ELIXIR des ROSE-CROIX (suite)


Le mariage :

Ce n'est pas la sexualité qui dégrade l'homme et le souille, mais l'homme qui fait de soi un animal et qui, au lieu de mener une vie sexuelle saine reposant sur l'amour et l'affinité, fait consciemment de cette sexualité un but en soi, animal et maladif, voire pervers. Il se souille et s'avilit, lui et la sexualité. Celui qui s'est engagé sur la voie du Yoga et qui veut progresser sur le chemin intérieur, ne fera pas un but animal de la sexualité; dans le mariage, dans l'unité physique, il cherchera la manifestation d'une relation spirituelle supérieure. Le lien charnel ne va pas le dégrader ni le salir car chez lui, I'acte sexuel est motivé par un désir spirituel d'unité et d'amour bien plus profond. Pourquoi devrait-il s'engager dans la voie du Yoga par la porte de l'abstinence? S'il ne peut encore transformer la force sexuelle, il résultera de cette chasteté forcée, une grave nervosité, la mésentente, la discorde et même la ruine de son mariage puisque l'énergie sexuelle ne peut pas encore trouver le chemin des centres nerveux supérieurs. Les conjoints doivent réfléchir que ce n'est pas par hasard qu'ils se sont rencontrés ni que leur mariage est tel qu'il est. Leur karma a décidé cette relation et c'est justement ce mariage qui accélérera le rythme de leur développement. Leur karma leur montrera, quand la maturité et le temps seront venus, comment vivre chastement et continuer la route, main dans la main, supportés par un amour élevé et une compréhension réciproque parfaite.

Le mariage ne devient pas ainsi un fardeau intolérable mais bien plutôt une aide importante et satisfaisante.Si le mariage devait encore être une lourde croix, un esclavage et une entrave au progrès, celui-ci se dissoudra tout naturellement ; l'homme en sera donc délivré, au moment où le délai karmique expirera, où la dette armique sera payée. Fuir une situation difficile n'est problèmes doivent être résolus sinon n'intérieurement nous nous sommes "le destin et le monde extérieur changent et, tout à coup, la porte de la liberté se trouve ouverte devant soi. Le mariage n'est pas un obstacle sur le chemin du Yoga. Beaucoup de saints occidentaux et indiens atteignirent le but suprême alors qu'ils étaient mariés. L'un des grands maîtres de l'Inde, Rama Krishna, vécut jusqu'à la mort avec sa femme, et tous deux devinrent de grands Yogis.  Ici, en Occident, nous pouvons penser à d'innombrables hommes et femmes qui, dans le mariage, parvinrent au sommet de la sainteté, de l'omni-conscience divine, sainte Monique mère de saint Antoine par exemple, et bien d'autres saints et Rose-Croix initiés.

Le désir physique se détache dès que l'homme est arrivé à maturité. Il connaît l'oeuvre ensorcelante de la sexualité, il la perce à jour. Cette énergie, dans son expression inférieure, la force sexuelle, l'intéresse encore en sa qualité de trait d'union, de catalyseur entre l'esprit et le corps l'aidant à progresser. Il ne dit donc plus que, pour arriver à DIEU, il doit renoncer à « tout». Il n'est pas nécessaire de sacrifier quoi que ce soit. Dès que l'homme est capable de sublimer la force sexuelle, il la garde dans une forme plus précieuse encore;il ne perd rien mais gagne tout. Car le bonheur que l'homme vit dans la sexualité, ou espère vivre, reste pour lui et pour toujours à un niveau beaucoup plus élevé. Il ne dépense plus son énergie, il la garde, elle reste en lui et pour lui! Nous ne perdons rien, nous ne la vivons plus comme un bonheur sexuel éphémère mais dans sa manifestation supérieure, comme une félicité psychique et spirituelle qui est à nous pour toujours, que nous ne pouvons jamais perdre car: JE SUIS CELA. Tat tvam asi. Tu es cela! comme le dit la philosophie du Vedanta.

Nous ne vivons donc plus l'énergie créatrice dans le corps sous sa forme de force sexuelle, de désir physique qui, à peine satisfait, disparaît mais directement comme une joie créatrice à un niveau de conscience toujours plus haut, comme un état d'Etre éternel s'élevant sans cesse. Je n'ai plus besoin de bonheur, ni d'être heureux, car je suis le bonheur lui-même! Comment le bonheur pourrait-il se perdre s'il est lui-même le bonheur? C'est une simple question de conscience: tant que je ne suis pas encore devenu conscient le Logos,dans la vie même, je vis l'état d Etre sous sa forme d'énergie sexuelle, de désir sexuel qui agit dang mon corps pouvant transmettre la vie. Lorsque je suis à un échelon supérieur, je vis en moi le Logos, la vie, comme l'amour qui se manifeste dans mon âme par un sentiment élevé; et lorsque je suis devenu conscient dans le Logos, dans la vie , je le vis dans mon esprit, dans mon Moi, comme un état de conscience de soi, comme moi-même: JE SUIS CELA! Lorsque je suis devenu le Logos , la vie, je suis inondé d'un sentiment de bonheur indescriptible qui jamais ne s'estompe, jamais ne se perd! On a enfin trouvé ce que, depuis le premier éveil de la conscience, on avait cherché avec tant d'ardeur. On vit en soi l'accomplissement parfait, la libération, la résurrection! Je suis sûr de moi, je suis la conscience de soi claire et précise qui ne connaît ni peur, ni crainte, ni insécurité!

La forme, la désignation, l'événement, l'état intérieur changent selon le niveau de conscience, mais l'essence de cette énergie reste ce qu'elle a toujours été en réalité Logos, notre propre vie, notre propre Soi, ce quelque chose en moi que, depuis que je suis devenu conscient, je vis comme moi-même, comme JE SUIS. Quelle puissance la mort pourrait-elle avoir sur moi, puisque je suis la vie même ? Comment la vie pourrait-elle mourir?  Lorsque nous avons acquis la faculté de sortir de leur état latent les centres nerveux et cervicaux qui, comme résistance, portent les vibrations supérieures, car plus l'état de conscience est élevé et plus hautes sont les fréquences et vibrations agissant dans le corps, nous pouvons également diriger à volonté la force créatrice sur toute l'échelle de Jacob et l'employer selon notre bon plaisir. Plus la manifestation, les fréquences et la tension s'élèvent, plus grande est la félicité. La haute tension conduit notre conscience vers des sphères toujours plus hautes, toujours plus près de DIEU. Nous ne pouvons vivre DIEU que dans un état d'Etre «JE SUIS CELUI QUI SUIS» comme dit Moïse, ce grand initié qui parla face à face avec DIEU: « Je suis celui qui suis... » Les hommes ne comprirent pas le sens de ces paroles.

Ceux que nous prenons pour modèles, les grands saints de l'Occident et les grands maîtres de l'Orient, les rishis, n'auraient tout de même pas sacrifié et renoncé aux joies sexuelles si celles-ci avaient été réelles et constantes. Ils ont atteint le but, la conscience divine, et ont ainsi trouvé une sérénité divine mille fois supérieure. La question est de savoir si nous cherchons un bonheur passager ou éternel., Les plaisirs de la chair sont inconditionnellement limités dans le temps. Nous savons que nous devrons inéluctablement nous en passer à plus ou moins brève échéance, que cela nous plaise ou non. Or, plus ces joies sont grandes, plus leur perte est douloureuse. Par contre, si je ne dépense pas cette énergie par le canal du corps, mais que je deviens conscient en elle puisque je suis moi-même cette force, si je peux atteindre l'état dans lequel je peux Etre de nouveau la force sexuelle, je ne perdrai donc plus jamais ce bonheur puisque je le suis moi-même! Et comme le «JE» est éternel et ne disparaît pas avec le corps, il n'a fait que se projeter et se manifester dans le corps comme farce sexuelle pour s'en retirer ensuite. Mais comme dans ma conscience, je ne m'identifie plus avec la projection, avec la manifestation, mais avec le projetant, le manifestant, qui est mon être réel, je porte en moi la vie consciemment. Je le suis. Et le JE est éternel. C'est ainsi que les joies du JE sont également éternelles.

Celui qui ne peut vivre en soi la vie, Logos, car ses nerfs ne peuvent encore supporter les fréquences supérieures, celui qui donc se trouve dans un état transitoire sur le chemin de son évolution, doit mener une vie sexuelle saine répondant à une unité spirituelle. Deux êtres peuvent se donner beaucoup d'amour et de bonheur dans l'unité sexuelle même si ce bonheur est passager. Cela ne les abaisse pas mais les aide à tisser un lien intérieur et à vivre ensemble des états nobles. La riature utilise ce désir d'amour et d'accomplissement, elle ensorcelle et promet le bonheur suprême par la sexualité pour assurer la continuité des générations. Lorsque deux êtres ont cherché et vécu une unité charnelle répondant à un amour véritable et à un lien spirituel intérieur, il leur reste en consolation et en partage à la fin de leur vie sexuelle, l'amour et l'affinité. Combien de temps? C'est une autre question. Car s'ils ont assouvi leurs désirs physiques croyant que le bonheur vient « maintenant » au moment même de la satisfaction corporelle, c'est alors la déception: ils avaient encore dépensé leurs propres forces pour cette supercherie. La plupart cherchent les contacts sexuels pour des raisons d'ordre sensuel, pour satisfaire l'appétit du corps et non par désir d'unité intérieure. Il ne reste ensuite qu'un vide et un ennui immenses comme on peut trop souvent l'observer chez beaucoup de couples jeunes et vieux. Mais la nature a besoin de descendance pour assurer la continuité de la vie, et l'homme, dans son abandon et sa solitude, cherche compréhension et amour dans la sexualité. Il tombe et retombe dans le piège de la nature aussi longtemps qu' il n'est pas conscient du fait que ce n'est pas cela qu'il cherche réellement, que la sexualité ne peut pas lui donner ce dont il se languit. C'est à ce moment seulement et avec toujours plus d'intêret qu'il se dirige vers le chemin spirituel, main dans la main avec sa compagne peut-être.

Tout cela est consciemment compris par les esprits éclairés. Ils ont percé à jour les joies illusoires de la sexualité et savent que l'homme peut porter en soi comme un état d'Etre constant, être lui-même la joie suprême, le bonheur, la félicité et animer ses centres nerveux et cervicaux encore latents. Elle donne à l'homme la faculté de devenir conscient en son être réel, en DIEU et d'atteindre à l'omni-conscience divine. Les gouttes d'eau nageant dans la mer sont la mer. L'homme peut donc reposer en DIEU, devenir conscient en DIEU, être DIEU. Comme Christ le dit: «N'est-il pas écrit dans votre loi: J'ai dit: vous êtes des dieux?» (Jean 10: 34 et Psaumes 82: 6.)

Magiciens blancs, magiciens noirs :

Comme nous venons de le voir , l'abstinence n'a de sens que si on en retire un profit, non des désavantages. Seul celui qui a pu ouvrir la porte de ses centres nerveux et dont la force sexuelle peut s'élever vers ces foyers est capable de vivre sainement et avec bonheur une existence chaste sans risque de refoulement, et de jouir des résultats extraordinaires et des valeurs considérables de ce mode de vie. Car précisément, il ne refoule pas, il utilise sa force sous une forme spirituelle supérieure qui lui donne une joie infiniment plus grande que s'il l'employait en sa qualité d'énergie sexuelle.

Un être aussi avancé peut également manifester un amour physique passionnel. Lui seul peut vivre en soi les fréquences supérieures non seulement en leur qualité de hautes fréquences spirituelles dans les centres nerveux déjà animés mais encore dans les foyers inférieurs en leur qualité de haute tension, comme force sexuelle, et les dépenser avec passion par le canal du corps. La tension sexuelle d'un coq ne peut guère être comparée à la tension élevée d'un étalon pur sang! Mais seul un être aussi avancé peut tomber dans le piège d'une vie déréglée. Le danger du savoir et du pouvoir acquis réside toujours dans le fait que les facultés consciemment développées peuvent être utilisées de deux manières: la bonne et la mauvaise. L'homme de savoir ou de demi-savoir porte en soi la possibilité de se tromper. Au lieu de transformer la force sexuelle dans sa forme supérieure, en énergie spirituelle créatrice, il peut l'employer à la manière d'un magicien noir, c'est-à-dire changer les forces spirituelles en énergie sexuelle, les attirant de haut en bas et les identifiant au corps. Il importe donc d'éveiller et d'activer progressivement les centres supérieurs afin de permettre à la force morale de l'homme de se développer parallèlement, de rester en équilibre avec ses énergies spirituelles créatrices et de le garder de toute aberration!

Certains systèmes de Yoga recèlent ce danger, par exemple le Kundalini et le Tantra-Yoga; ils réveillent brusquement les centres nerveux et cervicaux supérieurs sans tenir compte de l'importance d'un développement progressif, méthodique, spirituel, psychique et physique qui, bien que plus lent, en est d'autant plus sûr. C'est pourquoi un vrai guru , maitre spirituel initié, est toujours d'une extrême prudence avec ses élèves. Seul un charlatan peut jouer inconsciemment avec ces forces créatrices supérieures magiques et pénétrant tout. Un «magicien blanc », un «homme-dieu», est celui qui est devenu conscient sur la voie du Yoga, de l'éveil jusqu'au niveau divin, qui a atteint le dernier échelon de l'échelle de Jacob, qui dispose de tout l'éventail des manifestations de la force créatrice et qui l'utilise selon la loi morale divine comme l'instrument de DIEU, soit d'une manière parfaitement impersonnelle et désintéressée. Ses hautes énergies irradient également son corps puisqu'il vit dans ce corps, mais dans sa conscience, il ne quitte pas la source, DIEU. Sa conscience s'est unie à DIEU et ne s'identifie plus jamais au corps. Il reste conscient de ce qu'il est en réalité dans son essence, la vie, le Logos, DIEU. Par contre, le magicien noir, dont le niveau de conscience fut élevé artificiellement, personnel, égoïste et moralement sous-développé, fait exactement le contraire: il utilise les forces divines pour satisfaire ses besoins et convoitises personnels. Sa conscience ne s'identifie pas à DIEU mais au corps; il attire les forces divines vers le bas, des foyers spirituels vers les centres sexuels physiques. Dès que l'homme abaisse, à des fins personnelles et corporelles, la force créatrice spirituelle qu'à l'aide de ses centres nerveux et cervicaux déjà animés, il devrait aussi employer à la création et à la spiritualisation, il devient un magicien noir.

La différence essentielle entre les magiciens «noir » et « blanc » est que le magicien noir utilise les forces divines,et le magicien blanc se met à leur service, s'en faisant l'instrument. Le magicien blanc est devenu parfaitement impersonnel, il ne peut donc agir comme une personne, celle-ci n'existant plus. Car puisque sa conscience est identique à DIEU, c'est la volonté divine qui le fait agir.

Le magicien noir, par son mode de vie personnel et égoïste, se met au service des convoitises et jouissances physiques. Conséquemment, il galvaude, trahit et tue la force divine Logos, son MOI divin. Il pourrait aussi accomplir des miracles avec ses forces nobles, au lieu de les trahir, de tuer son MOI réel , DIEU, et finalement se détruire lui-même. La mort des magiciens noirs est toujours atroce! L'histoire de Judas est la version biblique de cette trahison.

Pour comprendre correctement l'histoire de Judas, nous devons d'abord savoir que la Bible fait de nombreuses allusions aux relations cosmiques, donc aux vérités astrologiques. Dans l'Ancien Testament déjà, nous trouvons des références astrologiques telles que la vision d'Ézéchiel dans l'un des passages les plus importants de la Bible. Ezéchiel voit l'univers comme un immense drap déplié aux quatre coins duquel apparaissent quatre «animaux »: le lion, le boeuf, l'ange et l'aigle. Ce sont les quatre visages de DIEU, les quatre coins de l'univers, les quatre signes majeurs du zodiaque: le Lion, le Taureau, le Verseau et l'Aigle *, dont l'expression inférieure est le Scorpion.

Nous retrouvons ces quatre signes zodiacaux dans la représentation symbolique des quatre évangélistes: Marc-Lion, Luc-Taureau, Matthieu-Verseau et Jean-Aigle qui, sous son aspect inférieur, devient Judas-Scorpion. L'apôtre Paul parle également des effets des rayons cosmiques dans sa première épître aux Corinthiens (15: 41): « Autre est l'éclat du soleil, autre l'éclat de la lune, et autre l'éclat des étoiles; même une étoile diffère en éclat d'une autre étoile. »

Les rayons, les fréquences du signe zodiacal du Scorpion correspondent à ceux de la force créatrice qui, à son octave supérieur dans sa forme spirituelle, est représentée par un aigle volant très haut, par l'apôtre Jean dont la tête est sur le coeur du Christ. Dans sa forme inférieure corporelle, elle se traduit par l'énergie sexuelle, le Scorpion qui se tue soi-même, par Judas. Christ, Logos, dit de Judas: « Celui qui mange avec moi le pain a levé son talon contre moi » et, « L'un de vous me livrera. C'est celui à qui je donnerai le morceau trempé. » La force sexuelle qui porte en soi la vie, Judas possédant la bourse, est nourrie par le principe créateur, Christ, c'est donc à Judas qu'est donné le morceau trempé et c'est lui qui le trahit par un baiser: Et Jésus lui dit: Judas, c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'Homme! «Le Baiser» est un acte érotique, donc sexualité. Le magicien noir qui déjà dispose de ses forces créatrices, la bourse mais s'identifie au corps, abaisse ses forces spirituelles, les transforme en énergie sexuelle et les dépense pour ses seules jouissances physiques; il trahit son Christ, ses forces du Logos, créatrices et magiques, et le livre au niveau de la matière. Judas vendit le Christ pour trente pièces d'argent. (Ce sont les trente degrés du signe zodiacal du Scorpion qui a la même vibration que les organes génitaux et symbolise l'énergie sexuelle.) Au moment où le divin, trahi et livré par Judas, meurt sur la croix (symbole du monde matériel), Judas doit évidemment mourir aussi, mais par le suicide. La Bible dit qu'à l'instant où Christ expire sur la croix, Judas se pend et meurt. Il se tue également avec le pouvoir créateur car la force créatrice divine et l'énergie sexuelle sont toutes deux Logos, donc identiques. Lorsque la force créatrice de l'homme est trahie par une vie de débauche et de sexualité exagérée, qu'elle ne sert qu'à la jouissance, elle meurt aussi. L'homme perd sa virilité, sa puissance centrale suggestive, devient un caractère mou sans résistance, la proie de toutes les influences du monde extérieur et de son plus grand ennemi, la peur.

Judas tua le principe créateur, Christ, ainsi que soi-même et le fait aujourd'hui encore en chaque être qui abuse de ses qualités supérieures, employant sa raison à toujours diriger ses pensées vers les organes génitaux, à exciter ses sens et ses glandes sexuelles par des mets et des boissons stimulantes ainsi que par des lectures, films et pièces de théâtre pornographiques, dépensant ainsi son énergie sexuelle exagérément et anormalement. Cela va de pair avec l'alcoolisme et autres vices. L'expérience montre que ceux qui gaspillent leur force créatrice en vivant de façon déréglée et en abusant de la masturbation, donnent très rapidement dans la faiblesse de caractère et la destruction, dans l'obscurité et la peur. (La masturbation juvénile temporaire n'entraîne pas nécessairement de telles conséquences. Il s'agit ici de masturbation maladive exagérée.)

L'homme simple d'un niveau de conscience moyen n'est pas un Judas et ne peut pas l'être. Il ne pressent même pas la possibilité de transformer les énergies. Il ne peut ni diriger ses forces vers le haut ou le bas, ni les changer. Si un tel être cède à ses appétits physiques en menant une vie sexuelle saine et normale, il ne pèche pas contre le principe créateur habitant son inconscient car une vie sexuelle saine n'est justement pas un péché! Il n'attire pas les forces divines dans le corps, il n'identifie pas son Moi suprême, dont il n'est pas du tout conscient, au corps; de ce fait, il ne peut approcher son Moi suprême, ne peut donc pas en abuser. Par conséquent, il ne dépense que ses forces physiques sexuelles de manière normale et non ses forces créatrices spirituelles.

Les centres nerveux et cervicaux de l'homme sont ainsi faits qu'ils manifestent les forces du Logos régulièrement et progressivement à chaque étage du développement de la conscience.  La vie terrestre empêche souvent l'éveil et l'animation progessifs de bas en haut de ces centres, et chez maintes personnes, malheureusement la civilisation en augmente le nombre, certains foyers supérieurs sortent de leur état latent et s'active centres inférieurs sommeillent encore. Ces irrégularités causent toutes sortes de maladies et d'anomalies, tant psychiques que physiques pouvant malheureusement conduire à de très graves dédoublements de la personnalité. Les répercussions des deux guerres mondiales, diverses découvertes techniques pour lesquelles l'humanité est loin d'être mûre, et la grande scission intervenue entre la nature et les hommes, ont pour conséquences, aujourd'hui comme au moment du déclin de chaque grande culture, l'animation irrégulière des centres nerveux chez de très nombreux êtres, menace qui pèse toujours davantage sur la race blanche comme sur les peuples asiatiques et africains. Celui qui a les yeux ouverts se rend compte de ce qui se passe sur terre. Des êtres psychiquement malades, souffrant de complexes d'infériorité et assoiffés de pouvoir, n'ayant jamais dépassé le stade de la puberté, qui en réalité ne sont jamais devenus adultes et qui se trouvent encore à un niveau inférieur de conscience, disposant pourtant déjà de forces hypnotiques hautement magiques, prennent position dans la société humaine, entraînant les foules avec une énergie convaincante à hautes fréquences, s'établissent dans la vie politique et économique de leur pays ou à l'étranger et causent les plus grands dommages jusqu'à ce qu'un autre tout aussi sous-développé mais plus primitif encore, utilise ses forces magiques pour le désarçonner, prendre sa place et infliger des plus grands maux à la communauté. Il n'est donc pas étonnant que sur cette terre, le chaos règne une fois ici, une autre fois là, que les hommes se massacrent sans raison comme des fous et rendent presque impossible une vie tranquille naturellement heureuse - DIEU nous en a pourtant pleinement donné la faculté. Partout aujourd'hui règnent la peur, l'agitation, l'incapacité et le malheur. Par ces Judas qui mettent les forces créatrices hautement spirituelles au service de leurs instincts les plus bas, l'homme s'est déjà presque irrémédiablement perdu.

Ce sont les dangers de l'arbre de la connaissance du bien et du mal! Un homme de savoir dont la force morale n'a pas évolué parallèlement avec ses connaissances, qui ne peut élargir le cercle de son Moi à la communauté, qui ne peut donc transformer son égoïsme en amour universel, porte en soi le risque d'employer sa science à mauvais escient en dirigeant ses forces supérieures vers le bas, magie noire, et de causer d'irréparables dommages à toute l'humanité. Seuls des êtres « de prétendu savoir» n'ayant pas développé leurs centres nerveux et cervicaux de manière équilibrée, ont pu mettre les plus hautes manifestations spirituelles du Moi, telles que la littérature, le théâtre, le cinéma, la musique, au service des forces inférieures, au service d'une démagogie sans scrupules aussi bien qu'à celui de la sensualité, de l'érotisme, de la sexualité obscène et de la pornographie. Les animaux ne peuvent pécher par sexualité. Selon les lois de la nature, ils la vivent avec un naturel parfait, assurent leur descendance et jouissent sainement de ses plaisirs. C'est tout. L'homme sous-développé, pourtant de demi-savoir, utilise sa raison pour imaginer toutes sortes de méthodes propres à stimuler ses organes sexuels  aux seules fins d'une jouissance et d'une sensualité perverses.

De tels agissements affaiblissent les organes les plus sains ainsi forcés de remplir des fonctions au-dessus de leurs forces. Les hommes les plus vils exploitent les faiblesses humaines, s'adonnant à des affaires dégradantes telles que la drogue et autres manifestations inférieures des bas-fonds. L'homme qui dirige exagérément son énergie de vie vers les organes sexuels, que ce soit par malheur ou soif de jouissance (qui prend aussi ses racines dans le malheur), de manière à ce que ceux-ci, en constant état d'excitation, exigent des satisfactions toujours renouvelées, a de moins en moins d'énergie pour animer les organes supérieurs servant la spiritualité.  Les conséquences en sont l'affaiblissement de la force de volonté, la peur constante, la faiblesse psychique et physique, la passivité, l'inactivité et l'incapacité de vivre.  C'est ainsi que l'homme perd peu à peu ses facultés spirituelles élevées, tombe dans la sénilité et l'effacement de soi.