INTRODUCTION
Toutes les leçons de ce recueil ont été envoyées pendant les années 1915 et 1916 de la première guerre mondiale de 1914 à 1918, à laquelle Max Heindel fait de nombreuses allusions. Afin de permettre à nos lecteurs de faire les rapprochements éventuels, nous avons indiqué les dates d'envoi de chaque leçon.
Cet ouvrage contient également un article de Max Heindel, "Au-delà de la vie", qui n'a jusqu'ici jamais été inséré dans un volume. Il avait été publié dans les "Rays from the Rose-Cross" de novembre 1917, sous le titre "Face au peloton d'exécution", et plus tard, toujours en anglais, sous forme d'une petite brochure intitulée "Les dernières heures d'un espion", bien qu'il s'agisse plutôt des péripéties qui ont suivi son exécution. Il a également paru en français dans "La Vie Nouvelle".
AVANT-PROPOS - Les seize leçons contenues dans ce volume font partie des quatre-vingt dix-huit lettres et leçons mensuelles envoyées par l'auteur à ses étudiants dans les dernières années de sa vie terrestre. Les autres ont paru sous des titres différents: Enseignements d'un Initié, Franc-Maçonnerie et Catholicisme, Mystères des Grands Opéras, Lettres aux Etudiants.
Ces livres contiennent des trésors inestimables concernant les dernières recherches de ce grand mystiques et apportent un message d'amour chrétien empreint de sagesse, que seul peut donner un Initié expérimenté.
Puissent ces leçons être un moyen de ramener à Dieu un grand nombre d'âmes en fortifiant leur vénération et leur amour pour le Christ.
Augusta Foss-Heindel
PREMIERE PARTIE - La Trame de la Destinée
Avertissement de l'auteur
Ce mois-ci, nous commençons une nouvelle série de leçons sur "La Trame de la Destinée, nouée et dénouée" (réunies depuis lors en un volume portant ce titre) en comptant bien qu'elle vous sera profitable, à la fois comme étude et pour la conduite de votre vie. Bien que ces leçons soient analytiques et techniques à certains égards, ce sujet devrait être abordé avec le sentiment de la plus profonde dévotion, en gardant l'esprit fixé sur le but essentiel de la vie.
Comme vous le savez sans doute, le terme "philosophie" se compose de deux mots grecs dont la signification est "amour de la sagesse". La plupart des gens pensent qu'aimer la sagesse est synonyme de désirer la connaissance, mais, ainsi que nous l'avons vu dans une précédente leçon (devenue le chapitre 4 des "Enseignements d'un Initié", tome I), il y a une énorme différence entre la connaissance et la sagesse. La sagesse implique l'amour, en premier, en dernier et tout le temps, alors que la connaissance peut être utilisée dans les buts les plus répréhensibles qui soient. En vérité, le mystique, inspiré par une fervente dévotion dans ses études et son travail quotidien, est trop modeste pour accepter le titre de philosophe. Pour lui, ce titre a même davantage de sens s'il en intervertit les termes, en l'appelant "la sagesse de l'amour", plutôt que l'amour de la sagesse. En y réfléchissant, vous comprendrez ce point de vue, car le sujet choisi est l'un des plus intimes, des plus sacrés qui puissent être traités, aussi s'agit-il de l'approcher dans cet esprit de "sagesse aimante", cet esprit d'amour spirituel qui est celui de la véritable signification de la philosophie. - Comme le disait le poète Robert Burns:
"Oh! si quelque génie nous accordait le don
De nous voir tels que les autres nous voient!"
Il me semble qu'en vérité un tel pouvoir serait plus détestable qu'autre chose, bien qu'il paraisse, à première vue, hautement désirable. Chacun de nous est plein d'imperfections, et il nous arrive souvent de faire triste figure sur la scène du monde. Nous avons parfois l'impression d'être ballottés de ci, de là, par les caprices du destin, tandis que ceux qui nous observent, incapables de voir la poutre dans leur oeil, nous critiquent et nous font paraître ridicules. Si nous pouvions nous voir avec leurs yeux, nous perdrions cet attribut essentiel qu'est le "respect de nous-mêmes" - notre dignité - et nous n'oserions plus regarder notre prochain en face.
Une fois que nous l'avons compris (il suffit d'y réfléchir pour s'en convaincre) nous pourrons aussi, avec profit, regarder par l'autre bout de la lorgnette et nous rendre compte de l'attitude peu fraternelle, peu philosophique, peu "sagesse aimante", que nous assumons en critiquant sévèrement les défauts courants de notre prochain. L'objet de ces leçons sur la Trame de la Destinée est de nous donner une idée de ce qui a pu causer, par le passé, certaines des particularités que nous critiquons le plus chez les autres, afin de nous rendre capables, à notre tour, d'éviter de semblables erreurs; elles visent à nous faire acquérir la vraie, la réelle charité chrétienne qui ne se vante pas, ne s'enfle point d'orgueil, ne se réjouit point de l'injustice, mais de la vérité, ainsi que l'exprime Paul dans le beau treizième chapitre de la première Epître aux Corinthiens.
Je compte bien que vous allez aborder ces leçons dans cet esprit, et que nous en retirerons tous un profit durable.
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Chapitre 1
RECHERCHES SPIRITUELLES - LE CORPS DE L'ÂME - Février 1915
Bien que la "Cosmogonie des Rose-Croix" et nos autres ouvrages aient apporté une lumière nouvelle et bon nombre de renseignements sur ces sujets, des correspondants nous ont demandé de nouveaux éclaircissements sur le spiritisme, la folie, les conditions anormales du caractères, etc. Ces demandes ont incité l'auteur à de nouvelles recherches sur ces questions. La maxime "C'est en forgeant qu'on de-vient forgeron" est aussi vraie dans les mondes spirituels que dans le monde physique; il faut donc espérer que les développements apportés dans les pages qui suivent aideront nos étudiants à découvrir les causes qui, dans cette vie, produisent leurs effets.
Pour arriver à une compréhension exacte du sujet qui nous préoccupe, il faut remonter aux origines et comprendre que le fait fondamental de l'existence est la continuité de la vie, l'action n'étant que l'expression de cette vie en manifestation.
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Dès qu'un esprit a accompli sa première action il a, par cela même, fait naître une cause entraînant son effet; c'est là une rigoureuse nécessité dont dépend l'équilibre même de l'Univers. Si l'action est physique, autrement dit celle de l'esprit dans le corps physique, la réaction doit nécessairement être aussi physique. Ceci étant admis, il s'ensuit que nous devons nous réincarner par intervalles, puisque nous créons journellement, dans ce monde physique, des causes qui n'ont pas, et ne peuvent pas avoir leur réaction équivalente. Et si nous ne pouvons recueillir ce que nous avons semé dans ce corps, il nous faudra nécessairement revenir pour cela dans un nouveau corps, faute de quoi la loi serait invalidée. Si la loi de cause à effet est opérante, les renaissances périodiques deviennent une nécessité logique. Que nous nous en rendions compte ou non, que cela soit de notre goût ou non, peu importe, nous sommes dans un cercle de nécessité et, en raison de nos actions passées, liés à revenir pour agir et réagir jusqu'à ce que nous développions en nous un pouvoir plus grand que celui qui, pour le moment, nous fait nous agiter. Ce qu'est cette force, le grand mystique Goethe l'indique en quelques mots:
"De tout pouvoir qui
enchaîne le monte entier,
L'homme se libère par la maîtrise de soi."
Et comme savoir c'est pouvoir, il est évident que mieux nous comprendrons le fonctionnement des lois jumelles de Cause à Effet et de Renaissance, plus il nous sera facile de trouver le chemin vers la libération, et mieux aussi nous saurons comment aider notre prochain.
Certes il faut louer la science de tout l'ingéniosité, de la patience, de la persévérance qu'elle a apportées dans l'invention des instruments lui permettant de découvrir les secrets de la nature. Mais si elle peut s'attaquer avec succès à la matière, par contre les secrets de la vie et de l'esprit constituent pour les savants un livre fermé. Méphisto le dit avec un fin sarcasme à l'étudiant qui vient frapper à la porte de Faust pour être accepté comme élève:
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"Qui veut étudier quoi que
ce soit qui vive
Cherche d'abord à en chasser l'esprit;
Lors d'inertes fragments sa main est remplie,
Mais il y manque, hélas! le souffle de la vie."
Il n'y a qu'un instrument propre aux recherches concernant les choses de l'esprit, et c'est l'esprit lui-même. De même qu'il est nécessaire de s'instruire avant de se lancer dans les recherches scientifiques du monde physique, de même toute investigation dans les mondes spirituels exige une longue et lente préparation. Si l'homme de science n'acquiert ses connaissances qu'au prix d'un labeur constant et inlassable des mois, des années durant, de son côté le chercheur mystique doit consacrer une partie de sa vie à comprendre et à se rendre apte aux investigations par les méthodes de l'esprit.
Comme vous le savez, ce qui constitue actuellement le corps physique a été le premier véhicule acquis par l'homme comme forme-pensée; il a passé par une très longue période d'évolution et d'organisation avant d'être l'instrument magnifique qui le sert si bien dans ses expériences terrestres; mais, consistant et durci, il est difficile à gouverner. Ensuite est venu le corps vital qui, à son tour, après une longue période de développement, s'est condensé jusqu'à la consistance de l'éther. Le troisième véhicule, le corps du désir, n'a été acquis que plus tard et se trouve en état de devenir. En dernier lieu vient l'intellect, sorte de nuage informe, à peine digne du nom de véhicule et qui, jusqu'à présent, joue uniquement le rôle de lien entre les trois véhicules de l'homme et l'esprit.
Ces trois véhicules, le corps physique, le corps vital et le corps du désir sont, avec le lien de l'intellect, les instruments de l'esprit dans son évolution et, contrairement à une opinion assez répandue, l'aptitude de ce dernier à faire des recherches dans les mondes hyperphysiques dépend moins du plus subtil que du plus dense de ces corps.
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La preuve de cette assertion, nous l'avons sous la main, et tous ceux qui l'ont sérieusement cherchée l'ont acquise par eux-mêmes. Pour s'en convaincre très rapidement, il suffit d'ailleurs de suivre les instructions propres à changer notre intellect. Prenons par exemple une personne qui a contracté une certaine habitude de pensée qu'elle condamne. Après avoir fait appel à l'appui de la religion, elle est amenée à constater peut-être qu'en dépit de toute sa bonne volonté, elle n'arrive pas à se défaire de ces courants de pensée devenus habituels. Pourtant si elle prend la ferme résolution de purifier sa mentalité, en ne gardant que des pensées bonnes et pures, elle y parviendra certainement par le seul fait de rejeter toute intrusion de pensées impures. Elle s'apercevra au bout d'une semaine ou deux, que son intellect, devenu sensiblement plus pur qu'au commencement de l'essai, s'arrêtera de préférence aux pensées de nature religieuse ou spirituelle qu'elle s'est appliquée à y introduire. L'intellect, même le plus anormal, le plus dégénéré peut, dans l'espace de quelques mois, se débarrasser, par ce moyen, de ses souillures morales. C'est là un fait reconnu par beaucoup de ceux qui ont tenté l'expérience, et tout individu doué d'une volonté et d'une persévérance suffisantes, est à même de se faire un intellect pur dans un temps relativement court.
Mais, tandis que les pensées pures nous font avancer sur le sentier du savoir, il n'en est pas de même des émotions et des aspirations du corps du désir, moins faciles à maîtriser, ce véhicule étant sensiblement plus consistant que l'intellect. Alors que l'intellect régénéré se rend volontiers à l'idée que nous devons aimer nos ennemis, le corps du désir,de nature émotionnelle et passionnée, aspire de toutes ses fibres à rendre oeil pour oeil et dent pour dent. Quelquefois au moment où, croyant nous être enfin rendus maître du serpent qui dort, nous sommes persuadés qu'il ne viendra plus troubler notre paix, il peut, renversant nos plus chères espérances, se dresser tout à coup, prendre le mors au dents, et, sans plus connaître de bornes, jurer de se venger d'un tort réel ou imaginaire.
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Alors il nous faut toute la puissance de notre nature supérieure pour assujettir cette partie rebelle de notre être complexe. C'est l'épine dans la chair qui valut à l'apôtre Paul, implorant trois fois le Seigneur, cette réponse: "Ma grâce te suffit" (2 Corinthiens 12:9). Nous avons certainement besoin de toute la grâce dont nous pouvons disposer pour triompher de nous-mêmes, et notre salut est au prix d'une inlassable vigilance. Par conséquent, veillons et prions.
Le corps du désir est à l'origine de toutes nos actions bonnes ou mauvaises ou indifférentes; c'est la raison pour laquelle les philosophes orientaux enseignent à leurs disciples qu'il faut tuer le désir et s'abstenir, autant que possible, de toute action, quelle qu'elle soit, afin d'échapper à l'enchaînement des existences successives. Mais cette impétuosité qui est un grand danger lorsqu'elle a la haute main sur nous, peut aussi bien, sous notre direction, être utilisée avec efficacité pour servir. Il ne nous viendrait pas à l'idée de supprimer le tranchant d'un couteau; nous ne pourrions plus nous en servir pour couper. Le tempérament de notre corps du désir a besoin d'être maîtrisé mais non détruit, car le pouvoir dynamique du mouvement et de l'action dans les mondes invisibles est emmagasiné dans ce véhicule, et à moins que celui-ci ne soit maintenu dans son intégrité, nous ne pouvons pas plus espérer rester maîtres de nous-mêmes dans ces mondes qu'un navire désemparé ne pourrait lutter contre l'océan. Il existe des sociétés dont les méthodes de développement sont négatives; un de leurs premiers exercices consiste à rester bouche bée, la mâchoire pendante, pour se rendre parfaitement négatif. Toute personne se laissant entraîner, par de tels procédés, du monde physique vers les mondes spirituels, s'y trouvera comme une épave sur l'océan, projetée de côté et d'autre par les vagues, à la merci de tous les courants.
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De plus il existe dans les mondes hyperphysiques aussi bien que sur la terre, des êtres nullement bienveillants, prêts à prendre avantage sur tous ceux qui s'aventurent dans leur domaine sans être complètement préparés à se protéger contre eux. Nous pouvons ainsi nous rendre compte à quel point il importe d'assujettir préalablement ici, dans le monde physique, nos désirs à la volonté de l'esprit, de maîtriser notre corps du désir et de le discipliner, avant de chercher à pénétrer dans les mondes supérieurs. Ici-bas, incorporé au corps dense, qui l'entrave dans une certaine mesure, il ne peut nous faire aller de côté et d'autre aussi facilement que lorsqu'il est dégagé de sa prison physique.
D'ailleurs, même l'assujettissement du corps du désir, quelque ardue qu'en soit la réalisation, ne peut servir à nous rendre conscients dans les mondes invisibles. En effet, le corps du désir n'a pas encore évolué au point de pouvoir servir d'instrument efficace; chez la plupart des gens c'est un nuage informe et il n'a que quelques tourbillons comme centres sensoriels ou centres de conscience, insuffisamment développés pour être utilisables sans une aide complémentaire. Avant de pouvoir s'en servir dans les envolées de l'âme, il est donc nécessaire de travailler et d'exercer le corps vital. Ce véhicule composé, comme nous le savons, de quatre éthers, nous permet de mouvoir le plus dense de nos véhicules, le corps physique, généralement considéré comme l'homme complet. Les éthers chimique et vital forment la matrice du corps physique, dont chaque molécule est enchâssée dans un réseau éthérique, lequel l'interpénètre et lui infuse la vie. C'est au moyen de ces deux éthers que s'accomplissent les fonctions vitales telles que la respiration, et la densité et la consistance de ces matrices d'éther déterminent l'état de la santé.
Quant à la partie du corps vital formée des deux éthers supérieurs, les éthers-lumière et réflecteur, elle constitue ce que nous appelons le corps de l'âme, plus étroitement lié au corps du désir et à l'intellect, et aussi plus sensible à l'influence de l'esprit que les deux éthers inférieurs. Le corps de l'âme est le véhicule de l'intelligence, c'est lui qui fait de l'homme ce qu'il est. Nos observations, nos aspirations, notre moralité sont dues au travail de l'esprit dans ces deux éthers supérieurs, lesquels deviennent plus ou moins lumineux selon la nature de notre caractère et de nos habitudes.
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Tout comme le corps physique qui, par assimilation d'éléments nutritifs, gagne en embonpoint, ainsi les deux éthers supérieurs assimilent nos bonnes actions en se développant progressivement. De cette manière, nos actions dans la vie présente accroissent ou réduisent, suivant le cas, ce que nous avons apporté à notre naissance. Si nous sommes nés avec un bon caractère, exprimé par les deux éthers supérieurs, il ne nous sera pas facile de le modifier, étant donné que le corps vital est devenu très, très résistant pendant les milliers d'années de son évolution. De même si, dans nos existences précédentes, nous avons vécu dans la négligence ou le relâchement, si nous avons contracté de mauvaises habitudes, si nous avons développé un mauvais caractère, il nous sera très difficile d'en triompher, en raison même de la nature du corps vital, et il nous faudra des années d'efforts continus pour en changer la structure. C'est la raison pour laquelle les enseignements de la Sagesse occidentale nous disent que tout développement mystique commence par le corps vital.
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Chapitre 2
LE CHRIST INTÉRIEUR - LA MÉMOIRE DE LA NATURE - Mars 1915
Beaucoup de gens associent la spiritualité à une grande démonstration de sensibilité émotive; mais comme nous l'avons vu dans la précédente leçon, cette idée n'a, en fait, aucun fondement puisqu'une telle spiritualité, développée par la nature émotionnelle du corps du désir est éminemment instable. Ainsi envisagée, elle n'est qu'une simple variante de celle que produisent les assemblées dites de "Réveil", où l'émotivité, portée à un très haut degré, pousse à un grand étalage de ferveur religieuse, mais cette ferveur, dépourvue d'une base réelle, va bientôt s'épuisant et laisse le fidèle exactement à son point de départ, au grand désappointement des prédicateurs et autres zélateurs de ce genre de réunions. Pourraient-ils d'ailleurs s'attendre à autre chose? Ils se mettent en route pour sauver des âmes; le son du tambour et des fifres, les chants rythmés, les appels faits d'une voix tout à tour forte et doucement harmonieuse forment un ensemble dont l'effet sur le corps du désir est comparable à celui d'une tempête qui soulève la mer en furie, puis s'abat.
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Le corps vital, lui, est bien plus stable, et c'est seulement lorsqu'une conversion réforme ce véhicule, qu'elle reste et demeure pour la vie.
Ceux qui possèdent la vraie spiritualité ne se sentent pas sauvés et portés au septième ciel un jour, pour s'effondrer le lendemain comme de misérable pécheurs indignes de pardon; leur religion n'est pas basée sur la nature émotionnelle réceptive à ces impressions; elle prend racine dans le corps vital, véhicule de la raison, fixe et stable une fois la voie choisie. De même que les formes nouvelles sont créées par le deuxième éther du corps vital, de même le MOI SUPERIEUR, LE CHRIST INTERIEUR, est formé par ce même véhicule de génération, le corps vital, dans ses plus hauts aspects incorporés dans les deux éthers supérieurs.
Mais de même que dès sa naissance l'enfant a besoin de nourriture, le Christ né en nous est comme un nouveau-né qui demande à être sustenté jusqu'à ce qu'il atteigne la stature d'homme. Et de même que le corps physique croît par une assimilation continuelle de matériaux extraits de la région chimique (solides, liquides et gaz), ainsi, à mesure que le Christ grandit en nous, les deux éthers supérieurs gagnent en volume et forment un nuage lumineux autour de l'homme ou de la femme suffisamment éclairés pour diriger leurs regards vers le ciel; le pèlerin est alors revêtu d'une lumière si brillante qu'il" marche réellement dans la lumière". Grâce aux exercices recommandés l'Ecole Occidentale des Mystères des Rosicruciens, il devient possible, avec le temps, de détacher les deux éthers supérieurs, et l'aspirant peut alors sortir de son corps physique, en laissant momentanément son corps physique animé et vitalisé seulement par les deux éthers inférieurs; Il est alors devenu ce que nous appelons un AIDE INVISIBLE.
Il existe plusieurs degrés de vue spirituelle.
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Un premier degré rend le sujet capable de voir l'éther, ordinairement invisible, avec les myriades d'êtres qui le peuplent. D'autres degrés plus avancés, lui donnent le pouvoir de voir le monde du désir et même le monde de la pensée alors qu'il est dans son corps physique. Mais ces facultés, bien que d'une grande valeur lorsqu'elles sont pratiquées sous le plein contrôle de la volonté humaine, ne sont pas suffisantes pour lire dans la MEMOIRE DE LA NATURE avec une précision absolue. Pour parvenir à ce degré et faire les investigations nécessaires qui permettent de comprendre comment la "Trame de la Destinée" est nouée et dénouée, il faut pouvoir, à volonté, sortir du corps physique et opérer dans le corps de l'âme, composé, comme nous l'avons vu, des deux éthers supérieurs, revêtus en outre du corps du désir et de l'intellect. Ainsi, le chercheur se trouve en pleine possession de toutes ses facultés; il sait tout ce qu'il savait dans le monde physique et il a la capacité de rapporter dans sa conscience physique ce qu'il a appris dans ses envolées.
Cette faculté une fois acquise, il doit apprendre à conserver son équilibre pour comprendre ce qu'il voit sur ce plan. Car remarquez qu'il ne suffit pas de sortir de son corps, d'aller dans un autre monde et de regarder ce qui s'y passe; cela ne nous rendrait pas plus savants, tout comme le fait de vivre de jour en jour, d'année en année dans le monde physique ne nous rend pas omniscients.
Pour se familiariser avec les conditions des mondes invisibles, il faut étudier, s'appliquer avec le même soin que pour connaître celles du monde physique dans lequel nous demeurons maintenant dans notre corps de chair. Il n'est donc pas facile de lire dans la Mémoire de la Nature dès la première tentative, pas plus qu'à la deuxième, car s'il faut du temps et des efforts à un enfant pour apprendre à lire dans nos livres ordinaires, il en faut tout autant pour déchiffrer ces merveilleuses archives.
Que l'histoire de la Terre soit écrite sur les rochers et par les glaciers en caractères indélébiles, c'est là un fait familier aux étudiants de la science. Chaque pierre porte une empreinte qui aide le chercheur expérimenté à déchiffrer l'énigme des transformations du sol au cours des siècles, et il faut admirer l'oeuvre des savants qui ont pu reconstituer l'histoire de la Terre par le seul moyen de ces nombreux indices.
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On sait également que partout où nous allons, nous laissons des traces qui, bien qu'invisibles à nos yeux physiques, peuvent être relevées. L'ingéniosité déployée par les Indiens à découvrir les traces de leurs amis et de leurs ennemis à travers les forêts vierges, guidés par des brindilles froissées et autres marques, comme nous le racontent Fenimore Cooper et d'autres écrivains, a été beaucoup surpassée par les hommes de science actuels, capables de découvrir les traces d'un criminel par ses empreintes digitales. Grâce à leur "enregistrement", les actions de nos contemporains pourront être reproduites dans cent ans d'ici, alors que leurs auteurs seront réduits en poussière dans leurs tombes.
A la lumière de ces dernières découvertes, nous pouvons donc préparer nos esprits à l'idée qu'il existe un enregistrement automatique de chaque vie humaine, aussi bien que celle de chaque société. Il est conservé dans ce que nous pouvons appeler la Mémoire de la Nature. Cette dernière montre les degrés d'évolution atteints par tous les êtres vivants; elle donne aux Ministres de Dieu, les Anges de Justice, la perspective nécessaire pour nous aider à parvenir à la sagesse, au savoir, au pouvoir, et elle leur indique les leçons dont nous avons besoin pour avancer sur le Sentier. En ce qui concerne l'individu, cet enregistrement commence à l'instant même de sa première inspiration et se continue jusqu'à ce que son dernier soupir ait vidé ses artères de leur sang.
Nous savons que l'univers tout entier est vibrant de vie, que chaque objet émet constamment de lui-même des ondes vibratoires qui révèlent sa présence et sa nature. Nous savons aussi que, à sa première inspiration, les conditions physiologiques du nouveau-né subissent un changement: le foramen ovale se ferme et le sang est obligé de circuler à travers le coeur et les poumons; là, il rencontre l'air chargé des images du milieu ambiant. Le sang, qui est le véhicule de l'Ego, absorbe alors dans les poumons un tableau complet du monde extérieur.
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Quand il passe à travers le ventricule gauche du coeur, il laisse une impression sur le petit atome-germe situé au sommet et qui correspond à la pellicule de la caméra. L'idée qu'un grand nombre d'images s'impriment sur une surface très réduite ne doit pas nous troubler; en effet, l'image de la Lune, perçue sur la rétine de l'oeil, n'a qu'un dixième de millimètre de diamètre environ , et son exiguïté n'en empêche nullement la clarté, puisque dans cet infime espace nous pouvons discerner à l'oeil nu un grand nombre de montagnes et de vallées. L'image d'un homme éloigné d'une trentaine de mètres est, selon une autorité en la matière, d'un millimètre environ; cependant nous discernons dans cette image d'une extrême petitesse, l'expression du visage, le genre de vêtement, etc. Pareillement, sur ce petit atome-germe sont gravées les images de toutes les actions accomplies, de toutes les scènes dans lesquelles nous nous sommes trouvés pendant la durée entière de notre existence terrestre, depuis la naissance jusqu'à la mort. Georges du Maurier dans "Peter Ibbetson", Jack London dans "Le Vagabond des Etoiles", nous disent comment un prisonnier peut revivre les scènes de son enfance où il se voit avec ses camarades de jeu, ses parents, son entourage, le tout reproduit d'après les clichés éthériques de sa vie d'enfant, et il peut de la même manière revivre ses vies antérieures. Quiconque possède la faculté d'évoquer ces images peut découvrir et lire les existences des gens avec lesquels il entre en contact, ainsi que l'ont prouvé des médiums. Mais tandis que les images récentes ou contemporaines peuvent être lues avec une relative facilité, cette lecture devient de plus en plus difficile à mesure que l'on remonte dans le temps car les enregistrements faits dans l'éther sont faibles, comparés à ceux d'un secteur plus récent, et s'oblitèrent graduellement.
Quand un clairvoyant examine une personne sur le point de tomber malade, il voit son corps vital s'affaiblir graduellement. Lorsque ce véhicule atteint un point de ténuité où il ne peut plus soutenir le corps physique, ce dernier commence à montrer des symptômes évidents de maladie.
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Parallèlement, quelque temps avant le retour de la santé, la structure du corps vital devient de plus en plus dense; alors commence la période de convalescence. Un autre fait certain, constaté par ceux qui s'occupent des accidentés, montre que la douleur n'est pas aussi aiguë immédiatement après l'accident qu'un peu plus tard; cela tient à ce que le corps vital est encore indemne au moment de l'événement et, en conséquence, le plein effet ne se fait sentir que lorsque ce véhicule, affaibli à son tour, sera devenu incapable d'entretenir les fonctions vitales. Ainsi nous voyons se produire des changements dans l'éther d'un être humain et, selon l'axiome d'Hermès "En bas comme en haut", et vice-versa, des modifications surviennent aussi dans l'éther planétaire qui constitue le corps vital de l'esprit de la Terre. Tout comme la mémoire consciente des évènements récents, d'abord vive chez l'être humain, s'estompe graduellement, de même s'obscurcissent avec le temps les clichés éthériques qui sont l'aspect inférieur de la Mémoire de la Nature.
Dans la subdivision supérieure de la Région de la Pensée Concrète, à la limite même entre l'esprit et la matière, existe un enregistrement des choses et des évènements de ce monde; il est relativement beaucoup plus clair et plus durable car, tandis que les évènements inscrits dans les annales éthériques s'estompent par endroits en quelques centaines d'années, que même l'enregistrement d'évènements plus importants peut ne durer que mille ou deux mille ans, l'enregistrement que l'on trouve dans la plus haute subdivision de la Région de la Pensée Concrète subsistera pendant toute la Période de la Terre. Les enregistrements de l'éther réflecteur peuvent être lus par ceux qui n'ont qu'un commencement de vue spirituelle, mais plusieurs initiations sont nécessaires pour lire ce qui est conservé dans les annales de la Région précitée. On comprendra facilement la relation qui existe entre ces deux sortes d'enregistrements, ceux gravés dans l'éther, et les enregistrements permanents gravés dans le Monde de l'Esprit de Vie, en examinant le tableau "Le monde visible est l'image réfléchie des mondes invisibles", dans la "Cosmogonie des Rose-Croix". Paracelse appelle les premiers la Lumière Sidérale; Eliphas Lévi, le grand Cabaliste français, dit qu'ils sont gardés dans la Lumière Astrale.
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Cette définition est correcte en ce sens que, tout en n'ayant rien de commun avec les astres, comme le nom semblerait l'indiquer, ces clichés se trouvent néanmoins dans la Région Ethérique, en dehors de l'atmosphère terrestre. Le médium ou la victime de l'hypnotisme qui quitte son corps physique par des moyens négatifs et sous une direction extérieure s'élève vers ce plan aussi naturellement que le corps physique est attiré vers la terre par la pesanteur.
Comme il a été dit dans la "Cosmogonie des Rose-Croix", en parlant de la constitution de notre planète, le chemin de l'initiation pénètre dans la Terre, couche par couche, de la circonférence vers le centre, et bien que les corps physiques soient attirés dans cette direction par la force de la gravitation, leur densité les empêche de passer, tout comme la force de lévitation empêche la violation des enceintes sacrées par ceux qui n'ont pas reçu les instructions nécessaires. C'est seulement lorsque nous quittons notre corps dense par le pouvoir de notre esprit, instruit par une vie pure et droite et en raison de celle-ci, que nous pouvons lire avec profit les annales éthériques. A un degré encore plus avancé, la Couche d'Eau devient accessible à l'initié, et il est alors à même de lire les clichés des évènements passés, gravés d'une façon permanente dans la substance vivante de la Région des Forces Archétypales, où la durée et l'espace sont pratiquement inexistants et où tout est un éternel "ici" et "maintenant".
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Chapitre 3
"LE GARDIEN DU SEUIL" - ESPRITS ATTACHÉS A LA TERRE - Avril et Mai 1915
Tandis que nous étudions la "Trame de la Destinée, nouée et dénouée", il convient de consacrer quelques instants à une méprise fréquente concernant le mystérieux "Gardien du Seuil". Les recherches faites dans les vies antérieures d'un grand nombre de personnes qui s'étaient adressées au Siège du Rosicrucian Fellowship pour y trouver un soulagement à une obsession ont montré que leur affection était due à leur rencontre avec ce que d'autres chercheurs avaient appelé par erreur le "Gardien du Seuil". En examinant ces cas au moyen de la vue spirituelle ou de la lecture des annales éthériques seulement, on peut facilement se tromper, l'apparition pouvant être confondue avec le véritable Gardien du Seuil. Mais dès que l'on pousse ses recherches dans les enregistrements impérissables de la Région des Forces Archétypales, le sujet s'éclaircit et les faits relevés dans ces recherches peuvent se résumer ainsi:
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Au moment de la mort, lorsque se rompt dans le coeur l'atome-germe qui contient un tableau panoramique de toutes les expériences de la vie écoulée, l'esprit quitte le corps physique, emportant avec lui les corps plus subtils. Il plane alors au-dessus du corps dense qui est maintenant mort, ainsi que nous le disons, pendant un temps pouvant varier de quelques heures à trois jours et demi, selon la vigueur du corps vital qui constitue le corps de l'âme dont parle la Bible. Pendant ce temps, il se fait une reproduction de la vie, sorte de panorama en ordre inverse, remontant de la mort à la naissance, et dont les scènes se gravent sur le corps du désir par l'intermédiaire de l'éther réflecteur du corps vital. Pendant ce temps, la conscience de l'Esprit est concentrée dans le corps vital, ou du moins devrait l'être, et l'esprit n'éprouve pas de sentiments au sujet de ces scènes. Les images gravées sur le véhicule des sentiments et des émotions qu'est le corps du désir, constituent la base des souffrances au Purgatoire pour nos actions mauvaises, et des joies au premier Ciel pour les bonnes actions de notre vie passée.
Tels sont les principaux faits que l'auteur a pu observer personnellement à l'époque où, après avoir reçu ses premiers enseignements, il a pu, avec l'aide de l'Instructeur, étudier les reproductions panoramiques de la vie de personnes ayant franchi les portes de la mort; mais des recherches ultérieures lui ont révélé cet autre fait qu'une opération distincte a lieu pendant les jours si importants qui suivent la mort. Il se produit alors une division dans le corps vital, semblable à celle qui s'effectue lors de l'initiation. La partie supérieure de ce corps, que l'on peut appeler "âme", fusionne avec les véhicules supérieurs et forme la base de la conscience dans les mondes invisibles. La partie inférieure, qui est éliminée, retourne au corps physique et plane au-dessus de la tombe, dans la grande majorité des cas, comme il est expliqué dans la "Cosmogonie des Rose-Croix". Mais cette division du corps vital n'est pas identique chez tous les individus; elle dépend du genre de vie du défunt et de sa moralité.
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Dans les cas extrêmes, cette division s'écarte beaucoup de la normale. Ce point a été établi dans un grand nombre de cas supposés d'obsession par des esprits. Ces cas spéciaux, qui ont été étudiés ici, au Siège directeur, sont précisément ceux qui ont amené nos recherches les plus récentes à des découvertes remarquables et d'une grande portée. Comme on peut bien le penser, la division du corps vital accusait, pour les cas examinés, une prépondérance du mal, aussi avons-nous fait de nouveaux efforts pour voir s'il n'y avait pas une autre catégorie de gens chez lesquels la division montrerait, au contraire, une prédominance du bien. Nous avons été heureux de constater qu'il en était bien ainsi et, après avoir pesé les faits constatés, voici ce qui semble une description correcte de ces conditions et de leur raison d'être:
Tous les efforts du corps vital tendent à construire le corps physique, tandis que nos désirs et nos émotions le détruisent. C'est la lutte entre le corps vital et le corps du désir qui produit la conscience dans le monde physique; elle durcit les tissus, si bien que le corps d'abord tendre et flexible de l'enfant devient graduellement plus solide, puis se tasse dans la vieillesse, suivie de la mort. La moralité ou l'immoralité de nos désirs et de nos émotions agissent d'une manière analogue sur le corps vital. Là où la consécration à des idéaux élevés est le mobile principal de l'action, où la nature religieuse a pu, pendant un grand nombre d'années, s'exprimer fréquemment et sans aucune contrainte, particulièrement lorsqu'on a pratiqué les exercices scientifiques donnés aux candidats du Rosicrucian Fellowship, la proportion des éthers chimique et vital diminue graduellement à mesure que nos appétits grossiers disparaissent, tandis que celle des éthers-lumière et réflecteur s'accroît en conséquence. Les êtres humains qui suivent le sentier de la spiritualité ne sont pas, physiquement, aussi robustes que ceux qui se laissent aller aux penchants de leur nature inférieure et qui attirent, par cela même, des éthers chimique et vital en proportion du degré et de la nature de leurs vices, à l'exclusion partielle ou totale des deux éthers supérieurs.
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De ce fait découlent plusieurs conséquences très importantes en rapport avec la mort. Du moment que c'est l'éther chimique qui cimente les molécules du corps dans leurs places respectives et les y maintient durant la vie, lorsqu'un minimum seulement de cette matière est présent, la désagrégation du corps physique doit se faire très rapidement après la mort. L'auteur n'a pu vérifier cette assertion, parce qu'il est difficile de trouver des personnes aux tendances hautement spirituelles parmi ceux qui viennent de quitter ce monde; toutefois il semble qu'il doive en être ainsi, d'après le fait rapporté dans la Bible, que le corps de Jésus-Christ n'a pas été trouvé lorsqu'on est venu le chercher dans la tombe. Le Christ avait spiritualisé le corps de Jésus à un point tel, il en avait élevé les vibrations à un degré tel, qu'il lui était presque impossible d'en maintenir les particules en place pendant son ministère. Ce fait avait été révélé à l'auteur, grâce aux enseignements des Frères Aînés, complétés par des recherches dans la Mémoire de la Nature, mais sa corrélation avec les conditions générales de la mort et de l'existence d'outre-tombe n'a été établie que plus tard.
Rappelons que le véritable "Gardien du Seuil" est une entité élémentale composite, créée sur les plans invisibles par nos mauvaises pensées et nos mauvaises actions" non transmuées durant toute notre évolution passée. Ce "Gardien" monte la garde à l'entrée des mondes invisibles et nous défie d'y accéder. Cette entité doit être finalement rachetée ou transmuée, et il nous faut acquérir une volonté et un équilibre suffisants pour l'affronter et nous imposer à elle, avant de pouvoir entrer consciemment dans les mondes supérieurs.
Une vie mondaine, avons-nous dit, augmente la proportion des éthers inférieurs du corps vital au détriment des éthers supérieurs. Cependant si, par ailleurs, on mène ce qu'on appelle une "vie pure" en évitant tout excès, la santé physique sera plus robuste que celle de l'aspirant à la vie spirituelle, parce que ce dernier, par son attitude envers la vie, édifie un corps vital composé surtout des éthers supérieurs.
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Il aime davantage le "pain de vie" que la nourriture corporelle et, par conséquent, son corps physique devient de plus en plus nerveux, délicat et sensitif, condition qui favorise grandement les desseins de l'esprit, mais qui est pénible au point de vue physique.
Chez la majorité des gens, il y a une telle prédominance d'égoïsme et un tel désir de tirer de la vie, telle qu'ils la conçoivent, le plus d'avantages matériels possibles, qu'ils sont occupés avant tout, soit à se mettre à l'abri du besoin, soit à accumuler des richesses et à en prendre soin; il leur reste donc peu de temps ou de goût pour songer à l'éducation de leur âme, travail pourtant si nécessaire pour faire de la vie un réel succès. Nous en avons souvent entendu dire que s'ils paient un membre du clergé pour étudier la Bible six jours de la semaine et pour leur donner, le septième jour, un abrégé de ses conclusions, c'est tout ce qui leur paraît nécessaire pour avoir un droit à l'admission dans le ciel. Ils entretiennent leur Eglise et agissent dans la limite des choses honnêtes et honorables; quant au reste, ils se donnent du "bon temps". En conséquence, chez la majorité des humains, il survit si peu de choses après chaque vie, leur évolution est si lente qu'à moins de pouvoir observer l'acte de la mort des régions supérieures du Monde de la Pensée Concrète, il n'apparaît pas que quelque chose subsiste du corps vital. Celui-ci semble retourner tout entier au corps physique, planer au-dessus de la tombe et se désagréger simultanément avec lui. En fait, une part croissante du corps vital s'attache aux véhicules supérieurs et les accompagne dans le monde du désir pour former la base de la conscience durant tout le séjour au Purgatoire et au premier Ciel, et elle subsiste généralement jusqu'à ce que l'esprit pénètre au deuxième Ciel, où il s'unit aux forces de la nature, en s'efforçant d'y créer un nouveau milieu. A ce moment, cette partie d'éther a été absorbée, ou presque, par l'esprit, et tout ce qui peut rester de matériel disparaît bien vite.
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Ainsi, la personnalité de la vie passée s'est évanouie, et l'esprit ne la rencontrera pas dans les vies terrestres à venir.
Mais il y a des individus d'une nature si diabolique qu'ils se plaisent dans des habitudes de vice et de pratiques dégénérées, dans une vie de brutalité, se délectant à faire souffrir les autres. Quelquefois, ils s'adonnent même aux sciences occultes dans l'intention perverse d'obtenir plus de pouvoir sur leurs victimes. En ce cas, leurs pratiques diaboliques et immorales entraînent nécessairement le durcissement du corps vital.
Dans les cas extrêmes, lorsque la nature animale est restée souveraine, sans aucune expression de l'âme dans la vie terrestre précédente, la division du corps vital ne peut avoir lieu, et pour cause: il n'y a pas de ligne de délimitation. Dès lors, si le corps vital pouvait retourner au corps physique et se désagréger avec lui, l'effet d'une vie très perverse n'aurait peut-être pas une aussi grande portée; mais malheureusement, dans ces cas, l'interpénétration du corps vital et du corps du désir est si forte qu'elle en empêche la séparation. Nous avons vu que lorsque la principale préoccupation d'une personne est de vivre une vie conforme à de nobles aspirations, ses véhicules spirituels s'accroissent au détriment des véhicules inférieurs. Inversement, lorsque sa conscience reste centrée sur les véhicules inférieurs, ceux-ci se fortifient sans mesure. Il faut comprendre que la vie du corps du désir ne se termine pas lorsque l'esprit le quitte; il garde une vie et une conscience résiduelles. Dans les circonstances habituelles, le corps vital reste aussi, dans une certaine mesure, capable d'éprouver des sensations quelques jours après la mort; de là, la souffrance causée par l'embaumement, l'autopsie, etc., effectués immédiatement après le décès. Mais quand une vie méprisable a durci le corps vital au point de lui donner une grande force, il tient fortement à la vie et peut aller jusqu'à se repaître d'émanations alimentaires et alcooliques. Quelquefois, parasite et vampire, il suce même la vie de ceux avec lesquels il vient en contact.
Ainsi, un être pervers peut vivre de longues années dans notre milieu même, et, bien qu'invisible, se trouver "plus près de nous que nos mains et nos pieds".
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Il est bien plus dangereux que le criminel du monde physique, car il est capable de suggérer aux individus de même tendance que lui des pratiques malfaisantes ou criminelles, sans crainte d'être découvert par la loi.
De tels êtres représentent donc un des plus grands dangers imaginables pour la société. Ils ont provoqué l'emprisonnement de nombreuses personnes, ruiné bien des foyers et causé un nombre incroyable de malheurs. Ils abandonnent invariablement leurs victimes à leur sort dès qu'elles sont aux prises avec la justice; ils se réjouissent alors de leur peine et de leur détresse, car ceci fait partie de leur plan diabolique.
Il existe aussi une autre sorte d'entités qui aiment à se faire passer pour des "anges" dans des séances spirites. Là, elle trouvent de nouvelles victimes qu'elles poussent à des pratiques immorales. Dans cette catégorie se place le "Poltergeist", ou esprit frappeur, qui s'amuse à briser la vaisselle, à renverser les tables, à enfoncer les chapeaux sur la tête des spectateurs ravis, et autres jeux semblables. En raison de la force et de la densité de leur corps vital, les manifestations physiques sont plus faciles à de tels êtres qu'à ceux qui sont déjà dans le monde du désir; en fait, le corps vital de ces esprits est si dense qu'il est presque physique, et le clairvoyant s'explique difficilement que certaines des personnes dupées par de telles entités ne puissent arriver à les voir. Si elles pouvaient surprendre, ne serait-ce qu'une fois, leur ricanement satanique, il dissiperait bien vite leur illusion de les prendre pour des anges.
Un autre genre d'esprits appartient à cette même catégorie, ce sont ceux que recherchent les personnes en quête d'un développement psychique en dehors de la voie du spiritisme. Ces entités se posent en instructeurs individuels et disent un tas de fadaises et de sottises. Eux aussi se jouent de la crédulité de leurs victimes d'une façon presque inconcevable; mais bien qu'ils puissent garder leurs intentions secrètes pendant des années, un jour ou l'autre ils finissent par se montrer sous leurs vraies couleurs.
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On ne peut donc trop répéter que nul ne doit accepter de qui que ce soit, visible ou invisible, des enseignements contraires, au moindre degré, à sa conception morale la plus élevée. Il est dangereux de se fier entièrement aux gens dans ce monde physique et de leur donner notre confiance; nous le savons par expérience et nous agissons en conséquence. Lorsqu'il s'agit de questions concernant l'âme, nous devons être encore beaucoup plus prudent et ne pas mettre cette chose importante entre toutes, notre sécurité spirituelle, entre les mains de quelqu'un que nous ne pouvons voir, et par conséquent juger. Il existe aussi, bien entendu, nombre d'esprits qui n'ont pas l'intelligence voulue pour faire beaucoup de mal à leurs victimes; ils se contentent de les mener par le bout du nez pendant des années et des années sans résultat particulièrement fâcheux. Mais la confiance en soi est la vertu la plus essentielle à cultiver dans la phase présente de notre évolution, et la maxime mystique "Si tu es le Christ, sauve-toi toi-même" se fait toujours entendre à l'oreille de ceux qui se sont engagés sur le vrai sentier. C'est pourquoi nous devons nous charger de notre propre direction sans craindre les esprits et sans leur demander de faveurs.
Il est étonnant de constater, en étudiant la Mémoire de la Nature, combien l'interpénétration du corps vital et du corps du désir était prédominante dans les siècles et les millénaires écoulés. Bien entendu, on se rend compte qu'en envisageant la question sous une forme plutôt abstraite, plus on remonte dans l'histoire de l'homme, plus on le trouve barbare, mais le fait qu'à notre époque cette barbarie se soit étalée d'une manière si commune, si brutale, où la force l'emporte sur le droit d'une façon absolue et sans contestation, nous a causé, et c'est le moins qu'on en puisse dire, un véritable choc. Nos enseignements nous apprennent que l'égoïsme et le désir avaient été encouragés à dessein sous le régime de Jéhovah pour nous faire agir. Mais avec le temps, le corps du désir s'était tellement durci que, lors de la venue du Christ, l'homme n'avait presque pas de vie dans le Premier et le Deuxième ciel, mais l'auteur ne s'était pas rendu compte de l'importance de ce fait avant d'avoir entrepris ses récentes recherches sur la Trame de la Destinée".
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D'ailleurs, les anciens ne se contentaient pas de faire le plus de mal possible sur terre, puis de mourir; ils faisaient tuer leurs chevaux de guerre, déposer leurs armes dans leurs tombeaux, en un mot, tout ce qui pouvait contribuer à les retenir ici-bas, car l'éther de leurs possessions, de tout ce qui avait été pour eux un sujet d'attachement, leur procurait un moyen de rester plus longtemps à proximité de la terre. Cet éther les rendait capables de hanter leurs châteaux pendant de longues années et, naturellement, les riches et les guerriers n'étaient pas les seules classes à mal agir. Dans les luttes entre familles, entraînant des meurtres de part et d'autre, les fantômes des victimes incitaient leurs parents à la vengeance, restant près d'eux, et les aidant à mettre leurs desseins sanguinaires à exécution. Ainsi, le mal se perpétuait et tenait le monde dans une agitation incessante de guerre et de sang. Malheureusement, cet état de choses n'a pas encore entièrement disparu dans ce que nous appelons les temps modernes. Toutes les fois que meurt un individu qui a développé dans son coeur la perversité et la haine, ces deux défauts tendent à resserrer l'interpénétration du corps du désir et du corps vital, et cet individu devient pour la société un plus sérieux danger que ne peuvent l'imaginer ceux qui n'ont pas fait de recherches dans l'au-delà. C'est pourquoi, ne serait-ce que pour cette raison, la peine de mort devrait être abolie, de façon à ne pas livrer la communauté à de si dangereux personnages, dont le seul souci est d'inciter les esprits faibles à suivre leurs traces.
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Chapitre 4
LE CORPS DU PÉCHÉ - POSSESSION PAR LES DÉMONS CRÉÉS PAR NOUS-MêMES - ÉLÉMENTALS - Juin 1915
Les esprits encore attachés à la terre, tels ceux mentionnés précédemment, sont attirés vers les basses régions du Monde du Désir qui interpénètrent l'éther, et sont sans cesse en contact avec les êtres terrestres les plus disposés à les aider dans leurs desseins malveillants. Ils demeurent généralement dans cette condition cinquante, soixante, soixante-quinze ans, mais il y a des cas extrêmes où cette période s'étend sur plusieurs siècles. Autant qu'il nous a été possible d'en juger, aucune limite ne paraît être fixée, ni pour la durée de leur séjour, ni pour leurs agissements dans la sphère terrestre. Mais pendant tout ce temps, ces esprits amassent un fardeau énorme de péchés, au châtiment desquels ils ne peuvent échapper, car le corps vital enregistre et grave profondément leurs crimes sur le corps du désir; lorsqu'ils lâchent enfin prise pour entrer dans la vie du purgatoire, ils reçoivent la rétribution méritée. Leurs souffrances sont naturellement prolongées proportionnellement à la durée de leurs abominables pratiques après la mort du corps physique, autre preuve montrant que si "les meules des dieux broient lentement, leur mouture est excessivement fine".
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Quand, pour monter au deuxième Ciel, l'esprit a quitté le corps du péché, ainsi appelé par contraste avec le corps de l'âme, ce véhicule ne se désagrège pas aussi vite que la coque ordinaire abandonnée habituellement par l'esprit, car la conscience qui l'habite s'accroît du fait de sa double nature: en effet, étant composé d'un corps vital et d'un corps du désir, il a une conscience individuelle ou personnelle tout à fait remarquable. Il est incapable de raisonner mais il possède une sorte d'astuce qui, sur le moment, peut faire croire à une présence spirituelle, à un Ego, et ce fait le rend capable de vivre une vie séparée pendant plusieurs siècles. Pendant ce temps l'esprit, de son côté, est entré dans le deuxième Ciel, mais n'ayant rien fait sur terre pour désirer ou avoir mérité un séjour prolongé ni là ni dans le troisième Ciel, il n'y reste que le temps suffisant pour s'y créer un nouveau milieu, et il se réincarne beaucoup plus tôt que d'ordinaire, pour satisfaire son envie des choses matérielles qui l'attirent si fortement.
Lorsque l'esprit revient sur terre, ce corps du péché est naturellement attiré vers lui et lui reste attaché comme son "démon" pendant toute la durée de sa vie. Des recherches ont montré que cette classe de créatures sans âme dominait aux temps bibliques; c'étaient les démons dont notre Sauveur parlait et qui étaient la cause des obsessions diverses et des maladies corporelles mentionnées dans la Bible. Le mot grec "daïmon" les définit de manière précise. De nos jours encore, l'Europe méridionale et l'Orient en sont infestés, et cette calamités s'est particulièrement développée en Sicile, en Corse et en Sardaigne. En Afrique, où prédomine la magie vaudoue, des tribus entières sont hantées par leurs spectres terrifiants. Les Indiens d'Amérique et les Noirs du sud des Etats-Unis sont sujets aux même obsessions.
Malheureusement, le mal n'est pas limité à ces races dites inférieures ou retardataires.
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Chez nous, dans les pays que nous appelons civilisés, en Europe septentrionale et dans les deux Amériques, les possessions démoniaques sont loin d'être rares; les manifestations n'en sont peut-être pas si abjectes que dans les pays mentionnés plus haut où elles s'accompagnent souvent de pratiques abominables.
Il fut un temps où l'auteur s'alarmait beaucoup de l'effet que la guerre pourrait avoir sur l'interpénétration des corps vital et du désir, en risquant de donner naissance à des légions de monstres propres à affecter les générations futures. Mais c'est le coeur plein de reconnaissance qu'il peut déclarer avec conviction qu'il n'y a rien à craindre à cet égard. Le durcissement du corps vital et l'interpénétration tenace des deux véhicules ne se produit que pour un être méchant et vindicatif avec préméditation, qui nourrit le désir et le dessein de se venger, qui aime et entretient ces mauvaises intentions. Nous savons, d'après les observations faites au sujet de cette guerre mondiale, que la plupart des soldats n'ont aucun ressentiment les uns contre les autres; que, d'ennemis qu'ils étaient, ils deviennent camarades toutes les fois que le hasard leur permet d'entrer en conversation les uns avec les autres. Ainsi, bien que la guerre soit responsable d'un nombre effroyable de morts et de la déplorable mortalité infantile qui s'ensuivra, sa responsabilité ne s'étendra pas aux maux horribles provoqués par l'obsession, pas plus qu'aux crimes suggérés par les corps démoniaques du péché.
Au sujet de ces corps du péché, il convient de mentionner que, lorsqu'ils sont rejetés, ils habitent normalement, et de préférence, les régions éthériques inférieures, où ils se condensent à un point voisin de la perception visuelle. Parfois, ils utilisent même certains constituants de l'air et semblent alors parfaitement visibles pour les personnes qu'ils harcèlent; dans la plupart des pays occidentaux, leurs victimes prennent généralement grand soin de ne pas laisser soupçonner la présence d'un pareil démon dans leur ambiance, mais dans le sud de l'Europe, on ne semble faire aucun mystère à ce sujet.
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A la suite des recherches précitées, l'auteur a tenté nombre d'expériences avec certains esprits qui se trouvaient dans les régions supérieures de l'éther et qui venaient de se désincarner, avec d'autres qui étaient resté un temps plus ou moins long dans le monde du désir, parmi lesquels certains étaient presque prêts pour le premier Ciel. Beaucoup de ces esprits ont volontiers coopéré comme sujets. Le but de ces expériences était de déterminer dans quelle mesure il leur serait possible de se revêtir des matériaux des régions inférieures éthériques, et même gazeuses. Nous avons remarqué que ceux qui venaient de passer dans les mondes spirituels pouvaient assez facilement endurer les vibrations basses de l'éther, bien que leurs aspirations les aient empêchés de s'y trouver à l'aise et d'y rester plus longtemps qu'il n'était nécessaire. Les expériences faites avec les habitants des régions progressivement plus élevées du Monde du Désir jusqu'au premier Ciel ont démontré qu'il devenait, pour ces esprits, de plus en plus difficile de se revêtir d'éther et d'y descendre. Ils avaient l'impression de descendre dans un puits très profond et d'y étouffer.
Nous avons constaté, en outre, qu'il était absolument impossible à un habitant du monde physique de vois ces esprits. Après avoir employé tous les moyens de suggestion imaginables pour appeler à la perception visuelle de notre présence l'attention des humains qui habitaient les appartements visités, nous n'avons constaté aucune réaction et pourtant, dans bien des cas, les formes condensées étaient si opaques qu'elles paraissaient presque aussi sombres que celles des personnes dont nous voulions attirer l'attention. En plaçant nos sujets entre les humains et la lumière, nous n'avons pas eu plus de succès, ni avec les esprits des régions supérieures, ni avec les désincarnés récents auxquels il était possible de rester un certain temps dans la position et la densité voulues.
Aux entités déjà mentionnées, habitant un corps du péché qu'elles se sont fait elles-mêmes, souffrant ainsi de leurs propres actions pendant la période d'expiation, il faut ajouter deux autres catégories qui leur ressemblent sous certains rapports mais qui en diffèrent totalement à d'autres points de vue.
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En plus des Hiérarchies divines et des quatre vagues d'esprits actuellement en évolution dans le monde physique, les règnes minéral, végétal, animal et humain, il existe encore d'autres vagues de vie dans les mondes invisibles. Parmi celles-ci se trouvent les esprits infrahumains appelés élémentals. Il arrive qu'un de ces élémentals prenne possession du corps du péché de quelque primitif, en dotant cette créature d'un supplément d'intelligence. Lorsque l'esprit qui a engendré ce corps du péché renaît, l'attraction habituelle les réunit; mais, du fait que l'élémental anime le corps du péché, le primitif incarné devient différent des autres membres de la tribu et nous le voyons remplir le rôle de sorcier-guérisseur ou autre fonction analogue.
D'autres esprits élémentals, animant les corps du péché de certains Indiens, agissent aussi sur des médiums comme esprits-contrôle. Après avoir exercé un pouvoir marqué sur le médium durant sa vie, il arrive qu'à la mort, ces entités le délogent des véhicules qui contiennent les expériences de sa vie. Un tel Ego peut ainsi, pendant des siècles, être retardé dans son évolution, car il n'existe aucun pouvoir capable de forcer ces esprits à abandonner un corps une fois qu'ils en ont pris le contrôle. En conséquence, bien que l'état de médium puisse ne produire aucun effet néfaste apparent pendant la vie, il comporte un grand très grand danger après la mort de quiconque a permis à un esprit de prendre possession de son corps. Le spiritisme a accompli un grand travail dans ce monde; il a probablement été l'instrument le plus puissant pour enrayer le matérialisme absolu de la science. Il a adouci l'affliction de milliers d'âmes désolées de la perte de leurs chers disparus, et il a donné à nombre d'incrédules et de sceptiques la croyance à une existence supérieure. Notre intention n'est donc pas de médire de leurs adeptes, mais nous ne pouvons nous abstenir de leur conseiller de se tenir sur leurs gardes, car il est de notre devoir de signaler l'énorme danger que l'on court à se laisser contrôler par des esprits qu'on ne peut voir et sur lesquels il est impossible de rien savoir.