont les païens sont en quête. Or votre Père Céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et sa justioce, et tout cela vous sera donné par surcroît" (Matthieu 6:24-33).
Si ceci veut dire que nous devrions gaspiller en pure perte toutes nos possessions dans une vie de prodigalité et de dissipation, alors ce serait non seulement peu réaliste, mais aussi répréhensible. Cependant, une telle interprétation ne correspond nullement à la teneur et à l'enseignement de tout le Livre, et ce n'est pas là le sens de ce passage. Le verbe grec "merimnaô" signifie "être exagérément soucieux", ou "anxieux", et en lisant ce passage ainsi rectifié, nous trouverons qu'il donne un enseignement différent, lequel est tout à fait pratique. "Mammon" est un mot syriaque désignant les richesses, telles que les désirent les insensés. Dans le passage précédent, le Christ exhorte à ne pas devenir les serviteurs ou les esclaves de l'argent, qu'il nous
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faudra de toute manière abandonner lorsque se brise la corde d'argent (Ecclésiaste 12:8) et que l'esprit retourne à Dieu, mais chercher plutôt à vivre des vies de bonté sous forme de bonnes actions que l'on peut emporter avec soi dans le Royaume des Cieux (Matthieu 6:19-21). En attendant ce moment, disait-il, ne soyez pas exagérément anxieux au sujet du manger, du boire et du vêtement. A quoi bon se tourmenter, puisque vous ne pouvez pas, par ce moyen, allonger votre vie d'une seule coudée, ni ajouter un seul cheveu à votre tête. Le souci est l'émotion la plus destructive et la plus déprimante qui soit; en outre, il ne nous conduit nulle part. Votre Père Céleste connaît vos besoins matériels, aussi cherchez d'abord son royaume et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît. Dans deux occasions au moins, lorsque des multitudes sont venues vers le Christ en des lieux éloignés à la fois de leurs demeures et des cités où elles auraient pu se ravitailler, il en a fait la démonstration en donnant d'abord la nourriture spirituelle qu'étaient venus chercher ses auditeurs, et ensuite il a pourvu à leurs besoins matériels en puisant directement à une source spirituelle.
Cette philosophie est-elle applicable à notre époque? Assurément, nous en avons eu de si nombreuses démonstrations qu'il n'est pas nécessaire d'en mentionner spécialement une. Lorsque nos vies seront travail et prière, ou prière et travail, qu'elles deviendront une intense prière pour des occasions de servir autrui, alors toutes les choses terrestres viendront d'elles-mêmes au moment nécessaire, et elles continueront à venir dans une mesure plus grande, selon qu'elles seront utilisées au service de Dieu. Si nous prenons l'habitude de nous considérer uniquement comme des gérants et des dépositaires de nos biens, quels qu'ils soient, alors nous sommes réellement pauvres "en esprit ", pour autant qu'il s'agisse des éphémères trésors terrestres, mais riches en trésors plus durables du Royaume des Cieux. A moins d'être des matérialistes à outrance, il est certain que cette attitude-là est judicieuse. Il n'y a pas si longtemps que "caveat emptor" (à l'acheteur de se méfier) était le mot d'ordre des commerçanta
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qui étaient à la poursuite de trésors terrestres et considéraient l'acheteur comme un gibier qu'il était légitime d'exploiter. Une fois qu'ils avaient vendu leur marchandise et encaissé le montant, ils se souciaient peu de la satisfaction ou de la déception de l'acheteur. Ils se faisaient même une gloire de vendre des articles de qualité inférieure, s'usant rapidement, comme le montre cette devise à courte vue: "La faiblesse des marchandises fait la force du commerce". Mais, peu à peu, même des gens qui se moqueraient de l'idée de laisser la religion intervenir dans leurs affaires abandonnent la devise "caveat emptor" et adoptent inconsciemment le précepte du Christ "Celui qui veut être le premier parmi vous, qu'il se fasse le serviteur de tous" (Marc 9:35). Partout, les meilleurs commerçants insistent, dans leur publicité, sur le service qu'ils rendent à l'acheteur, parce que c'est un système qui rapporte et qui peut, par conséquent, être considéré comme un autre précepte pratique de la Bible.
Mais il arrive parfois qu'en dépit de leur désir de bien servir leur clientèle, quelque chose tourne mal, et un acheteur furieux et mécontent vient faire du tapage et se met à discréditer les marchandises mises en vente. Sous l'ancien régime borné du "caveat emptor", le commerçant n'aurait fait que rire, ou bien il aurait mis le client à la porte. Mais il n'en est pas ainsi du commerçant moderne, qui applique les préceptes bibliques dans ses relations d'affaires. Il se rappelle la sagesse de Salomon, selon lequel "une réponse douce apaise la fureur" (Proverbe 15:1) et l'assertion du Christ: "les débonnaires hériteront de la terre", et c'est pourquoi il présente ses excuses au sujet du défaut de la marchandise, offre une restitution, renvoyant ainsi le client, dont la mauvaise humeur a fait place au sourire et qui est tout prêt à chanter les louanges du commerce où l'on est si aimablement traité. Ainsi, par l'application des préceptes pratiques de la Bible, en gardant le sourire et en se montrant "débonnaire", le marchand gagne de nouveaux clients qui viennent à lui en sachant qu'ils seront bien traités; et le profit qu'il en retire ne tarde pas à compenser, et au-delà, ce qu'il avait pu
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perdre sur la marchandise dont le défaut avait donné lieu aux réclamations d'autres clients.
Garder son sang-froid, se montrer patient et "débonnaire", est source de profits, mais ces profits sont bien plus grands sur le plan moral et spirituel.. Quelle meilleure devise commerciale pourrait-on trouver que celle de l'Ecclésiaste: "Mieux vaut la sagesse que les armes de guerre. Ne sois pas irréfléchi, ne te hâte pas de parler avec irritation, car l'irritation habite au coeur du fou". Le tact et la diplomatie valent toujours mieux que la force et, comme le dit la Bible "Si la hache est émoussée, il faut frapper plus fort, mais il est avantageux d'avoir la sagesse pour guide". La voie de moindre résistance est toujours la meilleure, tant qu'elle est morale et honorable, et c'est pourquoi il est dit "Aimez vos ennemis et faites du bien à ceux qui vous persécutent".
C'est donc, en affaires, une politique à la fois pratique et judicieuse que d'essayer de nous concilier ceux qui nous font du tort, de crainte qu'ils nous en fassent davantage; et il est préférable de surmonter nos mauvais sentiments que de les entretenir, car on récolte ce qu'on a semé. Si nous semons la rancune et la mesquinerie, nous suscitons et alimentons chez les autres les mêmes sentiments. D'ailleurs, tous ces préceptes s'appliquent aussi bien à la vie privée et aux relations sociales qu'au commerce proprement dit. Combien de querelles pourrions-nous éviter en cultivant au foyer la vertu de la douceur; quel plaisir serait le nôtre et combien nos vies seraient heureuses si, dans nos relations sociales et commerciales, nous pouvions apprendre à traiter les autres comme nous voudrions être traités !
La grande tension mentale que cause à beaucoup d'entre nous le souci du lendemain n'est nullement nécessaire. Comme le dit le Psalmiste: "Notre Père Céleste possède la Terre et sa plénitude, le monde et tout son peuplement, les animaux sur les montagnes par milliers..." (Psaumes 24:1 et 50:10). Si nous apprenons à
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vraiment nous reposer sur lui pour le nécessaire, il est certain que le moyen nous sera donné de nous tirer d'affaires. Tous ceux qui ont fait des recherches sur les causes de décès nous diront que la proportion des personnes mortes de privations est comparativement très faible, par rapport au nombre de celles qui sont mortes d'avoir trop bien mangé. L'auteur a fait l'expérience pratique du fait que si nous accomplissons notre travail au jour le jour, à mesure qu'il se présente à nous, fidèlement et de notre mieux, la Providence subviendra toujours à nos besoins - et beaucoup d'autres pourraient rendre le même témoignage. En agissant selon les enseignements de la Bible, en accomplissant toute besogne "comme pour le Seigneur", peu importe le genre de travail honnête qui nous occupe, car nous recherchons en même temps le Royaume de Dieu. Mais si nous sommes seulement des serviteurs occasionnels, qui travaillent par crainte ou dans l'espoir d'une faveur, nous ne pouvons pas nous attendre à réussir en fin de compte. La santé, la richesse, le bonheur, peuvent nous accompagner pour un temps, mais en dehors des bases solides de la Bible, il ne peut y avoir ni joie durable, ni prospérité véritable en affaires.
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CHAPITRE 16 - LE SON, LE SILENCE ET LA CROISSANCE DE L'AME
Février 1917
Les étudiants sincères de la science spirituelle sont naturellement très désireux de "croître en grâce" afin de pouvoir mieux servir dans la Grande Oeuvre de l'élévation du genre humain. Etant humbles et modestes, ils ne sont que trop conscients de leur insuffisance et, bien souvent, s'ils sont à la recherche de moyens d'accélérer leurs progrès, ils se demandent "Qu'est-ce qui m'entrave ?". Certains mystiques, surtout dans le passé où la vie était moins intensément vécue que de nos jours, se rendaient compte que l'existence quotidienne parmi l'humanité ordinaire avait de nombreux inconvénients. Pour les éviter, pour accélérer leur croissance spirituelle, ils se retiraient de leur communauté et entraient dans un monastère, afin de pouvoir se consacrer à la vie spirituelle sans être dérangés.
Nous savons cependant que ce moyen n'est pas le bon. La plupart de nos étudiants n'ignorent pas que si l'on se dérobe aujourd'hui à une expérience, elle se représentera demain, et que les palmes de la victoire ne peuvent s'obtenir qu'en surmontant les difficultés du monde au lieu de les esquiver. Le milieu dans lequel
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nous avons été placés par les Anges de Justice a été choisi par nous dans le Troisième Ciel, au tournant de notre cycle de vie, alors que nous étions de purs esprits, non aveuglés par le voile de matière qui obscurcit notre vision présente. Ce milieu terrestre est donc, sans nul doute, celui qui nous réserve les leçons nécessaires à notre développement, et c'est une grave erreur que d'essayer d'y échapper entièrement.
Mais nous avons reçu un mental dans un but bien défini, celui de nous appliquer à raisonner sur les choses et les conditions, afin d'apprendre à discerner entre ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas; entre, d'une part, les difficultés prévues pour nous freiner et nous permettre de développer une qualité en les maîtrisant et, d'autre part, ce qui n'est qu'une entrave qui nous froisse et nous porte sur les nerfs, sans être compensée par un progrès spirituel. Nous conserverons ainsi beaucoup d'énergie et nous aurons davantage d'enthousiasme à dépenser dans des directions utiles que maintenant. Les détails de ce problème diffèrent selon les individus, mais il y a certains principes généraux dont chacun pourra faire son profit en les appliquant à son cas; et l'un de ceux-ci est l'effet du silence et du son sur la croissance de l'âme.
A première vue on peut être surpris de lire que le son et le silence sont des facteurs très importants pour la croissance de l'âme, mais en examinant la question de plus près, nous verrons que ce n'est pas exagéré. Voyons d'abord cette expression très adéquate: "La guerre, c'est l'enfer", puis imaginons une scène de guerre. C'est un spectacle épouvantable, surtout pour ceux qui sont doués de la vue spirituelle. Ceux qui n'ont que la vue physique peuvent au moins fermer les yeux s'ils le veulent, mais l'horreur complète pèse lourdement sur le coeur de l'aide invisible qui non seulement voit et entend, mais encore ressent en lui l'angoisse et la douleur de toute la détresse qui l'entoure, comme Parsifal ressentait en son coeur la blessure d'Amfortas, le roi meurtri du Graal. De fait, sans ce sentiment intense de l'unité de coeur avec ceux qui souffrent, il ne
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pourrait y avoir ni guérison, ni aide. Mais il est une chose à laquelle nul ne peut échapper, et c'est le bruit terrible des obus, le grondement assourdissant des canons, le crépitement rageur des mitrailleuses, les gémissements des blessés et les jurons d'une certaine catégorie de combattants. Nul besoin d'autres arguments pour reconnaître que c'est réellement un bruit d'enfer, ou infernal, aussi préjudiciable que possible à la croissance de l'âme. Le champ de bataille est le dernier endroit qu'un être sain d'esprit choisirait pour la croissance de son âme, même s'il ne faut pas oublier qu'il est de nombreux cas où cette croissance y a été réalisée par de nobles actes de sacrifice de soi. Toutefois, de tels résultats ont été obtenus en dépit de ces conditions et non à cause d'elles.
D'autre part, considérons une église remplie des nobles accents d'un chant grégorien ou d'un oratorio de Haendel, sur les harmonies desquels les prières de l'âme pleine d'aspiration s'envolent vers l'Auteur de notre être. Cette musique peut certainement être qualifiée de céleste ; et cette église peut être considérée comme offrant des conditions idéales pour la croissance de l'âme. Et pourtant, si nous y restions en permanence, en négligeant nos devoirs, nous irions vers l'échec en dépit de ces conditions idéales.
Il ne nous reste donc qu'une seule méthode sûre, et c'est de rester dans le vacarme du champ de bataille du monde, et d'extraire, voire d'arracher, fût-ce des conditions les plus contraires, les matériaux nécessaires à la croissance de l'âme et, en même temps, de construire à l'intérieur de nous-mêmes un sanctuaire rempli de cette musique silencieuse qui résonne toujours dans l'âme servante comme une source d'élévation au-dessus des vicissitudes de l'existence terrestre. Ayant en soi cette "église vivante" et étant devenus de ce fait des "temples vivants ", nous pouvons à tout moment tourner notre attention, si celle-ci n'est pas normalement requise par des affaires temporelles, vers cette demeure spirituelle non construite de main d'homme et nous plonger dans son harmonie. Nous pouvons renouveller cette expérience plusieurs fois par jour et restaurer
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ainsi continuellement l'harmonie qui a été troublées par les dissonances des rapports terrestres.
Mais comment pouvons-nous construire ce temple et l'emplir de cette musique céleste tant souhaitée? Qu'est-ce qui nous fera avancer, ou nous retardera? Voilà les questions qui se posent et qui demandent une solution pratique; nous allons essayer de rendre les réponses aussi claires et pratiques que possibles, car cette question est de première importance. Ce sont surtout les petites choses qui ont de l'importance, car le néophyte doit tenir compte des moindres détails. Si nous frottons une allumette par grand vent, la flamme s'éteint avant d'avoir pu s'alimenter, mais si cette petite flamme est abritée et placée dans un tas de broussailles, un fort coup de vent survenant au moment où le feu a bien pris active les flammes au lieu de les éteindre. Des Adeptes ou de Grandes Ames pourront rester calmes dans des conditions qui bouleverseraient l'aspirant ordinaire; et c'est pourquoi ce dernier devrait user de discernement et ne pas s'exposer inutilement à des conditions préjudiciables à la croissance de l'âme. Ce dont il a besoin par-dessus tout, c'est d'équilibre , et rien n'est plus contraire à cette condition que le bruit .
Il est indéniable que l'agitation de nos villes a quelque chose d'infernal et nous avon le droit, lorsque la chose est possible, d'échapper à certains bruits, tels que ceux de la circulation. Nous ne sommes pas obligés de vivre dans une rue très passante, au détriment de nos nerfs et de nos efforts pour nous concentrer, mais si nous avons un enfant malade, qui geint et qui réclame jour et nuit notre attention, peu importe si cela affecte nos nerfs; nous n'avons pas le droit, que ce soit du point de vue divin ou humain, d'abandonner ou de négliger l'enfant pour nous concentrer. Ces choses sont absolument évidentes et sont immédiatement acceptées par chacun, mais ce qui peut nous aider ou nous entraver le plus, ce sont, comme déjà dit, les petits détails qui échappent à notre attention. Leur mention pourra provoquer un sourire d'incrédulité, mais si l'on y
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réfléchit et si l'on agit en conséquence, ils obtiendront notre assentiment. Selon la formule "vous les reconnaîtrez à leurs fruits", ils donneront des résutlats et confirmeront nos dires. En effet, le silence est réellement des plus utiles à la croissance de l'âme , et l'aspirant devrait le réaliser dans son foyer, dans son comportement personnel, sa démarche, ses habitudes et même, si paradoxal que cela puisse paraître, dans son langage.
Les bienfaits de la religion sont prouvés par le bonheur qu'elle procure, mais lorsqu'il est intense, ce bonheur est généralement trop profond pour s'exprimer à l'extérieur. Il pénètre notre être avec une plénitude presque bouleversante; et des manière bruyantes ne sauraient s'accorder avec ce vrai bonheur, car elles sont un signe de superficialité. Une voix aiguë ou retentissante, un rire vulgaire, des habitudes bruyantes, le son des talons qui martèlent le sol, le claquement des portes, le heurt de la vaisselle, tout cela est la marque d'un esprit non dégrossi, qui aime le bruit parce qu'il excite le corps du désir. De tels êtres ont la musique d'église en horreur; ils lui préfèrent celle des saxophones et autres instruments tonitruants et, plus la musique est endiablée, plus ils l'apprécient. Mais il en est - ou devrait être - tout autrement pour l'aspirant à la vie supérieure.
Lorsque l'enfant Jésus était recherché par Hérode, qui cherchait à le tuer, la fuite a été son seul salut. Cette fuite lui a sauvé la vie et lui a permis de grandir et d'accomplir sa mission. De la même manière, lorsque le Christ intérieur naît chez l'aspirant, le meilleur moyen de préserver cette vie spirituelle est de fuir les milieux vulgaires où ces pratiques nuisibles sont de règle, et de chercher, à condition d'être libre de le faire, une meilleure ambiance parmi ceux qui ont de mêmes aspirations. Mais si l'on a des responsabilités familiales, on a le devoir de s'efforcer d'améliorer ces conditions par le précept et par l'exemple, mais surtout par l'exemple, afin qu'avec le temps la maison soit pénétrée d'une atmosphère plus pure et plus douce, où règnent
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l'harmonie et la fermeté. Il n'est pas indispensable, pour le bonheur des enfants, qu'il leur soit permis de pousser des cris stridents ou de se poursuivre à travers la maison en claquant les portes et en détériorant le mobilier dans leur course folle; c'est même absolument préjudiciable, car cela leur apprend à ne tenir aucun compte des sentiments d'autrui lorsqu'ils donnent libre cours à leur exubérance. Davantage que leur mère, ils profiteront d'avoir des semelles de caoutchouc, afin de faire moins de bruit; ils devraient aussi savoir réserver leurs ébats et leurs cabrioles pour le plein air. A l'intérieur, apprenons-leur à jouer tranquillement, à fermer les portes doucement et à parler aussi calmement que maman.
C'est déjà pendant notre enfance que nous commençons à ruiner les nerfs qui, plus tard, nous feront souffrir dans nos vieux jours, et c'est pourquoi, si nous apprenons à nos enfants la leçon ci-dessus, nous pourrons leur éviter beaucoup de désagréments dans la vie et, en même temps, favoriser dès maintenant notre croissance de l'âme. Réformer un ménage de ces travers qui peuvent sembler dénués d'importance, et obtenir une ambiance favorable à la croissance de l'âme peut prendre des années, et c'est spécialement le cas si les enfants sont déjà grands et se froissent des réformes de cette nature, mais cela en vaut la peine. Nous pouvons et nous devons tout au moins cultiver cette vertu du silence en nous-mêmes, faute de quoi notre croissance de l'âme sera bien minime. Peut-être qu'en considérant cette question au point de vue occulte, en relation avec ce véhicule important qu'est le corps vital , cette nécessité deviendra plus évidente.
Nous savons que le corps vital accumule constamment, dans le corps physique, de l'énergie qui est utilisée dans cette "Ecole de l'Expérience" et que, durant le jour, le corps du désir dépense continuellement cette énergie en actes produisant de l'expérience qui est finalement transmuée en croissance de l'âme. Jusqu'ici, rien à redire, mais le corps du désir, s'il n'est pas solidement tenu en bride, se plaît à des mouvements sans
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retenue , aussi extravagants que possible; si on ne se contient pas, il incite le corps à siffler, chanter bruyamment, sauter, danser et à faire toutes sortes de gestes inutiles ou vulgaires, toutes choses totalement contraires à la croissance de l'âme. Lorsqu'on se trouve sous une influence discordante, on est complètement insensible aux occasions spirituelles qui se présentent dans le monde physique, et la nuit, lorsqu'elle quitte son corps physique, le travail de restauration de ce corps prend tellement de temps qu'il en reste bien peu - s'il en reste - pour travailler, même si la personne a un désir sincère de travail psirituel.
C'est pourquoi nous devons fuir, par tous les moyens possibles, les bruits que nous ne sommes pas obligés de subir, et cultiver personnellement une attitude tranquille et aimable, une voix modulée, une marche silencieuse, une présence discrète et toutes les autres vertus qui favorisent l'harmonie, car alors le travail de restauration est accompli rapidement et nous sommes libres la majeure partie de la nuit de travailler dans les mondes invisibles pour donner ainsi plus de développement à la croissance de l'âme. Rappelons-nous dans cet effort de perfectionnement de ne pas nous laisser abattre par des insuccès passagers en nous rappelant l'avertissement de Paul de persévérer patiemment dans le bien.
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CHAPITRE 17 - LE "MYSTERIUM MAGNUM" DE LA ROSE-CROIX
Juillet 1916
Il nous arrive de recevoir des lettres d'étudiants nous faisant part de leur regret d'être seuls à étudier la philosophie rosicrucienne, alors que leur conjoint, leurs enfants ou d'autres membres de leur famille ne ressentent aucun attrait pour ces enseignements, quand ils n'y sont pas franchement opposés. Nos correspondants font tout ce qu'ils peuvent pour intéresser favorablement leur famille et leurs amis, afin de s'en faire des camarades d'étude ou tout au moins d'être laissés libres de suivre leur inclination. Selon leur tempérament, ces contrariétés les rendent plus ou moins malheureux, et ils nous demandent de les conseiller pour surmonter cette opposition et convaincre leur parenté. A ces questions, nous avons répondu personnellement et avons eu le privilège de changer ces conditions dans nombre de cas où nos avis ont été suivis. Mais nous savons que, bien souvent, ceux qui souffrent le plus restent silencieux, aussi avons-nous décidé de consacrer un peu de temps à la discussion de ce sujet.
Il a été dit - et c'est très vrai - qu'"un peu de science est une chose dangereuse", et ceci s'applique aussi bien aux enseignements rosicruciens qu'à tout autre sujet. Par conséquent, la première chose à faire est de
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déterminer si nous avons suffisamment de connaissances pour être dans la bonne voie. Aussi, permettez-moi de vous demander quel est l'enseignement rosicrucien que vous êtes désireux de partager avec les vôtres et qu'ils désapprouvent? S'agit-il des lois jumelles de cause à effet et de renaissance? Elles sont excellentes pour l'explication d'un grand nombre de problèmes de la vie, et elles sont d'un grand réconfort lorsque la Mort vient dans notre foyer nous enlever l'être le plus proche et le plus cher. Mais n'oubliez pas que bien des gens n'ont nul besoin d'explications à ce sujet; ils sont aussi peu faits pour en faire leur profit qu'un sourd-muet pour se servir d'un téléphone. Il est vrai que la connaissance de ces lois et de leur but nous permet de travailler plus utilement, mais nous pouvons être rassurés par le fait qu'elles opèrent pour le bien de tous et, que par conséquent, leur connaissance n'est pas indispensable . Ceux qui n'adoptent pas cette doctrine n'y perdent pas grand-chose, et il serait possible, que, d'autre part, ils échappent au danger que représente la possession d'"un peu de science".
Aux Indes, où ces vérités sont connues et acceptées par des millions de gens, ces derniers font très peu d'efforts pour progresser matériellement, car il savent qu'ils ont devant eux l'infini pour cela et que ce qui n'a pas été accompli au cours d'une vie peut l'être dans la suivante ou bien dans une autre. Parmi les Occidentaux qui ont accepté la doctrine de la renaissance, nombreux sont ceux qui ont cessé d'être des membres utiles de leur communauté, ayant affiché une attitude nonchalante qui fait une mauvaise réclame à ces enseignements dits supérieurs. Si vos amis ne s'y intéressent pas, laissez-les en paix, car le prosélytisme ne fait partie, ni des méthodes, ni du but proposé par l'enseignement rosicrucien. Le Gardien du Seuil n'examine pas les gens sur leurs connaissances; il se peut même qu'il admette des aspirants qui ignorent complètement ces choses et que, d'autre part, il ferme la porte à d'autres qui ont passé leur vie à étudier, à faire des conférences et à enseigner ces lois.
Mais alors, si les doctrines de cause à effet et de renaissance ne sont pas essentielles, que penser de la
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constitution multiple de l'homme ? Il est sûrement nécessaire de savoir que nous ne sommes pas seulement ce corps visible, mais que nous avons un corps vital pour renouveler son énergie, un corps du désir pour dépenser cette force, un intellect pour guider nos efforts dans la voie de la raison; que nous sommes des esprits vierges dont l'Ego est enveloppé d'un triple voile. N'est-il pas important de savoir que le corps physique est la contrepartie matérielle de l'Esprit Divin, le corps vital une réplique de l'Esprit de Vie et le corps du désir une émanation de l'Esprit Humain, alors que l'intellect sert de lien entre l'esprit triple et le corps triple?
Non, il n'est pas important de connaître ces choses. A condition d'être utilisée convenablement, cette connaissance est un avantage, mais elle peut aussi manifestement desservir ceux qui n'ont qu'"un peu de science" de ces choses. Il en est beaucoup qui ne cessent de méditer sur le "moi supérieur", tout en oubliant complètement les nombreux "moi" inférieurs qui sont dans la détresse et gémissent tout près d'eux. Il en est beaucoup qui rêvent jour et nuit du moment où ils pourront prendre leur essor comme "aides invisibles", afin de soulager les malades et les affligés, mais qui ne feraient pas les frais d'un déplacement pour apporter à une pauvre âme isolée, dans un hôpital, quelques fleurs et un mot d'encouragement. Je vous répète que le Gardien du Seuil admettra plutôt celui qui a fait ce qu'il pouvait, que celui qui a beaucoup rêvé et n'a rien fait pour aider son prochain dans la détresse.
Si vous pouviez amener des gens à étudier les enseignements rosicruciens sur la mort et la vie dans l'au-delà, vous trouveriez qu'il est aussi important, pour eux, de savoir que la corde d'argent reste intacte pendant près de trois jours et demi après que l'esprit a quitté le corps, et que ce dernier ne devrait pas être dérangé pendant que la panorama de sa vie passée se grave sur le corps du désir, afin de servir de référence pour son existence
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dans les mondes invisibles. Vous aimeriez qu'ils sachent tout ce qui concerne le passage de l'esprit à travers le purgatoire; comment les mauvaises actions de la vie écoulée causent des souffrances destinées à créer une conscience qui empêchera l'intéressé de renouveler, dans une vie ultérieure, les actions ayant causé ces souffrances. Vous aimeriez aussi leur expliquer comment les bonnes actions de la vie passée se transmuent en qualités que l'on pourra utiliser dans la prochaine vie, ainsi que l'explique notre philosophie.
Vous aurez sans doute été surpris de lire que la connaissance des deux grandes lois jumelles n'est pas essentielle, et peut-être aurez-vous été scandalisés d'apprendre qu'il importe peu que d'autres soient, ou ne soient pas, mis au courant de la constitution septuple de l'homme. Vous voilà maintenant choqués, sans nul doute, à l'idée que les enseignements relatifs à la mort et au passage de l'esprit dans les mondes invisibles sont aussi comparativement inutiles pour ce que vous cherchez à réaliser. Il importe peu que les membres de votre famille soient au courant de ces enseignements ou qu'ils les acceptent. Pour ce qui est de votre propre décès, un voeu formel, demandant que votre corps soit laissé tranquille et au calme durant la période indiquée, sera probablement exécuté à la lettre, car les gens ont tous un respect quasi superstitieux pour les "dernières volontés" des défunts. Et si c'est l'un de vos amis qui meurt, c'est vous qui êtes là et qui pouvez, grâce à vos connaissances, faire le nécessaire. Ainsi, peu importe s'ils refusent d'accepter cette partie des enseignements rosicruciens.
Mais nos étudiants vont dire: si la connaissance des sujets mentionnés précédemment, qui semblent pourtant avoir une telle valeur dans la pratique, est sans importance pour progresser, il s'ensuit qu'il en va de même pour l'étude des périodes, des révolutions, des mondes et des globes. C'est renier tout ce qui contenu dans la "Cosmogonie", car après celà, il ne reste plus rien des enseignements que nous avons adoptés et auxquels nous avons donné notre foi.
Ne reste-t-il vraiment rien ? Mais si, tout est resté , car ces enseignements ne sont que les coquilles qu'il
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faut enlever pour atteindre à l'amande comestible , au coeur des choses . Vous avez peut-être lu plusieurs fois la "Cosmogonie" et, l'ayant lue, vous êtes fier de votre connaissance du mystère du monde, mais avez-vous pu découvrir le mystère que recèle chacune de ses pages ? C'est là que gît l'enseignement le plus grand et le plus essentiel, celui auquel vos amis seront sensibles, si vous pouvez l'extraire et le leur donner. La "Cosmogonie" prêche à chaque page l'Evangile du Service .
C'est pour nous que la Divinité a créé l'Univers. Les grandes Hiérarchies ont toutes été à notre service , et certaines le sont encore. Les lumineux Anges stellaires, dont nous voyons les corps ardents graviter dans l'espace, ont travaillé avec nous durant des âges et, au moment prévu, le Christ est venu nous apporter l'élan spirituel nécessaire. Il est aussi très significatif que le Christ, dans la parabole du Jugement dernier, n'ait pas dit: "Tu as bien agi, grand philosophe érudit, toi qui connais la Bible, la Cabale, la Cosmogonie et tous les autres ouvrages qui révèlent les mystères et les secrets de la nature..."Mais il a dit: "Tu as bien agi, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maître...Car j'avais faim et tu m'as donné à manger; j'avais soif et tu m'as donné à boire..." - Pas un seul mot concernant la connaissance: tout l'accent portait sur la fidélité et le service .
A cela, il y a une profonde raison occulte; le service construit le corps de l'âme , cette glorieuse robe nuptiale sans laquelle nul ne peut entrer dans le royaume des cieux, que les occultistes appellent la "Nouvelle Galilée ". Peu importe que nous sachions, ou non, ce qui se prépare, pourvu que nous accomplissions le travail. D'ailleurs, à mesure que le lumineux corps de l'âme grandit à l'intérieur et autour d'une personne, cette lumière lui apprendra ce qui concerne les Mystères, et cela sans qu'il soit besoin de le chercher dans les livres. Celui qui est ainsi divinement instruit en sait davantage que ce qui est contenu dans tous les livres du monde. Le moment venu, la vision intérieure lui sera donnée et le chemin du Temple lui
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sera montré. Si donc vous voulez enseigner vos amis, aussi sceptiques qu'ils puissent être, ils vous croiront quand vous prêcherez l'Evangile du Service.
Mais vous devez prêcher d'exemple . Vous devez, vous-même, devenir le serviteur des autres si vous voulez qu'ils croient en vous. Si vous voulez qu'ils vous suivent, vous devez marcher en tête, ou sinon ils auront le droit de douter de votre sincérité. Rappelez-vous que vous êtes "la ville située sur la montagne" (Matthieu 5:14) et, si vous déclarez quoi que ce soit, ils auront le droit de vous juger à vos fruits. Par conséquent, parlez peu, servez beaucoup .
Certaines personnes aiment à prôner, à table, la vie paisible et inoffensive, oublieux du fait que le rôti saignant et le cigare gâtent l'effet de leurs propos. D'autres font un dieu de leur estomac et préféreraient étudier la diététique plutôt que la Bible; ils sont toujours prêts à se cramponner à leurs amis pour leur faire part du dernier "dada" en matière de diététique. J'ai connu un homme qui était à la tête d'un groupe ésotérique. Sa femme était contre l'occultisme et le régime végétarien, mais il l'obligeait à cuire ses légumes et lui disait que si elle se permettait jamais d'apporter de la viande dans sa cuisine ou de contaminer sa vaisselle avec cette saleté, il la jetterait à la rue, elle et ses plats. Il lui disait aussi que si elle voulait se conduire comme un porc, elle n'avait qu'à aller manger sa viande au restaurant.
Peut-on se montrer surpris de ce qu'elle ait jugé la croyance d'après son promoteur et n'en ait plus voulu entendre parler ? Il était certainement dans son tort, étant comme nous tous "le gardien de son prochain", et même s'il s'agit ici d'un cas extrême, cela ne peut qu'en rendre la moralité plus évidente. A la louange éternelle de Mahomet, sa femme est devenue son premier disciple, et c'est un témoignage très éloquent de sa bonté et de sa considération dans son foyer. Nous ferions tous bien de suivre son exemple si nous voulons intéresser nos amis à la vie régénérée, car même si tous les systèmes religieux diffèrent extérieurement, leur origine commune, à tous, est l'amour .