TRAME DE LA DESTINÉE - SUITE

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Chapitre 5

POSSESSION CHEZ LES HOMMES ET CHEZ LES ANIMAUX - Juillet 1915

Il est assez curieux de constater que les élémentals infra-humains s'attachent parfois à certaines personnes, à une famille, voire même à une société religieuse; dans ce cas, on a toujours pu établir que le véhicule ainsi utilisé ne consistait pas en un corps du péché durci par l'interpénétration du corps vital et du corps du désir, mais qu'il avait été formé par le spiritisme exercé par un médium de bonne moralité, et que l'éther de son véhicule était en état de désintégration. Pour obvier à cette condition et prolonger leur emprise sur ce véhicule, ces élémentals exigent de ceux qu'ils servent des offrandes régulières d'aliments et d'encens brûlé. Sans avoir évidemment la faculté d'assimiler une nourriture physique, ils peuvent vivre, et vivent, du fumet et des odeurs éthériques qui s'en dégagent, ainsi que de l'arôme de l'encens.

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Nous avons ici une démonstration du fait que la pureté même du motif ne nous protège pas lorsque nous allons à l'encontre des lois divines, pas plus que nous ne pouvons nous soustraire à une brûlure en mettant la main sur un poêle trop chaud, quel que soit le mobile qui nous y ait poussés. Pourtant, dans les cas où le médium était habité par des motifs purs et une dévotion religieuse exaltée, il est difficile aux entités malfaisantes de retenir bien longtemps le corps vital ainsi usurpé; elles se fatiguent très vite de l'effort à soutenir et cherchent une autre victime plus en conformité avec leur nature. Dans le sud de l'Europe et dans les pays reculés de l'Orient, on voit des élémentals prendre possession des corps vitaux d'une famille, sautant de génération en génération. leur rendre quelques services en échange de nourriture généralement fournie à des intervalles réguliers. Quelques-uns d'entre eux, trop vils pour se contenter d'aliments ordinaires, exigent du sang, même du sang humain; ce sont eux qui sont responsables des moeurs sanguinaires de certaines tribus primitives telles que les chasseurs de têtes des Philippines et les étrangleurs de l'Inde, qui considèrent un meurtre comme un rite religieux. Le culte oriental des ancêtres a le même fondement.

Ces élémentals, ainsi que les corps du péché qui ne sont pas animés par une intelligence extérieure, ont été appelés "Gardiens du Seuil", bien que le véritable Gardien du Seuil soit une entité très différente (voir page 34). Cette désignation provient simplement du fait que, lorsque se réincarne la personne par laquelle il a été créé, cette entité démoniaque s'attache à elle pour devenir son tentateur et son démon sa vie durant. Il est souvent arrivé qu'une personne ayant créé un pareil démon dans une existence précédente, avait tant pris à coeur ses transgressions qu'elle avait réussi à les expier pendant son séjour au purgatoire; cependant, après sa renaissance, en dépit de tous ses efforts pour mener une vie droite, intègre, irréprochable, ce corps du péché se trouvait toujours à proximité, prêt à la tourmenter.

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Chez beaucoup d'êtres ainsi affectés, le désir de s'amender a été si sincère qu'ils se sont retirés dans un monastère pour y pratiquer de dures austérités sur leur corps, avec la conviction que le démon obsédant, dont la présence ne faisait aucun doute, n'était autre que le diable en personne, ou du moins un de ses émissaires.

Il est bien vrai de dire que l'enfant est père de l'homme; en d'autres termes, nos existences antérieures sont les "ancêtres" de nos vies présentes et futures et, à ce point de vue, "les péchés des pères retombent sur leurs enfants". On ne peut nier la logique de cette conséquence parce que, d'une façon générale, les cruautés commises par les créateurs de ces corps du péché étaient du caractère le plus atroce que l'on puisse imaginer.

Vous savez sans doute que lorsqu'un bouledogue s'est saisi de quelque chose, il ne veut plus lâcher prise. Cela laisse entendre, cependant, qu'il le pourrait s'il le voulait. Il en va tout autrement du serpent: ses dents sont recourbées au fond de sa bouche, de sorte qu'une fois qu'il a enfoncé ses crochets dans la chair de sa victime, il ne peut plus la laisser sortir, mais doit l'avaler. Il en est à peu près de même dans les cas d'obsession.

L'auteur a toujours assuré que les esprits-contrôle se tenaient en dehors et à l'arrière du corps de leur victime; ils agissent, selon les circonstances, sur le larynx ou sur le corps par l'intermédiaire du cervelet et du bulbe rachidien où la flamme de la vie brûle avec un son double, bourdonnant sur deux tons, indiquant par là la résistance du corps aux manipulations de l'intrus. Nos dernières recherches ont toutefois révélé le fait que les esprits-contrôle qui actionnent ainsi leurs victimes de l'extérieur sont des élémentals prudents, trop avisés pour se laisser prendre au piège, car tandis qu'ils se tiennent au-dehors, ils peuvent lâcher prise à n'importe quel moment et abandonner leur victime à la routine de sa vie quotidienne. Mais il est d'autres esprits moins avisés, ou peut-être plus téméraires ou plus désireux d'entrer dans le monde physique, qui négligent toute précaution. En pénétrant dans un corps physique, ils se mettent à peu près dans la même situation que la proie du serpent.

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Ce corps exerce alors une emprise si puissante sur eux, qu'ils ne peuvent plus lâcher leur victime. L'obsession devient donc permanente et toute la personnalité de la victime change.

Si l'esprit obsesseur est un élémental ou une entité infra-humaine incapable de se servir d'un larynx ou d'un intellect, les plus récentes de nos acquisitions, l'individu ainsi obsédé devient fou, souvent méchant, et son élocution est également affectée. Une fois installée dans la place, il est presque impossible de déloger une telle entité.

Les recherches faites à ce sujet montrent que cet état est généralement le résultat du désir d'échapper aux expériences de la vie; nous avons souvent constaté, en effet, que les obsédés de cette catégorie étaient des suicidés d'une existence précédente. Ils avaient alors un corps qu'ils n'ont pas apprécié; lors d'une nouvelle incarnation, leur mentalité s'en est trouvée affaiblie, soit par une maladie organique, soit par un grand choc ou par obsession. Dans chacun de ces cas, l'esprit qui a été délogé de son corps rôde toujours alentour, désireux d'en recouvrer la possession, mais incapable d'y parvenir, soit à cause de l'incapacité de l'intellect à diriger la pensée vers le cerveau, soit en raison de l'obsession par une entité étrangère.

Le chagrin et les déceptions sont, en général, les causes du suicide; il arrive souvent qu'une grande douleur dérange le mental, mais que l'esprit reste capable de juger la situation et d'en rester maître, même si, en raison de la carence de l'intellect, il ne peut se servir de ses véhicules. Par contre, lorsqu'il a abdiqué et tenté par le suicide de se soustraire aux obligations de la vie, il apprendra, de la manière décrite, à apprécier la valeur d'un corps et des liens qui s'y rattachent, afin qu'à l'avenir nulle provocation ne soit assez puissante pour lui faire sectionner la corde d'argent. En fait, des chagrins viennent parfois tenter la personne qui a commis ce geste dans une vie précédente mais, en résistant, elle démontre qu'elle est immunisée contre la tentation.

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C'est sans doute en vertu des mêmes principes que l'ivrogne d'une vie antérieure est souvent tenté de boire, dans le seul but d'éprouver la stabilité de son caractère par le refus conscient de céder.

Il est curieux de constater que la perpétration du suicide dans une vie, et les souffrances qui en résultent et se prolongent après la mort, durant tout le temps que subsiste l'archétype du corps, produisent souvent, dans la renaissance suivante de ces personnes, une peur morbide de la mort. Au moment de leur décès, à la séparation de leurs corps matériel, ils semblent éperdus; follement désireux de retourner dans le monde physique, il leur arrive souvent de recourir au crime de l'obsession de la manière la plus insensée et la plus irréfléchie. Alors comme il ne se trouve pas toujours de sujets humains, négatifs, disponibles pour l'obsession, et que même il n'est pas certain que le désincarné en quête d'un véhicule puisse trouver le corps physique où se réfugier, il se produit souvent une chose étrange, horrible: cette esprit déloge le véritable propriétaire d'un corps animal, dont il anime lui-même le véhicule. Il est désormais condamné à vivre purement et simplement l'existence d'un animal. Exposé à la cruauté de son maître, l'esprit humain obsesseur souffrira comme aurait souffert l'animal; s'il doit être abattu pour les besoins de l'alimentation, l'être humain assistera à tous les préparatifs de sa mise à mort et passera par toutes les cruelles phases de son exécution. Ne croyez pas que les cas de cette nature soient rares; en réalité, ils sont très fréquents, comme l'a montré une visite de l'auteur dans des grands abattoirs d'Amérique. Ce fait, nouveau pour lui, lui a rappelé d'une triste manière la nécessité d'instruire les hommes de cette grande vérité que la mort, comme la naissance, n'est qu'un événement qui se répète fréquemment dans la vie éternelle de l'esprit immortel.

Une foi entière en cette doctrine sortirait le genre humain d'une détresse inexprimable, aussi devons-nous faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider à répandre cet évangile de la Vie.

Il arrive aussi quelque fois qu'une être pervers anime le corps d'une bête féroce et prenne un plaisir diabolique à terroriser tout un village.

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A l'époque où le Christ foulait les chemins de la Galilée, de tels cas d'obsession d'animaux par des esprits humains se rencontraient journellement, et les exemples rapportés par la Bible ne sont ni des mythes, ni des aberrations pour celui qui, doué de vue spirituelle, peut lire dans la Mémoire de la Nature, car il y découvrira réellement des cas analogues. Les voyants des temps anciens, en observant la mort d'êtres vils et malfaisants, les avaient effectivement vus pénétrer dans des corps d'animaux, aussi ont-ils pensé que c'était là le cours régulier de la nature et non une condition anormale; ils en ont déduit la doctrine de la Métempsychose.

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Chapitre 6

LA CRÉATION DU MILIEU FUTUR - GENÈSE DES DÉFICIENCES MENTALES ET PHYSIQUES

Chacun peut se convaincre, même par l'observation la plus superficielle, du fait que, tandis que les animaux agissent toujours de la même manière dans des circonstances semblables, parce qu'ils sont guidés par un esprit-groupe, il n'en est pas de même chez les humains. Le genre humain compte autant d'espèces que d'individus, et chacun d'eux est sa propre loi; nous ne pouvons donc jamais prédire, d'après les actions de l'un, ce que fera l'autre dans des circonstances similaires. Un même individu pourra agir de manière différente d'une fois à l'autre dans des cas identiques. Il est donc difficile de traiter d'une façon exacte et d'étudier complètement une question telle que celle de la "Trame de la Destinée", tant que nous serons pourvus d'un intellect de capacité aussi réduite que celui des humains actuels. Pour pouvoir concevoir ce sujet dans toute son étendue, il faudrait posséder la sagesse des grands Etres que sont les Anges de Justice qui ont la charge de ce département compliqué de la vie.

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L'auteur n'a donc pas l'intention de donner ici autre chose qu'un simple aperçu de la manière dont se noue et se dénoue notre destinée. Toute action individuelle produit dans l'espace une certaine vibration qui réagit sur son auteur et sur son entourage immédiat, puis s'éteint graduellement. Or, il n'est pas d'esprit humain capable de suivre de près et d'enregistrer au fur et à mesure les effets de telles actions pour une période de quelques mois, quelques années, quelques vies. Mais, partant des images enregistrées dans notre esprit lors de l'étude de ce sujet, nous avons essayé de classer les causes engendrées dans le passé, telles qu'elles nous sont apparues, avec leurs effets dans la vie présente. Poursuivant nos recherches sur des centaines de personnes, nous avons été amené à remonter, dans certains cas, jusqu'à trois et quatre existences antérieures, parfois même davantage, pour arriver à la racine même de la destinée en question, et établir comment les actions du passé avaient déterminé les conditions du présent. Mais, bien que nous ayons fait de notre mieux, nous prions nos étudiants de ne pas attribuer à notre exposé un caractère de conclusion faisant autorité, mais plutôt d'y voir un guide qui, nous l'espérons, aidera à résoudre certains problèmes.

Occupons-nous d'abord du milieu. Les individus qui sont d'un commerce difficile et ont devant eux une existence ardue, paraissent nés, le plus souvent, au milieu d'étrangers dont ils ne reçoivent pas la moindre affection et sur lesquels leurs souffrances mêmes ne produisent aucune impression sympathique appréciable. Quelquefois, ils deviennent orphelins, sont abandonnés par leurs parents, ou bien ils s'enfuient tout jeunes encore de la maison paternelle. Dans de telles conditions, l'âme soupire souvent après une affection qu'elle avait négligé de donner à d'autres dans ses vies antérieures. Il est des cas où un individu a commis dans son passé d'atroces outrages, attirant la honte et le déshonneur sur sa famille, profondément affectée en raison de son attachement pour le misérable.

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Or, dans la renaissance où cette âme égarée doit expier ses méfaits, elle peut se trouver placée dans un milieu absolument antipathique et souffrir à son tour du manque absolu d'affection, aussi son sort n'en est-il que plus cruel et plus rigoureux. Si une seule existence ne suffit pas, plusieurs vies analogues sauront enseigner à cet être la sympathie pour ceux qui l'aiment, aussi bien que l'honnêteté et la droiture envers autrui.

Nous avons également rencontré des âmes qui avaient mal agi dans une vie antérieure par suite du manque d'influence bienfaisante de la part de leur famille, où elles n'avaient trouvé ni loyauté, ni appui, ni amour. L'absence d'un milieu sympathique n'est pas, bien entendu, une excuse aux yeux de la loi; dans une vie ultérieure, ces âmes n'en sont pas moins obligées d'expier les méfaits du passé. Mais, dans de pareils cas, les situations se trouvent généralement renversées. L'indifférence dans une existence antérieure fait place à l'adoration, et la famille ressent vivement tout le chagrin, toutes les souffrances que cette âme doit endurer pour racheter son passé. Ainsi, les parents expient la part qu'ils avaient prise dans la déchéance de leur enfant par le manque de bienveillance et d'affection.

Il s'agit là de cas extrêmes; on ne peut évidemment pas tirer d'enseignements précis de situations qui ne sont pas aussi nettement marquées. Plus les évènements prennent de relief, plus il est facile de les classifier; cependant, la loi applicable aux cas extrêmes s'applique aussi à des cas de moindre importance, à condition de tenir compte des différences de milieu.

Les faits mentionnés ci-dessus nous montrent clairement que nous sommes réellement les «gardiens de nos frères»; il importe donc que chacun de nous témoigne toute la sympathie et la bienveillance possibles à ceux qui sont dans l'infortune, dans le cercle familial aussi bien qu'au dehors. Même si, d'après l'idée que nous avons de notre présente incarnation, nous pouvons nous imaginer n'avoir aucune responsabilité à l'égard d'un des nôtres devenu mauvais sujet, il est possible que si nous pouvions connaître le passé et regarder derrière le voile, nous saurions que nous avons, d'une manière ou d'une autre, contribué à sa déchéance.

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Nous entendons fréquemment dire de telle ou telle personne qu'elle est «originale», comparativement au reste de la famille; presque toujours nous pourrons en conclure que la pauvre âme, ainsi désignée, est une étrangère dans un milieu jusqu'ici inconnu, où elle est née par suite de quelque méfait du passé. «Le sang est plus épais que l'eau», dit un ancien proverbe, mais en fait, les liens du sang ne comptent pas s'ils n'ont pas été autrefois noués par l'amour ou la haine d'une existence précédente. C'est cela qui détermine, pour la vie présente, la véritable parenté dans une famille; en effet, une âme peut être revêtue de la chair d'une famille quelconque, où elle a sa place au foyer et un droit légal à une part des biens terrestres, tout en lui étant aussi étrangère que le chemineau qui vient mendier un repas à la porte de la cuisine. Vous rappelez-vous ce que disait le Christ: "J'avais faim et vous m'avez donné à manger, j'avais soif et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger et vous m'avez recueilli". Et ensuite: Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un des ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites» (Matthieu 25:35-36, 40). Lorsque nous rencontrerons une de ces âmes, traitée d' "originale", solitaire et étrangère à son milieu, notre devoir de chrétien sera de suivre l'exemple de notre Seigneur; nous devrons nous efforcer de mettre à l'aise cette étrangère et de cultiver cette relation pour l'amour du Christ, sans tenir compte de sa prétendue originalité.

Les déficiences auxquelles l'humanité est sujette sont de deux ordres: mental et physique. Les désordres mentaux sont attribuables surtout à l'abus de la fonction créatrice, lorsqu'ils sont congénitaux, à part une seule exception, dont nous parlerons plus tard (voir au début du chapitre suivant). Il en est de même des troubles de la parole; c'est logique et facile à comprendre. En effet, le cerveau et le larynx ont été construits par les Anges avec une moitié de la force créatrice, de sorte que l'homme qui, antérieurement à l'acquisition de ces organes, était bissexuel et capable de se reproduire de lui-même, a partiellement perdu cette faculté après la création de ces deux nouveaux organes;

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désormais, il est assujetti à la coopération d'un être de polarité inverse et de sexe opposé, pour engendrer un nouveau véhicule destiné à un esprit en voie d'incarnation.

En nous servant de la vue spirituelle pour examiner l'homme dans la Mémoire de la Nature, au moment où il était encore en devenir, nous constatons que, partout où il existe actuellement un nerf, il y a eu, à l'origine, un courant-désir. Le cerveau lui-même n'a été, tout d'abord, que de la substance-désir, et il en est de même du larynx. Le désir a commencé par envoyer une impulsion dans le cerveau, puis a créé les courants nerveux, afin que le corps puisse se mouvoir et procurer à l'esprit toutes les satisfactions souhaitées. La parole, elle aussi, est employée dans le but d'obtenir une chose désirée, d'arriver à des fins auxquelles on aspire. Grâce à ces facultés, l'homme a gagné un certain empire sur le monde; s'il pouvait passer, tout simplement, d'un corps à un autre, il n'y aurait pas de limites à l'abus de son pouvoir pour satisfaire ses désirs et ses caprices. Mais en vertu de la loi de cause à effet, il apporte avec lui, dans un nouveau corps, des facultés et des organes semblables à ceux qu'il a laissés derrière lui dans le précédent.

Lorsque la sensualité a été la cause de la déchéance du corps dans une vie, elle est gravée sur l'atome-germe. Au moment de préparer l'incarnation suivante, l'Ego est dans l'impossibilité de rassembler des matériaux sains pour former un cerveau de construction stable. La personne naît alors généralement sous un signe commun du zodiaque et, le plus souvent, les quatre signes communs sont aux quatre angles de son thème natal; en effet les désirs passionnels trouvent difficilement le moyen de s'exprimer par ces quatre signes. Dès lors la force impulsive qui, jadis, gouvernait son cerveau et qui pourrait être employée pour regagner une nouvelle vigueur fait maintenant défaut. Cette personne manque d'intérêt pour la vie; elle est réduite à l'impuissance, épave sur l'océan de la vie, et est souvent privée de raison.

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L'esprit, lui, n'est pas affecté; il sait, il voit, il a un ardent désir de se servir de son corps, mais cela lui est impossible, puisque souvent même il est hors d'état d'envoyer l'impulsion convenable le long des nerfs, les muscles de la face et du corps n'étant plus soumis à sa volonté; ainsi s'explique le manque de coordination qui fait de l'aliéné un spectacle si pitoyable. Voilà comment l'esprit apprend l'une des plus dures leçons de la vie, et c'est une chose pire que la mort que de se voir lié à un corps vivant sans pouvoir s'exprimer par lui, parce que la force-désir nécessaire à l'expression de la pensée, de la parole et du mouvement a été dépensée dans une précédente vie déréglée, en privant l'esprit de l'énergie nécessaire pour opérer dans son corps de chair actuel.

 

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Chapitre 7

CAUSE DE LA MALADIE - EFFORTS DE L'EGO POUR S'ÉCHAPPER DU CORPS - EFFETS DE LA LUXURE - Septembre 1915

Bien que les déficiences mentales, lorsqu'elles sont congénitales, soient généralement attribuables à l'abus de la fonction créatrice au cours d'une vie passée, il y a du moins une importante exception à cette règle; elle concerne certains des cas mentionnés dans la "Cosmogonie des Rose-Croix" et dans d'autres parties de notre littérature. En voici la description: lorsqu'un esprit en voie de renaissance est en présence d'une vie particulièrement difficile et craint, en entrant dans le sein de sa future mère, au moment où lui est montré le panorama de son existence à venir, que celle-ci ne soit trop dure pour lui, il essaie quelquefois de se dérober à l'école de la vie. Or, à ce moment, les Anges de Justice, ou leurs agents, ont déjà noué les liens entre le corps vital et les centres de sensation du cerveau du foetus en formation; la tentative faite par l'esprit pour s'échapper de la matrice maternelle est donc inopérante;

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mais l'effort ainsi fait par l'Ego dérange la connexion des centres de sensation éthériques et physiques, si bien que le corps vital n'est pas concentrique par rapport au corps physique, ce qui fait que la tête éthérique s'étend au-dessus du crâne physique. Il est alors impossible à l'esprit de se servir de son véhicule dense et se trouve lié à un corps dépourvu de facultés intellectuelles, qu'il ne peut utiliser: l'incarnation est pratiquement perdue.

Il y a aussi des cas où un grand choc éprouvé au cours de la vie pousse l'esprit à vouloir s'enfuir avec ses véhicules invisibles. Les efforts qu'il fait peuvent occasionner un arrachement semblable à celui mentionné plus haut, qui désorganise les fonctions mentales. Chacun de nous a probablement ressenti une impression analogue à la suite d'une frayeur; il surgit en nous quelque chose qui semble vouloir s'évader du corps physique; ce sont les corps vital et du désir, dont les réactions sont si rapides que, comparativement, un train express paraîtrait avoir l'allure d'un escargot. Ces deux corps voient le danger, ou plutôt le sentent et s'en effrayent, bien avant que la panique soit transmise au corps physique, inerte et lent, où ils sont ancrés et retenus dans les conditions normales.

Mais il arrive parfois que, comme nous l'avons vu, la frayeur et le choc puissent, par leur violence, produire une impulsion telle que les centres éthériques de sensation sont déplacés. Ce cas se présente, le plus souvent, chez les personnes nées sous les signes astrologiques communs, les plus faibles du zodiaque. Cependant, de même qu'un ligament, après avoir été forcé et déchiré, peut graduellement retrouver une élasticité relative, de même il est possible, ici aussi, de rétablir les facultés mentales, et cela plus aisément que si l'insuffisance de connexion remontait à une tare congénitale provenant de précédentes existences.

L'hystérie, l'épilepsie, la tuberculose et le cancer sont, en général, la conséquence de penchants déréglés dans une vie antérieure. Il a aussi été constaté que beaucoup de sujets examinés avaient été, dans leurs vies précédentes, presque frénétiques dans leur abandon à la luxure, tout en manifestant une nature hautement religieuse et portée à la dévotion.

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Dans des cas pareils, la santé du corps physique engendré dans la vie suivante paraît normale, et l'affection est d'ordre purement mental. Mais quand, aux désordres de la nature passionnelle, s'étaient superposés un caractère vil et un manque d'égards envers le prochain, le résultat présent était fréquemment l'épilepsie, associée au rachitisme, à l'hystérie, à la déformation du corps; et fréquemment aussi, le cancer, spécialement du foie et des seins.

Cependant, nous invitons à nouveau nos étudiants à ne pas tirer à cet égard des conclusions trop hâtives; qu'ils se gardent de croire que les conditions décrites ici forment une règle générale et absolue. Procéder à des recherches de ce genre est une tâche ardue pour une seule personne. Si nombreuses qu'aient été ces recherches, elles sont évidemment trop limitées pour être réellement concluantes quand il s'agit de millions d'êtres humains. Nos conclusions, toutefois, sont en conformité avec les enseignements donnés par les Frères Aînés sur les effets du matérialisme: rachitisme, ramollissement de certaines parties du corps qui devraient être dures, durcissement par la tuberculose de tissus qui devraient rester mous et flexibles. Il en est de même pour le cancer, et du moment que le signe du Cancer est gouverné par la Lune, planète de la génération, et que la sphère lunaire est sous la domination de Jéhovah, Dieu de la génération, dont les anges annoncent chaque naissance et y président, comme le montre le cas d'Isaac, de Samuel, de Jean-Baptiste et de Jésus, nous pouvons facilement nous rendre compte que l'abus de la fonction créatrice peut causer le cancer, aussi bien que l'aliénation mentale sous les formes les plus diverses.

En résumé, en ce qui concerne les anomalies et les difformités physiques, la règle paraît être la suivante: tout comme l'abus de la fonction sexuelle réagit sur l'état mental, ainsi l'abus des pouvoirs mentaux au cours d'une vie provoque des déficiences physiques dans les existences suivantes.

Une maxime occulte dit: "Un mensonge est à la fois un meurtre et un suicide dans le monde du désir".

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Les enseignements des Frères Aînés donnés dans la "Cosmogonie des Rose-Croix" expliquent que, chaque fois qu'un événement se produit, une certaine forme-pensée, créée dans le monde invisible, l'enregistre. Chaque fois que l'événement est commenté ou discuté, une nouvelle forme-pensée se crée, vient s'unir à l'original en le renforçant, pour autant que les deux formes-pensées répondent à la même vibration. S'il n'en est pas ainsi, et qu'une version mensongère en soit donnée, les vibrations de l'original et celles de la reproduction n'étant pas identiques, mais discordantes, elles vont se heurter et s'entre-déchirer. Si la bonne, la véritable forme-pensée est suffisamment puissante, elle triomphera de la mauvaise en l'anéantissant; le mal sera ainsi vaincu par le bien, mais si, au contraire, les mauvaises pensées et le mensonge ont le dessus, ils peuvent se rendre maîtres de la forme-pensée véridique et la détruire, quitte à se battre ensuite mutuellement et à s'anéantir à leur tour.

Ainsi, une personne menant une existence pure, s'efforçant d'obéir aux lois divines et de rechercher ardemment la vérité et la justice, créera autour d'elle des formes-pensées de nature correspondante, son esprit suivra une voie en harmonie avec la vérité et, quand le temps sera venu de créer dans le deuxième Ciel l'archétype de sa vie future, elle se trouvera aisément, intuitivement, par la force même de l'habitude acquise dans sa vie passée, en accord avec les lignes de force du bien et du vrai. Ces lignes, étant construites dans son corps même, créeront l'harmonie dans les véhicules à venir et, par suite, elle sera dotée d'une santé normale dans son existence physique ultérieure. Au contraire, la personne qui s'est obstinée dans la vue erronée des choses et n'a montré que du mépris pour la vérité, qui n'a fait aucun cas des besoins de son prochain, mais a vécu dans la ruse et dans un égoïsme extrême, est destinée, au deuxième Ciel, à tout voir d'une manière déformée, parce que telle est sa façon habituelle de penser. Ainsi l'archétype qu'elle sera appelée à construire inclura des lignes d'erreur et de fausseté et, en conséquence, dans la vie suivante, son corps physique accusera une faiblesse marquée de différents organes, sinon du corps tout entier.

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Mais qu'ici encore nos étudiants ne tirent pas trop promptement des conclusions de cette tentative d'établir des règles. Nous ne prétendons nullement que tous ceux qui jouissent apparemment d'un corps sain et vigoureux ont été des modèles de vertu dans leur dernière existence, pas plus que ceux qui souffrent d'une déficience de santé n'ont été des mauvais sujets ou des vauriens. Aucun de nous n'est capable de dire actuellement "toute la vérité et rien que la vérité". Nous nous trompons parce que nos sens sont trompeurs. Une longue rue nous semble rétrécie au loin, alors que, cependant, elle a la même largeur à un kilomètre de nous. Le soleil et la lune paraissent bien plus grands à l'horizon qu'au zénith; or, nous savons que, en réalité, ces astres ne grossissent pas en descendant sur l'horizon, pas plus qu'ils ne diminuent en montant vers le zénith. Ainsi, nous faisons constamment des amendements à nos illusions d'optique, et il en va de même de tout ce qui existe dans le monde. Ce qui semble vrai ne l'est pas toujours, et ce qui est vrai aujourd'hui en ce qui concerne les conditions de la vie peut changer demain. En raison des conditions éphémères et fugitives de l'existence terrestre, il nous est donc impossible de connaître la vérité intégrale et absolue.

C'est seulement lorsque nous pénétrons dans les mondes supérieurs, particulièrement dans la Région de la Pensée Concrète, que les vérités éternelles peuvent être perçues; et c'est pourquoi nous devons nécessairement commettre sans cesse des erreurs, en dépit même de nos efforts les plus sincères pour connaître et dire toujours la vérité. De ce fait, il nous est impossible de construire un véhicule parfaitement harmonieux. Si cela se pouvait, un tel corps serait immortel, et nous savons que l'immortalité de la chair n'entre pas dans les plans de Dieu, car comme le dit Paul, "la chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu".

De nos jours encore, nous constatons que très peu d'individus sont prêts à vivre la vérité comme ils la perçoivent, à la confesser, à la professer devant leurs semblables par une vie de service, de droiture, exempte de tout mal.

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Aussi nous pouvons comprendre que de telles âmes ont dû, autrefois, être assez rares, alors que l'homme n'avait pas encore évolué vers l'altruisme apporté à notre planète par l'avènement de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. L'idéal moral était bien moins élevé que de nos jours et l'amour de la vérité était négligeable, pour ainsi dire, chez la plupart des humains absorbés dans leurs efforts pour accumuler le plus possible de richesses ou davantage de pouvoir ou de prestige. Ils étaient donc naturellement peu enclins à tenir compte des besoins d'autrui; dire un mensonge ne leur semblait nullement répréhensible, mais plutôt méritoire en certaines occasions. Les archétypes des corps contenaient donc de nombreuses faiblesses, et nos fonctions organiques d'aujourd'hui sont, de ce fait, fortement contrecarrées, du fait que chez les occidentaux, les corps physiques deviennent de plus en plus nerveux et plus sensibles à la douleur, à cause de la prise de conscience croissante de l'esprit intérieur.

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Chapitre 8

LES RAYONS DU CHRIST CONSTITUENT L' "INCITATION INTÉRIEURE" - VUE ÉTHÉRIQUE - DESTINÉE COLLECTIVE - Octobre 1915

L'assimilation des fruits récoltés dans chacune de nos existences antérieures a lieu avant que l'esprit redescende dans la matière; c'est pourquoi les traits caractéristiques futurs sont entièrement façonnés et facilement exprimés dans la substance mentale subtile et mobile de la Région de la Pensée Concrète où se construit l'archétype du futur corps physique. Si l'esprit qui va se réincarner a aimé la musique, il cherchera à se construire une oreille parfaite, avec les canaux semi-circulaires exactement disposés, des fibres de Corti extrêmement sensibles aux vibrations; il s'efforcera de se façonner des doigts longs, minces et déliés avec lesquels il pourra reproduire les accords célestes saisis par l'oreille. Au contraire, l'ennemi de la musique, celui qui, dans son existence passée, a fermé ses oreilles aux éclats de joie et aux soupirs de la douleur dans son désir de s'isoler des autres, négligera l'organe de l'ouïe au moment de la construction de l'archétype; cet organe sera défectueux dans la mesure de la négligence causée par le caractère de la vie antérieure.

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Il en est de même des autres sens; celui qui s'abreuve à la source du savoir et s'efforce de partager ses connaissances avec son prochain, pose les fondements de talents oratoires pour une existence à venir, parce que le désir de répandre ses connaissances lui fera prêter une attention toute particulière à la formation et à la qualité de l'organe de la parole, lorsqu'il construira l'archétype de son corps futur. Au contraire, les individus qui n'ont voulu accéder aux mystères de la vie que par simple curiosité ou pour satisfaire leur propre orgueil intellectuel, négligeront de se construire l'organe voulu pour s'exprimer verbalement et se trouveront souvent dotés d'une voix faible ou d'une difficulté oratoire; de cette manière, ils apprennent l'importance de la faculté d'expression. Bien que le cerveau de l'être ainsi affecté puisse ne pas discerner la leçon, l'esprit n'en apprend pas moins que nous sommes strictement responsables de l'emploi de nos talents; si nous négligeons d'exprimer la parole de Vie pour éclairer nos frères et soeurs sur le Sentier, alors que nous possédons les qualités requises pour le faire, nous devons, en temps et lieu, en subir toute la peine.

En ce qui concerne la cécité, ou les affections de la vue, il a été reconnu depuis longtemps par les chercheurs que la cause en est une extrême cruauté manifestée dans une existence antérieure. De récentes recherches ont aussi établi que nombre de troubles visuels, à notre époque, sont dus au fait que nos yeux se modifient; ils tendent en effet à réagir à une octave plus élevée de la perception visuelle, parce que l'éther qui entoure la Terre devient plus dense et que l'air se raréfie. Ceci est particulièrement vrai dans certaines parties du monde, en Californie du Sud entre autres. A ce sujet, il convient de remarquer que l'Aurore Boréale devient de plus en plus fréquente et fait plus puissamment sentir ses effets.

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Dans les premières années de l'ère Chrétienne, ce phénomène était presque inconnu, mais avec le temps, les ondes Christiques qui pénètrent la Terre durant une partie de l'année ont peu à peu infusé leur propre vie dans la masse inerte de notre globe, et les RAYONS VITAUX ÉTHÉRIQUES ont commencé à être visibles par intervalles. Dans les derniers temps, ils se sont accrus au point d'entrer en conflit avec les activités électriques, particulièrement avec la télégraphie dont les services sont parfois perturbés par ces émissions d'ondes.

Il convient aussi de remarquer que les perturbations n'affectent que les transmissions électriques dirigées vers l'est et l'ouest. Si vous vous reportez à la "Cosmogonie des Rose-Croix", il y est dit que les courants ou lignes de force des esprits-groupes du règne végétal rayonnent dans toutes les directions du centre à la périphérie de la Terre, puis traversent la croûte de notre globe en s'élevant par les racines, les tiges des plantes et le tronc des arbres jusqu'à leur sommet.

Les courants des esprits-groupes du règne animal circulent, eux, autour de la Terre. Les courants invisibles et relativement faibles générés par les esprits-groupes du règne végétal, et les puissants rayons d'énergie émis par l'Esprit du Christ, qui deviennent visibles en tant qu'Aurore Boréale, sont à peu près de même nature que l'électricité statique, alors que les courants générés par les esprits-groupes des animaux, qui font le tour de la Terre, peuvent être comparés à l'électricité dynamique qui a permis à notre globe de suivre son orbite dans les temps passés. Actuellement, cependant, les courants Christiques deviennent de plus en plus actifs et se libèrent de leur électricité statique. L'impulsion éthérique qu'ils donnent instaurera une ère nouvelle, et les organes des sens de l'humanité présente doivent s'adapter à ce changement. Au lieu que les courants éthériques émanant d'un objet nous apportent son image réfléchie sur la rétine de l'oeil, la prétendue "tache aveugle" sera sensibilisée (en anglais "blind spot", en français "papille optique", petite zone au centre de la rétine, insensible à la lumière, où le nerf optique sort de l'oeil), et l'oeil verra directement l'objet au lieu d'en recevoir l'image réfléchie sur la rétine.

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Nous verrons alors non seulement la surface des objets, mais au travers de leur opacité, comme le font déjà les personnes qui ont développé la vue éthérique.

A mesure que le temps passe, et que le Christ, par Son ministère bienfaisant, attirera sur la Terre une plus grande quantité de l'éther interplanétaire, ce qui rendra plus lumineux le corps vital de notre Terre, nous marcherons dans un océan de lumière, et lorsque nous aurons appris à nous corriger de nos défauts d'égoïsme et d'égocentrisme par un contact constant avec ces vibrations Christiques bienfaisantes, nous deviendrons nous-mêmes lumineux. Dans ces conditions, tel qu'il est constitué à présent, l'oeil ne pourrait plus servir, et c'est pourquoi il commence à se modifier; de là les désagréments que nous éprouvons et qui sont inhérents à toute reconstruction.

On peut ajouter, au sujet de l'aurore boréale et de ses effets sur nous, que ses rayons baignent, du centre à la périphérie, toute la Terre qui est le corps du Christ; toutefois, dans les parties habitées du globe, ces rayons sont absorbés par l'humanité comme les rayons de l'esprit-groupe végétal sont absorbés par la fleur. Ces rayons constituent "l'incitation intérieure" qui, lentement mais sûrement, pousse l'humanité vers l'altruisme. Eminemment vivifiants, ce sont eux qui font fructifier l'âme, de sorte qu'avec le temps se réalisera la "conception immaculée", et que le Christ naîtra en chacun de nous. Lorsque enfin nous en serons tous parfaitement imprégnés, la lumière du Christ commencera à rayonner de nous-mêmes. Alors nous marcherons dans la Lumière comme Il est Lui-même dans la Lumière, et nous serons en communion les uns avec les autres (I Jean 1:7).

Terminons ces leçons par quelques mots sur la destinée collective. En plus de la destinée individuelle générée par nous-mêmes dans chaque vie, il y a aussi une destinée collective à laquelle nous participons du fait de notre appartenance à un organisme social ou à une nation. Nous savons que les nations agissent quelquefois comme un tout, soit pour le bien, soit pour le mal,

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et il est donc juste que les actions collectives aient un effet collectif dans les existences ultérieures des membres de l'organisme social ou de la nation qui y ont pris part. Lorsque les actes sont malfaisants, la dette ainsi contractée est généralement liquidée sur une grande échelle par ce qu'on appelle les "accidents". Nous savons en effet qu'il n'y a pas d'accidents à proprement parler, excepté lorsque l'homme doué de la divine prérogative de créer de nouvelles causes s'introduit dans la vie des autres pour en changer le cours, ou que, par négligence, il occasionne la mort d'un être humain; ce dernier cas est bien souvent un accident. Les grands cataclysmes qui sont survenus en Sicile, ou celui de San Francisco, la guerre mondiale actuelle, etc., ne sont pas des accidents, mais des actions causales de la communauté impliquée ou le résultat de tels actes commis dans des existences antérieures. D'après le mode d'action des lois de la mortalité infantile, nous pouvons facilement comprendre, par exemple, pourquoi les millions de victimes de cette guerre, restées sur le champ de bataille où il leur a été impossible de graver le panorama de leur vie passée, seront nécessairement obligées de quitter leur prochaine existence dès l'enfance. Comment ces morts massives pourront-elles se produire pour les enfants des décennies futures, sinon par quelque épidémie ou quelque cataclysme? D'après cette hypothèse, nous pouvons voir dans le séisme de la Sicile, la destruction de San Francisco, les famines d'Irlande et de l'Inde, et autres catastrophes nationales, les conséquences d'une destinée apportant à chaque nation les fruits de ses existences passées et de ses actions en tant qu'organisme social.

Ce qui a été dit dans ces leçons n'est qu'un bref aperçu de la manière dont nous faisons et défaisons notre destinée. Rappelez-vous bien que les quelques centaines de cas sur lesquels ont porté nos recherches ne peuvent fournir de base absolument précise pour avoir une idée générale du but visé par la Loi, et que nos étudiants sont exposés à rencontrer des cas individuels qui sont en dehors du cadre de ce que nous avons exposé.

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Bien des questions se poseront encore, sans aucun doute, sur telle circonstance particulière; s'il est relativement facile d'orienter ses recherches sur des cas simples, et de déterminer comment telles causes, dans l'existence d'une personne, ont produit tels effets dans la vie suivante, la question est tout autre lorsqu'il s'agit de procéder à une classification et de tout rapporter à une loi générale, comme dans la présente étude. Pour mener à bien une telle oeuvre, il faudrait une sagesse et un savoir surhumains, et le présent essai pourrait, peut-être, être qualifié de tentative d'un insensé qui fait irruption là où les anges craindraient de se risquer. Personnellement, l'auteur en connaît plus qu'il n'en peut dire; il espère néanmoins que cet exposé résumant le grand mystère de la vie pourra avoir son utilité pour l'aspirant.

Puissent ces études sur la Trame de la Destinée créer chez tout étudiant un vif désir de vivre en sorte de faire régner plus de paix sur la Terre et plus de bonne volonté parmi les hommes.

 

 

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