Dans un mouvement religieux, il est d'usage de s'adresser l'un à l'autre comme "frère" ou "soeur", reconnaissant ainsi que nous sommes tous des enfants de Dieu, notre commun Père. Cependant, l'harmonie en règne pas toujours entre frères et soeurs; il arrive même qu'ils s'égarent au point de se haïr mutuellement, alors que les amis ne peuvent être unis que par de bons sentiments.
C'est pour cette raison même que le Christ, notre grand et glorieux idéal, a dit à ses disciples: "Dès lors, je ne vous appelle pas des serviteurs...mais des amis" (Jean 15:15) et nous ne saurions mieux faire, en cela comme en d'autres occasions, que de suivre son exemple. Donc, au lieu de nous contenter de relations fraternelles, efforçons-nous d'être des amis dans le sens le plus saint et le plus intime du terme.
Les Frères Aînés, dont les admirables enseignements nous ont rapprochés sur le Sentier, honorent leurs disciples de la même façon que le Christ honorait ses apôtres, en leur donnant le nom d' "amis". Si vous persévérez dans la voie que vous avez choisie, vous serez un jour en leur présence et vous entendrez ce mot prononcé sur un ton si aimable, si tendre et si doux, qu'il est impossible de le décrire ou de se l'imaginer. Dès cet instant, il n'est pas de tâches que vous n'accompliriez pour mériter cette amitié.
Votre seul désir, votre seule aspiration, sera de les servir, et aucune distinction terrestre ne vous paraîtra digne d'être comparée à cette amitié.
Sur mes épaules indignes repose le grand privilège de transmettre les enseignements des Frères Aînés, aussi bien au grand public qu'aux étudiants, candidats et disciples du Rosicrucian Fellowship. Vous avez demandé à être inscrit sur ma liste de correspondants, et je suis heureux de vous tendre une main fraternelle, en vous accueillant sous le nom d'ami . J'apprécie la confiance que vous me témoignez, et je vous assure que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour mériter votre confiance. J'espère que vous voudrez aussi m'aider dans la tâche que je remplis pour vous et pour d'autres, par un jugement charitable de toute insuffisance que vous découvrirez en moi ou en mes écrits. Nul n'a autant besoin des prières d'autrui que celui qui doit jouer le rôle d'un conducteur.
Veuillez vous souvenir de moi dans vos dévotions et recevoir l'assurance que vous aurez votre place dans les miennes.
Je joins votre première leçon (devenue le premier chapitre de "Interprétation mystique de Noël" dans l'ouvrage "Les Grandes Forces de la Nature", tome 2 de "Enseignements d'un Initié") en espérant que cette lettre permettra d'établir nos relations sur une base de sincère amitié.
J'espère que vous avez bien étudié la leçon de Noël et que vous êtes pleinement familiarisés avec le phénomène du flux et du reflux spirituels dans l'univers. Cela vous permettra de fournir une raison de votre foi dans la "Sainte Nuit". Dans la leçon de ce mois-ci (devenue le chapitre 8 des "Glanes d'un Mystique") un développement de cette idée conduit à une nouvelle conclusion, jusqu'ici non enseignée publiquement. Cette petite leçon renferme encore d'autres enseignements qui jettent une lumière nouvelle sur le Mystère de la Naissance immaculée, et j'espère que vous l'étudierez diligemment au cours du mois qui vient, de façon à vous rendre pleinement compte de la transcendante beauté des sublimes enseignements rosicruciens sur ce sujet.
Mais, après tout, le fait d'avoir étudié la leçon de Noël et de pouvoir discuter du flux et du reflux spirituels, ou d'être capables d'expliquer, à la fin du mois, le mystère de l'Immaculée Conception, est secondaire en regard de l'importance de ce que vous pourrez répondre à la question suivante: Avez-vous saisi l'occasion de la marée spirituelle de Noël pour partir à la recherche d'un malheureux ayant besoin de votre aide, comme il était suggéré dans le dernier alinéa de la leçon? Avez-vous appliqué à la vie pratique l'enseignement de cette leçon? Je l'espère, car c'est seulement par leur
application dans notre cercle immédiat d'influence que ces leçons produiront des fruits sous forme de croissance de l'âme. Vous pouvez les lire et les relire à en avoir une indigestion mentale, mais les actions parlent plus fort que les mots. Il existe d'ailleurs un lieu mal famé dont on dit que son chemin est pavé de bonnes intentions. Aussi, chers amis, permettez-moi d'insister auprès de vous sur la nécessité d'agir! agir! et encore agir!
Souvent nous voyons chez nous, au bureau, à l'atelier ou ailleurs, une certaine chose qui devrait être faite, mais l'attitude habituelle est de se dérober, en disant: "Pourquoi devrais-je le faire? A un autre de s'en occuper!" Nous devrions raisonner différemment et ne pas chercher à en faire le moins possible, car ainsi nous ne nous préparerions pas à devenir des Aides Invisibles. En voyant qu'une tâche devrait être accomplie, il faudrait se dire: "Quelqu'un devrait faire cela: pourquoi pas moi ?"
Durant le mois qui vient, chers amis, prenons comme exercice spirituel de conformer notre conduite au précepte: "Pourquoi pas moi?" et, en le faisant avec constance, les bénédictions que nous en retirerons dépasseront celles dont nos obligés auront bénéficié de notre part.
Puisse Dieu vous bénir abondamment et vous fortifier dans vos efforts
Vous avez sans doute étudié, jusqu'à un certain point, les enseignements provenant de l'Ordre des Rose-Croix et, lorsque je m'adresse à vous, ce n'est pas comme si je parlais à des personnes non familiarisées avec nos idées, ou peut-être sceptiques au sujet de l'existence d'un tel Ordre. Au cours des deux dernières années, ces enseignements se sont propagés dans le Monde Occidental à la vitesse d'un feu de brousse, et ceci montre qu'il y a, derrière eux, un pouvoir extra-humain. Vous vous en rendrez probablement mieux compte encore en lisant la leçon de ce mois-ci (devenue le premier chapitre des "Mystères Rosicruciens") qui traite de cet Ordre mystérieux, en montrant sa relation avec The Rosicrucian Fellowship.
Avez-vous déjà réfléchi, chers amis, à ce qui vous lie au Rosicrucian Fellowship? Vous savez qu'il n'y a pas de liens extérieurs, pas de serments de fidélité, et qu'on ne vous a confié aucun secret. En quoi donc consiste The Rosicrucian Fellowship?
Cela ne peut être son enseignement, car il est accessible au monde entier, et beaucoup de personnes l'acceptent sans demander leur affiliation. Ce n'est pas non plus, d'ailleurs, cette affiliation qui crée le lien intérieur, car il en est beaucoup qui étudient pour leur intérêt propre , sans avoir aucune fraternité avec le reste d'entre nous. C'est bien plutôt le service que nous
accomplissons et la ferveur avec laquelle nous mettons en pratique les enseignements; c'est la façon dont nous devenons de vivants exemples de cet amour fraternel dont le Christ disait qu'il représentait l'accomplissement de tous les commandements.
Le mois dernier, nous avions pris pour mot d'ordre la pensée que, si un certain travail semblant ne revenir à personne en particulier devait être accompli, nous dirions "Pourquoi pas moi?" au lieu de laisser un autre s'en occuper...ou le négliger. Je compte bien que vous avez souvent rendu ce genre de service désintéressé, resserrant ainsi nos liens fraternels.
Au cours du mois qui vient, j'aimerais vous demander de consacrer vos pensées et vos efforts à la diffusion des enseignements du Rosicrucian Fellowship. N'essayez pas de convaincre quiconque contre sa volonté ou de faire du prosélytisme, mais essayez de trouver, d'une manière discrète, ce qui préoccupe telle ou telle personne au point de vue spirituel, puis tâchez de lui venir en aide avec nos enseignements. Nous vous laissons cependant juges de l'opportunité de lui dire, ou non, d'où vous tenez ces enseignements. Le principal est de les diffuser, et non de faire de la propagande pour The Rosicrucian Fellowship.
Le mois dernier, je vous avais promis de continuer à traiter le sujet de l'Ordre des Rose-Croix et de sa relation avec The Rosicrucian Fellowship, mais j'oubliais que nous approchions de Pâques et qu'il faudrait donner la priorité à ce sujet. J'espère que vous serez d'accord sur ce point, du moment que nous vivons dans un pays chrétien et que nous sommes chrétiens de coeur - du moins je l'espère. De fait, chers amis, ce que je voudrais publier ce mois-ci est réellement un appel en faveur de l'Eglise , et c'est pourquoi notre leçon de ce mois (devenue le chapitre 20 des "Glanes d'un Mystiques") se termine par le poème "Credo ou Christ ?" (que nos lecteurs trouveront en tête de la "Cosmogonie").
Nous sommes tous des Christs en devenir, l'amour spirituel se développe en nous tous, aussi pourquoi ne serions-nous pas membres de l'une ou l'autre des Eglises chrétiennes qui chérissent l'idéal du Christ? Certains des meilleurs collaborateurs du Rosicrucian Fellowship sont membres, et même ministres, d'une Eglise. Beaucoup de personnes ont faim et soif des enseignements dont se nourrissent nos âmes, et nous ne pouvons les partager en demeurant à part; en outre, cela nous fait négliger une excellente occasion d'aider à élever le niveau de l'Eglise.
Bien entendu, chacun est entièrement libre de ses décisions. On ne vous
demande pas de devenir membre d'une Eglise, ni même de prendre part à ses services, mais si vous y allez dans l'idée de vous rendre utiles, je puis vous promettre que vous ferez l'expérience d'une merveilleuse croissance de l'âme en un temps très court. Les grands Anges de Justice, qui donnent à chaque nation la religion convenant le mieux à ses besoins, nous ont placés dans un pays chrétien parce que la religion du Christ est de nature à favoriser notre croissance spirituelle. Même si elle a été obscurcie par des divisions et par le dogmatisme, cela ne devrait pas nous empêcher d'accepter ceux de ses enseignements qui sont bons, car ce serait aussi stupide que de concentrer notre attention sur les taches du soleil en refusant de voir sa glorieuse lumière.
Veuillez, chers amis, réfléchir à cette question et, pour le mois qui vient, prendre pour mot d'ordre "Plus grande utilité", afin de faire de grands progrès en essayant de tirer parti des occasions qui s'offrent à vous.
J'espère que vous avez pris plaisir à la leçon du mois dernier (devenue le chapitre 20 des "Glanes d'un Mystique"). Vous serez peut-être surpris d'apprendre que je m'y suis moi-même complu, car elle a puissamment éveillé mes sentiments de dévotion, à la pensée que la Vie divine se déverse périodiquement pour nous, afin que nous puissions vivre avec une plénitude plus grande. Sans cet influx annuel de la Vie de Dieu, toute vie terrestre, ou plutôt toute forme, cesserait d'exister. C'est en ressentant les émotions supérieures que nous nous élevons le plus aisément. Il est bon d'étudier et de développer notre mental, mais à notre époque nous courons le grand danger de nous égarer dans les dédales de l'intellectualité. Paul a vu juste lorsqu'il disait: "la connaissance enfle, mais l'amour édifie" (I Corinthiens 8:1). Nous désirons tous savoir , ce qui est bien naturel, mais à moins que nos connaissances ne nous améliorent, ne fassent de nous de meilleurs serviteurs de notre, prochain, elles ne nous rendront pas plus grands devant Dieu. C'est pour cela que cultiver des sentiments élevés a une énorme importance, et j'espère sincèrement que vous avez ressenti la leçon de Pâques, car c'est la seule façon d'en bénéficier pleinement.
Imaginez-vous cette grande vague d'énergie divine, émise par le Soleil invisible qui est la manifestation du Père. Essayez d'éprouver le sentiment de
révérence que vous ressentiriez si vous pouviez voir cette force, comme le fait un clairvoyant développé. Suivez-la en imagination, atteignant la Terre en la Nuit Sainte de Noël. Laissez-vous pénétrer par le sentiment de cette vague inondant notre globe et produisant une germination dans tous les règnes. Le Christ s'est servi de l'exemple d'une poule couvant ses poussins pour décrire ses sentiments à l'égard des autres êtres, et si vous essayez de ressentir les forces germinatives à l'oeuvre dans toute la nature comme l'indique notre leçon de Pâques, vous saisirez un aspect de cette influence qui pourrait vous avoir échappé.
J'espère que vous utiliserez longtemps cette leçon comme sujet de méditation; en effet, elle diffère de ces leçons intellectuelles qui peuvent être comprises par le mental et mises ensuite de côté. La valeur de cette leçon est permanente et, plus vous la reprendrez souvent pour la laisser agir sur votre coeur, plus vous vous rapprocherez du coeur des choses : c'est Dieu, notre Père aimant, qui répand sa Vie aussi bien pour la plante minuscule que pour le géant des forêts; qui prend soin des bêtes et des oiseaux et qui, sans connaître de distinctions sociales, se soucie aussi bien du vagabond sans feu ni lieu, que du potentat dans son palais. Puisse Dieu vous bénir abondamment et vous ouvrir le trésor de ses richesses, qui surpassent toutes les jouissances terrestres, et puissiez-vous ressentir comme une réalité la vague d'amour qu'il déverse à nouveau d'année en année! Alors vous ne vous sentirez jamais isolé si vous êtes seul, et vous serez spirituellement bien plus riche, quelle que soit votre part d'amour terrestre, et bien plus apte à rayonner cette émotion de l'amour spirituel, la plus sublime de toutes.
Le Christ a fait deux recommandations à ses disciples: Prêchez l'Evangile , et guérissez les malades (Matthieu 10:7-8). Dans la leçon du mois dernier (devenue le chapitre 18 des "Enseignements d'un Initié", tome 1), nous avons vu à quel point le ministère de conseiller spirituel est en relation avec la guérison des troubles physiques. En effet, bien que la cause immédiate et apparente des maladies puisse être physique; en dernière analyse, tous ces troubles sont dus à la transgression des lois divines, que nous avons coutumes d'appeler lois naturelles dans nos efforts matérialistes pour éliminer la divinité. Avec une rare pénétration, Bacon disait: "Dieu et la Nature diffèrent seulement dans la même mesure que le sceau de son empreinte." De même que la cire ramollie se moule sur les lignes rigides du sceau, de même aussi la Nature se conforme passivement aux lois immuables de son divin Créateur, et c'est pourquoi la santé et l'absence de soucis sont de règle dans les règnes inférieurs. Mais au moment où le stade humain est atteint, lorsque l'individualité se développe et que nous commençons à demander la liberté de choisir, avec des prérogatives et l'émancipation, nous sommes enclins à transgresser les lois divines, ce qui entraîne invariablement des souffrances.
La Lune a une face cachée que nous ne voyons jamais, bien que connaissant son
existence, et cette face cachée exerce sur les marées une influence aussi réelle que la face visible et plus rapprochée de nous. Il en va de même pour l'homme qui, lui aussi, a son côté caché, lequel représente un facteur aussi actif que l'être physique visible. Les transgressions des lois divines sur les plans d'activité mentale et morale ont leur part de responsabilité dans les désordres physiques, tout comme la face cachée de la Lune participe à la formation des marées.
Si cela était compris, les médecins cesseraient de s'étonner que, chez un malade, une certaine dose d'un médicament produise une guérison, alors que dans un autre cas elle puisse n'exercer aucun effet. Un nombre croissant d'entre eux, cependant, commencent à reconnaître que la loi de la destinée est un important facteur de maladie et de retardement de la guérison, bien qu'ils ne commettent pas l'erreur de croire en une destinée inexorable. Ils reconnaissent que Dieu ne nous afflige pas à plaisir et ne recherche même pas à rendre la pareille au transgresseur ; ils comprennent que les peines et les souffrances ont pour but de nous enseigner des leçons que nous ne voudrions ou ne pourrions apprendre d'une autre manière. Les astres montrent la période semblant nécessaire pour nous enseigner la leçon, mais Dieu lui-même ne saurait en déterminer l'exacte durée , ni la mesure de souffrance nécessaire, car nous avons nous-mêmes cette prérogative, étant d'essence divine . Si, nous rendant compte de notre transgression, nous commençons à obéir à la loi avant que cesse l'influence contraignante des astres, nous sommes guéris de notre mal mental, moral ou physique; si nous persistons dans nos erreurs jusqu'à ce qu'un aspect cesse, sans avoir appris notre leçon, une configuration plus défavorable viendra plus tard nous forcer à obéir.
C'est souvent dans ce domaine que le médecin ouvert aux choses de l'esprit
peut rendre des services très efficaces et abréger la durée des souffrances en faisant ressortir pourquoi le patient est accablé. Même lorsque le guérisseur se trouve dans l'incapacité de venir à bout de la maladie, il peut très souvent redonner courage au patient pour traverser une période inévitable de souffrances, en promettant le soulagement pour un temps fixé. En m'occupant de malades au cours des années passées, j'ai eu assez fréquemment le privilège de montrer ainsi l'étoile de l'espérance et, pour autant qu'il m'en souvienne, mes prédictions de guérison pour un temps donné se sont toujours vérifiées, parfois d'une manière presque miraculeuse, car les astres représentent l'horloge, toujours exacte, de la destinée.
Ce qui précède montre que nous devrions étudier l'astrologie sous un angle spirituel. Dans la prochaine lettre, j'espère pouvoir continuer à développer ce sujet (voir Lettre NO 8), mais en attendant je suis sûr que vous serez heureux d'apprendre que nous avons acheté le terrain dont je parlais. C'est l'un des endroits les plus avenants de la Californie méridionale; de fait, bien qu'ayant voyagé dans le monde entier, je n'ai jamais trouvé un site comparable à celui de notre Siège futur. Il se trouve sur un plateau élevé, d'où l'on peut voir jusqu'à une cinquantaine de kilomètres dans toutes les directions. Au nord, la chaîne des monts de Santa Ana nous abrite des vents froids, si bien qu'il ne gèle presque jamais au cours de l'hiver. A nos pieds, vers l'est, se trouve la belle vallée de San Luis Rey, avec sa rivière qui, semblable à un ruban argenté, se fraie un chemin à proximité de fertiles cultures. Au loin se voient les murs blancs et le clocher de la vieille mission espagnole placée sous le vocable de Saint Louis, Roi de France (San Luis Rey de Francia) où les Pères Franciscains ont enseigné les Indiens
pendant plus d'un siècle. Plus loin à l'est, les monts San Gorgonio et San Jacinto dressent leurs crêtes enneigées devant un ciel du plus bel azur. Vers le sud, le promontoire de La Jolla, où se trouvent des grottes pittoresques, nous cache le grand port naturel de San Diego, la ville de l'extrême sud-ouest des Etats-Unis. Au couchant, semblant reposer sur les eaux placides du Pacifique, apparaissent les deux îles de San Clemente et de Santa Catalina, dont on sait que cette dernière abrite de merveilleux jardins sous-marins. Bref, c'est un tableau glorieux et inspirateur, suffisant à lui seul à évoquer les sentiments les plus purs et les meilleurs chez tous ceux qui aspirent tant soit peu aux choses spirituelles.
Nous avons donné à ce bel endroit le nom de Mount Ecclesia , et un fond de construction a déjà été créé pour y construire des bâtiments répondant à nos besoins: une école de guérison, un sanatorium et, avant tout, un lieu de culte, ou "Ecclesia", où la Panacée spirituelle puisse être préparée et envoyée dans le monde entier pour être utilisée par des guérisseurs qualifiés.
Le mois dernier, nous avions commencé à parler des sacrements, et mon intention était d'écrire une leçon sur la Communion , mais le sujet s'est révélé tellement vaste qu'il englobe presque tout, de la Genèse à l'Apocalypse, sans oublier certains aspects physiologiques, tels que la chimie des aliments et du sang, l'atmosphère, etc. Il s'apparente d'ailleurs de très près à celui de la seconde venue du Christ. Le temps me manque pour le traiter en ce moment, car il fournira la matière de plusieurs leçons. J'ai donc trouvé préférable d'y revenir plus tard (voir chapitres 3 à 11 des "Glanes d'un Mystique") et de vous donner, en attendant, une leçon tirée du nouveau livre "Mystères Rosicruciens". Elle est partiellement extraite du chapitre 5, intitulé "Le mystère de la Lumière, de la Couleur et de la Conscience". Vous la trouverez, je crois très intéressante et instructive.
En ce qui concerne la leçon du mois dernier sur le Baptême (devenue le chapitre 5 des "Glanes d'un Mystique"), vous noterez que ce sacrement, loin d'être un reliquat du dogmatisme attribué communément à l'Eglise, est le symbole d'une condition qui existait véritablement dans le passé, à l'époque où l'humanité formait une authentique fraternité. Il est significatif qu'avant la venue du Christ, la Loi exigeait oeil pour oeil et dent pour dent, et que notre Sauveur, avant de commencer à prêcher l'Evangile de l'amour envers nos
a passé sous les eaux du baptême, où il a reçu l'Esprit universel qui supplantera l'égoïsme actuel.
Après ce baptême, il débordait d'amour, et par conséquent, irradiait naturellement cette qualité, aussi naturellement qu'un fourneau plein de charbons ardents rayonne de la chaleur. Nous pourrions prêcher indéfiniment au fourneau qu'il a le devoir de chauffer, mais à moins de le remplir de combustible, il restera froid. De la même manière, nous pouvons prêcher à l'humanité qu'il nous faudrait vivre dans la fraternité et nous aimer les uns les autres, mais à moins de nous mettre " à l'unisson de l'Infini ", nous ne pouvons pas davantage aimer notre prochain que le fourneau vide ne peut chauffer. Comme le dit Paul: "Quand bien même je parlerais toutes les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas l'amour , je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit" (I Corinthiens 13:1).
Le baptême de l'eau se rapporte à une condition passée, où nous étions aussi peu responsables de nos actes que le petit enfant recevant le baptême, mais le baptême de l'Esprit est, pour la plupart d'entre nous, une expérience future, et c'est à celui-là que nous aspirons. Au cours du mois qui vient, relisons avec une attention particulière le chapitre 13 de la première Epître aux Corinthiens. Efforçons-nous de pratiquer, dans notre vie quotidienne, au moins l'une des vertus dont Paul nous dit qu'elles conduisent à l'illumination, afin de nous rendre bientôt capables de voir en face les beautés des sacrements, que nous ne percevons peut-être maintenant qu'obscurément, comme dans un miroir.
J'espère que vous avez apprécié la leçon du mois dernier sur "Le Mystère de la Lumière, de la Couleur et de la Conscience" (tirée du chapitre 5 des "Mystères Rosicruciens"). Peut-être saisissez-vous mieux, maintenant, le sens des paroles: "C'est en Lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être" (Actes 17:28), car partout, dans l'Univers tout entier, en quelque lieu que pénètre la lumière, Dieu s'y trouve aussi. Même dans les endroits que nous appelons obscurs, parce que la constitution de nos yeux nous empêche d'en percevoir les contours, des organes de vision différemment constitués, tels que ceux des chats, des hiboux, peuvent distinguer ce qui s'y trouve.
Le Christ a dit: "Laissez luire votre lumière",(Matthieu 5:16). A la vision spirituelle, chaque être humain apparaît comme une flamme lumineuse, dont les couleurs varient selon le tempérament de l'intéressé, et dont l'éclat est proportionné à la pureté de son caractère. La science a découvert que toute matière est en état de transformation, que les particules composant nos corps ne cessent de se décomposer et d'être remplacées par d'autres, qui restent pour un temps seulement, avant de se décomposer à leur tour. De même, notre disposition d'esprit, nos émotions, nos désirs, changent d'un moment à l'autre, l'ancien faisant place au nouveau en une interminable succession. Il s'en suit qu'eux aussi doivent être formés d'une sorte de matière, sujette à des lois semblables à celles qui gouvernent les substances physiques.
Nous pouvons même - et cela est fréquent - changer notre mental: nous pouvons
le cultiver, à notre idée, dans une direction ou dans une autre, tout comme nous pouvons développer les muscles de nos bras et de nos jambes - ou nous pouvons les laisser s'atrophier. Notre mental doit donc aussi se composer d'une substance changeante, mais l'Ego, le Penseur, ne perd jamais son identité. De l'enfance à la vieillesse, ce "je" reste le même, en dépit des changements de pensées, de sentiments, d'émotions, de désirs. Bien que notre corps, que nous utilisons comme vêtement, change au cours des années, nous restons continuellement et perpétuellement les mêmes.
Toutefois, la qualité de mutabilité de la matière et de précarité de la forme est la base de tout progrès spirituel, car si la matière était aussi immuable que l'esprit, il n'y aurait aucune possibilité d'évoluer. Aussi longtemps que nous dérivons au gré des courants de la vie, sans être capables d'exercer aucun pouvoir conscient sur le flux et le reflux de la matière qui arrive à nous et qui en repart, nous sommes le jouet des circonstances. Lorsqu'un rayon de Mars rencontre les atomes de notre corps sous un certain angle, nous sentons toute l'agressivité qu'il entraîne. Un rayon de Saturne, d'autre part, nous déprime; il nous rend moroses et pleins de sombres pressentiments. Mais à mesure que nous évoluons et que nous arrivons à comprendre le mystère de la Lumière, de la Couleur et de la Conscience , nous apprenons graduellement à gouverner nos astres. Alors, en nous conformant aux lois de la nature, nous devenons les maîtres de nos propres destinées, et il est essentiel que nous puissions parvenir à nous affirmer, quels que soient les aspects qui dominent à un certain moment, et à dire avec le poète Henley:
Peu importent l'étroitesse de la porte,
Les peines qui chargent mon passif
Mon "moi" est le maître de mon esquif,
Le capitaine de mon âme.
Dans la leçon sur le Baptême (devenue le chapitre 5 de "Glanes d'un Mystique") vous avez vu qu'il fallait remonter tout au début de notre évolution sur notre planète pour trouver la signification de ce sacrement. Dans la leçon du mois dernier, sur la Communion (devenue le chapitre 3 du même livre) vous aurez également remarqué que ce sacrement avait son origine dans la nuit des temps. Il est donc évident qu'à moins de pouvoir faire des recherches dans l'histoire ancienne de l'humanité, nous ne pouvons nous faire une idée claire de ce qui concerne son développement. Goethe parlait de "das ewig Werdende" - l'éternel devenir. Le changement est le ressort principal du progrès et, en nous bornant à considérer l'homme tel qu'il est actuellement , il va de soi que nous serons très limités dans nos déductions touchant son avenir.
Cette dernière leçon illustre la Loi d'Analogie, en montrant comment l'homme a été éduqué par des guides divins d'une façon analogue à celle dont le petit enfant reçoit de ses parents les soins qui le prépareront au combat de la vie. Nous pouvons avoir l'assurance que, même si ces gardiens ont cessé de nous conduire de manière visible , ils n'en sont pas moins toujours avec nous, attentifs aux faits et gestes de leurs anciens protégés, tout comme nous, en tant que parents, continuons à nous intéresser au sort de nos enfants après
qu'ils ont quitté notre foyer pour mener une existence indépendante.
Pour ceux dont la vue spirituelle s'est développée et qui ont appris à discerner les différentes classes d'êtres sur les plans supérieurs, cette protection est une constatation des plus rassurantes. Bien que personne ne puisse empiéter sur le libre arbitre de l'humanité, et bien qu'il soit contraire au plan divin de contraindre quiconque à faire ce qu'il ne désire pas faire, rien n'empêche des suggestions dans les directions mêmes qu'un homme serait disposé à choisir. Si les mouvements humanitaires sont en progrès, c'est à la sagesse et à l'amour de ces grands Etres que nous le devons.
Pendant les siècles passés, les Occidentaux ont particulièrement ressenti la tristesse et la peine dues aux guerres et aux conflits. La lutte pour l'existence ne cesse de devenir de plus en plus âpre; elle est placée sous le signe de l'"inhumanité de l'homme pour l'homme". Cependant, il existe aussi un autre facteur; développé par les Etres d'amour et de compassion: les mouvements altruistes qui se multiplient de plus en plus et qui gagnent en efficacité au cours des années. On est heureux de constater, d'autre part, que les aumônes et la charité qui dégradent les bénéficiaires sont remplacés de plus en plus par le principe d'aider les autres à s'aider eux-mêmes , ce qui élève à la fois ceux qui reçoivent et ceux qui donnent. Cette sorte d'entraide demande davantage de réflexion, et un esprit de sacrifice, qualités qui sont encouragées par nos Gardiens invisibles chez les hommes les plus forts, lesquels sont maintenant les gardiens de leurs frères plus faibles .
Nous sommes heureux de constater qu'un certain nombre de nos membres sont actifs dans des institutions s'inspirant de ces principes, et j'espère
sincèrement voir le jour où une grande majorité d'entre vous pourra entreprendre un travail de cette nature, chacun dans son propre milieu. Mais commencez chez vous en étant aimables envers tous ceux avec lesquels vous entrez en contact, et lorsque vous aurez été fidèles dans les petites choses, les occasions de servir sur une plus grande échelle ne manqueront pas de se présenter.
Une tendance très répandue est celle de prôner ce qui nous plaît, tout en dépréciant ce qui nous inspire de l'aversion, mais sans doute, après avoir lu la leçon du mois dernier (devenue le chapitre 11 des "Glanes d'un Mystique") aurez-vous assimilé cette grande et glorieuse vérité que dans le Royaume du Père, toutes choses concourent au bien . Ceux d'entre nous qui se contentent d'une nourriture végétarienne, et ceux qui ne ressentent pas le désir de boissons fortes, méprisent souvent leurs frères et soeurs qui consomment de la viande et des boissons alcooliques, mais vous aurez sans doute compris, grâce à cette leçon, que l'attitude de "je suis plus évolué que vous" est dénuée de tout fondement. La nourriture carnée et l'alcool ont beaucoup contribué au progrès matériel de l'humanité et, sans eux, nous ne connaîtrions, ni le confort moderne, ni nos rapides moyens de transport, ni les multiples machines et appareils qui rendent la vie plus facile qu'autrefois. En outre, l'époque de leur utilité n'est pas entièrement révolue, car beaucoup de personnes en ont encore besoin. D'ailleurs, l'Evangile nous dit que ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui nous souille, mais ce qui en sort (Matthieu 15:11); et une attitude dédaigneuse à l'égard de ceux qui consomment de la viande ou de l'alcool nuit bien davantage à la croissance spirituelle que le simple usage de tels aliments.
Par conséquent, ne condamnons pas les autres; essayons plutôt de voir les choses sous leur angle, en
les laissant vivre à leur façon comme nous désirons vivre à la nôtre. Ne leur imposons pas notre point de vue et n'essayons pas de convertir à nos idées ceux qui ne sont pas encore prêts à les accepter. Le changement devrait venir de l'intérieur et ne devrait pas être dicté par des considérations de meilleure santé, ni d'une accélération de la croissance de l'âme. Le principal motif d'un tel changement devrait être la compassion pour les pauvres victimes sacrifiées à notre appétit.
On peut cependant dire, sans crainte d'erreur, que nous consommons trop de viande, et que la nourriture carnée, comme tous les composés azotés (nitro- glycérine, fulmi-coton et autres explosifs) est extrêmement instable et dangereuse. Par conséquent, il nous est permis de conseiller la modération. Nous ne sauverons pas autant de vies qu'en convertissant des gens au végétarisme, mais cette façon de procéder n'en est pas moins la plus sage. En outre, si nous parvenons à inculquer à autrui un sentiment de compassion, le désir de viande s'effacera devant l'esprit d'amour.
(N.B. - Cette deuxième lettre d'octobre n'était accompagnée d'aucune leçon)
Samedi 28 octobre, à midi quarante précise, heure du Pacifique, nous allons retourner la première pelletée de terre pour la construction d'un bâtiment à Mount Ecclesia, qui va devenir le Siège du Rosicrucian Fellowship. Ce bâtiment sera comparativement petit, et nous tâcherons de le construire aussi économiquement que possible, sans quoi nous ne pourrions pas bâtir du tout. Je ferai même le travail d'architecte et d'entrepreneur pour diminuer les frais, mais cela n'empêchera pas de considérer cette date comme étant d'une grande importance pour la vie de notre association. Nos locaux privés seront assez exigus, mais en revanche nous aurons une grande salle de travail et de la place pour héberger plusieurs collaborateurs, en attendant que des fonds deviennent disponibles pour des bâtiments plus importants et plus dignes de notre mission dans le monde, tels qu'un Temple.
Nous sommes très conscients que l'envergure de notre activité dans le monde dépend dans une très large mesure du soutien et de la coopération de nos amis, et c'est pourquoi nous sollicitons instamment votre assistance active pour cette importante occasion, afin que The Rosicrucian Fellowship devienne une
plus grande puissance pour le bien que toute autre qui l'a précédée.
Vous savez que les pensées sont des forces d'une importance proportionnelle à l'intensité du motif qui les anime. Il n'est pas de moyen plus facile, ni plus efficace de mettre tout notre être en harmonie avec un certain but, et d'envoyer une pensée puissante dans une direction donnée, que la fervente prière chrétienne. J'ai deux demandes distinctes à vous faire pour requérir l'aide de vos prières, et je compte que vous nous donnerez l'appui le plus chaleureux.
Tout d'abord, quoique indigne de cette charge, je devrai, en tant que chef de notre mouvement, retourner la première pelletée de terre pour notre futur Siège à l'heure indiquée et, s'il vous est possible de vous isoler à ce moment, veuillez prier avec ferveur pour que ce Siège puisse grandir et prospérer pour le bien de tous. L'union des prières de nos étudiants dans le monde représentera une immense force dans cette direction.
Mais vous pouvez faire davantage: les pensées réunies de nombreux amis, dirigées jour après jour vers un centre commun, peuvent opérer des miracles. Voulez-vous nous envoyer chaque soir une prière pour fortifier Mrs Heindel, les collaborateurs du Siège et moi-même, afin que nous puissions devenir des travailleurs plus purs, meilleurs et plus efficaces au service de l'humanité, et que nous devenions ainsi plus capables de diminuer les souffrances et la détresse de tous ceux qui sollicitent notre aide?
En outre, voudriez-vous m'écrire de temps à autre pour m'assurer de votre sympathie et de votre coopération? Je ne serai peut-être pas en mesure de vous remercier individuellement, mais vous pouvez être assurés que je n'en apprécierai pas moins ce témoignage de votre bonne volonté.
Ce mois-ci, je fais une exception à mon habitude de consacrer la lettre mensuelle à une révision de la leçon du mois précédent, afin de vous parler de notre cérémonie du 28 octobre, où nous avons retourné la première pelletée de terre pour le bâtiment qui s'élèvera sur le terrain de notre futur Siège permanent. Je suis sûr que vous étiez avec nous en esprit, que vous êtes impatients d'avoir des nouvelles à ce sujet, et que ce récit nous rapprochera par la pensée.
Notre première idée était de renoncer à toute cérémonie, d'autant plus que nous désirons éviter toute dépense inutile, nos fonds n'étant pas même suffisants pour les finitions du bâtiment projeté, si bien que nous devrons nous serrer la ceinture jusqu'à ce que les conditions soient plus favorables.
Je pensais me rendre sur place pour y faire le service mentalement et tout seul, mais cela me paraissait trop froid, trop triste, trop morne, de n'avoir pas avec moi un ami en chair et en os qui puisse se réjouir avec moi en cette importante occasion - pas même ma chère compagne et collaboratrice, Mrs Heindel. D'autre part, comme il s'agissait d'une question fondamentale touchant The Rosicrucian Fellowship, et non d'une affaire personnelle, il me
semblait que les membres devraient avoir l'occasion d'y prendre part. Cette pensée m'a préoccupé jusqu'au moment où j'ai décidé de prendre l'avis de l'Instructeur. Comme il s'est montré très en faveur de ce projet, nous avons pris nos mesure pour célébrer cet événement de façon simple, mais digne, et nous avons envoyé des invitations à des amis des alentours.
Nous avons confectionné une grande croix de même style que notre emblème et, à l'extrémité de ses trois bras, nous avons peint, en lettres d'or, les initiales C.R.C. Comme vous le savez, elles représentent le nom symbolique de notre grand Chef, tout en désignant aussi notre emblème comme la Rose-Croix chrétienne, ce qui comporte une idée de beauté et de vie supérieure, bien différente de la lugubre idée de mort, habituellement associée à une croix noire.
Nous avons décidé de planter cette croix, avec un rosier grimpant, lors de la même cérémonie, afin que ces deux symboles servent à représenter la force des différents règnes en train d'évoluer vers des sphères plus hautes sur le sentier en spirale de l'évolution.
Le 27, Mrs Heindel et moi-même sommes partis pour Oceanside, rompus de fatigue après avoir préparé notre déménagement. La première pluie de la saison tombait, aussi avions-nous quelque appréhension pour la cérémonie du lendemain, mais en regardant les montagnes en direction de l'est, nous avons aperçu le plus grand des arcs-en-ciel - de fait, il était double, et sa base sud semblait s'appuyer directement sur Mount Ecclesia.
Notre responsabilité d'aider des milliers d'âmes lassées de porter bravement leurs fardeaux nous a souvent semblé au-dessus de nos forces, et pourtant nous avons toujours trouvé une énergie renouvelée
en regardant "au dedans". Cette fois-ci, c'était comme si la nature tout entière désirait nous réconforter et nous dire: "Prenez courage, rappelez-vous que cette oeuvre n'est pas la vôtre, mais celle de Dieu; confiez-vous entièrement à lui: il vous montrera le chemin." Nous avons alors joint les mains et reçu de nouvelles forces pour continuer le beau travail dont Mount Ecclesia doit devenir le centre.
Le jour de la cérémonie, il faisait un temps californien idéal, et le soleil brillait dans un ciel sans nuage. Où que nous portions nos regards, l'océan, les vallées ou les montagnes, tout semblait nous sourire. Nos collaborateurs et nos visiteurs ont été enchantés de la beauté incomparable de notre site. (Suivent les nom des personnes présentes, au nombre de neuf, y compris Mr et Mrs Heindel).
Au moment prévu, j'ai retourné la première pelletée de terre pour le bâtiment, et ensuite tous se sont aidés à creuser pour la croix, qui a été plantée par William Patterson. Mrs Heindel a planté le rosier, qui a ensuite été arrosé par tous les membres présents. Puisse-t-il croître et fleurir pour orner la nudité de la croix et devenir une inspiration vers la pureté de vie qui effacera tous les anciens péchés. Le texte de l'allocution, telle qu'elle était prévue, constitue la leçon de ce mois, mais les circonstances ont donné lieu à quelques modifications (ce texte est devenu le chapitre 19 des "Enseignements d'un Initié", tome 1).