Le serpent créateur originel
L'Evangile selon saint Jean commence par ces mots: «Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue. » Avec ces quelques mots, toute la création est magnifiquement expliquée!
Toutefois, nous ne pourrions comprendre correctement et apprécier ces mots à leur juste valeur qu'en lisant la Bible dans son texte original grec. La traduction n'en est pas toujours exacte et parfois, les termes reflètent le texte original grec manquent simplement. Il n'existe pas, dans la langue française, un seul mot qui corresponde parfaitement à l'expression grecque « Logos ». Luther traduisit donc « Logos » par «parole» qui, toutefois, ne rend pas le sens de « Logos ». Il eut été préférable de choisir le « Verbe» car ce terme exprime mieux la notion de naissance du premier mouvement, de la première mise en action de la création. Dans la langue grecque, «Logos» signifie le principe créateur, la force de DIEU, l'instrument de DIEU qui exécute la volonté divine et met en mouvement la création, comme par exemple la main de l'homme qui est l'homme lui-même autant que son instrument, qui fait quelque chose. Alors que le «Logos» était encore dans son état originel latent, que rien n'avait été créé, pas même la première manifestation de DIEU, les voyelles, les lettres, la parole composée de lettres ne pouvait donc pas encore exister. Il s'agit d'un stade bien ultérieur de la création. En outre, pour bien comprendre ce texte, il faut encore vaincre une difficulté. Selon son niveau de conscience, chaque homme interprète les mots diversement. Le terme « DIEU» a, pour chacun une signification différente.
Dans le texte grec, on dit que DIEU créa l'homme « sur» son image, comme le gant est enfilé sur la main; l'homme le Lui rend bien puisqu'il crée DIEU à son image humaine. Pour exprimer certaines choses, nous employons aujourd'hui d'autres mots que du temps de Luther. Pour essayer de rendre le sens de cette phrase selon le texte original grec, nous dirions à peu près ceci: « Au commencement, il y avait en DIEU, dans un état latent, le Logos, la volonté d'agir, la force qui met la création en mouvement et qui exécute, la PUISSANCE DE DIEU; DIEU etait et est cette force elle-même. Dans son essence, DIEU et son principe créateur, son énergie créatrice sont une seule et même chose. DIEU créa toutes choses par le Logos. Dieu est l'Etre, la vie même et tout ce qui existe ne peut exister que parce que le principe créateur, l'aspect créateur de DIEU, Logos, le crée, l'anime et le maintient. DIEU, l'Etre éternel, la vie, créa aussi l'homme d'après le texte original, sur soi, sur son image. Le Soi réel, l'être le plus profond de l'homme est donc DIEU Lui-même. Mais, dans son inconscience, l'homme est encore dans l'obscurité et ne perçoit pas en soi la lumière divine. Il est inconscient et ne sait pas que DIEU, donc son être originel, repose dans son inconscient. »
La vie est donc la force créatrice, Logos, et tout ce qui fut créé le fut par le Logos. Tout, de l'esprit suprême à la matière, fut, est créé, animé et maintenu par le Logos. Mais à l'échelon supérieur, le septième, l'esprit de DIEU, DIEU Lui-même, repose dans un état de calme parfaitement équilibré. C'est de là qu'en sa qualité de principe créateur puisque le Logos est DIEU . Il crée tout l'éventail de la création. De l'espace infini, de tous les points de l'univers, de partout, la vie afflue. Ce sont d'abord des énergies purement spirituelles à hautes fréquences. Celles-ci ralentissent peu à peu, les ondes s'allongent. Les formes de manifestation deviennent de plus en plus épaisses et matérielles, jusqu'au niveau inférieur, jusqu'à la matière « morte » qui ne l'est pourtant pas car nous savons qu'elle n'est rien d'autre qu'une forme d'énergie. Dans l'atome de la matière, comme dans le système solaire et l'univers, la force créatrice de DIEU, la vie circule. Elle est sur chaque barreau de l'échelle de Jacob qui, du ciel, du royaume de DIEU, conduit au monde matériel, à la terre. Nous, êtres humains, portons en nous toutes les formes d'énergie de la création. Nous sommes le microcosme dans le macrocosme. Notre esprit, notre Moi réel est DIEU comme Paul le constata déjà. C'est ainsi qu'en nous comme dans l'univers, le Logos, la force créatrice, notre Moi propre agit toujours davantage et crée le monde de nos pensées, les couches émotionnelles et psychiques et enfin la résistance nécessaire à tout cela, le porteur de toutes les énergies supérieures, notre corps physique. Pareil au Logos qui, hors de l'homme, se crée et se manifeste lui-même à tous les niveaux de la création sous l'aspect des différentes formes d'énergies, nous portons en nous toute l'échelle de Jacob des manifestations du Logos, toute la création, comme les divers aspects de notre propre Moi. Toujours pareil au Logos qui, dans le macrocosme, crée à chaque échelon, l'homme, dans son microcosme et à chaque étage de son être, radie et manifeste par les organes correspondant aux différentes fréquences de l'énergie créatrice tous les aspects de la même force divine, c'est-à-dire notre propre Soi.
Si nous dessinons notre colonne vertébrale avec le cerveau et la moëlle épinière, nous obtenons la forme d'un serpent. Ce serpent est en même temps l'image de la manifestation du Logos dans le macrocosme et dans l'être humain dans le microcosme. Elle est aussi celle de sa résistance, de son «porteur »: la moëlle épinière. Ce serpent de moëlle, d'une substance ultra-fine et éthérique, est le porteur de la force créatrice divine, le porteur de notre vie. L'énergie créatrice divine rayonne de sept centres spirituels, avec des fréquences de plus en plus élevées, par des organes correspondants qui portent la force créatrice en sa qualité de résistance.
Dans l'Ancienne Egypte, les initiés portaient une coiffure d'or formée d'un anneau représentant un serpent dressant la tête. Etre «initié » signifie que l'homme est devenu conscient sur les sept niveaux de la manifestation de soi, de la conscience de soi, donc dans tout le serpent-Logos. Le serpent d'or symbolisait sa conscience parfaite ne recelant plus rien d'inconscient, un être ayant acquis l'omni-conscience.
Le serpent vertical d'Esculape qui boit l'eau de vie dans une coupe plate représente le serpent, force de Vie créatrice dans la colonne vertebrale. Il est un tout absolu, la santé, conséquemment l'énergie curative victorieuse de toutes les maladies, de la dégénérescence aussi.
Aux Indes, nous trouvons le même «serpent », la «Kundalini». Tant que l'homme est inconscient, que ses centres nerveux supérieurs sommeillent encore, la Kundalini reste enroulée sur elle-même dans le foyer d'énergie inférieur dont le siège est la dernière vertèbre du coccyx. c'est-à-dire dans le siège du pôle négatif de la tension vitale! Lorsque, peu à peu l'homme élargit sa conscience, le serpent Kundalini se déroule lentement, monte toujours plus haut, prend possession des centres nerveux les uns après les autres, les anime et continue son ascension jusqu'au foyer supérieur du crâne. Elle s'unit au pôle positif siégeant dans le septième centre d'énergie. Elle est alors verticale, pareille au serpent d'Esculape. |
La philosophie indienne du Yoga fait une très grande différence entre le courant de vie et la résistance, c'est-à-dire les organes du corps et les centres nerveux porteurs du courant de vie. La force créatrice, le courant de vie, forme sept foyers d'énergie dans l'être de l'homme, et chacun d'eux nommés chakras dans la philosophie yoguique, fonctionne comme un transformateur adaptant l'énergie créatrice divine au niveau inférieur correspondant au prochain centre de manifestation. C'est ainsi que, depuis son foyer supérieur, la force créatrice est transformée six fois; il y a donc sept foyers d'énergie, sept chakras.
L'ELIXIR DE VIE
En leur qualité de résistance, ces organes ont la faculté de porter les différentes vibrations et fréquences des formes de manifestation de l'énergie créatrice universelle. Capables de recevoir de l'univers ces vibrations et fréquences, ils le sont aussi d'émettre, de rayonner ces mêmes énergies créatrices. Ces organes, les centres nerveux et cervicaux les plus importants, transmettent les vibrations des diverses formes d'énergie créatrice aux glandes correspondantes qui leur sont intimement liées et c'est en elles que la transformation s'opère. Chez l'homme se trouvant au premier échelon de son humanisme, ces centres nerveux et cervicaux sont à l'état latent, ils sommeillent. Le niveau de sa conscience est par conséquent bas et primitif. Le chemin de l'évolution va l'amener à inclure ces foyers dans sa conscience toujours plus élargie, à les animer les uns après les autres jusqu'à ce que tous soient activés et qu'il ait réalisé dans sa conscience tout l'éventail de la création, jusqu'au Créateur.
Cette force sexuelle que l'être humain porte en soi est le combustible nécessaire au chauffage des centres nerveux et cervicaux. Tant que l'homme se trouve à un bas niveau de conscience, il n'est pas maître de cette force; c'est au contraire cette énergie qui le domine. Il en est l'esclave parfaitement soumis. Il ne peut donc imaginer que cette force cache un mystère, que sa propre énergie sexuelle puisse lui ouvrir la porte vers la puissance de l'esprit, qu'à l'aide de cette force, il puisse devenir conscient en son être divin , en DIEU, et parvenir ainsi à l'immortalité, à la domination de la matière et de toute la nature. C'est là la clé secrète de la pierre philosophale; l'homme est devenu un magicien blanc.
Les alchimistes du Moyen Age, les Rose-Croix, ces grands initiés, font toujours remarquer dans leurs ouvrages écrits de manière à voiler la vérité que la matière dont on fait la pierre philosophale est très facile à obtenir et que chaque être humain la possède. Ils voulaient protéger leur savoir des primitifs qui, à l'époque déjà, faisaient scandale; ils auraient pu abuser de ce secret de la force sexuelle et, dans leur ignorance, la pervertir. Mais, en même temps, ces initiés désiraient donner la clé du mystère à ceux qui avaient la maturité nécessaire à la recevoir. Ils voulaient indiquer aux hommes pensants où chercher ce mystère, dans l'espoir que quelquesuns le trouveraient. Leurs écrits révèlent sans doute aucun que la matière de la pierre philosophale est dans l'homme même. Cette simple précision est à l'origine de cruautés incroyables. Selon la chronique de certains procès du Moyen Age, des châtelains désireux de produire la pierre philosophale avaient imaginé que le sang humain en était la substance secrète. C'est ainsi qu'en masse et avec une cruauté inimaginable, ils tuèrent leurs prochains afin d'extraire de leurs corps l'essence précieuse. Ces châtelains ignorants, tels « l'homme animal » de l'apôtre Paul, l'homme inconscient, « mort», n'avaient pas compris que la chose était beaucoup plus simple qu'ils ne l'avaient supposé. Ils auraient dû penser que la source de la transmission de la vie sur terre était la force sexuelle. Cette source de vie, le fameux élixir de vie des Rose-Croix , nous la portons en nous! C'est de cette source que coule un flot, la vie elle-même, «un feu qui coule comme l'eau». Comment auraient-ils pu mieux expliquer que cette énergie, pareille à l'électricité et à l'eau, coule bien qu'elle ne soit pas eau mais feu, et qu'elle parcourt notre système nerveux, qu'elle est donc «une eau ardente, le feu aqueux», « un courant de feu qui coule comme l'eau» selon les mots des Rose-Croix. En général, l'ignorant emploie sa «source », son énergie sexuelle, non à la procréation, mais à la satisfaction de ses désirs érotiques. Il ne sait pas qu'en gardant le courant provenant de sa « propre source» et en utilisant pour l'énergie de vie, il peut animer ses centres supérieurs chakras, les activer pour en devenir ensuite le maître.
S'il employait le courant de vie pour lui-même et selon sa volonté,il pourrait une nouvelle vie à son corps, le régénérer et arriver à l'immortalité des cellulles, les Rose-Croix nommaient ce processus la transmutation. A l'aide de ses centres spirituels supérieurs, il pourrait mettre la force sexuelle transformée en énergie créatrice spirituelle à son propre service ainsi qu'à celui de la grande oeuvre, la spiritualisation de la terre. Il est indispensable que celui qui a percé le mystère ait une attitude et une conception de vie hautement morales et nobles! Et comme il est extrêmement rare de trouver de tels êtres, les «alchimistes », les Rose-Croix et autres initiés ont utilisé un langage symbolique ou se sont même tus.Aujourd'hui, contrairement à ce qui fut, on doit parler de toutes ces choses afin d'éveiller le sens moral des hommes, non pour des raisons d'ordre religieux et sentimental, mais bien pour des raisons humaines car la constitution psychique humaine est ainsi faite par DIEU que s'il pèche contre les lois morales intérieures qui lui sont propres, l'homme sombre dans le malheur, le désespoir et l'obscurité.
Les hommes se sont mépris sur le sens de certaines vérités profondes divulguées par de grands psychiatres. Déconcertés par des charlatans ignorants qui propagent les erreurs, ils abusent de la force sexuelle en l'abaissant en la matérialisant toujours davantage, en la mettant au service presque exclusif de leurs plaisirs charnels. Le danger d'une telle attitude est si grand que nous voulons essayer d'attirer l'attention des chercheurs, et particulièrement de la jeunesse trompée par des théories erronées sur le « refoulement » et la « libération » des complexes psychiques et physiques. Nous devons le faire même si nous savons avec certitude que beaucoup pervertiront encore la force sexuelle. On doit dire une fois ouvertement qu'il est possible d'employer cette énergie à des fins bien supérieures plutôt qu'à combler, par un grand des expériences érotiques, l'ennui causé par un grand vide en soi. La force est l'énergie divine créatrice, on peut l'utiliser pour le bien comme pour le mal. Employée pour le mal, elle se retourne contre celui qui en a abusé et le précipite inéluctablement en enfer.
Parmi les nombreux jeunes et adultes égarés, il s'en trouvera peut-être quelques-uns qui tendront l'oreille et qui, éventuellement par curiosité, tenteront de vivre mieux, même si ce n'est que pour une période limitée. Mais pendant ce temps, ils récolteront des expériences si bouleversantes qu'ils resteront, sans-plusj amais faillir, sur le chemin de la vérité. Il y en aura certainement beaucoup, comme aujourd'hui d'ailleurs, qui chercheront DIEU avec assiduité.
Mais avant de s'y risquer, nous devons comprendre d'abord en quoi consiste l'expérience et apprendre à connaître certaines choses et à y réfléchir. Dans la Bible, Christ prophétisa que les temps viendraient où les mystères de la vérité seraient révélés et proclamés bien haut. Certains signes précis nous montrent que ces temps sont arrivés. Ce que les gens en feront dépendra de leur maturité morale. Avec l'énergie atomique, on peut produire des choses infiniment plus utiles que les armes avec lesquelles l'humanité projette sa destruction! Il est également possible d'employer la force sexuelle de manière divine ou satanique puisque cette énergie est la force créatrice divine Logos, l'essence même de l'être. Lorsque l'homme possède la force spirituelle et sa puissance inhérente, il ne dépend que de lui de devenir un magicien noir ou blanc.
La force sexuelle nous délivre de tous les
désirs sexuels causés par elle-même et sans cesse
répétés, pour nous conduire de la mortalité, de la
mort, vers la rédemption, vers la résurrection, vers la
VIE. Les alchimistes du Moyen Age, les Rose-Croix,
illustrèrent ce développement de manière fort
spirituelle. Le sage fabrique la pierre philosophale en
plantant son arbre de vie dans un cuveau rempli d'eau de
vie que, d'en-dessous, le dragon, la force sexuelle,
chauffe de son feu constant afin d'amener à floraison
l'arbre du sage. Ne méprisons donc pas la sexualité et ne la considérons pas comme l'oeuvre du diable qui fait de l'homme une bête. Mais n'en faisons pas non plus une force diabolique qui fasse de l'homme un animal. Sachons voir dans la force sexuelle la clé qui nous ouvre la porte entre l'esprit et la matière aussi bien de haut en bas que de bas en haut. |
Elle est donc la force motrice divine nous permettant de continuer la chaîne des générations, de transmettre de haut en bas la vie dans le corps, mais aussi la même énergie puissante qui, de bas en haut, fait sortir l'homme de son animalité pour le transformer en un être spirituel et l'aider à vaincre la mort. Soyons reconnaissants de ce qu'utilisée correctement, la force sexuelle nous donne beaucoup de bonheur: de haut en bas, un bonheur court et passager, de bas en haut, le bonheur éternel.
Employons son feu pour faire croître bien haut et fleurir notre arbre de vie. Réfléchissons un instant: l'homme primitif est à l'échelon inférieur de sa conscience. Il vit prisonnier de son égoïsme, son coeur est mort, il n'a aucune idée de ce qu'est l'amour.