LA SCIENCE SACREE
(Swami Sri Yukteswar)
Babaji conféra à Sri Yukteswar, le titre de "Swami"; celui-ci fut initié par la suite dans les formes à l'ordre des Swamis par le Mahanta du monastère de Buddha Gaya; il prit alors le nom monastique de Sri Yukteswar de la branche Giri, de l'ordre des Swamis. Le Père Eternel, Dieu, Swami Parambrahma, est la seule substance véritable (sat); il est tout en tout dans l'univers.) En lui (Parambrahma) se trouve
l'origine de toute connaissance et de tout amour, la
source de toute puissance et de toute joie. |
Parambrahma fait émerger la création, la nature inerte (Prakriti). De l'Aum (pranava, la parole, la manifestation de la force omnipotente), proviennent kala, le temps, dasa, l'espace et anu, l'atome (la structure vibratoire de la création).
La cause de la création est Anu ou les atomes; ensemble, on les appelle Maya ou pouvoir de Dieu , engendrant l'illusion (cosmique); individuellement, on les appelle Avidya, ignorance.
L'aspect de l'Amour Omniscient de Parambrahma est le Kutasha Chaitanya; le Soi individuel, étant Sa manifestation, fait un avec lui.
Sous l'influence de Chit (la connaissance universelle), l'atome forme le Chitta ou état calme de l'esprit; celui-ci, lorsqu'il se spiritualise, s'appelle Buddhi, l'intelligence; son opposé est Manas, l'esprit, dans lequel vit le Jiva, le Soi, avec Ahamkara, le Moi, c'est à dire l'idée d'une existence distincte.
Chitta, l'atome spiritualisé dans lequel apparaît Ahamkara (l'idée d'existence séparée du Soi), a cinq manifestations (électricités éthériques).
Les cinq objets précédents, qui sont
les attributs négatifs des cinq électricités, produisent, en
se combinant, l'idée de la matière physique sous ses cinq
formes : Kshiti, solide, Ap, liquide, Tejas, ignée, Marut,
gazeuse et Akasha, éthérique.
Ces cinq formes de la matière physique et les cinq attributs
ci-dessus constituent avec Manas, l'esprit ou conscience des
sens, Buddhi, l'intelligence discriminative, Chitta, le coeur ou
pouvoir de sentir et Ahamkara, le Moi, les vingt-cinq principes
fondamentaux de la création.
Cet univers se différencie en quatorze
sphères, sept Swargas et sept Patalas.
Les sphères ou Swargas :
la 7 eme sphère, Satayaloka, la sphère de Dieu, la seule substance réelle de l'univers; comme rien ne peut la décrire, on l'appelle Anama, l'anonyme.
la 6 eme sphère, Tapoloka: la sphère de l'Esprit Saint; cette sphère est patience éternelle, car aucune idée ne vient jamais la troubler; même les fils de Dieu ne peuvent l'approcher, aussi on l'appelle Agama, l'inaction.
la 5 eme sphère, Jnanaloka : sphère du reflet spirituel, celle des fils de Dieu, dans laquelle l'idée d'existence séparée du Soi apparaît. Comme cette sphère est au-delà de la compréhension de tout être de la création des ténèbres (Maya), on, l'appelle Alakshya, l'incompréhensible.
la 4 eme sphère, Mahrloka; sphère de l'atome ou début de la création des ténèbres, Maya, dans laquelle se reflète l'Esprit, comme elle constitue la seule voie de passage entre la création spirituelle et la création matérielle, on l'appelle la porte, Dasamadwara.
la 3 eme sphère : Swarloka, la sphère de l'aura magnétique, des électricités; comme cette sphère est caractérisée par l'absence de toute création, on l'appelle Mahasunya, le grand vide.
la 2 eme sphère : celle des attributs électriques; comme la matière physique de la création y fait totalement défaut et que seule la présence de la matière subtile la fait remarquer, on l'appelle Sunya, le vide ordinaire.
la 1 er sphère : est Bhuloka; la sphère de la création matérielle physique qui est toujours visible pour tous.
Les sept églises : ( Sapta patalas )
De même que Dieu a crée l'homme a son image, de même le corps humain est semblable à cet univers; le corps matériel ( subtil ) de l'homme possède en lui sept centres vitaux, appelés Patalas; c'est en avançant sur le droit chemin qu'on perçoit la Lumière spirituelle de ces centres; la Bible les décrit comme autant d'églises.
Le Purusha est recouvert de cinq koshas ou enveloppes :
le coeur , Chitta, siège de la félicité, ananda, on l'appelle Anandamaya kosha.
Buddhi, la seconde enveloppe, est celle des électricités; elle est le siège de la connaissance, jnana, on l'appelle Jnanamaya kosha.
Manas, la troisième enveloppe, est le corps de Manas, l'Esprit, composé des organes des sens et on l'appelle Manomaya kosha.
Pyana, la quatrième est le corps de l'énergie, de la force vitale ou prana et on l'appelle Pranayama kosha.
La cinquième est la matière physique, la couche extérieure de l'atome qui, devenant anna, nourriture, supporte ce monde visible; on l'appelle Annamaya kosha.
De même que l'on trouve au réveil que les objets de nos rêves sont sans substances, de même nos perceptions de veille sont irréelles. C'est seulement question d'inférence.
Ce qui nous est nécessaire, c'est un Guru, un sauveur, qui nous éveille à Buddhi (la dévotion ) et à la perception de la Vérité. Quand l'homme trouve -t'il son Sat-Guru? : quand l'homme comprend que ce monde extérieur n'est rien; quand on suit les saints préceptes, on devient capable d'intérioriser tous ses organes des sens et de les diriger sur leur centre commun, Trikuti ou Sushumnadwara, la porte du monde intérieur; là, on saisit la Voix comme un son particulier qui frappe, l'Amen, le Aum. Là aussi, on voit le corps lumineux de Radha, envoyé de Dieu.
La seconde naissance : ce corps lumineux permet à l'homme qui croit en l'existence de la vraie Lumière, la Vie de cet univers, d'être baptisé ou absorbé dans le courant sacré de ce son; ce baptême est, pour ainsi dire, la seconde naissance de l'homme; on l'appelle Bakthi Yoga.
L'émancipation (Kaivalya) s'obtient quand on réalise l'unité de son propre Soi avec le Soi universel, la suprême réalité.
LA MARCHE A SUIVRE :
Yajna, le sacrifice, signifie pénitence (Tapas) étude approfondie et pratique de la méditation sur l'Aum; la pénitence est la patience ou égalité d'humeur en toutes circonstances ( équanimité devant les oppositions essentielles de Maya : chaud et froid, plaisir et peine, etc.) ; Swadhyaya consiste à lire ou à écouter la vérité spirituelle, à y réfléchir et à s'en faire une idée bien définie; la méditation sur Pranava, le son divin de l'Aum est la seule voie conduisant à Brahman, l'Esprit ou salut.
On entend le Aum quand on cultive Sraddha ( l'amour naturel du coeur), Virya (le courage moral), Smriti, le souvenir de sa propre divinité et Samadhi, la véritable concentration; Sraddha est le développement de l'amour naturel du coeur.
L e son naturel apparaît lorsque l'on cultive Sraddha, la tendance énergétique de l'amour naturel du coeur : quand cet amour apparaît dans le coeur, il supprime dans l'organisme toutes les causes d'excitation,,il ramène celui-ci à un état normal de calme parfait, il en fortifie les pouvoirs et chasse ainsi de ce dernier, par les voies naturelles ( transpiration, etc) toutes les substances étrangères, germes de maladies; il donne une santé parfaite à l'homme.
Garce à cet amour , l'homme à le bonheur d'obtenir la sainte compagnie de divins personnages et il est sauvé pour toujours; cultiver cet amour, est donc la principale condition requise pour atteindre le salut sacré.
Le courage moral se fortifie par l'absence de Yama (moralité ou maîtrise de soi) et de Niyama (règles religieuses).
Yama comprend l'absence de cruauté
envers autrui, la véracité, l'absence de vol et de convoitise,
et la continence.
Niyama signifie la pureté du corps et de l'esprit, le
contentement do coeur, en toutes circonstances et l'obéissance
aux instructions du guru.
LES HUIT SERVITUDES OU PIEGES :
Les huit servitudes sont la haine, la honte, la peur, l'affliction, l'esprit critique, les préjugés de race, la fierté de son pedigree et la suffisance.
Eliminer ces huit servitudes conduit à la grandeur d'âme. On se qualifie alors pour pratiquer l'Asana, le Pranayama et le Pratyahara; et pour jouir de la vie de chef de famille en satisfaisant tous ses désirs et ainsi en se débarrassant d'eux. Asana signifie posture immobile et agréable du corps; Pratyahara signifie maîtrise du prana, de la force vitale et également intériorisation; les organes des sens ne portant plus vers les objets extérieurs.
Quand on dirige tous ses organes des sens vers leur centre commun, le sensorium ou Sushumnadwara, la porte du monde intérieur, on perçoit son corps lumineux, Radha, et on entend le son particulier qui frappe Pranava Sabda, la parole de Dieu.
Quand le coeur se purifie de cette manière, il ne reflète plus, mais il manifeste la Lumière Spirituelle, le Fils de Dieu; étant ainsi consacré ou oint par l'Esprit, il devient Christ, le SAUVEUR.